La Charte des Jardins

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La Charte des Jardins
Un outil pour favoriser la biodiversité
dans les communes
« Dans le domaine de la Nature et du Paysage,
il y a ce qui est visible, évident, palpable, apparemment inaltérable : un arbre, une pelouse, un
étang. Et ça fait du bien de les soigner, de les préserver. Mais il y a aussi ce qui est diffus, fugace,
changeant et difficile à voir : un champignon, une
chouette, une éphémère. Il faut également leur
laisser une place, les anticiper, les prévoir.
La Charte des Jardins, me semble-t-il, c’est
s’engager non seulement pour son bien-être
personnel, mais aussi pour celui des voisins,
de la faune et de la flore. C’est permettre à la
biodiversité de se perpétuer, là où elle est déjà.
C’est permettre aussi aux cycles saisonniers de
s’accomplir. Et, enfin, c’est laisser le passage, la
transmission à plus loin – au-delà de chez soi –
vers ailleurs et à plus tard...
Quelle qu’en soit la portée, quelle que soit la
propriété foncière concernée, c’est un acte plein
de modestie que de céder du terrain à la nature
ou de lui permettre de s’établir, en commençant
très concrètement chez soi.
Merci à tous ceux qui s’engagent ainsi. »
Gilles Mulhauser
Directeur général «Nature et Paysage»
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Charte des Jardins
Introduction
Une petite charte pour
une plus grande biodiversité
Pour préserver la nature, les terres cultivables et
le paysage, le canton de Genève a choisi de densifier ses zones à bâtir. Mais cela ne veut pas dire qu’il
faille sacrifier les espaces verts et le bien-être des
citoyens. Au contraire, en lançant le Programme Nature en ville, l’État de Genève affirme sa volonté de
mieux faire cohabiter la vie urbaine et la vie sauvage.
Il s’agit notamment de relier les quartiers aux corridors biologiques et de les rendre plus accueillants
pour la petite faune et la flore indigènes, afin d’offrir
de la nature de proximité aux habitants. L’objectif est
donc d’accompagner cette densification, en considérant tous les biotopes susceptibles d’accueillir la
nature : parcs, jardins, pourtours des immeubles, toitures, talus, ronds-points, pieds d’arbres, parkings...
Dans ce programme, la Charte des Jardins est reconnue comme un outil à fort potentiel pour motiver
ou renforcer des actions en faveur de la biodiversité
au niveau des communes – et aussi par delà la frontière. Elle propose 10 bonnes pratiques de plantation
et d’entretien des jardins et des espaces verts, qui
favorisent les cycles de vie de la petite faune : hérissons, écureuils, oiseaux, papillons, etc.
Concept, textes, illustrations et photos (sauf mention ) : Communication in Science
Simple à comprendre et à mettre en œuvre, la
Charte des Jardins peut s’appliquer sur n’importe quel
terrain, qu’il soit petit ou grand, bâti ou non-bâti, très
aménagé ou laissé libre. Elle n’est ni un label ni une
norme, mais plutôt un état d’esprit. Dans le canton
de Genève, une dizaine de communes en font déjà
la promotion auprès de leurs habitants. Et certaines
montrent activement l’exemple par leurs pratiques
d’entretien, leurs aménagements et leurs initiatives
en faveur de la biodiversité.
www.charte-des-jardins.ch
Information
République et canton de Genève
Département de l’environnement, des transports
et de l’agriculture (DETA)
Direction générale de la nature et du paysage
Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève
Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20
www.geneve.ch/nature-en-ville
Info-Service de l’État de Genève
Tél. +41 (0) 22 546 76 00
Charte des Jardins
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Favoriser la biodiversité à toutes les échelles
La Confédération a adopté une stratégie pour préserver et développer
la bio­diver­sité, y compris en milieu habité. Le canton de Genève s’est
doté d’une loi qui va dans le même sens, et son Programme Nature
en ville définit des actions concrètes sur les domaines public et privé.
Parce qu’elles se situent au niveau le plus proche de la population,
les communes ont un rôle très important à jouer.
La Stratégie Biodiversité Suisse
En Suisse aussi, les espèces et les milieux favorables à la biodiversité se réduisent dramatiquement.
C’est pourquoi la Confédération a élaboré La Stratégie Biodiversité Suisse qui a été acceptée par le
Conseil fédéral en avril 2012. Elle pose dix objectifs,
dont l’un concerne directement les zones habitées :
«D’ici à 2020, la biodiversité connaît un développement tel dans l’espace urbain que ce dernier contribue à la mise en réseau des milieux naturels, que les
espèces typiques sont préservées et que la population a accès à la nature là où elle habite et dans les
zones de détente de proximité.»
La Loi cantonale sur la biodiversité
Dans la même optique, en septembre 2012, le
Grand Conseil du canton de Genève a voté la Loi sur
la biodiversité – et c’est le premier canton à adopter une telle législation. La loi a notamment pour buts
d’assurer une meilleure prise en compte de la biodiversité par la population, et de garantir la préservation et la gestion de la biodiversité sur le territoire
cantonal, en soutenant des initiatives favorables au
développement de la vie sauvage, et en encourageant les projets innovants. La loi prévoit aussi l’élaboration d’un programme d’actions.
Le Programme Nature en ville
Ainsi, en juin 2013, a été lancé le Programme Nature en ville, élaboré par la Direction générale de la
Nature et du Paysage (DGNP). Il propose de privilégier un urbanisme qui soit mieux intégré aux caractéristiques du territoire et qui facilite l’installation des
espèces sauvages dans les quartiers, afin que les
habitants puissent profiter d’une nature de proximité.
Il s’agit aussi d’inventorier la biodiversité urbaine et de
la faire connaître et aimer du public.
Comme la biodiversité ne s’arrête ni aux frontières
administratives, ni aux limites foncières, ce programme intègre les terrains privés et lance un appel
aux propriétaires. Les démarches participatives et
les initiatives émanant des habitants sont placées au
centre du développement de la nature en ville. Ce qui
signifie que l’État, tout comme les communes, joue
idéalement un rôle de relais, de conseil et d’accompagnement auprès des particuliers.
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Les actions des communes
Les communes sont des acteurs et des partenaires
essentiels à la mise en œuvre du Programme Nature
en ville, parce qu’elles ont les compétences et l’expérience de la gestion des espaces publics, ainsi qu’un
contact direct avec la population. En effet, une commune est à la fois propriétaire de bien-fonds, gestionnaire d’espaces publics, promotrice d’événements
qui rassemblent le public, éditrice d’un journal et d’un
site web, émettrice de courrier vers divers acteurs,
donneuse de mandats et partenaire des entreprises
locales.
La Charte des Jardins
Dans ce cadre, la Charte des Jardins constitue un
bon outil de promotion et de sensibilisation, pour accompagner autant les particuliers que les collectivités
à s’engager pour la biodiversité. Même si la charte
met surtout en avant certains animaux appréciés du
public, elle vise en réalité à protéger la biodiversité
dans son ensemble : faune, flore et vie du sol. De
plus, en encourageant les jardiniers professionnels et
amateurs à tondre moins et à limiter l’usage des produits phytosanitaires artificiels, elle vise aussi à réduire la pollution de l’air, de l’eau et des sols, ainsi que
les nuisances sonores des engins motorisés – sans
oublier ses effets positifs sur les économies d’électricité, puisqu’elle incite à ne pas abuser de l’éclairage
extérieur.
La Charte des Jardins ne peut évidemment pas
remplacer la politique communale en faveur de la biodiversité, mais elle peut constituer un point de départ
– ou une bannière – pour rassembler des initiatives
dispersées. Elle peut aussi être un outil bien ciblé
pour atteindre les propriétaires, les entreprises de
jardinage ou les professionnels de l’immobilier. Dans
tous les cas, la charte, son emblème et ses documents de promotion sont libres de droits et faciles à
adapter.
❧
Charte des Jardins
Loi cantonale sur la biodiversité
du 14 septembre 2012
Art 1. Buts
La biodiversité constitue une ressource nécessaire à la vie
humaine, notamment sur les plans écologique, génétique, social, économique, scientifique, médical, alimentaire, éducatif,
culturel et récréatif.
La présente loi a pour buts :
a) d’assurer une meilleure prise en compte de cette ressource
par la population, ainsi que des prestations qu’elle lui délivre;
b) d’en garantir la préservation et la gestion, au bénéfice des
générations présentes et futures et sa répartition équilibrée
sur le territoire cantonal;
c) d’initier, de coordonner et de soutenir toute action en rapport
avec les lettres a et b ci-dessus;
d) d’encourager tout projet ou démarche innovants en matière
de biodiversité.
Charte des Jardins
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La Charte des Jardins
La Charte des Jardins est un outil qui permet de préserver –
et même de développer – le patrimoine naturel d’une commune.
Parce que la biodiversité est un bien commun qui donne de la
valeur aux quartiers et qui assure le bien-être de tous.
Chêne-Bougeries, de l’État de Genève, et de nombreuses personnes qui ont aidé à leur conception.
La Charte des Jardins a été officiellement lancée par
energie-environnement.ch en 2010, année internationale de la biodiversité.
Ray eye
10 bonnes pratiques applicables partout
Née d’une large concertation
Le respect de la biodiversité fait partie des préoccupations de la plate-forme d’information energieenvironnement.ch (services cantonaux de l’énergie et
de l’environnement) depuis le lancement de son site
Internet en 2006. L’idée de la Charte des Jardins est
née dans ce cadre, et s’est concrétisée en mai 2007,
grâce à une expérience-pilote menée par l’Association des intérêts de Conches (commune de ChêneBougeries, GE). Cette association d’habitants a vu
dans la charte un moyen de favoriser les liens entre
voisins et de préserver la nature de son quartier – le
plus riche en oiseaux nicheurs du canton.
Née d’une large concertation, la Charte des Jardins et son emblème ont pu voir le jour grâce à
l’appui et aux bons conseils de la commune de
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Dans un document de sept pages, la Charte des
Jardins propose 10 bonnes pratiques de gestion d’un
jardin ou d’un espace vert, qui sont simples à mettre
en œuvre, et qui forment une sorte de minimum vital
pour permettre à la petite faune sauvage d’accomplir
ses cycles de vie au cours des saisons.
L’expérience a montré que la charte est très bien
accueillie par la population, qu’on possède un jardin
ou non. Elle est d’ailleurs souvent citée dans les médias. Son capital de sympathie provient d’une part de
la simplicité de ses principes, et d’autre part du fait
qu’elle repose sur une démarche participative, volontaire et sans contrôle d’une quelconque autorité : on
fait confiance aux signataires, qui s’engagent uniquement sur le plan moral. Ainsi, signer la charte est un
acte citoyen, qui encourage aussi la rencontre entre
voisins puisqu’il s’agit, entre autres, de mettre des
parcelles en réseau pour faciliter le déplacement des
petits animaux sauvages.
Mettre les jardins en réseau
Un jardin standard, même très accueillant, ne peut
pas suffire à une famille de hérissons ni à un couple
de rouges-gorges pour se nourrir et se reproduire.
Ainsi, dans l’idéal, la Charte des Jardins se développe
au niveau d’un quartier ou de toute une commune, car
ce sont à ces échelles qu’on peut mettre en place des
réseaux de jardins naturels, c’est-à-dire des parcelles
contiguës, reliées par des petits passages à travers
les barrières et les murs. Ces réseaux peuvent ainsi
servir de relais-biotopes sur les tracés des corridors
biologiques qui traversent les zone habitées.
Charte des Jardins
Une diffusion dans tous les milieux
En Suisse romande, un millier de personnes ont
déjà signé la Charte des Jardins. Et, dans le canton
de Genève, une dizaine de communes en font déjà
la promotion. Par ailleurs, la charte a été signée
par de grandes institutions, telle l’Ambassade des
Etats-Unis à Genève, l’Université de Lausanne, ou
le Conservatoire et jardin botaniques de Genève qui
en fait la promotion sur la Terre de Pregny. Parallèlement, des pépiniéristes et des paysagistes proposent
à leurs clients des services en accord avec la charte,
ainsi qu’une gamme d’espèces indigènes sauvages
qu’ils mettent en valeur avec l’étiquette «Charte des
Jardins» (voir pages 14-15). L’École d’horticulture de
Lullier (GE) applique également les bonnes pratiques
de la charte sur certains de ses terrains ; elle les a
aussi intégrées à la formation de ses élèves.
energie-environnement.ch
Les pages Internet dédiées à la charte (www.
charte-des-jardins.ch) sont abritées sur energieenvironnement.ch. Outre la charte et ses documents
de promotion (voir page 14-15), on peut y visiter un
jardin interactif, consulter une newsletter et s’inscrire
à l’aide d’un formulaire en ligne, lorsque ni sa commune, ni une association de quartier ne gèrent la
charte dans son entourage.
❧
Signer la Charte des Jardins,
c’est s’engager à respecter l’esprit
de ses 10 bonnes pratiques
1. Laisser pousser et fleurir des coins de
pelouse.
2. Favoriser les arbustes sauvages indigènes et tailler la haie quand les oiseaux ne
sont pas au nid (septembre-février).
3. Créer des abris pour la faune : tas de
branches, de feuilles ou de pierres.
4. Maintenir des passages entre les jardins
pour la petite faune.
5. Renoncer aux herbicides et aux pesticides. Si nécessaire, utiliser seulement des
traitements naturels. Ne pas utiliser de granulés anti-limaces au méthaldéhyde.
6. Limiter l’éclairage du jardin pour ne pas
nuire aux petits animaux.
7. Ne pas installer de plantes exotiques
envahissantes (liste noire). Idéalement, se
débarrasser de celles qui poussent déjà
dans le jardin.
8. Respecter la loi sur les feux de jardin et
éviter d’évacuer un vieux tas de branchages
ou de feuilles pendant la période de reproduction ou d’hibernation.
9. Équiper le chat d’une clochette pour avertir les oiseaux de son arrivée.
10. Si on possède une piscine, prévoir une
petite rampe de sortie, afin d’éviter que des
animaux s’y noient.
Charte des Jardins
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La charte donne de la visibilité
aux actions en faveur de la biodiversité
La Charte des Jardins est un outil «clé en main» qui aide une commune à préserver son patrimoine naturel, tout en valorisant le travail
du personnel des espaces verts. Elle est non contraignante et peut
s’adapter facilement aux structures administratives déjà en place.
qui peuvent concerner la biodiversité : choix d’un projet paysager pour un espace public, renouvellement
de l’éclairage des rues, définition des compétences
pour un poste administratif, entretien des bâtiments.
C’est aussi l’occasion d’un travail transversal entre
les élus et les services. Les membres du législatif
et de l’exécutif peuvent s’y référer dans leurs projets
et leurs décisions. Les personnes qui s’occupent de
la communication et de l’Agenda 21 s’en inspirent
pour imaginer et illustrer des actions en faveur des
espèces sauvages. Les équipes des services techniques et des espaces verts – qui sont des acteurs
particulièrement importants – montrent l’exemple par
leurs pratiques de plantation et d’entretien. Même les
écoles peuvent servir de lieu de sensibilisation.
Une démarche claire et visible
Une partie du public, habituée à des années de
«propre en ordre», comprend encore mal que le
personnel communal tonde la moitié d’un terrain et
laisse des tas de bois sur le bord des chemins. Faisant partie intégrante du Programme Nature en ville,
la Charte des Jardins est un outil qui peut mettre
en valeur l’engagement d’une commune en faveur
des espèces sauvages qui vivent sur son territoire.
L’expérience déjà acquise dans plusieurs communes
montre que la charte est appréciés non seulement
du public – et même des personnes qui n’ont pas de
jardin – mais aussi des équipes techniques qui s’occupent des espaces verts, car elle valorise certaines
de leurs pratiques d’entretien et préserve leur santé,
puisqu’il s’agit aussi de réduire l’usage des pesticides.
Le logo de la charte est rapidement identifié et attire
la sympathie ; ses 10 bonnes pratiques sont faciles à
comprendre par tous les acteurs qui peuvent s’approprier la démarche.
Un guide de décision et d’action
L’adoption de la Charte des Jardins peut agir comme
un guide consensuel entre les élus de différents bords
politiques, au moment de prendre certaines décisions
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Un projet modulable
La commune qui s’intéresse à la Charte des Jardins choisit la forme de son engagement. Il n’est pas
nécessaire qu’elle signe officiellement la charte pour
la gérer, la promouvoir auprès de sa population et
développer des actions en liaison avec elle. Elle est
libre de le faire, comme d’appliquer les 10 bonnes
pratiques en tout ou partie de son territoire, ou de
les adapter à ses enjeux. L’idéal est évidemment
qu’une commune montre l’exemple et qu’elle explique
à ses habitants l’intérêt – commun – qu’il y a à laisser pousser des coins de prairie, à conserver des
arbres morts intouchés au fil des ans, et à planter des
espèces sauvages indigènes plutôt que des variétés
exotiques.
Le temps et le budget à consacrer à la Charte des
Jardins dépendent de l’importance qu’on souhaite lui
accorder. La commune peut s’en tenir à promouvoir
la charte sur son site Internet et dans son journal, à
proposer à la mairie de la documentation, à gérer
l’envoi des emblèmes et la liste des nouveaux signataires. Elle peut aussi en faire un véritable engagement pour le développement de son patrimoine naturel, en renforçant les contacts avec les propriétaires
de terrains, les professionnels du jardin, et ceux du
secteur immobilier.
❧
Charte des Jardins
La biodiversité enrichit
la qualité de vie des habitants
En milieu urbanisé, les quartiers les plus prisés – pour y vivre ou s’y promener – sont bien
souvent ceux qui possèdent encore un riche
patrimoine naturel. Ils offrent de grandes parcelles avec des arbres majestueux, des murs
en pierre chargés de lierre, des haies indigènes épaisses d’où émanent des senteurs
et des chants d’oiseaux, des prairies fleuries
et des sous-bois peu entretenus où la petite
faune s’épanouit...
La nature a donc une vraie valeur qui s’intègre
dans les prix de l’immobilier, même si son prix
est rarement formulé en tant que tel.
La Charte des Jardins est non seulement un
outil pour préserver la flore et la faune dans
les anciens quartiers, mais aussi pour motiver les collectivités et les particuliers à inviter
davantage de nature dans les quartiers récents
et plus densément peuplés, car la présence
d’écureuils, de hérissons, d’oiseaux et de papillons leur donnera davantage d’agréments de
vie – et donc davantage de valeur.
Charte des Jardins
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Adopter la charte et ses bonnes pratiques
La gestion de la Charte des Jardins par une commune
est peu contraignante et modulable. Voici, par exemple,
les étapes qu’on peut suivre pour démarrer la charte
et la faire connaître à la population.
Démarrer la Charte des Jardins
La Charte des Jardins peut être gérée par un seul
service (espaces verts, développement durable, secrétariat communal) ou de manière transversale entre
différents services. Le matériel de base nécessaire
au projet est décrit en pages 14-15. Pour démarrer,
on peut s’inspirer de la liste suivante :
• Informer le personnel communal.
• Adapter les documents de la Charte des Jardins à l’adresse de la commune.
• Susciter l’intérêt des propriétaires de jardin.
• Réceptionner les engagements des signataires de la charte.
• Distribuer les emblèmes.
• Rendre la charte visible à la mairie.
• Informer sur la charte lors d’envois de documents officiels.
• Informer le personnel communal
Un pense-bête
pour cohabiter avec la nature
La Charte des Jardins rappelle – à l’amateur
comme au professionnel – les questions essentielles à se poser lorsqu’on veut faciliter la vie de
la petite faune des parcs et jardins.
Est-ce que les plantes et les aménagements
choisis lui offrent – toute l’année – les conditions nécessaires pour accomplir ses cycles
biologiques ? Les murs, les barrières et les bordures de trottoir constituent-ils des obstacles ?
L’éclairage perturbe-t-il la vie nocturne ? Y a-t-il
des coins pour se cacher, pour se reproduire
et pour passer l’hiver ? Les arbres, les haies et
les pelouses offrent-ils de la nourriture ? Les
pratiques d’entretien libèrent-elles des poisons
chimiques ? La tonte permet-elle aux fleurs et
aux papillons de se reproduire ? Et la taille des
arbres et des arbustes, dérange-t-elle des oiseaux au nid ?
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Pour faciliter la mise en place du projet, il est important qu’un maximum de personnes soient au courant
des principes de la Charte des Jardins et de ses 10
bonnes pratiques. Beaucoup de jardiniers sont déjà
sensibilisés à la biodiversité : c’est donc avec leur
aide que la charte peut idéalement s’installer, notamment parce qu’ils parcourent régulièrement les rues
de la commune et qu’ils sont directement en contact
avec les propriétaires de jardin.
• Adapter les documents
La commune adapte la Charte des Jardins et le
prospectus à l’adresse de sa mairie ou du service qui
s’occupe de récolter les adhésions et d’envoyer les
emblèmes.
• Charte : sur la dernière page figure un formulaire
d’adhésion, à remplir par la personne qui s’engage à
respecter les bonnes pratiques de la charte. On peut
y ajouter une adresse de contact. Si la commune décide d’offrir l’emblème, le texte doit être modifié, en
indiquant que l’emblème est remis gratuitement aux
nouveaux signataires.
• Prospectus : sur le dos du prospectus vierge de
texte, on peut ajouter des renseignements et une
adresse de contact auprès de la commune.
Charte des Jardins
• Susciter l’intérêt des propriétaires
Il est judicieux d’initier la démarche en pensant
déjà à relancer l’intérêt des habitants. On peut prévoir une première information par courrier à tous les
détenteurs d’un jardin, et un article dans le journal
de la commune. Le journal peut aussi proposer une
rubrique régulière qui donne des conseils sur les
moyens de favoriser la biodiversité dans les jardins.
• Réceptionner les engagements
La commune reçoit les engagements des signataires de la charte. Elle peut ainsi suivre le développement de la charte sur son territoire, et contacter les
signataires lorsqu’elle organise des événements et
des actions en lien avec la biodiversité.
• Distribuer les emblèmes Afin de soutenir l’engagement des nouveaux signataires, la commune peut offrir l’emblème de la Charte
des Jardins. Le logo de la charte est libre d’utilisation.
La commune peut demander, par exemple, à un artisan de fabriquer des emblèmes originaux. Elle peut
aussi commander des emblèmes auprès de deux
ateliers protégés qui ont déjà le savoir-faire pour les
réaliser (voir page 14-15).
• Rendre la charte visible à la mairie
À Genève, la commune qui choisit de faire la promotion de la Charte des Jardins reçoit de la DGNP un
emblème en aluminium doré qu’elle peut afficher à un
endroit stratégique, bien visible de ses citoyens. Elle
peut aussi accrocher des posters et proposer des
prospectus d’information (voir page 14-15).
• Profiter des envois de documents officiels
Lorsqu’un nouvel arrivant emménage dans une
villa, ou lorsqu’un propriétaire décide de rénover ou de
construire une maison individuelle ou un immeuble,
il va prendre des décisions quant à l’aménagement
extérieur. L’échange de courrier avec la commune
est une opportunité à saisir pour lui faire découvrir
la Charte des Jardins, et l’inciter à penser à la petite faune. Les régies peuvent aussi être sollicitées à
aménager et entretenir les jardins des immeubles en
accord avec la charte.
❧
Public et privé interconnectés
La plupart des parcelles de nature protégées sont petites et isolées, tels des îlots
dans un océan de bâtiments, de routes,
de parkings et de champs intensivement
cultivés. Leurs animaux et leurs plantes
sont fragiles, car ils doivent y vivre ou y
mourir, sans possibilités de migration. De
plus, pour beaucoup d’espèces, la vie
s’y déroule en vase clos, ce qui nuit à la
diversité génétique. Même certains types
d’éclairage nocturne créent des barrières
de lumière qui empêche le déplacement
de la faune.
Or, dans le décor urbain, beaucoup
d’éléments peuvent se transformer en
«voies de circulation» pour la nature, si
on choisit bien leurs plantes, leur architecture, leurs matériaux et les méthodes
d’entretien : les bord de routes, les parcs
publics, les haies des zones villas, les
espaces verts au bas des immeubles...
Tous peuvent faciliter les déplacements
de la petite faune, et le brassage de ses
gènes lors de la reproduction.
Charte des Jardins
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Ambassadeur de la Charte des Jardins
La promotion de la Charte des Jardins auprès du public est un
enjeu central du projet. Le but est de sensibiliser prioritairement
ceux qui ont la charge d’une parcelle de terrain, mais aussi les
pro­fes­sionnels qui oeuvrent dans l’immobilier et les espaces verts.
• Proposer des matériaux pour les aménagements
naturels (souches, pierres, branches).
• Organiser des cours de jardinage avec le personnel des espaces verts.
• Mener des opérations avec les écoles.
• Faire une campagne de récupération des produits
chimiques pour le jardin.
• Mener des opérations avec les écoles
Une école est à la fois un lieu où l’on peut appliquer
la Charte des Jardins et mener des actions pédagogiques. Par exemple, en associant les élèves à la
plantation de certains arbres : les élèves plantent des
graines en pot avant de les transplanter dans l’espace public (après passage en pépinière). Ils peuvent
même imaginer un petit nom pour un arbre particulier.
Les classes peuvent aussi faire la chasse aux plantes
exotiques envahissantes (laurelles dans la forêt).
• Récupérer les produits chimiques de jardin
Dialoguer autour de la charte
La Charte des Jardins offre à la commune un cadre
et des arguments pour dialoguer non seulement avec
ses habitants, mais aussi avec les groupements qui
peuvent agir pour favoriser la flore et la faune indigène : associations (de propriétaires de villas, de
quartier, de locataires, de parents d’élèves), établissements médicaux-sociaux, écoles, fondations, etc.
Pour avoir un impact, il est important de mettre régulièrement la charte en avant dans la vie communale.
Les propositions qui suivent ont été récoltées auprès
des communes qui soutiennent déjà la Charte des
Jardins :
• Alimenter le site Internet et le journal de la
commune.
• Intégrer un stand «Charte des Jardins» lors de
festivités.
• Organiser des activités en lien avec la biodiversité
de la commune.
• Aider les particuliers à réaliser des pelouses
d’espèces indigènes.
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Les restes de produits chimiques du jardin, tels
les biocides (pesticides), les engrais synthétiques,
les granulés anti-limaces au métaldéhyde, ou encore
de vieilles huiles de tondeuse, traînent souvent trop
longtemps au fond de la cave ou de la cabane du
jardin. En organisant une récupération de ces produits, on réduit les risques d’accident et de pollution.
Et c’est aussi l’occasion de proposer des alternatives
moins dangereuses pour la santé et l’environnement.
• Faire voir la biodiversité de la commune
Chaque commune compte des personnes passionnées par la nature et qui seraient prêtes à partager leur savoir avec leurs concitoyens. Avec leur
aide, il est possible d’organiser des sorties publiques
pour découvrir les richesses naturelles de la commune (orchidées indigènes, oiseaux, insectes). On
peut aussi lancer un recensement de la faune et de la
flore sur un terrain de la commune, afin que ce patrimoine naturel puisse devenir une fierté des habitants
(ce travail peut aussi être fait dans le cadre d’un travail de diplôme ou de maturité). Ou encore organiser
un concours de photos «Nature dans la commune»,
suivi d’une exposition.
❧
Charte des Jardins
Actions «biodiversité»
dans les communes
En pleine zone villa, Chêne-Bougeries a aménagé le
Rondeau des Bougeries en un lieu de démonstation
de la Charte des Jardins : la prairie fleurie est tondue tardivement ; un tas de bois reste intouché au fil
des ans (photo à droite) ; et une collection d’arbustes
sauvages indigènes – tous munis d’une pancarte qui
indique leur nom – montre ce qu’on peut planter dans
une haie ou un jardin pour favoriser la petite faune.
Dans les rues des alentours, les bordures des trottoirs ont été ouvertes, afin que les tritons, crapauds et
autres orvets puissent facilement franchir l’obstacle.
Et la lumière des candélabres est dirigée vers le sol,
pour ne pas trop déranger la faune nocturne.
Onze communes genevoises font déjà la promotion
de la Charte des Jardins auprès de leur population,
via leur journal, leur site web, leurs actions de terrain
ou leurs manifestions. À Onex, par exemple, 80 propriétaires ont déjà signé la charte. Ils ont bénéficié
des conseils avisés d’un spécialiste, qui est systématiquement venu à leur domicile. Et la ville a inauguré
un parcours Nature en ville de 6 km pour parler des
espèces sauvages et des pratiques d’entretien que
les jardiniers de la commune appliquent pour favoriser la biodiversité.
Les bonnes idées fleurissent dans les communes.
Chaque printemps à Vernier, l’équipe du service des
espaces verts reçoit la population pour un marché
aux plantons et en profite pour proposer au public
des variétés anciennes de fleurs et de légumes (pro
specie rara) et l’informer sur la Charte des Jardins.
Durant l’année de la biodiversité en 2010, Meyrin a
appelé ses habitants à un safari, à la découverte des
richesses naturelles de la commune, et notamment
de ses orchidées indigènes. Et Avusy a organisé une
chasse aux plantes exotiques envahissantes...
Charte des Jardins
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La charte et ses outils
Susciter l’intérêt, expliquer et agir : la Charte des Jardins s’accompagne
de tout un matériel pour faciliter sa diffusion et son application,
à découvrir sur www.charte-des-jardins.ch
La Charte des Jardins
De format A4, la Charte des Jardins comporte
6 pages illustrées et un formulaire d’adhésion qui peut
être adapté à l’adresse de la commune. Elle existe en
français, en anglais et en allemand. La charte décrit
non seulement les bonnes pratiques à appliquer sur
un terrain pour favoriser la petite faune, mais elle explique aussi leur raison d’être – c’est donc aussi un
document d’information.
Le logo
Un hérisson avec une fleur en bouche et une mésange bleue sur la tête : le logo de la Charte des Jardins symbolise l’interdépendance des animaux et des
végétaux. Il existe en version .eps et peut être utilisé
à toute taille. Il peut aussi être transmis à des graveurs de plaques.
Les emblèmes
Toute personne qui signe
la Charte des Jardins peut
acquérir un emblème à installer, par exemple, sur son
portail. Le but est double :
montrer son engagement
et faire la promotion de la
charte auprès des voisins.
Une commune peut utiliser
l’emblème de la charte comme elle l’entend. Elle peut
commander des exemplaires auprès de la Fondation
valaisanne en faveur des personnes handicapées
mentales (FOVAHM), à Sion, qui réalise des emblèmes en bois (ou sur d’autres supports) par estampage à chaud ou gravure laser, ce qui en rend leur
prix très raisonnable.
L’atelier protégé PRO, à Genève, fabrique des emblèmes par fraisage sur aluminium (ou sur d’autres
matériaux), un procédé plus coûteux mais qui permet
d’obtenir des emblèmes plus résistants aux intempéries et au soleil. Ils sont particulièrement indiqués
pour des lieux publics (mairie, parc, école).
L’étiquette pour plantes sauvages
L’étiquette «Charte des Jardins» est utilisée par
les pépiniéristes partenaires de la charte, afin de
bien signaler les plantes indigènes sauvages à leurs
clients. En effet, ces plantes sont encore trop rares
14
dans les commerces, et, quand elles sont présentes,
elles sont généralement difficiles à distinguer pour un
acheteur non spécialisé qui ne connaît pas la nomenclature en latin. L’étiquette permet de les repérer au
premier coup d’œil.
Le prospectus
Le prospectus «Charte des Jardins» (A4, 3 volets)
explique les enjeux de la charte et donne sommairement la liste de ses dix bonnes pratiques. Son
adresse de contact peut être adaptée à la commune.
Il existe en français, en allemand et en anglais.
Les posters
D’une qualité graphique suffisante pour être imprimé jusqu’au format A0, les deux posters peuvent être
affichés à la mairie, dans les services des espaces
verts, dans les écoles ou lors de manifestations. L’un
d’eux explique de manière synthétique les 10 bonnes
pratiques de la Charte des Jardins.
En savoir plus
www.charte-des-jardins.ch
Les fiches pratiques
«Nature en ville»
L’Etat de Genève a édité une série de fiches
pratiques qui peuvent servir dans bon nombre
de projets et de travaux menés à l’échelle de la
commune. Elles ont été réalisées sur la base
d’expériences pratiques menées depuis plusieurs années par des associations de défense
de la nature, des écoles d’ingénieurs, des
bureaux privés, des équipes au service des
communes, des cantons et de la Confédération – en n’oubliant pas les réalisations faites à
l’étranger.
Ce ne sont pas des recettes à appliquer à la
lettre, mais des guides pour acquérir sa propre
expérience dans l’art de préserver et d’enrichir
la biodiversité de la commune.
www.geneve.ch/nature-en-ville
Charte des Jardins
La Charte
Les 2 posters
L’étiquette pour plantes
(recto-verso)
Le prospectus
Charte des Jardins
15
Photo : IIya Boyandin
Nature et bien-être
© Etat de Genève, 2014 , papier recyclé
Promouvoir la nature en ville, c’est maintenir et
développer des milieux favorables à la faune et
à la flore indigènes, tout en améliorant le cadre
de vie des citoyens. Pour bien y parvenir, il faut
une coopération de tous les acteurs – y compris l’aide des habitants, qui peuvent agir en faveur de la biodiversité au travers de démarches
participatives.
République et canton de Genève
Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA)
Direction générale de la nature et du paysage
Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève
Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20 • www.geneve.ch/nature-en-ville
Charte des Jardins
S’engager à adopter quelques bonnes pratiques qui favorisent la survie
des hérissons, des oiseaux, des papillons et de la biodiversité en général.
S
i vous voyez cet emblème affiché à l’entrée d’une propriété, c’est que ses habitants ont
signé la Charte des Jardins et qu’ils ont pris l’engagement moral d’entretenir et d’aménager leur terrain pour favoriser la survie de la faune sauvage : oiseaux, hérissons, papillons,
lézards, etc.
Pendant longtemps, ces sympathiques visiteurs des jardins ont trouvé assez facilement de quoi
se nourrir en périphérie des habitations, ainsi que des endroits pour se reproduire et passer l’hiver.
Mais les lieux favorables à la petite faune se raréfient, notamment parce que les coins de nature
situés entre les zones habitées et les zones cultivées régressent sous la pression de l’urbanisation. De plus, les grandes propriétés se morcellent pour donner des parcelles plus petites et plus
cloisonnées. Or, cette parcellisation provoque la disparition des haies sauvages, des vieux arbres,
des prairies rarement tondues, et des tas de branches et de pierres si importants pour la survie et
la reproduction des animaux.
Parallèlement à la diminution de la taille des parcelles se produit une augmentation de leur aménagement : gazon entretenu jusqu’aux limites de propriété ; haies exotiques choisies pour leur capacité à cacher les voisins ; massifs de plantes non indigènes qui ne favorisent pas la reproduction
des papillons et qui donnent trop peu de fruits pour nourrir les animaux ; arbres trop parfaitement
taillés qui n’offrent pas d’abris ; éclairage nocturne aux quatre coins du terrain ; usage immodéré
des herbicides et des pesticides sur le gazon, les dalles et les rosiers – des traitements qui menacent non seulement la vie dans les cours d’eau mais qui polluent aussi les nappes phréatiques,
sources d’eau potable. Dans ces conditions, les oiseaux et autres visiteurs des jardins ne trouvent
plus d’endroits où se cacher, ni matériaux pour construire leur nid, ni insectes, ni petits fruits, ni
même le repos nocturne...
Les pages qui suivent expliquent les bonnes pratiques à adopter pour favoriser la biodiversité dans
son jardin et devenir signataire de la charte. On trouvera davantage d’informations en se rendant
sur www.energie-environnement.ch (ou sur www.charte-des-jardins.ch), la plate-forme d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement.
❧
La pelouse et la tonte
Un gazon semblable à un court de tennis anglais nécessite beaucoup d’arrosage, d’engrais synthétiques et de biocides (= pesticides), plus particulièrement des herbicides sélectifs et des produits antimousse, combinés très souvent avec des engrais et vendus
sous les noms d’«engrais sélectifs» ou «engrais antimousse». Ces produits chimiques
s’infiltrent dans le sol avec la pluie et l’arrosage, et contaminent les cours d’eau et les
nappes phréatiques. Ils contribuent aussi à polluer la maison, car on ramène les biocides
à l’intérieur avec les chaussures.
On peut obtenir une pelouse correcte sans biocides :
– En tolérant les petites fleurs et le trèfle qui enrichit le sol en azote.
– En tondant à une hauteur de 6 cm au minimum pour favoriser l’herbe
aux dépens des plantes basses (plantain, pissenlit, chardon); c’est
une bonne pratique qui réduit aussi les besoins en arrosage.
– En utilisant une tondeuse qui hache finement l’herbe et qui plaque
les déchets de tonte sur le terrain (mulching).
– En scarifiant le sol en automne, puis en l’engraissant si nécessaire
avec du compost.
Je m’engage à ne plus utiliser systématiquement de biocides
sur ma pelouse (herbicides sélectifs, produit antimousse, etc.)
Pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle
de vie, je m’engage à laisser pousser une bande d’herbe – par
exemple le long d’une haie ensoleillée ou sur un talus – et à ne
pas la tondre tant qu’il y a des fleurs.
Si je dois créer une nouvelle pelouse, je choisis un mélange de graminées ne demandant pas de traitements chimiques. J’envisage aussi les
mélanges «gazon fleuri» ou «prairie fleurie» – d’origine indigène – pour
les coins qui n’ont pas besoin d’être tondus toute l’année.
La haie
Les thuyas, bambous et laurelles, tous exotiques, poussent vite et sont
étanches à la vue. Mais une haie faite d’une seule variété – non indigène
de surcroît – offre très peu de nourriture aux oiseaux et à la petite faune.
Alors qu’une haie constituée de différents arbustes sauvages indigènes
fleurit à différents moments de l’année, produit des fruits et des graines
variés, et permet à beaucoup d’espèces – de papillons notamment –
d’accomplir leur cycle de vie.
Buis, if, houx, troène, charme et hêtre (qui tous deux gardent leurs
feuilles sèches jusqu’au printemps) offrent en hiver un bon écran visuel.
Cornouiller, noisetier, prunellier, etc. produisent des fruits dont certains
sont consommables par les humains.
Il faut savoir que la plupart des haies dites «vives» ou «mélangées» que
proposent les jardineries sont constituées non pas d’espèces sauvages
indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars) plus ou moins exotiques
et hybrides, et que beaucoup ne produisent pas de fruits.
Pour offrir de la nourriture aux oiseaux, aux écureuils et à la
faune en général, je m’engage à planter aussi dans ma haie et
sur mon terrain des espèces sauvages indigènes (originaires
de la région).
Lorsqu’il s’agit de renouveler tout ou partie de la haie, des
arbustes ou des arbres, je privilégie les espèces sauvages
indigènes.
Pour ne pas déranger les oiseaux au nid, j’évite de tailler la haie
entre mars et septembre. Lors de la taille, je préserve les fruits.
2
Charte des Jardins
Le nettoyage du jardin
Une pelouse tondue à ras jusqu’en bordure de propriété, et nettoyée
jusqu’à la dernière brindille, n’est pas accueillante pour les oiseaux
et autres petits animaux. Les jeunes merles qui sautent du nid en
sachant à peine voler ont besoin de vieilles branches sous lesquelles
se cacher pendant que leurs parents les nourrissent au sol. Les hérissons doivent se cons­truire un igloo de feuilles mortes pour passer
l’hiver. Les lézards cherchent des cailloux chauffés par le soleil pour
adapter leur tempé­ra­ture. Et beaucoup de papillons survivent au gel
– sous forme de chenille, de chrysalide ou d’adulte ailé – en se cachant sous les feuilles, les herbes sèches, les pierres ou les écorces.
Lorsqu’on nettoie trop parfaitement son terrain, on participe à détruire la biodiversité et on supprime du matériel que les oiseaux
pourraient utiliser pour bâtir leurs nids. On peut d’ailleurs réaliser un
harmonieux «hôtel» pour la petite faune avec un arrangements de
branches et de cailloux, agrémenté de plantes grimpantes.
Pour créer des abris pour la faune et favoriser la biodiversité, je m’engage à laisser dans un coin du jardin –
toute l’année – un tas de bois, de cailloux, de feuilles
mortes, ainsi que des espaces d’herbes sèches.
Lorsque je taille les arbres et les buissons, j’épargne
quelques branches mortes ou creuses qui serviront d’abri
pour la faune (pour autant qu’elles ne constituent pas un
danger si elles tombent).
Les biocides (pesticides)
C’est un problème grandissant non seulement pour la
vie des jardins, mais aussi pour la santé humaine. Le
nom «biocide» englobe toutes les substances chimiques
conçues pour tuer des êtres vivants particuliers : herbicides (désherbant, antimousse), insecticides, fongicides
(contre les champignons et les moisissures), acaricides
(contres les acariens et les araignées).
Les biocides utilisés par l’agriculture et les particuliers contaminent les nappes
phréatiques et les cours d’eau. Pulvérisés dans le jardin, on les retrouve à l’intérieur
de la maison, ramenés par les chaussures, ainsi que par les chiens et les chats.
Outre l’entretien du gazon, les biocides sont utilisés sur les rosiers pour les protéger
des moisissures, des acariens et des pucerons. Or, ils tuent aussi les coccinelles qui
pourraient s’attaquer aux pucerons : en traitant préventivement, on empêche toute
régulation naturelle de s’installer. Il faut donc apprendre à patienter pour voir si un
traitement est vraiment nécessaire. Et préférer, en cas de besoin, des produits d’origine naturelle. L’idéal est de choisir des rosiers qui résistent bien aux maladies (des
variétés de roses très résistantes ont été sélectionnées récemment).
Depuis 2001, le désherbage par herbicide des allées, des chemins, des parkings et
de leurs bordures est interdit par la loi chez les particuliers, car le risque de contamination des cours d’eau en cas de pluie est très important.
Pour ma propre santé et pour préserver l’eau potable et la biodiversité, je m’engage à utiliser le moins possible de biocides (pesticides).
Si besoin, je choisis des biocides d’origine naturelle.
Si je dois planter ou changer des rosiers, je choisis des variétés résistantes
aux maladies.
Je respecte la loi en renonçant à utiliser des herbicides sur les allées et les
bords de chemins. Si nécessaire, je leur préfère le désherbage thermique.
Charte des Jardins
3
L’ éclairage du jardin
L’éclairage nocturne des villes et des zones villas n’a cessé de se développer aux cours des dernières années, au point de désorienter les
oiseaux migrateurs qui voyagent la nuit. Il perturbe aussi la vie nocturne
et le rythme biologique des animaux qui survivent dans les jardins – à
commencer par les vers luisants. Les lampes attirent irrésistiblement
certains insectes nocturnes, des papillons notamment, et provoquent
leur mort par épuisement. Et enfin, la clarté artificielle augmente la vulnérabilité des oiseaux qui dorment et des petits animaux qui s’activent
la nuit : ils sont plus faciles à repérer par les chats.
Pour préserver la vie nocturne et le repos de tous, je m’engage
à éteindre l’éclairage du jardin lorsqu’il est inutile (après 22 h).
Je choisis des lampes qui renvoient la lumière vers le bas,
plutôt que des modèles qui éclairent le ciel tous azimuts.
Les passages à hérisson & Cie
Les hérissons passent d’un jardin à l’autre pour trouver un partenaire, un point d’eau, une source de nourriture, un lieu d’hivernage... Or, les propriétés deviennent très cloisonnées, ce qui les
oblige à passer par la route en prenant le risque de se faire écraser. Les bordures de trottoir sont aussi des obstacles difficiles à
franchir pour certains animaux, tels les tritons et les orvets. Quant
aux écureuils, la disparition d’un arbre peut couper leur passage
aérien, et les obliger à se déplacer au sol où les attendent les
voitures, les chiens et les chats...
Pour faciliter le déplacement des hérissons et de la petite
faune, je m’engage à laisser (ou à créer) au moins un
passage avec chaque jardin voisin (environ 12 x 12 cm).
Bien sûr, j’en parle auparavant aux autres propriétaires,
afin qu’ils comprennent le but et la nécessité de ces
passages.
Lorsque je taille les arbres, je pense aux écureuils en
n’interrompant pas la continuité de leur passage.
Limaces
Il est frustrant de voir ses fleurs et ses salades dévorées par les limaces. Mais les granulés anti-limace au méthaldéhyde sont à bannir,
car ils sont toxiques pour la petite faune, les animaux domestiques et
les enfants qui en avaleraient. Il faut leur préférer des granulés moins
problématiques à l’orthophosphate de fer. Cependant, la technique la
plus efficace consiste à chasser les limaces au soleil couchant ou au
petit matin, lorsqu’elles sont hors de leur cachette. Même si cela peut
paraître très cruel, un rapide coup de ciseaux derrière la tête (dans le
cerveau) les élimine avec bien moins de souffrances qu’un empoisonnement chimique.
Pour éviter d’intoxiquer la petite faune, et notamment les
hérissons prédateurs de limaces, je renonce aux granulés
anti-limaces au méthaldéyde. Je leur prèfère ceux à l’orthophosphate de fer, voire mieux : je chasse les limaces à la
main, au petit matin ou en soirée.
4
Charte des Jardins
a
d
c
b
e
Plantes exotiques envahissantes
Certaines plantes originaires d’Asie ou d’Amérique sont en train d’envahir la nature en provoquant de véritables désastres écologiques, car elles se reproduisent vite et éliminent toutes les
autres espèces là où elles se répandent. L’arbre à papillons, la renouée du Japon et la grande
balsamine, par exemple, déstabilisent les rives des rivières qui s’érodent en cas de crue.
La plupart de ces envahissantes proviennent de jardins ; elles se reproduisent très facilement
par graines ou en se régénérant à partir d’un morceau de tige ou de racine. Il vaut donc mieux
éviter de les planter, et idéalement les arracher si elles poussent déjà chez soi – ne surtout pas
les mettre au compost, mais à l’incinération.
Pour ne pas favoriser l’expansion des plantes exotiques envahissantes dans
la nature, je renonce à planter dans mon jardin les espèces suivantes : Arbre à
papillons (a), Grande balsamine ou Impatiente glanduleuse (b), Grande berce du
caucase (c), Renouée du Japon (d), Solidage géant et Solidage du Canada (e).
Le chat
Sympathique animal de compagnie, il n’en est pas moins le plus terrible
prédateur du jardin – et des jardins voisins qu’il ne manque pas de visiter. Il attrape les jeunes oiseaux qui commencent leur vie au sol (merles,
rouges-queues, rouges-gorges). Il chasse les lézards et les papillons.
Il s’attaque aussi aux musaraignes, ces petites carnivores cousines du
hérisson souvent confondues avec les souris. Bien sûr, cet instinct est
naturel. Mais ce qui ne l’est pas, c’est la grande densité des chats vivant
dans les zones résidentielles : une dizaine peuvent passer successivement dans un même jardin durant une seule nuit. Dans la nature, un seul
chat sauvage d’Europe couvre un territoire d’environ 3 km2.
Pour tenter d’avertir les oiseaux de l’arrivée de mon chat, je
m’en­gage à l’équiper d’une clochette (ou d’un grelot) qui tinte
facilement, sinon il apprend à se déplacer sans la faire sonner. Je le garde à l’intérieur durant quelques jours, si je remarque que
de jeunes oiseaux sont sortis du nid et sont nourris à terre par
leurs parents (mai, juin).
Charte des Jardins
5
Les vieux déchets de jardin
Un tas de branches et de feuilles abandonné depuis des
mois ? Attention avant de déblayer le terrain : le tas peut
abriter une famille de hérissons, un nid de rouges-gorges,
des tritons ou d’autres amphibiens qui sont tous très menacés. Si on doit s’en débarrasser, attendre si possible
les mois d’août-septembre : la saison des nids est terminée et les animaux n’hibernent pas encore.
Pour être en accord avec l’Ordonnance fédérale sur la
protection de l’air (OPair), les feux de jardin sont interdits dans la plupart des communes suisses. Il peut
exister des exceptions (se renseigner auprès de sa commune) pour les déchets naturels du jardin (branches,
feuilles), à condition qu’ils soient secs, dégagent peu de
fumée et ne dérangent pas les voisins. Dans tous les cas,
il est interdit de brûler des ordures ménagères et d’autres
matériaux ou produits, ni des vieux meubles en bois peint
ou verni, ni des piquets ou des barrières traités contre le
pourrissement.
Pour éviter de tuer ou mutiler des animaux qui
pourraient hiberner ou nicher, j’évite de détruire
mon vieux tas de branches et de feuilles durant la période de nidification et d’hibernation. Je le
fais en août et septembre.
Je respecte le réglement de ma commune s’il interdit les feux de jardin.
La piscine
Lieu de plaisir et de détente, elle peut se transformer en tombeau pour les hérissons et les amphibiens qui s’y élancent en croyant avoir affaire à un plan d’eau
naturel. Si la piscine n’offre pas de rampe de sortie, l’animal nage tout autour du
rebord, jusqu’à ce qu’il se noie d’épuisement... De nuit, l’éclairage disposé sous
la surface de l’eau favorise la noyade des papillons de nuit.
Pour éviter les noyades d’animaux, je m’engage
à faciliter leur sortie de la piscine, par exemple
en disposant en permanence une petite planche
non glissante (10 cm de large, avec des rainures
antiglisse ou des petites réglettes) qui permet à
la petite faune de ressortir de l’eau.
Pour ne pas provoquer de noyades de
papillons et d’autres animaux, j’évite de
laisser la piscine éclairée inutilement.
6
Charte des Jardins
Comment adhérer
à la Charte des Jardins ?
Charte des Jardins
Vous habitez La Commune et vous désirez vous engager à respecter
la Charte des Jardins ? Ou obtenir davantage d’informations sur les bonnes pratiques
qui favorisent la biodiversité ? Découpez le talon ci-dessous, complétez-le et retournez-le à :
Mairie de La Commune
Service technique
Chemin de la Mairie 2
120? La Commune
Marquer d’une croix ce qui convient
Je désire davantage d’information sur la Charte des Jardins. Veuillez me contacter.
J’ai lu les 6 pages de la Charte des Jardins. J’ai bien compris que ce document n’a pas de valeur contractuelle et qu’il ne peut servir à quiconque pour
exercer une contrainte envers moi, mes proches ou le terrain que j’occupe.
Par ma signature, je prends l’engagement moral de respecter l’esprit de la
Charte des Jardins et d’en appliquer les bonnes pratiques.
Je désire recevoir l’emblème des signataires de la Charte des Jardins.
Cet emblème en bois de mélèze est fabriqué dans un atelier protégé
occupant des personnes handicapées. Pour les habitants de
La Commune, l’emblème est offert par la mairie.
Nom :
Prénom :
Adresse :
Téléphone / e-mail :
Je m’occupe moi-même de l’entretien du jardin.
Lieu et date :
Le jardin est entretenu par un jardinier / une entreprise.
Signature :
Adhésion par une commune
ou une association
Certaines communes et associations de quartier
ou d’habitants gèrent directement la Charte des
Jardins : elles en font la promotion auprès des
particuliers, récoltent leurs engagements signés,
distribuent les emblèmes, et organisent des activités pour favoriser la biodiversité dans leur région. C’est la situation idéale, car l’un des buts
de la charte est de mettre les jardins en réseau,
afin de faciliter les déplacements des petits animaux et de leur éviter de devoir affronter les dangers de la route.
Les communes et associations qui gèrent la
Charte des Jardins adaptent le formulaire d’adhésion et l’adresse de retour à leurs particularités (voir un exemple à gauche). Elles offrent
généralement l’emblème de la charte aux nouveaux signataires.
Charte des Jardins, page 7 / 7
Charte des Jardins
Comment adhérer à la Charte des Jardins ?
Où commander un emblème ?
Adhésion individuelle
Si une personne désire signer la Charte des Jardins, mais qu’aucun organisme ne la gère dans
les environs, elle peut y adhérer individuellement.
Elle peut soit utiliser le bulletin d’adhésion qui se
trouve à la fin de la charte (voir à droite), soit
s’inscrire sur le site www.charte-des-jardins.ch
Dans les deux cas, le signataire est inscrit auprès d’energie-environnement.ch, la plate-forme
d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement.
Le bulletin d’adhésion permet aussi de commander l’emblème de la charte, qui sera livré et
facturé par l’atelier protégé qui le fabrique.
Adhésion par sa commune ou une association de quartier
Certaines communes et associations de quartier gèrent directement la Charte des Jardins :
elles en font la promotion, récoltent les engagements des habitants, distribuent les emblèmes, et organisent des activités pour favoriser la biodiversité dans leur région. C’est
la situation idéale, car l’un des buts de la charte est de mettre les jardins en réseau pour
faciliter les déplacements des petits animaux et leur éviter de devoir affronter les dangers
de la route.
Adhésion individuelle
Si aucun organisme ne gère la Charte des Jardins dans votre région, vous pouvez y adhérer individuellement et commander un emblème à l’aide du bulletin-réponse ci-dessous.
Marquer d’une croix ce qui convient
J’ai lu les 6 pages de la Charte des Jardins. J’ai bien compris que ce document
n’a pas de valeur contractuelle et qu’il ne peut servir à quiconque pour exercer
une contrainte envers moi, mes proches ou le terrain que j’occupe. Par ma
signature, je prends l’engagement moral de respecter l’esprit de la Charte des
Jardins et d’en appliquer les bonnes pratiques.
Je commande l’emblème distinctif des signataires de la Charte des Jardins.
Cet emblème en bois de mélèze de 20 x 20 cm (épaisseur: 23 mm)
est fabriqué dans un atelier protégé occupant des personnes handicapées.
