La Charte des Jardins Un outil pour favoriser la biodiversité dans les communes « Dans le domaine de la Nature et du Paysage, il y a ce qui est visible, évident, palpable, apparemment inaltérable : un arbre, une pelouse, un étang. Et ça fait du bien de les soigner, de les préserver. Mais il y a aussi ce qui est diffus, fugace, changeant et difficile à voir : un champignon, une chouette, une éphémère. Il faut également leur laisser une place, les anticiper, les prévoir. La Charte des Jardins, me semble-t-il, c’est s’engager non seulement pour son bien-être personnel, mais aussi pour celui des voisins, de la faune et de la flore. C’est permettre à la biodiversité de se perpétuer, là où elle est déjà. C’est permettre aussi aux cycles saisonniers de s’accomplir. Et, enfin, c’est laisser le passage, la transmission à plus loin – au-delà de chez soi – vers ailleurs et à plus tard... Quelle qu’en soit la portée, quelle que soit la propriété foncière concernée, c’est un acte plein de modestie que de céder du terrain à la nature ou de lui permettre de s’établir, en commençant très concrètement chez soi. Merci à tous ceux qui s’engagent ainsi. » Gilles Mulhauser Directeur général «Nature et Paysage» 2 Charte des Jardins Introduction Une petite charte pour une plus grande biodiversité Pour préserver la nature, les terres cultivables et le paysage, le canton de Genève a choisi de densifier ses zones à bâtir. Mais cela ne veut pas dire qu’il faille sacrifier les espaces verts et le bien-être des citoyens. Au contraire, en lançant le Programme Nature en ville, l’État de Genève affirme sa volonté de mieux faire cohabiter la vie urbaine et la vie sauvage. Il s’agit notamment de relier les quartiers aux corridors biologiques et de les rendre plus accueillants pour la petite faune et la flore indigènes, afin d’offrir de la nature de proximité aux habitants. L’objectif est donc d’accompagner cette densification, en considérant tous les biotopes susceptibles d’accueillir la nature : parcs, jardins, pourtours des immeubles, toitures, talus, ronds-points, pieds d’arbres, parkings... Dans ce programme, la Charte des Jardins est reconnue comme un outil à fort potentiel pour motiver ou renforcer des actions en faveur de la biodiversité au niveau des communes – et aussi par delà la frontière. Elle propose 10 bonnes pratiques de plantation et d’entretien des jardins et des espaces verts, qui favorisent les cycles de vie de la petite faune : hérissons, écureuils, oiseaux, papillons, etc. Concept, textes, illustrations et photos (sauf mention ) : Communication in Science Simple à comprendre et à mettre en œuvre, la Charte des Jardins peut s’appliquer sur n’importe quel terrain, qu’il soit petit ou grand, bâti ou non-bâti, très aménagé ou laissé libre. Elle n’est ni un label ni une norme, mais plutôt un état d’esprit. Dans le canton de Genève, une dizaine de communes en font déjà la promotion auprès de leurs habitants. Et certaines montrent activement l’exemple par leurs pratiques d’entretien, leurs aménagements et leurs initiatives en faveur de la biodiversité. www.charte-des-jardins.ch Information République et canton de Genève Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) Direction générale de la nature et du paysage Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20 www.geneve.ch/nature-en-ville Info-Service de l’État de Genève Tél. +41 (0) 22 546 76 00 Charte des Jardins 3 Favoriser la biodiversité à toutes les échelles La Confédération a adopté une stratégie pour préserver et développer la bio­diver­sité, y compris en milieu habité. Le canton de Genève s’est doté d’une loi qui va dans le même sens, et son Programme Nature en ville définit des actions concrètes sur les domaines public et privé. Parce qu’elles se situent au niveau le plus proche de la population, les communes ont un rôle très important à jouer. La Stratégie Biodiversité Suisse En Suisse aussi, les espèces et les milieux favorables à la biodiversité se réduisent dramatiquement. C’est pourquoi la Confédération a élaboré La Stratégie Biodiversité Suisse qui a été acceptée par le Conseil fédéral en avril 2012. Elle pose dix objectifs, dont l’un concerne directement les zones habitées : «D’ici à 2020, la biodiversité connaît un développement tel dans l’espace urbain que ce dernier contribue à la mise en réseau des milieux naturels, que les espèces typiques sont préservées et que la population a accès à la nature là où elle habite et dans les zones de détente de proximité.» La Loi cantonale sur la biodiversité Dans la même optique, en septembre 2012, le Grand Conseil du canton de Genève a voté la Loi sur la biodiversité – et c’est le premier canton à adopter une telle législation. La loi a notamment pour buts d’assurer une meilleure prise en compte de la biodiversité par la population, et de garantir la préservation et la gestion de la biodiversité sur le territoire cantonal, en soutenant des initiatives favorables au développement de la vie sauvage, et en encourageant les projets innovants. La loi prévoit aussi l’élaboration d’un programme d’actions. Le Programme Nature en ville Ainsi, en juin 2013, a été lancé le Programme Nature en ville, élaboré par la Direction générale de la Nature et du Paysage (DGNP). Il propose de privilégier un urbanisme qui soit mieux intégré aux caractéristiques du territoire et qui facilite l’installation des espèces sauvages dans les quartiers, afin que les habitants puissent profiter d’une nature de proximité. Il s’agit aussi d’inventorier la biodiversité urbaine et de la faire connaître et aimer du public. Comme la biodiversité ne s’arrête ni aux frontières administratives, ni aux limites foncières, ce programme intègre les terrains privés et lance un appel aux propriétaires. Les démarches participatives et les initiatives émanant des habitants sont placées au centre du développement de la nature en ville. Ce qui signifie que l’État, tout comme les communes, joue idéalement un rôle de relais, de conseil et d’accompagnement auprès des particuliers. 4 Les actions des communes Les communes sont des acteurs et des partenaires essentiels à la mise en œuvre du Programme Nature en ville, parce qu’elles ont les compétences et l’expérience de la gestion des espaces publics, ainsi qu’un contact direct avec la population. En effet, une commune est à la fois propriétaire de bien-fonds, gestionnaire d’espaces publics, promotrice d’événements qui rassemblent le public, éditrice d’un journal et d’un site web, émettrice de courrier vers divers acteurs, donneuse de mandats et partenaire des entreprises locales. La Charte des Jardins Dans ce cadre, la Charte des Jardins constitue un bon outil de promotion et de sensibilisation, pour accompagner autant les particuliers que les collectivités à s’engager pour la biodiversité. Même si la charte met surtout en avant certains animaux appréciés du public, elle vise en réalité à protéger la biodiversité dans son ensemble : faune, flore et vie du sol. De plus, en encourageant les jardiniers professionnels et amateurs à tondre moins et à limiter l’usage des produits phytosanitaires artificiels, elle vise aussi à réduire la pollution de l’air, de l’eau et des sols, ainsi que les nuisances sonores des engins motorisés – sans oublier ses effets positifs sur les économies d’électricité, puisqu’elle incite à ne pas abuser de l’éclairage extérieur. La Charte des Jardins ne peut évidemment pas remplacer la politique communale en faveur de la biodiversité, mais elle peut constituer un point de départ – ou une bannière – pour rassembler des initiatives dispersées. Elle peut aussi être un outil bien ciblé pour atteindre les propriétaires, les entreprises de jardinage ou les professionnels de l’immobilier. Dans tous les cas, la charte, son emblème et ses documents de promotion sont libres de droits et faciles à adapter. ❧ Charte des Jardins Loi cantonale sur la biodiversité du 14 septembre 2012 Art 1. Buts La biodiversité constitue une ressource nécessaire à la vie humaine, notamment sur les plans écologique, génétique, social, économique, scientifique, médical, alimentaire, éducatif, culturel et récréatif. La présente loi a pour buts : a) d’assurer une meilleure prise en compte de cette ressource par la population, ainsi que des prestations qu’elle lui délivre; b) d’en garantir la préservation et la gestion, au bénéfice des générations présentes et futures et sa répartition équilibrée sur le territoire cantonal; c) d’initier, de coordonner et de soutenir toute action en rapport avec les lettres a et b ci-dessus; d) d’encourager tout projet ou démarche innovants en matière de biodiversité. Charte des Jardins 5 La Charte des Jardins La Charte des Jardins est un outil qui permet de préserver – et même de développer – le patrimoine naturel d’une commune. Parce que la biodiversité est un bien commun qui donne de la valeur aux quartiers et qui assure le bien-être de tous. Chêne-Bougeries, de l’État de Genève, et de nombreuses personnes qui ont aidé à leur conception. La Charte des Jardins a été officiellement lancée par energie-environnement.ch en 2010, année internationale de la biodiversité. Ray eye 10 bonnes pratiques applicables partout Née d’une large concertation Le respect de la biodiversité fait partie des préoccupations de la plate-forme d’information energieenvironnement.ch (services cantonaux de l’énergie et de l’environnement) depuis le lancement de son site Internet en 2006. L’idée de la Charte des Jardins est née dans ce cadre, et s’est concrétisée en mai 2007, grâce à une expérience-pilote menée par l’Association des intérêts de Conches (commune de ChêneBougeries, GE). Cette association d’habitants a vu dans la charte un moyen de favoriser les liens entre voisins et de préserver la nature de son quartier – le plus riche en oiseaux nicheurs du canton. Née d’une large concertation, la Charte des Jardins et son