d’une deuxième protéine virale, UL27, conférant un bas
niveau de résistance au MBV [16, 17]. Le bas niveau de
résistance conféré par ces mutations, et la présence de
mutations de UL27 dans les souches portant des mutations
de UL97 suggère que UL27 ne serait pas directement
une cible du maribavir mais régulerait l’activité de UL97
[16, 18, 19].
Méthodes de recherche des résistances :
génotype/phénotype
Le phénotype de résistance permet de mesurer, à partir du
virus en culture, les concentrations inhibant 50 % et 90 %
(CI50 et CI90) de la croissance des souches. La réalisation
des essais antiviraux nécessite l’isolement préalable du virus
en culture, et l’obtention d’un stock de virus ou de cellules
infectées, avec le risque de sélection d’une souche mieux
adaptée à la réplication in vitro. Il est parfois possible de
s’affranchir de cette contrainte lorsque le prélèvement à
inoculer contient de grandes quantités de virions. C’est le
cas des urines ou de certains liquides de lavage broncho-
alvéolaires riches en virus, pour lesquels le prélèvement
peut être directement inoculé en présence de concentrations
croissantes de l’antiviral à tester [20]. L’étude du phéno-
type de résistance reste la méthode de référence, indispen-
sable pour mesurer l’efficacité de nouveaux antiviraux,
apprécier le retentissement de mutations nouvelles sur la
réplication virale et la sensibilité aux antiviraux, ou étudier
les synergies et antagonismes entre les molécules.
La méthode la plus utilisée est la mesure du nombre de
foyers d’effet cytopathogènes en cinq jours [21]. La mesure
de la réplication de l’ADN viral par PCR en temps réel
standardise la lecture [22]. Les résultats de CI50 peuvent
différer entre la lecture des foyers et la mesure de la répli-
cation de l’ADN viral en hybridation ou par PCR en temps
réel. En pratique, par la méthode des foyers, les concentra-
tions inhibitrices des isolats cliniques vis-à-vis de ces molé-
cules sont respectivement < 6μM, < 2μM et < 400μM pour
GCV, CDV et PFA [21, 23]. Toutefois, les difficultés
rencontrées pour standardiser l’inoculum et la lecture des
essais antiviraux conduisent à utiliser un index de sensibilité
(CI50 de la souche à tester/CI50 de la souche de référence
AD169 testée dans la même manipulation), considérant une
souche comme résistante si son index est supérieur à 3 [21].
Les CI50 du MBV sur fibroblastes embryonnaires humains
sont < 1μM en foyers, mais peuvent être augmentées dans
d’autres types cellulaires [24].
Le génotype permet de rechercher directement les mutations
de résistance à partir de l’ADN viral extrait d’échantillons
cliniques. L’amplification de la totalité des gènes UL97 et
UL54 est possible, avec un seuil de détection de
1 000 copies/mL lorsqu’elle est appliquée au sang total
[18]. Elle permet d’identifier mutations connues et mutations
nouvelles, directement au site de l’infection et de préciser les
associations de mutations dans UL97 ou UL54. Elle détecte
Résistance au cidofovir :
Résistance au ganciclovir et au cidofovir :
Résistance au foscarnet :
Résistance au ganciclovir et au foscarnet :
Résistance aux trois antiviraux :
NH2 COOH
301 393 408 501 545 722
751
756773
787
781
802897
D981-982
987
1052
805
809
821
812
834
841
838
503
513
515
516
521
522
495 588 700
715
410
412
413
419
415
304
Domaine 3'-5' exonucléasique
Exo I Exo II/IV Exo III/δ-C II VI III I VII V
Site 5'-3' polymérasique
Figure 4. Localisation des mutations de la polymérase virale UL54 conférant une résistance au ganciclovir, au cidofovir et au foscarnet.
Sur cette représentation linéaire indiquant les domaines conservés (rectangles gris, de I à VII) et leurs fonctions, on distingue les domai-
nes portant l’activité exonucléasique (N terminaux) et les domaines portant l’activité polymérasique. On observe que les mutations
impliquées dans la résistance (pour la plupart validées par transfert de marqueur) sont réparties sur tout le gène, et localisées dans les
domaines conservés. Certaines mutations sont associées à une résistance croisée aux trois antiviraux. [12, 14, 39].
revue
Virologie, Vol. 13, n
o
4, juillet-aou
ˆt 2009 219
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017.