Prix : CHF 29.- (TVA et frais de port compris), livrable uniquement en Suisse.
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal :
Localité :
Téléphone:
Le jardin est à l’adresse ci-dessus.
e-mail :
Autre adresse :
Je m’occupe moi-même de l’entretien du jardin.
Le jardin est entretenu par un jardinier / une entreprise.
Remarques :
Lieu et date :
Signature :
À retourner à :
Charte des Jardins, page 7 / 7
energie-environnement.ch
Charte des Jardins
Rue des Maraîchers 8
CH-1205 Genève
Février 2010
Charte des Jardins
7
En savoir plus, et aller plus loin
www.charte-des-jardins.ch
Ces pages web dédiées à la Charte des Jardins sont
abritées sur le site energie-environnement.ch (voir
ci-dessous). Elles expliquent notamment ce qu’est
la charte, comment on peut y adhérer, et comment
obtenir des emblèmes. Elles offrent aussi des documents en téléchargement libre : Charte des Jardins,
logo, posters, prospectus, et étiquette pour plantes
indigènes sauvages.
www.energie-environnement.ch
Ce site est la plate-forme d’information des services
cantonaux de l’énergie et de l’environnement (BE,
JU, FR, GE, NE, VD, VS), initiateurs de la Charte
des Jardins. On peut notamment y explorer un jardin
interactif dont les animations expliquent les bonnes
pratiques de plantation et d’entretien qui favorisent
la biodiversité.
La maison se visite également de manière interactive : ses pièces regorgent de conseils utiles pour
économiser l’énergie, ménager les ressources naturelles et préserver sa santé.
www.ge.ch/nature-en-ville
C’est le point d’entrée du «Programme nature en
ville» sur le site de l’État de Genève. La Direction
générale de la nature et du paysage (DGNP) y présente sa stratégie pour favoriser la biodiversité dans
les zones urbanisées de la région. On y trouve de
nombreuses informations : fiches pratiques pour
entretenir les espaces verts et réaliser des aménagements favorables à la petite faune ; directives et
bases légales ; information sur les espèces animales
et végétales ; actualités; etc.
Chaque intercalaire de ce répertoire décrit une bonne
pratique de la Charte des Jardins et sert à classer
des documents utiles qui s’y rapportent. La commune
y trouvera des indications et des modes d’emploi
qu’elle pourra adapter à son usage, afin de favoriser
la biodiversité lors de l’aménagement et de l’entretien
de ses espaces verts et de ses infrastructures.
Les1. 10
bonnes pratiques
Tonte
2. Haiede la Charte3. des
AbrisJardins 4. Passages
Les 10 bonnes pratiques
de la Charte des Jardins
La pelouse et la tonte.................................................................... 1
5. Biocides
La haie et les plantes sauvages indigènes...................................... 2
Le nettoyage du jardin et les aménagements pour la faune............. 3
6. Eclairage
Les passages à hérissons & Cie.................................................... 4
7. Exotiques
Les biocides et les granulés anti-limaces........................................ 5
L’éclairage du jardin....................................................................... 6
8. Déchets
Les plantes exotiques envahissantes.............................................. 7
Les vieux déchets de jardin........................................................... 8
9. Chat
Le chat......................................................................................... 9
10. Piscine
La piscine................................................................................... 10
2. Haie
Enjeux pour la commune : choix pour la
plantation des pelouses et des prairies ;
tonte et entretien différencié.
1. Tonte
1. La pelouse et la tonte
(extrait de la Charte des Jardins)
– En utilisant une tondeuse qui hache finement
l’herbe et qui plaque les déchets de tonte sur le
terrain (mulching).
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
10. Piscine
• Si je dois créer une nouvelle pelouse, je choisis
un mélange de graminées ne demandant pas de
traitements chimiques. J’envisage aussi les mélanges «gazon fleuri» ou «prairie fleurie» – d’origine indigène – pour les coins qui n’ont pas besoin d’être tondus toute l’année.
9. Chat
• Pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle de vie, je m’engage à laisser
pousser une bande d’herbe – par exemple le long
d’une haie ensoleillée ou sur un talus – et à ne
pas la tondre tant qu’il y a des fleurs.
8. Déchets
• Je m’engage à ne plus utiliser systématiquement de biocides sur ma pelouse (herbicides sélectifs, produit antimousse, etc.)
7. Exotiques
– En scarifiant le sol en automne, puis en l’engraissant si nécessaire avec du compost.
6. Eclairage
– En tondant à une hauteur de 6 cm au minimum
pour favoriser l’herbe aux dépens des plantes
basses (plantain, pissenlit, chardon). C’est une
bonne pratique qui réduit aussi les besoins en
arrosage.
5. Biocides
– En tolérant les petites fleurs et le trèfle qui enrichit le sol en azote.
4. Passages
n gazon semblable à un court de tennis anglais nécessite beaucoup d’arrosage, d’engrais synthétiques et de biocides (= pesticides),
plus particulièrement des herbicides sélectifs
et des produits antimousse, combinés très souvent avec des engrais et vendus sous les noms
«engrais sélectif» ou «engrais antimousse». Ces
produits chimiques s’infiltrent dans le sol avec la
pluie et l’arrosage, et contaminent les cours d’eau
et les nappes phréatiques. Ils contribuent aussi à
polluer la maison, car on ramène les biocides à
l’intérieur avec les chaussures.
On peut obtenir une pelouse correcte sans biocides :
3. Abris
U
1. La pelouse et la tonte
Fiches «Nature en ville», en annexe
• Création de gazon fleuri
• Création de prairie en ville
• Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
Trouver des semences indigènes
Pour réaliser des pelouses fleuries, les deux grands producteurs suisses de semences, UFA et Otto Hauenstein,
proposent des mélanges de graines d’espèces locales.
Les communes peuvent commander le mélange «Genève»
auprès de ces producteurs ou auprès du Cercle des agriculteurs de Genève. Les privés qui veulent s’en procurer doivent
se rendre dans les magasins Landi de Satigny et de Lully, et
s’adresser directement au vendeur.
Législation
L’usage des tondeuses à gazon et des souffleuses de feuilles
cause de fortes nuisances sonores pour le voisinage. Afin de
limiter les conflits, les périodes d’utilisation sont régies par le
Réglement concernant la tranquillité publique (RTP),
F 3 10.03, Art. 10B
L’usage des tondeuses à gazon équipées d’un moteur à
explosion est interdit :
a) de 20 h à 8 h du lundi au samedi;
b) le dimanche et les jours fériés.
Sauf dérogation, l’usage de machines à souffler les feuilles
équipées d’un moteur à explosion est autorisé du 1er octobre
au 31 janvier. Durant cette période, il est interdit d’en faire
usage :
a) de 20 h à 8 h du lundi au samedi;
b) le dimanche et les jours fériés;
c) sur les chemins forestiers.
Le RTP peut être consulté sur le site de l’Etat de Genève
www.ge.ch/legislation
1
Nature en ville
Structure et contenu des fiches
Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés
i
Information générale, contexte
ELEMENTS GENERAUX
Lien vers d’autres fiches
Photographies, schémas ou coupes
Sélection de références bibliographiques
Hydrologie
Pédologie
Paysage
Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel
Orientation
Public
ELEMENTS
TECHNIQUES
But
Contraintes
Description générale des travaux
Estimation des métrés
ENTRETIEN
Coûts de la mesure
C
Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m)
Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m)
Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m)
Plantes vasculaires
Bryophytes (mousses)
ESPECES TYPIQUES
Lépidoptères (papillons)
Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons)
Odonates (libellules)
Coléoptères terrestres
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Chiroptères (chauves-souris)
Poissons
Hérissons / Mammifères
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
2
Nature en ville
Création de gazon fleuri
Par rapport à un gazon conventionnel, le gazon fleuri est un gazon extensif qui apporte
une diversité floristique et une valeur écologique tout en conservant une bonne
résistance au piétinement.
i
Le gazon fleuri peut remplacer les gazons conventionnels des parcs, talus et autres
aménagements de jardins privés. Il est généralement installé sur des zones où il n’est
pas possible d’installer de la prairie en raison de l’usage du site ou d’un ombrage trop
important. En effet, si la pression du public est élevée ou que les conditions
d’ensoleillement sont mauvaises, il n’est pas possible d’installer une prairie. Le gazon
fleuri est donc une alternative intéressante à la prairie.
ELEMENTS GENERAUX
Sa valeur esthétique ainsi que sa faible hauteur de végétation sont des atouts
appréciés pour l’aménagement des espaces publics.
Il s’agit d’une surface extensive, ce qui signifie que son entretien ne nécessite ni
engrais, ni produit phytosanitaire. Le nombre de tontes est également beaucoup plus
faible que pour un gazon conventionnel (environ 4 tontes par an contre 15 à 20!). Ce
type de surface permet de répondre à un souhait de diminution d’entretien et
d’amélioration écologique.
Fiches en relation avec « Gazon fleuri » :
• « Création de prairies en ville »
ECOTEC
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
3
Création de gazon fleuri
-2-
• Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne
• Vers la richesse en espèces, Semences UFA Samen Guide des fleurs sauvages
• Guide des gazons, Otto Hauenstein Semences
ELEMENTS GENERAUX
• Les semis naturels de prairies diversifiées – Fleur de foin : mode d’emploi, Y.
Bischofberger et S. Viollier, 2012
• Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites
prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011
Le gazon fleuri atteint son développement optimal sur des sols présentant des
conditions d’humidité moyennes à séchardes.
Tous les types de sols se prêtent à l’installation d’un gazon fleuri mais les endroits
bien exposés et légèrement humifères sont les plus adaptés.
Le gazon fleuri est un milieu ouvert composé de graminées et de fleurs. Sa hauteur
varie de 6 à 30 cm. Selon les caractéristiques du sol et de l’exposition, la composition
floristique et donc l’apparence du gazon peuvent varier fortement.
Sans entretien, le gazon évolue vers une formation de type friche à graminées qui va
s’embroussailler voire se refermer peu à peu.
• Développement d’un gazon riche en espèces végétales indigènes.
ELEMENTS TECHNIQUES
• Diversification biologique des milieux semi-naturel urbains.
• Création de milieux relais pour la faune offrant habitat et ressources alimentaires
(entre autres : papillons, sauterelles, autres insectes).
Utilisation de mélanges grainiers d’espèces indigènes adaptées à la région (écotypes
suisses ou régionaux).
MISE EN PLACE D’UN NOUVEAU GAZON
Choix du type d’ensemencement
Des mélanges spécifiques "Genève" ont été constitué et les entreprises Semences
UFA - www.ufasamen.ch - et Otto Hauenstein Samen SA (OH) - www.hauenstein.ch
- se sont engagées à les produire sous la mention "mélange Genève".
Période de semis
Idéalement entre mi-avril et mi-mai, après une période de pluie. Aussi possible dès
début avril et jusqu’à juin
Matériel
Motoculteur, semoir, rouleau
4
Création de gazon fleuri
-3-
Choix de l’emplacement
Un gazon fleuri peut être mis en place sur surface nouvellement aménagée ou en
remplacement d’un autre type de milieu herbacé (gazon intensif, prairie). Il peut
également résulter de l’extensification d’un gazon conventionnel. Il est particulièrement
apprécié sur des talus, zones difficiles d’accès ou des pelouses moins fréquentées.
L’expérience montre que des plantes rares (orchidées) peuvent rapidement apparaître
grâce à un simple changement de mode d’entretien.
ELEMENTS TECHNIQUES
Modes d’interventions
•
Préparation du sol : Labourer la surface (par ex. à l’aide d’un motoculteur), afin
d’éliminer la végétation existante (dans le cas d’un sol très profond et riche,
décaper la couche superficielle du sol et/ou ajouter du sable). Egaliser et préparer
la surface à l’aide d’un larron (outil à dents recourbées).
•
Pratiquer la technique du faux semis qui consiste à laisser germer les graines
contenues dans le sol et détruire les plantes indésirables lorsque les
dicotylédones sont au stade 2 - 3 feuilles, en travaillant le sol sur une profondeur
de 5 cm au larron.
Pour un résultat optimal, réaliser si possible un voire trois faux-semis dès
l’automne précédent le semis (fin septembre).
•
Semis d’un mélange grainier :
o
À la main : semer la moitié de la semence dans un sens, puis épandre le reste
perpendiculairement. Respecter les quantités prescrites par le fournisseur
(l’ensemencement sera plus régulier si les graines sont mélangées avec du
sable).
o
Au semoir : idéal pour semer rapidement et précisément des surfaces plus
importantes (attention, si un hérisson est intégré, le régler à la hauteur
maximale afin de le rendre non fonctionnel !).
o
Après le semis, le passage d’un rouleau permet d’améliorer le contact des
graines avec le sol (enfouissement maximal des graines: 1 mm).
o
Ne pas arroser (si possible ensemencer avant une période humide).
•
5
Soins d’installation (l’année du semis) :
o
1ère tonte : après 6 à 8 semaines, régler la tondeuse pour une coupe haute (8
cm)
o
Durant la 1ère année : éviter la floraison des plantes indésirables (Chardon,
Rumex spp. etc.) par des tontes toutes les 3 à 6 semaines (réglage sur la
hauteur maximale) afin de garantir la mise en lumière du sol et ainsi favoriser la
levée des graines tout au long de la saison.
o
Aucune fumure nécessaire.
o
Remarque : les espèces du gazon fleuri ont besoin d’un hivernage pour fleurir. Il
est normal que l’aspect désiré ne soit pas obtenu avant au moins 1 an.
Création de gazon fleuri
-4-
TRANSFORMATION D’UN GAZON CONVENTIONNEL
Modes d’interventions
•
Extensification de l’entretien
Sur un gazon conventionnel, appliquer le plan d’entretien d’un gazon fleuri (cf.
chapitre entretien dès la 2ème année, page 6). Petit à petit, le sol s’appauvrira et des
plantes à fleurs s’installeront sur la parcelle.
La présence à proximité de praires naturelles riches en fleurs accélère le processus
de colonisation mais celui-ci prend du temps et le résultat n’est pas garanti.
•
Herbe à semences
ELEMENTS TECHNIQUES
Lorsqu’un ensemencement est nécessaire, la méthode la moins onéreuse et la
plus naturelle est le semis d’herbe à semences (fleurs de foin). Elle permet de
conserver la diversité génétique et spécifique des plantes de la région. La prairie
source doit être de bonne qualité, ne jamais avoir été semée et comporter les
espèces que l’on désire implanter.
o Choisir une prairie source de bonne qualité et située à proximité du site
d’ensemencement.
o Faucher à ras et évacuer le produit de coupe de la surface de gazon
extensif.
o Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont formé leurs
graines, pratiquer une fauche « douce » à vitesse réduite et sans
conditionneur. Faucher tôt le matin afin que la rosée colle les graines sur le
foin. Récolter et exporter le foin aussitôt.
o Epandre dès que possible l’herbe à semences sur la surface à semer de
manière homogène.
Cette méthode peut également être utilisée pour la création de gazon fleuri. Se
référer à la fiche « Création de prairie en ville » et à la documentation spécifique.
•
Semis en bandes (sur une surface de gazon conventionnel)
o
Détruire le couvert végétal sur des bandes de terre de largeur régulière
(2 mètres) par labour, fraisage ou décapage ;
o
Laisser reposer la terre pendant environ 1 mois ;
o
Retravailler la terre superficiellement pour éliminer les adventices ;
o
Ensemencer les bandes avec un mélange grainier d’espèces indigènes,
rouler le semis (enfouissement maximal des graines : 1 mm).
Cette méthode permet d’obtenir un gazon diversifié par colonisation de toute la
surface à partir des bandes ensemencées tout en limitant les coûts de mise en œuvre.
Les soins d’installation sont les mêmes que dans le cas d’une création de gazon
fleuri.
La colonisation par les différentes plantes à fleurs est plus rapide que dans le cas
d’une extensification de l’entretien.
6
Création de gazon fleuri
-5-
GAZONS STABILISÉS ET GRILLE-GAZON
ELEMENTS TECHNIQUES
Les surfaces appelées « gazon stabilisé » ou de type « grille-gazon » sont mises en
place sur des substrats minéraux très maigres entretenus extensivement et permettent
de verdir des zones subissant un piétinement important ou le passage occasionnels de
véhicules (parkings). Ce type de surface est intéressant du point de vue écologique
pour les espèces végétales de milieux très secs ainsi que pour certains insectes liés à
ces milieux secs. L’entretien est le même que pour un gazon fleuri.
Ville de Lausanne
Aménagement de type « grille-gazon », Lausanne
Fourniture :
• Herbe à semences : environ CHF 0.25 / m2
• Mélange grainier : environ CHF 0.70 / m2
Mise en place, préparation du sol :
• Petite surface (de 5 à 100 m2 ): env. CHF 10.- / m2
• Moyenne surface (de 100 à 500 m2) : env. CHF 8.- / m2
• Grande surface (de 500 à 1000 m2) : env. CHF 5.- / m2
• Plus de 1000 m2 : env. CHF 2.50 / m2
7
Création de gazon fleuri
-6-
Entretien (dès la deuxième année)
•
Aucune intervention d’arrosage.
•
1ère tonte au plus tard début mai (lorsque les marguerites sont en bouton), faire
varier la date de la première tonte d’année en année.
•
2 à 4 tontes hautes (8 cm) au cours de l’année, fréquence à adapter si nécessaire.
•
La hauteur de déclanchement de la tonte est d’environ 12 cm.
•
En été (juillet, août), pas de coupe.
•
Evacuer le produit de coupe afin d’appauvrir le sol. Le mulching est proscrit.
•
Ne pas utiliser d’engrais ni d’herbicide
•
Repérer et éliminer les espèces néophytes invasives figurant sur la liste noire.
•
Repérer et protéger les espèces d’intérêt (par exemple les orchidées) en évitant
de faucher les zones concernées avant la fin de la germination des plantes.
Evacuation
ENTRETIEN
Le produit de coupe doit être évacué afin d’appauvrir le sol et de permettre ainsi le
maintien et l’augmentation de la diversité floristique et faunistique.
Comment favoriser la biodiversité d’un gazon fleuri?
•
Par période de beau temps, tondre de préférence au petit matin ou le
soir → diminution des impacts sur les animaux pollinisateurs comme les
abeilles et les reptiles (lézards, orvets).
•
Tondre de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle (jamais de tonte
centripète) → les espèces mobiles peuvent s’enfuir.
•
Pour les grandes surfaces, échelonner la tonte par étapes séparées d’au
moins deux à trois semaines
) → les espèces animales peuvent trouver
ECOTEC
ECOTEC
des refuges.
•
Maintenir une zone refuge non tondue (5 à 10 % de la surface totale);
changer l’emplacement de cette zone chaque année → les espèces
animales peuvent trouver des refuges et les espèces végétales peuvent
accomplir l’entier de leur cycle biologique.
•
Créer des aménagements annexes (ex.: étang, murs en pierres, tas de
pierre, tas de bois ) → les espèces animales et végétales peuvent
trouver des relais entre les différents milieux semi-naturels en ville.
•
En bordure de bosquet, haie, etc., ménager un ourlet de 0.5 à 1 mètre
entretenu de manière plus extensive (1 à 2 coupes par an).
ECOTEC
ECOTEC
8
Création de gazon fleuri
-7-
Matériel
Tondeuse à gazon à disque.
ENTRETIEN
A proscrire : Tondeuse hélicoïdale, Tondeuse mulcheuse
Tondeuses rotatives à disque avec bac de ramassage, permet une coupe haute.
A gauche : la plus courante pour de petites surfaces. A droite : Machine adaptée aux grandes surfaces.
Tondeuse manuelle avec bac de ramassage
Entretien : Tonte : dès CHF 0.10 / m2
9
Tondeuse hélicoïdale : à proscrire,
coupe trop basse et enrichissement du sol
Création de gazon fleuri
-8-
ESPÈCES TYPIQUES
QUELQUES PLANTES DES GAZONS FLEURIS
ECOTEC
Gazon fleuri au printemps avec des pâquerettes (Bellis perennis) et des véroniques petit
chêne (Veronica chamaedrys)
D. Baertschi
Cardamine des prés
(Cardamine pratensis)
D. Baertschi
Bugle rampante
(Ajuga reptans)
10
Nature en ville
Création de prairie en ville
Les prairies sont des surfaces enherbées à forte valeur écologique et paysagère en
constante régression (intensification des pratiques agricoles, déprise agricole...).
ELEMENTS GENERAUX
i
En milieu urbain, la volonté de préserver la biodiversité apporte un changement
dans les pratiques d’entretien. Sur des espaces anciennement engazonnés et
régulièrement tondus, la démarche de promotion de la diversité vise à recréer des
milieux diversifiés avec la mise en place de milieux prairiaux entretenus de façon
extensive. L’installation de ces prairies urbaines favorisent alors l’accueil et la
préservation de la faune et la flore tout en jouant un rôle paysager important.
Ces prairies peuvent être créées dans de multiples zones : parcs, talus et divers
aménagements pour les jardins privés. L'implantation de prairies à proximité de
milieux semi-naturels (haies, vergers…) permet une mise en réseau de différents
éléments facilitant ainsi les déplacements des espèces animales et végétales par
ces « corridors biologiques ».
La création de ces surfaces permettent une réelle amélioration de la qualité de vie
en ville. De plus, leur entretien à long terme nécessitent moins de temps et de
moyens que pour les gazons classiques.
Fiches en relation avec « Création de prairies en ville » :
• « Gazon fleuri »
• « Les petits plus pour la nature en ville »
ECOTEC
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
11
Création de prairie en ville
-2-
• Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne
• Prairies de fauche, prairies fleuries, 2010. Hauteclair P., Natagora.
(www.natagora.be)
• Les semis naturels de prairies diversifiées – Fleur de foin : mode d’emploi, Y.
Bischofberger et S. Viollier, 2012
• Mise en place de prairies fleuries, 2001. Koch B. et Schiess-Bühler C., SRVA.
• Pour obtenir des prairies riches en espèces, 2010. Koch B. et al., SRVA.
• Recommandations relatives à la fourniture de mélanges grainiers « Genève ».
République et canton de Genève (http://etat.geneve.ch/dt/nature).
ELEMENTS GENERAUX
• Informations sur les néophytes (http://etat.geneve.ch/dt/nature)
• Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites
prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011
Les sols drainants et les sols avec une humidité élevée ou très changeante sont les
plus adaptés pour la mise en place d’une prairie riche en espèces. Les prairies
séchardes présenteront une plus grande diversité floristique alors que les prairies
plutôt humides abriteront peut-être des espèces moins courantes.
Il est possible de créer des prairies sur presque tous les types de sol.
Le sol idéal pour la mise en place d’une prairie à forte valeur écologique est un sol
maigre (pauvre en nutriments), bien exposé au soleil (sud) et relativement
superficiel. Au sein d’une même prairie, des variations au niveau du sol sont
favorables et permettront à des cortèges d’espèces différentes de se développer.
Lorsque qu’une prairie est installée sur des sols rapportés, il faut prendre garde à la
qualité de la terre en la faisant analyser et s’assurer que celle-ci n’est pas
contaminée par des espèces néophytes (graines, fragments, etc).
Une prairie en ville crée un paysage original, coloré et diversifié. Ce sont des
éléments importants du maillage vert urbain.
Les prairies sont des milieux totalement dépendants des activités humaines, une
fauche régulière est donc nécessaire.
El. TECHNIQUES
C
• Obtenir une prairie riche en fleurs et participer à la mise en place d’un
réseau biologique au sein des milieux urbains.
• Créer des milieux offrant habitats et ressources alimentaires à la faune
locale (ex.: oiseaux, papillons et sauterelles).
• Diversifier les paysages urbains et offrir un « petit air de campagne »
aux citadins.
12
Création de prairie en ville
-3-
• Utilisation de mélanges grainiers adaptés à la région et d’origine locale.
C
• Soins d’installation nécessaires au bon développement de la prairie
• Entretien adapté régulier par la fauche et gestion
« indésirables » indispensables au maintien de la prairie.
des
plantes
• Sur le domaine public, attention à la gestion du public; une prairie ne doit
pas être piétinée.
Choix de l’emplacement
ELEMENTS TECHNIQUES
Dans le cas où plusieurs parcelles sont envisagées pour la création d’une prairie, il
est intéressant de connecter celle-ci à d’autres « éléments du paysage » pour
favoriser la densification d’une trame verte (haies, murs en pierres, vergers, etc.).
Des conditions particulières (sécheresse, humidité élevée, sol superficiel,
orientation au sud) permettent souvent d’obtenir une prairie riche en espèces. Un
sol très riche en nutriments sera moins favorable au développement d’une diversité
floristique élevée. Afin de connaître la teneur en éléments nutritifs d’un sol, il est
possible d’effectuer une analyse de sol auprès de Sol-Conseil à Changins
(www.sol-conseil.ch).
Choix du type d’ensemencement
Plusieurs méthodes existent pour l'ensemencement de prairies fleuries. La
méthode la moins onéreuse et la plus naturelle est le semis d’herbe à semences
(fleurs de foin). Elle permet de conserver la diversité génétique et spécifique des
plantes de la région. La prairie source doit être de bonne qualité, ne jamais avoir
été semée et comporter les espèces que l’on désire implanter.
Il est également possible d’utiliser des mélanges grainiers. Des mélanges spécifiques
"Genève" ont été constitué et les entreprises Semences UFA - www.ufasamen.ch - et
Otto Hauenstein Samen SA (OH) - www.hauenstein.ch - se sont engagées à les
produire sous la mention "mélange Genève".
En fonction de l’emplacement de la prairie et du type de sol présent (profondeur du
sol, humidité, exposition au soleil, etc.), différents mélanges sont proposés.
Substrat
Le choix du substrat conditionne le succès de la prairie (grande diversité floristique,
absence de plantes indésirables, etc.)
Une attention particulière doit être portée sur la qualité du substrat et sa provenance.
L’utilisation de sous-couche arable, plus pauvre en éléments nutritifs que la terre
végétale, permettra d’obtenir un milieu maigre et une prairie plus diversifiée.
Période de semis
Herbe à semences : Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont
formé leurs graines (généralement en juin).
Mélange grainier : Idéalement entre mi-avril et mi-mai, après une période de pluie.
Ensemencement possible dès début avril et jusqu’en juin
13
Création de prairie en ville
-4-
CRÉATION D’UNE PRAIRIE
PAR SEMIS D’HERBE À SEMENCES
Choisir une prairie source de bonne qualité, qui n’a jamais été semée et située à
proximité du site à semer. La superficie de la surface source et de la surface cible
doivent être équivalentes.
Préparation du sol de la prairie à ensemencer
1. Labourer la surface (par ex. à l’aide d’un motoculteur), afin d’éliminer la
végétation existante (dans le cas d’un sol très profond et riche, décaper la couche
superficielle du sol et/ou ajouter du sable).
2. Egaliser et préparer la surface à l’aide d’un larron (outil à dents recourbées) ; la
surface sera plus grossière que dans le cas d'un gazon. En effet, les variabilités
augmentent la diversité structurelle de la prairie. Par exemple, de petites surfaces
caillouteuses qui ne gênent pas l’entretien peuvent être maintenues.
ELEMENTS TECHNIQUES
3. Pratiquer la technique du faux semis qui consiste à laisser germer les graines
contenues dans le sol et détruire les plantes indésirables lorsque les
dicotylédones sont au stade 2 - 3 feuilles, en travaillant le sol sur une profondeur
de 5 cm au larron ou à la herse mécanique.
Pour un résultat optimal, réaliser si possible trois faux-semis dès l’automne
précédent le semis (fin septembre).
Récolte de la prairie source et ensemencement de la prairie cible
4. Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont formé leurs
graines, pratiquer une fauche « douce » à vitesse réduite et sans conditionneur.
Faucher tôt le matin afin que la rosée colle les graines sur le foin. Récolter et
exporter le foin aussitôt.
5. Epandre dès que possible l’herbe à semences sur la surface à semer de
manière homogène.
Les étapes 4 et 5 doivent être effectuées la même journée.
Cette méthode permet de favoriser la colonisation rapide du site par un maximum
d’espèces (dont des plantes plus rares telles les orchidées) tout en conservant le
patrimoine génétique des espèces locales.
ECOTEC
Prairie ensemencée
avec de la fleur de
foin, première année
de floraison.
14
Création de prairie en ville
-5-
CRÉATION D’UNE PRAIRIE
PAR SEMIS D’UN MÉLANGE GRAINIER
Préparation du sol de la prairie à ensemencer
Reprendre les étapes 1 à 3 décrites en page
précédente.
Semis
6. Semer à la volée, en deux passages
perpendiculaires, en respectant les quantités
prescrites par le fournisseur (l’ensemencement sera
plus régulier si les graines sont mélangées avec du
sable).
ELEMENTS TECHNIQUES
7. Ne pas enfouir les graines, il faut seulement les
rouler ; cela permet de les mettre en contact avec la
terre.
8. Ne pas arroser (si possible favoriser
l’ensemencement avant une période humide).
DIVERSIFICATION D’UNE PRAIRIE
S. Evéquoz
Prairie fleurie urbaine
PAR SEMIS D’HERBE À SEMENCES
Dans le cas où une surface herbeuse extensive (gazon ou prairie) existe déjà et que
l’on souhaite en augmenter la biodiversité, la mise en place d’herbe à semences
s’avère être une méthode adaptée et efficace.
Préparation du sol
Inutile de travailler le sol. Une fauche rase et un export de la matière suffisent.
Ainsi, le stock grainier déjà en place ainsi que la structure du sol seront
conservés.
Récolte de la prairie source et ensemencement de la prairie cible
Ces étapes sont les mêmes que pour la création de prairie. Se référer aux points
4 et 5 décrits à la page précédente.
CRÉATION D’UNE PRAIRIE
Fourniture :
• Herbe à semences : Environ CHF 0.25 / m2
• Mélange grainier : CHF 0.80 à 1.35 / m2
Préparation du sol / ensemencement :
• Petite surface (de 5 à 100 m2 ) : env. CHF 10.- / m2
• Moyenne surface (de 100 à 500 m2) : env. CHF 8.- / m2
• Grande surface (de 500 à 1000 m2) : env. CHF 5.- / m2
• Plus de 1000 m2 : env. CHF 2.50 / m2
15
Création de prairie en ville
-6-
Opération
L’année de semis (N+0), les plantes indésirables comme le Rumex à feuilles
obtuses (Rumex obtusifolius), le Chardon des champs (Cirsium arvense), ou encore
le Chardon commun (Cirsium vulgare) peuvent se développer. Dès que la végétation
couvre le sol et atteint la hauteur des genoux (après 8 à 12 semaines), une coupe de
nettoyage est alors nécessaire (avec exportation du produit de fauche). La hauteur de
la coupe de nettoyage est de 8 à 10 cm. Elle peut être répétée une à trois fois la
première année, selon le type de végétation en place.
Fréquence/sectorisation
Les années suivantes (à partir de N+1), une à deux fauches sont nécessaires pour
maintenir une pression adaptée au développement d’une prairie riche en espèces. Il
faut tenir compte du développement de la végétation. Si la hauteur de la végétation
conduit à la verse, il faut faucher.
ENTRETIEN
Période d’intervention
1ère fauche : au plus tôt à mi-juin et jusqu’à mi-juillet voire mi-août si la végétation est
basse – quand les marguerites (Leucanthemum vulgare) sont en graines.
Faire varier la date de première coupe d’année en année afin de respecter le cycle de
toutes les espèces.
C
2 ème fauche (pas nécessaire si le sol est superficiel) : entre fin août et début octobre –
au plus tôt quand la floraison des centaurées jacées (Centaurea jacea) est terminée.
ECOTEC
Marguerite
(Leucanthemum vulgare)
ECOTEC
Centaurée jacée
(Centaurea jacea)
Matériel
• Petite surface : il est possible d’utiliser une faux (mais son utilisation nécessite une
certaine expérience).
• Moyenne à grande surface: une motofaucheuse à barre de coupe ou une
débrousailleuse à lame est adaptée (ne pas utiliser de débroussailleuse à fil).
16
Création de prairie en ville
-7-
ENTRETIEN
Ville de Vernier – Service des espaces verts
Entretien d’une prairie à la faux, une méthode traditionnelle qui ne présente que
des avantages : une solution respectueuse de l’environnement, silencieuse et qui
ménage le dos des jardiniers.
C
Evacuation
Il est nécessaire d’évacuer le produit de fauche afin d’appauvrir le sol. Il est possible
de disposer une partie de l’herbe coupée par exemple en bordure de haie afin de
constituer un abris pour la petite faune.
Résultat
Une prairie fleurie n’est pas un gazon et son aspect est très différent. L’année du
semis, les fleurs se développent peu et des surfaces de terre nues peuvent
subsister.
Il ne faut pas s’inquiéter, ce résultat n’est que provisoire. Après un hivernage, le
potentiel floristique de la prairie commence à s’exprimer. Selon les mélanges
choisis et les conditions particulières de la parcelle, la prairie est dominée par
différentes couleurs (jaune, rose, violet, blanc, etc.). Cependant, il ne faut pas
oublier qu’une prairie ne fleurit pas toute l’année, et que par conséquent une grande
partie de l’année le vert et le beige-brun sont les couleurs dominantes.
De plus, dans les cas de sols superficiels, des surfaces de terre nues, des trous et
des tiges sèches peuvent être présents. Néanmoins, cette diversité de structure est
naturelle et bénéfique pour la biodiversité; elle ne péjore en aucun cas le
fonctionnement de la prairie.
17
Création de prairie en ville
-8-
Comment favoriser la biodiversité d’une prairie ?
• Par période de beau temps, faucher de préférence au petit matin ou le soir →
diminution des impacts sur les animaux pollinisateurs comme les abeilles et les
reptiles (lézards, orvets).
• Faucher de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle et au maximum à 10 km/h
(jamais de fauche centripète) → les espèces mobiles peuvent s’enfuir.
• Utiliser une barre de coupe diminue les impacts sur la faune (insectes,
araignées, reptiles et amphibiens, etc.).
• Ne pas faucher trop bas (au minimum 7 - 9 cm, mieux 10 -12 cm).
• Ne jamais arroser ni apporter d’engrais.
• Si la prairie est utilisée pour sa fonction récréative, un chemin peut être fauché
plus régulièrement, ce qui permet d’éviter le piétinement.
• Echelonner la fauche par étapes séparées d’au moins deux à trois semaines.
ENTRETIEN
• Maintenir une zone refuge non fauchée (5 à 10 % de la surface totale);
changer l’emplacement de cette zone chaque année.
• Pratiquer le fanage au sol durant 3 à 7 jours → possibilité de dispersion des
graines et des larves d’insectes à partir de l’herbe coupée.
• Mettre en place des tas de foin avec une partie du produit de fauche →
création de refuges appréciés par la faune (orvet, insectes, hérisson, etc).
• Créer des aménagements annexes (ex.: étang, murs en pierres, tas de pierre,
tas de bois ).
ECOTEC
ECOTEC
Grande diversité des prairies ; à gauche prairie de fauche, à droite prairie maigre sur sol superficiel.
Fauche : dès CHF 0.75 / m2
18
Nature en ville
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
En ville, les surfaces au pieds des arbres d’avenue ainsi que les accotements routiers,
bermes centrales et ronds-points sont autant d’espaces qui ne demandent qu’à
accueillir la flore et la faune sauvage et indigène. Encore faut-il rendre possible cette
colonisation.
Ceci passe par l’aménagement de surfaces perméables à l’eau, la plantation d’espèces
indigènes plutôt que de variétés horticoles et par l’extensification de l’entretien des
surfaces végétalisées.
i
De tels aménagements aux pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers permettent
de créer des petites zones refuge constituant ensemble un véritable réseau biologique
à travers le milieu urbain.
ELEMENTS GENERAUX
Ces aménagements présentent un grand intérêt écologique et permettent, par
exemple, à de nombreux insectes auxiliaires de se développer ce qui contribue à
diminuer le nombre de ravageurs sur les arbres d’avenue.
Cette fiche propose différents types d’aménagements pour les pieds d’arbres d’avenue
et les accotements routiers : aménagement en prairie fleurie, en gazon extensif et en
surface pionnière de gravier.
Fiches en relation avec « Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers» :
• « Création de prairies en ville »
• «Gazon fleuri »
ECOTEC
ECOTEC
ECOTEC
Prairie et surface rudérale : même de petits espaces peuvent être favorables à la faune et à la flore locales !
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
19
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-2-
• L’arbre en milieu urbain, C-M. Gillig, C. Bourgery, N. Amann, eil, 2008
• Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne
• Informations sur les néophytes : etat.geneve.ch/dt/nature
ELEMENTS GENERAUX
• Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites
prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011
Pour obtenir un maximum de diversité, préférer les sols drainants et bien ensoleillés
pour installer les différents types d’aménagement proposés.
Accotements sans arbres : la végétation résiste généralement bien à la sécheresse et il
n’est pas nécessaire de l’arroser, contrairement au gazon traditionnel.
La plupart du temps, le sol est superficiel, pauvre en humus et en éléments nutritifs.
Accotements sans arbres : le substrat est en principe constitué de sous-couche plutôt
que de terre végétale.
Surfaces pionnières : généralement le substrat est une sous-couche couverte d’une
épaisseur de graviers.
Pour aménager des surfaces sans arbres, le mieux est de choisir comme substrat de
la sous-couche arable. En effet, ce substrat étant pauvre en éléments nutritifs, il
permet d’augmenter la richesse spécifique potentielle de l’aménagement
L’aménagement écologique des pieds d’arbres d’avenue et des accotements routiers
apporte un côté « sauvage » et naturel à la ville ; au fil des saisons et des floraisons,
l’aspect de ces surfaces varie.
El. TECHNIQUES
Les zones de sol très maigres mettront beaucoup de temps à véritablement
s’embroussailler. Le principal danger d’une absence d’entretien est l’implantation de
néophytes invasives ou de plantes indésirables.
• Aménagements proches de la nature, avec des plantes indigènes.
• Préserver la biodiversité urbaine en créant des relais pour les plantes et les insectes
à travers le milieu urbain.
• Favoriser la perméabilité du sol.
• Mise en valeur paysagère de la nature en ville.
• Optimisation de
traitements, etc).
l’entretien
(suppression/diminution
de
l’arrosage,
engrais,
20
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-3-
• Utilisation exclusive de plantes indigènes (en remplacement d’aménagements
horticoles p. ex.).
• Pas d’arrosage, limiter au maximum l’utilisation de produits phytosanitaires.
• Garantir une bonne visibilité aux abords des passages piétons, virages,
croisements, etc. par une fauche différenciée.
• Gestion des problématiques liées au milieu urbain (plantes envahissantes, crottes,
perception des habitants).
Les accotements routiers, ronds-points, bermes centrales, îlots et pieds d’arbres
d’avenue peuvent être aménagés de plusieurs façons, en fonction de la situation.
ELEMENTS TECHNIQUES
PRAIRIE
FLEURIE
o Emplacement : ensoleillé, sol plutôt maigre, idéal pour les accotements
sans arbres.
o Création : extensification d’une surface existante ou semis d’un mélange
grainier spécifique.
o Semences : herbe à semences ou utilisation de mélanges grainiers
mention « Genève ».
o Semis : entre mi-avril et mi-mai.
Pour la mise en œuvre et l’entretien, se référer à la fiche « Création de prairie en
ville ».
ECOTEC
Prairie fleurie sur un talus routier en ville
21
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-4-
GAZON EXTENSIF
o Emplacement : là où une prairie ne peut être mise en place (fréquentation
du public élevée, zone trop ombragée), idéal pour les accotements avec
arbres.
o Création : extensification d’une surface existante ou semis d’un mélange
grainier spécifique
o Semences : utilisation de mélanges grainiers mention « Genève »
o Semis : entre mi-avril et mi-mai
ELEMENTS TECHNIQUES
Pour la mise en œuvre et l’entretien, se référer à la fiche « Création de gazon fleuri ».
Exemples de pieds d’arbres d’avenue avec gazon fleuri.
ECOTEC
Pied d’arbre d’avenue aménagé avec du gazon extensif
22
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
SURFACES PIONNIÈRES
-5-
DE GRAVIER
o Emplacement : utilisable dans toutes les conditions, de préférence sur des
zones maigres et ensoleillées.
o Création : mise en place d’une épaisseur de 5 à 10 cm de gravier et/ou de
cailloux sur le substrat.
o Ensemencement/végétalisation : 3 possibilités pouvant être utilisées
simultanément sur une même surface :
- utilisation de mélanges grainiers adaptés ;
- plantation espèces indigènes vivaces en godets à raison de 3 à 5
plantes/m2. Une liste non exhaustive d’espèces disponibles en godet se
trouve en page suivante ;
ELEMENTS TECHNIQUES
- colonisation naturelle par de la végétation spontanée.
ECOTEC
Îlot de gravier colonisé par des espèces indigènes
23
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
INDIGÈNES DISPONIBLES EN GODETS A IMPLANTER DANS DES
Période de
floraison
Exigence en
lumière
Gradient
hydrique du sol
Achillée millefeuille
(Achillea millefolium )
15-80
6-9
☼☼☼
¡
Aigremoine
(Agrimonia eupatoria )
30-100
6-9
☼☼☼
¡
Anthyllide commune
(Anthillis carpatica)
25
5-9
☼☼☼
¡
Campanule fausse raiponce
(Campanula rapunculoides)
30-70
6-9
☼☼
¡
Centaurée scabieuse
(Centaurea scabiosa )
30-120
6-8
☼☼☼
¡
Chicorée sauvage
(Cichorium intybus)
20-120
7-9
☼☼☼
¡
Vipérine commune
(Echium vulgare)
30-90
5-10
☼☼☼
¡
Gaillet jaune
(Gallium verum )
10-70
6-9
☼☼☼
¡ ¡
Inule à feuilles de saule
(Inula salicina )
30-60
7-8
☼☼☼
¡ ¡
Marguerite
(Leucanthemum vulgare )
10-80
5-10
☼☼☼
¡ ¡
Mauve alcée
(Malva alcea )
50-100
7-9
☼☼☼
¡ ¡
Esparcette
(Onobrychis viciifolia )
30-70
5-8
☼☼☼
¡
Origan vulgaire
(Origanum vulgare )
20-50
7-9
☼☼
¡
Primevère élevée
(Primula elatior )
10-25
3-5
☼
¡ ¡
Sauge des prés
(Salvia pratensis )
30-60
5-8
☼☼☼
¡
Silène enflé
(Silene vulgaris )
30-50
6-9
☼☼
¡
Salsifis des prés
(Tragopogon pratensis )
30-70
5-7
☼☼☼
¡
Verveine officinale
(Verbena officinalis)
30-70
6-9
☼☼☼
¡ ¡
Véronique petit-chêne
(Veronica chamaedrys )
10-30
4-8
☼☼
¡ ¡
Espèces
ELEMENTS TECHNIQUES
(LISTE NON EXHAUSTIVE)
Hauteur
moyenne (cm)
SURFACES PIONNIÈRES DE GRAVIER
Remarque
VIVACES
-6-
Plante de sol plutôt
calcaire
Si coupe avant mise à
graine, 2ème floraison
Si coupe avant mise à
graine, 2ème floraison
Légende
Exigences en lim ière
☼☼☼ Plantes de pleine lumière
☼☼
☼
Plantes de mi-ombre
Plantes d'ombre
Gradient hydrique du sol
¡ ¡ ¡
¡ ¡
¡
Plantes des sol humides
Plantes des sols moyennement humides
Plantes des sols secs à très secs
24
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-7-
VEGETATION SPONTANNEE
ELEMENTS TECHNIQUES
En alternative aux aménagements horticoles traditionnels ou aux revêtements
imperméables au pied des arbres, il est possible de laisser la végétation spontanée
s’exprimer (pas de désherbage ni de traitement).
ECOTEC
S. Evéquoz
Exemples de pieds d’arbres d’avenue avec végétation spontanée
Création d’une prairie fleurie (fourniture et mise en place) : environ CHF 6.-/ m2
Création d’un gazon fleuri (fourniture et mise en place) : environ CHF 6.-/ m2
Création d’une surface rudérale :
• fourniture de gravier : environ CHF 60.-/m3 soit CHF 3 à 6.-/ m2
• fourniture plantes en godet : CHF 5 à 10.-/plantes soit CHF 15 à 50.-/ m2
25
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-8-
• Entretien différencié des pieds d’arbres et des accotements routiers
• Favoriser la biodiversité et les espèces indigènes
• Utilisation d’espèces indigènes pour la plantation des accotements routiers et rondspoints
• Entretien extensif
phytosanitaires)
des
surfaces
herbacées
(pas
d’arrosage,
de
produits
Modes d’entretien
Prairies et gazons extensifs
Pour l’entretien des prairies et gazons extensifs, se référer aux fiches relatives.
Les points importants pour l’entretien de ces surfaces sont :
• Ne pas faucher trop bas (de 9 cm à 12 cm) ;
• Exporter le produit de fauche ;
• Ne jamais apporter d’engrais ;
ENTRETIEN
• Ne jamais arroser.
Surfaces pionnières de gravier
• Coupe des parties fanées des plantes (septembre-octobre) ;
• Sélection des espèces pour maintenir une bonne diversité ;
C
• Remplacement éventuel des plantes mortes ;
• Surveillance de l’apparition des espèces envahissantes.
Précautions
• Ménager les pieds d’arbres, rosettes d’orchidées, etc. (outils et hauteur de coupe
adaptés).
• Garantir une bonne visibilité aux abords des passages piéton, virages,
croisements, etc. par une fauche différenciée.
• Eviter de broyer ces surfaces.
Remarque :
Les zones à protéger du piétinement (certaines bermes centrales, p. ex.) peuvent
être délimitées par une « petite clôture » (poteaux avec fil à 20-30 cm du sol).
Coûts d’entretien par intervention
• Prairie fleurie : environ CHF 1.- / m2
• Gazon fleuri : environ CHF 1.- / m2
• Surface rudérale : environ CHF 2.- / m2
26
Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers
-9-
PLANTES DE PRAIRIES FLEURIES
D. Baertschi
D. Baertschi
Cardamine des prés (Cardamine pratensis)
Knautie des champs (Knautia arvensis)
ESPÈCES TYPIQUES
PLANTES DE GAZONS FLEURIS
D. Baertschi
D. Baertschi
Bugle rampant (Ajuga reptans)
Pâquerette (Bellis perennis)
PLANTES (SPONTANÉES) DE SURFACES RUDÉRALES
D. Baertschi
Petite pimprenelle (Sanguisorba minor)
27
D. Baertschi
Œillet (Dianthus sp.)
.
28
2. Haie
Enjeux pour la commune : choix des essences
pour la plantation des haies, des buissons
et des arbres isolés ; conseils pour la taille.
1. Tonte
2. La haie et les plantes sauvages indigènes
3. Abris
L
10. Piscine
• Pour ne pas déranger les oiseaux au nid, j’évite
de tailler la haie entre mars et septembre. Lors de
la taille, je préserve les fruits.
9. Chat
• Lorsqu’il s’agit de renouveler la haie (ou une
partie de la haie), des arbustes ou des arbres, je
privilégie les espèces sauvages indigènes.
8. Déchets
• Pour offrir de la nourriture aux oiseaux, aux
écureuils et à la faune en général, je m’engage
à planter aussi dans ma haie et sur mon terrain
des espèces sauvages indigènes (originaires de
la région).
7. Exotiques
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
6. Eclairage
Il faut savoir que la plupart des haies dites «vives»
ou «mélangées» que proposent les jardineries
sont constituées non pas d’espèces sauvages
indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars)
plus ou moins exotiques et hybrides, et que beaucoup ne produisent pas de fruits car leurs fleurs
sont stériles.
5. Biocides
es thuyas, bambous et laurelles, tous exotiques, poussent vite et sont étanches à la
vue. Mais une haie faite d’une seule variété – non
indigène de surcroît – offre très peu de nourriture aux oiseaux et à la petite faune. Alors qu’une
haie constituée de différents arbustes sauvages
indigènes fleurit à différents moments de l’année,
produit des fruits et des graines variés, et permet
à beaucoup d’espèces – de papillons notamment
– d’accomplir leur cycle de vie. Buis, if, houx,
troène, charme et hêtre (qui tous deux gardent
leurs feuilles sèches jusqu’au printemps) offrent
en hiver un bon écran visuel. Cornouiller, noisetier, prunellier, etc. produisent des fruits dont certains sont consommables par les humains.
4. Passages
(extrait de la Charte des Jardins)
2. La haie et les plantes sauvages indigènes
Fiches «Nature en ville», en annexe
• Haies d’essences indigènes
• Fruitiers en ville
Achat de plantes indigènes sauvages
Certains pépiniéristes/paysagistes proposent une large
gamme d’espèces indigènes sauvages et les signalent
avec l’étiquette «Charte des Jardins».
Recommandations concernant la taille
La Direction générale de la nature et du paysage (DGNP) recommande que la taille
des haies de jardin soit effectuée à la fin de l’été ou durant l’hiver.
La taille des haies vives et des arbres est soumise à autorisation.
Législation
La hauteur des arbres et des haies ainsi que les travaux d’entretien en limites de
propriétés sont régis par les lois suivantes :
• Loi d’application du code civil suisse et autres lois fédérales en matière civile
(LaCC), E 105, Art. 129-134.
• Loi sur la protection des monuments, de la nature et des sites (LPMNS)
L 4 05, Art. 35-36.
• Loi sur les routes (LRoutes), L 1 10, Art. 74-76.
• Règlement sur la conservation de la végétation arborée (RCVA), L 4 05.04
La Direction générale de la nature et du paysage (DGNP)
a également établi les directives suivantes :
• Directive relative au chancre coloré du platane (Ceratocystis platani).
• Directive concernant la plantation et l’entretien des arbres.
• Directive concernant les travaux de taille, d’élagage et d’abattage.
• Directive concernant la conservation des arbres – Critères de maintien et motifs
d’abattage.
• Directive concernant le Plan d’Aménagement Paysager (PAP).
• Directive concernant les plantations compensatoires.
• Directive concernant la transplantation.
• Directive concernant les mesures à prendre lors de travaux à proximité des arbres.
Ces lois et directives peuvent être consultées sur le site de l’Etat de Genève :
www.geneve.ch/nature > bases légales
29
Nature en ville
Structure et contenu des fiches
Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés
i
Information générale, contexte
ELEMENTS GENERAUX
Lien vers d’autres fiches
Photographies, schémas ou coupes
Sélection de références bibliographiques
Hydrologie
Pédologie
Paysage
Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel
Orientation
Public
ELEMENTS
TECHNIQUES
But
Contraintes
Description générale des travaux
Estimation des métrés
ENTRETIEN
Coûts de la mesure
C
Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m)
Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m)
Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m)
Plantes vasculaires
Bryophytes (mousses)
ESPECES TYPIQUES
Lépidoptères (papillons)
Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons)
Odonates (libellules)
Coléoptères terrestres
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Chiroptères (chauves-souris)
Poissons
Hérissons / Mammifères
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
30
Nature en ville
Haie d’essences indigènes
En milieu urbain, une haie d’espèces indigènes allie des aspects paysagers,
ornementaux et récréatifs avec des fonctions écologiques. De plus, les arbustes dont
elle est constituée sont adaptés aux conditions locales et sont donc notamment plus
résistants aux maladies. Par ailleurs, l’entretien de ce type de haie est plus extensif
qu’une haie monospécifique d’arbustes exotiques et requière par conséquent moins
d’investissement en temps.
ELEMENTS GENERAUX
Au contraire, une haie composée d’une seule espèce, souvent exotique et
ornementale (par ex.: thuya ou laurelle) nécessite un entretien régulier et n’apporte
que peu d’avantages. Du point de vue de la nature, elle est un véritable désert
biologique.
Une haie d’espèces indigènes amène, dans un jardin ou un parc, une diversité de
couleurs, de formes et de parfums. En outre, elle offre aussi nourriture, refuge et sites
de reproduction indispensables pour la survie de nombreux animaux. L’implantation
de ce type d’aménagement dans le tissu urbain contribue à la densification du
maillage écologique qui favorise le déplacement de la faune en reliant les différents
milieux favorables à la biodiversité.
i
Selon la Directive sur les plantations compensatoires, la haie d’essences indigène est
un alignement constitué de plusieurs espèces arbustives indigènes entretenues de
manière extensive et offrant un habitat favorable aux espèces locales.
Les critères convenus pour considérer une haie comme haie d’essences
indigènes en ville sont les suivants :
• la haie doit être composée au minimum de 5 essences indigènes différentes.;
• la haie ne doit pas contenir plus de 30% de végétaux persistants;
• les limites et hauteurs de plantations légales doivent être respectés, les plants
doivent être placés à 50 cm de la limite de propriété (domaine privé). En cas
d’espace limité, la haie peut n’être constitué que d’un seul rang;
• l’entretien doit être régulier et respectueux (taille et période d’intervention
adaptées, non utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais);
• un ourlet herbacé au pied de la haie est bienvenu mais facultatif.
Fiches en relation avec « Haie d’essences indigènes » :
• « Ourlets »
• « Les petits plus pour la nature en ville »
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
31
Haie d’essences indigènes
-2-
ELEMENTS GENERAUX
ECOTEC
• Liste des arbres, arbustes et plantes grimpantes indigènes à promouvoir sur le
canton de Genève, DGNP, 2010.
• Comment planter et entretenir les haies, 2010. N. Koller, Agridea.
• Guide des buissons et arbres des haies et lisières: identification et entretien, 2002.