emblème ont pu voir le jour grâce à l’appui et aux bons conseils de la commune de 6 Dans un document de sept pages, la Charte des Jardins propose 10 bonnes pratiques de gestion d’un jardin ou d’un espace vert, qui sont simples à mettre en œuvre, et qui forment une sorte de minimum vital pour permettre à la petite faune sauvage d’accomplir ses cycles de vie au cours des saisons. L’expérience a montré que la charte est très bien accueillie par la population, qu’on possède un jardin ou non. Elle est d’ailleurs souvent citée dans les médias. Son capital de sympathie provient d’une part de la simplicité de ses principes, et d’autre part du fait qu’elle repose sur une démarche participative, volontaire et sans contrôle d’une quelconque autorité : on fait confiance aux signataires, qui s’engagent uniquement sur le plan moral. Ainsi, signer la charte est un acte citoyen, qui encourage aussi la rencontre entre voisins puisqu’il s’agit, entre autres, de mettre des parcelles en réseau pour faciliter le déplacement des petits animaux sauvages. Mettre les jardins en réseau Un jardin standard, même très accueillant, ne peut pas suffire à une famille de hérissons ni à un couple de rouges-gorges pour se nourrir et se reproduire. Ainsi, dans l’idéal, la Charte des Jardins se développe au niveau d’un quartier ou de toute une commune, car ce sont à ces échelles qu’on peut mettre en place des réseaux de jardins naturels, c’est-à-dire des parcelles contiguës, reliées par des petits passages à travers les barrières et les murs. Ces réseaux peuvent ainsi servir de relais-biotopes sur les tracés des corridors biologiques qui traversent les zone habitées. Charte des Jardins Une diffusion dans tous les milieux En Suisse romande, un millier de personnes ont déjà signé la Charte des Jardins. Et, dans le canton de Genève, une dizaine de communes en font déjà la promotion. Par ailleurs, la charte a été signée par de grandes institutions, telle l’Ambassade des Etats-Unis à Genève, l’Université de Lausanne, ou le Conservatoire et jardin botaniques de Genève qui en fait la promotion sur la Terre de Pregny. Parallèlement, des pépiniéristes et des paysagistes proposent à leurs clients des services en accord avec la charte, ainsi qu’une gamme d’espèces indigènes sauvages qu’ils mettent en valeur avec l’étiquette «Charte des Jardins» (voir pages 14-15). L’École d’horticulture de Lullier (GE) applique également les bonnes pratiques de la charte sur certains de ses terrains ; elle les a aussi intégrées à la formation de ses élèves. energie-environnement.ch Les pages Internet dédiées à la charte (www. charte-des-jardins.ch) sont abritées sur energieenvironnement.ch. Outre la charte et ses documents de promotion (voir page 14-15), on peut y visiter un jardin interactif, consulter une newsletter et s’inscrire à l’aide d’un formulaire en ligne, lorsque ni sa commune, ni une association de quartier ne gèrent la charte dans son entourage. ❧ Signer la Charte des Jardins, c’est s’engager à respecter l’esprit de ses 10 bonnes pratiques 1. Laisser pousser et fleurir des coins de pelouse. 2. Favoriser les arbustes sauvages indigènes et tailler la haie quand les oiseaux ne sont pas au nid (septembre-février). 3. Créer des abris pour la faune : tas de branches, de feuilles ou de pierres. 4. Maintenir des passages entre les jardins pour la petite faune. 5. Renoncer aux herbicides et aux pesticides. Si nécessaire, utiliser seulement des traitements naturels. Ne pas utiliser de granulés anti-limaces au méthaldéhyde. 6. Limiter l’éclairage du jardin pour ne pas nuire aux petits animaux. 7. Ne pas installer de plantes exotiques envahissantes (liste noire). Idéalement, se débarrasser de celles qui poussent déjà dans le jardin. 8. Respecter la loi sur les feux de jardin et éviter d’évacuer un vieux tas de branchages ou de feuilles pendant la période de reproduction ou d’hibernation. 9. Équiper le chat d’une clochette pour avertir les oiseaux de son arrivée. 10. Si on possède une piscine, prévoir une petite rampe de sortie, afin d’éviter que des animaux s’y noient. Charte des Jardins 7 La charte donne de la visibilité aux actions en faveur de la biodiversité La Charte des Jardins est un outil «clé en main» qui aide une commune à préserver son patrimoine naturel, tout en valorisant le travail du personnel des espaces verts. Elle est non contraignante et peut s’adapter facilement aux structures administratives déjà en place. qui peuvent concerner la biodiversité : choix d’un projet paysager pour un espace public, renouvellement de l’éclairage des rues, définition des compétences pour un poste administratif, entretien des bâtiments. C’est aussi l’occasion d’un travail transversal entre les élus et les services. Les membres du législatif et de l’exécutif peuvent s’y référer dans leurs projets et leurs décisions. Les personnes qui s’occupent de la communication et de l’Agenda 21 s’en inspirent pour imaginer et illustrer des actions en faveur des espèces sauvages. Les équipes des services techniques et des espaces verts – qui sont des acteurs particulièrement importants – montrent l’exemple par leurs pratiques de plantation et d’entretien. Même les écoles peuvent servir de lieu de sensibilisation. Une démarche claire et visible Une partie du public, habituée à des années de «propre en ordre», comprend encore mal que le personnel communal tonde la moitié d’un terrain et laisse des tas de bois sur le bord des chemins. Faisant partie intégrante du Programme Nature en ville, la Charte des Jardins est un outil qui peut mettre en valeur l’engagement d’une commune en faveur des espèces sauvages qui vivent sur son territoire. L’expérience déjà acquise dans plusieurs communes montre que la charte est appréciés non seulement du public – et même des personnes qui n’ont pas de jardin – mais aussi des équipes techniques qui s’occupent des espaces verts, car elle valorise certaines de leurs pratiques d’entretien et préserve leur santé, puisqu’il s’agit aussi de réduire l’usage des pesticides. Le logo de la charte est rapidement identifié et attire la sympathie ; ses 10 bonnes pratiques sont faciles à comprendre par tous les acteurs qui peuvent s’approprier la démarche. Un guide de décision et d’action L’adoption de la Charte des Jardins peut agir comme un guide consensuel entre les élus de différents bords politiques, au moment de prendre certaines décisions 8 Un projet modulable La commune qui s’intéresse à la Charte des Jardins choisit la forme de son engagement. Il n’est pas nécessaire qu’elle signe officiellement la charte pour la gérer, la promouvoir auprès de sa population et développer des actions en liaison avec elle. Elle est libre de le faire, comme d’appliquer les 10 bonnes pratiques en tout ou partie de son territoire, ou de les adapter à ses enjeux. L’idéal est évidemment qu’une commune montre l’exemple et qu’elle explique à ses habitants l’intérêt – commun – qu’il y a à laisser pousser des coins de prairie, à conserver des arbres morts intouchés au fil des ans, et à planter des espèces sauvages indigènes plutôt que des variétés exotiques. Le temps et le budget à consacrer à la Charte des Jardins dépendent de l’importance qu’on souhaite lui accorder. La commune peut s’en tenir à promouvoir la charte sur son site Internet et dans son journal, à proposer à la mairie de la documentation, à gérer l’envoi des emblèmes et la liste des nouveaux signataires. Elle peut aussi en faire un véritable engagement pour le développement de son patrimoine naturel, en renforçant les contacts avec les propriétaires de terrains, les professionnels du jardin, et ceux du secteur immobilier. ❧ Charte des Jardins La biodiversité enrichit la qualité de vie des habitants En milieu urbanisé, les quartiers les plus prisés – pour y vivre ou s’y promener – sont bien souvent ceux qui possèdent encore un riche patrimoine naturel. Ils offrent de grandes parcelles avec des arbres majestueux, des murs en pierre chargés de lierre, des haies indigènes épaisses d’où émanent des senteurs et des chants d’oiseaux, des prairies fleuries et des sous-bois peu entretenus où la petite faune s’épanouit... La nature a donc une vraie valeur qui s’intègre dans les prix de l’immobilier, même si son prix est rarement formulé en tant que tel. La Charte des Jardins est non seulement un outil pour préserver la flore et la faune dans les anciens quartiers, mais aussi pour motiver les collectivités et les particuliers à inviter davantage de nature dans les quartiers récents et plus densément peuplés, car la présence d’écureuils, de hérissons, d’oiseaux et de papillons leur donnera davantage d’agréments de vie – et donc davantage de valeur. Charte des Jardins 9 Adopter la charte et ses bonnes pratiques La gestion de la Charte des Jardins par une commune est peu contraignante et modulable. Voici, par exemple, les étapes qu’on peut suivre pour démarrer la charte et la faire connaître à la population. Démarrer la Charte des Jardins La Charte des Jardins peut être gérée par un seul service (espaces verts, développement durable, secrétariat communal) ou de manière transversale entre différents services. Le matériel de base nécessaire au projet est décrit en pages 14-15. Pour démarrer, on peut s’inspirer de la liste suivante : • Informer le personnel communal. • Adapter les documents de la Charte des Jardins à l’adresse de la commune. • Susciter l’intérêt des propriétaires de jardin. • Réceptionner les engagements des signataires de la charte. • Distribuer les emblèmes. • Rendre la charte visible à la mairie. • Informer sur la charte lors d’envois de documents officiels. • Informer le personnel communal Un pense-bête pour cohabiter avec la nature La Charte des Jardins rappelle – à l’amateur comme au professionnel – les questions essentielles à se poser lorsqu’on veut faciliter la vie de la petite faune des parcs et jardins. Est-ce que les plantes et les aménagements choisis lui offrent – toute l’année – les conditions nécessaires pour accomplir ses cycles biologiques ? Les murs, les barrières et les bordures de trottoir constituent-ils des obstacles ? L’éclairage perturbe-t-il la vie nocturne ? Y a-t-il des coins pour se cacher, pour se reproduire et pour passer l’hiver ? Les arbres, les haies et les pelouses offrent-ils de la nourriture ? Les pratiques d’entretien libèrent-elles des poisons chimiques ? La tonte permet-elle aux fleurs et aux papillons de se reproduire ? Et la taille des arbres et des arbustes, dérange-t-elle des oiseaux au nid ? 