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INTRODUCTION
Le médecin, qu'il soit généraliste, spécialiste, médecin du travail, se trouve de plus en plus impliqué
dans les missions de prévention vis-à-vis des patients, mais aussi de la société en général.
Parmi ces objectifs de prévention, la réduction des accidents de la route a été définie comme un objectif
prioritaire par le Conseil National de l'Ordre des Médecins, rejoignant en cela la volonté des pouvoirs
publics affirmée lors des états généraux de la sécurité routière.
Pour remplir pleinement son rôle d'acteur de prévention, le médecin doit se familiariser avec certains
aspects réglementaires touchant à l'aptitude à la conduite, être à même d'informer son patient sur les
risques pour la conduite liés à sa pathologie ou aux traitements mis en œuvre, le conseiller pour limiter au
maximum l'impact d'une pathologie sur la conduite, l'aider à assumer un handicap en l'orientant vers les
structures d'aide à la conduite adaptée, et, dans certains cas, l'aider à assumer une cessation progressive de
conduite liée à l'âge ou à une pathologie.
Il doit également avoir un minimum d'information sur les aspects professionnels de la conduite de
manière à informer le patient conducteur professionnel de l'impact des pathologies et des traitements en
termes d'aptitude à la conduite.
En cas de doute sur une aptitude à la conduite, il doit pouvoir orienter le patient vers la structure adaptée
(avis spécialisé, médecin agréé, commission médicale des permis de conduire).
Peu d'affections entraînent véritablement une inaptitude temporaire ou définitive à la conduite, mais de
nombreuses pathologies nécessitent une prise en charge adaptée et, le cas échéant, un avis de la commis-
sion médicale des permis de conduire pour être en règle avec la législation des permis de conduire.
Beaucoup de patients et de médecins ne savent pas que certaines pathologies imposent un avis de la commis-
sion médicale des permis de conduire sous peine de faire encourir au patient une responsabilité pénale en cas
d'accident, ainsi qu'une perte partielle de sa couverture d'assurance.
Si les candidats au permis de conduire doivent remplir une déclaration sur l'honneur mentionnant
certains antécédents (épilepsie, pension d'invalidité, port de lunettes), peu de patients savent qu'ils sont
tenus de signaler à leur assureur et au service des permis de conduire la survenue de toute pathologie
susceptible d'altérer leur capacité de conduite.
Plusieurs pays ont mis en place un contrôle médical de l'aptitude des conducteurs, et la France a envisagé
un temps de mettre en place un tel type de contrôle, confié aux médecins généralistes. Ce projet a été
remis à une date ultérieure compte tenu de la difficulté de sa mise en place et du manque de formation
des médecins à l'évaluation des conducteurs.
Cette brochure a pour objectif d'apporter une première contribution à l'information des médecins en leur
donnant des informations pratiques sur la manière d'aborder les aspects médicaux liés à la conduite, des
rappels simples sur la réglementation, et des recommandations pour leur pratique et pour l'information de
leur patients. Elle vise également à faciliter le dialogue avec le patient et à le guider dans ses démarches
auprès des commissions médicales des permis de conduire, ainsi qu'à lui permettre de s'y présenter, le cas
échéant, muni des examens et des avis susceptibles de faciliter les décisions administratives.
La base réglementaire repose sur l'arrêté du 21 décembre 2005 qui régit les critères d'aptitude médicale à
la délivrance ou au renouvellement des permis de conduire, arrêté qui a remplacé celui du 7 mai 1997.
Les éléments réglementaires qui sont cité comportent l'index de référence à l'arrêté du 21 décembre 2005
qui peut être téléchargé sur le site légifrance : www.legifrance.gouv.fr.
Les recommandations présentées ici reposent sur des sources françaises : rapports des groupes de travail
mis en place en 2003 et 2004 par le ministère de la Santé sous la présidence du PrDomont (Contre-indi-
cations médicales à la conduite automobile) et du PrHamard (Aptitude médicale à la conduite), sur les
recommandations des sociétés savantes, mais également sur des sources internationales quand celles-ci ont
été jugées intéressantes ou utiles (conclusions des groupes de travail de la Commission Européenne
(projets Immortal, Agile) recommandations de la Canadian medical association, National highway
transportation safety administration (USA), Drivers medical group (GB), Land Transport Safety
Authorities (NZ), Sweedish National Road Administration (S), Austroads (Australie).
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