N. Zaric et al., SRVA.
• Lutte contre le feu bactérien, Directive n°3, OFAG, 2006.
• Recommandations en vue de favoriser les espèces fruitières sauvages et
l’aubépine malgré le risque de contamination par le feu bactérien, OFEFP, 2004.
• Informations sur les néophytes : etat.geneve.ch/dt/nature.
• Loi d’application du code civil et du code des obligations 7 mai 1987 (E 1 05),
art.142
• Loi sur les routes du 28 avril 1967 (L 1 10), articles 74 et 76.
De manière générale l’amplitude écologique des haies est très large. Un choix
approprié de végétaux permet d’installer une haie dans la majorité des situations.
Pour ce faire, avant toute plantation il est important d’apprécier le type de sol, ses
caractéristiques hydriques et l’ensoleillement de la parcelle afin de choisir les
espèces les mieux adaptées.
Les haies sont des éléments structurant le paysage. En milieu urbain, une haie
composée de plantes indigènes permet d’offrir un aménagement coloré et fleuri qui
peut être très agréable esthétiquement.
Sans entretien, il n’est pas possible de maintenir le gabarit de la haie. L’expansion
latérale et en hauteur ainsi que la diminution de la diversité structurelle peut
entrainer la perte de certaines fonctions biologiques.
32
Haie d’essences indigènes
-3-
• Développer la biodiversité urbaine en créant une haie d’espèces
indigènes.
• Garantir, en zone urbaine ou périurbaine, un milieu structuré riche en
végétaux indigènes, riche en baies comestibles et en buissons
épineux, qui offre nourritures, abris, sites de reproduction et de
nidification, caches et couloirs de déplacement à la faune sensible.
• Densifier les corridors écologiques au sein du milieu urbain.
• Utilisation de végétaux indigènes adaptés aux conditions locales, si possible 20
à 30 % de buissons épineux.
ELEMENTS TECHNIQUES
• Toutes les espèces exotiques envahissantes sont à proscrire (cf. liste noire et
Watch List, www.cps-skew.ch). Voici quelques exemples à ne pas planter :
De gauche à droite: le laurier-cerise ou laurelle (Prunus laurocerasus), le robinier (Robinia
pseudoacacia), l’arbre à papillons (Buddleja davidii) et le chèvrefeuille du Japon (Lonicera
japonica).
• La toxicité de certaines espèces doit également être prise en compte lors
d’aménagement à proximité de lieux fréquentés par les enfants (école, places
de jeux).
• Respecter la législation en terme de gabarit de la haie, notamment par rapport
aux routes et trottoirs.
• Intervenir sur les haies hors période de végétation ou de nidification.
• Ne pas utiliser de produits phytosanitaires ni d’engrais pour l’entretien de la
haie.
33
Haie d’essences indigènes
-4-
PLANTATION D’UNE HAIE
Choix de l’emplacement
Privilégier les sites qui créent une connexion avec d’autres espaces favorables à la
biodiversité (ex.: vergers, prairies).
Choix des végétaux
Une haie est généralement constituée d’arbustes de faible hauteur (développement
limité par l’entretien). Dans un contexte urbain, l’espace à disposition ne permet
souvent de planter que des arbustes voire des petits arbres.
De manière générale, le choix des espèces est fonction de l’emplacement (type de
sol, humidité, ensoleillement) et des objectifs de la haie.
ELEMENTS TECHNIQUES
La toxicité de certaines espèces doit également être prise en compte.
Pour garantir une bonne biodiversité de la haie, choisir un maximum d’espèces
différentes dont un tiers d’épineux. Afin de faciliter ce choix, une liste d’espèces
adaptées à la création de haie en milieu urbain se trouve en pages 8 et 9 du présent
document.
Lors de plantation de haies, il est le plus souvent utilisé des plants à racines nues et
de petites dimensions (40/60 cm). Diverses pépinières locales proposent ces plants
forestiers d’espèces indigènes.
Il est préférable de favoriser les plants de production locale et d’origine suisse.
ECOTEC
Jeune haie d’essences indigènes une année après plantation.
Une haie de dimension réduite peut devenir particulièrement
intéressante sur le plan écologique et paysager à condition de
bien choisir et bien implanter les arbustes qui la constitue.
Période de plantation
Pendant la période de repos de la végétation (octobre à mars), proscrire les périodes
de gel.
34
Haie d’essences indigènes
-5-
Préparation du sol
ELEMENTS TECHNIQUES
Dans les sols urbains compactés, il est recommandé de préparer le sol par la création
d’une fosse continue en retournant le sol sur une largeur supérieure à la largeur de
plantation. Par exemple, pour une largeur de plantation de 1 mètre, retourner la terre
sur 1.5 mètre.
Préparation du sol, sur toute
la largeur d’implantation,
avant la plantation d’une
haie d’espèces indigènes.
ECOTEC
Mode d’implantation
• Faire un trou de plantation et introduire les plants en racines nues (taille préalable
des racines), étaler les racines et recouvrir de terre végétale amendée.
• Tasser légèrement, réaliser une cuvette et arroser de manière importante.
• Si nécessaire, mettre en place un tuteur pour soutenir les jeunes plants.
• Sur un site urbain, en vue de limiter l’entretien (arrosage, désherbage), la mise en
place de bois et écorces déchiquetés peut être réalisée. Ceci est à éviter en site
naturel afin de favoriser la flore herbacée.
ECOTEC
35
Plantation d’une haie en
quinconce sur 2 lignes
Haie d’essences indigènes
-6-
Répartition et distance de plantation
• Planter par groupement de la même espèce (2 à 5 individus) afin de limiter la
concurrence. Les arbustes à croissance lente comme le prunellier (Prunus spinosa)
sont plantés par modules de 3 à 4 pieds.
• Placer les arbres bas plutôt vers l’intérieur de la haie et les arbustes vers l’extérieur.
Choisir une plus grande proportion d’arbustes que d’arbres.
• Arbustes : 0.5 à 2 m entre chaque plant.
• Densité de plantation : 1- 3 plants / m2.
• Les plants dont disposés en quinconce selon des lignes de plantation définies. Il est
toutefois intéressant de créer des sinuosités dans une haies, si la place à
disposition le permet (longueur du linéaire, largeur des ourlets).
• L’élaboration d’un plan de plantation permet de prévoir une répartition correcte des
plants.
ELEMENTS TECHNIQUES
Exemple de plan de plantation
Ourlet herbacé
Remarques :
• Après la plantation, il faut se montrer patient. En effet, il faut compter environ 3 ans
pour que la haie atteigne la taille souhaitée.
• Afin de garantir la reprise des végétaux, un arrosage peut être nécessaire les
premiers temps. Il faut donc prévoir l’accès à une prise d’eau.
• Une fois l’entretien de reprise des arbustes terminé, ceux-ci ne devront plus être
arrosés.
• Lorsqu’une entreprise est mandatée pour la plantation d’une haie, il est fortement
conseillé de conclure un contrat d’entretien, ce qui garanti un suivi de la plantation et
le remplacement des plants qui ne reprendraient pas.
36
Haie d’essences indigènes
-7-
Comment favoriser la biodiversité d’une haie?
 Maintenir un « ourlet herbacé » si la place est suffisante
L’ourlet herbacé, d’au moins 1 m de chaque côté de la haie, fait partie intégrante de
la haie. Il doit être entretenu extensivement par une fauche tardive annuelle
(septembre) ou au minimum tous les trois ans (cf. fiche « Ourlets »). La
sectorisation permet de maintenir une zone non fauchée qui sert de refuge pour la
faune.
Exemple de sectorisation pour l’entretien bisannuel d’un ourlet
Mettre en place des tas de branchages et des tas de bois
ELEMENTS TECHNIQUES
Ces petites structures offrent abris et nourriture, entre autre aux insectes qui se
nourrissent de bois mort, aux oiseaux et aux petits mammifères (par ex.: abri pour
les hérissons en hiver)
 Créer des tas de pierres
De préférence côté sud de la haie, ces petits aménagements sont appréciés
notamment des insectes, lézards et orvets.
 Planter au moins 20 – 30 % d’arbustes épineux
Plusieurs espèces, entre autres certains oiseaux, sont dépendants de ces types de
buissons pour accomplir leur cycle vital.
 Créer des sinuosités dans la haie
Eviter de planter une haie trop rectiligne. Les sinuosités augmentent la qualité
biologique de la haie et, par exemple, le potentiel de colonisation par les oiseaux
nicheurs.
Une haie peut avoir une largeur variable en fonction des contraintes d’espace à
disposition. Plus elle est large, mieux elle rempli ses fonctions écologiques. Un
minimum de 1 mètre (jusqu’à 2 mètres) est tout de même à prévoir afin de permettre
aux végétaux de se développer correctement.
La présence d’un ourlet herbacé de minimum 1 mètre est un avantage.
Au total, pour une haie avec ourlets il faudrait disposer d’une largeur d’au moins 3,5
à 4 mètres. Une largeur de 6 à 8 mètres est optimale (mais difficile à obtenir en
milieu urbain).
Fourniture (prix moyens, variables selon les espèces) :
• Plants forestiers racines nues (H:60/100 cm) : entre CHF 6.- et 10.• Container : entre CHF 14.- et 20.Plantation : environ 10.- CHF/pièce
La mise en place de plants plus petits (H : 40/60 cm) ne demande pas plus de
temps pour atteindre la taille souhaitée et représente un investissement moindre
(CHF 5.- à 9.-).
37
Haie d’essences indigènes
-8-
Choix d’arbustes et d’arbres pour les haies: espèces principales
D. Baertschi
Aubépine monogyne
Cornouiller sanguin
D. Baertschi
Gradient hydrique du
sol
Résistance aux gaz
Intérêts paysagers
Intérêts écologiques
Recépage possible
Rapide
☼
Large amplitude
1
Feuilles sèches
persistantes en hiver
Lieu de nidification
x
Erable champêtre
(Acer campestre )
15
Lente
☼☼
Bien drainé à
drainage moyen
3
Feuilles rouges en
automne
Fleurs mellifères ;
graines mangées par les
granivores
x
If
(Taxus bacata )
9
Lente
☼☼
Bien drainé à
drainage moyen
1
Feuilles persistantes
Nourriture pour les oiseaux
x
Sureau noir
(Sambucus nigra )
8
Rapide ☼☼
Drainage moyen
à plutôt humide
3 ☺
Fleurs blanches
Fruits, nourriture pour la
faune
x
Aubépine épineuse
(Crataegus laevigata )
5
x
Lente
☼☼
Bien drainé à
drainage moyen
3 ☺
Fleurs blanches
Fleurs mellifères ; lieu de
nidification
Aubépine monogyne
(Crataegus monogyna )
5
x
Lente
☼☼
☼
Large amplitude
3 ☺
Fleurs blanches
Fleurs mellifères ; lieu de
nidification ; nourriture pour
oiseaux et petits carnivores
Buis
(Buxus sempervirens )
2
Lente
☼☼
Sec à très sec
Feuilles persistantes
Abri (aussi en hiver),
insectes; fleurs mellifères
Cornouiller mâle
(Cornus mas )
7
Rapide ☼☼
Sec à très sec
3 ☺
Fleurs jaunes
Fleurs très mellifères ;
nourriture pour les oiseaux
Cornouiller sanguin
(Cornus sanguinea )
4
Lente
☼☼
Large amplitude
3
!
Tiges rouges
Fleurs mellifères
Épine noire
(Prunus spinosa)
3
Lente
☼☼
☼
Sec à très sec
2
☺
*
Fleurs blanches
Fleurs mellifères ; lieu de
nidification et nourriture pour
chenilles
Fusain
(Evonymus europaeus)
6
Lente
☼☼
Bien drainé à
drainage moyen
2
!
Noisetier
(Corylus avellana )
6
Rapide ☼☼
Bien drainé à
drainage moyen
2 ☺
Troène
(Ligustrum vulgare)
5
Rapide ☼☼
Large amplitude
3
!
Viorne lantane
(Viburnum lantana)
4
Rapide ☼☼
Sec à très sec
1
Viorne obier
(Viburnum opulus)
5
Rapide ☼☼
Drainage moyen
à plutôt humide
1
x
Fruits
Exigence en lumière
25
Epineux
Croissance
Fusain d’Europe
Charme
(Carpinus betulus )
Espèces
Petits arbres
Arbustes
ELEMENTS TECHNIQUES
Hauteur moyenne (m)
D. Baertschi
!
!
Fruits rose-orange ;
couleur automnale
pourpre
Floraison précoce :
chatons ; noisettes
x
x
Fleurs mellifères
x
Fleurs mellifères
x
Fleurs blanches
Fleurs mellifères ;
nourriture pour oiseaux et
chenilles
x
!
Fleurs blanches ; couleur
automnale pourpre
Fleurs mellifères
x
!
Floraison blanche
décorative
Fleurs mellifères ;
nourriture pour la faune
x
Légende
☼ = ombre à mi-ombre
☺ = fruits comestibles
☼☼ = mi-ombre à lumière
☺* = fruits comestibles après gelée
☼☼☼ = pleine lumière
! = fruits toxiques
Résistance aux gaz:
1 = peu résistant
2 = moyennement résistant
3 = très résistant
38
Haies d’essences indigènes
-9-
Choix d’arbustes et d’arbres pour les haies: espèces complémentaires
D. Baertschi
Merisier à grappes
(Prunus padus )
10
Rapide
Drainage
moyen à plutôt
humide
-
Floraison décorative
Fleurs mellifères;
nourriture pour oiseaux
et insectes
x
Bourdaine
(Frangula alnus )
4
Chèvrefeuille des haies
(Lonicera xylosteum )
4
Eglantier
(Rosa canina )
3
x Rapide ☼☼ Sec à très sec
Groseillier épineux
(Ribes uva-crispa )
2
x
Nerprun purgatif
(Rhamnus cathartica)
4
Lente ☼☼
Clématite des haies
(Clematis vitalba )
6
Rapide ☼☼
Houblon
(Humulus lupulus)
6
Drainage
Rapide ☼☼ moyen à plutôt
humide
Croissance
☼
Drainage
Rapide ☼☼ moyen à plutôt
humide
Bien drainé à
Lente ☼☼
drainage
moyen
Lente
☼
Bien drainé à
drainage
moyen
Bien drainé à
drainage
moyen
Large
amplitude
Recépage possible
Intérêts écologiques
Fleurs mellifères ;
enrichit le sol en azote
Fruits
Inflorescences jaunes en
grappes
Résistance aux gaz
-
Exigence en lumière
Rapide ☼☼ Sec à très sec
Epineux
8
Hauteur moyenne
Intérêts paysagers
Epine-vinette
Cytise faux-ébénier
(Laburnum anagyroides )
Espèces
Petits arbres
Arbustes
Plantes grimpantes
Eglantier
Gradient hydrique du
sol
Chèvrefeuille des haies
ELEMENTS TECHNIQUES
D. Baertschi
D. Baertschi
-
!
Floraison décorative ;
Fleurs très mellifères
x
2
!
Fleurs blanches et
jaunes, parfumées
Fleurs mellifères
x
- ☺ Fleurs roses, parfumées
Fleurs mellifères ;
nourriture pour oiseaux
- ☺
Petites fleurs blanches
Fleurs mellifères;
nourriture pour oiseaux
-
!
Fleurs vertes
Fleurs mellifères ; lieu de
nidification ; nourriture
pour oiseaux
-
!
Fleurs blanches et fruits
décoratifs
Nourriture pour oiseaux
et insectes
Feuilles et fleurs vertes
Nourriture pour insectes
et chenilles
-
Légende
☼ = ombre à mi-ombre
☺ = fruits comestibles
☼☼ = mi-ombre à lumière
☺* = fruits comestibles après gelée
☼☼☼ = pleine lumière
! = fruits toxiques
Résistance aux gaz:
1 = peu résistant
2 = moyennement résistant
3 = très résistant
Espèces à éviter dans certains cas
• Les espèces sensibles au feu bactérien, comme les aubépines (Crataegus monogyna et laevigata) ou les sorbiers
(Sorbus sp.), sont proscrites dans le cadre de plantations dans un rayon de 500 mètres d’objets protégés (fruitiers
haute-tige, cultures fruitières, pépinières).
• Le chèvrefeuille des haies (Lonicera xylosteum) est déconseillé à proximité des vergers de cerisiers (mouche de la
cerise).
•Le genévrier (Juniperus sp.) est déconseillé à proximité des vergers de poiriers (rouille grillagée du poirier).
39
Haies d’essences indigènes
- 10 -
ELEMENTS TECHNIQUES
PLANTER
UNE HAIE INDIGÈNE QUAND LA PLACE À DISPOSITION EST LIMITÉE
Les normes légales dans le canton de Genève pour la plantation de haies
Les distances et hauteurs par rapport aux différents types de limite de propriété (droit
public / droit privé) suivantes sont à respecter :
•
•
Droit public (p.ex. au bord d’une route)
•
Plantation à au moins 1 mètre de la limite avec la vie publique.
•
De 1 à 4 mètres de la voie publique, la hauteur de la haie ne doit pas
dépasser 1.5 mètre.
•
A partir de 4 mètres de la voie publique, la hauteur n’est pas réglementée,
pour autant que l’implantation respecte le droit privé.
Droit privé (en limite de propriété privée)
•
Plantation à au moins 0.5 mètre d’une limite de propriété privée.
•
De 0.5 à 2 mètres de la limite de propriété, la hauteur de la haie ne doit
pas dépasser 2 mètres.
•
De 2 à 5 mètres, la hauteur maximale des plantations est de 6 mètres.
•
De 5 à 10 mètres, la hauteur maximale des plantations est de 12 mètres.
•
A partir de 10 mètres, la hauteur des plantations est libre.
40
Haie d’essences indigènes
UNE HAIE INDIGÈNE QUAND LA PLACE À DISPOSITION N’EST PAS LIMITÉE
ELEMENTS TECHNIQUES
PLANTER
- 11 -
La haie présentée ici a un réel intérêt biologique en raison de la présence de petites
structures (trouées, sinuosités, tas de bois empilé, de pierres et de branches)
préférentiellement installées en lisière exposée au sud.
41
Haie d’essences indigènes
- 12 -
Généralités
• Les haies ne devraient pas être taillées durant les premières années suivant leur
plantation. Il faut toutefois gérer l’expansion de la haie et l’éventuelle implantation de
néophytes invasives (solidage, Buddleja, robinier, etc.).
• Un entretien adapté permet de conserver un gabarit adéquat, une structure et une
composition diversifiée afin de garantir les fonctions biologiques ;
• Les tailles architecturées « au carré » doivent être évitées. Elles réduisent, en effet, la
valeur biologique de la haie.
LA TAILLE SÉLECTIVE
Opération
Ce mode d’entretien consiste à tailler de manière respectueuse les essences qui ne
rejettent pas de souche afin de limiter leur expansion.
Fréquence
Cette opération ne doit être effectuée que si la haie pose de réels problèmes en terme
d’emprise. Le rabattage est à réaliser selon les besoins tous les 3 à 10 ans.
ENTRETIEN
Période d’intervention
Novembre à mars. Pour les espèces à fruits février-mars.
Matériel
Sécateur, scie
Évacuation
Comme lors du recépage, les résidus de coupes sont si possible laissés sur place
sous forme de tas créant des abris pour la faune.
Schéma de principe de la taille sélective
Taille d’entretien : environ CHF 20.- / mètre linéaire.
42
Haie d’essences indigènes
- 13 -
QUELQUES EXEMPLES CONCRETS
La plantation d’espèces épineuses
permet aux oiseaux de construire leur nid
dans les buissons, à l’abri des prédateurs
ELEMENTS TECHNIQUES
ECOTEC
La plantation d’espèces produisant des
fruits est un atout pour la faune en hiver
qui trouve ainsi une précieuse nourriture
(ici des fruits d’églantier (Rosa canina))
ECOTEC
Après la taille, l’entreposage des
branches en bordure sud de la haie
fournit des cachettes pour toute une
faune (petits rongeurs, oiseaux, reptiles,
insectes, …)
ECOTEC
43
Haie d’essences indigènes
- 14 -
QUELQUES HABITANTS
DES HAIES D’ESPÈCES INDIGÈNES
D. Baertschi
D. Baertschi
Rouge-gorge familier
(Erithacus rubecula)
ESPÈCES TYPIQUES
Merle noir
(Turdus merula)
D. Baertschi
M. Pennington
Fauvette à tête noire
(Sylvia atricapila)
D. Baertschi
Crapaud commun
(Bufo bufo)
Lézard des murailles
(Podarcis muralis)
D. Baertschi
Hérisson
(Erinaceus europaeus)
44
Nature en ville
Fruitiers en ville
Les fruitiers haute-tige font partie intégrante du paysage rural suisse. Pommiers,
poiriers et cerisiers sont souvent plantés jusque dans les parcs et jardins privés et/ou
publics en ville.
A condition de posséder un petit coin de jardin ou de pelouse, il est facile et
intéressant de planter un ou plusieurs arbres fruitiers adaptés aux conditions locales.
i
Même si la valeur écologique et paysagère n’égalera jamais celle de leurs cousins
ruraux, s’ils bénéficient d’entretiens adéquats et que des aménagements annexes en
faveur de la faune y sont réalisés, les fruitiers en ville peuvent devenir de véritables
réserves de biodiversité et constituer une source de nourriture et d’habitats pour un
grand nombre d’espèces. Les fonctions de ces arbres fruitiers sont d’ailleurs
multiples : biologiques, sociales, pédagogiques, esthétiques et économiques.
ELEMENTS GENERAUX
Les variétés à planter ainsi que l’entretien à apporter aux arbres varient en fonction
des objectifs de chacun (promotion d’anciennes variétés, production fruitière familiale,
etc.) et de la place à disposition.
Fiches en relation avec « Fruitiers en ville» :
• « Création de prairies en ville »
• « Haie d’espèces indigènes »
• « Gazon fleuri »
• « Quilles et souches »
• « Les petits plus pour la nature en ville »
• « Prairie de fauche »
• « Murs en pierres »
ECOTEC
Verger haute-tige d’anciennes variétés locales
dans un parc public à Genève (Promenade
Théodore-Weber)
S. Evéquoz
Pommier haute-tige en contexte urbain
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
45
Fruitiers en ville
-2-
• Vergers haute tige, Liste des variétés anciennes et locales recommandées, Agridea,
2007
• Vergers haute tige, Diversité-Paysage-Patrimoine, SRVA (Agridea), 1998
• Le patrimoine fruitier de Suisse romande, B. Vauthier, 2011
• Retropomme : association pour la sauvegarde du patrimoine fruitier de Suisse
romande www.retropomme.ch
• Lutte contre le feu bactérien, Directive n°3, OFAG, 2006
• Recommandations en vue de favoriser les espèces fruitières sauvages et l’aubépine
malgré le risque de contamination par le feu bactérien, OFEFP, 2004
ELEMENTS GENERAUX
• Directives concernant la conservation du patrimoine arboré, DGNP, 2008
• Noyer : Sol moyen et profond
Fruits à noyaux :
• Cerisier : sol pas trop riche en nutriments ; supporte un sol séchard ; très sensible à
l’asphyxie
• Prunier : supporte les sols argileux ou calcaires mais pas les sols séchards.
Fruits à pépins :
• Cognassier : sols riches ; ne supporte pas l’excès de calcaire
• Poirier : sols riche, profond et à pH neutre
• Pommier : s’adapte à tous les sols mais ne supporte pas les extrêmes (sol séchard
ou asphyxiant)
Dans tous les cas, éviter les terrains très humides, compacts ou asphyxiants.
Les arbres fruitiers en ville, en plus de témoigner d’une exploitation traditionnelle de
nos campagnes, apportent une plus value paysagère par leur variation de forme et
de couleur au fil des saisons.
EL.TECHNIQUES
Lorsque les arbres vieillissent ou si une taille adéquate n’est pas pratiquée, la
production fruitière diminue. Avec les années, comme pour tout vieil arbre, des cavités
apparaissent. Ces différents signes de vieillesse sont un atout pour la biodiversité (cf.
fiche « Quilles et souches »).
Plantation d’arbres fruitiers à forte valeur écologique permettant notamment une
production fruitière familiale et la promotion de variétés locales ou anciennes.
Si la place à disposition le permet, plantation de vergers conservatoires
Favoriser les pépinières locales et les organismes de sauvegarde des
anciennes variétés pour la fourniture de plants locaux.
Création de zones relais, abris, site de nourrissage et de nidification pour une
faune variée et notamment les oiseaux et les chauves-souris.
46
Fruitiers en ville
-3-
• Entretenir la strate herbacée de manière extensive afin d’augmenter la valeur
biologique du verger.
• Espace souterrain libre de canalisation
Choix des arbres fruitiers
Il existe plusieurs type d’arbres fruitiers qui sont distingués en fonction de la hauteur
du tronc, depuis le collet jusqu’aux premières branches (hauteur sous couronne) :
• Haute-tige (160 cm)
ELEMENTS TECHNIQUES
• Mi-tige (120 cm)
ECOTEC
ECOTEC
Arbre fruitier mi-tige, commune de Satigny
À gauche : année de plantation. À droite : 1 an après plantation
Les fruitiers haute-tige sont plus intéressants du point de vue de la biodiversité.
Toutefois, dans un contexte urbain où l’espace à disposition fait souvent défaut, il est
plus facile d’opter pour des mi-tiges, moins gourmands en terme d’emprise au sol.
Les variétés disponibles sont nombreuses. Il est possible d’opter pour des variétés
anciennes ou locales, parfois presque oubliées et pourtant très intéressantes pour
leurs qualités gustatives ainsi que pour leur résistance aux maladies et donc leur
entretien moindre.
Pour choisir des arbres mieux adaptés aux conditions régionales, il faut se référer aux
variétés présentes dans les vergers traditionnels alentours.
Il faut également penser à choisir des variétés capables de s’auto-féconder (dans le
cas où il n’y a qu’un seul arbre p. ex.) afin de garantir la pollinisation et donc la
fructification.
Plusieurs pépinières locales proposent des arbres fruitiers. Il est préférable de
favoriser les plants de production locale et d’origine suisse.
Conserver le nom des variétés mises en place, la période de maturation, de
récolte et de conservation des fruits, leur usage, etc. afin de pouvoir retrouver
facilement ces informations.
47
Fruitiers en ville
-4-
Choix de l’emplacement
Préférer une orientation sud-est, sud ou sud-ouest.
Il faut compter une emprise d’environ 15 m2 pour planter un fruitier mi-tige.
Mode d’implantation
Dans le cas où plusieurs arbres sont plantés, la distance minimale entre les arbres
varie de 4 mètres (mi-tige) à 10 mètres (haute-tige).
ELEMENTS TECHNIQUES
Plans de plantation d’un verger mi-tige
Plantation de type aléatoire, à favoriser.
Pour de petits espaces, la plantation en quinconce (à
gauche) permet de donner de l’espace aux couronnes
Plantation de type rectiligne.
• La plantation de type aléatoire doit être préférée pour sa plus value écologique.
• 45 m2 suffisent pour créer un petit verger de 3 arbres fruitiers
Période d’intervention
La période plantation varie en fonction de la localisation, des conditions du site, de
l’espèce et du conditionnement des plantes.
Les arbres doivent être plantés lors de la période de repos de la végétation (automne
à fin mars) en évitant les périodes de grand froid, de gel prononcé, de neige ou de
forte pluie. Il est préférable de favoriser les plantations en automne afin que le système
racinaire puisse se développer avant les premières chaleurs.
Mise en œuvre et entretien des jeunes arbres
Trois points sont essentiels : la qualité du mélange de plantation (terre et engrais
ajoutés dans la fosse de plantation), la qualité de la fourniture des arbres fruitiers et
l’entretien.
Les travaux de plantation et les soins aux jeunes arbres sont aussi très importants et
doivent être effectués dans les règles de l’art selon les conseils de la documentation à
disposition et la Directive concernant la plantation et l’entretien des arbres (DGNP)
ainsi que le document « Vergers haute tige, Diversité-Paysage-Patrimoine » (Agridea).
Remarques
Lors de la plantation, il peut être utile de protéger les arbres contre les campagnols.
Ceux-ci peuvent en effet anéantir une plantation en détruisant les racines.
A partir de la plantation, il faut compter 5 ans pour que l’arbre produise des fruits.
48
Fruitiers en ville
-5-
Une surface de 15 m2 suffit pour planter un petit arbre fruitier mi-tige dans un jardin ou
une prairie. Un petit verger de 3 arbres demande donc environ 45 m2.
Pour un arbre haute-tige, prévoir une surface de 60 à 100 m2 par arbre.
Arbre fruitier mi-tige ou haute-tige : environ CHF 100.- à 200.-
ELEMENTS TECHNIQUES
Plantation, tuteurage : environ CHF 100.- à 200.-/arbre
ECOTEC
Alignement de fruitiers mi-tige en contexte périurbain, Satigny
ENTRETIEN
C
L’entretien extensif de la surface herbeuse sous le verger, à savoir 1 à 2 fauches par
an avec maintien d’îlots non fauchés qui serviront de refuge pour la faune, apporte un
bénéfice indéniable à la biodiversité. Si ce n’est pas déjà le cas, il est possible soit
d’extensifier l’entretien actuel, soit de créer une prairie ou un gazon fleuri.
Pour ce faire, se référer aux fiches « Création de prairie en ville » ou « Gazon fleuri »
voire à la fiche d’entretien de milieu naturel « Prairie de fauche ».
Opération
Une taille de formation et des tailles d’entretien sont nécessaires pour garantir une
production de fruits de qualité. Pour les vieux arbres, une taille adaptée permet de
mettre en lumière les branches sans porter atteinte à la structure.
La taille est une pratique complexe. De nombreux cours sont proposés afin
d’apprendre cette technique (Retropomme, Société de pomologie et d’arboriculture du
canton de Vaud, etc.). Il est également possible de confier cette tâche à des
professionnels.
49
Fruitiers en ville
-6-
Fréquence
Taille de formation : 1 intervention, l’année de plantation. Eventuellement / si
nécessaire : interventions annuelles pendant 5 à 10 ans.
Taille d’entretien et de fructification (à l’âge adulte, 5 à 10 ans après la plantation) :
tous les 1 à 3 ans, en fonction de l’évolution de l’arbre.
Période d’intervention
Fruit à pépins (pomme, poire) : taille en hiver (octobre à février).
Fruits à noyaux (cerise, prune, etc) : taille en fin d’été (août à septembre).
Matériel
Scie, sécateur.
Evacuation
Les branches coupées peuvent être entreposées en tas en bordure de prairie
extensive ou, par exemple, en lisière sud d’une haie d’espèces indigènes.
Remarque
ENTRETIEN
En cas de forte chaleur, surtout les premières années, un arrosage peut être
nécessaire. Pour obtenir de beaux fruits, une taille d’éclaircissage est nécessaire.
Un suivi sanitaire doit être réalisé régulièrement pour vérifier l’absence de maladies ou
de parasites. En cas de présence de ravageurs ou de maladies, la lutte biologique est
un moyen de lutte efficace.
Comment favoriser la biodiversité des fruitiers en ville ?
• Mettre en place des nichoirs à oiseaux et/ou à chauves-souris. En effet, les jeunes
arbres ne permettent pas encore à ces espèces de nicher en raison notamment de
l’absence de cavités.
• Créer des petites structures annexes (cf. fiches Nature en ville) comme :
• Des tas de branches ;
• Des tas de pierres ;
• Une haie d’espèces indigènes ;
• Un mur en pierres, etc.
• Entretenir de manière extensive les surfaces herbeuses à proximité
• Installer des nichoirs à insectes (cubes de bois percés de trous de 1 à 9 mm de
diamètre) pour augmenter le nombre de pollinisateurs et d’auxiliaires prédateurs qui
protégeront les arbres contre les parasites et/ou les maladies (cf. fiche « Les petits
plus pour la nature en ville »).
Taille :
• Jeune fruitier : CHF 30.- à 50.• Ancien fruitier : CHF 100.- à 150.Prix indicatifs, variables en fonction du nombre de fruitiers, de la dimension des arbres
et du contexte, sans déplacements et évacuation des déchets.
50
Fruitiers en ville
-7-
QUELQUES HABITANTS DES VERGERS
D. Baertschi
Mésange bleue
(Parus caerulescens)
ESPÈCES TYPIQUES
Mésange charbonnière
(Parus major)
D. Baertschi
D. Baertschi
Sitelle torchepot
(Sitta europaea)
Rougequeue à front blanc
(Phoenicurus phoenicurus)
D. Baertschi
Pipistrelle de Nathusius
(Pipistrellus nathusii)
51
A. Aeschlimann
C. Schönbächler
Oreillard brun
(Plecotus auritus)
.
52
2. Haie
Enjeux pour la commune : tas de bois, tas
de pierres, murets ; gestion des arbres coupés,
du bois coupé et des feuilles mortes...
1. Tonte
3. Le nettoyage du jardin et
les aménagements pour la faune
3. Abris
U
8. Déchets
9. Chat
10. Piscine
• Lorsque je taille les arbres et les buissons,
j’épargne quelques branches mortes ou creuses
qui serviront d’abri pour la faune (pour autant
qu’elles ne constituent pas un danger si elles
tombent).
7. Exotiques
• Pour créer des abris pour la faune et favoriser la
biodiversité, je m’engage à laisser dans un coin
du jardin – toute l’année – un tas de bois, de cailloux, de feuilles mortes, ainsi que des espaces
d’herbes sèches.
6. Eclairage
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
5. Biocides
ne pelouse tondue à ras jusqu’en bordure
de propriété, et nettoyée jusqu’à la dernière
brindille, n’est pas accueillante pour les oiseaux
et autres petits animaux. Les jeunes merles qui
sautent du nid en sachant à peine voler ont besoin de vieilles branches sous lesquelles se cacher pendant que leurs parents les nourrissent au
sol. Les hérissons doivent se construire un igloo
de feuilles mortes pour passer l’hiver. Les lézards
cherchent des cailloux chauffés par le soleil pour
adapter leur température. Et beaucoup de papillons survivent au gel – sous forme de chenille, de
chrysalide ou d’adulte ailé – en se cachant sous
les feuilles, les herbes sèches, les pierres ou les
écorces.
Lorsqu’on nettoie trop parfaitement son terrain, on participe à détruire la biodiversité et on
supprime du matériel que les oiseaux pourraient
utiliser pour bâtir leurs nids. On peut d’ailleurs réaliser un harmonieux «hôtel» pour la petite faune
avec un arrangements de branches et de cailloux, agrémenté de plantes grimpantes.
4. Passages
(extrait de la Charte des Jardins)
3. Le nettoyage du jardin
et les aménagements pour la faune
Fiches «Nature en ville», en annexe
• Mares et petits étangs urbains
• Murs en pierres
• Nichoirs à chiroptères
• Nichoirs à oiseaux
• Quilles et souches
• Les petits plus pour la nature en ville
Références utiles
Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse
www.karch.ch
Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris, Suisse
www.ville-ge.ch/mhng/cco
Centre ornithologique de réadaptation, station officielle de soins, Genthod
www.cor-ge.ch
SOS hérissons, centre de soins pour hérissons
www.christinameissner.com/nature/sos-herissons
53
Nature en ville
Structure et contenu des fiches
Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés
i
Information générale, contexte
ELEMENTS GENERAUX
Lien vers d’autres fiches
Photographies, schémas ou coupes
Sélection de références bibliographiques
Hydrologie
Pédologie
Paysage
Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel
Orientation
Public
ELEMENTS
TECHNIQUES
But
Contraintes
Description générale des travaux
Estimation des métrés
ENTRETIEN
Coûts de la mesure
C
Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m)
Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m)
Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m)
Plantes vasculaires
Bryophytes (mousses)
ESPECES TYPIQUES
Lépidoptères (papillons)
Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons)
Odonates (libellules)
Coléoptères terrestres
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Chiroptères (chauves-souris)
Poissons
Hérissons / Mammifères
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
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Nature en ville
Mares et petits étangs urbains
Aussi surprenant que cela puisse paraître, même en milieu urbain les mares ou petits
plans d’eau apportent une grande diversité biologique : plantes, insectes aquatiques
(libellules, notonectes etc.) et amphibiens y trouvent refuge pour se reproduire ou
accomplir une partie de leur cycle vital. Les oiseaux et chauve-souris profitent aussi de
ces milieux, où ils viennent se nourrir et s’abreuver.
i
En remplaçant quelques mètres carrés de gazon par une mare, le jardin devient à la
fois un site d’accueil pour la vie sauvage et un lieu pédagogique donnant l’occasion
d’observer la nature au quotidien. Ces mares et petits étangs urbains peuvent
également être aménagés à l’échelle d’un quartier avec récolte des eaux de pluie et
de toiture.
ELEMENTS GENERAUX
L’aménagement et l’entretien de ces petits plans d’eau représentent peu de travail au
regard de la valeur biologique et esthétique qu’ils apportent.
La multiplication de mares en ville permet de densifier le réseau de petits biotopes et
facilite ainsi le déplacement des organismes tels que les amphibiens, les libellules par
exemple jusqu’aux autres milieux aquatiques (cours d’eau, étangs périurbains).
Fiches en relation avec « Mares et petits étangs urbains » :
• « Les petits plus pour la nature en ville»
ECOTEC
Mare de jardin, Genève
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
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Mares et petits étangs urbains
-2-
• Centre de coordination pour la protection des amphibiens et reptiles de Suisse :
www.karch.ch
• Petits biotopes fiche pratique n°7 – Flaques et mares, 2003. Association Suisse pour
la Protection des Oiseaux (ASPO) (www.birdlife.ch).
• Brochure – Créer une mare naturelle dans son jardin, 1991. Branquart.E et
Ronveaux.F, Ministère wallon de l'environnement (www.environnement.wallonie.be).
Document intéressant pour découvrir les différents techniques d’étanchéification.
• Sécurisation d’étangs et de biotopes aquatiques, 2004. Bureau suisse des
préventions des accidents (BPA) (www.bfu.ch).
ELEMENTS GENERAUX
La mare peut être naturellement alimentée par les eaux de pluies et/ou de
ruissellement. Pour les plus grandes mares, des eaux de toitures, de ruissellement de
terrasse ou de drainage de jardin peuvent y être acheminées pour autant qu'un simple
calcul de dimensionnement soit réalisé. Dans l’idéal, prévoir un système de vidange.
Au cours de l’année, le niveau d’eau varie et la mare peut s’assécher durant la période
estivale. Ces fluctuations saisonnières ne doivent pas être nécessairement
compensées. Elles font partie de la dynamique naturelle du milieu et participent à son
équilibre biologique.
L’étanchéité de la mare dépend directement de la nature du sol. Il existe deux
possibilités :
• Le terrain est sec et perméable, nécessitant des travaux d’étanchéification ;
• Le sol est argileux et donc naturellement imperméable.
Dans un jardin ou dans un parc public, les plans d’eau constituent de véritables îlots de
nature sauvage. Ces lieux de vie diversifient le paysage urbain et péri-urbain.
Sans entretien, une mare se comble progressivement par accumulation de matière
organique. Ce phénomène dit d’atterrissement est un processus lent qui s’accompagne
d’un envahissement de la végétation, du fait de la diminution des niveaux d’eau.
56
Mares et petits étangs urbains
-3-
Offrir un habitat pour la faune et la flore locale.
Favoriser la colonisation et le développement d’une flore diversifiée dans la mare
en variant les profondeurs d’eau.
Permettre la reproduction des invertébrés aquatiques tels que les odonates
(libellules et demoiselles) en évitant un assèchement complet du plan d’eau avant
fin juillet.
ELEMENTS TECHNIQUES
Instaurer des conditions permettant la reproduction et l’accomplissement du cycle
larvaire des amphibiens indigènes (de mars à août, se référer au tableau cidessous).
Espèce
Reproduction /
Période de ponte
Développement
larvaire
Mare en eau (mois)
Crapaud commun
février - mars
mi-avril - août
mars - août
Grenouille rousse
février - mars
avril - août
mars-août
Triton alpestre
mars-juin
juillet - septembre
mars - septembre
Biologie de reproduction des amphibiens indigènes
potentiellement présents dans les plans d’eau urbains
Aucune introduction de poissons (prédateurs des invertébrés aquatiques et des
larves d’amphibiens) et d’espèces exotiques comme les tortues de Floride dans le
plan d’eau.
Grenouille rieuse : ponte d’avril à juin, développement larvaire de mai à
septembre. Cette espèce invasive et indésirable peut, dans une certaine mesure,
être limitée en pratiquant des périodes d’assec en automne-hiver.
Le prélèvement de plantes dans leur milieu naturel, pour les introduire dans le
plan d’eau créé, est soumis à une demande d’autorisation auprès de la Direction
générale de la nature et du paysage.
Eviter la création de bassin avec imperméabilisation en béton. Ce type de
revêtement artificialise le milieu et peut altérer la qualité de l’eau.
Dans le cas de nouvelles constructions, la planification d’un plan d’eau doit être
prévue le plus tôt possible afin d’intégrer au mieux l’aménagement dans le projet
de construction (notamment dans le cas de récupération d’eaux de surface).
Pour aménager une mare ou un étang, il est nécessaire d’effectuer une demande
d’autorisation auprès du département des constructions et des technologies de
l’information. Dans un environnement fréquenté par des enfants, les normes de
sécurité des plans d’eau et étangs du Bureau suisse des préventions et accidents
devront être respectées.
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Mares et petits étangs urbains
-4-
CONSEILS PRATIQUES POUR UN AMÉNAGEMENT RÉUSSI
Choix de l’emplacement
Il est préférable de creuser la mare :
• dans une dépression ou sur une zone marécageuse préexistante dans le jardin;
• dans un endroit ensoleillé ou de mi-ombre favorable au bon développement de la
flore aquatique et à l’équilibre biologique de la mare;
• à l’écart des arbres afin d’éviter un ombrage trop important et l’accumulation de
feuilles mortes dans le milieu, qui risque d’accélérer l’envasement naturel du point
d’eau;
• en périphérie du jardin, connecté avec d’autres éléments naturels (haies, mur en
pierres etc.).
ELEMENTS TECHNIQUES
Profil de la mare
Surface
De 4 à 30 m2, selon l’espace disponible (même de petite taille, une
mare présente un intérêt biologique).
Forme
Variable suivant l’espace disponible, avec des contours sinueux,
asymétriques et une partie des berges profilées en pentes douces.
Profondeur
70 cm à 1,20 m de profondeur pour maintenir une lame d’eau durant
les périodes de gel et d’assèchement estival.
• Créer différents niveaux de profondeur entre les berges et le fond du plan d’eau pour
favoriser l’installation d’une flore diversifiée. Prendre garde aux arbres (système
racinaire) et aux canalisations!
• Aménager une partie des berges en pentes douces (< 10 °) pour faciliter l’accès des
animaux à l’eau et permettre la sortie de ceux-ci.
Aménagement du profil et choix des contours de la mare
À favoriser
À éviter
Différents niveaux de
profondeur sur toute la
surface de la mare.
Faible profondeur (figure
gauche)
ou
profondeur
élevée (figure droite) sur
toute la surface de la mare.
Vue en plan de la mare
Vue en profil de la
mare
Dans un environnement fréquenté par des enfants, creuser par paliers successifs
pour sécuriser la mare en cas de chute (cf. normes de sécurité des plans d’eau et
étangs du Bureau suisse des préventions et accidents (BPA)).
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Mares et petits étangs urbains
-5-
Terrassement de la mare
• Mode d’intervention
Terrassement manuel ou mécanique selon la superficie du plan d’eau.
• Période d’intervention
De septembre à mars (sur sol praticable et non gelé) pour permettre la colonisation par
la faune au printemps suivant.
• Valorisation des déchets
Création d'une butte en périphérie du plan d'eau (diversification du milieu terrestre
environnant).
Imperméabilisation du plan d’eau
ELEMENTS TECHNIQUES
Si le sol est perméable, il est nécessaire de poser un revêtement permettant
d’imperméabiliser la mare. Il existe différents systèmes pour étanchéifier le terrain
dont les plus courants sont :
- l’utilisation d’argile naturelle, qui peut être commercialisée sous forme de poudre (ex.:
bentonite) ou entre des couches de géotextile (ex.: bentofixe) ;
- la pose d’une bâche EPDM (Ethylène, Propylène, Diène Monomère). Il s’agit d’une
opération délicate à réaliser avec beaucoup de précautions.
Les documents cités dans les références bibliographiques décrivent les différentes
techniques d’installation et présentent d’autres systèmes d’imperméabilisation.
Une fine couche de terre (20-40cm) peut être déposée sur l’étanchéité afin de
constituer un premier substrat pour la végétation. La terre apportée ne doit pas être
trop riche en matière organique (terreau).
Remplissage du plan d’eau
Une fois les étapes de terrassement et d’étanchéification réalisées, le plan d’eau peutêtre remplie par le réseau d’eau potable. Cette mesure est à envisager uniquement
pour le premier remplissage et ne doit pas être répétée dans le temps. L’eau du robinet
est riche en éléments minéraux et risque d’altérer la qualité biologique du milieu.
Il n’est pas nécessaire de compenser les variations saisonnières du niveau de la mare.
Ces fluctuations s’inscrivent dans la dynamique naturelle du plan d’eau.
Végétaliser la mare
Une fois la mare creusée, la colonisation par les plantes aquatiques et palustres (des
marais, sols humides) est un processus lent. Pour l’agrémenter et la valoriser, il est
possible de la végétaliser dès sa création.
Par contre, il est fortement déconseillé d’introduire des animaux dans la mare.
Le nouveau plan d’eau va naturellement être colonisé par la faune. Les amphibiens,
les libellules et également les insectes aquatiques vont rapidement adopter le milieu.
59
Mares et petits étangs urbains
-6-
• Choix des plantes et emplacement
Un grand nombre de plantes exotiques sont disponibles dans les commerces mais
pour améliorer la qualité écologique du plan d’eau il est préférable de planter des
espèces locales présentes sur le canton de Genève.
La liste proposée à la page suivante exclut les plantes rares et menacées sur le canton
de Genève, dont les formes horticoles peuvent modifier le patrimoine génétique des
populations sauvages.
ELEMENTS TECHNIQUES
Choisissez des plantes qui n’ont pas les mêmes préférences quand à la hauteur d’eau
(plantes immergées, flottantes, etc.) pour obtenir un flore diversifiée. Sélectionner
uniquement deux à trois espèces dans la liste proposée et prévoir un à trois plants par
espèce.
Il est conseillé de réserver les plantes à grande capacité de colonisation (massettes,
roseaux) et/ou couvrantes (nénuphars) pour des plans d’eau de grandes dimensions
ou alors prévoir d’intervenir chaque année sur les souches pour limiter leur
développement.
Les plantes peuvent être achetées auprès de pépinières spécialisées en plantes
indigènes ou prélevées dans une mare naturelle avec l’accord du propriétaire, en
évitant les sites et espèces protégés.
• Période de plantation
De préférence au printemps ou en automne
• Matériel
Une bêche, un plantoir et éventuellement une brouette et des paniers aquatiques.
• Principes de plantation
Installer 2 à 3 plants / m2 (espèces en godets de 10 cm x 10 cm) selon les préférences
de la plante quant à la hauteur d’eau.
Les plantes peuvent être plantées directement dans le substrat recouvrant le plan
d’eau ou en pot, à l’aide d’un panier aquatique adapté contenant le substrat favorable
au développement de la plante.
Maintenir des zones non plantées pour permettre une colonisation spontanée
d’espèces locales.
60
Mares et petits étangs urbains
-7-
ELEMENTS TECHNIQUES
SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT TYPE D’UNE MARE
ET PLANTES INDIGÈNES CONSEILLÉES (LISTE NON EXHAUSTIVE).
1
Plantes des berges humides
( 0 – 20 cm)
2
Plantes semi-aquatiques des
zones peu profondes
( 20 – 50 cm)
Reine-des-Prés (Filipendula ulmaria)
Iris faux-acore (Iris pseudacorus)
Nénuphar jaune (Nuphar lutea)
Populage (Caltha palustris)
Sagittaire (Sagittaria sagittifolia)
Nénuphar blanc (Nymphaea alba)
Lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris) Menthe aquatique (Mentha aquatica)
Salicaire (Lythrum salicaria)
Eupatoire (Eupatorium cannabinum)
Epilobe hirsurte (Epilobium hirsutum)
Laîche des marais (Carex acutiformis)
Angélique sylvestre (Angelica sylvestris)
Jonc épars (Juncus effusus)
* Ces plantes peuvent également se développer à 10 cm de profondeur.
61
3
Plantes flottantes enracinées
dans les zones profondes
(à partir de 70 cm)
4
Plantes submergées
des zones profondes*
(à partir de 70 cm)
Myriophylle en épi
(Myriophyllum spicatum)
Potamot pectiné
(Potamogeton pectinatus)
Potamot luisant
(Potamogeton lucens)
Mares et petits étangs urbains
-8-
ELEMENTS TECHNIQUES
Quelques gestes simples pour favoriser la biodiversité dans la mare
• Réaliser un entretien extensif aux abords du plan d’eau en maintenant une bande
herbeuse d’une largeur de 2-3 m jusqu'en juin sur une partie du périmètre. L’autre
partie des rives peut être tondue à ras dès le mois de mars. L’entretien doit être
effectué avant le printemps, période où l’herbe haute héberge des amphibiens et
insectes. Il est important de bien dissocier les deux secteurs d’entretien.
• Déposer un banc de graviers et/ou de sable, de faible surface, sur les berges pour
favoriser l’accès à la mare pour les oiseaux et les insectes et permettre l’installation
de nouvelles plantes associées aux zones pionnières.
• Poser des pierres plates ou des galets sur les berges ensoleillées pour fournir aux
libellules des sites sur lesquels elles peuvent se poser pour se chauffer les ailes.
• Aménager des tas de bois empilés ou de pierres entre le plan d’eau et une haie
voisine afin de former un relais de zones refuges pour la faune comme les
amphibiens et les hérissons (cf. : fiche générale « Petits plus pour la nature en
ville »).
• Installer une planche en bois sur les berges abruptes pour permettre aux petits
mammifères comme les hérissons de ressortir du plan d’eau en cas de chute.
• Terrassement et imperméabilisation : variable selon la taille du plan d’eau, de
CHF 500-.(petite mare) à CHF 2000-.
• Fourniture de plants en godet : de CHF 5-. à CHF15-. pièce.
Quelques règles importantes
ENTRETIEN
• Réaliser les interventions d’entretien entre octobre et février pour éviter de
perturber la reproduction printanière et estivale des animaux de la mare.
• Dans un plan d’eau de grande surface, intervenir uniquement sur une partie de
l’étang afin de préserver des zones refuges pour la petite faune.
• Une période de faible niveau d’eau voire d’assec n’est pas problématique. Au
contraire, elle permet de lutter efficacement contre l’envahissement par les
grenouilles rieuses.
• Ne pas utiliser d’engrais ni d’herbicides dans le jardin, susceptibles de
s’écouler dans la mare et d’altérer la qualité de l’eau.
62
Mares et petits étangs urbains
-9-
Accumulation de débris végétaux (plantes fanées et feuilles mortes)
Des feuilles mortes ou autres débris végétaux se déposent et s’accumulent au fond du
plan d’eau accélérant le processus d’envasement. Un entretien régulier permet de
limiter la quantité de végétaux qui se décomposent dans le milieu.
• Opération
Ratissage des feuilles mortes et des débris de plantes accumulées à la surface. Si
nécessaire, couper les parties fanées des plantes aquatiques et palustres.
Fauche des berges à une hauteur de coupe minimum de 10 cm. Pour les étangs
supérieurs à 50 m2, maintenir une zone refuge non fauchée pour les animaux.
Les débris tombés dans le plan d’eau durant les travaux d’entretien sont retirés et
exportés.
• Fréquence
Ratissage annuel après la chute des feuilles des arbres voisins.
Fauche annuelle pour les mares de faibles surfaces. Pour les plans d’eau supérieurs à
50m2, fauche annuelle alternée sur la moitié des berges.
• Matériel
ENTRETIEN
Râteau et sécateur. Fauchage à l’aide d’une débroussailleuse à lame.
• Evacuation
Laisser la végétation retirée sur les berges durant quelques jours afin que les animaux
piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris
végétaux.
Envahissement des plantes aquatiques
Au fil des années, la végétation aquatique risque d’envahir l’ensemble de la mare,
provoquant une réduction de la surface d’eau libre. Maintenir une zone d’eau libre et
ensoleillée permet de garantir une bonne qualité de l’eau et la survie des organismes
dans la mare.
• Opération
Arracher les pieds
développement.
d’une partie
des plantes aquatiques pour limiter leur
• Fréquence
Variable selon le développement des plantes. Intervenir dès que la végétation occupe
plus de la moitié du volume du plan d’eau.
• Matériel
Pelle et râteau
• Evacuation
Laisser la végétation retirée sur les berges durant quelques jours afin que les animaux
piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris
végétaux.
63
Mares et petits étangs urbains
- 10 -
Prolifération des algues filamenteuses
Les algues filamenteuses forment des amas filandreux, verts ou bruns, flottants dans
l’eau ou accrochés aux autres plantes. Leur apparition est courante en été, pendant
les périodes de grande chaleur. Elles périssent dès les redoux de septembre.
Si cette prolifération persiste, il est nécessaire d’intervenir car les algues empêchent le
développement des autres plantes aquatiques.
• Opération
Ratissage d’une grande partie des algues en veillant à ne pas arracher les plantes
aquatiques.
• Fréquence
Variable selon le développement la vitesse de prolifération. Intervenir dés que les
algues recouvrent plus de la moitié de la surface du plan d’eau.