10 Pour faciliter la mise en place du projet, il est important qu’un maximum de personnes soient au courant des principes de la Charte des Jardins et de ses 10 bonnes pratiques. Beaucoup de jardiniers sont déjà sensibilisés à la biodiversité : c’est donc avec leur aide que la charte peut idéalement s’installer, notamment parce qu’ils parcourent régulièrement les rues de la commune et qu’ils sont directement en contact avec les propriétaires de jardin. • Adapter les documents La commune adapte la Charte des Jardins et le prospectus à l’adresse de sa mairie ou du service qui s’occupe de récolter les adhésions et d’envoyer les emblèmes. • Charte : sur la dernière page figure un formulaire d’adhésion, à remplir par la personne qui s’engage à respecter les bonnes pratiques de la charte. On peut y ajouter une adresse de contact. Si la commune décide d’offrir l’emblème, le texte doit être modifié, en indiquant que l’emblème est remis gratuitement aux nouveaux signataires. • Prospectus : sur le dos du prospectus vierge de texte, on peut ajouter des renseignements et une adresse de contact auprès de la commune. Charte des Jardins • Susciter l’intérêt des propriétaires Il est judicieux d’initier la démarche en pensant déjà à relancer l’intérêt des habitants. On peut prévoir une première information par courrier à tous les détenteurs d’un jardin, et un article dans le journal de la commune. Le journal peut aussi proposer une rubrique régulière qui donne des conseils sur les moyens de favoriser la biodiversité dans les jardins. • Réceptionner les engagements La commune reçoit les engagements des signataires de la charte. Elle peut ainsi suivre le développement de la charte sur son territoire, et contacter les signataires lorsqu’elle organise des événements et des actions en lien avec la biodiversité. • Distribuer les emblèmes Afin de soutenir l’engagement des nouveaux signataires, la commune peut offrir l’emblème de la Charte des Jardins. Le logo de la charte est libre d’utilisation. La commune peut demander, par exemple, à un artisan de fabriquer des emblèmes originaux. Elle peut aussi commander des emblèmes auprès de deux ateliers protégés qui ont déjà le savoir-faire pour les réaliser (voir page 14-15). • Rendre la charte visible à la mairie À Genève, la commune qui choisit de faire la promotion de la Charte des Jardins reçoit de la DGNP un emblème en aluminium doré qu’elle peut afficher à un endroit stratégique, bien visible de ses citoyens. Elle peut aussi accrocher des posters et proposer des prospectus d’information (voir page 14-15). • Profiter des envois de documents officiels Lorsqu’un nouvel arrivant emménage dans une villa, ou lorsqu’un propriétaire décide de rénover ou de construire une maison individuelle ou un immeuble, il va prendre des décisions quant à l’aménagement extérieur. L’échange de courrier avec la commune est une opportunité à saisir pour lui faire découvrir la Charte des Jardins, et l’inciter à penser à la petite faune. Les régies peuvent aussi être sollicitées à aménager et entretenir les jardins des immeubles en accord avec la charte. ❧ Public et privé interconnectés La plupart des parcelles de nature protégées sont petites et isolées, tels des îlots dans un océan de bâtiments, de routes, de parkings et de champs intensivement cultivés. Leurs animaux et leurs plantes sont fragiles, car ils doivent y vivre ou y mourir, sans possibilités de migration. De plus, pour beaucoup d’espèces, la vie s’y déroule en vase clos, ce qui nuit à la diversité génétique. Même certains types d’éclairage nocturne créent des barrières de lumière qui empêche le déplacement de la faune. Or, dans le décor urbain, beaucoup d’éléments peuvent se transformer en «voies de circulation» pour la nature, si on choisit bien leurs plantes, leur architecture, leurs matériaux et les méthodes d’entretien : les bord de routes, les parcs publics, les haies des zones villas, les espaces verts au bas des immeubles... Tous peuvent faciliter les déplacements de la petite faune, et le brassage de ses gènes lors de la reproduction. Charte des Jardins 11 Ambassadeur de la Charte des Jardins La promotion de la Charte des Jardins auprès du public est un enjeu central du projet. Le but est de sensibiliser prioritairement ceux qui ont la charge d’une parcelle de terrain, mais aussi les pro­fes­sionnels qui oeuvrent dans l’immobilier et les espaces verts. • Proposer des matériaux pour les aménagements naturels (souches, pierres, branches). • Organiser des cours de jardinage avec le personnel des espaces verts. • Mener des opérations avec les écoles. • Faire une campagne de récupération des produits chimiques pour le jardin. • Mener des opérations avec les écoles Une école est à la fois un lieu où l’on peut appliquer la Charte des Jardins et mener des actions pédagogiques. Par exemple, en associant les élèves à la plantation de certains arbres : les élèves plantent des graines en pot avant de les transplanter dans l’espace public (après passage en pépinière). Ils peuvent même imaginer un petit nom pour un arbre particulier. Les classes peuvent aussi faire la chasse aux plantes exotiques envahissantes (laurelles dans la forêt). • Récupérer les produits chimiques de jardin Dialoguer autour de la charte La Charte des Jardins offre à la commune un cadre et des arguments pour dialoguer non seulement avec ses habitants, mais aussi avec les groupements qui peuvent agir pour favoriser la flore et la faune indigène : associations (de propriétaires de villas, de quartier, de locataires, de parents d’élèves), établissements médicaux-sociaux, écoles, fondations, etc. Pour avoir un impact, il est important de mettre régulièrement la charte en avant dans la vie communale. Les propositions qui suivent ont été récoltées auprès des communes qui soutiennent déjà la Charte des Jardins : • Alimenter le site Internet et le journal de la commune. • Intégrer un stand «Charte des Jardins» lors de festivités. • Organiser des activités en lien avec la biodiversité de la commune. • Aider les particuliers à réaliser des pelouses d’espèces indigènes. 12 Les restes de produits chimiques du jardin, tels les biocides (pesticides), les engrais synthétiques, les granulés anti-limaces au métaldéhyde, ou encore de vieilles huiles de tondeuse, traînent souvent trop longtemps au fond de la cave ou de la cabane du jardin. En organisant une récupération de ces produits, on réduit les risques d’accident et de pollution. Et c’est aussi l’occasion de proposer des alternatives moins dangereuses pour la santé et l’environnement. • Faire voir la biodiversité de la commune Chaque commune compte des personnes passionnées par la nature et qui seraient prêtes à partager leur savoir avec leurs concitoyens. Avec leur aide, il est possible d’organiser des sorties publiques pour découvrir les richesses naturelles de la commune (orchidées indigènes, oiseaux, insectes). On peut aussi lancer un recensement de la faune et de la flore sur un terrain de la commune, afin que ce patrimoine naturel puisse devenir une fierté des habitants (ce travail peut aussi être fait dans le cadre d’un travail de diplôme ou de maturité). Ou encore organiser un concours de photos «Nature dans la commune», suivi d’une exposition. ❧ Charte des Jardins Actions «biodiversité» dans les communes En pleine zone villa, Chêne-Bougeries a aménagé le Rondeau des Bougeries en un lieu de démonstation de la Charte des Jardins : la prairie fleurie est tondue tardivement ; un tas de bois reste intouché au fil des ans (photo à droite) ; et une collection d’arbustes sauvages indigènes – tous munis d’une pancarte qui indique leur nom – montre ce qu’on peut planter dans une haie ou un jardin pour favoriser la petite faune. Dans les rues des alentours, les bordures des trottoirs ont été ouvertes, afin que les tritons, crapauds et autres orvets puissent facilement franchir l’obstacle. Et la lumière des candélabres est dirigée vers le sol, pour ne pas trop déranger la faune nocturne. Onze communes genevoises font déjà la promotion de la Charte des Jardins auprès de leur population, via leur journal, leur site web, leurs actions de terrain ou leurs manifestions. À Onex, par exemple, 80 propriétaires ont déjà signé la charte. Ils ont bénéficié des conseils avisés d’un spécialiste, qui est systématiquement venu à leur domicile. Et la ville a inauguré un parcours Nature en ville de 6 km pour parler des espèces sauvages et des pratiques d’entretien que les jardiniers de la commune appliquent pour favoriser la biodiversité. Les bonnes idées fleurissent dans les communes. Chaque printemps à Vernier, l’équipe du service des espaces verts reçoit la population pour un marché aux plantons et en profite pour proposer au public des variétés anciennes de fleurs et de légumes (pro specie rara) et l’informer sur la Charte des Jardins. Durant l’année de la biodiversité en 2010, Meyrin a appelé ses habitants à un safari, à la découverte des richesses naturelles de la commune, et notamment de ses orchidées indigènes. Et Avusy a organisé une chasse aux plantes exotiques envahissantes... Charte des Jardins 13 La charte et ses outils Susciter l’intérêt, expliquer et agir : la Charte des Jardins s’accompagne de tout un matériel pour faciliter sa diffusion et