
32  |  La Lettre du Gynécologue • n° 347 - décembre 2009    
Les pertes fœtales précoces 
DOSSIER
 ➤Inversions paracentriques
Très peu de cas ont été rapportés dans la littérature, 
mais tous montrent un risque de malségrégation 
faible, inférieur à 1 % (4, 10). Ces résultats semblent 
confirmer le caractère anodin de ces remaniements 
qui pourraient être assimilés à des variants chro-
mosomiques sans risque génétique associé, à l’ex-
ception des chromosomes 9, 18 et 14 pour lesquels 
des chromosomes dicentriques issus d’inversions 
paracentriques ont été observés à terme (11). 
Remaniement chromosomique 
et effet interchromosomique
Parallèlement, le potentiel effet interchromoso-
mique (augmentation du risque de malségrégation 
des chromosomes non impliqués dans la transloca-
tion comme le chromosome 21 et les chromosomes 
sexuels X et Y) a été évalué. Les études sont encore 
très contradictoires à ce sujet, puisque certains 
auteurs rapportent l’existence d’un effet interchro-
mosomique pour divers chromosomes (12), alors que 
pour d’autres il reste purement anecdotique (13, 14).
Fragmentation nucléaire 
spermatique et morphologie 
spermatique chez les patientes 
ayant des fausses couches 
spontanées à répétition
Fragmentation de l’ADN
Il est certain que la qualité du génome paternel 
intervient aux différentes étapes de la féconda-
tion et surtout du développement embryonnaire 
précoce, notamment à partir de l’activation du 
génome embryonnaire (stade de 8 cellules chez 
l’être humain correspondant au troisième jour après 
la fécondation). À ce titre, la qualité de l’ADN du 
spermatozoïde peut être étudiée et une mesure de 
la fragmentation de l’ADN, réalisée.
Les origines de la fragmentation de l’ADN peuvent 
être nombreuses. Les origines génétiques sont liées 
à certaines insuffisances des enzymes de réparation 
de l’ADN au moment de la spermiogenèse, processus 
d’augmentation des substances oxydantes liés à 
l’âge (15), à des processus infectieux et inflam-
matoires, ou à des facteurs environnementaux 
(toxiques, hydrocarbures, insecticides, chaleur) 
Références  
bibliographiques
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14. Kékesi A, Erdei E, Török M, 
Drávucz S, Tóth A. Segregation 
of chromosomes in spermatozoa 
of four Hungarian translocation 
[16]. Plusieurs techniques (SCSASperm Chromatin 
Structure Assay, COMET, TUNEL) sont utilisées pour 
mesurer la fragmentation de l’ADN spermatique, 
et il est encore actuellement difficile de fixer réel-
lement une valeur seuil pathologique. Cette valeur 
est d’autant plus difficile à fixer dans le cadre de 
l’assistance médicale à la procréation (AMP) que 
l’ovocyte contient des enzymes de réparation de 
l’ADN qui peuvent compenser une fragmentation 
augmentée. Ces enzymes sont d’autant plus efficaces 
que les ovocytes sont de bonne qualité et provien-
nent de femmes plus jeunes. Les résultats de ce 
test doivent donc être interprétés avec précaution, 
car il est possible d’obtenir une grossesse évolutive 
même en cas de fragmentation augmentée de l’ADN 
spermatique.
Ces anomalies d’ADN spermatiques ont probablement 
aussi des effets à long terme durant la grossesse, à 
l’origine de FCS. Cela a été confirmé par une méta-
analyse (17), incluant 11 études précédentes concer-
nant 1 549 cycles d’AMP, 640 grossesses et 122 FCS. 
Cette étude conclut à une augmentation des taux de 
FCS en fécondation in vitro (FIV) avec ou sans micro-
injection (ICSI), en fonction du taux de fragmentation 
nucléaire, et à une valeur prédictive de ce test.
Dans le cadre de protocole GEMA, nous avons 
étudié la fragmentation de l’ADN spermatique 
(technique TUNEL) et les résultats préliminaires 
semblent montrer, chez ces patients, que les taux 
de fragmentation sont augmentés par rapport à 
ceux d’une population témoin. Dans 9 % des cas, 
le taux est supérieur à 13 % (valeur seuil), alors que 
dans la population témoin aucun patient n’a un taux 
supérieur à 10 %.
Morphologie spermatique
La morphologie spermatique est également un 
élément à prendre en compte dans le cadre des infer-
tilités et des risques de FCS chez les couples. L’étude 
généralement réalisée est le spermocytogramme au 
grossissement 1 000. Différentes études montrent 
une corrélation entre la morphologie spermatique et 
la fertilité naturelle (18) ainsi que pour la fertilité en 
insémination intra-utérine ou en FIV (19). En ce qui 
concerne la technique de FIV avec ICSI, le choix du 
spermatozoïde est effectué au grossissement 300, 
voire 400, et la corrélation avec les taux de FCS 
est plus contradictoire. En effet, certaines études 
montrent une corrélation entre les deux (20), en 
particulier pour les anomalies de l’acrosome, de la 
chromatine et de la pièce intermédiaire. À l’inverse, 
d’autres études n’ont pas montré de corrélation (21).