• Matériel
.
Pelle, râteau et épuisette.
ENTRETIEN
• Evacuation
Laisser les algues retirées sur les berges durant quelques jours afin que les animaux
piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris
végétaux.
Envasement du plan d’eau
Opération
Prélever une partie de la vase accumulée. Curer 2/3 du plan d’eau afin de préserver
une zone refuge pour la faune,
Fréquence
Variable selon l’évolution du plan d’eau. A renouveler tous les 5 à 10 ans, pour des
mares de faibles surfaces et tous les 20 à 30 pour les étangs de grandes dimensions.
• Matériel
Curage manuel ou mécanique selon la superficie du plan d’eau et le type de
revêtement imperméable.
• Evacuation
Avant d’exporter la vase, la laisser quelques jours sur les berges pour permettre aux
organismes piégés de rejoindre l’eau.
64
Mares et petits étangs urbains
- 11 -
QUELQUES HABITANTS DES MARES ET PETITS PLANS D’EAU URBAINS
ESPÈCES TYPIQUES
AMPHIBIENS
ECOTEC
D. Baertschi
Crapaud commun (Bufo bufo)
Grenouille rousse (Rana temporaria)
D. Baertschi
D. Baertschi
Triton alpestre (Mesotriton alpestris)
D. Baertschi
65
Mares et petits étangs urbains
- 12 -
QUELQUES HABITANTS DES MARES ET PETITS PLANS D’EAU URBAINS
ESPÈCES TYPIQUES
ODONATES
ECOTEC
Libellule déprimée (Libellula depressa)
ECOTEC
Anax empereur (Anax imperator)
B.Oertli
Agrion jouvencelle (Coenagrion puella)
66
Nature en ville
Murs en pierres
Un mur en pierres est un lieu de vie pour un grand nombre d’espèces animales et
végétales (plantes à fleurs, fougères, mousses, lichens, oiseaux). Ce milieu présente
des conditions extrêmes comparables aux falaises et dalles de rocher auxquelles les
espèces qui le colonisent ont dû s’adapter (chaleur, sécheresse, quasi absence de
substrat pour s’implanter).
i
Les murs en pierre présentent un intérêt écologique et paysager certain et sont à
favoriser en milieu urbain. Ils peuvent en effet remplir plusieurs fonctions : séparation
entre propriétés, soutènement de talus (se référer à des professionnels), revêtement,
etc… De nos jours, les murs de pierres sont remplacés par des murs en béton, crépi ou
autres matériaux lisses qui ne permettent plus aux espèces végétales et animales de
s’implanter.
ELEMENTS GENERAUX
Ils sont une alternative intéressante aux murs en béton ou peuvent être aménagés en
parement de ceux-ci. Les gabions (structures métalliques remplies de pierres) peuvent
aussi remplacer les murs en pierres traditionnels.
Fiches en relation avec « Murs en pierres» :
• « Les petits plus pour la nature en ville »
• « Création de prairie en ville »
• « Mares et petits étangs urbains »
• « Fruitiers en ville »
• « Haie d’espèces indigènes »
ECOTEC
Les murs de pierres en contexte urbain constituent de véritables écosystèmes, surtout s’ils sont liés
à d’autres structures (ici un mur en pierres et un mur de gabions reliés par une prairie maigre)
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
67
Murs en pierres
-2-
• Murs de pierres sèches. Manuel pour la construction et la réfection, Tufnell R. et al.,
1996
• Fondation Actions en Faveur de l'Environnement, Bureau " Murs de pierres sèches "
www.umwelteinsatz.ch
• Petits biotopes – Fiches pratiques n°3 Murs de pierres sèches, ASPO, Birdlife 2003
• Les Murs en pierre, Conseils pour la construction et la restauration, OFEFP
ELEMENTS GENERAUX
• Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites
prioritaires, Conservatoire et Jardins Botaniques, 2011
La pluie et la rosée sont les seules sources d’eau pour les espèces colonisant les murs.
Celle-ci circule dans les fissures et les anfractuosités et alimente les espèces
végétales.
Les murs de pierres ne présentent pas de sols à proprement parler. Une accumulation
de matière organique dans les fissures et les anfractuosités permet le développement
des espèces végétales.
En fonction de la nature des pierres (granit, calcaire, etc.), les espèces qui vont
coloniser le mur seront différentes.
Les murs de pierres sont des éléments structurants du paysage urbain qui, grâce à
leur végétation, varient au fil des saison. Ils permettent une transition entre milieux
naturels et construits.
Au fil du temps, la végétation va recouvrir complètement le mur. Les racines risquent
de déchausser des pierres et ainsi de diminuer la stabilité du mur.
ELEMENTS TECHNIQUES
Un développement trop important d’espèces grimpantes comme le lierre ou la vigne
vierge créera une concurrence pour les espèces de milieux secs et chauds.
Favoriser le développement d’une flore et d’une faune indigènes diversifiées
(lichens, mousses, fougères, plantes à fleurs, oiseaux).
Enrichir le paysage avec des aménagements à caractère naturel
Pour qu’un mur en pierre remplisse ses fonctions écologiques, ses pierres ne doivent
pas être jointoyées, et surtout pas avec du béton. La surface ne doit pas être crépie.
Ainsi, la nature disposera d’interstices pour coloniser le mur.
Le type de mur présenté dans cette fiche est réalisable facilement pour des
particuliers qui souhaitent créer un tel aménagement. Pour des constructions de plus
grande ampleur (mur de soutènement, linéaire ou hauteur importants), il est conseillé
de se renseigner auprès de spécialistes, des autorisations étant nécessaires.
68
Murs en pierres
-3-
Choix des matériaux
Privilégier les pierres locales. Choisir des formes différentes (grandes pierres de
fondations, pierres de construction, petites pierres de remplissage, longues pierres
pour relier les deux pans du mur, pierres plates de couverture) ayant au moins une
face plate.
Choix de l’emplacement
Un mur en pierre peut servir à délimiter une parcelle, à soutenir un talus, à entourer un
ouvrage paysager, à délimiter une place publique, etc…
Si possible, favoriser la mise en réseau avec une haie indigène, des mares, ourlets
herbacés, tas de branches, etc…
Orientation
ELEMENTS TECHNIQUES
Dans l’idéal, un mur rectiligne devrait avoir une face exposée au sud et donc l’autre au
nord. Cette configuration permet à des espèces de milieux plus chauds ou, au
contraire, plus frais de s’installer.
Construction
Les données suivantes sont tirées de la Fiche pratique « Mur de pierres sèches »,
éditée par l’ASPO/Birdlife à laquelle il faut se référer pour la construction.
Les principales étapes sont résumées ici :
1. Creuser une fondation de 15 à 40 cm, remplir avec du tout-venant.
2. Poser les gabarits et les fils.
3. Poser les pierres de fondation dont le rôle est primordial pour le soutien du mur.
4. Installer les pierres de construction (ayant au moins une surface plate).
5. Placer les pierres de liaison (boutisses) à intervalles réguliers ce qui permet
d’assurer une bonne stabilité.
6. Placer les pierres de couverture.
Les cordeaux et lattes à tuiles permettent de définir le gabarit (Source et © : [email protected])
69
Murs en pierres
-4-
Matériel
Pelle, pioche, barre à mine, cordeaux, éventuellement lattes à tuiles pour le gabarit,
masse, équipement adéquat (gants, chaussures renforcées)
Période d’intervention
Eviter les périodes de gel.
Règles d’or :
• Pour assurer la stabilité, chaque pierre doit toucher ses voisines.
• Pour éviter les fissures verticales, les pierres doivent être disposées en quinconce,
jamais l’une sur l’autre.
• Pour combler les petits espaces entre les pierres, les remplir si nécessaire avec
des petits cailloux, des gravillons, de la terre, etc.
• La face supérieure des pierres doit toujours être légèrement inclinée vers l’intérieur.
ELEMENTS TECHNIQUES
• Vérifier régulièrement que le mur est bien rectiligne, à l’aide d’un cordeau.
Pour plus de biodiversité :
• Remplacer une partie des gravillons par de la terre végétale.
• Entretenir extensivement la surface herbacée attenante au mur et/ou mettre en
place un ourlet herbacé (cf. fiche « Ourlet »).
• Créer un petit réseau de structures en réalisant le mur à proximité d’une haie
indigène, d’un petit plan d’eau, de tas de branches ou autres aménagements en
faveur de la nature (voir les fiches « Nature en ville » relatives).
• Remplacer une pierre par un nichoir à insectes (Bloc de bois percé de trous).
• Aménager un trou voire un passage dans le bas du mur pour permettre à la faune
de transiter ou de trouver un abris pour l’hiver.
• Si il s’avère nécessaire de lier les pierres, utiliser un jointoyage maigre à la chaux.
D. Baertschi
Mur de soutènement en pierres
D. Baertschi
Détail de murs en pierres sèches
70
Murs en pierres
-5-
Les gabions, alternative au mur en pierre
Les gabions, structures métalliques remplies de pierres de diverses tailles, peuvent
être utilisés comme mur de soutènement, gradin, élément paysager, etc.
Pour avoir la chance d’accueillir des animaux, le maillage du treillis doit être d’au
moins 8 cm. Les pierres qui le constitue doivent être si possible anguleuses et non
calibrées (mais l’utilisation de galets de rivière est aussi possible) pour contenir des
interstices. Au moins 80% des pierres devraient avoir un diamètre de 20 à 40 cm. Les
autres peuvent être plus grandes ou plus petites.
ELEMENTS TECHNIQUES
Ainsi, un mur en gabions peut apporter une réelle plus value aux aménagements
urbains et périurbains. Pour ce genre de réalisation, il faut se référer à des
professionnels et utiliser des matériaux locaux.
ECOTEC
Gabion de soutènement en galets de rivière locaux (L’Arve)
ECOTEC
Aménagements en gabions colonisés par le lézard des murailles
71
ELEMENTS TECHNIQUES
Murs en pierres
-6-
La longueur du mur est libre.
Pour la largeur et la hauteur, on considère qu’un mur doit être 2 à 3 fois plus haut que
large.
Il faut compter 1 tonne de pierres par mètre linéaire.
Pour un mètre linéaire, compter environ :
Fourniture et livraison : 1 tonne de pierres, CHF 85.- HT
Mise en œuvre (par une entreprise spécialisée) : CHF 450 à 700.- HT
Un mur en pierre présentant une bonne fonction écologique demande très peu
d’entretien.
La faune qui affectionne ces murs va également s’en servir comme lieu d’hivernation.
La période choisie pour l’entretien doit tenir compte des exigences de ces espèces.
Opération
ENTRETIEN
Replacer les pierres tombées, réfection d’une partie du mur si les dégâts sont
importants, éventuellement taille de certaines plantes (lierre, vigne vierge) pour limiter
leur progression.
C
Quelques règles importantes
• L’entretien doit être aussi minime que possible, éviter à tout prix le nettoyage avec
des jets d’eau à haute pression ou au sablage ;
• N’envisager que les travaux de restauration urgents ;
• Ne pas détruire systématiquement les plantes et mousses poussant sur les murs ;
• Ne pas utiliser de désherbants chimiques ;
• Supprimer les espèces néophytes qui pourraient s’implanter au pied du mur.
Fréquence
Contrôler chaque année la stabilité du mur, n’intervenir que si cela est nécessaire.
Période d’intervention
Eviter la période de novembre à mars pour ne pas déranger les animaux hivernants.
72
Murs en pierres
-7-
ESPÈCES TYPIQUES
QUELQUES ESPÈCES DES MURS EN PIERRES
ECOTEC
Lézard des murailles (Podarcis muralis)
ECOTEC
Asplénium Rue-des-murailles
(Asplenium ruta-muraria)
ECOTEC
Tortula muralis
ECOTEC
Cymbalaire des murs
(Cymbalaria muralis)
73
ECOTEC
Orpin acre
(Sedum acre)
.
74
Nature en ville
Nichoirs à chiroptères
Les chauves-souris (chiroptères) sont des hôtes discrètes de nos villes. Elles y sont
pourtant présentes en nombre important et le bassin genevois compte 28 espèces
au total (25 espèces encore observées après 2000).
Le régime alimentaire des chauves-souris se compose exclusivement d’insectes et
elles jouent ainsi un rôle écologique essentiel dans la régulation de ces populations
(moustiques par exemple, mais aussi ravageurs des cultures).
ELEMENTS GENERAUX
i
Les habitats privilégiés par les chauves-souris diffèrent suivant la saison. En été,
elles affectionnent les endroits chauds et ensoleillés (ex.: clochers, charpentes,
volets). Au contraire, pendant leur hibernation elles préfèrent les endroits frais, avec
une température et une humidité stable (grottes, caves, tunnels, creux d’arbres).
Certaines petites espèces comme la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
peuvent loger dans de petites cavités, derrière des volets ou même dans des
fissures murales.
Dans le canton de Genève et en Suisse, toutes les espèces de chauves-souris sont
protégées. Il est donc interdit de détruire ou d’endommager leurs lieux de
reproduction et d’hibernation (attention lors de travaux de transformations !).
De manière générale, la ville joue un rôle essentiel pour le maintien de certaines
espèces, en leur offrant nourriture et abris. Cependant, un des facteurs principaux
limitant leur installation est la raréfaction des gîtes appropriés.
La pose de nichoirs offre, sous certaines conditions, des gîtes de substitution
intéressants pour les chauves-souris. C’est dans ce sens que différents nichoirs, et
leurs spécificités, sont présentés dans cette fiche.
C. Schönbächler
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
75
Nichoirs à chiroptères
-2-
Fiches en relation avec « Nichoirs à chiroptères» :
• « Quilles et souches»
Ouvrages et fiches pratiques
Les nichoirs
• Abris nichoirs pour chauves-souris. Centre de coordination Ouest pour l’étude et
la protection des chauves-souris (CCO) (www.ville-ge.ch/mhng/cco).
• Cohabiter avec la nature, 1995. Leutert F. et al., OFEFP.
• La nature sous son toit, 2005. Noblet J.-F., Ed. Delachaux et Niestlé.
• Nichoirs et Cie, 2000. Bertrand B. & Laversin T., Ed. de Terran.
ELEMENTS GENERAUX
• The Bat House Builder's Handbook (Bat Conservation International), en anglais
(www.batcatalog.com/).
• Protection des gîtes épigés de chauves-souris (en particulier dans les bâtiments
d’intérêt patrimonial culturel). PNUE/EUROBATS Secrétariat, Bonn, Allemagne, 59
pp, Marnell, F. & P. Presetnik (2010) (www.eurobats.org/publications/)
L’entretien et la rénovation des bâtiments
• Assainir les bâtiments en protégeant les oiseaux et les chauves-souris
(www.bafu.admin.ch/).
• Guide pour la protection des chauves-souris lors de la rénovation des bâtiments,
OFEV, 1992
• Rénover en conservant les chauves-souris, 2009, Blant M., Centre de coordination
Ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris (CCO)
• Liste des produits de traitement de charpente supportés par les Chauves-souris
(Liste de produits disponible auprès du CCO, http://www.ville-ge.ch/mhng/cco/ )
Sites internet
• Site du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauvessouris (CCO) du canton de Genève : www.ville-ge.ch/mhng/cco/
• Site du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauvessouris (CCO) du canton de Vaud : www.chauves-souris.ch
• Site anglais sur la conservation des chauves-souris : www.bats.org.uk/
Renseignements complémentaires
Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris
à Genève (CCO-GE)
Téléphone : 022 736 80 80
Courriel :
Cyril Schönbächler
[email protected]
Céline Rochet
[email protected]
76
Nichoirs à chiroptères
-3-
Proposer des habitats de remplacement adaptés aux besoins des chauvessouris afin de consolider leurs populations. Cependant, la pose de nichoirs
ne compense en aucun cas la destruction de leur habitat naturel.
Conception et choix des nichoirs afin d’éviter les salissures et les éventuels
dommages aux bâtiments.
Emplacement des nichoirs
Les nichoirs à chauves-souris peuvent être installés dans de nombreuses
situations (façades, arbres etc.). Il faut cependant respecter certaines règles pour
augmenter leur chance de succès:
ELEMENTS TECHNIQUES
• Orientation : Sud - Sud Ouest.
• Hauteur minimum : dès 3 m de hauteur.
• Ne pas traiter le bois avec des produits toxiques (*1, page 2).
• Le nichoir doit être protégé du vent et de la pluie.
• Si le nichoir est placé le long d’une façade, il est préférable d’éviter de le mettre
au-dessus d’un balcon, d’une terrasse ou d’un pas-de-porte car les crottes
pourraient déranger.
• Le nichoir doit également être hors de portée des prédateurs (p.ex. chat); il faut
donc faire attention aux branches qui le rendrait alors accessible.
Types de nichoirs
La majorité des nichoirs constituent des sites d’estivage. Certains types de nichoirs
remplacent également des sites d’hibernation.
Pour augmenter les chances d’héberger des chauves-souris, il peut être
intéressant de diversifier les types de nichoirs posés.
Ceux-ci peuvent être classés dans trois catégories principales :
• les nichoirs « plat » ;
• les nichoirs de type « arbre creux » ;
• les autres nichoirs (briques, faîtages)
77
Nichoirs à chiroptères
-4-
Nichoirs « plats »
Les nichoirs plats sont les nichoirs les plus souvent construits et posés. Les
modèles simples, à un seul compartiment sont à éviter. La construction d’un nichoir
avec plusieurs compartiments empilés leur est préférable. En effet, ceux-ci
permettent d’offrir une différence de température selon la météo favorable aux
chauves-souris.
ECOTEC
ELEMENTS TECHNIQUES
Nichoir « plat » multi compartiment installé sur le toit de
l’arsenal cantonal, rue de l’Ecole de médecine, à Genève.
Un exemple de plan de nichoir plat multi-compartiments empilés, facile à fabriquer,
est présenté ci-dessous. Pour obtenir des plans complets il est conseillé de
s'adresser au CCO-Genève.
Les règles de base pour ce type de nichoirs : emplacement en plein soleil, intérieur
non peint, non traité et rugueux, extérieur peint en noir pour emmagasiner la chaleur
de la journée, surface d’atterrissage rugueuse.
DIMENSIONS
Nichoir plat multi-compartiments empilés
Hauteur : 80 cm (avec la surface
d’atterrissage)
Largeur : 60 cm (72 cm avec le toit)
Épaisseur du bois : Entre 1,5 et 2,1 cm
Schéma type de nichoir « plat » multi-compartiments empilés
(ECOTEC, selon plan de Bat Conservation International et CCO-GE).
78
Nichoirs à chiroptères
-5-
Nichoirs plats multi-compartiments empilés – Plan de construction
ELEMENTS TECHNIQUES
Paroi arrière
Vue d’en-haut
Vue latérale
Remarques :
Epaisseur des planches intérieures = 8 mm
Epaisseur des planches extérieures = 15 – 21 mm
Schéma type de nichoir « plat » multi-compartiments empilés
(ECOTEC, selon plan de Bat Conservation International et CCO-GE).
79
Nichoirs à chiroptères
-6-
Nichoirs de type « arbre creux »
Il s'agit d'un modèle de nichoir rond qui ressemblent à un arbre creux. Une
ouverture inférieure permet l’entrée des chauves-souris. Ils sont plus efficaces chez
les espèces forestières. Différents modèles peuvent être commandés auprès du
CCO.
DIMENSIONS
Hauteur : 30 – 40 cm
Diamètre : 10 – 20 cm
ELEMENTS TECHNIQUES
C. Schönbächler
www.schwegler-natur.de
www.schwegler-natur.de
Nichoir à chauves-souris
type « arbre creux ».
Autres nichoirs
D’autres types de nichoirs existent et leur efficacité semble prouvées. Ils sont
cependant plus rarement utilisés.
Les nichoirs en briques s’intègrent dans les façades lors de rénovations ou de
constructions. Pour qu’ils soient fonctionnels, ils doivent être intégrés dans des
structures (façades, sous un tablier de pont p.ex.).
www.schwegler-natur.de
Les nichoirs de type faîtages multi-compartiments sont également une solution
discrète et efficace. Ils s’installent sous un avant toit ou sous des faîtes. Leurs
dimensions varient en fonction du lieu de leur implantation.
L. Arthur
L. Arthur
80
Nichoirs à chiroptères
-7-
Où trouver des nichoirs à chauves-souris ?
Ces différents types de nichoirs se trouvent chez des fournisseurs spécialisés,
voici une liste non exhaustive :
• contacter directement le CCO-GE (cf. page 2)
• www.schwegler.de
• www.kuepfer-gaeumann.ch (en allemand)
Résultats
ELEMENTS TECHNIQUES
Dans la majorité des cas, les nichoirs à chauves-souris n’ont pas le même succès
que les nichoirs à oiseaux. En effet, il n’est pas rare d’attendre plusieurs années
pour que le nichoir soit occupé.
Même si la pose de nichoirs est un geste important pour le maintien de certaines
espèces en milieu urbain et rural, les chauves-souris préfèrent coloniser les
habitats « naturels » qui sont disponibles. Il ne faut donc pas être surpris si un
nichoir n’est pas systématiquement habité.
Entretien
De manière générale, les nichoirs à chauves-souris ne nécessitent pas d’entretien
particulier. Il est d’ailleurs préférable d’éviter de les toucher, sous peine de faire fuir
la colonie.
Si une intervention est tout de même obligatoire, il ne faut pas la réaliser durant la
période hivernale si les chauves-souris ont choisi le nichoir pour hiberner. S’il s’agit
d’un site d’estivage, il est indispensable d’attendre l’envol de la colonie vers le mois
d’août avant de toucher au nichoir.
Pour éviter les salissures dues aux déjections, il est possible de placer une
planchette sous le nichoir de façon à ce que les déjections ne tombent pas sur le
mur et il est ainsi plus simple de les enlever. Une bâche plastique peut aussi
empêcher de salir le sol (p.ex. dans les combles). De plus, le guano peut être
récupéré pour son utilisation comme engrais, car il est très riche en nitrates.
Sur le marché, un nichoir coûte entre 40 et 120 .- CHF selon les modèles (prix
indicatif).
Un nichoir multi-compartiments revient à environ 400.- CHF (matériel et main
d’œuvre compris).
81
Nichoirs à chiroptères
-8-
Autres mesures bénéfiques pour les chauves-souris en milieu urbain
• Créer ou conserver un accès aux combles (si la population pose des problèmes
aux habitants, il est possible de cloisonner une partie des combles afin de limiter
son extension).
• Laisser un espace disponible dans la toiture (par ex.: fente dans les tuiles).
• Créer un aspect rugueux aux poutres.
• Favoriser ou maintenir les arbres creux (cf. fiche « Vieux arbres, quilles et
souches »).
• Favoriser les réseaux de biotopes, une source de nourriture essentielle à leur
survie, en favorisant les insectes et en constituant des couloirs de déplacement.
ELEMENTS TECHNIQUES
• Transformer et rénover des bâtiments en incluant des mesures favorables aux
chauves-souris et à la biodiversité en général (cf. synthèse du CCO 2009
indiquée par un * dans les références).
• Limiter l’éclairage des bâtiments publics, car ceux-ci font fuir les chauves-souris.
• Protéger le bois avec des produits non toxiques. (Liste de produits disponible
auprès du CCO ).
• Réduire de façon significative, voire éliminer, les traitements avec des produits
phytosanitaires nocifs.
S. Grubenmann
Exemple de mesures bénéfiques : création de fentes dans les tuiles de faîte en
les fraisant, amélioration de poutres en les rendant rugueuses pour faciliter
l’accès à la toiture .
82
Nichoirs à chiroptères
-9-
ESPÈCES POTENTIELLEMENT
FAVORISÉES PAR LA MESURE À
GENÈVE
Dans le cadre de la pose de nichoirs, il semble être difficile de proposer des espèces
cibles parmi les chiroptères. En effet, d’après les différentes études sur l’efficacité des
nichoirs à chiroptères dans le canton de Genève, les chauves-souris privilégient
souvent les autres habitats à disposition en ville (ex.: combles, greniers, arbres
creux).
Les espèces suivantes peuvent être favorisées par la pose de nichoirs en ville :
ESPÈCES TYPIQUES
C. Schönbächler
Noctule commune (Nyctalus noctula)
C. Schönbächler
Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)
C. Schönbächler
Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus)
C. Schönbächler
C. Schönbächler
Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)
83
C. Schönbächler
Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii)
Nichoirs à chiroptères
- 10 -
ESPÈCES TYPIQUES
Les espèces suivantes peuvent être favorisées par la pose de nichoirs dans un
contexte forestier (les espèces citées à la page précédente peuvent être également
favorisées par la pose de nichoirs en milieux forestiers) :
C. Schönbächler
Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii)
C. Schönbächler
Murin de Natterer (Myotis nattereri)
C. Schönbächler
Oreillard roux (Plecotus auritus)
84
Nature en ville
Nichoirs à oiseaux
Les oiseaux nichent dans des sites très variés : dans les buissons et les arbres, à
même le sol, dans des cavités (anfractuosités dans les murs, arbres creux…).
i
Suite aux nombreuses modifications de milieu induites par l’homme comme
l’urbanisation, la coupe systématique des vieux arbres, la démolition des vieux
bâtiments ou encore l’abandon des vergers hautes-tiges, les sites de nidifications
naturels sont devenus de plus en plus rares pour les oiseaux et nombre d’entre eux
dépendent aujourd’hui de nichoirs pour leur reproduction.
Ainsi, la pose de nichoirs en zones urbaines et péri-urbaines permet de favoriser les
oiseaux à condition que d’autres structures favorables soit maintenues à proximité,
telles que des haies d’espèces indigènes par exemple.
ELEMENTS GENERAUX
Cette fiche décrit les grandes catégories de nichoirs à oiseaux, les espèces qu’ils
vont favoriser et comment choisir leur emplacement.
D. Bärtschi
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
85
Nichoirs à oiseaux
-2-
Ouvrages
Des naissances dans mon jardin – Brochure d’aide à la nidification des oiseaux
cavicoles, 2011. B. Mulhauser, Sorbus (www.sorbus-oiseaux.ch).
La nature sous son toit, 2006. J.-F. Noblet, éd Delachaux et Niestlé.
Un jardin pour les oiseaux, 2004. H. et P. Johnson, éd. Eyrolles.
Fiches pratiques
Aider les faucons crécerelles et les effraies des clochers, 2010. M. Spiess et M.
Schaad, Station ornithologique suisse & ASPO/Birdlife Suisse.
Construire ses nichoirs, 2007. Agridea
Nichoirs pour cavernicoles, 2000. H. Schmid, Aspo, Nos Oiseaux & Station
ornithologique suisse (www.birdlife.ch).
ELEMENTS GENERAUX
Nichoirs pour faucons crécerelles & effraies des clochers, 2001. H Schmid, Aspo,
Nos Oiseaux & Station ornithologique suisse (www.birdlife.ch).
Nichoirs pour martinet noir – plan de montage, 2004. Aspo/Birdlife Suisse
(www.birdlife.ch).
Nichoirs pour oiseaux semi-cavernicoles, 2004. H Schmid, Aspo, Nos Oiseaux &
Station ornithologique suisse (www.birdlife.ch).
Nichoirs pour oiseaux, 2003. I. Debeer, Natagora (www.natagora.be).
Sites Internet
www.birdlife.ch
www.nosoiseaux.ch
www.sorbus-oiseaux.ch
www.vogelwarte.ch
86
Nichoirs à oiseaux
-3-
Créer des sites de reproduction adaptés pour certaines espèces
d’oiseaux.
Les salissures engendrées par les déjections des oiseaux peuvent
dégrader les bâtiments; il faut donc les protéger en conséquence en
plaçant des dispositif de protection (cf. chapitre « Entretien »).
Choix de l’emplacement et répartition
ELEMENTS TECHNIQUES
Le nichoir dans être placé dans un endroit calme, à l’abri des prédateurs (éviter de
le poser près d’une branche ou d’un autre support permettant l’accès au nichoir). Si
nécessaire, poser une protection anti-chat sur le tronc de l’arbre.
Le trou d’envol doit être opposé au vent dominant. De plus, il est préférable de
pencher le nichoir légèrement en avant pour protéger l’intérieur de la pluie.
L’orientation optimale se situe au sud-est (éviter Ouest et Nord-Ouest, à cause des
intempéries). Par ailleurs, il est préférable de placer les nichoirs, entre ombre et miombre, mais jamais en plein soleil – les oisillons risqueraient de souffrir de la
chaleur.
En moyenne, la densité idéale se situe entre 6 et 8 nichoirs par hectare.
Cependant, la distance d'implantation entre 2 nichoirs varient d’une espèce à
l’autre (p.ex. entre 70 et 80 m pour le rougequeue à front blanc).
Période d’installation
De préférence à l’automne, sinon pendant l’hiver. Au plus tard, lors des premiers
jours du printemps (les oiseaux peuvent ainsi se familiariser avec les nichoirs qui
leur offrent de plus un abri contre la pluie et le froid en hiver).
Matériaux
Il est préférable d’utiliser des bois locaux et résistants, comme l’épicéa, le sapin
blanc, le mélèze ou le pin (éviter le contreplaqué). Le bois ne doit pas être traité
chimiquement . Pour le protéger il suffit de le badigeonner avec de l’huile de lin par
exemple. Le toit peut être recouvert de toile goudronnée ou d’un vernis naturel.
L’épaisseur de paroi doit se situer en moyenne entre 18 et 22 mm. Un nichoir avec
des parois trop minces ( < 15 mm) risque de se fendre rapidement.
Les déchets de première coupe de grumes, les « couenneaux », sont très bien
adaptés pour la construction de nichoirs. Il est possible de trouver ces matériaux de
récupération directement en scierie.
Dimensions
Les dimensions les plus communes sont, en moyenne, 30 – 40 cm de haut et 20
cm de profondeur et de largeur. Néanmoins, pour chaque type de nichoirs et
chaque groupe d’espèces les dimensions sont spécifiques. La taille du trou d’envol
est le principal facteur déterminant l’installation d’une espèce dans un nichoir.
Types de nichoirs
Les nichoirs utilisés les plus couramment sont présentés dans les pages suivantes.
87
Nichoirs à oiseaux
-4-
1. Les nichoirs fermés
 Nichoirs pour cavernicoles
ELEMENTS TECHNIQUES
Pour ces espèces nichant normalement dans
des cavités naturelles (arbres creux,
anfractuosité dans les murs), les nichoirs
« boîtes aux lettres » sont souvent les plus
adaptés.
Espèces concernées :
• choucas des tours (Corvus monedula)
• chouette hulotte (Strix aluco)
• gobemouche noir (Ficedula hypoleuca)
• mésange bleue (Parus caeruleus)
• mésange boréale (Parus montanus)
• mésange charbonnière (Parus major)
• mésange huppée (Parus cristatus)
• mésange nonette (Parus palustris)
• mésange noire (Parus ater)
• moineau friquet (Passer montanus)
• pigeon colombin (Columba oenas)
• rougequeue à front blanc (Phoenicurus
phoenicurus)
• sitelle torchepot (Sitta europaea).
www.vogelwarte.ch
Nichoir pour cavernicoles.
Orcic
J.-D. Echenard
S. Ninanne
R. Aeschlimann
M. Burkhardt
De gauche à droite et de haut en bas : Choucas des tours, Mésange charbonnière, Sitelle
torchepot, Rougequeue à front blanc.
88
Nichoirs à oiseaux
-5-
Emplacement : ces nichoirs peuvent être placés, selon les situations et les
espèces, dans les jardins, les parcs et les vergers, contre les façades, ou dans les
forêts.
La hauteur d’emplacement conseillée pour les nichoirs destinés aux passereaux
est de 1,8 à 2,5 m en moyenne (voire plus haut pour la sitelle torchepot). Pour la
chouette hulotte et le pigeon colombin, la hauteur idéale se situe entre 4 et 6 m,
pour le choucas des tours entre 6 et 8 m.
ELEMENTS TECHNIQUES
Pour en savoir plus : Nichoirs pour cavernicoles et Construire ses nichoirs
(www.birdlife.ch).
Espèces
Dimension du trou d’envol
(diamètre en cm)
Dimensions générales en cm
(larg. x haut. x prof.)
Choucas des tours, pigeon colombin
7 – 8,5
15 x 40 x 15
Gobemouche noir
3, 2 – 3,4 (rond)
12 x 20 x 12
Mésange bleue
2, 6 – 2, 8 (rond)
10 x 25 x 10
Mésange charbonnière
3,0 – 3,2 (rond)
10 x 20 x 10
Mésange noire, nonette, boréale
2, 6 – 2, 8 (rond)
10 x 20 x 10
3,2 – 3,5
10 x 22 x 10
3,2 – 4,6 (oval)
10 x 25 x 10
Sitelle torchepot
3 – 4,5
15 x 25 x 15
Torcol fourmilier
3,2 – 3,5
10 x 25 x 10
Moineau friquet
Rouge-queue à front blanc
Tableau de synthèse des dimensions générales et de trous d’envol des nichoirs pour cavernicoles.
ECOTEC
Nichoir pour cavernicoles au Parc Beaulieu à Genève
89
Nichoirs à oiseaux
-6-
 Nichoirs pour martinets
Espèce concernée: martinet noir
(Apus apus).
Emplacement : placer le nichoirs
sous un avant-toit, si possible sur
des bâtiments élevées (hauteur
minimale : 5 – 6 m). En disposer
au moins 3 côte à côte (si possible
à proximité directe d’un site
occupé ou anciennement occupé).
ELEMENTS TECHNIQUES
Remarque : lors de la construction
ou de la rénovation d’un bâtiment,
divers
autres
aménagements
favorables aux martinets sont
possibles.
F. Pestaña
M. Schäf
Martinet noir
Pour en savoir plus : Nichoir pour
martinet noir – plan de montage et
Construire
ses
nichoirs
(www.birdlife.ch)
www.vogelwarte.ch
Nichoir pour martinets.
Plan de construction d’un nichoir pour martinets noirs
(www.birdlife.ch).
Espèces
Martinet noir
Dimension du trou d’envol
(larg. x haut. en cm)
Dimensions générales en cm
(larg. x haut. x prof.)
6-7x3
18 x 14 x 32
Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour martinets noirs.
90
Nichoirs à oiseaux
-7-
2. Les nichoirs semi-ouverts et ouverts
 Nichoirs pour les passereaux semi-cavernicoles
Ce type de nichoirs possède, en général,
une ouverture équivalente à la moitié de la
façade extérieure (nichoir demi-boîte).
Espèces concernées : bergeronnette grise
(Motacilla
alba),
gobemouche
gris
(Muscicapa striata), rougegorge familier
(Erithacus rubecula), rougequeue noir
(Phoenicurus ochruros).
Emplacement : placer, de préférence, les
nichoirs dans les recoins des bâtiments.
ELEMENTS TECHNIQUES
Pour en savoir plus : Nichoirs pour oiseaux
semi-cavernicoles et Construire ses nichoirs
(www.birdlife.ch).
J.-L. Zimmermann
Nichoir demi-boîte.
M. Burkhardt
L. Kee
M. Pennington
R. Aeschlimann
J.-R. Guillaumin
De gauche à droite et de haut en bas : bergeronnette grise, rougequeue noir, gobemouche gris,
rougegorge familier.
Espèces
Bergeronnette grise,
gobemouche gris, rougegorge
famillier, rougequeue noir
Dimension du trou d’envol
(larg. x haut. en cm)
Dimensions générales en cm
(larg. x haut. x prof.)
15 x 7
15 x 20 x 15
Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour passereaux semi-cavernicoles.
91
Nichoirs à oiseaux
-8-
 Nichoirs pour faucons crécerelles (Falco tinnunculus)
La structure générale de ce type de nichoirs
est également adaptée aux effraies des
clochers ; celles-ci ne sont pas présentes en
milieu urbain mais en milieu agricole.
Espèce concernée : Faucon crécerelle (Falco
tinnunculus)
Emplacement : sur un bâtiment élevé ou un
arbre et orienté sur une zone ouverte. Le
faucon crécerelle niche en campagne mais
également en ville.
www.vogelwarte.ch
ECOTEC
Nichoir pour faucons crécerelles
ELEMENTS TECHNIQUES
Remarques : Le fond du nichoir peut être
recouvert d’une couche de copeaux de bois (3
– 5 cm de long) ; les changer après 3 – 4
nichées.
Pour en savoir plus : Nichoirs pour faucons
crécerelles & effraies des clochers et
Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch).
Espèces
Dimension du trou d’envol
(larg. x haut. en cm)
Dimensions générales en cm
(larg. x haut. x prof.)
55 x 25
60 x 50 x 45
Faucon crécerelle
Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour passereaux semi-cavernicoles (les dimensions
indiquées sont des minimas).
 Nichoirs pour hirondelles
Il est possible de fabriquer ce nichoir rond
soi-même. Pour ce faire, il faut utiliser du
ciment à prise rapide ou du plâtre.
Espèce concernée : hirondelle de fenêtre
(Delichon urbicum)
Dimensions : un ballon d’un diamètre de 16
cm peut faire office de moule. L’épaisseur
de la paroi doit être d’environ 9 mm.
Emplacement : sur des façades tempérées
sous un avant-toit, à l’horizontale sans vide
au-dessus du nichoirs.
ECOTEC
Nichoir pour hirondelles de fenêtre
Pour en savoir plus : Construire ses nichoirs
(www.birdlife.ch).
92
Nichoirs à oiseaux
-9-
Fourniture
Il est soit possible de réaliser soi-même certains modèles ou de se les procurer
auprès de structures/associations de protection des oiseaux ou de magasin
spécialiser en bricolage/agriculture par exemple (liste non exhaustive) :
www.vogelwarte.ch ; www.lpo-boutique.com ; Landi.
ELEMENTS TECHNIQUES
Entretien
Ouvrir et vider le nichoir en automne, après l’envol des petits et non lors de la
nidification. Si beaucoup de parasites sont présents, le nettoyer avec de l’eau
chaude et du savon noir. Le replacer ensuite pour l’hiver.
Si besoin et afin d’éviter les salissures, une planche en bois ou en plexiglas peut être
placée en-dessous du nichoir problématique (ex.: nichoirs à hirondelles).
Quelques autres mesures pour favoriser les oiseaux en milieu urbain
 Planter des haies d’espèces indigènes riches en baies et avec une
proportion importante de buissons épineux (cf. fiche « Haie d’espèces
indigènes »), voire des plantes grimpantes sur les façades fournissant abris et
nourriture.
 Favoriser les surfaces herbeuses extensives de type prairie fleurie ou gazon
fleuri servant de garde manger aux oiseaux insectivores
 Protéger les oiseaux des « pièges » (par ex. cheminées, fontaines
profondes).
 Signaler les grandes baies vitrées (p. ex avec des bandes adhésives)
 Permettre leur installation dans les toitures et laisser l’accès aux combles.
Suivant l’espèce cible, les prix varient. Il faut compter entre 30.- CHF et 100.- CHF
pour l’achat d’un nichoir. En construire un soi-même peut coûter moitié moins cher.
93
.
94
Nature en ville
Quilles et souches
En ville, il n’est pas toujours possible de maintenir de vieux arbres sur pied en raison
du danger qu’ils présentent pour les biens et les personnes. Il y a ainsi par conséquent
un déficit en vieux arbres et en bois mort en ville.
i
La mise en quille ou en souche des arbres morts ou dangereux en ville est une
alternative intéressante à l’abattage qui représente une véritable aubaine pour tout un
cortège faunistique et floristique qui dépend du bois mort pour accomplir tout ou une
partie de son cycle vital. Il s’agit par exemple de coléoptères devenus très rares dans
nos contrées en raison de leurs hautes exigences en matière de milieux. D’autres
espèces, comme les chauves-souris ou les oiseaux cavernicoles (sitelle torchepot,
pics, etc.) profitent des cavités offertes par ces vieilles quilles.
ELEMENTS GENERAUX
La mise en quille ou en souche étant assimilée à un abattage, elle est soumise à
autorisation.
Fiches en relation avec « Quilles et souches » :
• « Les petits plus pour la nature en ville »
ECOTEC
Vieil arbre mis en quille dans un parc urbain (Genève)
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
95
Quilles et souches
-2-
• Gestion des vieux arbres et maintien des coléoptères saproxyliques en zone urbaine
et périurbaine, 2004. Juillerat et Vögeli, CSCF.
• Conservation des vieux arbres et des insectes du bois en Ville de Neuchâtel, WWF
(www.wwf-ne.ch).
ELEMENTS GENERAUX
• Directives concernant la conservation du patrimoine arboré, DGNP, 2008
• Règlement sur la conservation du patrimoine arboré du 27 octobre 1999 (L 4 05.04)
Souvent, les arbres des zones urbaines disposent de peu de place pour développer
leurs racines, le substrat est pauvre et le sol compacté, ce qui induit un dépérissement
prématuré. Avant une mise en quille, il faut vérifier l’état du sol et l’enracinement de
l’arbre. Les conditions d’humidité du sol sont également utiles pour la gestion d’une
quille.
La mise en quille ou le maintien de souche permet la conservation de traces des vieux
arbres qui ont souvent une très grande valeur patrimoniale, même si leur morphologie
s’en trouve fortement modifiée.
Une fois l’arbre mis en quille, il faut surveiller celle-ci, notamment sa stabilité afin de ne
risquer sa chute. Un suivi sanitaire et mécanique des quilles est donc nécessaire.
ELEMENTS TECHNIQUES
Maintenir des vieux arbres sous forme de quille (debout ou à terre), de souche
afin d’offrir une source de bois mort aux espèces qui en dépendent tout en
réduisant les risques d’accident.
Offrir un habitat et des ressources alimentaires aux espèces dépendantes de
vieux arbres ou de bois mort pour accomplir tout ou une partie de leur cycle vital.
Sur une quille d’arbre vivant, maintenir des tire-sève afin de favoriser le Grand
capricorne (Cerambix cerdo)
• Gestion des risques par un traitement adapté des vieux arbres en tenant compte de
leur état mécanique et sanitaire. Si cela s’avère nécessaire, effectuer une expertise
des différentes parties de l’arbre (racines, collet, tronc, charpentière) avant
intervention.
• Compensation des mises en quille (assimilées a un abattage) par la plantation de
nouveaux arbres en zone urbaine.
• Une autorisation est nécessaire pour la mise en quille. Celle-ci ne devra plus être
demandée lorsqu’il sera question de coucher la quille ou d’en faire une souche.
• Un suivi mécanique de la quille doit être mis en place.
96
Quilles et souches
-3-
GÉNÉRALITÉS SUR LA CONSERVATION DES VIEUX ARBRES
Les vieux arbres devraient être conservés le plus longtemps possible sur pied.
Pour limiter les risques liés à la rupture d’une partie de l’arbre ou de l’arbre entier,
différentes mesures peuvent être prises :
• actions de conservation et de soins pour les vieux sujets (taille d’entretien, nettoyage
du bois mort, mise en place de paillage de bois et d’écorces déchiquetées.
haubanage…) ;
• élagage de restructuration (pour autant que l’état mécanique de l’arbre permette la
réussite de l’intervention) pour conserver des arbres dépérissants à un niveau
acceptable de sécurité pour les biens et les personnes ;
• délimitation d’un périmètre de sécurité à l’aide d’une clôture.
ELEMENTS TECHNIQUES
Si un vieil arbre nécessite d’être abattu pour des raisons de sécurité et qu’il
présente les caractéristiques suivantes :
• Essence indigène de préférence feuillus de type chêne, tilleul, fruitier, etc.;
• Diamètre supérieur à 50-60 cm.
Trois alternatives* de conservation et de maintien du bois mort sont alors à
étudier :
• MISE EN QUILLE DEBOUT ;
• MISE EN QUILLE COUCHÉE;
• CONSERVATION
DE LA SOUCHE.
* Ces opérations sont soumises à autorisation et doivent faire l’objet d’une
requête en élagage et en abattage à adresser auprès de la direction générale de
la nature et du paysage.
CYCLE DE VIE D’UNE QUILLE
Pour un même arbre, les trois étapes citées cidessus pourront être successivement réalisées afin
de bénéficier le plus longtemps possible du volume
de bois mort tout en satisfaisant aux exigences
sécuritaires. Dans tous les cas, la mise en tas des
branches coupées présente un grand intérêt pour
les espèces xylophages (cf. fiche « Les petits plus
pour la nature en ville »).
Lorsqu’un vieil arbre est mis en quille, celle-ci a une
durée de vie limitée. Lorsqu’elle ne peut plus être
laissée debout, elle peut être couchée et sa souche
maintenue. Ainsi, le bois peut continuer de se
dégrader tout en offrant gîte et nourriture à une
faune et une flore spécialisée.
ECOTEC
Quille de cerisier (Satigny)
97
Quilles et souches
-4-
QUILLE DEBOUT
Opération
L’opération de mise en quille est différente d’un élagage de restructuration. Si l’état
mécanique de l’arbre le permet, le tronc est coupé juste au dessus de l’insertion des
premières grandes charpentières (cf. flèche rouge sur la photo ci-dessous). Le tronc
est maintenu en place. Les branches charpentières sont coupées au ras du tronc si
elles présentent des risques de rupture élevés, ou alors maintenues et coupées à
environ 1,5 mètres du tronc pour maintenir la structure de l’arbre et obtenir une quille
plus intéressante sur le plan paysager.
L’intervention doit permettre de maintenir la quille en vie le plus longtemps possible
en conservant quelques branches vivantes ; la quille présentera ainsi un plus grand
intérêt écologique sur une plus longue période. De plus, certaines espèces ne se
développent que sur des arbres dépérissants et non morts (Grand capricorne par
exemple).
ELEMENTS TECHNIQUES
Le lierre (Hedera helix) doit être conservé.
ECOTEC
Vieux chêne en bord de route présentant un danger
potentiel pour les biens et personnes : exemple
d’arbre-habitat candidat à la mise en quille.
ECOTEC
Quille de chêne debout en bordure de route
Mode d’intervention
Les travaux d’élagage de restructuration sont à effectuer par un arboriste-grimpeur.
Période d’intervention
A définir en fonction du risque présenté par l’arbre, hors période de sève et de
nidification, de mi-novembre à mi-mars.
Entretien de contrôle
Une visite annuelle permet de s’assurer de la stabilité de la quille. En cas de risque de
rupture de la quille, celle-ci peut être couchée. La durée de vie d’une quille varie selon
l’espèce mais est de toute manière limitée dans le temps.
98
Quilles et souches
-5-
QUILLE COUCHÉE
Opération
Après plusieurs années, lorsqu’il n’est plus possible de maintenir l’arbre en quille
debout, celle-ci est abattue et laissée sur place, à proximité (moins de 200 m) pour
assurer la survie des espèces ayant colonisé le tronc.
Elle peut être enterrée sur environ la moitié de son diamètre afin de favoriser certaines
espèces d’insectes et de champignons.
Mode d’intervention
Les travaux d’élagage sont à effectuer
par un arboriste-grimpeur.
ELEMENTS TECHNIQUES
Période d’intervention
A définir en fonction du risque présenté
par l’arbre, hors période de sève et de
nidification, de mi-novembre à mi-mars
ECOTEC
Quille de chêne couchée dans un parc (Genève)
SOUCHE
Opération
Lorsqu’un vieil arbre est abattu, le maintien de sa souche permet de conserver sur
place une partie du bois mort et donc des populations d’insectes qui le colonise (cas
du Lucane cerf-volant par exemple)
Cette mesure peut être couplée avec la mise en place d’une quille couchée.
ECOTEC
Souche de séquoia géant dans un parc (Genève)
99
S. Barbalat
Lucane cerf-volant (Lucanus cervus)
Quilles et souches
-6-
QUELQUES HABITANTS
DES VIEUX ARBRES, QUILLES ET SOUCHES
S. Barbalat
ESPECES TYPIQUES
Petite biche (Dorcus parallelopipedus)
M. MAggi
Pic vert (Picus viridis)
C. Schönbächler
Noctule commune (Nyctalus noctula)
S. Barbalat
Grand capricorne (Cerambyx cerdo)
S. Ninanne
Sitelle torchepot (Sitta europaea)
C. Schönbächler
Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
100
Nature en ville
Les petits plus pour la nature en ville
La ville est un milieu présentant de nombreuses contraintes pour la faune et la flore
locales (fragmentation du territoire, imperméabilisation des surfaces etc.). Cependant,
chacun peut à son échelle entreprendre de petites actions bénéfiques pour favoriser le
développement et la survie de la biodiversité en contexte urbain et périurbain. En effet,
dans son jardin ou sur son balcon, la mise en place de petites structures faciles à
confectionner peut servir à de nombreuses espèces.
ELEMENTS GENERAUX
Ces aménagements remplissent diverses fonctions, comme celles d’abris, de sites de
reproduction, de nourrissage et/ou d’hibernation. Elles créent un réseau de relais au
sein de la ville permettant la circulation de nombreuses espèces animales comme les
reptiles, les amphibiens, les petits mammifères ou encore certains insectes, qui se
déplacent seulement sur de petites distances (au maximum quelques centaines de
mètres). Le rôle de ces « petits plus pour la nature en ville » est crucial dans le contexte
actuel. Il faut choisir judicieusement l’emplacement de ces structures en réfléchissant à
l’impact visuel de ceux-ci.
Cette fiche a pour but de proposer quelques idées de petits aménagements concrets
profitant grandement à la nature et faciles à mettre en place chez soi.
i
Tas de branches, de bois empilés et de vieilles souches
p2
Tas de pierres (murgiers)
p4
Nichoirs à abeilles et guêpes sauvages
p6
Plantes grimpantes indigènes
p8
Limiter les pièges pour la faune
p 10
Fiches en relation avec « Les petits plus pour la nature en ville» :
• « Création de prairie en ville »
• « Création de gazon fleuri »
• « Haie d’essences indigènes »
• « Mares et petits étangs urbains »
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
101
Les petits plus pour la nature en ville
-2-
TAS DE BRANCHES, DE BOIS EMPILÉS ET DE VIEILLES SOUCHES
Objectifs
• Créer des zones de refuges, des sites de reproduction et des abris pour les
oiseaux, les petits mammifères (ex.: hérissons), les reptiles (ex.: lézard des
murailles), les amphibiens et les insectes (coléoptères) avec des branchages,
souches ou billes de bois.
• Favoriser les sites de pontes pour les reptiles avec un mélange de branches et de
matériel fin (ex.: herbes, feuilles).
ELEMENTS TECHNIQUES
• Utiliser les déchets de taille et autres déchets produits par l’entretien des jardins et
espaces verts.
D.Bärtschi
Hérisson (Erinaceus europaeus)
Choix de l’emplacement
Choisir un endroit ensoleillé, à l’abri du vent calme, et proche des sources de
matériel.
Ne pas appliquer cette mesure sur des sites avec une forte diversité floristique
(enrichissement du sol par la décomposition de la matière organique).
• Site pour les hérissons : endroit ombragé,
à l’abri du vent.
• Site pour les amphibiens : endroit
ombragé en partie, à proximité de l’eau.
• Site pour les insectes : endroit bien
ensoleillé, exposé au sud-ouest ou sud-est.
• Site de ponte pour les serpents (la
Couleuvre à collier, Natrix natrix, par
exemple) : le long des haies et lisières, à
proximité de l’eau.
D.Bärtschi
Les tas mixtes de branches et de matériel fins, sont
des sites de ponte intéressants pour les reptiles.
Période de réalisation
En période de repos hivernal (fin d’automne et hiver) pour les tas de branches, ainsi
que les vieilles souches ; en fin d’été pour les tas mixtes (branches et matériel fin)
favorisant la ponte.
102
Les petits plus pour la nature en ville
-3-
Matériel
Branches de différents diamètres, litière sèche (paille, foin, roseaux), sciure, feuilles
mortes, vieilles souches, buches et billes de bois. Ces aménagements sont une
seconde vie pour les débris issus de l’entretien d’une haie indigène !
Outils
Sécateurs, cisailles de jardiniers, scies ; pour les matériaux fins (ex.: foin) râteau et
fourche peuvent être utiles ; brouette pour les vieilles souches.
Réalisation
• Taille minimale du tas : 1 m3 (soit 1x1x1 mètre).
ELEMENTS TECHNIQUES
•Tas de branches « simple » : alterner les grosses, les petites branches et les
souches ; ceci permet d’obtenir un tas avec des zones denses et d’autres plus
aérées.
• Tas de branches pour la ponte : commencer par réaliser une couche de 50 cm
d’épaisseur de matériel fin (litière, feuilles, …), ensuite faire de même avec les
branches et le bois, répéter une à deux fois cette opération (le tas doit atteindre une
hauteur maximale entre 1 et 1.5 m). Comme dernière étape, recouvrir le tas de
branchages.
• Tas de bois empilé : empiler des bois de différents diamètres et les laisser évoluer
naturellement. Laisser un espace vide de 20 cm de haut et 25 cm de large, à l’aide
d’une planche, dans le tas de bois empilé constituera un gîte idéal pour l’hibernation
des hérissons. L’espace peut être garni de feuilles mortes, favorables pour la
construction du nid de l’animal. Dans l’idéal, le tas devrait faire 1 mètre de
profondeur et au moins 80 cm de haut.
ECOTEC
ECOTEC
Tas de branches (à gauche) et tas de bois empilé (à droite) constitués avec des produits de coupes.
Entretien
La matière organique en place se décompose régulièrement et la hauteur du tas
diminuera petit à petit. Pour compenser ce phénomène rajouter des matériaux au fil
des ans.
Il ne faut jamais intervenir sur des tas de bois utilisés par les reptiles et les hérissons
entre novembre et mars (hivernage), ni entre juillet et août (période d’incubation) !