son application, à découvrir sur www.charte-des-jardins.ch La Charte des Jardins De format A4, la Charte des Jardins comporte 6 pages illustrées et un formulaire d’adhésion qui peut être adapté à l’adresse de la commune. Elle existe en français, en anglais et en allemand. La charte décrit non seulement les bonnes pratiques à appliquer sur un terrain pour favoriser la petite faune, mais elle explique aussi leur raison d’être – c’est donc aussi un document d’information. Le logo Un hérisson avec une fleur en bouche et une mésange bleue sur la tête : le logo de la Charte des Jardins symbolise l’interdépendance des animaux et des végétaux. Il existe en version .eps et peut être utilisé à toute taille. Il peut aussi être transmis à des graveurs de plaques. Les emblèmes Toute personne qui signe la Charte des Jardins peut acquérir un emblème à installer, par exemple, sur son portail. Le but est double : montrer son engagement et faire la promotion de la charte auprès des voisins. Une commune peut utiliser l’emblème de la charte comme elle l’entend. Elle peut commander des exemplaires auprès de la Fondation valaisanne en faveur des personnes handicapées mentales (FOVAHM), à Sion, qui réalise des emblèmes en bois (ou sur d’autres supports) par estampage à chaud ou gravure laser, ce qui en rend leur prix très raisonnable. L’atelier protégé PRO, à Genève, fabrique des emblèmes par fraisage sur aluminium (ou sur d’autres matériaux), un procédé plus coûteux mais qui permet d’obtenir des emblèmes plus résistants aux intempéries et au soleil. Ils sont particulièrement indiqués pour des lieux publics (mairie, parc, école). L’étiquette pour plantes sauvages L’étiquette «Charte des Jardins» est utilisée par les pépiniéristes partenaires de la charte, afin de bien signaler les plantes indigènes sauvages à leurs clients. En effet, ces plantes sont encore trop rares 14 dans les commerces, et, quand elles sont présentes, elles sont généralement difficiles à distinguer pour un acheteur non spécialisé qui ne connaît pas la nomenclature en latin. L’étiquette permet de les repérer au premier coup d’œil. Le prospectus Le prospectus «Charte des Jardins» (A4, 3 volets) explique les enjeux de la charte et donne sommairement la liste de ses dix bonnes pratiques. Son adresse de contact peut être adaptée à la commune. Il existe en français, en allemand et en anglais. Les posters D’une qualité graphique suffisante pour être imprimé jusqu’au format A0, les deux posters peuvent être affichés à la mairie, dans les services des espaces verts, dans les écoles ou lors de manifestations. L’un d’eux explique de manière synthétique les 10 bonnes pratiques de la Charte des Jardins. En savoir plus www.charte-des-jardins.ch Les fiches pratiques «Nature en ville» L’Etat de Genève a édité une série de fiches pratiques qui peuvent servir dans bon nombre de projets et de travaux menés à l’échelle de la commune. Elles ont été réalisées sur la base d’expériences pratiques menées depuis plusieurs années par des associations de défense de la nature, des écoles d’ingénieurs, des bureaux privés, des équipes au service des communes, des cantons et de la Confédération – en n’oubliant pas les réalisations faites à l’étranger. Ce ne sont pas des recettes à appliquer à la lettre, mais des guides pour acquérir sa propre expérience dans l’art de préserver et d’enrichir la biodiversité de la commune. www.geneve.ch/nature-en-ville Charte des Jardins La Charte Les 2 posters L’étiquette pour plantes (recto-verso) Le prospectus Charte des Jardins 15 Photo : IIya Boyandin Nature et bien-être © Etat de Genève, 2014 , papier recyclé Promouvoir la nature en ville, c’est maintenir et développer des milieux favorables à la faune et à la flore indigènes, tout en améliorant le cadre de vie des citoyens. Pour bien y parvenir, il faut une coopération de tous les acteurs – y compris l’aide des habitants, qui peuvent agir en faveur de la biodiversité au travers de démarches participatives. République et canton de Genève Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) Direction générale de la nature et du paysage Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20 • www.geneve.ch/nature-en-ville Charte des Jardins S’engager à adopter quelques bonnes pratiques qui favorisent la survie des hérissons, des oiseaux, des papillons et de la biodiversité en général. S i vous voyez cet emblème affiché à l’entrée d’une propriété, c’est que ses habitants ont signé la Charte des Jardins et qu’ils ont pris l’engagement moral d’entretenir et d’aménager leur terrain pour favoriser la survie de la faune sauvage : oiseaux, hérissons, papillons, lézards, etc. Pendant longtemps, ces sympathiques visiteurs des jardins ont trouvé assez facilement de quoi se nourrir en périphérie des habitations, ainsi que des endroits pour se reproduire et passer l’hiver. Mais les lieux favorables à la petite faune se raréfient, notamment parce que les coins de nature situés entre les zones habitées et les zones cultivées régressent sous la pression de l’urbanisation. De plus, les grandes propriétés se morcellent pour donner des parcelles plus petites et plus cloisonnées. Or, cette parcellisation provoque la disparition des haies sauvages, des vieux arbres, des prairies rarement tondues, et des tas de branches et de pierres si importants pour la survie et la reproduction des animaux. Parallèlement à la diminution de la taille des parcelles se produit une augmentation de leur aménagement : gazon entretenu jusqu’aux limites de propriété ; haies exotiques choisies pour leur capacité à cacher les voisins ; massifs de plantes non indigènes qui ne favorisent pas la reproduction des papillons et qui donnent trop peu de fruits pour nourrir les animaux ; arbres trop parfaitement taillés qui n’offrent pas d’abris ; éclairage nocturne aux quatre coins du terrain ; usage immodéré des herbicides et des pesticides sur le gazon, les dalles et les rosiers – des traitements qui menacent non seulement la vie dans les cours d’eau mais qui polluent aussi les nappes phréatiques, sources d’eau potable. Dans ces conditions, les oiseaux et autres visiteurs des jardins ne trouvent plus d’endroits où se cacher, ni matériaux pour construire leur nid, ni insectes, ni petits fruits, ni même le repos nocturne... Les pages qui suivent expliquent les bonnes pratiques à adopter pour favoriser la biodiversité dans son jardin et devenir signataire de la charte. On trouvera davantage d’informations en se rendant sur www.energie-environnement.ch (ou sur www.charte-des-jardins.ch), la plate-forme d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement. ❧ La pelouse et la tonte Un gazon semblable à un court de tennis anglais nécessite beaucoup d’arrosage, d’engrais synthétiques et de biocides (= pesticides), plus particulièrement des herbicides sélectifs et des produits antimousse, combinés très souvent avec des engrais et vendus sous les noms d’«engrais sélectifs» ou «engrais antimousse». Ces produits chimiques s’infiltrent dans le sol avec la pluie et l’arrosage, et contaminent les cours d’eau et les nappes phréatiques. Ils contribuent aussi à polluer la maison, car on ramène les biocides à l’intérieur avec les chaussures. On peut obtenir une pelouse correcte sans biocides : – En tolérant les petites fleurs et le trèfle qui enrichit le sol en azote. – En tondant à une hauteur de 6 cm au minimum pour favoriser l’herbe aux dépens des plantes basses (plantain, pissenlit, chardon); c’est une bonne pratique qui réduit aussi les besoins en arrosage. – En utilisant une tondeuse qui hache finement l’herbe et qui plaque les déchets de tonte sur le terrain (mulching). – En scarifiant le sol en automne, puis en l’engraissant si nécessaire avec du compost. Je m’engage à ne plus utiliser systématiquement de biocides sur ma pelouse (herbicides sélectifs, produit antimousse, etc.) Pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle de vie, je m’engage à laisser pousser une bande d’herbe – par exemple le long d’une haie ensoleillée ou sur un talus – et à ne pas la tondre tant qu’il y a des fleurs. Si je dois créer une nouvelle pelouse, je choisis un mélange de graminées ne demandant pas de traitements chimiques. J’envisage aussi les mélanges «gazon fleuri» ou «prairie fleurie» – d’origine indigène – pour les coins qui n’ont pas besoin d’être tondus toute l’année. La haie Les thuyas, bambous et laurelles, tous exotiques, poussent vite et sont étanches à la vue. Mais une haie faite d’une seule variété – non indigène de surcroît – offre très peu de nourriture aux oiseaux et à la petite faune. Alors qu’une haie constituée de différents arbustes sauvages indigènes fleurit à différents moments de l’année, produit des fruits et des graines variés, et permet à beaucoup d’espèces – de papillons notamment – d’accomplir leur cycle de vie. Buis, if, houx, troène, charme et hêtre (qui tous deux gardent leurs feuilles sèches jusqu’au printemps) offrent en hiver un bon écran visuel. Cornouiller, noisetier, prunellier, etc. produisent des fruits dont certains sont consommables par les humains. Il faut savoir que la plupart des haies dites «vives» ou «mélangées» que proposent les jardineries sont constituées non pas d’espèces sauvages indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars) plus ou moins exotiques et hybrides, et que beaucoup ne produisent pas de fruits. Pour offrir de la nourriture aux oiseaux, aux écureuils et à la faune en général, je m’engage à planter aussi dans ma haie et sur mon terrain des espèces sauvages indigènes (originaires de la région). Lorsqu’il s’agit de renouveler tout ou partie de la haie, des arbustes ou des arbres, je privilégie les espèces sauvages indigènes. Pour ne pas déranger les oiseaux au nid, j’évite de tailler la haie entre mars et septembre. Lors de la taille, je préserve les fruits. 