Pour en savoir plus
• Petits biotopes – Fiches pratiques n°1 Tas de branches et vieilles souches et
(www.birdlife.ch -> Matériel et services).
• La nature sous son toit, J-F. Noblet, 2006, Delachaux et Niestlé
103
Les petits plus pour la nature en ville
-4-
TAS DE PIERRES (MURGIERS)
Objectifs
Créer des places ensoleillées, des zones refuges, des
sites de reproduction et d’hivernage et des abris
nocturnes pour les reptiles, les petits mammifères, les
papillons. Ces petites structures servent également
d’habitats pour les algues, lichens et mousses.
Choix de l’emplacement
Choisir de préférence un endroit calme, bien ensoleillé
et à l’abri du vent.
De plus, il est essentiel de choisir un site proche des
sources de matériel.
D.Bärtschi
Lézard des murailles
(Podarcis muralis)
ELEMENTS TECHNIQUES
Période de réalisation
Il est possible de réaliser cet aménagement pendant toute l’année, mais il est tout de
même préférable de le créer pendant la période de repos hivernal (novembre –
mars). Par contre, il ne faut pas intervenir sur des murgiers existants à cette période,
Matériel
Pierres de différentes tailles, sables, graviers, limons et terres meubles. Si possible,
utiliser des matériaux de proximité. Plus les pierres sont anguleuses, plus il y a
d’interstices pour la faune.
Il peut être intéressant de se servir des matériaux de démolition (briques, dalles de
béton, …) mais il faut faire attention qu’ils ne soient pas contaminés par des
substances nocives ou des résidus métalliques (fer à béton).
Outils
• Lors de la mise en place, une brouette, une pioche et une pelle peuvent être utiles.
• Pour l’entretien, une faucille, un sécateur et une scie peuvent être nécessaires.
B. Schelbert
Les tas de pierres, des structures intéressantes pour la faune.
104
Les petits plus pour la nature en ville
-5-
Réalisation
Tas de pierres « simple » : entasser des pierres de tailles variées tout en ménageant
des cavités au ras du sol et en assurant la stabilité du tas.
1) Ameublir et aérer le sol sur
environ 20/30 cm de profondeur,
sur une surface moyenne de 10 m2.
Si nécessaire, ajouter des substrats
fins (sables, graviers, limons).
Disposer quelques grosses pierres
(pierres de soutien ou de fondation)
sur le fond, séparées les unes des
autres pour créer des cavités,
servant de zones refuges pour les
animaux.
ELEMENTS TECHNIQUES
2) Ensuite, poser une couche de
petites pierres, puis une couche de
grandes
pierres
plates.
Finalement, combler partiellement
les espaces intermédiaires avec du
sable ou du gravier.
3) Poursuivre la construction en
alternant grandes pierres plates et
petites pierres, jusqu’à ce que le
tas atteigne une hauteur de 50 cm
à 1 m.
Entretien
Eliminer une partie de la végétation lorsque celle-ci provoque un ombrage trop
important.
De manière générale, il est préférable de réduire au minimum les dérangements
autour du tas de pierres et il ne faut surtout pas intervenir en hiver (hibernation).
Pour en savoir plus
Notice pratique petites structures – Murgiers, Karch, 2012
Petits biotopes – Fiches pratiques n°2 Tas de pierres, 2003. ASPO Birdlife Suisse
(www.birdlife.ch -> Matériel et services).
Une grande diversité grâce aux petites structures – Guide d’action Particuliers.
WWF Suisse (www.wwf.ch -> Biodiversité).
105
Les petits plus pour la nature en ville
NICHOIRS
-6-
À ABEILLES ET GUÊPES SAUVAGES
Objectifs
Créer des sites de reproduction
diversifiés pour certaines espèces
d’abeilles sauvages, de guêpes
pollinisatrices et d’autres insectes.
Choix de l’emplacement
Choisir des sites ensoleillés et à l’abri
de la pluie, exposés sud-ouest ou sudest, à une hauteur variant de 0,1 à 2
m. Ces petits aménagements sont
bien adaptés aux jardins, mais
également aux balcons et terrasses.
P.Curdy
ECOTEC
ELEMENTS TECHNIQUES
Exemple de nichoirs pour hyménoptères sauvages
De petits espaces suffisent pour
installer des nichoirs à abeilles et
guêpes solitaires.
Les abeilles et guêpes sauvages ne sont pas
agressives comme peuvent l’être certaines
espèces sociales qui défendent leur couvain.
Il est important de placer autant que possible ces nichoirs de manière à ce qu’ils
forment un réseau. Il faut savoir que les abeilles solitaires ont un rayon d’action
restreint, de 50 à 300 m selon leur taille.
Période de réalisation
Dans l’idéal au début du printemps (mars).
Matériel
- des blocs de bois dur non traités (ex.: hêtre, frêne, chêne, charme) ; les bois tendres
sont à éviter car ils risquent de gonfler avec l’humidité et de piéger les insectes à
l’intérieur des trous ;
- des tiges de plantes creuses (ex.: bambou) et pleines (ex.: sureau, églantier, mûrier,
framboisier) ;
- des briques (avec des trous sur le côté frontal) ou des pots de fleurs troués ;
- du sable ou du limon (à faible teneur en argile) et de la ficelle.
Outils
Une perceuse (mèches pour le bois de 2 mm à 10 mm), une scie, une cisaille de
jardin, un sécateur ; éventuellement une pelle et une brouette.
Réalisation
Il existe différents modèles de nichoirs pour les abeilles et les guêpes sauvages. Ces
structures peuvent être utilisées pour former un nichoir combiné.
Blocs de bois à trous
Prendre un bloc de bois dur non traité écorcé et séché. Creuser des trous à l’aide
d’une perceuse (minimum 2 cm de distance entre les trous) de différents diamètres (2
– 10 mm) et longueurs (au moins 5 cm). Ne pas traverser le bois. Eliminer la sciure et
les morceaux de bois restant dans les trous.
106
Les petits plus pour la nature en ville
-7-
Tiges de plantes creuses
Choisir des tiges de plantes creuses et
résistantes (ex.: roseau, bambou) de 2 à 10 mm
de diamètre intérieur. Les couper en morceaux
de 12 à 15 cm de long avec un nœud à
l’extrémité (un seul côté doit être ouvert). Si les
tiges n’ont pas de nœuds, boucher une des
extrémités avec de l’argile.
Les tiges peuvent être placées horizontalement
dans une brique en terre cuite. Elles peuvent
aussi être réunis en fagot à l’aide d’une ficelle et
posées ou suspendues dans le jardin ou sur le
balcon.
ECOTEC
Nichoirs combinés pour les hyménoptères
Tiges de plantes pleines (tiges médulleuses)
ELEMENTS TECHNIQUES
En automne, couper des tiges de plantes pleines (sureau, églantiers etc.), de 20 cm
environ. Les faire sécher durant l’hiver.
Au printemps suivant, placer avec des orientations diverses, les tiges seules ou en
fagots, dans divers endroits du jardin ou du balcon.
Caissettes à fleurs
Remplir une jardinière de fleurs avec du sable humide et faire des trous de 5 à 8 mm
de profondeur. Il est également possible de remplacer le sable par un mélange de
sable (1/3), ciment (1/3) et sciure (1/3), dans ce cas attendre une heure et demi avant
de réaliser les trous.
Entretien
Les nichoirs à insectes ne nécessitent pas d’entretien. Si ces petits aménagements
sont des succès, il suffit de rajouter chaque année quelques tiges, tout en conservant
les anciennes. Ne jamais vider ou modifier les nichoirs en automne car ils sont souvent
occupés à cette saison (la descendance passe l’hiver dans l’installation).
Autres gestes pour favoriser les abeilles et guêpes solitaires
• Créer des prairies riches en fleurs (cf.: fiche « Création de prairies en ville »).
• Planter des haies d’espèces indigènes avec de nombreuses espèces mellifères
(cf.: fiche « Haie d’essences indigènes »).
• Si le nichoir est dans un jardin potager, planter des plantes aromatiques (ex.:
mélisse, sauge, sarriette des montagnes, bourrache officinale, thym serpolet).
• Créer des zones sableuses (sable ou limon sablonneux, à faible teneur en argile).
Pour en savoir plus
Petits biotopes – Fiches pratiques n°4 Nichoirs pour abeilles sauvages, 2003. ASPO
Birdlife Suisse.
Nichoirs pour abeilles et guêpes solitaires, 2006. Natagora (www.natagora.be).
Pour commander des nichoirs : www.wwf-zg.ch
107
Les petits plus pour la nature en ville
PLANTES GRIMPANTES
-8INDIGÈNES
Objectifs
• Offrir abris et nourritures à la petite faune (ex: oiseaux, insectes).
• Décorer balcon, terrasse ou jardin avec une structure végétale verticale, à la fois
esthétique, écologique et protectrice (ex.: atténuation du bruit, effet d’ombrage).
Choix de l’emplacement et des plantes
Adapter le choix des plantes à l’exposition (ombre, mi-ombre, plein soleil) et au
support à disposition ; les plantes grimpantes possèdent différents types d’organes
pour s’accrocher (racines crampon, vrilles, ventouses, …).
Si possible, choisir un endroit où une structure verticale pouvant servir de support est
déjà présente. Ces structures sont nombreuses et chacune est plus ou moins
adaptée aux différentes plantes grimpantes et à leur mode de fixation.
Afin d’améliorer la qualité écologique de l’aménagement, il est essentiel de
sélectionner des espèces indigènes
ELEMENTS TECHNIQUES
Les plantes grimpantes indigènes :
Le lierre (Hedera helix), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), le
houblon (Humulus lupulus), la clématite des haies (Clematis vitalba), le liseron des
haies (Calystegia sepium), la rose des champs (Rosa arvensis), la ronce (Rubus
fruticosus) et la bryone dioïque (Bryona dioica).
B. Bäumler
E. Chavanne
D.Bärtschi
D. Bärtschi
D.Bärtschi
B.Bäumler
D.Bärtschi
Illustrations (de gauche à droite) : le chèvrefeuille des bois, le lierre en fruit et la clématite des haies en fruits .
Les plantes grimpantes alimentaires (pour les fournisseurs voir Fiche « Jardins
potagers d’espèces indigènes ») :
Les cucurbitacés, c’est-à-dire concombres et cornichons (Cucumis sativus), les
haricots grimpants (Phaesolus vulgaris), le kiwi (Actinidia chinensis), les pois (Pisum
sativum s.l.), la mûre de jardin (Rubus vitifolius) et la vigne (Vitis vinifera).
Périodes de plantation
Pour les plantes grimpantes indigènes, effectuer la plantation d’octobre à mars, hors
période de gel.
En ce qui concerne les plantes alimentaires, les périodes varient selon l’espèce et la
variété. Il faut se référer aux indications données pour chaque espèce et variété.
108
Les petits plus pour la nature en ville
-9-
Matériel
Supports verticaux (si aucun support n’est déjà en place) : fil de fer, grillage, treillis,
ficelle en chanvre et treillis en bois.
Afin de recouvrir un mur il est préférable d’utiliser des plantes munies de racines
crampon, comme le lierre (Hedera helix). L’ancrage de cette plante est à surveiller
car les racines peuvent provoquer des dégâts sur le mur.
Pour les espèces, avec d’autres modes de fixation, il est indispensable d’installer des
fils, un grillage ou un treillis en bois pour que les plantes puissent plus facilement
s’accrocher.
Les pergolas, arches, ou portails sont des structures très bien adaptées aux plantes
grimpantes.
ELEMENTS TECHNIQUES
Cependant, il faut penser à la résistance de la structure face au poids et à la force de
la plante.
Dans certains cas, les arbres et arbustes peuvent servir de supports aux plantes
grimpantes, il peut être intéressant de jouer avec les couleurs et les floraisons des
deux types d’espèces. Il est indispensable de bien proportionner la vigueur de la
plante grimpante et de la plante « support ».
Si la plantation ne se fait pas en pleine terre, ne pas oublier les bacs et pots de fleur,
ainsi que le terreaux ou le compost. Penser à acheter un substrat local et surtout
sans tourbe.
Outils
Une bêche, un plantoir, un sécateur ou une cisaille de jardin, selon les situations ;
éventuellement une brouette.
Réalisation
Pour la plantation se référer à la fiche générale « Haie d’essences indigènes ».
Entretien
Si besoin, tailler les plantes pour maintenir un certain gabarit (discuter avec les
voisins avant que celles-ci ne posent problèmes). Réaliser l’entretien en dehors des
périodes de fructification.
109
Les petits plus pour la nature en ville
LIMITER
- 10 -
LES PIÈGES POUR LA FAUNE (VITRES, BARRIÈRES…)
L’environnement urbain est constitué de nombreux obstacles pour la faune comme
par exemple, les grandes baies vitrées, les barrières grillagées qui provoquent des
collisions ou réduisent le déplacement des espèces.
Objectifs
• Limiter les obstacles pour la petite faune (petits mammifères, reptiles, amphibiens
et insectes) et ainsi favoriser la mise en réseau des différents milieux urbains et périurbains.
• Réduire les dangers de collisions
Choix de l’emplacement
Partout où cela est nécessaire (barrières, murs, mares…)
Période de réalisation
Ces gestes peuvent être réalisés pendant toute l’année.
ELEMENTS TECHNIQUES
Matériel
Pour les baies vitrées
• Bandes autocollantes larges de 2 cm pour les façades vitrées.
Pour les barrières ou clôtures
• Cisailles pour couper les mailles des clôtures grillagées
• Scie pour les palissades en bois
Réalisation
• Des clôtures perméables
Les barrières séparatives constituent souvent des obstacles difficiles.
Lors de l’installation d’une clôture ou d’un portail, laisser un espace en dessous de
celle-ci de 10-15 cm de haut pour permettre le passage de la petite faune et
notamment des hérissons. Dans l’idéal, privilégier une barrière naturelle, en plantant
une haie d’espèces indigènes (cf.« Haie urbaine d’espèces indigènes »).
Dans le cas d’un mur ou d’une clôture déjà existants, créer des points de passages
d’une hauteur de 10 cm et 15 cm de large.
• Des façades visibles
Les façades vitrées des immeubles ou habitations individuelles sont à l’origine de
nombreuses collisions chez les oiseaux. Pour éviter ce phénomène, il est nécessaire
de rendre visible ces surfaces vitrées soit en disposant :
- des rideaux, pour les maisons de particuliers
- des marquages à l’extérieur du bâtiment. Il est préférables d’opter pour des trames
de points ou de lignes, plus efficaces que les silhouettes de rapaces.
• Sécuriser les fosses et mares
En ville, de nombreux animaux peuvent se retrouver piégés dans les fosses et petits
plans d’eau. L’installation d’une planche est nécessaire pour leur permettre de
ressortir.
110
2. Haie
Enjeux pour la commune : pose de barrières,
de murets et de bordures de trottoir perméables
au passage de la petite faune; taille des arbres.
1. Tonte
4. Les passages à hérisson & Cie
3. Abris
4. Passages
10. Piscine
• Lorsque je taille les arbres, je pense aux
écureuils en n’interrompant pas la continuité
de leur passage.
9. Chat
• Pour faciliter le déplacement des hérissons
et de la petite faune, je m’engage à laisser (ou
à créer) au moins un passage avec chaque
jardin voisin (environ 12 x 12 cm). Bien sûr,
j’en parle auparavant aux autres propriétaires,
afin qu’ils comprennent le but et la nécessité
de ces passages.
8. Déchets
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
7. Exotiques
es hérissons passent d’un jardin à l’autre
pour trouver un partenaire, un point d’eau,
une source de nourriture, un lieu d’hivernage... Or, les propriétés deviennent très
cloisonnées, ce qui les oblige à passer par
la route en prenant le risque de se faire écraser. Les bordures de trottoir sont aussi des
obstacles infranchissables pour certains animaux, tels les tritons et les orvets. Quant aux
écureuils, la disparition d’un arbre peut couper leur passage aérien, et les obliger à se
déplacer au sol où les attendent les voitures,
les chiens et les chats...
6. Eclairage
L
5. Biocides
(extrait de la Charte des Jardins)
4. Les passages à hérissons & Cie
Fiches «Nature en ville», en annexe
• Amélioration des déplacements de la petite faune
en zone urbaine et péri-urbaine
Corridors biologiques et passages à faune
www.grand-geneve.org > Concrètement > Réalisations > Nature & paysage
111
Nature en ville
ELEMENTS
TECHNIQUES
ELEMENTS GENERAUX
Structure et contenu des fiches
Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés
i
Information générale, contexte
Lien vers d’autres fiches
Photographies, schémas ou coupes
Sélection de références bibliographiques
But
Hérissons / Mammifères
Amphibiens
Reptiles
Contraintes
Description générale des travaux
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
112
Nature en ville
Amélioration des déplacements de la petite faune
en zone urbaine et périurbaine
Pour accomplir leur cycle de vie complet, les espèces animales sauvages ont besoin
de se déplacer entre différents habitats. En effet, les sites de nourrissage, de repos ou
de reproduction sont rarement les mêmes et imposent des déplacements parfois
importants. L’urbanisation et la fragmentation croissante du territoire perturbent ainsi
de manière toujours plus importante leur cycle de vie.
Depuis quelques années, cette problématique est mieux prise en compte dans
l’aménagement du territoire. Les principaux corridors de déplacement utilisés par la
faune sont identifiés (cordons boisés, haies, cours d’eau, etc.) et des projets visant à
les maintenir et à les renforcer sont élaborés.
ELEMENTS GENERAUX
Jusqu’à présent, la majorité de ces projets se sont concentrés sur les possibilités de
déplacement en faveur de la grande et moyenne faune, à l’extérieur des secteurs
urbanisés.
Cette fiche a pour objectif d’aborder la problématique des déplacements de la petite
faune en zone urbaine. En effet, bon nombre d’espèces sont capables de vivre et de
se développer au sein des milieux semi-naturels présents dans ces secteurs. La
plupart de ces espèces ne nécessitent pas de grands espaces pour accomplir leur
cycle de vie. Elles doivent toutefois pouvoir se déplacer sur quelques hectares. Par
exemple, le hérisson a besoin d’un espace vital d’au moins 4 hectares en zone
urbaine.
i
D. Baertschi
ECOTEC
Afin d’accomplir son cycle vital complet, le hérisson a besoin d’une surface relativement
conséquente (image de droite). Cette surface nécessite des possibilités de déplacement
importante sen particulier au niveau des secteurs urbanisés.
Les murs, palissades ou grillages délimitant les parcelles et habitations représentent
de ce fait des obstacles pouvant s’avérer insurmontables pour certaines d’entre-elles.
Cette fiche présentent donc des préconisations et méthodes permettant de maintenir
et/ou de rétablir les possibilités de déplacement en faveur de la petite faune en zone
urbanisée.
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2013
113
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
-2-
ELEMENTS GENERAUX
STRUCTURE DE LA FICHE
• Objectifs et espèces visées
p. 3
• Les types de déplacement de la faune
p. 4
• Délimitations naturelles – Haies
p. 5
• Délimitations artificielles – Murs, clôtures, etc.
p. 6
• Eviter les pièges à petite faune – Bordures , regards, etc.
p. 8
Délimitations fréquemment rencontrées en zone urbaine et périurbaine et
limitant fortement les déplacements de la petite faune.
Fiches en relation avec « Déplacements de la petite faune en zone urbaine et
périurbaine » :
• « Les petits plus pour la nature en ville »
• « Mare et petits étangs urbains »
• « Murs de pierres »
• « Haie d’essences indigènes»
• NOBLET, J.-F. La nature sous son toit. Paris : Delachaux et Niestlé,
2006.
• LPO. Le bulletin trimestriel des propriétaires de Refuges. Les dangers du jardin
pour la petite faune sauvage. LPO, 2011.
• Groupe d’étude Faune/Trafics. Interactions entre les réseaux de la faune et des
voies de circulation. Berne : Département fédéral de l’environnement, des
transports, de l’énergie et de la communication / Office fédéral des routes, 2000.
• KARCH. Amphibiens dans les systèmes d’évacuation des eaux. Aarau, Baden :
Département des travaux publics du canton d’Argovie, 1996.
• HINTERMANN & WEBER AG. Schutz der kleinen Säugetiere. Ein Arbeitshilfe.
Aargau : Kanton Aargau, 2011.
114
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
OBJECTIF ET ESPÈCES
-3-
VISÉES
Permettre le déplacement de la petite faune en milieu urbain et limiter les causes
de mortalité.
ELEMENTS TECHNIQUES
Micromammifères :
- hérisson commun (Erinaceus europaeus) ;
- musaraignes (Sorex sp.) ;
- campagnols (Microtus sp.) ;
- mulots (Apodemus sp.), etc.
P. Kohler
Hérisson commun
H. Hillewaert
Mulot sylvestre
Amphibiens :
- grenouille rousse (Rana temporaria) ;
- crapaud commun (Bufo bufo) ;
- triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), etc.
V. Jaggi
Crapaud commun
J. Aihartza
Triton alpestre
Reptiles :
- lézard des murailles (Podarcis muralis) ;
D. Baertschi
Lézard des murailles
115
- orvet fragile (Anguis fragilis), etc.
D. Baertschi
Orvet fragile
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
-4-
LES TYPES DE DÉPLACEMENT DE LA FAUNE
Les groupes d’espèces visés se déplacent sur des distances variables en fonction
de différents facteurs tels que la recherche de nourriture, la recherche d’un gîte, la
reproduction, etc. Ces déplacements peuvent classifiés selon 6 types.
Type 1 – Déplacements vitaux : déplacements journaliers effectués
principalement pour la recherche de nourriture. Organisés selon un réseau de
pistes vers des zones favorables.
Type 2 – Déplacements territoriaux : déplacements périodiques et/ou
saisonniers. Ils ont notamment pour but la défense d’un territoire et la reproduction
(par ex. : la migration des amphibiens).
ELEMENTS TECHNIQUES
Type 3 – Déplacements sociaux : déplacements périodiques mais variables
selon l’âge de l’animal. Ces déplacements visent aux contacts sociaux
intergroupes au sein d’une population.
Type 4 – Déplacements de dispersion : déplacements saisonniers et non
organisés. Il s’agit d’un déplacement aléatoire d’animaux subadultes visant à la
colonisation de nouveaux milieux favorables.
Type 5 – Déplacements de replis : déplacements occasionnels sur de courtes
distances vers des zones refuges .
Type 6 – Déplacements d’émigration : déplacements occasionnels à
moyenne/longue distance vers des milieux favorables. Ce type de déplacement
fait suite à des perturbations durables.
D. Baertschi
Le triton alpestre peut être amené à émigrer vers un nouveau site de reproduction suite
à l’asséchement d’un plan d’eau. Il s’agira d’un déplacement d’émigration (type 6).
Importance des déplacements pour les groupes d’espèces visés
Batraciens et reptiles
Micromammifères
(musaraignes, mulots, etc.)
0.1 à 0.5 ha
0.1 à 0.5 ha
Déplacement sociaux
sur un territoire connu
(type 2, 3, 5)
1 à 5 km
100 m
Déplacements de
dispersion vers des
zones non connues
(type 4, 6)
5 à 10 km
Domaine vital
(type 1)
0.5 à 1 km
116
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
DÉLIMITATIONS
NATURELLES
-5-
- HAIES
Description
Les haies constituées d’espèces indigènes sont la méthode la plus adéquate afin de
délimiter les parcelles en zone urbanisée. En effet, ces dernières permettent les
déplacements de la faune de manière aisée, offrent des gîtes, des zones de refuges
ainsi que des sites de nourrissages.
Caractéristiques
La haie sera de préférence constituée d’arbustes indigènes de plusieurs espèces
différentes dont un tiers d’arbustes épineux. Elles bénéficieront ainsi à une multitude
de petits animaux tels que les oiseaux, les papillons et bien d’autres.
ELEMENTS TECHNIQUES
Idéalement, la haie ne devrait être pas combinée à une clôture, palissade ou mur afin
de permettre le maximum de perméabilité. Cependant, si tel ne pouvait pas être le
cas, une attention particulière sera portée pour que la clôture ou palissade soit
conçue de manière à permettre les déplacements de la faune (voir page 6).
Afin d’augmenter encore la valeur écologique de la haie, des petites structures
comme des tas de bois, de foins ou de pierres peuvent être aménagées en bordure.
Ces aménagements permettront d’offrir de nouveaux gîtes pour la faune.
A favoriser
ECOTEC
ECOTEC
Les haies constituées d’essences indigènes attirent une faune nombreuse et
diversifiée. Elles représentent également de véritables corridors de déplacement.
A éviter
ECOTEC
ECOTEC
Les haies constituées d’essences exogènes ne possèdent qu’un intérêt très faible
pour la faune. De plus, le laurier-cerise (Prunus laurocerasus, image de gauche) fait
partie des espèces considérées comme envahissantes en Suisse.
117
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
-6-
DÉLIMITATIONS ARTIFICIELLES – MURS, CLÔTURES
Description
La majorité des délimitations entre parcelles sont de nature artificielles. Il s’agit de
murs, clôtures ou palissades qui sont souvent couplées à une haie. Ces
délimitations constituent des obstacles infranchissables pour la faune.
Caractéristiques
Afin de limiter ces obstacles infranchissables pour la faune, des mesures
préventives peuvent tout d’abord être entreprises :
• ménager un passage de 15 à 20 cm sous la délimitation (telles que clôtures,
murs, palissades) ;
• opter pour des délimitations permettant le passage de la faune (mailles ou
espaces suffisamment grands : 15 x 15 cm).
Dans le cas de délimitations déjà existantes, des ouvertures ponctuelles peuvent
être créées au pied de celles-ci:
ELEMENTS TECHNIQUES
• créer des ouvertures d’environ 20 x 20 cm tous les 10 à 15 m.
Les murs et palissades délimitant les jardins sont parfois hauts et lisses. Afin de
faciliter le passage des animaux grimpeurs (loirs, écureuils, etc.) il est conseillé de
planter au pied du mur des plantes grimpantes ou arbustives. Il est également
recommandé de favoriser les continuités arborées (entre les couronnes des
arbres). Enfin, l’usage de fil barbelé pour les clôtures est déconseillé en raison du
risque de blessure envers les oiseaux et les chauves-souris.
A favoriser
ECOTEC
Exemples de clôtures permettant le libre passage de la petite faune. Ces méthodes
(espace ou trous au pied) peuvent également être appliquées aux murs et palissades.
Cas d’un mur recouvert de lierre
ECOTEC
La plantation de végétation grimpante au
pied d’une délimitation (mur/palissade où
la création d’un passage n’est pas
possible) permet aux animaux grimpeurs
de la franchir. Ainsi, la délimitation
constituera également un corridor de
déplacement favorable au reste de la
petite faune.
ECOTEC
118
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
-7-
DÉLIMITATIONS ARTIFICIELLES – MURS, CLÔTURES
A éviter
ECOTEC
Exemples de délimitations ne permettant pas les déplacement de la petite faune.
EVITER LES PIÈGES À PETITE FAUNE – BORDURES, REGARDS, ETC.
ELEMENTS TECHNIQUES
Description
En plus des délimitations entre parcelles et propriétés, les zones urbaines recèlent
de nombreux pièges envers la petite faune. Ceux-ci sont de multiples natures tels
que bordures de route, grilles d’égouts, piscines et autres.
Caractéristiques
Les bordures (routes, trottoirs, propriétés, etc.) représentent pour certaines espèces
comme les amphibiens des barrières insurmontables. Pour faire face à cette
problématique, des petites rampes peuvent être créées ponctuellement pour
permettre le passage des espèces.
De même les grilles d’égouts, les piscines, les étangs aux berges abruptes ou
encore les fosses et regards représentent des pièges souvent fatals aux espèces.
Solutions préconisées
Grilles d’égouts
• fentes d’une largeur maximale de 2 cm ;
• grille placée à minimum 10 cm d’une bordure, d’un mur ou autres points durs
infranchissables ;
• pose d’une rampe de sortie :
- matériaux à surface rugueuse (bois, plaque de métal rugueuse, plastique
annelé, etc.) ;
- inclinaison maximale de 60°;
- largeur de 15-20 cm (idéalement avec petites bordures).
Bordures (routes, trottoirs, propriétés, etc.) :
• utilisation ou pose de bordures inclinées.
Piscines, fosses, regards, étangs, etc. :
• pose d’une rampe de sortie : idem que pour les grilles d’égouts.
119
Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine
-8-
EVITER LES PIÈGES À PETITE FAUNE – BORDURES, REGARDS, ETC.
A favoriser
ECOTEC
Les bordures inclinées permettent à la
petite faune de se déplacer facilement
en milieu urbanisé.
ELEMENTS TECHNIQUES
Les grilles d’égouts devraient avoir des
fentes inférieurs à 2 cm et être éloignées
d’au moins 10 cm par rapport à un point
dur afin de permettre le passage (flèche
rouge) de la faune et d’éviter les chutes.
ECOTEC
Des petites rampes peuvent être mises en place dans les fosses, collecteurs,
piscines et autres, afin de permettre le sauvetage de petits animaux ayant chutés.
A éviter
ECOTEC
F. PRATI
Ces aménagements représentent des barrières (bordure – photo de gauche)
et des pièges mortels (grilles et trous - photo de droite) pour la petite faune.
120
3. Abris
(extrait de la Charte des Jardins)
L
6. Eclairage
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
• Si je dois planter ou changer des rosiers, je
choisis des variétés résistantes aux maladies.
10. Piscine
• Pour éviter d’intoxiquer la petite faune, et notamment les hérissons prédateurs de limaces, je
renonce aux granulés anti-limaces au méthaldéyde. Je leur prèfère ceux à l’orthophosphate de
fer, voire mieux : je chasse les limaces à la main,
au petit matin ou en soirée.
9. Chat
• Je respecte la loi en renonçant à utiliser des
herbicides sur les allées et les bords de chemins.
Si nécessaire, je leur préfère le désherbage thermique.
8. Déchets
• Pour ma santé et pour préserver les eaux et la
biodiversité, je m’engage à utiliser le moins possible de biocides (pesticides). Si besoin, je choisis des biocides d’origine naturelle.
7. Exotiques
Les granulés anti-limaces au méthaldéhyde
sont aussi à bannir, car ils sont toxiques pour la
petite faune, les animaux domestiques et les enfants qui en avaleraient. Il faut leur préférer des
granulés moins problématiques à l’orthophosphate de fer. Cependant, la technique la plus efficace consiste à chasser les limaces à la tombée
de la nuit ou au petit matin, lorsqu’elles sont hors
de leur cachette. Même si cela peut paraître très
cruel, un rapide coup de ciseaux derrière la tête
(dans le cerveau) les élimine avec bien moins de
souffrances qu’un empoisonnement chimique.
5. Biocides
Depuis 2001, le désherbage par herbicide des
allées, des chemins, des parkings et de leurs
bordures est interdit par la loi chez les particuliers, car le risque de contamination des cours
d’eau en cas de pluie est très important.
4. Passages
’ utilisation irraisonnée de biocides de synthèse pose un problème grandissant non seulement pour la vie des jardins, mais aussi pour la
santé humaine. Le nom «biocide» englobe toutes
les substances chimiques conçues pour tuer des
êtres vivants particuliers : herbicides (désherbant,
antimousse), insecticides, fon­
gicides (contre
les champignons et les moisissures), acaricides
(contres les acariens et les araignées). Les biocides utilisés par l’agriculture et les particuliers
contaminent les nappes phréatiques et les cours
d’eau. Pulvérisés dans le jardin, on les retrouve à
l’intérieur de la maison, ramenés par les chaussures, ainsi que par les chiens et les chats.
Outre l’entretien du gazon, les biocides sont
utilisés sur les rosiers pour les protéger des moisissures, des acariens et des pucerons. Or, ils
tuent aussi les coccinelles qui pourraient s’attaquer aux pucerons : en traitant préventivement,
on empêche toute régulation naturelle de s’installer. Il faut donc apprendre à patienter pour
voir si un traitement est vraiment nécessaire. Et
préférer, en cas de besoin, des produits d’origine
naturelle. L’idéal est de choisir des rosiers qui résistent bien aux maladies.
2. Haie
Enjeux pour la commune :
diminution, voire abandon des
herbicides et des pesticides.
1. Tonte
5. Les biocides et les granulés anti-limaces
5. Les biocides et les granulés anti-limaces
Fiches «Nature en ville», en annexe
• Jardin potager urbain
Documents utiles
«Attention Danger !», prospectus des services cantonaux compétents dans
le domaine des produits chimiques, de l’OFSP, de l’OFEV, et du SECO sur
les nouveaux pictogrammes de danger.
«Laissez parler les fleurs !» Prospectus de l’OFEV et de Pusch concernant
l’interdiction d’épandre des herbicides sur les surfaces en dur.
Législation
Les produits chimiques du jardin peuvent représenter un danger important
pour la santé humaine et pour l’environnement. Leur utilisation est régie par
la loi (principe de précaution et de causalité) :
Loi fédérale sur la protection de l’environnement (LPE), 814.01, Art 1 et 2.
... et par plusieurs ordonnances fédérales (mesures de sécurité, permis d’utilisation, devoir de diligence, etc.) :
• Ordonnance sur les produits chimiques (OChim), 813.11, Art. 71.
• Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques
(ORRChim), 814.81, Art. 7.
• Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques
(ORRChim), 814.81, Annexe 2.5.
• Ordonnance sur les produits phytosanitaires (OPPh), 916.161, Art. 45.
La LPE, l’OChim, l’ORRChim, et l’OPPh sont disponibles sur le site de la
Confédération suisse.
www.admin.ch > Droit fédéral
121
.
122
Nature en ville
Jardin potager d’espèces indigènes
Un jardin potager est un espace de partage où tous les sens sont en éveil. Semer,
planter, cultiver, sentir, récolter, déguster, rencontrer sont autant de verbes qui
définissent les plaisirs du jardinier.
i
En plus de l’aspect social et convivial du potager, celui-ci peut se métamorphoser en
un véritable « jardin écologique », offrant fruits et légumes tout en respectant
l’environnement et en favorisant la biodiversité. Ce changement de pratiques ne
demande pas plus d’investissement que pour un potager ordinaire.
En effet, quelques gestes simples suffisent pour parvenir à un jardin potager plus
proche de la nature. C’est dans ce sens que cette fiche présente quelques principes
généraux pour accompagner les personnes désireuses d’entreprendre cette
démarche.
ELEMENTS GENERAUX
Fiches en relation avec « Jardin potager d’espèces indigènes» :
• « Les petits plus pour la nature en ville »
• « Nichoirs à oiseaux »
• « Haie d’espèces indigènes »
• « Nichoirs à chiroptères »
ECOTEC
Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012
123
Jardin potager d’espèces indigènes
-2-
Guides et fiches pratiques
Cultures maraîchères en production biologique, Brochures thématiques, 1997 –
2000. SRVA.
La bible du potager bio, 2010. F Chevalier et al., éd. ESI.
Le guide du jardin bio, 2009. Thorez J.-P. & Lapouge-Déjean B., éd. Terre vivante.
Le jardin des possibles. Guide méthodologique pour accompagner les projets de
jardins partagés éducatifs et écologiques, 2003. Réseau Ecole et Nature & Jardin
dans tous ses états (JTSE) (www.jardins-partages.org).
Un jardin sans pesticides, les six règles de bases, 2007. Association Natagora
(www.natagora.be).
Sites internet
www.potagersurbains.ch
ELEMENTS GENERAUX
www.jardins-partages.org
Un sol détrempé ne convient pas pour l’installation d’un potager.
Tous les sols ou presque peuvent accueillir un jardin potager. Cependant, il est
parfois utile de l’améliorer en y apportant soit du sable (sol trop lourd, très humide)
soit de la terre argileuse (sol sableux, très drainant).
Une parcelle située entre lumière et mi-ombre est idéale pour un potager.
Selon les espèces et les variétés, les exigences en lumière sont différentes. Il est
donc important de les placer en prenant en compte l’exposition.
Au sein du milieu urbain, un potager est un paysage singulier qui amène une diversité
de couleur et de formes, un spectacle pour les yeux ; l’esthétique d’un jardin potager
évolue au fil des saisons.
124
Jardin potager d’espèces indigènes
-3-
 Privilégier les espèces indigènes, ainsi que les variétés locales, voire
anciennes, et ainsi participer à la conservation de la diversité des plantes
cultivées.
 Favoriser la petite faune par l’entretien écologique d’un jardin potager et
par l’installation d’aménagements annexes.
 Respecter l’environnement en évitant de polluer les ressources naturelles
(sol et eau).
 Rencontrer et partager autour du jardin potager.
• Utiliser des végétaux indigènes et locaux.
• Utiliser au mieux des espaces parfois restreints
• Ne pas utiliser de traitements phytosanitaires chimiques (pesticides).
ELEMENTS TECHNIQUES
Comment choisir les plantes?
Le choix des végétaux est un élément décisif quant à la réussite d’un jardin potager.
Dans le but, d’une part de récolter des fruits et légumes sains et variés, et d’autre part
de respecter l’environnement, il est primordial de choisir des végétaux diversifiés et
indigènes. En effet, ceux-ci sont adaptés aux conditions locales, et par là même,
permettent de réduire l’utilisation d’intrants (par.: produits phytosanitaires, engrais,
eau).
Dans ce sens, il est également essentiel de choisir les plantes selon leur
emplacement. Les végétaux n’ont pas tous les mêmes besoins; il est donc préférable
d’opter pour des plantes adaptées au type de sol et à l’exposition de la parcelle.
Pour aller un peu plus loin, il peut être intéressant de cultiver des variétés anciennes
qui garantissent une grande diversité, tant esthétique que gustative. Ces plantes,
souvent plus rustiques, sont adaptées à notre terroir et résistent souvent mieux aux
différentes attaques extérieures (ex.: maladies, parasites). De plus, l’utilisation de
variétés rares et menacées contribue à conserver le patrimoine génétique et culturel
des plantes comestibles. En outre, les semences issues de ces végétaux pourront
être ressemées d’année en année (ce qui n’est pas forcément le cas avec des
semences issues des grands commerces) .
En Suisse, diverses structures sont actives dans ce domaine. Tous les
renseignements utiles pour l’achat de semences et de plantons, peuvent être obtenus
auprès des fournisseurs suivants (liste non-exhaustive) :
www.kokopelli-suisse.com
www.prospecierara.ch (à Genève, par exemple: www.artichauts.ch)
www.sativa-rheinau.ch
www.zolliger-samen.ch
Aux abords et dans un jardin potager, il est également important de favoriser les
plantes à fleurs et les arbustes indigènes. Ils sont, en premier lieu un plaisir pour les
yeux, mais également pour la faune. En effet, les plantes mellifères locales offrent le
nectar et le pollen indispensables aux abeilles, papillons et autres insectes; les
arbustes à baies ou fruits sont sources de nourriture, notamment pour les oiseaux.
125
Jardin potager d’espèces indigènes
-4-
Quelques exemples de variétés anciennes, disponibles auprès
de ProSpecieRara (liste non exhaustive)
 Artichaut « Violet de Plainpalais » (Cynara scolymus)
 Bette « Verte lisse de Genève » (Beta vulgaris subsp. cicla var. flavescens)
 Cardon « épineux argenté de Plainpalais » (Cynara cardunculus)
 Carotte « de Guérande » (Daucus carota)
 Cassis « Noir de Bourgogne » (Ribes nigrum)
 Chou de Milan « à pied court de Plainpalais » (Brassica oleracea var. sabauda)
 Chou de Bruxelles « Perfection de Genève » (Brassica oleracea var.gemmifera)
 Fraise musquée « Capron royal » (Fragaria moschata)
ELEMENTS TECHNIQUES
 Fraise des bois « Blanche de quatre-saisons » (Fragaria vesca)
 Haricot nain « Marché de Genève » (Phaseolus vulgaris var. nanus)
 Haricot nain « Marché des trois Chênes » (Phaseolus vulgaris var. nanus)
 Laitue à tondre « Mesclum Côte d’Azur » (Lactuca sativa var. crispa)
 Laitue pommée « Blonde du Cazard » (Lactuca sativa var. capitata)
 Mâche « d’Estampes » (Valerianella locusta)
 Oignon « Rouge de Genève » (Allium cepa Cepa Grp.)
 Persil tubéreux « mi-long de Genève »(Petroselinum crispum var. tuberosum)
 Tomate « Ficarazzi »(Lycopersicon esculentum)
 Tomate « Merveille des marchés » (Lycopersicon esculentum)
© ProSpecieRara
Le bette « Verte lisse de
Genève
© ProSpecieRara
Le haricot nain « Marché
des trois Chênes »
© ProSpecieRara
La fraise musquée
« Capron royal »
© ProSpecieRara
Le cardon « épineux
argenté de Plainpalais »
© ProSpecieRara
Le chou de Milan « à pied
court de Plainpalais »
© ProSpecieRara
L’oignon « Rouge de
Genève »
126
Jardin potager d’espèces indigènes
-5-
Comment protéger les plantes?
Pour permettre aux plantes cultivées de croître et de s’épanouir, il est essentiel de
préserver et de renforcer leur santé par des mesures préventives ce qui permet de
limiter au minimum la lutte directe face aux différentes agressions extérieures
(maladies, parasites, ravageurs ou adventices problématiques).
Voici quelques mesures préventives :
 Choisir des variétés tolérantes ou résistantes
Les différentes variétés d’une même espèce réagissent différemment aux
caractéristiques du sol, au climat et également aux maladies et ravageurs. De ce fait,
choisir des variétés adaptées aux conditions de culture et résistantes est un facteur
de réussite décisif.
ELEMENTS TECHNIQUES
 Appliquer la rotation des cultures
Une culture laisse des traces dans le sol (quantité d’éléments nutritifs, structure du
sol, éléments chimiques et toxines, attirance de certains parasites). La succession
des plantes, d’année en année, sur une même parcelle joue notamment un rôle
essentiel quant à la gestion des maladies et des ravageurs. Une règle de base est
d’alterner les familles sur une même parcelle ; il est par exemple possible d’alterner
les plantes racines (ex.: betteraves, carottes), les plantes à feuilles (ex.: salades,
choux) et les plantes à fleurs.
 Effectuer des apports d’éléments nutritifs et d’eau équilibrés
Pour obtenir des cultures saines, des apports de fertilisants adéquats sont
indispensables. En effet, un manque ou un excès d’éléments nutritifs diminue la
résistance des plantes face aux parasites et aux maladies. Il en est de même pour les
apports en eau.
Travailler et couvrir le sol
Afin de conserver un sol en bon état, il est important de réaliser le travail du sol
lorsque celui-ci n’est ni trop humide (risque de compacter la terre), ni trop sec
(difficulté pour retourner le sol). La préparation du lit de semences avec une structure
fine facilite le semis et la lutte mécanique contre les adventices.
Pour empêcher l’implantation des plantes indésirables différents moyens sont à
disposition : couverture du sol avec du paillage, mise en place d’un sous-semis ou de
cultures associées.
 Favoriser les auxiliaires
Afin de maintenir les populations de ravageurs à un taux supportable pour les plantes
cultivées, il est important de favoriser de manière durable leurs prédateurs naturels.
Certains insectes, acariens et oiseaux se nourrissent ou parasitent les organismes
nuisibles. Ces auxiliaires sont d’autant plus présents que le jardin est diversifié. Pour
les maintenir dans le jardin, il peut être également intéressant de mettre en place des
cultures pluriannuelles qui sont soumises à moins de perturbations (ex.: prairie).
Neutraliser les sources de contamination
Pour éviter de transmettre les bactéries, virus et champignons, il est important
d’éliminer les débris végétaux contaminés (ne pas les jeter sur le compost).
127
Jardin potager d’espèces indigènes
-6-
Exemple d'un potager urbain
Au printemps 2011, le jardin potager les Délices du Parc a vu le jour sur la
commune du Grand-Saconnex.
Premier potager urbain dans le canton de Genève, ce projet a été réalisé
conjointement par l’association Equiterre et le service des parcs de la commune.
ELEMENTS TECHNIQUES
Les principes du potager urbain sont :
• accessibilité à tous;
• participation des habitants;
• convivialités des aménagements;
• jardinage écologique;
• utilisation de matériaux écologiques;
• pratique du compostage;
• conservation et protection de la biodiversité;
• récupération de l’eau;
• organisation d’événements dans le jardin.
ECOTEC
D’une part grâce à la démarche participative mise en place par Equiterre et d’autre
part grâce aux conseils et au soutien technique du service des parcs, le projet des
Délices du Parc est un succès.
Si ces mesures préventives ne sont pas suffisantes, différentes mesures de lutte
directe, respectant l’environnement, sont possibles. En voici quelques-unes:
 Appliquer des produits phytosanitaires respectueux de l’environnement
Les produits phytosanitaires chimiques (ex.: insecticides, herbicides, fongicides) ne
doivent pas être utilisés car ils sensibilisent le jardin aux futurs attaques en détruisant
une grande partie de la biodiversité. De plus, de nombreux composés chimiques
utilisés dans ces produits ne se dégradent que très lentement et polluent ainsi les
sols et les nappes phréatiques.
Si dans certains cas l’utilisation de produits phytosanitaires s’avère nécessaire, il
vaut mieux privilégier des produits à base de composés naturels. Pour cela, il est
possible de réaliser soi-même certains produits de traitement (ex.: décoction d’ortie,
de consoude ou de prêle, savon noir dilué à 2 %) ou d’acheter en commerce des
produits labellisés (cf.: Les labels, page 7). Même pour ces produits, il est important
de suivre les recommandations des fabricants et de ne pas appliquer des quantités
de produits excessives.
128
Jardin potager d’espèces indigènes
-7-
Lutter mécaniquement contre les plantes « indésirables »
Malgré une bonne gestion des rotations, un travail du sol adéquat et des apports en
éléments nutritifs équilibrés, des plantes dont la présence n'est pas désirée se
développent spontanément dans tous les cultures des jardins (plantes adventices).
Pour atténuer leur nombre et donc leur impact sur les cultures, il est souvent
nécessaire de les éliminer. Pour cela, il est important de réaliser régulièrement des
travaux superficiels du sol (binage et sarclage) et d’effectuer un désherbage manuel
ou un désherbage à l’aide de la chaleur (eau bouillante ou désherbeur thermique).
De manière générale, le désherbage est plus efficace lorsque les adventices sont
jeunes et quand le sol est bien ressuyé et léger.
Les labels
ELEMENTS TECHNIQUES
Pour garantir qu’un produit respecte des critères écologiques il doit être labellisé.
Voici quelques exemples de labels utilisés pour les produits phytosanitaires, les
engrais ou encore le terreau (liste non exhaustive).
• Bio Suisse (INTRANTS) garantit que les produits sont sans
additifs
chimiques
synthétiques
et
sans
organismes
génétiquement modifiés. → www.bio-suisse.ch
• Oecoplan propose des produits naturels (100% bio) pour le
jardin distribués par les grands supermarchés Coop et les Coop
Brico + Loisirs.
• Migros Bio Garden est un label homologué par l’Institut de
recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Pour l’instant,
terreaux et engrais sont proposés (bientôt aussi produits
phytosanitaires).
• Ecocert (INTRANTS), label français pour les produits
phytosanitaires et engrais utilisables en agriculture biologique.
• Ecolabel européen est le seul label écologique officiel européen
utilisable dans tous les pays membres de l'Union Européenne.
129
Jardin potager d’espèces indigènes
-8-
Comment entretenir la fertilité du sol?
Dans un potager, le sol et les plantes sont indissociables. Le sol n’est pas un support;
c’est un écosystème à part entière avec une faune spécifique indispensable pour son
bon fonctionnement (ex.: vers de terre). Les caractéristiques du sol - structure, texture
et fertilité – jouent un rôle primordial pour la santé d’un jardin.
Pour entretenir ou améliorer la fertilité d’un sol plusieurs actions peuvent être
entreprises.
Tout d’abord, l’utilisation de compost fournit les éléments nutritifs indispensables aux
plantes. Un compost équilibré, qui contient matière organique et organismes utiles
(ex.: ver de terre, insectes, bactéries et champignons), améliore également la
structure du sol.
ELEMENTS TECHNIQUES
Il est possible de produire soi-même du compost (cf.: Trucs et astuces pour réaliser
un bon compost). Sinon, dans le canton de Genève le site de Châtillon en distribue
gratuitement pour les particuliers.
En complément du compost, la mise en place d’engrais verts offre de nombreux
avantages. Ces cultures intercalaires (entre deux autres cultures), souvent semées à
l’automne, sont composées de légumineuses, de crucifères, ainsi que de graminées.
Une fois leur croissance terminée, ces plantes sont broyées et enfouies dans la terre.
Cette technique permet d’enrichir le sol, mais également de réduire la perte des
éléments nutritifs par lessivage. En outre, grâce à une couverture du sol continue,
l’utilisation d’engrais verts atténue l’érosion de la parcelle et diminue l’installation
d’adventices.
Lorsqu’il est nécessaire d’effectuer d’autres apports de fertilisants, différents engrais
labellisés sont disponibles sur le marché (cf.: Les labels, page 7). Il est important de
suivre les recommandations des fabricants et de ne pas dépasser les doses
conseillées. En effet, le surplus d’éléments nutritifs n’est pas utile à la plante et risque
notamment d’enrichir excessivement le sol et de polluer les eaux.
Trucs et astuces pour réaliser un bon compost
 Equilibrer matériaux carbonés (branches, paille, sciures,
feuilles mortes) et matériaux azotés (déchets de tonte, reste
de nourriture, fumier). Pour un compost sain, il faut environ
30 fois plus de matériaux carbonés que de matériaux
azotés.
 Retourner le compost tous les 15 jours. Cela permet
d’activer la faune responsable de la décomposition des
matériaux organiques et accélère la formation du compost.
ECOTEC
Compost commun dans
un potager urbain.
Ajouter des auxiliaires, comme les vers de terre, pour faciliter le démarrage du
compostage.
 Utiliser le compost avant ou pendant la période de croissance des végétaux. Le
printemps et l’automne sont les meilleures saisons.
 Déposer l’équivalent d’une brouette de compost (environ 0,1 m3) pour 6 m2 pour
un sol pauvre, moitié moins pour un sol relativement riche. La quantité dépend
également du type de culture.
130
2. Haie
Enjeux pour la commune : choix et
disposition des éclairages publics ;
gestion des horaires d’illumination.
1. Tonte
6. L’éclairage du jardin
3. Abris
4. Passages
5. Biocides
L
10. Piscine
• Je choisis des lampes qui renvoient la lumière
vers le bas, plutôt que des modèles qui éclairent
le ciel tous azimuts.
9. Chat
• Pour préserver la vie nocturne et le repos de
tous, je m’engage à éteindre l’éclairage du jardin
lorsqu’il est inutile (après 22 h).
8. Déchets
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
7. Exotiques
’éclairage nocturne des villes et des zones villas n’a cessé de se développer aux cours des
dernières années, au point de désorienter les oiseaux migrateurs qui voyagent la nuit. Il perturbe
aussi la vie nocturne et le rythme biologique des
animaux qui survivent dans les jardins – à commencer par les vers luisants. Les lampes attirent
irrésistiblement certains insectes nocturnes, des
papillons notamment, et provoquent leur mort
par épuisement. Et enfin, la clarté artificielle augmente la vulnérabilité des oiseaux qui dorment et
des petits animaux qui s’activent la nuit : ils sont
plus faciles à repérer par les chats...
6. Eclairage
(extrait de la Charte des Jardins)
6. L’éclairage du jardin
L’éclairage public est en pleine mutation
Le choix d’un éclairage public est une pesée d’intérêt entre le confort visuel
des citoyens, la sécurité pour les personnes et le trafic, les économies
d’électricité, et la préservation de la biodiversité.
Même si des recherches sont encore nécessaires, on sait aujourd’hui que
l’excès d’éclairage – la pollution lumineuse – perturbe non seulement le
sommeil des êtres humains et la vie des animaux, mais aussi le cycle biologique des plantes. Et on connaît les mesures favorables à la biodiversité :
éviter l’éclairage inutile, préférer les lampes qui illuminent vers le sol plutôt
que vers le ciel, diminuer l’éclairage aux heures creuses si la sécurité n’est
pas en jeu, et choisir des lampes dont la puissance et le spectre lumineux
interfèrent peu avec les êtres vivants. Par exemple, la lumière monochrome
jaune d’une ampoule à sodium haute pression attire beaucoup moins les
insectes nocturnes que la lumière blanche d’une ampoule halogène.
L’arrivée des lampes à LEDs révolutionne l’éclairage domestique et public,
permettant non seulement de diminuer le gaspillage d’électricité mais aussi
de réaliser des éclairages plus ciblés. Cependant, la facilité d’installation
des LEDs et leur prix qui ne cesse de baisser peuvent inciter à multiplier les
éclairages et à choisir des qualités de lumière qui nuisent à la biodiversité.
En effet, en plus du problème du spectre lumineux, la lumière des LEDs se
propage différemment de celle des ampoules classiques, ce qui pourrait
engendrer un nouveau genre de nuisances...
Alors que se déroule cette mutation technologique, la Confédération
demande aux communes d’accroître l’efficacité de l’éclairage public, en
interdisant – par étapes et jusqu’en 2017 – des ampoules et des dispositifs
inefficaces, selon les prescriptions du Règlement EG 245/2009 de l’Union
européenne.
Documents et liens utiles
«Recommandations pour la prévention des émissions lumineuses»
• A télécharger sur le site de l’Office fédéral de l’environnement.
www.bafu.admin.ch > Publications > Paysage
«Cahier technnique de recommandations – Éclairage extérieur»
• Document réalisé par la Frapna-Isère (France)
www.frapna-38.org > thématique > pollution lumineuse
«Effets de la lumière artificielle sur la diversité des espèces et l’être humain» • Rapport du Conseil fédéral, 29 novembre 2012
www.bafu.admin.ch > Thèmes > Lumière
Recommandations pour un éclairage public efficace sur le plan de l’énergie
www.topstreetlight.ch
131
2 pages extraites de la brochure
«Recommandations pour la prévention des émissions lumineuses»
Office fédéral de l’environnement
5N LAMPADAIRE SANS CAPUCHON DIFFUSE
LA LUMIÒRE DANS TOUTES LES DIRECTIONS DE
MANIÒRE INDIFFÏRENCIÏE
5N LAMPADAIRE MUNI DUN CAPUCHON
INSUFlSANT DIFFUSE DE LA LUMIÒRE
VERS LE CIEL
5N LAMPADAIRE MUNI DUN CAPUCHON
ADÏQUAT CANALISE LA LUMIÒRE VERS LA
SURFACE Ë ÏCLAIRER SANS DISPERSION INUTILE
132
2%#/--!.$!4)/.3 0/52 ,!
02²6%.4)/. $%3 ²-)33)/.3 ,5-).%53%3
!PERÎU DES RECOMMANDATIONS
/BJECTIF UTILISATION MESURÏE DE LA LUMIÒRE
,ÏCLAIRAGE EXTÏRIEUR DOIT GAGNER EN QUALITÏ EN TENANT
COMPTE DE MANIÒRE ÏQUIVALENTE DES BESOINS DE LHOMME
DU PAYSAGE ET DES ÏCOSYSTÒMES ,A PLANIlCATION LA FABRI
CATION ET LES HABITUDES EN MATIÒRE DÏCLAIRAGE EXTÏRIEUR
DOIVENT SINSPIRER DU PRINCIPE DUNE UTILISATION MESURÏE
DE LA LUMIÒRE
0RINCIPE LIMITATION Ë LA SOURCE
$UNE MANIÒRE GÏNÏRALE ON DEVRAIT SINTERROGER SUR LA
FONCTION ET LES CONSÏQUENCES INDÏSIRABLES POSSIBLES DE
TOUTE LAMPE EXTÏRIEURE lXE #ETTE ÏVALUATION DOIT FAIRE
PARTIE INTÏGRANTE DE LA PLANIlCATION ET ÐTRE CONlÏE Ë DES
SPÏCIALISTES
6ÏRIlER LES BESOINS
,ES LAMPES EXTÏRIEURES QUI NE SERVENT PAS OBJECTIVEMENT
Ë ACCROÔTRE LA SÏCURITÏ DOIVENT ÐTRE EXAMINÏES SOUS LAN
GLE DE LEUR NÏCESSITÏ ,ÏVALUATION TIENDRA COMPTE DES
BESOINS DE TOUS n Y COMPRIS DE CEUX DE LA NATURE DU
PAYSAGE ET DES PERSONNES GÐNÏES #ONCRÒTEMENT CELA
SIGNIlE
²VITER ET ENLEVER LES LAMPES SUPERmUES
)NTERDIRE ET LIMITER LES DISPOSITIFS DÏCLAIRAGE EXCESSIFS
TELS QUE PROJECTEURS ET ILLUMINATIONS DOBJETS
²VITER LES DISPOSITIFS DÏCLAIRAGE PLACÏS DIRECTEMENT
DANS LES ESPACES NATURELS
#ANALISER LA LUMIÒRE
,ES CORPS LUMINEUX DOIVENT ÐTRE MUNIS DUN DISPOSITIF
DOCCULTATION QUI NE PERMET Ë LA LUMIÒRE DE SE PROPAGER
QUE LË Oá ELLE SERT Ë ÏCLAIRER UNE SURFACE BIEN DÏlNIE 5N
CAPUCHON DOIT AU MOINS EMPÐCHER TOUTE DIFFUSION DE
LUMIÒRE VERS LE HAUT )L SERAIT SOUHAITABLE DOCCULTER ÏGA
133
LEMENT LES PARTIES LATÏRALES POUR EMPÐCHER LA DIFFUSION
DE LA LUMIÒRE DANS LES DIRECTIONS Oá ELLE POURRAIT GÐNER ET
QUIL SERAIT AINSI POSSIBLE DÏVITER PAR EXEMPLE
²MISSIONSVERSLESESPACESDEREPOSCHAMBRESËCOUCHER
²MISSIONS DANS LES ESPACES NATURELS PAR EXEMPLE LORS DE
LÏCLAIRAGE DE CHEMINS SITUÏS EN FORÐT Ë LEUR PROXIMITÏ
OU LE LONG DE RIVIÒRES ET DE PLANS DEAU
²MISSIONS ÏBLOUISSANTES QUI INCOMMODENT OU ENTRAVENT
LA SÏCURITÏ
$ÏBORDEMENTS DE LUMIÒRE INUTILES AUTOUR DOBJETS ILLU
MINÏS FAÎADES CHÉTEAUX PUBLICITÏS
/RIENTER CORRECTEMENT
0AR PRINCIPE LON ORIENTERA LA SOURCE LUMINEUSE DU (!54
VERS LE "!3 ,ES ÏCLAIRAGES DU "!3 VERS LE (!54 SONT Ë
ÏVITER ABSOLUMENT P EX LAMPES AU SOL OU TOUT TYPE
DILLUMINATION DOBJETS
3ÏLECTIONNER LINTENSITÏ ET LA QUALITÏ DE LA LUMIÒRE
,INTENSITÏ DE LÏCLAIRAGE SERA LIMITÏE AU NÏCESSAIRE 3I LES
LAMPES SONT SURDIMENSIONNÏES LEUR PUISSANCE DOIT ÐTRE
RÏDUITE ,ON ÏVITERA LA LUMIÒRE BLANCHE PARTIE SPECTRALE
DU BLEU ET LE RAYONNEMENT DU DOMAINE ULTRAVIOLET Ë
PROXIMITÏ DES ESPACES NATURELS
-ODULER LA DURÏE DÏCLAIRAGE
)L FAUT VISER UNE SYNCHRONISATION AVEC LA PÏRIODE DE REPOS
NOCTURNE ENTRE HEURES ET HEURES Ë LEXEMPLE DE
LA PROTECTION CONTRE LE BRUIT ,ES PUBLICITÏS ET AUTRES
ÏCLAIRAGES NON NÏCESSAIRES DURANT CETTE PÏRIODE DOIVENT
ÐTRE ÏTEINTS OU LEUR INTENSITÏ RÏDUITE AUTANT QUE POSSIBLE
-INUTERIES ET DÏTECTEURS DE MOUVEMENTS PERMETTENT
DADAPTER JUDICIEUSEMENT LA DURÏE DE LÏCLAIRAGE NOC
TURNE AUX BESOINS
Les principales sources lumineuses
pour l’éclairage extérieur
Tableau modifié, tiré du document
«Cahier technnique de recommandations • Éclairage extérieur»
Frapna-Isère, janvier 2013 www.frapna-38.org/pollution-lumineuse
134
2. Haie
Enjeux pour la commune : choix des essences pour les
plantations ; lutte contre les néophytes envahissants.
1. Tonte
7. Les plantes exotiques envahissantes
(extrait de la Charte des Jardins)
C
3. Abris
ertaines plantes originaires d’Asie ou d’Amérique sont en train d’envahir la nature en provoquant de véritables désastres écologiques, car
elles se reproduisent vite et éliminent toutes les
autres espèces là où elles se répandent. L’arbre
à papillons, la renouée du Japon et la grande balsamine, par exemple, déstabilisent les rives des
rivières qui s’érodent en cas de crue.
La plupart de ces envahissantes proviennent
des jardins ; elle se reproduisent très facilement
par graines ou en se régénérant à partir d’un
morceau de tige ou de racine. Il vaut donc mieux
éviter de les planter, et idéalement les arracher si
elles poussent déjà chez soi – et ne surtout pas
les mettre au compost, mais à l’incinération.
6. Eclairage
a
5. Biocides
• Pour ne pas favoriser l’expansion des plantes
exotiques envahissantes dans la nature, je renonce à planter dans mon jardin les espèces suivantes: Arbre à papillons (a), Grande balsamine
ou Impatiente glanduleuse (b), Grande berce du
caucase (c), Renouée du Japon (d), Solidage
géant et Solidage du Canada (e).
4. Passages
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
b
7. Exotiques
8. Déchets
d
10. Piscine
e
9. Chat
c
7. Les plantes exotiques envahissantes
Fiches d’infos et techniques de lutte, en annexe
• Liste des plantes exotiques envahissantes
• Ailante (Ailanthus altissima)
• Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia)
• Bident feuillu (Bidens frondosa)
• Buddleia, arbre à papillons (Buddleia davidii)
• Elodée de Nuttall, peste d’eau (Elodea nuttallii)
• Grande berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
• Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera)
• Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora)
• Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
• Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
• Séneçon du Cap (Senecio inaequidens)
• Solidage géant (Solidago gigantea)
• Sumac de Virginie, vinaigrier (Rhus typhina)
Législation et stratégie de lutte
www.ge.ch/nature > Flore > Néophytes
135
Liste noire et "Watch List" (liste d'observation)
Etablies par la Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages
http://www.cps-skew.ch/francais/liste_noire.htm
Définitions
Néophytes:
Plantes exotiques introduites depuis 1500 apr. J.-C. se reproduisant à l'état
sauvage.
Espèces envahissantes:
Espèces se répandant rapidement au détriment d'autres espèces
caractéristiques d'un milieu naturel.
Liste noire:
Liste des néophytes envahissantes de Suisse qui causent actuellement des
dommages au niveau de la diversité biologique, de la santé et/ou de
l'économie. La présence et l'expansion de ces espèces doivent être
empêchées.
"Watch List":
Liste des néophytes envahissantes de Suisse qui ont le potentiel de causer
des dommages, dont l'expansion doit être surveillée et si nécessaire
empêchée. Dans les pays voisins elles créent déjà des problèmes.
Ces listes sont actualisées périodiquement sur la base des renseignements obtenus et les cartes de
distribution du CRSF.
Explications concernant les tableaux
Répartition
xxx
Très fréquent
xx
Fréquent
x
Plutôt rare
Effets
D
Déstabilise les sols, accélère l'érosion
G
Nocif pour la santé humaine
L
Pose un problème sur des surfaces agricoles
V
Se répand au détriment d'espèces indigènes
Groupes écologiques (d'après E. Landolt 1991 et Moser et al. 2002)
Landolt E. 1991: Plantes vasculaires menacées en Suisse avec listes rouges nationale et régionales. OFEFP/OCFM, Berne.
/ Moser D. et al. 2002: Liste rouge des espèces menacées de Suisse: Fougères et plantes à fleurs. OFEFP/OCFM, Berne.
1
Plantes forestières
2
Plantes de montagne
3
Plantes pionnières de basse altitude
4
Plantes aquatiques
5
Plantes de marais
6
Plantes de prairie maigre (sèche ou à humidité temporaire)
7
Mauvaises herbes ou rudérales
8
Plantes de prairie grasse
Types de milieux (d'après Delarze et al. 1998)
Delarze R. et al. 1998. Guide des milieux naturels de Suisse, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne.
1
Eaux libres
2
Végétation des rivages et des lieux humides
3
Glaciers, rochers, éboulis, graviers
4
Pelouses, prairies
5
Lisières, mégaphorbiées, broussailles
6
Forêts
7
Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral)
8
Plantations, champs, cultures
9
Milieux construits
1
136
Nom scientifique
Nom français
Plateau
Alpes septentrionales
Alpes centrales
Alpes méridionales et
Tessin
Effets
Groupe écologique
Type de milieu
CPS/SKEW, avril 2007
Jura et Nord-est de la
Suisse
Liste noire
Ailanthus altissima
Ailante, Faux vernis du Japon
-
xx
x
x
xxx
V
3
7, 8
Ambrosia artemisiifolia
Ambroisie à feuilles d'armoise,
Ambroisie élevée
x
xx
x
x
xx
G, L
3
7, 8, 9
Artemisia verlotiorum
Armoise des frères Verlot
x
xx
x
x
xxx
L, V
7
7, 8
Buddleja davidii
Buddléa de David, Arbre aux
papillons
x
xx
xx
x
xxx
V
3
2, 7
Elodea canadensis
Elodea nuttallii
Peste d'eau
Elodée de Nuttall
xx
-
xx
x
x
-
-
xx
x
V
4
1
Heracleum mantegazzianum
Berce du Caucase, Berce de
Mantegazzi
xx
xx
x
x
x
G, V
7
2, 7
Impatiens glandulifera
Impatiente glanduleuse
xx
xxx
xx
x
xxx
V, D
7
2
Lonicera japonica
Chèvrefeuille du Japon
-
x
-
-
xx
V
1
5, 6
Polygonum polystachyum
Renouée de l'Himalaya
-
x
-
-
x
V, D
7
5, 7
Prunus laurocerasus
Laurier-cerise
x
xx
-
-
xx
V
1
6
Prunus serotina
Cerisier tardif
-
x
-
-
xx
V
1
5, 6
Reynoutria japonica = Fallopia
j. = Polygonum cuspidatum
Renouée du Japon
xx
xxx
xxx
x
xxx
V, D
7
2, 5, 7
Reynoutria sachalinensis
+ R. X bohemica
Renouée de Sakhaline +
Renouée de Bohême (hybride)
-
x
?
?
x
V, D
5, 7
2, 5, 7
Rhus typhina
Sumac, Vinaigrier
-
x
x
?
xx
V, G
3
5, 7
Robinia pseudoacacia
Robinier faux-acacia
x
xx
xx
x
xxx
V
1
4, 5, 6, 7
Rubus armeniacus
Ronce d'Arménie
xx
xxx
xxx
x
xx
V
3
5, 6, 7
Senecio inaequidens
Séneçon du Cap
-
xx
x
-
xx
V, L
3
7, 8, 9
Solidago canadensis s.l.
Solidage du Canada
x
xxx
xxx
x
xxx
L, V
(G)
3
4, 7
Solidago gigantea
= S. serotina
Solidage géant
xxx
xxx
xxx
x
xxx
V
5
2, 4, 7
Espèces de la Liste Noire avec une importance locale à régionale
Ludwigia grandiflora
Jussie à grandes fleurs
-
x GE
-
-
-
V
4
1, 2
Lysichiton americanus
Lysichite jaune, Faux Arum
-
x BE
-
-
-
V
5
2
Pueraria lobata
Puéraire hérissée, Kudzu
-
-
-
-
x
V
1, 7
5, 7
2
137
"Watch List" (Liste des espèces à surveiller)
Nom scientifique
Nom français
Jura et Nord-est de la Suisse
Plateau
Alpes septentrionales
Alpes centrales
Alpes méridionales et Tessin
Effets
Groupe écologique
Type de milieu
CPS/SKEW, mai 2008
Bunias orientalis
Bunias d'Orient
-
xx
x
xx
-
V, L
7
4, 7
Cornus sericea
Cornouiller soyeux
x
xx
x
?
x
V
1
2, 7, 8
Cyperus esculentus
Souchet comestible
-
x
-
-
x
L, V
5, 7
2, 7, 8
Erigeron annuus s.l.
Vergerette annuelle
x
xx
xx
x
x
L, V
3, 6,
7
(4) 7, 8
Helianthus tuberosus s.l.
Topinambour
x
x
x
x
x
V
7
2, 7
Impatiens balfourii
Impatiente de Balfour
Lonicera henryi
Chèvrefeuille de Henry
-
x
-
-
x
V
1
5, 6
Lupinus polyphyllus
Lupin à folioles nombreuses
x
x
-
x
-
V
3
7
Mahonia aquifolium s.l.
Mahonia à feuilles de houx
x
x
-
-
x
V
1, 7
6, 7
Parthenocissus inserta
Vigne-vierge
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Paulownia tomentosa
Paulownia
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Phytolacca americana
Phytolacca esculenta
Raisin d'Amérique
Raisin d'Amérique comestible
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Sedum spurium
Orpin bâtard
Viburnum rhytidophyllum
Viorne rugueuse
Données suivent
x
x
x
x
NOUVEAU (2007)
x
Données suivent
V
3
3, 7
NOUVEAU (2007)
Espèces de la "Watch List" avec une importance locale à régionale
Amorpha fruticosa
Indigo bâtard, Amorphe
Asclepias syriaca
Asclépiade de Syrie
Bassia scoparia
-
x
-
-
xx
V
5
2, 3
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Bassie à balais
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Glyceria striata
Glycérie striée
Données suivent
NOUVEAU (2007)
Senecio rupestris
Séneçon des rochers
-
-
x
xx
x
V
3
3, 7
Trachycarpus fortunei
Palmier chanvre
-
-
-
-
xx
V
1
5, 6
R
-> Une clé d'appartenance permettant de décider si une néophyte doit être admise dans la Liste noire ou la
"Watch List" a été élaborée (voir: http://cps-skew.ch/francais/cle_appartenance-envahissantes.htm)
3
138
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Ailanthus altissima
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
(miller) Swingle
Nom français
Famille
:
:
Ailante,
Faux vernis du Japon
ou “Monte aux cieux”
0
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
Simaroubacées
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
Origine
:
Est-Asiatique, Chine, Japon
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Claudia Steinacker
Ailanthus glandulosa Desf. ;
A. cocadendron Sch.& Th.
Marc-André Thiébaud
:
Marc-André Thiébaud
Synonyme
Feuilles de renouée.
Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Arbre à feuilles caduques atteignant 20 à 25 mètres de haut.
Plante malodorante (en particulier les feuilles et rameaux cassés).
Date de floraison
Tige : droite à écorce grise et lisse.
Feuilles : alternes, composées imparipennées,
9-25 folioles (jusqu’à 40 lorsque le pied est
rabattu annuellement), munies de dents glanduleuses à leur base.
Fleurs : insignifiantes, blanc-jaunâtre-verdâtre, en grands panicules au
bout des rameaux.
Claudia Steinacker
Ecorce : de couleur gris-brun, parfois avec de
pâles rayures.
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : ailés torsadés, de 3-5 cm de long, passant du vert au rouge-brun en
mûrissant.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - octobre 2005
139
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Son caractère pionnier et son extraordinaire tolérance à la sécheresse,
aux intempéries, au gel, ainsi qu’à la pollution atmosphérique, lui permettent de coloniser facilement des lieux dénudés, décombres, ruines, bords
de routes, espaces verts et prairies.
Modes de reproduction-dissémination
Grâce à ses fruits ailés, facilement dispersés par le vent, il
présente une forte capacité
de germination et de
croissance; ainsi de
nouvelles populations
peuvent rapidement
s’établir.
Sa reproduction végétative est également exubérante
par drageonnement depuis les racines.
Plus on le coupe et plus il produit rapidement de
nouveaux rejets à partir de la souche.
Espèces proches
Claudia Steinacker
Rhus typhina L.
Peut être confondu avec le Sumac (Rhus
typhina L.), autre plante exotique envahissante qui a un port plus tortueux, de
jeunes rameaux totalement velus, et une
hauteur ne dépassant généralement pas
5-8 mètres.
Fraxinus excelsior L.
Parfois confondu avec le Frêne (Fraxinus excelsior L.), espèce indigène, qui se
distingue cependant par l’absence de dents glanduleuses à la base des feuilles
et par ses bourgeons noirs.
Claudia Steinacker
Sumac - Rhus typhina L.
Frêne - Fraxinus excelsior L.
140
Danger
sur les espèces indigènes
De part sa croissance rapide et son fort potentiel à drageonner, il peut former des peuplements denses, apportant beaucoup d’ombre, et contribuant
à la destruction de toutes les espèces héliophiles de petite taille. Son
envahissement conduit à une banalisation marquée de la flore et à un
appauvrissement sensible de la biodiversité.
Sites
Internet
• www.cps-skew.ch
• www.fr.ch/pna/neophytes/
neophytes_fiches.htm
www.fr.ch/pna/neophytes/neophytes_fiches.htm
• www.ge.ch/nature/flore
sur le milieu
Son potentiel adaptatif étant très élevé, il peut toucher des milieux fort différents.
sur les activités humaines
L’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent provoquer, au toucher, des
irritations cutanées, significatives d’une allergie à l’ailantine.
Mesures de lutte
•
Empêcher la dissémination des fruits
•
Arrachage des semis
•
Pâturage des parties terminales
•
Ecorçage du tronc (suivi d’entailles effectuées sur 3 à 5 cm), le plus proche du sol
Attention aux chutes possibles de l’arbre après interventions
•
Limiter l’extension des stations de l’espèce en ensemençant les terres
nues avoisinantes avec des espèces indigènes
Après arrachage ne pas mettre les souches au dépôt de jardin, amener les
déchets à l’incinération et non au compostage
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - octobre 2005
141
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Introduit en Europe depuis le XVIIIe siècle, il a été largement diffusé dans
le reste du monde pour ses qualités d’espèce ligneuse à croissance rapide, stabilisatrice de substrats instables, en particulier pour soutenir les
berges ou les talus menacés d’éboulement.
Distribution actuelle générale et locale
Europe et
Amérique
Suisse
Cette espèce est problématique au Canada et aux USA. En Europe, elle
touche le Danemark, la Hongrie, la Suisse, l’Espagne, et pratiquement tous
les pays méditerranéens. Elle forme dans le sud de l’Europe des peuplements fortement appauvris et monotones.
Elle est répartie dans la plupart des cantons, mais son envahissement
maximum se trouve au Tessin.
Genève
Elle a été plantée en de nombreuses localités et son envahissement prend
toujours plus d’ampleur. Elle doit donc être contrôlée sérieusement.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Ailanthus altissima
(Mill.) Swingle
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - octobre 2005
142
République et canton de Genève
Département du territoire
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Ailante (Ailanthus altissima)
Ailante (Ailanthus altissima)
Recommandations :
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes :
• Le long des routes et des voies de communication, ainsi qu'aux abords de celles-ci,
afin d'éviter la dissémination de la plante.
• Dans toutes les situations où le public (notamment les enfants) pourrait se retrouver
en contact avec la plante, sa sève, son écorce ou ses feuilles, qui peuvent provoquer
de fortes irritations cutanées.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les
conditions suivantes :
• Dans les jachères, les terrains vagues, les friches et les dépôts de terre infestés,
pour éviter une trop forte concentration de la plante.
• Aux alentours d'ouvrages de sécurité, les racines de la plante étant suffisamment
puissantes pour endommager ces ouvrages.
La plante a de très fortes capacités de rejets et de drageonnement. Il faut donc être
très prudent lors de toute coupe de troncs. Incinérer les déchets végétaux.
La sève peut être allergène. Eviter par conséquent dans la mesure du possible tout
contact direct de la peau avec la plante.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
143
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
République et canton de Genève
Département du territoire
Techniques de lutte :
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Ailante
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage manuel
Où?
Sur les terrains nouvellement infestés, aux alentours des arbres
adultes, partout où l'on trouve des semis et des jeunes plantules.
Quand?
Dès la germination, jusqu'à avant la production de graines (avant
septembre).
Par précaution, porter des gants, pour éviter tout contact avec la sève allergène.
L'arrachage lorsque le sol est légèrement humide est beaucoup plus facile que sur
sol sec.
Le matériel végétal arraché doit être incinéré, et non pas composté.
• Annelage du tronc
Où?
Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés.
Quand?
Cette méthode doit être appliquée quand les réserves racinaires sont
basses, donc au début de l'été.
L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol) jusqu'au
cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la circonférence de
l'arbre. Il est important de laisser une petite partie de l'écorce intacte, sinon l'arbre
peut réagir en drageonnant violemment. L'arbre ne peut ainsi plus accumuler de
réserves dans ses racines. Le peu d'énergie restant dans les racines est
consommée au printemps suivant. L'annelage du tronc peut alors être complété sur
toute la circonférence du tronc, avec un risque moindre de production de drageons.
L'arbre meurt et peut être abattu. Attention aux chutes d'arbre ou de branches
possibles après l'annelage.
• Coupe de l'arbre
Où?
De préférence sur des petites infestations de nouvelles pousses.
Éventuellement sur des arbres adultes, ou des arbustes trop gros pour
être arrachés.
Quand?
basses.
Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont
La coupe de l'arbre peut être efficace sur des petites infestations, où les plantes
sont encore jeunes. Une fauche répétée sur plusieurs années peut épuiser les
plantes, surtout sur des parcelles bien ombragées. La coupe d'arbres plus gros
conduit à une forte production de drageons, et devrait être évitée, sauf si combinée
avec un traitement chimique. Le pâturage des parties terminales des jeunes plants
et des rejets peut se substituer aux coupes. Préférer dans la mesure du possible
l'annelage du tronc.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
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© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
144
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques
Ailante
de
lutte
2) Lutte chimique
• Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos,
consulter la 1ère partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera
des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques
préalables en début de ce document.
• Application foliaire
Où?
Sur des arbres dont la taille permet encore d'atteindre l'ensemble du
feuillage, sur des stations denses et monospécifiques où le risque
d'atteindre d'autres plantes avec l'herbicide est réduit.
Quand?
Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin –
septembre).
Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et nécessite
de transporter un volume de produit dilué important. Il est recommandé d'ajouter un
surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le produit ne ruisselle trop.
Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges vertes, ainsi que sur les
repousses et les drageons. Préférer dans la mesure du possible les méthodes
exposées ci-dessous.
Substance active
Glyphosate
Dosage
1.5-2 %
Diluant
Eau + surfactants
• Imprégnation de l'écorce
Où?
Quand?
Sur des arbres d'un diamètre maximal de 20 cm, dans les endroits où
il faut éviter la dérive du produit sur la végétation environnante.
Au début du printemps et en été.
Utiliser un mélange herbicide/huile (minérale ou végétale). Cette méthode permet
de réduire le volume de produit transporté, et évite la dérive de l'application sur les
plantes environnantes. Avec un vaporisateur ou un pinceau, appliquer le mélange
sur la base du tronc, sur une bande de 20 cm de large, et sur toute la circonférence
du tronc. Augmenter la largeur de la bande sur les arbres les plus gros. L'herbicide
traverse l'écorce et est absorbé par l'arbre.
Substance active
Triclopyr
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
145
Dosage
Printemps 20%
Eté 10%
Diluant
Huile spéciale
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Ailante
• Entaillage de l'écorce
Où?
Sur des arbres de toute taille,
dans les endroits où il faut
éviter la dérive du produit sur la végétation environnante.
Quand?
Durant l'été (drageonnement des racines plus faible qu'aux autres
saisons)
Avec une hachette, entailler l'écorce de l'arbre (encoches horizontales, ouvertes vers
le haut), tous les 2 à 4 cm, sur toute la circonférence du tronc. Eviter d'entailler
intégralement le tronc, pour que l'arbre ne produise pas en urgence une multitude de
drageons. Appliquer au vaporisateur dans les 5 minutes qui suivent (pour éviter la
cicatrisation) 1 à 2 ml de produit non dilué dans les encoches. Le liquide ne doit pas
s'écouler en dehors des encoches, il faut donc adapter la quantité utilisée à la taille
effective de chaque encoche. L'herbicide pénètre directement dans les vaisseaux de
l'arbre. Il est également possible de percer le tronc (perceuse à accu, tarière,…), et
de vaporiser le produit dans le trou, ce qui limite encore les risques d'écoulement.
Substance active
Triclopyr
Dosage
100%
Diluant
-
• Application sur souche
Où?
Quand?
Dans le cas où l'on souhaite abattre les arbres, et où l'usage
d'herbicides est autorisé (augmente l'efficacité de la coupe)
Durant la période de croissance de la plante (efficacité diminue à partir
de l'automne)
Dans les 5 à 15 minutes suivant l'abattage de l'arbre (pour éviter la cicatrisation),
appliquer un mélange herbicide/huile sur toute la surface de la souche. L'application
peut se faire au vaporisateur, ou au pinceau dans les cas où la dérive du produit
doit absolument être évitée. Cette méthode assure une distribution directe du
produit dans les racines.
Substance active
Triclopyr
Dosage
20%
Diluant
Huile spéciale
3) Autres méthodes
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées
ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le
temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà
affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. On peut également
combiner l'annelage du tronc et l'application d'herbicide.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
146
Plantes exotiques envahissantes
Ambrosia artemisiifolia
L.
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Ambroisie
à feuilles d’armoise,
herbe à poux
Famille
:
Asteracées
Synonyme
:
Ambrosia eliatior L.
Origine
:
Amérique du Nord
5
!
10
Lutte très urgente dans les zones d’entrée
de l’espèce (Genève, la Côte, Gros de Vaud,
Tessin).
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environne-
Catherine Lambelet
Catherine Lambelet
ment sont démontrés.
Espèce herbacée annuelle de (5) 20 à 90 (120) cm de hauteur.
Tige : dressée, poilue, soyeuse, surtout vers le haut, souvent rougeâtre.
Feuilles : divisées jusqu’à la nervure principale, lobes incisés-dentés, du
même vert sur les deux faces.
Fleurs : inflorescences terminales caractéristiques, en épis allongés, portant de nombreux capitules mâles penchés de 4-5 mm formés de 5 à 12
fleurs. Les capitules femelles sont relativement peu nombreux et situés à
l’aisselle des feuilles supérieures, à la base de l’inflorescence mâle.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : akènes de 4-5 mm sans aigrette, poilus, à 5-6 épines dressées.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
147
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
L’Ambroisie pousse dans les milieux alluviaux et anthropogènes (champs
cultivés, prairies et milieux rudéraux, comme les talus, bords de route,
composts, gravières, friches, lotissements, chantiers, terrains nus, perturbés, arasés), sur des sols plutôt chauds et secs, riches, neutres ou
légèrement acides.
Elle supporte la sécheresse, les métaux lourds et le sel. La présence
d’azote favorise son développement. Elle est peu concurrentielle face
aux autres espèces dans des couverts denses.
Modes de reproduction et dissémination
Dissémination dûe aux fruits uniquement (la plante
meurt en hiver sous notre climat). Les fruits et
graines (viables jusqu’à 40 ans dans le sol) sont
disséminés essentiellement par l’homme (p. ex.
mélanges de graines pour nourrir les oiseaux en
hiver (graines de tournesol en particulier) machines
de chantier et machines agricoles (notamment
moissonneuses-batteuses), déchets de
compost, transport de terre, courants
d’air le long des autoroutes, etc.)
Espèces proches
Artemisia vulgaris
L'Armoise commune, indigène, a des feuilles moins découpées et blanchâtres dessous (critère déterminant). Quand on la frotte, elle dégage
une odeur désagréable.
Marc Carrière
Artemisia verlotiorum
L'Armoise des Frères Verlot, espèce exotique envahissante, a des
longs stolons et les divisions des feuilles supérieures sont linéraires et
entières. Contrairement à l'Armoise commune, elle dégage une odeur
très aromatique quand on la frotte.
Artemisia vulgaris
148
Danger
sur les espèces indigènes
L’Ambroisie ne semble pas encore poser de problèmes pour les espèces
indigènes, mais il existe encore peu d’informations à ce sujet.
Pour en
savoir plus
Jeanmonod, D. et C. Lambelet
(2002). Alerte à l’ambroisie.
Saussurea 32 : 132-133.
“ L’ambroisie à feuilles d’armoise
sur le milieu
Elle peut envahir des milieux alluviaux et concurrencer les espèces de ces
biotopes.
sur les activités humaines
L’Ambroisie engendre de graves problèmes de santé publique : plante très
allergène par son pollen (également allergies par contact), elle provoque
surtout des allergies respiratoires semblables au rhume des foins, difficiles à soigner et à désensibiliser, conduisant souvent à des crises d’asthme. Dans les zones infestées, 6 à 12 % de la population humaine sont touchés selon l’envahissement.
De plus, elle envahit les cultures tardives, particulièrement les cultures
maraîchères, le soja et le tournesol, mais également les vignes, les prairies extensives sur sol léger et les chaumes de céréales.
à l’assaut de Genève “ In :
Jeanmonod, D. et C. Lambelet
(2004). Envahisseurs.
Plantes exotiques envahissantes,
p. 20-21
Sites
Internet
• www.ambroisie.info
• www.cps-skew.ch
• www.ville-ge.ch/cjb
• perso.wanadoo.fr/afeda/
• www.ge.ch/nature/flore
Mesures de lutte
•
Attention à la manipulation et à l’approche: port du masque et des gants
dès que le pollen est visible
•
Arrachage des plants (mesure la plus efficace). Plusieurs arrachages sont en
général nécessaires sur un site infesté
•
Lutte herbicide dans les cultures en alternance avec des mesures culturales
•
Lutte herbicide le long de certains axes routiers (selon les règlements en vigueur)
•
Labourage des chaumes infestés
•
Fauche répétée dans les prairies, le long des talus et des bords de route
•
Attention lors du transport de terre chargée de graines
Ne pas composter
L’Ambroisie se trouve souvent dans les mélanges de graines pour oiseaux
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
149
Historique de distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
L’espèce est arrivée accidentellement d’Amérique du Nord en Europe dès
le XIXème siècle, en plusieurs étapes et selon plusieurs modes (importation
de semences et de plants, transport de matériel par avion pendant la 2ème
guerre mondiale etc.). Dans la deuxième moitié du XXème siècle, elle a
connu une extension de plus en plus explosive dans toute l’Europe.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Présente un peu partout sauf dans le nord, infestations dans la région RhôneAlpes en France, en Italie du Nord, en Hongrie et zones limitrophes. Du pollen
est recensé par les capteurs dans toute l’Europe centrale, des Pyrénées à la
Mer Noire et à Kiev, du sud de la Suède et de l’Angleterre au sud de l’Italie.
Suisse
En progression rapide en Suisse par les portes d’entrée de l’ouest (Genève,
la Côte) et du sud (Tessin), de plus en plus signalée sur tout le Plateau.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Genève
Une quarantaine de localités signalées entre 2001 et 2004, dont une dizaine de foyers très infestés (plus de 2500 m2).
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Ambroisia artemisiifolia L.
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - janvier 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
150
République et canton de Genève
Département du territoire
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Information à l'attention des communes et
services du canton de Genève
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques deDegré
lutte d’urgence
de
la lutte à mener (10 = max.)
Ambroisie à feuilles d'armoise
(Ambrosia artemisiifolia)
Ambrosia artemisiifolia
L.
0
Ambroisie à feuilles d'armoise
(Ambrosia
artemisiifolia)
Nom français
: Ambroisie
1
5
!
10
Lutte très urgente dans les zones d’entrée
de l’espèce (Genève, la Côte, Gros de Vaud,
Tessin).
à feuilles
Suite à la modification de l'Ordonnance sur la protection
des d’armoise,
végétaux du 9 juin 2006, la
herbe à poux
lutte contre l'ambroisie est obligatoire.
Cette espèce figure
Les exploitants ou propriétaires des parcelles contaminées par l'ambroisie, considérée
dans la liste noire
comme mauvaise herbe particulièrement
dangereuse
au
sens
de
l'Annexe
10
de
l'OPV,
Listesont
des néophytes de Suisse
Famille
: Asteracées
tenus de prendre les mesures nécessaires pour éradiquer les foyers d'infection.
posant des problèmes du point de
2
vue de la protection de la nature
En outre ils sont également tenus d'exécuter les mesures définies dans l'OPV, notamment
Synonyme
: Ambrosia eliatior L.
et/ou de la santé humaine et dont
la mise en quarantaine ou la destruction de marchandise contaminée.
3
les effets
auxnégatifs sur l’environneNous vous rendons également attentifs aux modalités des contributions financières
Origine
:
Amérique
du
Nord
ment
sont
démontrés.
cantons lors de la lutte contre les organismes nuisibles mentionnés dans l'OPV.
La lutte systématique est donc obligatoire dans tous les cas de présence de l'ambroisie, et
notamment dans les conditions suivantes :
• Bord des routes et sur les talus avoisinants
• Champs cultivés
• Prairies et milieux rudéraux
• Jardins privés
• Espaces verts
• Dépôts de terre et de végétaux, composts
• Friches
• Lotissements
• Chantiers
• Gravières
• Tout autre type de terrain nu ou perturbé
Catherine Lambelet
Catherine Lambelet
Il est primordial d'agir suffisamment tôt pour empêcher la plante de produire du
pollen et de former des graines, ce qui limitera les risques d'allergies et la
dissémination de la plante.
On trouve encore couramment des graines d'ambroisie dans les mélanges pour oiseaux car
l'ambroisie est souvent présente dans les graines de tournesol provenant de champs de
tournesol contaminés par l'ambroisie à feuilles d'armoise. Il est nécessaire d'informer le
public de ce fait, et de surveiller les alentours des mangeoires pour oiseaux, afin d'y éliminer
Date de floraison
laEspèce
plante.herbacée annuelle de (5) 20 à 90 (120) cm de hauteur.
Comme pour les autres plantes envahissantes, il est ici également nécessaire de contrôler janv
chaque année les sites d'invasion, pour vérifier l'efficacité des mesures de lutte, et le cas fév
: dressée,à poilue,
soyeuse, surtout vers le haut, souvent rougeâtre.
mars
échéant, pour lesTige
appliquer
nouveau.
Feuilles : divisées jusqu’à la nervure principale, lobes incisés-dentés, du
même vert sur les deux faces.
1
OPV 916.20
art. 29 al. 3 OPV
3
art. 37 al. 3 OPV
2
Fleurs : inflorescences terminales caractéristiques, en épis allongés, portant de nombreux capitules mâles penchés de 4-5 mm formés de 5 à 12
fleurs. Les capitules femelles sont relativement peu nombreux et situés à
l’aisselle des feuilles supérieures, à la base de l’inflorescence mâle.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
Fruits : akènes de
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
4-5 mm sans
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Editeur
© DGNP, 2007
Document
la base
aigrette,
poilus,réalisé
à 5-6 sur
épines
dressées.
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
151
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Ambroisie
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique:
• Arrachage manuel des plantes:
Où?
Quand?
Sur des sites nouvellement infestés et sur des plants isolés.
L'arrachage manuel peut avoir lieu de mai à août, soit avant l'apparition
des fleurs. Attention aux plantes précoces, qui peuvent parfois faire des
fleurs en juillet. Par précaution, porter des gants dès le début de la
saison, et porter un masque de protection respiratoire dès juillet.
Si l'arrachage a lieu plus tard dans la saison (de juillet à octobre), les
plantes peuvent déjà produire du pollen. Une protection respiratoire est
donc obligatoire, et les personnes connues pour être allergiques ne
doivent pas être affectées à ce travail.
Le matériel végétal arraché doit être incinéré: même les compostières les plus
modernes ne peuvent garantir une stérilisation complète des déchets végétaux.
• Fauches répétées
Où?
Quand?
Sur des surfaces étendues, fortement infestées, en dehors des zones
agricoles, où le traitement par herbicide est interdit ou impossible.
Une première fauche doit être réalisée mi-juillet et une deuxième fin
août.
Attention: La fauche répétée n'empêche pas la formation d'inflorescence. La plante
devient de plus en plus petite, et donc de plus en plus difficile à couper. Cette méthode
peut toutefois permettre dans certaines conditions d'empêcher la dispersion du pollen.
Si la fauche n'est pas réalisée avant la formation des graines, veiller à nettoyer
scrupuleusement les machines utilisées pour la fauche, afin d'éviter de disséminer les
graines.
Dans la mesure du possible, préférer l'arrachage manuel, plus efficace et moins
risqué.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
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© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
152
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Ambroisie
2) Lutte chimique
• Lutte par herbicide:
Où?
Quand?
Sur les domaines agricoles, ainsi que sur toute parcelle ou bord de
route où la lutte chimique est autorisée (cf. ORRChim Annexe 2.5 sur
les restrictions d'usage des produits phytosanitaires, ainsi que le
document Informations générales).
Pour des informations concernant les produits à utiliser, les périodes de
traitement, les dosages et les modes d'applications, on s'informera
auprès des services mentionnés dans le document Informations
générales.
On trouvera également des informations spécifiques au domaine
agricole auprès de la Station fédérale de recherche agronomique de
Changins.
Agroscope Changins-Wädenswil ACW Route de Duillier CP
1012 1260 Nyon 1 Suisse
http://www.acw.admin.ch/themen/00576/01056/index.html?lang=fr
Contact :
Christian Bohren
Tél.: 022/363 44 25 E-mail: [email protected]
3) Autres méthodes
• Concurrence végétale
Où?
Quand?
Sur tout type de terrain, mais en particulier les friches et les chantiers.
Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement, ou
après toute perturbation du sol.
La plante profite des sols nus et perturbés pour s'installer. Les zones de chantier lui
sont donc particulièrement favorables. De même, des travaux d'entretien mal conduits
(par exemple usage d'herbicide total sur de grandes surfaces), peuvent laisser de
vastes surfaces sans couvert herbeux, et donc créer une niche pour l'ambroisie. Veiller
donc à installer aussitôt que possible une végétation indigène à fort pouvoir couvrant
pour gêner la plante envahissante.
Contacter une entreprise spécialisée dans la vente de mélanges grainiers, dans
l'ensemencement ou dans le génie biologique pour un choix d'espèces adapté.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
153
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
.
154
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Bidens frondosa
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
L.
Bident feuillu
Famille
:
Astéracées (ou composées)
Synonyme
:
Bident melanocarpa Wiegand
Origine
:
Amérique du Nord
Plante herbacée, annuelle, de 10 à 100 cm de haut.
Date de floraison
Feuilles : à 3, voire 5 lobes en dents de scie, pétiolulées,
lancéolées, acuminées, à dents longues et aiguës.
Fruits : akênes noirâtres bordés de soies et prolongés par
2 arêtes qui s’accrochent aux animaux (oiseaux d’eau en particulier)
favorisant ainsi la dissémination de la plante.
Dan Tenaglia
Tige : dressée, poilue et rameuse, souvent rougeâtre dans sa partie
supérieure.
Fleurs : à capitules cylindriques jaunes entourés de 5 à
8 bractées très allongées (5-20 mm) 2-3 fois supérieures
au capitule (caractères du genre Bidens).
fructification :
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juin 2006
155
!
10
Ben Legler
:
Thomas G. Barnes
Nom français
5
Steven J. Baskauf
0
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Ce Bident est capable de coloniser les zones rudérales, mais particulièrement les milieux humides tels que grèves des lacs et des rivières, ripisylves, berges des canaux et des rivières, vases et
graviers exondés.
Modes de reproduction et dissémination
Il s’agit d’une plante thérophytique qui
se reproduit uniquement par graines. Une
plante développe en moyenne 50 à 100 capitules qui fleurissent en août
et septembre
ce qui conduit à une production de plusieurs milliers de
graines (jusqu’à 10’000 par plante).
Les fruits (akènes) sont surmontés par deux arêtes
et sont disséminés principalement par le vent et les
oiseaux. Pas de multiplication végétative.
Les fruits (akènes)
Espèce proche
Bident tripartite (Bidens tripartita)
Cette espèce ne doit pas être confondue avec d’autres Bidents indigènes, notamment le Bident tripartite (Bidens tripartita) dont il se distingue par ses lobes des
feuilles qui sont nettement pétiolés (sessiles chez tripartita).
Bidens tripartita
156
Danger
Pour en
savoir plus
GAMISANS, J. & JEANMONOD
sur les espèces indigènes
(1998).
Ce néophyte concurrence principalement les Bidents indigènes qui
forment de grandes populations.
Bidens
frondosa
in
Asteraceae1. Compléments au
Prodrome de la flore Corse.
Conservatoire et jardin botaniques.
p. 166-170
sur le milieu
L'extension des peuplements monospécifiques de Bidens frondosa peut
conduire, par compétition interspécifique, à
un appauvrissement des groupements pionniers du genre Bidention (Milieux naturels de
Suisse, R. Delarze, 1998).
Sites
Internet
• www.ge.ch/nature/flore
Les peuplements de Bidens frondosa peuvent
être toxiques pour le bétail et peuvent
s'étendre progressivement dans les vignobles.
Dan Tenaglia
sur les activités humaines
Mesures de lutte
La seule méthode efficace à ce stade est l’arrachage systématique (manuel ou
mécanique) des petites populations dans la première phase de colonisation.
ue
remarq
On observe une progression constante des populations du Bident feuillu, le suivi
de cette espèce est donc indispensable.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juin 2006
157
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Son introduction en Europe date de 1762 et l’expansion partout dans les
zones humides du sud s’est intensifiée. L’espèce est désormais largement
répandue en Europe, tant septentrionale que méridionale. Bidens frondosa a atteint la Suisse en 1946. A Genève, la première mention date de 2002.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Elle est maintenant présente dans la plupart des pays européens.
Suisse
Romandie, Suisse allemande, Sud des Alpes, Engadine.
Présente dans une dizaine de régions, elle n’est pas encore envahissante,
mais le nombre de ses stations augmente progressivement.
Genève
Plusieurs stations ont été recensées : au Jardin Botanique, au bord du lac,
et récemment sur la Jetée du jet d’eau et dans la réserve de la Pointe à la
Bise.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Bidens frondosa L.
Données après 1994
moins précises
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 22.06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
158
Plantes exotiques envahissantes
Buddleia davidii
Franchet
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Buddleia du père David
ou arbre à papillons
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
Famille
:
Buddleiacées
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
Buddleia variabilis Hemsley
Origine
:
Chine
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Michel Vauthey
:
Michel Vauthey
Synonyme
Arbuste ou arbrisseau pérenne (persistant) de 2 à 5 mètres de hauteur à port évasé.
Sa durée de vie peut atteindre une trentaine d’années.
Rameaux : quadrangulaires, à moelle importante restants assez souples.
Feuilles : opposées, vertes ou grisâtres, duveteuses au revers, lancéolées
et denticulées, de 10 à 30 cm de long, caduques ou semi-caduques lorsque
l’arbre a atteint une certaine maturité.
Fleurs : en panicules denses, cylindriques de 20-50 cm de long. Chaque
fleur, mesure de 9 à 11 cm. Les variétés horticoles créées pour le marché
commercial peuvent présenter des fleurs allant du blanc au violet foncé.
Fruits : forment des petites capsules allongées, se fendant en deux à
maturité.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
V
159
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Le Buddleia se plaît dans les zones alluviales, zones déboisées, gravières,
carrières, parois rocheuses, voies ferrées, friches, talus, berges de
rivières, lieux incultes de régions de basse altitude et de l’étage collinéen.
Il profite de la mise à nu des berges de cours d’eau (crues ou inondations)
pour s’implanter. Il tolère de grands écarts de température.
En Europe, B. davidii se rencontre sur tous les
types de sols, mais il préfère cependant les sols
drainés pauvres en matière organique.
Modes de reproduction et dissémination
Le Buddleia utilise la reproduction sexuée,
mais il possède également de bonnes
capacités de multiplication végétative.
Chaque arbuste peut produire jusqu’à
3 millions de graines et peut fructifier
dès la première année. Petites et légères,
les graines (contenues dans les capsules)
sont disséminées par le vent et peuvent se
conserver dans le sol pendant plusieurs
années (dormance profonde).
L’élagage du Buddleia favorise sa
reprise la saison suivante:
il peut ainsi atteindre
2 mètres en un an.
Espèce proche
Le lilas (Syringa vulgaris, fam. des Oléeacées)
Jean Tosti
Arbuste indigène, dont le point de ressemblance est uniquement la fleur, présente
des inflorescences en corolles lilas, violettes ou blanches, à tube étroit et calice en
cloche. Les feuilles se différencient facilement de celles du Buddleia : glabres, à
long pétiole, moins allongées et “en forme de coeur“.
Le Lilas
160
Danger
Sites
Internet
sur les espèces indigènes
• www.cps-skew.ch
La plante forme des peuplements monospécifiques et limite la présence
d’autres espèces. Son nectar est apprécié par les papillons, mais ses
feuilles ne participent pas à leur cycle biologique: le Buddleia ne nourrit
pas les chenilles comme certaines plantes-hôtes indigènes (orties, graminées, buissons, etc).
• www.ville-ge.ch/cjb
• www.ge.ch/nature/flore
sur le milieu
Claudia Steinacker
Le Buddleia tend à limiter la diversité spécifique en colonisant rapidement
les milieux remaniés ou pionniers et diminue la dynamique naturelle des
zones alluviales en ancrant les glariers.
Glarier envahi par le Buddleia.
sur les activités humaines
L’impact sur les activités humaines est minime.
En Nouvelle Zélande, il représente une mauvaise herbe importante dans
des plantations de conifères où il concurrence les arbres nouvellement
plantés.
Mesures de lutte
•
Dessouchage
Tronçonnage (affaiblissement des souches).
Arrachage à la main des jeunes plants (permet de contrôler partiellement la présence de l’espèce).
Coupe systématique des inflorescences juste après la floraison pour
empêcher la formation des graines et donc sa progression (lutte minimale).
L’élimination des plantes doit impérativement se faire par incinération et
non par compostage.
Claudia Steinacker
•
•
•
Dessouchage d’un arbuste
ue
remarq
Il est souvent nécessaire d’implanter des espèces indigènes très rapidement afin
de ne pas laisser le Buddleia se réimplanter, mais également de détruire les rémanents qui peuvent redonner rapidement des individus par semis et bouturage
naturel lorsqu’il est en contact avec le sol.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
161
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Découvert en 1869 en Chine par le père David, les premières graines parvinrent en Angleterre en 1893. L’espèce colonisa ensuite les zones bombardées après la seconde guerre mondiale.
Il est utilisé principalement comme arbuste d’ornement et la vente de
plants dans le milieu horticole favorise encore davantage sa dissémination.
Distribution actuelle générale et locale
Europe et
Monde
Actuellement, il se répand également dans les régions boisées ouvertes
de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Présent en Europe de l’Ouest et notamment dans les îles anglo-saxonnes. La limite nord de son aire de répartition
se situe en Norvège. Il est présent jusqu’à des altitudes de 1300 mètres.
Suisse
Répartition sur l’ensemble du territoire, excepté en Engadine.
Genève
Le Buddleia est présent sur l’ensemble du canton. Il se répand rapidement
le long des cours d’eau comme l’Allondon et l’Arve, ainsi que dans les
friches et terrains non recouverts (gravières, chantiers).
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Buddleia davidii Franch.
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - janvier 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
162
République et canton de Genève
Département du territoire
Information à l'attention des communes et des
service de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Buddleia de David (Buddleia)
Buddleia de David (Buddleja davidii)
Recommandations :
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes :
• Le long des routes, des chemins et des voies de communication en général, ainsi
qu'aux abords de celles-ci, afin d'éviter la dissémination de la plante.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions
suivantes :
•
•
•
Le long des cours d'eau, afin d'éviter la dissémination de la plante. Les racines de la
plante peuvent en outre déstabiliser des ouvrages de protection de berges
(gabions,…).
Dans les friches et les terrains vagues, afin d'éviter une trop grande concentration de
la plante, et une contamination d'éventuels matériaux terreux stockés là.
Dans les parcs et jardins (y.c. sur terrain privé), afin d'éviter la dissémination de la
plante.
Le buddleia est encore un arbuste très prisé par les particuliers et certains professionnels
pour l'ornementation, malgré son caractère invasif clairement constaté.
Un travail de sensibilisation de la population est obligatoire pour ne pas lutter en vain
contre cette plante. Au minimum, les personnes souhaitant conserver un buddleia sur leur
terrain devraient faire l'effort de couper les inflorescences à la fin de la période de floraison,
pour éviter la dispersion des graines. De même, l'élimination des résidus de taille et
d'entretien des buddleias, de par leur fort pouvoir de bouturage, devraient être éliminés avec
soin, et surtout pas jetés en pleine nature. Même si actuellement de nombreux cultivars
commercialisés sont présentés comme stériles, ils présentent toujours un risque
d'envahissement par multiplication végétative.
Il est également important de dialoguer avec les professionnels (pépiniéristes, jardiniers et
architectes paysagistes, responsables des espaces verts,…). Bien que la commercialisation
et l'usage du buddleia (et de nombreuses autres espèces ligneuses envahissantes) ne soit
pas encore interdite par la loi, une action volontaire de ces corps de métier pour bannir les
espèces problématiques et promouvoir l'usage de plantes indigènes ou exotiques non
envahissantes faciliterait énormément la lutte contre les néophytes.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
163
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
V
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées
1) Lutte mécanique
• Arrachage manuel
zones déjà fortement infestées par des plantes adultes et dans les
zones nouvellement infestées pour prévenir une future concentration
des plantes.
Quand?
Au printemps, dès la germination, jusqu'à avant que les plantes ne
produisent leurs graines.
L'arrachage doit se faire avec précautions, pour laisser le moins de fragments de
racines possibles. Il est également possible d'arracher les plants plus gros avec des
outils appropriés (effet de levier). Dans les terrains difficiles, des chevaux ont été
utilisés avec succès pour arracher les plus grosses souches. L'arrachage perturbe
beaucoup le sol, et favorise la germination des graines présentes dans le sol. Il
est donc primordial d'implanter rapidement (semis, boutures) une végétation
locale dense et couvrante. Le buddleia ne supporte pas bien l'ombre et la
concurrence.
•
Coupe
Où?
Quand?
Sur les plants adultes, dans les infestations très denses, pour dégager
le terrain.
A la fin de la floraison, quand la plante a utilisé un maximum de ses
ressources, et avant la dispersion des graines.La floraison peut
s'étaler de juillet à octobre. On devra donc intervenir dès cette période.
Attention : le buddleia rejette vigoureusement de la souche après une coupe. Il est
donc nécessaire soit de réaliser plusieurs coupes successives, soit de traiter les
souches à l'herbicide (voir ci-dessous).