2 Charte des Jardins Le nettoyage du jardin Une pelouse tondue à ras jusqu’en bordure de propriété, et nettoyée jusqu’à la dernière brindille, n’est pas accueillante pour les oiseaux et autres petits animaux. Les jeunes merles qui sautent du nid en sachant à peine voler ont besoin de vieilles branches sous lesquelles se cacher pendant que leurs parents les nourrissent au sol. Les hérissons doivent se cons­truire un igloo de feuilles mortes pour passer l’hiver. Les lézards cherchent des cailloux chauffés par le soleil pour adapter leur tempé­ra­ture. Et beaucoup de papillons survivent au gel – sous forme de chenille, de chrysalide ou d’adulte ailé – en se cachant sous les feuilles, les herbes sèches, les pierres ou les écorces. Lorsqu’on nettoie trop parfaitement son terrain, on participe à détruire la biodiversité et on supprime du matériel que les oiseaux pourraient utiliser pour bâtir leurs nids. On peut d’ailleurs réaliser un harmonieux «hôtel» pour la petite faune avec un arrangements de branches et de cailloux, agrémenté de plantes grimpantes. Pour créer des abris pour la faune et favoriser la biodiversité, je m’engage à laisser dans un coin du jardin – toute l’année – un tas de bois, de cailloux, de feuilles mortes, ainsi que des espaces d’herbes sèches. Lorsque je taille les arbres et les buissons, j’épargne quelques branches mortes ou creuses qui serviront d’abri pour la faune (pour autant qu’elles ne constituent pas un danger si elles tombent). Les biocides (pesticides) C’est un problème grandissant non seulement pour la vie des jardins, mais aussi pour la santé humaine. Le nom «biocide» englobe toutes les substances chimiques conçues pour tuer des êtres vivants particuliers : herbicides (désherbant, antimousse), insecticides, fongicides (contre les champignons et les moisissures), acaricides (contres les acariens et les araignées). Les biocides utilisés par l’agriculture et les particuliers contaminent les nappes phréatiques et les cours d’eau. Pulvérisés dans le jardin, on les retrouve à l’intérieur de la maison, ramenés par les chaussures, ainsi que par les chiens et les chats. Outre l’entretien du gazon, les biocides sont utilisés sur les rosiers pour les protéger des moisissures, des acariens et des pucerons. Or, ils tuent aussi les coccinelles qui pourraient s’attaquer aux pucerons : en traitant préventivement, on empêche toute régulation naturelle de s’installer. Il faut donc apprendre à patienter pour voir si un traitement est vraiment nécessaire. Et préférer, en cas de besoin, des produits d’origine naturelle. L’idéal est de choisir des rosiers qui résistent bien aux maladies (des variétés de roses très résistantes ont été sélectionnées récemment). Depuis 2001, le désherbage par herbicide des allées, des chemins, des parkings et de leurs bordures est interdit par la loi chez les particuliers, car le risque de contamination des cours d’eau en cas de pluie est très important. Pour ma propre santé et pour préserver l’eau potable et la biodiversité, je m’engage à utiliser le moins possible de biocides (pesticides). Si besoin, je choisis des biocides d’origine naturelle. Si je dois planter ou changer des rosiers, je choisis des variétés résistantes aux maladies. Je respecte la loi en renonçant à utiliser des herbicides sur les allées et les bords de chemins. Si nécessaire, je leur préfère le désherbage thermique. Charte des Jardins 3 L’ éclairage du jardin L’éclairage nocturne des villes et des zones villas n’a cessé de se développer aux cours des dernières années, au point de désorienter les oiseaux migrateurs qui voyagent la nuit. Il perturbe aussi la vie nocturne et le rythme biologique des animaux qui survivent dans les jardins – à commencer par les vers luisants. Les lampes attirent irrésistiblement certains insectes nocturnes, des papillons notamment, et provoquent leur mort par épuisement. Et enfin, la clarté artificielle augmente la vulnérabilité des oiseaux qui dorment et des petits animaux qui s’activent la nuit : ils sont plus faciles à repérer par les chats. Pour préserver la vie nocturne et le repos de tous, je m’engage à éteindre l’éclairage du jardin lorsqu’il est inutile (après 22 h). Je choisis des lampes qui renvoient la lumière vers le bas, plutôt que des modèles qui éclairent le ciel tous azimuts. Les passages à hérisson & Cie Les hérissons passent d’un jardin à l’autre pour trouver un partenaire, un point d’eau, une source de nourriture, un lieu d’hivernage... Or, les propriétés deviennent très cloisonnées, ce qui les oblige à passer par la route en prenant le risque de se faire écraser. Les bordures de trottoir sont aussi des obstacles difficiles à franchir pour certains animaux, tels les tritons et les orvets. Quant aux écureuils, la disparition d’un arbre peut couper leur passage aérien, et les obliger à se déplacer au sol où les attendent les voitures, les chiens et les chats... Pour faciliter le déplacement des hérissons et de la petite faune, je m’engage à laisser (ou à créer) au moins un passage avec chaque jardin voisin (environ 12 x 12 cm). Bien sûr, j’en parle auparavant aux autres propriétaires, afin qu’ils comprennent le but et la nécessité de ces passages. Lorsque je taille les arbres, je pense aux écureuils en n’interrompant pas la continuité de leur passage. Limaces Il est frustrant de voir ses fleurs et ses salades dévorées par les limaces. Mais les granulés anti-limace au méthaldéhyde sont à bannir, car ils sont toxiques pour la petite faune, les animaux domestiques et les enfants qui en avaleraient. Il faut leur préférer des granulés moins problématiques à l’orthophosphate de fer. Cependant, la technique la plus efficace consiste à chasser les limaces au soleil couchant ou au petit matin, lorsqu’elles sont hors de leur cachette. Même si cela peut paraître très cruel, un rapide coup de ciseaux derrière la tête (dans le cerveau) les élimine avec bien moins de souffrances qu’un empoisonnement chimique. Pour éviter d’intoxiquer la petite faune, et notamment les hérissons prédateurs de limaces, je renonce aux granulés anti-limaces au méthaldéyde. Je leur prèfère ceux à l’orthophosphate de fer, voire mieux : je chasse les limaces à la main, au petit matin ou en soirée. 4 Charte des Jardins a d c b e Plantes exotiques envahissantes Certaines plantes originaires d’Asie ou d’Amérique sont en train d’envahir la nature en provoquant de véritables désastres écologiques, car elles se reproduisent vite et éliminent toutes les autres espèces là où elles se répandent. L’arbre à papillons, la renouée du Japon et la grande balsamine, par exemple, déstabilisent les rives des rivières qui s’érodent en cas de crue. La plupart de ces envahissantes proviennent de jardins ; elles se reproduisent très facilement par graines ou en se régénérant à partir d’un morceau de tige ou de racine. Il vaut donc mieux éviter de les planter, et idéalement les arracher si elles poussent déjà chez soi – ne surtout pas les mettre au compost, mais à l’incinération. Pour ne pas favoriser l’expansion des plantes exotiques envahissantes dans la nature, je renonce à planter dans mon jardin les espèces suivantes : Arbre à papillons (a), Grande balsamine ou Impatiente glanduleuse (b), Grande berce du caucase (c), Renouée du Japon (d), Solidage géant et Solidage du Canada (e). Le chat Sympathique animal de compagnie, il n’en est pas moins le plus terrible prédateur du jardin – et des jardins voisins qu’il ne manque pas de visiter. Il attrape les jeunes oiseaux qui commencent leur vie au sol (merles, rouges-queues, rouges-gorges). Il chasse les lézards et les papillons. Il s’attaque aussi aux musaraignes, ces petites carnivores cousines du hérisson souvent confondues avec les souris. Bien sûr, cet instinct est naturel. Mais ce qui ne l’est pas, c’est la grande densité des chats vivant dans les zones résidentielles : une dizaine peuvent passer successivement dans un même jardin durant une seule nuit. Dans la nature, un seul chat sauvage d’Europe couvre un territoire d’environ 3 km2. Pour tenter d’avertir les oiseaux de l’arrivée de mon chat, je m’en­gage à l’équiper d’une clochette (ou d’un grelot) qui tinte facilement, sinon il apprend à se déplacer sans la faire sonner. Je le garde à l’intérieur durant quelques jours, si je remarque que de jeunes oiseaux sont sortis du nid et sont nourris à terre par leurs parents (mai, juin). Charte des Jardins 5 Les vieux déchets de jardin Un tas de branches et de feuilles abandonné depuis des mois ? Attention avant de déblayer le terrain : le tas peut abriter une famille de hérissons, un nid de rouges-gorges, des tritons ou d’autres amphibiens qui sont tous très menacés. Si on doit s’en débarrasser, attendre si possible les mois d’août-septembre : la saison des nids est terminée et les animaux n’hibernent pas encore. Pour être en accord avec l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPair), les feux de jardin sont interdits dans la plupart des communes suisses. Il peut exister des exceptions (se renseigner auprès de sa commune) pour les déchets naturels du jardin (branches, feuilles), à condition qu’ils soient secs, dégagent peu de fumée et ne dérangent pas les voisins. Dans tous les cas, il est interdit de brûler des ordures ménagères et d’autres matériaux ou produits, ni des vieux meubles en bois peint ou verni, ni des piquets ou des barrières traités contre le pourrissement. Pour éviter de tuer ou mutiler des animaux qui pourraient hiberner ou nicher, j’évite de détruire mon vieux tas de branches et de feuilles durant la période de nidification et d’hibernation. Je le fais en août et septembre. Je respecte le réglement de ma commune s’il interdit les feux de jardin. La piscine Lieu de plaisir et de détente, elle peut se transformer en tombeau pour les hérissons et les amphibiens qui s’y élancent en croyant avoir affaire à un plan d’eau naturel. Si la piscine n’offre pas de rampe de sortie, l’animal nage tout autour du rebord, jusqu’à ce qu’il se noie d’épuisement... De nuit, l’éclairage disposé sous la surface de l’eau favorise la noyade des papillons de nuit. Pour éviter les noyades d’animaux, je m’engage à faciliter leur sortie de la piscine, par exemple en disposant en permanence une petite planche non glissante (10 cm de large, avec des rainures antiglisse ou des petites réglettes) qui permet à la petite faune de ressortir de l’eau. Pour ne pas provoquer de noyades de papillons et d’autres animaux, j’évite de laisser la piscine éclairée inutilement. 6 Charte des Jardins Comment adhérer à la Charte des Jardins ? Charte des Jardins Vous habitez La Commune et vous désirez vous engager à respecter la Charte des Jardins ? Ou obtenir davantage d’informations sur les bonnes pratiques qui favorisent la biodiversité ? Découpez le talon ci-dessous, complétez-le et retournez-le à : Mairie de La Commune Service technique Chemin de la Mairie 2 120? La Commune Marquer d’une croix ce qui convient Je désire davantage d’information sur la Charte des Jardins. Veuillez me contacter. J’ai lu les 6 pages de la Charte des Jardins. J’ai bien compris que ce document n’a pas de valeur contractuelle et qu’il ne peut servir à quiconque pour exercer une contrainte envers moi, mes proches ou le terrain que j’occupe. Par ma signature, je prends l’engagement moral de respecter l’esprit de la Charte des Jardins et d’en appliquer les bonnes pratiques. Je désire recevoir l’emblème des signataires de la Charte des Jardins. Cet emblème en bois de mélèze est fabriqué dans un atelier protégé occupant des personnes handicapées. Pour les habitants de La Commune, l’emblème est offert par la mairie. Nom : Prénom : Adresse : Téléphone / e-mail : Je m’occupe moi-même de l’entretien du jardin. Lieu et date : Le jardin est entretenu par un jardinier / une entreprise. Signature : Adhésion par une commune ou une association Certaines communes et associations de quartier ou d’habitants gèrent directement la Charte des Jardins : elles en font la promotion auprès des particuliers, récoltent leurs engagements signés, distribuent les emblèmes, et organisent des activités pour favoriser la biodiversité dans leur région. C’est la situation idéale, car l’un des buts de la charte est de mettre les jardins en réseau, afin de faciliter les déplacements des petits animaux et de leur éviter de devoir affronter les dangers de la route. Les communes et associations qui gèrent la Charte des Jardins adaptent le formulaire d’adhésion et l’adresse de retour à leurs particularités (voir un exemple à gauche). Elles offrent généralement l’emblème de la charte aux nouveaux signataires. Charte des Jardins, page 7 / 7 Charte des Jardins Comment adhérer à la Charte des Jardins ? Où commander un emblème ? Adhésion individuelle Si une personne désire signer la Charte des Jardins, mais qu’aucun organisme ne la gère dans les environs, elle peut y adhérer individuellement. Elle peut soit utiliser le bulletin d’adhésion qui se trouve à la fin de la charte (voir à droite), soit s’inscrire sur le site www.charte-des-jardins.ch Dans les deux cas, le signataire est inscrit auprès d’energie-environnement.ch, la plate-forme d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement. Le bulletin d’adhésion permet aussi de commander l’emblème de la charte, qui sera livré et facturé par l’atelier protégé qui le fabrique. Adhésion par sa commune ou une association de quartier Certaines communes et associations de quartier gèrent directement la Charte des Jardins : elles en font la promotion, récoltent les engagements des habitants, distribuent les emblèmes, et organisent des activités pour favoriser la biodiversité dans leur région. C’est la situation idéale, car l’un des buts de la charte est de mettre les jardins en réseau pour faciliter les déplacements des petits animaux et leur éviter de devoir affronter les dangers de la route. Adhésion individuelle Si aucun organisme ne gère la Charte des Jardins dans votre région, vous pouvez y adhérer individuellement et commander un emblème à l’aide du bulletin-réponse ci-dessous. Marquer d’une croix ce qui convient J’ai lu les 6 pages de la Charte des Jardins. J’ai bien compris que ce document n’a pas de valeur contractuelle et qu’il ne peut servir à quiconque pour exercer une contrainte envers moi, mes proches ou le terrain que j’occupe. Par ma signature, je prends l’engagement moral de respecter l’esprit de la Charte des Jardins et d’en appliquer les bonnes pratiques. Je commande l’emblème distinctif des signataires de la Charte des Jardins. Cet emblème en bois de mélèze de 20 x 20 cm (épaisseur: 23 mm) est fabriqué dans un atelier protégé occupant des personnes handicapées. Prix : CHF 29.- (TVA et frais de port compris), livrable uniquement en Suisse. Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Localité : Téléphone: Le jardin est à l’adresse ci-dessus. e-mail : Autre adresse : Je m’occupe moi-même de l’entretien du jardin. Le jardin est entretenu par un jardinier / une entreprise. Remarques : Lieu et date : Signature : À retourner à : Charte des Jardins, page 7 / 7 energie-environnement.ch Charte des Jardins Rue des Maraîchers 8 CH-1205 Genève Février 2010 Charte des Jardins 7 En savoir plus, et aller plus loin www.charte-des-jardins.ch Ces pages web dédiées à la Charte des Jardins sont abritées sur le site energie-environnement.ch (voir ci-dessous). Elles expliquent notamment ce qu’est la charte, comment on peut y adhérer, et comment obtenir des emblèmes. Elles offrent aussi des documents en téléchargement libre : Charte des Jardins, logo, posters, prospectus, et étiquette pour plantes indigènes sauvages. www.energie-environnement.ch Ce site est la plate-forme d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement (BE, JU, FR, GE, NE, VD, VS), initiateurs de la Charte des Jardins. On peut notamment y explorer un jardin interactif dont les animations expliquent les bonnes pratiques de plantation et d’entretien qui favorisent la biodiversité. La maison se visite également de manière interactive : ses pièces regorgent de conseils utiles pour économiser l’énergie, ménager les ressources naturelles et préserver sa santé. www.ge.ch/nature-en-ville C’est le point d’entrée du «Programme nature en ville» sur le site de l’État de Genève. La Direction générale de la nature et du paysage (DGNP) y présente sa stratégie pour favoriser la biodiversité dans les zones urbanisées de la région. On y trouve de nombreuses informations : fiches pratiques pour entretenir les espaces verts et réaliser des aménagements favorables à la petite faune ; directives et bases légales ; information sur les espèces animales et végétales ; actualités; etc. Chaque intercalaire de ce répertoire décrit une bonne pratique de la Charte des Jardins et sert à classer des documents utiles qui s’y rapportent. La commune y trouvera des indications et des modes d’emploi qu’elle pourra adapter à son usage, afin de favoriser la biodiversité lors de l’aménagement et de l’entretien de ses espaces verts et de ses infrastructures. Les1. 10 bonnes pratiques Tonte 2. Haiede la Charte3. des AbrisJardins 4. Passages Les 10 bonnes pratiques de la Charte des Jardins La pelouse et la tonte.................................................................... 1 5. Biocides La haie et les plantes sauvages indigènes...................................... 2 Le nettoyage du jardin et les aménagements pour la faune............. 3 6. Eclairage Les passages à hérissons & Cie.................................................... 4 7. Exotiques Les biocides et les granulés anti-limaces........................................ 5 L’éclairage du jardin....................................................................... 6 8. Déchets Les plantes exotiques envahissantes.............................................. 7 Les vieux déchets de jardin........................................................... 8 9. Chat Le chat......................................................................................... 9 10. Piscine La piscine................................................................................... 10 2. Haie Enjeux pour la commune : choix pour la plantation des pelouses et des prairies ; tonte et entretien différencié. 1. Tonte 1. La pelouse et la tonte (extrait de la Charte des Jardins) – En utilisant une tondeuse qui hache finement l’herbe et qui plaque les déchets de tonte sur le terrain (mulching). Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 10. Piscine • Si je dois créer une nouvelle pelouse, je choisis un mélange de graminées ne demandant pas de traitements chimiques. J’envisage aussi les mélanges «gazon fleuri» ou «prairie fleurie» – d’origine indigène – pour les coins qui n’ont pas besoin d’être tondus toute l’année. 9. Chat • Pour permettre aux fleurs et aux insectes d’accomplir leur cycle de vie, je m’engage à laisser pousser une bande d’herbe – par exemple le long d’une haie ensoleillée ou sur un talus – et à ne pas la tondre tant qu’il y a des fleurs. 8. Déchets • Je m’engage à ne plus utiliser systématiquement de biocides sur ma pelouse (herbicides sélectifs, produit antimousse, etc.) 7. Exotiques – En scarifiant le sol en automne, puis en l’engraissant si nécessaire avec du compost. 6. Eclairage – En tondant à une hauteur de 6 cm au minimum pour favoriser l’herbe aux dépens des plantes basses (plantain, pissenlit, chardon). C’est une bonne pratique qui réduit aussi les besoins en arrosage. 5. Biocides – En tolérant les petites fleurs et le trèfle qui enrichit le sol en azote. 