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
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164
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
2) Lutte chimique
•
Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos,
ère
consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des
informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en
début de ce document.
• Application sur souche
Où?
Dans les zones où l'usage d'herbicide est légal, sur les souches des
plantes fraîchement coupées.
Quand? A la fin de la floraison, quand la plante a utilisé un maximum de ses
ressources, et avant la dispersion des graines. La floraison peut
s'étaler de juillet à octobre. On devra donc intervenir dès cette
période.
Dans les 5 à 10 minutes suivant la coupe, appliquer au pinceau ou au pulvérisateur
un mélange herbicide/huile directement sur la souche, en évitant les écoulements sur
le sol et la végétation environnante.
Substance active
Triclopyr
Dosage
20%
Diluant
Huile spéciale
3) Autres méthodes
• Concurrence végétale
• Où?
Quand?
Sur tout type de terrain
Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement
Le buddleia produit énormément de graines, qui profitent des sols perturbés (par exemple
lors d'une intervention) pour germer et s'installer. Il est donc primordial de ne pas laisser
le sol à nu sur les zones d'intervention. Semer des espèces indigènes à fort pouvoir
couvrant, adaptées aux conditions locales pour garantir leur implantation. La
plantation d'espèces ligneuses est également envisageable. Contacter une entreprise
génie biologique pour un choix d'espèces adapté.
•
Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées cidessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps.
Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une
coupe que sur une plante entière et saine.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
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e-mail : [email protected]
165
Editeur
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Document réalisé sur la base
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.
166
Plantes exotiques envahissantes
Elodea nuttallii
(Planch.) H. St. John
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Elodée de Nuttall
ou peste d’eau
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
Famille
:
Hydrocharitacées
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environne-
:
Nord des Etats-Unis,
Sud-Est du Canada
ment sont démontrés.
Internet
GREN biologie appliquée
Origine
Feuilles de renouée.
Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Plante submergée pérenne. Racines blanchâtres à violettes
Tige : grêle pouvant atteindre 3-4 m de long.
Feuilles : généralement verticillées par 3 (4), de 6 à 13 mm de long, 0.5 à
2 mm de large, lancéolées, souples et pointues, souvent enroulées sur
elles-mêmes et légèrement denticulées sur les bords.
Fleurs : blanches, sur long pédicule filiforme (jusqu’à 9 cm).
Floraison rare à Genève (étés chauds), les fleurs sont rares et uniquement
femelles (2 mm).
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - février 2006
167
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Plante aquatique hydrophyte (bourgeons
passant l’hiver sous l’eau), vivace, poussant sur les fonds lacustres, les rivières de
plaine et les fleuves à l’étage collinéen.
Préférant les eaux stagnantes ou lentes (rives
lacustres abritées, fleuves et rivières de plaine, zones calmes), elle se développe bien sur
les sédiments limoneux. Malheureusement,
elle est négligée par les oiseaux d’eau (cygnes,
canards de surface et plongeurs) et les poissons.
Modes de reproduction-dissémination
Le mode de reproduction est exclusivement
végétatif (espèce dioïque avec présence de
pieds femelles uniquement).
La dissémination par le courant de fragments de
tige qui se ré-enracinent est très efficace.
Produit des bourgeons spécialisés permettant
d’assurer la survie hivernale et la dissémination.
Espèce proche
Elodea canadensis
L’Elodée du Canada (Elodea canadensis), aujourd’hui beaucoup moins répandue, est très ressemblante. Cette autre Elodée
envahissante a des feuilles d’un vert plus foncé, plus larges (2-5 mm), plus ovoïdes, plus rigides, sans pointe et non
recourbées sur elles-mêmes.
168
Danger
sur les espèces indigènes
Forme des herbiers monospécifiques denses qui peuvent concurrencer,
voire remplacer d’autres espèces indigènes. On observe des biocenoses
qui tendent à régresser corrélativement à l’invasion de l’Elodée.
sur le milieu
La plante se développe en herbiers très denses sur les sédiments fins. Son
fort pouvoir de colonisation lui permet de couvrir rapidement des zones
nouvellement aménagées.
Pour en
savoir plus
GREN 2004 :
Etude de la végétation aquatique
du Rhône genevois.
Rapport SECOE/DIAE, Genève.
80 p. + annexes
GREN-DIAE 2000 :
Plan de gestion pour le
faucardage des plantes
aquatiques Rapport DIAE Genève.
sur les activités humaines
Les herbiers denses peuvent nuire aux activités aquatiques, telles que la
navigation, la pêche ou la baignade. Dans les zones de baignade et dans
les ports de faible profondeur, les herbiers se développant jusqu’à la surface peuvent créer une gêne importante.
Sites
Internet
• www.cps-skew.ch
Mesures de lutte
• www.fr.ch/pna/neophytes/
neophytes_fiches.htm
www.fr.ch/pna/neophytes/neophytes_fiches.htm
• www.ge.ch/nature/flore
Extraction manuelle :
•
Arrachage des végétaux sans les couper (limite la fragmentation des
plantes et la reprise des rhizomes). Seule mesure efficace pour les petits
herbiers. La fermeture de l’exutoire est nécessaire afin d’empêcher la
colonisation d’autres milieux.
•
Le matériel récolté doit impérativement être exporté et brûlé.
La coupe mécanique (engins de chantiers) contribue à sa dissémination.
Elle reste cependant le seule méthode pour lutter contre les herbiers plus
importants.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - février 2006
169
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
L’Elodée de Nuttall a été importée en Europe pour être utilisée en aquariophilie. Elle a été observée pour la première fois en Europe en 1939.
En Suisse, elle est décrite dans le lac de Zürich dans les années 70, dans
le lac de Constance dans les années 80 et elle est signalée pour la première fois dans le Léman en 1991. A Genève, l’Elodée de Nuttall est observée dès 1993.
Distribution actuelle générale et locale
Genève
Actuellement, l’Elodée est très fréquente dans le lac (baies abritées, ports)
et le Rhône (zones peu profondes et calmes, retenue de Verbois). Elle est
beaucoup moins abondante, voire absente dans les rivières et les étangs.
Un plan de gestion du faucardage existe depuis 2000. La quantité
d’Elodées extraites du lac tend à la baisse et la situation semble actuellement sous contrôle.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Elodea nuttallii
(Planch.) H. St. John
Données après 1994
moins précises
au kilomètre carré
plus précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 22.06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - février 2006
170
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Heracleum mantegazzianum
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
Sommier & Levier
0
5
!
10
:
Berce du Caucase
Famille
:
Apiacées (ou Ombellifères)
Origine
:
Caucase
Plante herbacée, bisannuelle, vivace, très haute à maturité (2-4 m)
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Aline Maurer
Nom français
Daniel Jeanmonod
Claudia Steinacker
Cette espèce figure
dans la liste noire
Date de floraison
Tige : épaisse, creuse, souvent parsemée de rouge. Peut atteindre 10 cm
de diamètre à la base !
Feuilles : longues de 0.5-1.2 m, divisées en lobes atteignant 30-40 cm de long.
fructification :
Fleurs : Inflorescences en ombelles de 30-50 cm de diamètre. Fleurs
blanches (ou d’un jaune verdâtre).
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : comprimés, elliptiques, longs de 10-14 mm et larges de 6-8 mm.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
171
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
La Berce du Caucase est capable de coloniser toutes les zones fraîches et
humides, surtout les vallons ombragés et les bords ombragés des rivières
(ripisylves). Se plaît également dans les lisières, buissons, prés, bords des
chemins et affectionne souvent les milieux perturbés.
Modes de reproduction et dissémination
Reproduction par ses très nombreux (10’000-50’000) fruits comprimés, disséminés par le vent et les
cours d’eau. Pas de multiplication
végétative.
Espèces proches
Heracleum sphondylium L.
Cette espèce ne doit pas être confondue
avec la Berce des prés ou patte d’ours
(Heracleum sphondylium L.), indigène, qui
dépasse rarement 1,5 m de haut ou avec
l’Angélique sauvage ou Angélique des bois
(Angelica sylvestris L.), également indigène,
qui peut atteindre de grandes tailles (2 m)
mais qui présente des feuilles à lobes ne
dépassant guère 10-15 cm de long.
Claudia Steinacker
Angelica sylvestris L.
Heracleum sphondylium L.
172
Danger
sur les espèces indigènes
sur le milieu
Fait disparaître la végétation indigène en l’étouffant et en provoquant
un manque de lumière. Pollue génétiquement la Berce des prés en
s’hybridant.
Couvre les berges des rivières puis laisse le sol à nu en hiver en provoquant une érosion qui détruit progressivement les berges envahies.
Augmente la matière nutritive (et donc la phytomasse) des rivières et
empêche le développement des oeufs de truite qui ont besoin d’eau suffisamment limpide.
sur les activités humaines
Provoque des brûlures très douloureuses (contient un poison, la furocuramine) qui laissent quelquefois des traces à vie après contact et exposition
de la peau au soleil.
Peut rendre impropres des champs entiers (sécrétion des toxines) et être
l’hôte alternatif pour certaines maladies de céréales. Résiste à la plupart
des désherbants chimiques.
Obstrue la visibilité le long des routes et crée des problèmes de circulation.
Pour en
savoir plus
JEANMONOD, D. (1999). La berce
du Caucase: une genevoise belle
et dangereuse.
Saussurea 30: 62-65.
MAURER, A. (2003). Etude de la
dynamique d’envahissement
de trois espèces dans le Canton
de Genève. Travail de diplôme,
Université de Genève, 160 pp.
Sites
Internet
• www.cps-skew.ch
• www.ville-ge.ch/cjb
• www.ge.ch/nature/flore
Mesures de lutte
•
Destruction systématique des inflorescences (juste avant la maturité des fruits)
•
Fauchage entre fin juin et août
•
Coupe de la racine à au moins 20 cm sous terre
•
Labourage profond
•
Lutte chimique par glyphosate (plante par plante)
•
Evacuation et incinération du matériel
Attention : pour toute manipulation se munir de gants et de lunettes
de protection
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
173
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Introduite en Europe en 1892 (à Genève!), elle est en expansion partout en
Europe tempérée et en Amérique du Nord.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Présence confirmée dans tous les pays de la zone tempérée.
Suisse
En expansion rapide dans tous les cantons. Commence à devenir envahissante dans certaines régions.
Genève
Plus de 15 stations ont été confirmées (mais sa répartition est encore relativement peu étendue).
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Heracleum mantegazzianum
Sommier & Levier
Données après 1994
au kilomètre carré
plus précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
174
République et canton de Genève
Département du territoire
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Berce du Caucase
(Heracleum mantegazzianum)
Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
Recommandations :
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes :
•
•
•
•
•
Dans toutes les zones facilement accessibles à proximité d'activités humaines.
A titre indicatif, on prendra une distance de 100m autour des habitations, des
écoles, des places de jeux et des terrains de sport, et de 50m autour des
places de parcs et d'autres bâtiments.
Le long des sentiers pédestres, où la population pourrait être facilement en
contact avec la plante. Considérer une distance d'au moins 20m, selon
l'accessibilité du terrain.
Le long des routes et des voies de communication et sur les talus avoisinants.
Le long des cours d'eau et sur les rives de lac facilement accessibles au public.
Dans les zones naturelles protégées, où la plante peut porter atteinte à la
biodiversité.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions
suivantes :
•
•
Dans les champs, friches et zones agricoles (alpages), pour éviter les grandes
concentrations de plantes.
Le long des cours d'eau, en dehors des zones facilement accessibles, pour
éviter la propagation des graines par les cours d'eau vers l'aval (voir à ce
propos les remarques générales en fin de document).
La berce du Caucase contient dans toutes ses parties des substances chimiques activées
par la lumière, les furanocoumarines. Elles sont dites phototoxiques. Au contact de la
peau, et en combinaison avec les radiations UV de la lumière solaire, ces substances
provoquent des brûlures de la peau. Celles-ci commencent par un rougissement de la
peau, suivi d'un oedème. Après trois jours on peut voir apparaître
ème une réaction
inflammatoire, semblable dans les cas les plus graves à une brûlure du 2
degré. Après
une semaine, on voit apparaître une hyper- ou hypopigmentation de la peau (brunissement
ou blanchissement anormal), qui peut perdurer de quelques mois à quelques années. La
peau peut rester sensible aux ultraviolets pendant plusieurs années. L'humidité (sueur,
rosée,…) semble accentuer la réaction. Le contact avec la plante est absolument sans
douleur, et les symptômes apparaissent après plusieurs dizaines d'heures.
Les enfants sont particulièrement vulnérables, car la plante peut être attrayante pour jouer.
L'utilisation de la tige comme sarbacane ou comme longue-vue et des feuilles comme
chapeau peut induire des blessures au visage et aux mains. C'est pourquoi il faut être très
vigilant aux alentours des écoles et des places de jeux.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
175
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Berce du Caucase
Le personnel d'entretien, chargé de l'élimination de la plante, est également exposé au
danger. C'est pourquoi il est nécessaire de porter l'équipement adéquat, et de veiller au
respect de certaines mesures de sécurité. Toutes les parties du corps doivent être
couvertes par des habits protecteurs. Eviter les tissus absorbants, qui peuvent transmettre la
sève jusqu'à la peau. Préférer des matériaux synthétiques imperméables. Porter des gants
également imperméables, et se protéger les yeux (lunettes), ou encore mieux, toute la tête
(visière plastique ou casque avec visière).
Les appareils de fauche comme les débroussailleuses projettent des débris végétaux à une
certaine distance. Il conviendra donc d'être prudent lors de l'usage de ces machines, en
veillant notamment à ce que toutes les personnes présentes sur la zone d'entretien soient
bien équipées. Il est également recommandé de pratiquer ces coupes lorsque le temps est
couvert ou humide, voire en fin de journée, pour éviter de travailler en plein soleil. On évitera
ainsi une trop forte exposition à la lumière en cas de contact avec la plante, et d'autre part,
vu les précautions d'habillement nécessaire (habits imperméables), le travail sera plus
confortable par temps plus frais.
En cas d'exposition à la sève de la plante, il faut soigneusement laver la peau avec du savon
et de l'eau dès que possible et soustraire la partie affectée à la lumière du soleil pendant
au moins 48 heures. Un traitement appliqué directement sur la peau (crème stéroïdienne)
permet de réduire et de soulager le malaise. La partie du corps affectée ne devrait pas être
exposée à la lumière du soleil pendant plusieurs mois, ou alors seulement après l'avoir
enduite de crème solaire. Si la sève pénètre dans les yeux, les rincer immédiatement, puis
porter des lunettes solaires. Il est toujours préférable de contacter un médecin.
Le long des routes et des cours d'eau, la lutte devra impérativement se faire d'amont en
aval, comme pour toutes les autres plantes envahissantes se répandant le long d'ouvrages
linéaires ou utilisant les cours d'eau pour se disséminer. Il ne sert à rien d'éradiquer une
population de berce sur une berge, si à la saison suivante des graines amenées par le
courant en provenance d'une station en amont s'y installent à nouveau. C'est pourquoi une
bonne coordination entre tous les intervenants (communes, services cantonaux,
particuliers,…) ayant à charge l'entretien d'un cours d'eau infesté est nécessaire.
Renseignements
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© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
176
République et canton de Genève
Département du territoire
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont
recommandées :
l)
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Berce du Caucase
Lutte mécanique
•
Destruction des inflorescences
Où?
Quand?
Sur des petites infestations d'accès facile.
A la fin de la floraison (qui peut s'étendre de juin à août), en tous les
cas avant la maturité des graines.
Couper toutes les ombelles (principales et secondaires) à la main, puis les éliminer
par incinération. Cette méthode permet d'éviter la dissémination des graines, et limite
donc l'expansion de la plante. Toutefois, elle ne tue pas la plante. D'autre part, si la
coupe des inflorescences est réalisée trop tôt, la plante peut reformer des ombelles
portant des graines tout à fait viables, parfois même en plus grande quantité. Si au
contraire on coupe les ombelles trop tardivement, les graines risques d'être déjà
matures, et peuvent se détacher des ombelles. Dans le doute, mieux vaut couper tôt
et faire un éventuel second passage. La personne coupant les ombelles s'expose à
un grand risque de contact avec la plante. Il est également difficile voire impossible
d'atteindre les ombelles sur les plantes les plus hautes, celles-ci pouvant mesurer
plus de 4m.
•
Arrachage manuel
Où?
Sur des nouvelles infestations encore peu développées et aux
alentours d'infestations plus denses.
Quand?
Dès la germination, et avant que la racine ne soit trop
développée, et
donc trop difficile à extraire.
Cette méthode ne se justifie que pour les semis et plantules les plus jeunes.
En effet il est très difficile d'extraire les racines des plantes adultes,
puisqu'elles peuvent faire jusqu'à 60 cm de longueur.
•
Fauche
Où?
plantes
Sur des grandes surfaces infestées, avec une forte densité de
adultes.
2 à 3 fauches mécaniques (p.ex. avec une faucheuse rotative) peuvent
empêcher la plante de stocker les réserves dans la racine lui permettant de
fleurir et de produire des graines. La première fauche devrait avoir lieu dès
mai-juin, les fauches suivantes à environ 1 mois d'intervalle. On peut
également envisager de ne réaliser qu'une seule coupe par année, avant la
fin de la floraison, ce qui apporterait le
même contrôle que la destruction des
ombelles, tout en fatiguant plus la plante. Si cette méthode est appliquée, un
contrôle est nécessaire 2 à 3 semaines après le
traitement. Il existe un risque non négligeable de disséminer les graines de la berce
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Editeur
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Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Berce du Caucase
par des machines agricoles utilisées : les graines peuvent se coller sur les pneus des
véhicules, et être exportées en dehors des parcelles infestées. Veiller à nettoyer le
mieux possible l'équipement sur place.
Si les moyens lourds manquent, si le terrain est impraticable pour ceux-ci ou si la
population est petite, la fauche pourra se faire à la faux, éventuellement à la
débroussailleuse. On peut également improviser un outil efficace en fixant une scie
incurvée sur un long manche permettant la section de la tige à une distance sure (cf.
remarques générales plus bas). La fauche est également efficace pour préparer le
terrain pour d'autres interventions (coupe de la racine ou traitement par herbicide), si
l'on évacue le matériel végétal coupé. Cela permet d'accéder au coeur des stations
les plus denses, qui autrement sont difficilement atteignables.
•
Coupe de la racine
Où?
Sur les plantes isolées, ou sur des petits groupements (< 200
individus).
Egalement sur les groupements plus grands, après une
fauche, si les
ressources en temps et en personnel sont
suffisantes.
Quand?
pour
Une première fois au printemps, puis à nouveau à la mi-été,
contrôle.
Le but est de sectionner les 10 premiers centimètres de la racine (partie "vivante" de la
racine). Utiliser pour ce faire une bêche à bord tranchant. Si la racine est affleurante,
enfoncer la bêche obliquement pour atteindre la profondeur d'environ 10 cm. Il se peut
toutefois que des mouvements de terre (notamment des dépôts d'alluvions sur les
berges de rivière) couvrent le pied des plantes. Dans ce cas, et selon l'épaisseur du
dépôt, sectionner plus profondément, jusqu'à 30 cm de la surface du sol. Par
précaution, choisir toujours de couper assez profond, au moins à 20 cm. La partie
sectionnée de la plante sera retirée du sol, pour être détruite ou séchée. On comprend
aisément que cette opération est beaucoup plus simple sur des plantes jeunes ou sur
une plante fraîchement fauchée. Cette méthode est sans doute la plus efficace, mais
demande beaucoup de temps et de main d'oeuvre. A titre indicatif, on estime qu'un
individu entraîné peut détruire ainsi entre 100 et 200 plantes par heure. Cette méthode
n'est toutefois pas facilement applicable dans les sols très caillouteux ou riches en
racines d'arbres.
Où?
Sur des terrains agricoles (notamment les friches), ou sur de
grandes
infestations accessibles avec du matériel agricole
relativement lourd.
Quand?
Avant la fin de la floraison (mai-juin).
Le labourage devra se faire en profondeur (jusqu'à 24 cm). Cette intervention
permettra d'enfouir la partie supérieure du sol, ou se trouvent la plupart des graines.
D'autre part, comme pour la coupe de la racine, le labourage coupe et enfouit la
partie active de la racine. Le labourage est plus efficace s'il est précédé d'un
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
178
République et canton de Genève
Département du territoire
traitement mécanique ou chimique.
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Berce du Caucase
A nouveau, il existe un risque d'exporter les graines de la plante sur les pneus des
machines agricoles.
2) Lutte chimique
•
Pour tout usage
de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos,
ère
consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des
informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en
début de ce document.
•
Application foliaire
Où?
moyens
Dans les zones où l'usage d'herbicides est autorisé, et où les
mécaniques ne sont pas applicables.
Quand?
Au printemps (mars à mai), lorsque les plantes ont encore
une taille inférieur à 80 cm.
Utiliser un herbicide systémique. Le traitement se fera assez tôt dans la
saison, quand l'accès au centre des stations infestées est encore possible.
Une deuxième application peut être nécessaire plus tard (fin mai) pour traiter les
plantules ayant germé après la première application. Eviter dans la mesure du
possible la pulvérisation, et préférer l'application au pinceau ou à l'épandeur (des
outils peuvent être conçus spécialement pour ce type d'application). Utiliser un
colorant pour ne pas traiter deux fois ou oublier une plante. Le traitement chimique
se combine bien avec un traitement mécanique antérieur ou postérieur.
Substance active
Dosage
Diluant
Glyphosate
Selon fabricant
Eau + surfactants
Triclopyr
Selon fabricant
Eau + surfactants
•
Injection des tiges
Où?
Dans les zones où l'usage d'herbicides est autorisé, et où les moyens
mécaniques ne sont pas applicables.
Quand?
taille
A la fin du printemps (mai), lorsque les plantes ont encore une
inférieur à 100 cm.
Utiliser un herbicide systémique. Le traitement se fera assez tôt dans la saison,
quand l'accès au centre des stations infestées est encore possible. Injecter
grâce à une seringue directement dans la tige une dose de 5ml d'herbicide
systémique à une concentration minimale de 5%. Colorer la tige, pour éviter de
traiter deux fois ou d'oublier une plante. L'inconvénient de cette méthode est
qu'elle nécessite de pénétrer profondément au coeur des stations de berce,
rendant le travail dangereux et peu pratique. Une deuxième application peut
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République et canton de Genève
Département du territoire
être nécessaire plus tard (fin mai) pour traiter les plantules ayant germé après la
première application, ou celles oubliées lors de la première. On peut également
combiner cette méthode avec une fauche.
Substance active
Dosage
Plantes exotiques envahissantes –
Diluant
Recommandations et techniques de lutte
Glyphosate
>5%
Eau
3) Autres méthodes
• Pâturage
Où?
Sur de grands groupement de berce, dans des terrains accessibles
aux animaux et facilement clôturable.
Quand?
Dès le début de saison.
Selon le contexte (géographie, présence d'éleveurs,...) le pâturage est un moyen peu
coûteux de contrôler de grandes infestations de berce. Les tentatives réussies de
pâturage de la berce impliquaient des moutons, parfois des vaches. La littérature n'offre
aucune information sur l'usage de chèvres ou de chevaux, mais signale que les
cochons peuvent, en fouillant le sol, venir à bout de la berce. Les animaux semblent
développer une préférence pour la berce, après un certain temps d'adaptation. Il
faudra toutefois prendre certaines précautions, vu les caractéristiques
phytochimiques de la plante. En effet, les furocoumarines, qui déclenchent chez
l'homme de violentes réactions cutanées (voir remarques générales ci-dessous),
peuvent également affecter les animaux. De ce fait il est nécessaire de sélectionner
du bétail à peau pigmentée (p.ex moutons à tête noire ou boeufs Galloway), qui ne
subira que peu ou pas les effets de la plante. On trouvera de plus amples informations à
ce sujet dans le guide mentionné ci-dessous, voire auprès des corps de métier
concernés.
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées
dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le
temps. Il est ainsi recommandé de commencer par une fauche entre fin juin et
août, afin de dégager le terrain pour pouvoir plus facilement couper les racines,
sans devoir craindre un contact avec la plante. De même un traitement par
herbicide peut se faire sur la repousse après une fauche, ce qui diminue le volume
de végétation à traiter. A l'inverse, on peut remplacer un deuxième passage à l'herbicide
par une fauche, pour diminuer la quantité de produits répandus dans l'environnement
Les gestionnaires confrontés à la berce du Caucase, ainsi que toute personne souhaitant en
apprendre plus à ce sujet, consulteront l'excellent Manuel pratique de la berce du Caucase,
édité suite à un projet de recherche au niveau européen. Ce manuel, dont est tirée une
bonne partie des informations figurant dans ce document est disponible en format pdf sur le
site suivant:
http://www.giant-alien.dk/pdf/French%20manual_web.pdf
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
180
Plantes exotiques envahissantes
Impatiens glandulifera
Royle
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Impatiente glanduleuse
à grandes fleurs
Synomyme
:
Balsamine géante,
Impatiente de l’Himalaya,
I.glanduleuse
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environne-
Origine
:
Himalaya
ment sont démontrés.
Plante glanduleuse, annuelle, pouvant atteindre 1-2 mètres de haut.
Tige : robuste, charnue, translucide, rougeâtre.
Feuilles : opposées, verticillées par 3, étroitement lancéolées, dentées en
scie. Base des feuilles bordées de glandes.
Fleurs : grandes fleurs pourpres munies d’un court éperon recourbé, inflorescences en grappes de 2-15 fleurs.
http://sophy.u-3mrs.fr
Balsaminacées
GREN Biologie Apliquée
:
GREN Biologie Apliquée
Famille
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : en forme de petites capsules fonctionnant comme des catapultes.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juillet 2005
181
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
L’Impatiente glanduleuse est une espèce liée au réseau hydrographique.
Elle colonise et envahit rapidement les berges de cours d’eau, les forêts
riveraines, les zones déboisées et les lieux humides.
Modes de reproduction-dissémination
Ses graines sont projetées
à plusieurs mètres, par
explosion du fruit à
maturité (comme toutes les
Impatientes). Par conséquent, son expansion en
aval des cours d’eau
contribue à sa forte dissémination. Elle se reproduit
également de manière
végétative, par bouturage
des tiges ou des racines.
Une plante peut produire jusqu’à 10’000 graines par pied
et ses graines sont viables plus de 2 ans dans le sol.
Espèce proche
L’Impatiente de Balfour (Impatiens balfourii Hooker F.)
M. Vauthey
L’Impatiente de Balfour, autre Impatiente exotique envahissante, est une plante glabre se
ramifiant, aux feuilles alternes, ovales, pointues, dentées, pétiolées, et aux fleurs à casque
blanc, à éperon grèle, en grappe au-dessus
des dernières feuilles.
Impatiente de Balfour
182
Danger
sur les espèces indigènes
La densité des populations le long des cours d’eau et des zones alluviales
étouffe les espèces héliophiles (ayant besoin de soleil pour pousser) de
petite taille, concurrencées par l’ombrage porté par les peuplements
d’Impatientes.
Sites
Internet
• www.ville-ge.ch/cjb/
• www.cps-skew.ch
• www.fr.ch/pna/
neophytes/fiches/impatiens_glan.pdf
www.fr.ch/pna/neophytes/fiches/impatiens_glan.pdf
• www.naturschutz.zh.ch
sur le milieu
Une forte colonisation conduit à une augmentation de l’érosion des berges
et des terrasses en hiver, lors de la disparition de la plante. Son extension
conduit à une baisse significative de la biodiversité.
• www.ge.ch/nature/flore
sur les activités humaines
Pour l’instant aucun.
Mesures de lutte
•
Arrachages manuels répétés (jardins familiaux par ex.)
•
Fauches répétées avant la montée de graines (jusqu’à épuisement de la plante)
•
Ensemencements d’espèces couvrantes indigènes (sur les terrains mis à nus)
Elimination par incinération et non par compostage.
Ne pas disséminer l’Impatiente par des transports de terre.
ue
remarq
Une coupe suivie de coupes des rejets 2x par année sur plusieurs années peut
tuer le pied.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - novembre 2005
183
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Originaire de l’Ouest de l’Himalaya, elle a été introduite en Europe au
XIXème siècle comme plante ornementale et mellifère. Elle est invasive
depuis environ 50 ans.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
L’espèce est désormais très répandue dans toute l’Europe du Nord (Iles
Britanniques, Scandinavie, Europe centrale).
Suisse
Particulièrement envahissante sur le Plateau et au Tessin.
Genève
Présente sur beaucoup de sites humides.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Impatiens glandulifera Royle
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 22. 06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - novembre 2005
184
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Ludwigia grandiflora
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
(Michaux) Greuter & Burdet
0
Nom français
Famille
:
:
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Jussie
à grandes fleurs
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
Onagracées
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Amérique du Sud
Vic Ramey
:
Michel Vauthey
Michel Vauthey
Origine
Envahissement par la Jussie sur un étang.
Plante herbacée fixée, vivace, amphibie et de forme variable
(prostrée, couchée ou dressée)
Tige : rigide et résistante pouvant atteindre 6 m de long,
diamètre env. 7-8 mm.
Feuilles : aériennes allongées (f. immergées plus arrondies), aux nervures
bien visibles, alternes, velues, de 5 à 7 cm de long et de 1.5 cm de large ;
pétiole quasi inexistant.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fleurs : jaunes de 3 à 5 cm de diamètre, style épais dépassant à peine les
étamines.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - novembre 2005
185
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
La Jussie est amphibie et ubiquiste. Elle s’implante à l’interface eau-berge
et croît ensuite vers l’eau et vers la terre. Elle se plaît dans différents terrains, aussi bien sur les graviers que dans la vase.
Sa vitalité est considérable (doublement de la biomasse en 3
semaines); à long terme, elle
accélère l’envasement des zones
calmes et limite le développement
d’autres espèces autochtones, végétales (plantes poussant sous l’eau et sur
les rives) et animales (poissons, oiseaux
d’eau) ce qui mène à une banalisation écologique des
milieux aquatiques et
humides.
Son système racinaire
peut atteindre 1 m de long. Sur l’appareil stolonifère, des racines adventives jusqu’à 20 cm
de long, entourées d’un manchon spongieux
aident à la flottabilité.
Modes de reproduction-dissémination
La Jussie est une plante vivace qui se reproduit essentiellement par bouturage de fragments de tiges spontanés (dégradation hivernale des plants)
ou provoqués (p.ex. action mécanique du courant en rivière). Disséminés
par le courant, un bateau, un pêcheur ou un oiseau, ils peuvent survivre
plusieurs mois si nécessaire, puis se fixent et forment une nouvelle plante.
Espèce proche
Seule l’autre Jussie invasive lui ressemble, Ludwigia peploïdes (Kunth.) P.H. Raven,
à feuilles glabres et pétiolées.
La très rare Jussie indigène, Ludwigia palustris (L.) Elliot, est rampante, à feuilles
opposées et à petites fleurs vertes.
Ludwigia palustris (L.)
186
Danger
sur les espèces indigènes
Elle peut former un tapis continu sur les plans d’eau et ainsi étouffer le
reste des plantes indigènes. De plus, cette plante contient des produits
toxiques (saponines, oxalates) qui la protègent des prédateurs herbivores.
Elle met en danger des espèces très sensibles de la liste rouge : la grande
douve (Ranunculus lingua) et le petit nénuphar (Nymphoides peltata).
sur le milieu
A terme, elle génère une banalisation des écosystèmes: élimination d’espèces indigènes, impacts négatifs sur la physico-chimie des eaux et la
faune aquatique, envasement. Elle est en vente dans le commerce et déjà
probablement plantée dans des étangs privés, ce qui augmente considérablement les risques de propagation. Dangereusement envahissante, la
Jussie n’a pas sa place dans nos milieux naturels (étangs, fossés humides,
cours d’eau).
Sites
Internet
• www.ame-lr.org/
publications/espaces/
jussies2002/index.html
• www.cemagref.fr/
Informations/Ex-rechr/
systemes-aqua/jussies/
Jussies-exemple.htm
• www.ge.ch/nature/flore
sur les activités humaines
La Jussie peut avoir un impact négatif sur l’agriculture en bouchant les
prises d’eau et en gênant l’entretien des canaux de drainage.
Elle entraîne des pertes de qualité de pâturage quand elle colonise des
prairies car elle est délaissée par les herbivores. Pour l’instant, aucune
gêne n’a encore été décelée en Suisse.
Mesures de lutte
•
Arrachage manuel (sur de petites surfaces en début de colonisation)
avec évacuation des plants.
•
Mise en assec des étangs (dans certaines régions très infestées).
•
Essais de lutte biologique en cours.
ue
remarq
Un suivi régulier du site après intervention est recommandé.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - novembre 2005
187
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Originaire d’Amérique du Sud, elle a été introduite au jardin botanique de
Montpellier vers 1823, et a volontairement été lâchée en 1830 dans Le Lez
(rivière) qu’elle a rapidement envahi. De là, elle a colonisé les plans et
cours d’eau du sud-ouest de la France avant de remonter vers le nord et
de partir vers l’est et le sud.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
En France (bassin méditerranéen et façade atlantique), où la Jussie pose
de graves problèmes, elle est considérée comme la plante présentant le
plus de risques pour les milieux aquatiques.
Suisse
Présence non confirmée pour l’instant en dehors du canton de Genève.
Genève
Première apparition en 2002 dans l’étang de Cavoitanne (Laconnex) puis
dans le Ruisseau du Merley et le Nant de Goy. La plante y a très probablement été récemment introduite par l’homme.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Ludwigia grandiflora
(Michaux) Greuter & Burdet
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - novembre 2005
188
Plantes exotiques envahissantes
Reynoutria japonica
Houtt.
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
5
Nom français
:
Renouée du Japon
Cette espèce figure
dans la liste noire
Famille
:
Polygonacées
Liste des néophytes de Suisse
Synonymes
:
Polygonum cuspidatum,
Fallopia japonica
!
10
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
:
Nord de la Chine, Japon,
Taiwan, Corée
Daniel Jeanmonod
Catherine Lambelet
Origine
Feuilles de renouée.
Massifs de Renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Espèce pérenne herbacée jusqu’à 3 m de hauteur, avec un réseau souterrain très important
de rhizomes.
Tige : creuse, comporte des nœuds comme un bambou. Rouge au printemps, elle tourne au vert strié de rouge durant l’été et, en se lignifiant peu
à peu, au brun-orange en automne.
Feuilles : de 7 à 14 cm (jusqu’à 18 cm) de longueur, de 8 cm de largeur en
moyenne (jusqu’à 13 cm), largement ovales, rétrécies en pointe à l’extrémité et brusquement tronquées à la base.
Fleurs : blanc-crème en panicules de 8 à 12 cm de longueur. Plante gynodioïque (plantes femelles avec fleurs mâles avortées). Les plantes mâles
sont rares, la plupart des clones sont constitués de plantes femelles.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
189
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Habitat d’origine :
Emplacements ensoleillés, étages collinéen et montagnard, notamment
milieux alluviaux.
Milieux envahis :
Se rencontre dans une grande variété de milieux anthropogènes au sol
riche (zones urbaines et industrielles, gravières, jardins négligés, bords de
route, talus de chemins de fer, etc.).
Le développement le plus massif se produit sur les rives des cours d’eau.
Prospère sur toutes sortes de substrats : des alluvions graveleuses
maigres et sèches, aux sols humides riches en nutriments.
Grande amplitude climatique et altitudinale. Elle ne supporte pas l’ombre
des grands arbres, mais est très concurrentielle dans toutes les autres
situations (lumière, mi-ombre).
Modes de reproduction-dissémination
Extension et envahissement dûs aux
rhizomes. Reproduction par les
semences quasi nulle, sauf dans les cas
d’hybridation (mal connu).
Multiplication par segments de tige
ou de rhizomes, très efficace même
avec de tous petits morceaux (1-2 cm).
Extension des massifs (jusqu’à 1 m par an)
et transports accidentels des parties de la
plante (emportées par les rivières, dans des
transports de terre, dans des composts ou
des dépôts de terre).
Espèces proches
Fallopia japonica var. compacta
Renouée de plus petite taille (feuilles arrondies atteignent 11 cm de longueur pour 10 cm de largeur).
Variété plus rarement plantée et rarement naturalisée.
R. sachalinensis
Espèce la plus proche, avec des feuilles plus grandes et en cœur à la base.
R. x bohemica
Hybride qui s’est développé entre les 2 espèces, difficile, sinon impossible, à différencier.
Autres espèces
Fallopia aubertii, néophyte introduite d’Asie centrale.
Polygonum polystachyum, néophyte introduite de l’Himalaya, non dioïque, qui pourrait aussi s’avérer envahissante.
Fallopia convolvulus et F. dumetorum seules espèces indigènes annuelles assez différentes d’aspect (annuelles, lianes).
190
Danger
sur les espèces indigènes
La Renouée forme des massifs de clones très denses et monospécifiques,
éliminant les autres espèces, ce qui est préjudiciable à toutes les espèces
indigènes.
Sites
Internet
• www.cps-skew.ch
• www.ville-ge.ch/cjb
• fallopia-japonica.chez.tiscali.fr/
page1.html
fallopia-japonica.chez.tiscali.fr/page1.html
sur le milieu
La Renouée laisse le sol nu en hiver, d’où un danger d’érosion notamment
le long des rives abruptes. Les massifs de Renouées n’offrent que des ressources trophiques limitées et peu diversifiées.
sur les activités humaines
Déstabilise les berges: danger accru d’érosion en cas de crues. Provoque
des dégâts le long des cours d’eau artificialisés, aux routes et aux bâtiments.
• echel.assoc.free.fr/saeve/
Progr_JTNR.html
echel.assoc.free.fr/saeve/Progr_JTNR.html
• www.cabi-bioscience.org/html/
japanese_knotweed_alliance.htm
www.cabi-bioscience.org/html/japanese_knotweed_alliance.htm
• www.ge.ch/nature/flore
Mesures de lutte
•
Fauches répétées (élimination scrupuleuse des parties des plantes fauchées ou arrachées)
•
Arrachage manuel (dito)
•
Evacuation des terres (exiger de la terre non infestée lors de travaux de chantiers)
•
Paillages plastiques ou biodégradables
•
Revégétalisation
•
Plantation d’arbres pour créer un ombrage
•
Lutte chimique (principalement au Glyphosate)
•
Pâturage
•
Contrôle visuel des zones menacées
Il est illusoire de lutter contre les Renouées dans des zones infestées sans établir des plans
d’action concertés et documentés par cartographie. La lutte est très difficile et les mesures
doivent être combinées.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
191
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
L’espèce est originaire des régions subméridionales et océaniques de l’Est
de l’Asie. Introduite comme plante ornementale, elle est commercialisée à
des prix élevés dès 1849 en Allemagne. Elle est ensuite utilisée comme
plante de couverture, plante mellifère, plante fourragère pour le bétail et
comme fixateur de sol.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Envahissante dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord. Extrêmement
répandue dans les habitats anthropogènes, elle commence à poser depuis
une dizaine d’années de sérieux problèmes de gestion dans les réserves
naturelles, en zone humide ainsi que le long des cours d’eau.
Suisse
Les données recensées sont nettement en dessous de la réalité de la présence de cette espèce.
Genève
En progression depuis une dizaine d’années, avec une forte densification
le long de certains cours d’eau comme l’Arve et la Drize, de même que sur
les enrochements du bord du lac.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Reynoutria japonica /
sachalinensis /
bohemica
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - janvier 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
192
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Plantes exotiques envahissantes
Recommandations et techniques de lutte
République et canton de Genève
Département du territoire
FICHE INFO
Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
Reynoutria japonica
Houtt.(Reynoutria japonica)
Renouée du Japon
Recommandations :
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
5
!
10
Le canton recommande
la lutte systématique
dans
les conditions suivantes
:
Nom français
: Renouée du
Japon
Cette espèce figure
dans la liste noire
• Sur les berges des cours d'eau, où la plante peut provoquer de graves
Liste des néophytes de Suisse
: répandre
Polygonacées
déstabilisationsFamille
de berge, et se
facilement.
posant des problèmes du point de
• Dans les friches, les terrains vagues, les zones de dépôt de terre, où la plante
vue de la protection de la nature
peut se multiplier
et d'où elle peut
être disséminée
lors de transports de terre.
Synonymes
: Polygonum
cuspidatum,
et/ou de la santé humaine et dont
japonica
effets négatifsdans
sur l’environneLe canton recommande égalementFallopia
la lutte
dans la mesure du les
possible
les
ment sont démontrés.
conditions suivantes :
Origine
:
Nord de la Chine, Japon,
• Sur les terrains agricoles
Taiwan, Corée
• Dans les clairières et lisières forestières
• Le long des routes et sur les talus avoisinants.
La renouée du Japon est extrêmement proche d'une autre espèce de renouée, la
renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis). Les deux espèces se sont hybridées
pour former Reynoutria x bohemica. Il semblerait que l'hybride présente un caractère
encore plus envahissant que les deux espèces dont il est issu, et possède des tiges
notablement plus grandes. Quoi qu'il en soit, par souci de simplicité il n'y a pas lieu ici
de distinguer ces diverses espèces.
Il existe également quelques autres renouées, notamment Polygonum polystachum,
pouvant présenter un caractère envahissant.
Daniel Jeanmonod
Catherine Lambelet
L'être humain possède une très grande responsabilité dans la dispersion de
cette plante. Il est donc extrêmement important d'adopter au plus vite les bonnes
pratiques pour éviter de disséminer encore plus cette plante. Ceci implique notamment
une très grande prudence lors de l'usage de matériaux terreux proches de ou dans
une zone contaminée. Puisqu'il est pratiquement impossible d'enlever les plus petits
morceaux de rhizome du sol, il est préférable de renoncer à utiliser une terre
contaminée, sauf si on peut l'enfouir à une profondeur suffisante (plus de 4m).
A titre indicatif, en Angleterre, la Loi sur la vie sauvage et la campagne (Wildlife and
Feuilles de renouée.
Massifs de Renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Country Act, établie en 1981), rend illégale la dissémination de la renouée du Japon.
Par conséquent tout terre contaminée par la plante doit être stockée en décharge
de floraison
Espèce pérenne herbacée
3 m de
hauteur,
avec un
réseaud'amende,
souterrain trèsêtre
important
agréée, jusqu’à
et ne
peut,
sous
peine
utilisée pourDate
des
travaux
de rhizomes.
d'aménagement.
janv
fév
mars
Tige
:
creuse,
comporte
des
nœuds
comme
un
bambou.
Rouge
au
prinEn Suisse, il n'existe actuellement pas de loi équivalente. Il incombe donc à chacun
avril
temps, elle
tourne au vert Plusieurs
strié de rougebureaux
durant l’été
et, en se lignifiant
peu
d'agir
correctement.
d'ingénieurs,
mandatés
par des collectivités
mai
à peu, au brun-orange
en automne.
publiques
pour aménager
ou revitaliser des cours d'eau, ont déjà pris l'habitude
de
juin
stipuler dans les obligations contractuelles des entreprises qui réalisent leurs
travaux
juil
Feuilles : ne
de 7doivent
à 14 cm (jusqu’à
18 cm)cas
de longueur,
cmterre
de largeur
en
qu'elles
en aucun
utiliser de
de8la
contaminée,
et qu'elles
aoûtdoivent
moyenne un
(jusqu’à
cm), plusieurs
largement ovales,
rétrécies
pointe à l’extréassurer
suivi13 sur
années.
Ces en
conditions
peuvent, dans la plupart
sept des
mité et
brusquement
tronquéesaccidentelle
à la base.
cas,
éviter
une dispersion
des plantes envahissantes.
oct
nov
déc
Fleurs : blanc-crème en panicules de 8 à 12 cm de longueur. Plante gynodioïque (plantes femelles avec fleurs mâles avortées). Les plantes mâles
sont rares, la plupart des clones sont constitués de plantes femelles.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
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Renouée du Japon
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage
Où?
Quand?
Dans des zones nouvellement
infestées, uniquement sur des plants qui
ère
apparaissent pour la 1 année.
Durant les trois premières semaines de la saison végétative (avril ou
mai), avant que le rhizome ne s'implante trop fortement.
Cette méthode est uniquement efficace sur les plants les plus petits, apparus dans
l'année, suite à une déposition de fragments de plantes (crue, chantier,…). Le
risque de fragmenter les rhizomes est très grand, et cette méthode est donc à
proscrire dans toute autre situation.
• Fauche répétée
Où?
Quand?
Sur des massifs de grande ampleur dont on veut limiter l'expansion
D'avril à octobre (durant toute la saison)
Cette méthode de lutte n'a de sens que si elle s'inscrit dans le long terme. La
fauche n'est efficace que si elle est répétée plusieurs fois par an, et sur plusieurs
années de suite, pour épuiser la plante. On considère que 6 à 8 fauches par an,
pendant 4 à 7 ans, peuvent venir à bout de la renouée sur des sites très envahis.
La plante doit être fauchée dès qu'elle atteint 60 cm de hauteur.
Veiller à éliminer de manière scrupuleuse les résidus de la fauche. Il ne faut en
aucun cas les laisser sur sol humide, car les tiges y reprennent facilement. Il vaut
donc mieux évacuer et incinérer ce matériel. On peut également envisager de le
faire sécher sur place, en prenant soin de ne pas laisser les restes de plante en
contact avec le sol.
La fauche mécanique s'avère problématique si elle fragmente trop les tiges. Une
broyeuse risque d'augmenter l'ampleur du problème en dispersant une multitude de
petits fragments. Préférer donc un outil ou une machine qui fait une coupe franche
et nette (par exemple une faux), plutôt qu'un engin qui déchiquette les tiges. Dans
tous les cas, tenter dans la mesure du possible de récolter et d'éliminer tous les
fragments dispersés.
La fauche est par contre un bon complément ou une bonne préparation pour
d'autres méthodes de lutte
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Département du territoire
• Couverture du sol
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
Où?
Dans les zones où l'usage d'herbicide n'est pas possible, sur des berges
déstabilisées nécessitant un aménagement et un renforcement, sur
toute infestation dense de taille petite à moyenne.
Quand? En fin de saison, après avoir préalablement fatigué la plante par
d'autres méthodes
On distingue deux méthodes de couverture du sol : la couverture simple, et la
couverture avec plantation.
La première consiste à recouvrir la parcelle infestée pendant une certaine période
de temps, pour tenter de tuer la renouée. Utiliser pour ce faire de préférence un
géotextile synthétique non tissé, résistant au déchirement et à la perforation. Ces
géotextiles sont souvent de couleur noire, et provoquent un échauffement du sol,
tout en bloquant la lumière. Les plantes sous le géotextile sont étouffées.
L'efficacité de cette méthode dépend de plusieurs facteurs, notamment du soin lors
de la pose du géotextile. Il est important d'étendre celui-ci sur une surface
supérieure à la zone infestée. Compter une marge d'au moins 2 m, qui limitera en
partie les repousses latérales. Plus la marge sera grande, moins la plante pourra
ressortir de sous le géotextile (mais plus le prix sera élevé). Si plusieurs morceaux
de géotextiles sont utilisés, on les fera se chevaucher sur au moins 150 cm. Pour
maintenir le géotextile au sol, utiliser des agrafes ou des pieux, complétés par des
pierres ou des troncs posés sur le géotextile, voire des cordes tendues en travers et
attachées aux pieux. Le géotextile sera laissé en place pendant au moins 1 an.
Veiller en outre à limiter l'accès au site, pour ne pas endommager le géotextile. Il
semble notamment que les chiens soient attirés par l'odeur de certains géotextiles,
et les déchirent avec leurs griffes. Une fois le géotextile enlevé, semer ou
planter immédiatement des espèces locales pour éviter tout retour de la
renouée.
La deuxième méthode combine l'usage d'un géotextile avec des plantations
d'espèces ligneuses arbustives. Utiliser ici de préférence un géotextile
biodégradable, formé d'un sandwich fibres naturelles / polypropylène. Préparer le
terrain de la même manière que ci-dessus, et prendre les mêmes précautions
(chevauchements, marge au bord de la zone infestée…). Le géotextile sera fixé par
des pieux en boutures vivantes, le plus souvent en saule. Le géotextile va
étouffer les plants de renouée, et les boutures de saule vont se développer pour
créer au final une saulaie ombragée, sous laquelle la renouée ne pourra plus
reprendre.
Contrôler les résurgences de renouée aux bords du géotextile en les coupant
fréquemment, voire en les traitant chimiquement si la législation le permet.
Si le géotextile est mis en place avec suffisamment de soin, la renouée ne peut pas
reprendre. Cette méthode est relativement coûteuse en matériel, implique une
arborisation de la zone, mais réduit l'entretien, et devrait donner des résultats
définitifs.
Contacter une entreprise ou un bureau spécialisé dans le génie biologique pour
l'expertise et le matériel nécessaire à mettre en place ces méthodes.
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Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
2) Lutte chimique
• Pour tout usage
de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos,
ère
consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera
des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques
préalables en début de ce document.
• Application foliaire
Où?
Quand?
Sur de grandes infestations, là ou les risques de dérive du produit sont
moins importants (pas ou peu de végétation environnante).
Au stade du bouton floral (mi-août).
Le stade idéal pour traiter chimiquement les plantes est juste avant la floraison.
Malheureusement à ce stade les plantes occupent déjà beaucoup trop de volume
pour être traitées correctement (les renouées peuvent faire jusqu'à 4m de haut). Il
est donc nécessaire de réduire leur hauteur au moins une fois dans l'année, avant
le traitement chimique. Pour ce faire il est recommandé de les faucher une fois
entre mi et fin juin, puis de laisser repousser jusqu'au stade du bouton floral, et de
traiter entre mi-août et septembre, avant le dessèchement des feuilles (dès
octobre).
Appliquer un herbicide systémique sur chaque feuille, en évitant le ruissellement.
Utiliser un vaporisateur ou un applicateur par contact. Ajouter un colorant au produit
pour ne pas oublier ou traiter deux fois une plante. Ne traiter que dans de bonnes
conditions météorologiques : pas de vent, pas de pluie dans les 6 heures qui
suivent l'application.
Il est également possible d'augmenter le nombre de fauches annuelles, pour
fatiguer la plante. En commençant la fauche assez tôt (mai), on peut faucher 4 fois
dans l'année avant le traitement chimique. On risque néanmoins de se retrouver
avec des plantes présentant une surface foliaire trop petite pour absorber
suffisamment de produit.
Contrôler bien évidemment la parcelle à intervalles réguliers.
Substance active
Glyphosate (360 g/l)
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Dosage
5-10%
Diluant
Eau + surfactants
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Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
• Injection dans les tiges
Où?
Quand?
Sur des infestations petites à moyennes, si le risque de dérive du
produit phytosanitaire ne peut pas être accepté.
Dès la floraison (mi-août à septembre).
Injecter avec une seringue une dose erentre 5 ete10 ml d'herbicide systémique non
dilué, dans la tige, en dessus du 1 ou du 2 noeud, soit environ 10 à 30 cm au
dessus du sol.
Veiller à traiter chaque tige. Pour ne pas en oublier, les marquer au fur et à mesure
avec de la peinture.
Cette technique nécessite de pénétrer au coeur des massifs des renouées, près du
sol. Elle n'est donc aisément utilisable que sur des massifs petits et pas trop
denses. Dans les massifs plus grands et plus denses, on préférera l'injection dans
les tiges préalablement coupées, comme décrite ci-dessous.
Comme pour chaque méthode de lutte, effectuer un contrôle quelques semaines
après le traitement, et réitérer la mesure au besoin l'année suivante (une année ne
suffit pas pour se débarrasser de la renouée!).
Substance active
Glyphosate (360 g/l)
Dosage
100%
Diluant
-
• Injection dans les tiges coupées
Où?
Quand?
Sur des infestations moyennes, ou sur de grandes infestations si le
risque de dérive du produit phytosanitaire ne peut pas être accepté.
En fin de saison, (mi-août à septembre).
A la différence de la méthode ci-dessus, faucher les massifs de renouée avant
d'injecter le produit. Effectuer plusieurs fauches dans l'année, pour affaiblir la
plante. Dès mi-août, effectuer une ultimeer fauche, en coupant les tiges entre 10 et
30 cm au-dessus du sol (en dessus du 1 noeud) Immédiatement après la fauche,
injecter l'herbicide directement dans les tiges (même quantité que ci-dessus).
Marquer les tiges traitées pour éviter d'en oublier ou de traiter deux fois.
On peut utiliser un asperseur dorsal pour transporter le produit, en adaptant la
buse, ce qui permet de faire le traitement en restant debout. Par contre, il sera plus
difficile de traiter les tiges les plus fines sans l'aide d'une seringue.
La mesure devra être répétée l'année suivante au besoin.
Substance active
Glyphosate (360 g/l)
Dosage
100%
Diluant
-
Ces deux méthodes sont plus coûteuses en temps que l'application foliaire,
mais sont plus efficaces, plus sûres, et sont indépendantes des conditions
météorologiques (vent, pluie,…).
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Département du territoire
3) Autres méthodes
• Concurrence végétale
Où?
Quand?
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
Sur des terrains laissés à nu après un traitement, ou aux alentours des
massifs de renouée.
Avant la période de germination des espèces utilisées, ou selon les
besoins des espèces arbustives choisies.
Comme toujours, les sols laissés à nu sont des terrains faciles d'accès pour les
plantes envahissantes. En installant des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant,
on peut affaiblir la renouée. Utiliser des espèces herbacées en semis sur les sols
nus aux alentours des infestations, et des espèces arbustives plantées sur les sols
laissés nus après un traitement.