4. Passages n gazon semblable à un court de tennis anglais nécessite beaucoup d’arrosage, d’engrais synthétiques et de biocides (= pesticides), plus particulièrement des herbicides sélectifs et des produits antimousse, combinés très souvent avec des engrais et vendus sous les noms «engrais sélectif» ou «engrais antimousse». Ces produits chimiques s’infiltrent dans le sol avec la pluie et l’arrosage, et contaminent les cours d’eau et les nappes phréatiques. Ils contribuent aussi à polluer la maison, car on ramène les biocides à l’intérieur avec les chaussures. On peut obtenir une pelouse correcte sans biocides : 3. Abris U 1. La pelouse et la tonte Fiches «Nature en ville», en annexe • Création de gazon fleuri • Création de prairie en ville • Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers Trouver des semences indigènes Pour réaliser des pelouses fleuries, les deux grands producteurs suisses de semences, UFA et Otto Hauenstein, proposent des mélanges de graines d’espèces locales. Les communes peuvent commander le mélange «Genève» auprès de ces producteurs ou auprès du Cercle des agriculteurs de Genève. Les privés qui veulent s’en procurer doivent se rendre dans les magasins Landi de Satigny et de Lully, et s’adresser directement au vendeur. Législation L’usage des tondeuses à gazon et des souffleuses de feuilles cause de fortes nuisances sonores pour le voisinage. Afin de limiter les conflits, les périodes d’utilisation sont régies par le Réglement concernant la tranquillité publique (RTP), F 3 10.03, Art. 10B L’usage des tondeuses à gazon équipées d’un moteur à explosion est interdit : a) de 20 h à 8 h du lundi au samedi; b) le dimanche et les jours fériés. Sauf dérogation, l’usage de machines à souffler les feuilles équipées d’un moteur à explosion est autorisé du 1er octobre au 31 janvier. Durant cette période, il est interdit d’en faire usage : a) de 20 h à 8 h du lundi au samedi; b) le dimanche et les jours fériés; c) sur les chemins forestiers. Le RTP peut être consulté sur le site de l’Etat de Genève www.ge.ch/legislation 1 Nature en ville Structure et contenu des fiches Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés i Information générale, contexte ELEMENTS GENERAUX Lien vers d’autres fiches Photographies, schémas ou coupes Sélection de références bibliographiques Hydrologie Pédologie Paysage Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel Orientation Public ELEMENTS TECHNIQUES But Contraintes Description générale des travaux Estimation des métrés ENTRETIEN Coûts de la mesure C Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m) Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m) Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m) Plantes vasculaires Bryophytes (mousses) ESPECES TYPIQUES Lépidoptères (papillons) Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons) Odonates (libellules) Coléoptères terrestres Amphibiens Reptiles Oiseaux Chiroptères (chauves-souris) Poissons Hérissons / Mammifères Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 2 Nature en ville Création de gazon fleuri Par rapport à un gazon conventionnel, le gazon fleuri est un gazon extensif qui apporte une diversité floristique et une valeur écologique tout en conservant une bonne résistance au piétinement. i Le gazon fleuri peut remplacer les gazons conventionnels des parcs, talus et autres aménagements de jardins privés. Il est généralement installé sur des zones où il n’est pas possible d’installer de la prairie en raison de l’usage du site ou d’un ombrage trop important. En effet, si la pression du public est élevée ou que les conditions d’ensoleillement sont mauvaises, il n’est pas possible d’installer une prairie. Le gazon fleuri est donc une alternative intéressante à la prairie. ELEMENTS GENERAUX Sa valeur esthétique ainsi que sa faible hauteur de végétation sont des atouts appréciés pour l’aménagement des espaces publics. Il s’agit d’une surface extensive, ce qui signifie que son entretien ne nécessite ni engrais, ni produit phytosanitaire. Le nombre de tontes est également beaucoup plus faible que pour un gazon conventionnel (environ 4 tontes par an contre 15 à 20!). Ce type de surface permet de répondre à un souhait de diminution d’entretien et d’amélioration écologique. Fiches en relation avec « Gazon fleuri » : • « Création de prairies en ville » ECOTEC Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 3 Création de gazon fleuri -2- • Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne • Vers la richesse en espèces, Semences UFA Samen Guide des fleurs sauvages • Guide des gazons, Otto Hauenstein Semences ELEMENTS GENERAUX • Les semis naturels de prairies diversifiées – Fleur de foin : mode d’emploi, Y. Bischofberger et S. Viollier, 2012 • Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011 Le gazon fleuri atteint son développement optimal sur des sols présentant des conditions d’humidité moyennes à séchardes. Tous les types de sols se prêtent à l’installation d’un gazon fleuri mais les endroits bien exposés et légèrement humifères sont les plus adaptés. Le gazon fleuri est un milieu ouvert composé de graminées et de fleurs. Sa hauteur varie de 6 à 30 cm. Selon les caractéristiques du sol et de l’exposition, la composition floristique et donc l’apparence du gazon peuvent varier fortement. Sans entretien, le gazon évolue vers une formation de type friche à graminées qui va s’embroussailler voire se refermer peu à peu. • Développement d’un gazon riche en espèces végétales indigènes. ELEMENTS TECHNIQUES • Diversification biologique des milieux semi-naturel urbains. • Création de milieux relais pour la faune offrant habitat et ressources alimentaires (entre autres : papillons, sauterelles, autres insectes). Utilisation de mélanges grainiers d’espèces indigènes adaptées à la région (écotypes suisses ou régionaux). MISE EN PLACE D’UN NOUVEAU GAZON Choix du type d’ensemencement Des mélanges spécifiques "Genève" ont été constitué et les entreprises Semences UFA - www.ufasamen.ch - et Otto Hauenstein Samen SA (OH) - www.hauenstein.ch - se sont engagées à les produire sous la mention "mélange Genève". Période de semis Idéalement entre mi-avril et mi-mai, après une période de pluie. Aussi possible dès début avril et jusqu’à juin Matériel Motoculteur, semoir, rouleau 4 Création de gazon fleuri -3- Choix de l’emplacement Un gazon fleuri peut être mis en place sur surface nouvellement aménagée ou en remplacement d’un autre type de milieu herbacé (gazon intensif, prairie). Il peut également résulter de l’extensification d’un gazon conventionnel. Il est particulièrement apprécié sur des talus, zones difficiles d’accès ou des pelouses moins fréquentées. L’expérience montre que des plantes rares (orchidées) peuvent rapidement apparaître grâce à un simple changement de mode d’entretien. ELEMENTS TECHNIQUES Modes d’interventions • Préparation du sol : Labourer la surface (par ex. à l’aide d’un motoculteur), afin d’éliminer la végétation existante (dans le cas d’un sol très profond et riche, décaper la couche superficielle du sol et/ou ajouter du sable). Egaliser et préparer la surface à l’aide d’un larron (outil à dents recourbées). • Pratiquer la technique du faux semis qui consiste à laisser germer les graines contenues dans le sol et détruire les plantes indésirables lorsque les dicotylédones sont au stade 2 - 3 feuilles, en travaillant le sol sur une profondeur de 5 cm au larron. Pour un résultat optimal, réaliser si possible un voire trois faux-semis dès l’automne précédent le semis (fin septembre). • Semis d’un mélange grainier : o À la main : semer la moitié de la semence dans un sens, puis épandre le reste perpendiculairement. Respecter les quantités prescrites par le fournisseur (l’ensemencement sera plus régulier si les graines sont mélangées avec du sable). o Au semoir : idéal pour semer rapidement et précisément des surfaces plus importantes (attention, si un hérisson est intégré, le régler à la hauteur maximale afin de le rendre non fonctionnel !). o Après le semis, le passage d’un rouleau permet d’améliorer le contact des graines avec le sol (enfouissement maximal des graines: 1 mm). o Ne pas arroser (si possible ensemencer avant une période humide). • 5 Soins d’installation (l’année du semis) : o 1ère tonte : après 6 à 8 semaines, régler la tondeuse pour une coupe haute (8 cm) o Durant la 1ère année : éviter la floraison des plantes indésirables (Chardon, Rumex spp. etc.) par des tontes toutes les 3 à 6 semaines (réglage sur la hauteur maximale) afin de garantir la mise en lumière du sol et ainsi favoriser la levée des graines tout au long de la saison. o Aucune fumure nécessaire. o Remarque : les espèces du gazon fleuri ont besoin d’un hivernage pour fleurir. Il est normal que l’aspect désiré ne soit pas obtenu avant au moins 1 an. Création de gazon fleuri -4- TRANSFORMATION D’UN GAZON CONVENTIONNEL Modes d’interventions • Extensification de l’entretien Sur un gazon conventionnel, appliquer le plan d’entretien d’un gazon fleuri (cf. chapitre entretien dès la 2ème année, page 6). Petit à petit, le sol s’appauvrira et des plantes à fleurs s’installeront sur la parcelle. La présence à proximité de praires naturelles riches en fleurs accélère le processus de colonisation mais celui-ci prend du temps et le résultat n’est pas garanti. • Herbe à semences ELEMENTS TECHNIQUES Lorsqu’un ensemencement est nécessaire, la méthode la moins onéreuse et la plus naturelle est le semis d’herbe à semences (fleurs de foin). Elle permet de conserver la diversité génétique et spécifique des plantes de la région. La prairie source doit être de bonne qualité, ne jamais avoir été semée et comporter les espèces que l’on désire implanter. o Choisir une prairie source de bonne qualité et située à proximité du site d’ensemencement. o Faucher à ras et évacuer le produit de coupe de la surface de gazon extensif. o Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont formé leurs graines, pratiquer une fauche « douce » à vitesse réduite et sans conditionneur. Faucher tôt le matin afin que la rosée colle les graines sur le foin. Récolter et exporter le foin aussitôt. o Epandre dès que possible l’herbe à semences sur la surface à semer de manière homogène. Cette méthode peut également être utilisée pour la création de gazon fleuri. Se référer à la fiche « Création de prairie en ville » et à la documentation spécifique. • Semis en bandes (sur une surface de gazon conventionnel) o Détruire le couvert végétal sur des bandes de terre de largeur régulière (2 mètres) par labour, fraisage ou décapage ; o Laisser reposer la terre pendant environ 1 mois ; o Retravailler la terre superficiellement pour éliminer les adventices ; o Ensemencer les bandes avec un mélange grainier d’espèces indigènes, rouler le semis (enfouissement maximal des graines : 1 mm). Cette méthode permet d’obtenir un gazon diversifié par colonisation de toute la surface à partir des bandes ensemencées tout en limitant les coûts de mise en œuvre. Les soins d’installation sont les mêmes que dans le cas d’une création de gazon fleuri. La colonisation par les différentes plantes à fleurs est plus rapide que dans le cas d’une extensification de l’entretien. 