Les arbustes devront faire au minimum
1.5 m de hauteur et être plantés à une
2
densité de 1 à 2 plants par m . Continuer à faucher les renouées poussant sous
les plantes installées, en limitant leur hauteur de manière à ce qu'elles n'affectent
pas les plants.
On peut également utiliser des ronces, qui ont un très fort pouvoir de couverture.
Cette méthode est proche de la couverture du sol par un géotextile biodégradable
combiné avec des boutures de saule, mais permet d'utiliser une plus grande variété
d'espèces végétales.
• Pâturage
Où?
Quand?
Sur les terrains agricoles infestés, dans les lits majeurs des cours d'eau,
du moment que les mouvements du bétail peuvent être contrôlés.
Durant toute la période végétative (d'avril à octobre).
L'impact des herbivores sur la renouée peut être important, assez pour réduire
fortement les massifs, voire les faire disparaître. La mise en pâture doit être répétée
sur au moins 3 à 5 ans. La plante peut être consommée par les équidés, les bovins,
les ovins et les caprins. Son appétence est assez faible au début, mais sur un
terrain densément infesté, les animaux se rabattront rapidement sur cette plante. La
plante a une très bonne valeur fourragère, riche en protéine, comme la luzerne.
Favoriser la pâture de cette plante en installant du sel ou des abreuvoirs près des
massifs à rabattre.
Si la mise en pâture ne peut pas commencer dès le début de saison, il est conseillé
de faucher une fois les plantes, pour réduire leur taille et éviter qu'elles ne soient
trop grandes pour être consommées ou couchées par les animaux.
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées
ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le
temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà
affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine.
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République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Renouée du Japon
Pour obtenir des informations complémentaires sur la gestion de la renouée du Japon,
consulter les trois documents ci-dessous, dont cette fiche s'est inspirée en partie.
La renouée du Japon, une espèce en phase d'expansion – Expériences menées
à Neuchâtel, Horner M. (2006), Service de l'agriculture, Office phytosanitaire cantonal,
Neuchâtel. Disponible sur http://sea.ne.ch/docs/pdf/neophyt/reyss_ft-ne.pdf
Renouée du Japon – Mesures de gestion possibles, Conseil Général de Savoie –
Environnement (2006). Disponible sur
http://www.savoie.fr/uploads/Document/WEB_CHEMIN_1762_1145524254.pdf
Bericht und Empfehlung zur Bekämpfung des Japanknöterichs, De Micheli et al.
(2006), Kantons Aargau, Bern, Glarus, Luzern, Wallis und Zürich. En allemand.
Disponible à la demande auprès de
Kanton Zürich
AWEL, Amt für Abfall, Wasser, Energie und Luft
Abteilung Abfallwirtschaft und Betriebe
Sektion Biosicherheit
[email protected]
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Renouée du Japon
.
200
Plantes exotiques envahissantes
Robinia pseudoacacia
L.
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Robinier faux-acacia
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
Famille
:
Fabacées (ou Légumineuses)
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Est des Etat-Unis
Claudia Steinacker
:
Michel Vauthey
Michel Vauthey
Origine
Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Arbre à feuilles caduques pouvant atteindre 25 mètres de haut.
Ecorce : profondément crevassée, gris-brun. Lisse chez les jeunes arbres,
elle se creuse rapidement en un réseau de crevasses sinueuses.
Rameaux : fortement épineux, exceptés ceux portant les fleurs.
Feuilles : alternes, composées- pennées, à 7-21 folioles ovales.
Fleurs : blanches, odorantes, en grappes pendantes de 10-20 cm.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : longs de 4-10 cm, sous forme de gousses sèches pendantes,
glabres.
Cet arbre est facilement reconnaissable
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Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
201
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Son caractère pionnier et sa résistance à la sécheresse lui permettent de
coloniser facilement des lieux dénudés ou des prés secs, mais également
des zones alluviales, clairières, bords de chemins, terres incultes et
endroits rocheux.
Modes de reproduction-dissémination
Forte capacité de germination, de
croissance (peut atteindre 2 m de
hauteur en 1 année), de drageonnement depuis les racines et de rejets de
souches. Les graines restent viables
dans le sol pendant au moins 10 ans.
Espèce proche
Sophora japonica
Robinia pseudoacacia ne peut pas être confondu avec une autre
espèce, sauf peut-être avec Sophora japonica (originaire de Chine).
Ce dernier se différencie bien du Robinier par ses folioles pointus à
l’extrémité et l’écorce presque lisse. Il ne porte pas d’épines et les
jeunes rameaux sont verts.
Sophora japonica
202
Danger
Sites
Internet
sur les espèces indigènes
• www.cps-skew.ch
La densité des populations le long des cours d’eau et des zones alluviales
concurrence les espèces héliophiles (“ qui ont besoin de soleil pour pousser “) de petite taille. Son envahissement conduit à une banalisation très
marquée de la flore et à un appauvrissement net de la biodiversité.
• www.villege.ch/cjb/conservation/robinia.htlm
• www.ge.ch/nature/flore
sur le milieu
Ses nodosités racinaires fixent l’azote, provoquant un enrichissement du
sol. Par conséquent, ce phénomène entraîne une modification de la végétation de sols maigres. Le Robinier élimine les espèces pionnières indigènes grâce à sa forte capacité de colonisation et couvre rapidement de
grandes surfaces.
sur les activités humaines
Il peut s’avérer toxique si on ingère l’écorce, les graines ou les feuilles. Les
fleurs sont quant à elles comestibles.
Envahissement par Robinia pseudoacacia
•
Une coupe suivie de coupes des rejets 2 fois
par année sur plusieurs années peut tuer
le pied
•
Arrachage ou fauche des jeunes semis
•
L’application d’un herbicide (type glyphosate) sur la souche peut s’avérer efficace
S. Beuchat
Mesures de lutte
(utilisation selon les règlements en vigueur)
Michel Vauthey
D’autres techniques (dessouchages, arrachages) risquent de favoriser la
repousse
Repousses de Robinia pseudoacacia
le long des chemins
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
203
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Importé en Europe en 1601, il a ensuite été largement diffusé dans le reste
du monde pour ses qualités d’espèce ligneuse à croissance rapide, stabilisatrice de substrats instables et améliorante du sol, avec comme conséquence l’envahissement de tous les terrains ouverts où il se trouve.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
L’espèce montre un comportement envahissant surtout dans les zones
méditerranéennes.
Suisse
Présent dans presque tous les cantons, particulièrement au Tessin (région
chaude).
Genève
Le Robinier a longtemps été utilisé pour la stabilisation de talus en ville et
en campagne. Depuis lors, il montre des signes d’envahissement sur tout
le canton.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Robinia pseudoacacias L.
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
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Domaine nature et paysage
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204
République et canton de Genève
Département du territoire
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Robinier faux acacia
(Robinia pseudoacacia)
Robinier faux acacia (Robinia
pseudoacacia)
Recommandations :
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes :
• Le long des routes et sur les talus avoisinants, afin d'éviter la propagation de
la plante le long des axes routiers.
• Dans les prairies maigres et les zones naturelles sensibles, où la plante, en
fixant l'azote dans le sol (enrichissement), peut modifier les conditions
écologiques du sol.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les
conditions suivantes :
• Le long des cours d'eau et des lacs, où cette espèce peut se répandre
facilement, modifier les conditions écologiques du sol, et gêner l'accès en
formant des peuplements denses et épineux.
Le robinier fait partie de la famille des fabacées (légumineuses). Ses racines
comportent des nodosités où l'on trouve des bactéries fixatrices de l'azote, qui
enrichissent le sol. C'est pourquoi, dans son aire d'origine (USA) cette plante a
souvent été utilisée pour revitaliser des sites miniers abandonnés. C'est cette même
caractéristique qui pose problème dans les zones envahies. L'enrichissement du sol
bouleverse l'équilibre écologique, en favorisant les espèces nitrophiles et en chassant
les espèces préférant les sols maigres. L'action du robinier peut également
favoriser d'autres espèces envahissantes, qui sont souvent très performantes dans
les sols riches. C'est pourquoi il est important de lutter contre cette espèce dans les
milieux sensibles (réserves, prairies maigres,…).
On peut également noter que toutes les parties de la plante (y compris les graines)
sont toxiques pour l'homme. Bien que le risque d'ingérer cette plante soit faible, il est
néanmoins existant.
Cette espèce a pourtant des qualités, notamment une bonne consolidation des berges
(système racinaire performant), et un bois d'excellente qualité, rarement attaqué par
les phytophages. C'est pourquoi il est encore couramment utilisé, et n'est pas
considéré comme une plante problématique par beaucoup d'intervenants.
Au vu des problèmes environnementaux et d'entretien qu'il peut poser (peuplements
denses et monospécifiques, forte reproduction végétative, déséquilibre du sol,…), la
gestion et l'utilisation du robinier mériterait d'être considérée avec soin.
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République et canton de Genève
Département du territoire
Techniques de lutte :
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Robinier faux acacia
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage manuel
Où?
Sur les terrains nouvellement infestés, aux alentours des arbres
adultes, partout où l'on trouve des semis et des jeunes plantules.
Quand? Dès la germination, jusqu'à avant la formation des graines.
L'arrachage lorsque le sol est légèrement humide est beaucoup
plus facile que sur sol sec.
Cette mesure de lutte n'est applicable que sur les semis et les plantules de l'année, qui
ne doivent pas être confondus avec les drageons issus d'arbres adultes alentours.
Le matériel végétal arraché doit être incinéré, et non pas composté.
• Annelage du tronc
Où?
Quand?
Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés.
Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont
basses.
L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol)
jusqu'au cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la
circonférence de l'arbre. Il est important de laisser une petite partie de
l'écorce intacte, sinon l'arbre peut réagir en drageonnant violemment. L'arbre
ne peut ainsi plus accumuler de réserves dans ses racines. Le peu d'énergie
restant dans les racines est consommée au printemps suivant. L'annelage du
tronc peut alors être complété sur toute la circonférence du tronc, avec un
risque amoindri de production de drageons. L'arbre meurt et peut être abattu.
Attention aux chutes d'arbre ou de branches possibles après l'annelage.
• Coupe de l'arbre
Où?
Quand?
De préférence sur des petites infestations de nouvelles pousses.
Éventuellement sur des arbres adultes, ou des arbustes trop gros
pour être arrachés.
Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont
basses.
La coupe de l'arbre peut être efficace sur des petites infestations, où les
plantes sont encore jeunes. Une coupe, suivie de coupes des rejets au moins
deux fois par an, et répétée sur plusieurs années peut épuiser les plantes
plus grosse, ou tout au moins limiter leur expansion. Cette technique sera
d'autant plus efficace si elle est combinée avec une plantation ou un semis
dense d'espèces indigènes produisant un fort ombrage, car le robinier
supporte mal l'ombre. Une coupe unique conduit à une forte production de
drageons, et devrait être
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
206
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Robinier faux acacia
évitée, sauf si combinée avec un traitement chimique. On préférera dans la
mesure du possible l'annelage du tronc.
2) Lutte chimique
• Pour tout usage de produits
phytosanitaires, respecter la législation. A ce
ère
propos, consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On
trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les
Remarques préalables en début de ce document.
• Application foliaire
Où?
Quand?
Sur les rejets et les drageons issus d'arbres coupés ou
endommagés.
Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin –
septembre).
Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et
nécessite de transporter un volume de produit dilué important. Il est
recommandé d'ajouter un surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le
produit ruisselle trop. Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges
vertes, sur les repousses et les drageons. La méthode n'est guère utilisable sur
des arbres adultes en raison de leur taille et du volume du feuillage. Préférer
dans la mesure du possible les méthodes exposées ci-dessous.
Substance active
Glyphosate
Dosage
>10 %
Diluant
Eau + surfactants
• Imprégnation de l'écorce
Où?
Quand?
Sur des arbres d'un diamètre maximal de 20 cm, dans les endroits
où il faut éviter la dérive du produit sur la végétation environnante.
Au début du printemps, en été.
Cette méthode permet de réduire le volume de produit transporté, et évite la
dérive de l'application sur les plantes environnantes. Utiliser un mélange
herbicide/huile (minérale ou végétale). Avec un vaporisateur, appliquer le
mélange sur la base du tronc, sur une bande de 20 cm de large, et sur toute la
circonférence du tronc. Augmenter la largeur de la bande sur les arbres les
plus gros. L'herbicide traverse l'écorce et est absorbé par l'arbre.
Substance active
Triclopyr
2,4-D
Renseignements
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207
Dosage
Printemps 20%
Eté 10%
10-15%
Diluant
Huile spéciale
Huile spéciale
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
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République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Robinier faux acacia
• Application sur souches
Où?
Quand?
Dans le cas où l'on souhaite abattre les arbres, et où l'usage
d'herbicides est autorisé (augmente l'efficacité de la coupe).
Durant la période de croissance de la plante (efficacité diminue à
partir de l'automne).
Dans les 5 à 15 minutes suivant l'abattage de l'arbre (pour éviter la
cicatrisation), appliquer un mélange herbicide/huile sur toute la surface de la
souche, en débordant également sur les bords. L'application peut se faire au
vaporisateur, ou au pinceau dans les cas où la dérive du produit doit
absolument être évitée. Cette méthode assure une distribution directe du
produit dans les racines.
Substance active
Glyphosate
Triclopyr
2,4-D
Dosage
10-15% (printemps)
>15%
4-10%
Diluant
Eau + surfactant
Huile spéciale
Huile spéciale ou eau
3) Autre méthodes
• Concurrence végétale
Le robinier supporte mal l'ombre et la concurrence. Une plantation ou un semis
dense aux alentours des zones envahies (et surtout sur les sols nus), ou autour
des plantes subissant un traitement, pourrait gêner ou réduire son expansion.
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes
évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode
appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur
une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
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208
Plantes exotiques envahissantes
Senecio inaequidens
DC.
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
:
Séneçon du Cap
Famille
:
Astéracées (ou Composées)
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
:
Senecio reclinatus auct.,
S. harveianus auct.
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Afrique du Sud
Michel Vauthey
Michel Vauthey
Origine
:
Michel Vauthey
Synonymes
Feuilles de renouée.
Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive).
Plante pouvant se développer en buisson de 50 à 150 cm de haut, vivant 5 à 10 (-15) ans.
Date de floraison
Tige : ligneuse à la base. Jusqu’à 110 cm de longueur, couchée à sa base
puis dressée.
Feuilles : indivises, linéaires, longues de 6-7 cm et larges de 2-3 mm.
Fleurs : Inflorescences terminales sur les nombreuses ramifications.
Capitules très nombreux, jaunes, de 10-20 mm de diamètre.
fructification :
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : env. 5 mm de longueur. Une fois secs, sont surmontés d’un pappus
de soie.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
209
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Le Séneçon du Cap est capable de coloniser les milieux rudéralisés (bords
des voies ferrées et des routes, dépôts de terre, gravières, etc.), les
friches, les jachères, les pâturages, les forêts claires et les éboulis de 0 m
à 1500 m.
Modes de reproduction-dissémination
Reproduction par de très nombreux
fruits à aigrette, disséminés par le vent.
Un plant développé possède 80 à
100 capitules et peut produire
plus de 10’000 graines par
an. Pas de multiplication
végétative, mais capacité de
marcotage (multiplication d’un
végétal par l’enracinement d’une
partie de la plante).
Les autoroutes sont des corridors qui favorisent la dissémination du Séneçon du Cap.
Espèce proche
J. Kreuzkraut
Senecio jacobaea
Le Séneçon du Cap ne doit pas être confondu avec d’autres Astéracées indigènes à fleurs jaunes (très nombreuses) et avec les autres espèces de
Séneçons indigènes, dont elle se différencie par ses feuilles indivises et
linéaires (caractère spécifique du Séneçon du Cap)
Senecio jacobaea
210
Danger
sur les espèces indigènes
Concurrence les espèces indigènes des milieux tels que talus secs, prés,
prairies, éboulis, etc., notamment les orchidées. Les racines transmettent
des substances toxiques sur les graines des alentours.
Pour en
savoir plus
JEANMONOD, D. (2002). Nouvelles
stations pour Senecio inaequidens
DC. ou la conquête irrésistible du
séneçon du Cap.
Saussurea 32: 43-50.
sur le milieu
Altère les milieux mentionnés ci-dessus en modifiant leur structure végétale et en appauvrissant la biodiversité.
sur les activités humaines
Risque d’envahir les vignobles et les pâturages. La plante est toxique pour
le bétail. Elle est donc refusée et envahit d’autant plus les pâturages en faisant baisser les rendements.
Sites
Internet
• www.cps-skew.ch
• www.ville-ge.ch/cjb
• www.ge.ch/nature/flore
Mesures de lutte
•
Arracher les pieds isolés et les petites populations
•
Eviter de laisser des espaces dénués de végétation
•
Semer des espèces très couvrantes sur les sites d’arrachages
(trèfles ou luzernes)
•
Faucher ne permet pas de le supprimer mais favorise la concurrence
des autres plantes
•
En culture, labourer ou désherber chaque année les pieds développés
•
Eviter le surpâturage, repérer, arracher puis brûler les pieds isolés
•
Désherber chimiquement, plante par plante (selon les règlements en vigueur)
ue
remarq
L’arrachage ou la destruction des pieds fait manifestement reculer la population,
ce qui montre que la lutte est efficace et que seule la présence d’une population
assez importante permet à la plante de se répandre.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
211
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Introduit en Europe dès 1889 par l’industrie lainière (des graines se sont
mêlées aux toisons lainières importées pour les filatures).
Le Séneçon s’est ensuite répandu en suivant les cours d’eau et les routes,
dans le Sud-Ouest de la France, la Catalogne et l’Italie. En très forte expansion, surtout depuis 1970. Il a été introduit en Suisse romande, à la gare de
Denges (Morges) vers 1987, et dans le sud du Tessin dans les années 1980.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
De l’Espagne au Danemark et de l’Irlande jusqu’à l’est de l’Allemagne.
Suisse
Genève, Vaud (surtout Morges), Neuchâtel, Valais, Bâle, Berne, Argovie,
Zürich, Lucerne, Uri, Glaris, Saint-Gall, Thurgovie, Tessin. En expansion en
Suisse-Romande depuis 1995 environ.
Genève
2 foyers importants recensés: Laconnex et La Praille. La première mention
date de 1996.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Senecio inaequidens DC.
Données après 1994
moins précises
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
212
République et canton de Genève
Département du territoire
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte
Séneçon du Cap (Senecio inaequidens)
Séneçon du Cap (Senecio inaequidens)
Recommandations :
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes :
• Le long des voies de communication, et dans les talus les avoisinant, pour
éviter la dissémination de la plante.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les
conditions suivantes :
• Dans les prés, prairies et pâturages. La plante est toxique et refusée par le
bétail, et pourrait donc se répandre très rapidement dans ces zones.
Cette espèce ne pose pour l'instant pas de problème en Suisse, en dehors des
voies de communication. Vu sa toxicité pour le bétail et les équidés, il est par
contre à craindre que dans un futur proche la plante se répande dans les
pâturages et cause l'empoisonnement d'une partie du cheptel.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
213
Editeur
© DGNP, 2007
Document réalisé sur la base
des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Séneçon du Cap
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage
Où?
Quand?
Sur les plants isolés, et les infestations nouvelles ou encore
petites.
Avant la fructification (avant fin-juin).
L'arrachage manuel semble être la meilleure solution dans ces conditions.
La plante n'a pas de capacité végétative, mais produit un stock grainier
important. Après l'arrachage, c'est donc les graines des années précédentes
qui risquent de reprendre. C'est pourquoi cette mesure doit être suivie d'un
ensemencement avec des espèces végétales à fort pouvoir couvrant.
Eliminer immédiatement et avec soin les plantes arrachées (incinération),
car même en dehors du sol, elles peuvent produire des graines viables
pendant encore 2 à 3 jours.
• Fauche
Où?
Quand?
Sur les grandes infestations, le long des voies de
communication.
Avant la fructification (avant fin-juin).
La fauche ne tue pas la plante, mais limite son expansion en l'empêchant de
produire des graines. Par ailleurs cette méthode peut favoriser les espèces
indigènes concurrentes, voire des insectes prédateurs. Il semble en effet
qu'un puceron, qui affecte généralement Senecio jacobea (un séneçon
indigène), s'attaque également au séneçon du cap.
Il est nécessaire de réaliser plusieurs fauches successives, car la plante
reprend rapidement après le traitement.
• Labour
Où?
Quand?
Sur d'éventuelles cultures envahies.
Avant la fructification (avant fin-juin).
Le labour permet d'enfouir la plante, et semble limiter son expansion. La
plante n'a pas encore commencé à envahir les prairies et les pâturages
dans le canton de Vaud, mais de nombreux exemples en France et en Italie
montrent que cette plante peut poser de graves problèmes en agriculture.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
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214
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Séneçon du Cap
2) Lutte chimique
• Pour tout usage de produits
phytosanitaires, respecter la législation. A ce
ère
propos, consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On
trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les
Remarques préalables en début de ce document.
• Lutte par herbicide
Où?
Quand?
En zone agricole, ou ailleurs sur de petites infestations
Avant la fructification (avant fin-juin)
Les données concernant l'utilisation des herbicides pour la lutte contre le
séneçon sont contradictoires. Certaines sources affirment qu'un bon
contrôle de la plante peut être obtenu ainsi, alors que d'autres constatent
une résistance du séneçon aux herbicides.
Substance active
Glyphosate
Sulfosate
Dosage
Selon fabricant
Selon fabricant
Diluant
Selon fabricant
Selon fabricant
3) Autre méthodes
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes
évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule
méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus
efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante
entière et saine.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Battoirs 7
CH - 1205 Genève
Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
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Editeur
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.
216
Plantes exotiques envahissantes
Solidago gigantea
Aiton
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
Solidage géant
:
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
Famille
:
Asteracées
Synonyme
:
Solidago serotina Aiton
Origine
:
Amérique du Nord
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environne-
Michel Vauthey
Michel Vauthey
ment sont démontrés.
Plante herbacée, dressée, de 50 - 150 cm de haut.
Tige : non ramifiée, glabre ou pubescente souvent rougeâtre.
Feuilles : alternes, lancéolées, fortement dentées en scie, glabres, mais
pubescentes sur les nervures de la face inférieure.
Fleurs : jaune vif, en petits capitules de 4-8 mm de diamètre.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Fruits : longs de 4-10 cm, sous forme de gousses sèches pendantes,
glabres.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
217
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Le Solidage géant se plaît dans tout milieu rudéral, dans les friches, les
zones de compensations écologiques (jachères, prairies, etc.), les zones
alluviales. Il affectionne les lieux plutôt humides, alors que son cousin
S. canadensis supporte mieux la sécheresse prolongée.
Modes de reproduction et dissémination
Le Solidage est doté d’un système de
rhizomes souterrains extrêmement
efficace (reproduction végétative).
Couplé avec la reproduction sexuée
(production pouvant atteindre 20’000
graines par plante), il peut se répandre
extrêmement rapidement. Les graines
sont transportées aisément par le
vent, à partir de 6 semaines après le
début de la floraison et jusqu’en hiver.
Les deux espèces sont très appréciées pour décorer les jardins privés, ce qui favorise d’autant plus leur
dissémination.
Espèces proches
Solidago canadensis L.
Plante tout aussi envahissante, à tige et face inférieure des feuilles
nettement poilues et des capitules un peu plus petits.
Tige pubescente sur toute sa longueur. Peut atteindre 250 cm de haut.
Supporte également les milieux séchards.
Erick Dronnet
Solidago virgaurea
Espèce indigène (fleurs en capitules de 10-20 mm de diamètre, d’aspect
moins “ pyramidale “) se distingue relativement bien de S. gigantea et
S. canadensis.
Solidago virgaurea (indigène)
218
Danger
Pour en
savoir plus
Verges d’Or, problèmes dans
sur les espèces indigènes
les réserves naturelles, OFEFP,
Cette espèce couvre le sol en formant de grands bouquets denses qui
étouffent la végétation indigène.
Berne, 1992
sur le milieu
Elle affectionne surtout les lieux humides et par conséquent, se retrouve
dans bon nombre de réserves naturelles.
Sites
Internet
sur les activités humaines
• www.cps-skew.ch
Si elle envahit des parcelles agricoles, la remise en culture peut s’avérer
très difficile.
• www.ville-ge.ch/cjb
• www.ge.ch/nature/flore
Mesures de lutte
Fauche répétée
•
Suppression de la litière
•
Coupe des plantes dans les jardins avant la montée en graines
•
Semis de plantes indigènes sur terrains dénudés
GREN biologie appliquée
•
Mesures d’entretien en réserve naturelle: suppression de la litière.
Toutes ces mesures doivent être accompagnées par une élimination scrupuleuse (incinération) des plantes fauchées ou coupées.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
219
Historique de distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Les Solidages sont originaires d’Amérique du Nord. Introduits comme
plantes ornementales en Europe dès 1650, la phase d’expansion exponentielle a débuté un siècle plus tard.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Les deux espèces sont désormais largement répandues dans les zones
tempérées de l’Europe où elles sont considérées parmi les espèces les
plus invasives.
Suisse
Présence généralisée dans les régions de basses altitudes (< 900 m).
Genève
L’espèce est observable sur tout le canton et sa présence pose problème
dans presque toutes les réserves naturelles.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Solidago canadensis / gigantea
Données après 1994
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - janvier 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
220
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes
FICHE INFO
Solidago gigantea
Information à l'attention des communes et des
services de l'Etat de Genève. Degré d’urgence
de la- lutte à mener (10 = max.)
Plantes exotiques envahissantes
Recommandations et techniques de lutte
Solidages
!
(Solidago gigantea et Solidago canadensis)
Aiton
0
Solidage géant
(Solidago
gigantea)
Nom français
: Solidage géant
Solidage du Canada (Solidago canadensis)
Famille
:
Asteracées
Synonyme
:
Solidago serotina Aiton
Recommandations :
5
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
effets négatifs
Le canton recommande la lutte systématique dans les conditionsles
suivantes
: sur l’environne-
•
ment sont démontrés.
: Amérique
du Nord
Dans lesOrigine
zones humides,
les prairies
maigres, où la plante pose de gros
problèmes environnementaux.
• Le long des voies de communication et sur les talus aux abords de cellesci, pour limiter la dissémination de la plante.
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les
conditions suivantes :
• Dans les jachères et les friches industrielles, pour éviter une trop grande
concentration de la plante.
Ces deux espèces sont parfois utilisées pour décorer des jardins privés, et peuvent
donc se répandre depuis ces endroits. Une sensibilisation du public est nécessaire
pour éviter la dissémination de la plante, notamment lors de l'élimination des déchets
végétaux (compost, dépôts sauvages,…). Comme avec certaines autres plantes
envahissantes, les personnes qui souhaitent les garder sur leur terrain doivent au
minimum couper les inflorescences avant la dispersion des graines.
Michel Vauthey
Michel Vauthey
Les deux espèces de solidages néophytes présentes en Suisse (S. gigantea et
S.canadensis) sont toutes deux envahissantes, et posent le même type de problèmes
aux mêmes endroits. Par souci de simplicité, on ne distinguera pas les deux espèces.
La plante pousse principalement en zone humide. L'humidité du sol et la hauteur de
la nappe
phréatique
une grande influence sur le développement deDate
la plante.
Une
Plante herbacée, dressée,
de 50
- 150 cm deont
haut.
de floraison
submersion prolongée du terrain au printemps retardera le développement de la
janv
plante de plusieurs semaines. Les gestionnaires doivent donc adapter fév
les dates
mentionnées
plus
basouaux
conditions
locales,
afin de ne pas intervenir trop mars
tôt ou trop
Tige
: non ramifiée,
glabre
pubescente
souvent
rougeâtre.
tard.
avril
Le solidage est une espèce opportuniste, qui s'installe rapidement dans lesmai
espaces
juin
dégagés.
Il
est
conseillé
d'être
prudent
lors
de
travaux
de
débroussaillement
et mise
Feuilles : alternes, lancéolées, fortement dentées en scie, glabres, mais
juil
en
lumière
à
proximité
de
zones
infestées
par
le
solidage.
Pour
éviter
que
la
plante
pubescentes sur les nervures de la face inférieure.
août
ne s'installe sur les zones dégagées, reculer progressivement le front de coupe, au
sept
besoin sur plusieurs années.
oct
nov
déc
Fleurs : jaune vif, en petits capitules de 4-8 mm de diamètre.
Renseignements
Direction générale de la nature et du paysage / DGNP
Rue des Fruits
Battoirs: 7longs de 4-10 cm, sous forme
CH - 1205 Genève
Tél. : 022glabres.
388 55 40 - Fax : 022 388 55 20
Site : www.ge.ch/nature/flore
e-mail : [email protected]
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DGNP, 2007
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Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
221
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Solidage
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage
Où?
Quand?
Sur les infestations encore petites, là où l'accès est aisé.
Dès la germination, jusqu'à avant la floraison (juillet).
Cette méthode est intéressante pour des petites infestations, ou des plantes
isolées. Le rhizome est cassant, l'arracher donc avec prudence pour ne pas le
fractionner. Essayer dans la mesure du possible d'extraire tous les fragments
de racines du sol. En intervenant assez tôt dans la saison, on laisse le temps
aux fragments oubliés de reprendre, et on peut, lors d'un deuxième passage,
les extraire également.
Sur des surfaces un peu plus grandes, cette méthode peut perturber le sol.
Dans ce cas il est important de semer des espèces indigènes sur ces terrains.
• Fauchage
Où?
Quand?
Cette mesure est applicable dans toutes les situations.
Au minimum une fois avant la floraison (juillet).
La fauche semble être la méthode la plus efficace et la plus simple pour
contrôler le solidage. Une seule fauche par an, au début de la floraison, permet
de limiter l'expansion de la plante. Il est encore plus efficace de réaliser deux
fauches par an. La première aura lieu pendant la croissance de la plante (fin
mai) et la deuxième pendant la floraison (août), qui se trouve retardée par la
première fauche. La fauche n'a pas d'effet visuel immédiat sur la densité des
peuplements, mais les tiges sont plus petites, la floraison plus faible et les
rhizomes également plus petits. Cette méthode appliquée plusieurs années
de suite conduit à la régression de la plante.
• Suppression de la litière
Où?
Quand?
Dans les zones où les dégâts occasionnés aux sols par cette
méthode ne sont pas gênants.
Avant la production de graines (fin juillet).
Cette méthode lourde consiste à enlever mécaniquement la couche supérieure
du sol (litière), qui contient les graines et les rhizomes du solidage. Elle n'est
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222
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
applicable que dans les zones accessibles mécaniquement, où l'on ne trouve
plus aucune espèce indigène. L'élimination du sol doit se faire de manière très
scrupuleuse, en le faisant sécher complètement par exemple. La végétation
sera également éliminée avec soin.
Ensemencer immédiatement la zone avec des espèces indigènes couvrantes
adaptées à l'endroit, pour éviter une réimplantation du solidage.
• Couverture du sol
Où?
Sur des infestations petites et denses.
Quand? Après une fauche ou un arrachage.
Pour contrôler rapidement des petites infestations, recouvrir celles-ci avec un
film plastique noir, résistant aux UV. Appliquer celui-ci immédiatement après
une fauche ou un arrachage. En le laissant au minimum trois mois (ou par
précaution jusqu'à la fin de la saison) en place, on parvient à détruire le
solidage.
Cette méthode détruit également la végétation indigène. Il est donc très
important d'ensemencer immédiatement la zone avec des espèces indigènes,
une fois le plastique enlevé.
2) Lutte chimique
• Les solidages ne poussent que rarement dans des endroits où la lutte
chimique est autorisée, il n'existe donc pas d'information sur l'élimination de
cette plante grâce aux herbicides.
3) Autres méthodes
• Submersion
Où? Dans les zones humides où il est possible de contrôler le niveau de l'eau
Quand? Dès le printemps.
Lorsqu'il est submergé, le solidage se met en dormance grâce à ses
rhizomes. Une submersion temporaire en début de saison retarde son cycle
végétal, mais ne l'empêche pas forcément de fleurir et de produire des
graines. Par contre, une submersion prolongée sur toute la saison pourrait
éliminer les plantes. Le pouvoir germinatif des graines du solidage décroît
avec le temps, mais il est possible que des graines soient encore viables
après une saison de submersion. Il est donc nécessaire d'ensemencer
immédiatement les terrains gérés ainsi.
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République et canton de Genève
Département du territoire
Cette méthode n'est applicable que dans les zones humides où l'on peut
manipuler la hauteur d'eau, et uniquement si l'on estime que l'effet de la
submersion sur la végétation indigène n'est pas gênant.
• Concurrence végétale
Le solidage supporte mal l'ombre et la concurrence des espèces ligneuses ou
à fort pouvoir couvrant. Dans les zones envahies où un reboisement est
envisageable, planter des arbustes ou des arbres après un traitement, de
manière relativement dense. On
continuera de traiter le solidage
Plantes exotiques envahissantes –
sous le couvert forestier, mais
Recommandations et techniques de lutte
l'ombre de celui-ci permettra de
retarder suffisamment le cycle végétal de la plante pour qu'elle ne produise
pas de graines.
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées
ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout
le temps.
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224
Plantes exotiques envahissantes
Rhus typhina
L.
FICHE INFO
Degré d’urgence
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Nom français
Famille
:
:
Sumac de Virginie ou
Vinaigrier
Anacardiaceae
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
et/ou de la santé humaine et dont
les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés.
Est des Etats-Unis, Virginie
Claudia Steinacker
:
Claudia Steinacker
Origine
Arbre ou arbuste à feuilles caduques atteignant 4-10 m de haut.
Le terme Vinaigrier vient du fait que ses fruits sont acides et étaient autrefois utilisés pour fabriquer une
sorte de limonade. Mais attention, tous les Sumac restent des plantes à manipuler avec précaution, car
l’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent s’avérer toxiques !
Ecorce : claire à brun-foncé, lisse et craquelée en plaques.
Rameaux : robustes, à port noueux et largement étalés. Les jeunes rameaux sont recouverts d’une sorte de velours brun à poils très denses. Si l’on coupe une branche, on peut
voir aussitôt s’écouler un latex blanc et on est surpris par la couleur jaune du bois central, dans lequel sont très visibles les cernes annuels brun-rouge.
Fleurs : petites, vertes, en groupes coniques denses à l’extrémité des rameaux, sur la
même plante ou non.
Feuilles : composées imparipennées, pouvant atteindre 60 cm de long, et compter jusqu’à 31 folioles lancéolées à oblongues, à dents aiguës, de 12 cm de long et 5 cm de
large, vert foncé dessus et bleu-vert cendré dessous, pubescentes des deux côtés au
stade juvénile, devenant presque lisses et virant à l’orange vif et au rouge à l’automne.
Fruits : petits, rouge carmin vif, en groupes coniques denses, de 10-20 cm de longueur,
densément couverts de poils rougeâtres.
Date de floraison
janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juin 2006
225
Biologie de l’espèce
Caractéristiques écologiques
Son caractère pionnier, sa rusticité et sa tolérance aux intempéries, au
gel, ainsi qu’à la pollution atmosphérique, lui permettent de coloniser facilement des lieux dénudés, broussailles, décombres, ruines et bords de
routes.
Modes de reproduction et dissémination
Grâce à la quantité de ses fruits, facilement transportés, il présente une
forte capacité de germination et de croissance.
Sa reproduction végétative est
également exubérante par drageonnement depuis les
racines, qui peuvent se
propager sur plus de 10 m
alentour. Plus on le
coupe et plus il produit
rapidement de nouveaux rejets à partir de
la souche.
Espèces proches
Ailante (Ailanthus altissima)
Le Sumac peut être confondu avec l’Ailante (Ailanthus altissima) qui a des fleurs
jaunes à blanches et dont les jeunes rameaux sont glabres alors qu’ils sont très
velus chez le Sumac. L’Ailante dégage également une forte odeur quand on le froisse (voir FICHE-INFO Plantes exotiques envahissantes sur l’Ailante)
Claudia Steinacker
Frêne (Fraxinus excelsior, indigène)
Le Frêne (Fraxinus excelsior, indigène)
peut également prêter à confusion, mais
ses rameaux ne sont pas velus et possèdent des bourgeons noirs.
Frêne
Ailante
Certaines espèces voisines du Rhus typhina sont dangereuses : le Rhus toxicodendron (L’Ivi, en nom vernaculaire) est une plante rampante ou grimpante très toxique, sa sève est particulièrement corrosive. Le Rhus vernicifera possède aussi une sève toxique servant
à la production de la laque du Japon.
226
Danger
Sites
Internet
sur les espèces indigènes et sur le milieu
• www.cps-skew.ch
La propagation très rapide de cette espèce, à la fois par ses graines et par
ses parties souterraines fait de ce petit arbrisseau une véritable plante
envahissante. Elle représente donc un réel danger pour toutes les espèces
indigènes. En effet, son envahissement conduit à une banalisation marquée de la flore et à un appauvrissement sensible de la biodiversité.
• www.ge.ch/nature/flore
sur les activités humaines
M.-A. Thiébaud
L’écorce, les feuilles et
les rameaux peuvent
provoquer au toucher,
de fortes irritations
cutanées, sur les personnes allergiques.
Le Sumac doit son succès à la coloration de son
feuillage à l’automne
Mesures de lutte
L’arrachage reste la meilleure solution pour empêcher son développement, mais
il repartira durant plusieurs années dans tout le périmètre alentour (réseau souterrain); durant cette période, il faudra systématiquement empêcher tous les
rejets de se développer.
Amener les déchets de l’arrachage à l’incinération et non au compostage.
Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juin 2006
227
Historique et distribution
Impressum
Editeur
© DNP, 2006
Avec la collaboration du GAPE
Provenance et évolution
Introduit en Europe depuis le 18ème siècle, il a été largement diffusé dans
le reste du monde pour ses qualités décoratives, sa rusticité et sa croissance rapide.
Il crée des problèmes environnementaux touchant la biodiversité dans la
plupart des pays méditerranéens.
Distribution actuelle générale et locale
Europe
Il est cultivé et vendu comme plante d’ornement dans beaucoup de pays
et de nouvelles espèces sont régulièrement créées. Ces facteurs provoqueront peut-être encore d’avantage de problèmes d’envahissement.
Suisse
Il est réparti dans pratiquement tous les cantons du Plateau, mais c’est au
Tessin qu’il est le plus fréquent et qu’il commence à poser des problèmes
écologiques.
Genève
Il y a été planté dans toutes les localités, mais ne semble pas proliférer
dangereusement pour l’instant. Il doit cependant être contrôlé très sérieusement car il pourrait rapidement représenter un réel danger.
Conception graphique
Christine Serex
Illustration de l’espèce
Roger Megger,
d’après images des CJB
et de diverses flores
(tiré du miniguide
La Salamandre
“Plantes envahissantes”)
Cartes
CRSF/CPS
Impression
Imprimerie Lenzi SA
Imprimé sur papier 100% recyclé
Cartes de distribution
Genève
Suisse
Base de données CRSF :
Indications avant 1994
Indications après 1994
Légende
Données jusqu’en 1994
Atlas de distribution 1982 :
Présence
Herbier/Littérature
Rhus typhina L.
Données après 1994
moins précises
au kilomètre carré
précises
200’000
© CRSF/SITG - février 2005
600’000
© 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT
Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages.
Renseignements
DNP
Tél.
Fax
Site
e-mail
:
:
:
:
022 388 55 40
022 388 55 20
www.ge.ch/nature/flore
[email protected]
GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin
botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ;
Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”.
Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - mars 2005
228
République et canton de Genève
Département du territoire
FICHE INFO
Plantes exotiques envahissantes
Information à l'attention des communes et des
Rhus typhina
L.
services de l'Etat de Genève.
Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques
de d’urgence
lutte
Degré
Sumac (Rhus typhina)
de la lutte à mener (10 = max.)
0
Sumac (Rhus typhina)
Nom français
Recommandations :
:
Sumac de Virginie ou
Vinaigrier
5
!
10
Cette espèce figure
dans la liste noire
Liste des néophytes de Suisse
posant des problèmes du point de
vue de la protection de la nature
Le canton recommande
Famille la lutte: systématique
Anacardiaceae dans les conditions suivantes :
et/ou de la santé humaine et dont
effets négatifs
sur l’environne• Le long des routes et des voies de communication, ainsiles que
sur les
talus
ment sont démontrés.
avoisinants, afin de limiter la propagation de la plante.
Origine
:
Est des Etats-Unis, Virginie
Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les
conditions suivantes :
Claudia Steinacker
Le sumac possède de très fortes capacités de reproduction végétative. Il peut
drageonner à partir de ses racines qui peuvent pousser dans un rayon élargi autour
de la plante-mère. La plante rejette également fortement depuis la souche. Ces
phénomènes ont lieu lorsque la plante est blessée, même légèrement. Il est donc
extrêmement important de travailler avec soin.
Le latex de la plante est toxique et allergène chez les personnes sensibles. Par
précaution, porter des gants lors de toute manipulation de la plante.
Date de floraison
Arbre ou arbuste à feuilles caduques atteignant 4-10 m de haut.
Le terme Vinaigrier vient du fait que ses fruits sont acides et étaient autrefois utilisés pour fabriquer une
sorte de limonade. Mais attention, tous les Sumac restent des plantes à manipuler avec précaution, car
l’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent s’avérer toxiques !
Ecorce : claire à brun-foncé, lisse et craquelée en plaques.
Rameaux : robustes, à port noueux et largement étalés. Les jeunes rameaux sont recouverts d’une sorte de velours brun à poils très denses. Si l’on coupe une branche, on peut
voir aussitôt s’écouler un latex blanc et on est surpris par la couleur jaune du bois central, dans lequel sont très visibles les cernes annuels brun-rouge.
Fleurs : petites, vertes, en groupes coniques denses à l’extrémité des rameaux, sur la
même plante ou non.
Feuilles : composées imparipennées, pouvant atteindre 60 cm de long, et compter jusqu’à 31 folioles lancéolées à oblongues, à dents aiguës, de 12 cm de long et 5 cm de
large, vert foncé dessus et bleu-vert cendré dessous, pubescentes des deux côtés au
stade juvénile, devenant presque lisses et virant à l’orange vif et au rouge à l’automne.
Fruits : petits, rouge carmin vif, en groupes coniques denses, de 10-20 cm
de longueur,
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Directiondensément
générale de
la nature
et durougeâtres.
paysage / DGNP
couverts
de poils
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janv
fév
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
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Département du territoire
Domaine nature et paysage
Version 1.1 - juin 2006
Claudia Steinacker
• Dans les parcs et jardins, où le public pourrait entrer en contact avec la
plante, dont la sève, l'écorce, les rameaux et les feuilles peuvent être
toxiques.
• Dans les jachères, les friches industrielles, les terrains vagues et sur les
dépôts de terre infestés, où la plante peut proliférer, et d'où elle peut-être
disséminée.
République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Sumac
Techniques de lutte :
Les techniques de lutte suivantes sont recommandées :
1) Lutte mécanique
• Arrachage
Où?
Dans toutes les situations.
Quand? Durant la période de croissance de la plante (été).
L'arrachage est la seule méthode mécanique qui limite les rejets du sumac. A la
moindre blessure, cette plante rejette en effet extrêmement fort depuis ses
racines. L'arrachage manuel des drageons et l'arrachage mécanique des arbres
adultes permettent de réduire le rejet aux seuls fragments de racines oubliés
dans le sol. Eliminer ces fragments lors d'un second passage de contrôle. Limiter
le phénomène grâce à un travail soigné, en extrayant un maximum de
fragments.
Cette méthode de lutte est évidemment très fastidieuse, longue, et perturbe
beaucoup le sol. Il est très important de végétaliser immédiatement les terrains
perturbés, en y semant des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant.
• Coupe
Où?
Sur les arbres difficiles à arracher.
Quand? Durant la période de croissance de la plante (été).
La coupe toute seule provoque un très fort phénomène de rejet de la part de la
plante, depuis la souche, mais également depuis les racines qui peuvent se
propager à plus de 10m de la plante-mère. Une seule coupe, sans suivi, est
donc inutile. Si la coupe est le seul moyen envisageable, il faudra se préparer à
intervenir plusieurs fois par année (par exemple en juin et en août), et ce durant
plusieurs années.
Chercher des rejets dans un rayon d'au moins 20 m autour des plantes coupées,
et les éliminer par arrachage ou par coupe.
La coupe est plus efficace si elle est combinée avec un traitement chimique sur
la souche.
• Annelage du tronc
Où?
Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés
Quand? Au début de l'été, quand les réserves de la plante sont basses.
Il n'existe pas d'information sur l'efficacité de l'annelage sur le sumac, mais
par analogie avec d'autres arbres envahissants (ailante et robinier), on peut
espérer obtenir des résultats.
L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol)
jusqu'au cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la
circonférence de l'arbre.
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République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Sumac
Il est important de laisser une petite partie de l'écorce intacte, sinon l'arbre peut
réagir en drageonnant violemment. L'arbre ne peut ainsi plus accumuler de
réserves dans ses racines. Le peu d'énergie restant dans les racines est
consommée au printemps suivant. L'annelage peut alors être complété sur toute
la circonférence du tronc, avec un risque amoindri de production de drageons.
L'arbre meurt et peut être abattu. Attention aux chutes d'arbre ou de branches
possibles après l'annelage.
2) Lutte chimique
• Pour tout usage de produits
phytosanitaires, respecter la législation. A ce
ère
propos, consulter la 1 partie de ce document.
Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On
trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les
Remarques préalables en début de ce document.
• Application foliaire
Où?
Quand?
Sur des arbres dont la taille permet encore d'atteindre l'ensemble
du feuillage, sur des stations denses et monospécifiques où le
risque d'atteindre d'autres plantes avec l'herbicide est réduit.
Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin –
septembre).
Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et
nécessite de transporter un volume de produit dilué important. Il est
recommandé d'ajouter un surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le
produit ruisselle trop. Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges
vertes, ainsi que sur les repousses et les drageons.
Préférer dans la mesure du possible les méthodes exposées ci-dessous.
Substance active
Glyphosate
Dosage
1-2 %
Diluant
Eau + surfactants
• Application sur souches
Où?
Quand?
Dans tous les endroits où l'on doit limiter les risques de dérive du
produit, sur les plantes fraîchement coupées.
Durant l'été (juillet – août).
Dans les 5 à 15 minutes suivant la coupe de l'arbre, appliquer un herbicide
directement sur la souche, soit avec un vaporisateur à main, soit avec une
éponge ou un pinceau. Cette méthode assure une distribution directe du
produit dans les racines, minimise les rejets, et évite la dispersion.
Substance active
Glyphosate
Triclopyr
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Dosage
20%
20% Huile
Diluant
Eau + surfactant
spéciale
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République et canton de Genève
Département du territoire
Plantes exotiques envahissantes –
Recommandations et techniques de lutte
Sumac
3) Autre méthodes
• Concurrence végétale
Où?
Quand?
Sur tout type de terrain
Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement.
Il est primordial de ne pas laisser le sol à nu sur les zones d'intervention. Le
sumac préfère les endroits dégagés, et réussit moins bien sous un couvert
dense. Semer des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant, adaptées aux
conditions locales pour garantir leur implantation. La plantation d'espèces
ligneuses est également envisageable. Il faudra néanmoins continuer à éliminer
les rejets chaque année.
Contacter une entreprise spécialisée dans la vente de mélanges grainiers, dans
l'ensemencement ou dans le génie biologique pour un choix d'espèces adapté.
• Lutte intégrée
La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes
évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode
appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur
une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine.
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2. Haie
Enjeux pour la commune : gestion
des déchets de taille et de tonte.
1. Tonte
8. Les vieux déchets de jardin
(extrait de la Charte des Jardins)
4. Passages
5. Biocides
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
• Pour éviter de tuer ou mutiler des animaux qui
pourraient hiberner ou nicher, j’évite de détruire
mon vieux tas de branches et de feuilles durant la
période de nidification et d’hibernation. Je le fais
en août et septembre.
7. Exotiques
• Je respecte le réglement de ma commune, s’il
interdit les feux de jardin.
6. Eclairage
n tas de branches et de feuilles abandonné
depuis des mois ? Attention avant de le déblayer : il peut abriter une famille de hérissons, un
nid de rouges-gorges, des tritons ou d’autres amphibiens qui sont tous très menacés. Si on doit
s’en débarrasser, attendre si possible les mois
d’août-septembre : la saison des nids est terminée et les animaux n’hibernent pas encore.
Pour être en accord avec l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPair), les feux
de jardin sont interdits dans la plupart des communes suisses. Il peut exister des exceptions
(se renseigner auprès de sa commune) pour les
déchets naturels du jardin (branches, feuilles), à
condition qu’ils soient secs, dégagent peu de fumée et ne dérangent pas les voisins. Dans tous
les cas, il est interdit de brûler des ordures ménagères et d’autres matériaux ou produits, ni des
vieux meubles en bois peint ou verni, ni des piquets ou des barrières traités contre le pourrissement.
3. Abris
U
8. Déchets
9. Chat
10. Piscine
8. Les vieux déchets de jardin
Documents utiles
«Aide-mémoire concernant les feux en plein air organisés lors de manifestations
telles que : feux du 1er août, feux de joie, bonhomme d’hiver, etc.», document du
Service de protection de l’Air, de géologie, sols et déchets.
«Déchets verts de jardin», brochure d’information du Canton de Genève.
«Composter dans son jardin», brochure d’information du Canton de Genève.
www.ge.ch > Thèmes > Environnement > Déchets > A votre service > Publications
Législation
La loi genevoise rappelle qu’il est interdit de composter les plantes exotiques envahissantes. Elle en interdit aussi l’incinération, mais il existe des exceptions.
Règlement d’application de la loi sur la gestion des déchets (RGD),
L 1 20.01, Art. 15B
Le RGD peut être consulté sur le site de l’Etat de Genève
www.geneve.ch/legislation
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.
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2. Haie
Enjeux pour la commune : prise en
compte de la prédation des chats dans
les aménagements pour la faune.
1. Tonte
9. Le chat
3. Abris
4. Passages
10. Piscine
• Je garde mon chat à l’intérieur durant quelques
jours, si je remarque que de jeunes oiseaux sont
descendus du nid et sont nourris à terre par leurs
parents (mai, juin).
9. Chat
• Pour tenter d’avertir les oiseaux de l’arrivée de
mon chat, je m’engage à l’équiper d’une clochette
ou d’un grelot qui tinte facilement (sinon il apprend à se déplacer sans la faire sonner).
8. Déchets
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
7. Exotiques
ympathique animal de compagnie, le chat
n’en est pas moins le plus terrible prédateur
du jardin – et des jardins voisins qu’il ne manque
pas de visiter. Il attrape les jeunes oiseaux qui
commencent leur vie au sol (merles, rougesqueues, rouges-gorges). Il chasse les lézards et
les papillons. Il s’attaque aussi aux musaraignes,
ces petites carnivores cousines du hérisson souvent confondues avec les souris.
Bien sûr, cet instinct est naturel. Mais ce qui
ne l’est pas, c’est la grande densité des chats vivant dans les zones résidentielles : une dizaine
peuvent passer successivement dans un même
jardin durant une seule nuit. Dans la nature, un
seul chat sauvage d’Europe couvre un territoire
d’environ 3 km2
6. Eclairage
S
5. Biocides
(extrait de la Charte des Jardins)
9. Le chat
Documents utiles
«Chat et oiseaux», fiche pratique d’information de l’ASPO/BirdLife Suisse.
www.birdlife.ch > Matériel et Services > Fiches pratiques
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236
L
7. Exotiques
• Pour ne pas provoquer de noyades de papillons
et d’autres animaux, j’évite de laisser la piscine
éclairée inutilement.
6. Eclairage
• Pour éviter les noyades d’animaux, je m’engage
à faciliter leur sortie de la piscine, par exemple
en disposant en permanence une petite planche
non glissante (10 cm de large, avec des rainures
antiglisse ou des petites réglettes) qui permet à la
petite faune de ressortir de l’eau.
5. Biocides
Engagement du signataire
de la Charte des Jardins :
4. Passages
ieu de plaisir et de détente, la piscine peut se
transformer en tombeau pour les hérissons et
les amphibiens qui s’y élancent en croyant avoir
affaire à un plan d’eau naturel. Si la piscine n’offre
pas de rampe de sortie, les animaux nagent tout
autour du rebord, jusqu’à ce qu’il se noient d’épuisement...
Durant la nuit, l’éclairage disposé sous la surface de l’eau favorise la noyade des papillons et
des autres insectes nocturnes.
3. Abris
(extrait de la Charte des Jardins)
2. Haie
Enjeux pour la commune : équipement des bassins
et fontaines ; information des propriétaires.
1. Tonte
10. La piscine
8. Déchets
9. Chat
10. Piscine
10. La piscine
Législation
Une évacuation malencontreuse de l’eau de la piscine peut provoquer des
pollutions graves et des dysfonctionnement dans les stations d’épuration.
C’est pourquoi une directive genevoise a été édictée.
Directive sur l’évacuation des eaux de piscines familiales
www.ge.ch/eau > Bases légales > Directives de la Direction générale de l’eau
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Information
République et canton de Genève
Département de l’environnement, des transports
et de l’agriculture (DETA)
Direction générale de la nature et du paysage
Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève
Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20
www.geneve.ch/nature-en-ville
Info-Service de l’État de Genève
Tél. +41 (0) 22 546 76 00
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