6 Création de gazon fleuri -5- GAZONS STABILISÉS ET GRILLE-GAZON ELEMENTS TECHNIQUES Les surfaces appelées « gazon stabilisé » ou de type « grille-gazon » sont mises en place sur des substrats minéraux très maigres entretenus extensivement et permettent de verdir des zones subissant un piétinement important ou le passage occasionnels de véhicules (parkings). Ce type de surface est intéressant du point de vue écologique pour les espèces végétales de milieux très secs ainsi que pour certains insectes liés à ces milieux secs. L’entretien est le même que pour un gazon fleuri. Ville de Lausanne Aménagement de type « grille-gazon », Lausanne Fourniture : • Herbe à semences : environ CHF 0.25 / m2 • Mélange grainier : environ CHF 0.70 / m2 Mise en place, préparation du sol : • Petite surface (de 5 à 100 m2 ): env. CHF 10.- / m2 • Moyenne surface (de 100 à 500 m2) : env. CHF 8.- / m2 • Grande surface (de 500 à 1000 m2) : env. CHF 5.- / m2 • Plus de 1000 m2 : env. CHF 2.50 / m2 7 Création de gazon fleuri -6- Entretien (dès la deuxième année) • Aucune intervention d’arrosage. • 1ère tonte au plus tard début mai (lorsque les marguerites sont en bouton), faire varier la date de la première tonte d’année en année. • 2 à 4 tontes hautes (8 cm) au cours de l’année, fréquence à adapter si nécessaire. • La hauteur de déclanchement de la tonte est d’environ 12 cm. • En été (juillet, août), pas de coupe. • Evacuer le produit de coupe afin d’appauvrir le sol. Le mulching est proscrit. • Ne pas utiliser d’engrais ni d’herbicide • Repérer et éliminer les espèces néophytes invasives figurant sur la liste noire. • Repérer et protéger les espèces d’intérêt (par exemple les orchidées) en évitant de faucher les zones concernées avant la fin de la germination des plantes. Evacuation ENTRETIEN Le produit de coupe doit être évacué afin d’appauvrir le sol et de permettre ainsi le maintien et l’augmentation de la diversité floristique et faunistique. Comment favoriser la biodiversité d’un gazon fleuri? • Par période de beau temps, tondre de préférence au petit matin ou le soir → diminution des impacts sur les animaux pollinisateurs comme les abeilles et les reptiles (lézards, orvets). • Tondre de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle (jamais de tonte centripète) → les espèces mobiles peuvent s’enfuir. • Pour les grandes surfaces, échelonner la tonte par étapes séparées d’au moins deux à trois semaines ) → les espèces animales peuvent trouver ECOTEC ECOTEC des refuges. • Maintenir une zone refuge non tondue (5 à 10 % de la surface totale); changer l’emplacement de cette zone chaque année → les espèces animales peuvent trouver des refuges et les espèces végétales peuvent accomplir l’entier de leur cycle biologique. • Créer des aménagements annexes (ex.: étang, murs en pierres, tas de pierre, tas de bois ) → les espèces animales et végétales peuvent trouver des relais entre les différents milieux semi-naturels en ville. • En bordure de bosquet, haie, etc., ménager un ourlet de 0.5 à 1 mètre entretenu de manière plus extensive (1 à 2 coupes par an). ECOTEC ECOTEC 8 Création de gazon fleuri -7- Matériel Tondeuse à gazon à disque. ENTRETIEN A proscrire : Tondeuse hélicoïdale, Tondeuse mulcheuse Tondeuses rotatives à disque avec bac de ramassage, permet une coupe haute. A gauche : la plus courante pour de petites surfaces. A droite : Machine adaptée aux grandes surfaces. Tondeuse manuelle avec bac de ramassage Entretien : Tonte : dès CHF 0.10 / m2 9 Tondeuse hélicoïdale : à proscrire, coupe trop basse et enrichissement du sol Création de gazon fleuri -8- ESPÈCES TYPIQUES QUELQUES PLANTES DES GAZONS FLEURIS ECOTEC Gazon fleuri au printemps avec des pâquerettes (Bellis perennis) et des véroniques petit chêne (Veronica chamaedrys) D. Baertschi Cardamine des prés (Cardamine pratensis) D. Baertschi Bugle rampante (Ajuga reptans) 10 Nature en ville Création de prairie en ville Les prairies sont des surfaces enherbées à forte valeur écologique et paysagère en constante régression (intensification des pratiques agricoles, déprise agricole...). ELEMENTS GENERAUX i En milieu urbain, la volonté de préserver la biodiversité apporte un changement dans les pratiques d’entretien. Sur des espaces anciennement engazonnés et régulièrement tondus, la démarche de promotion de la diversité vise à recréer des milieux diversifiés avec la mise en place de milieux prairiaux entretenus de façon extensive. L’installation de ces prairies urbaines favorisent alors l’accueil et la préservation de la faune et la flore tout en jouant un rôle paysager important. Ces prairies peuvent être créées dans de multiples zones : parcs, talus et divers aménagements pour les jardins privés. L'implantation de prairies à proximité de milieux semi-naturels (haies, vergers…) permet une mise en réseau de différents éléments facilitant ainsi les déplacements des espèces animales et végétales par ces « corridors biologiques ». La création de ces surfaces permettent une réelle amélioration de la qualité de vie en ville. De plus, leur entretien à long terme nécessitent moins de temps et de moyens que pour les gazons classiques. Fiches en relation avec « Création de prairies en ville » : • « Gazon fleuri » • « Les petits plus pour la nature en ville » ECOTEC Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 11 Création de prairie en ville -2- • Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne • Prairies de fauche, prairies fleuries, 2010. Hauteclair P., Natagora. (www.natagora.be) • Les semis naturels de prairies diversifiées – Fleur de foin : mode d’emploi, Y. Bischofberger et S. Viollier, 2012 • Mise en place de prairies fleuries, 2001. Koch B. et Schiess-Bühler C., SRVA. • Pour obtenir des prairies riches en espèces, 2010. Koch B. et al., SRVA. • Recommandations relatives à la fourniture de mélanges grainiers « Genève ». République et canton de Genève (http://etat.geneve.ch/dt/nature). ELEMENTS GENERAUX • Informations sur les néophytes (http://etat.geneve.ch/dt/nature) • Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011 Les sols drainants et les sols avec une humidité élevée ou très changeante sont les plus adaptés pour la mise en place d’une prairie riche en espèces. Les prairies séchardes présenteront une plus grande diversité floristique alors que les prairies plutôt humides abriteront peut-être des espèces moins courantes. Il est possible de créer des prairies sur presque tous les types de sol. Le sol idéal pour la mise en place d’une prairie à forte valeur écologique est un sol maigre (pauvre en nutriments), bien exposé au soleil (sud) et relativement superficiel. Au sein d’une même prairie, des variations au niveau du sol sont favorables et permettront à des cortèges d’espèces différentes de se développer. Lorsque qu’une prairie est installée sur des sols rapportés, il faut prendre garde à la qualité de la terre en la faisant analyser et s’assurer que celle-ci n’est pas contaminée par des espèces néophytes (graines, fragments, etc). Une prairie en ville crée un paysage original, coloré et diversifié. Ce sont des éléments importants du maillage vert urbain. Les prairies sont des milieux totalement dépendants des activités humaines, une fauche régulière est donc nécessaire. El. TECHNIQUES C • Obtenir une prairie riche en fleurs et participer à la mise en place d’un réseau biologique au sein des milieux urbains. • Créer des milieux offrant habitats et ressources alimentaires à la faune locale (ex.: oiseaux, papillons et sauterelles). • Diversifier les paysages urbains et offrir un « petit air de campagne » aux citadins. 12 Création de prairie en ville -3- • Utilisation de mélanges grainiers adaptés à la région et d’origine locale. C • Soins d’installation nécessaires au bon développement de la prairie • Entretien adapté régulier par la fauche et gestion « indésirables » indispensables au maintien de la prairie. des plantes • Sur le domaine public, attention à la gestion du public; une prairie ne doit pas être piétinée. Choix de l’emplacement ELEMENTS TECHNIQUES Dans le cas où plusieurs parcelles sont envisagées pour la création d’une prairie, il est intéressant de connecter celle-ci à d’autres « éléments du paysage » pour favoriser la densification d’une trame verte (haies, murs en pierres, vergers, etc.). Des conditions particulières (sécheresse, humidité élevée, sol superficiel, orientation au sud) permettent souvent d’obtenir une prairie riche en espèces. Un sol très riche en nutriments sera moins favorable au développement d’une diversité floristique élevée. Afin de connaître la teneur en éléments nutritifs d’un sol, il est possible d’effectuer une analyse de sol auprès de Sol-Conseil à Changins (www.sol-conseil.ch). Choix du type d’ensemencement Plusieurs méthodes existent pour l'ensemencement de prairies fleuries. La méthode la moins onéreuse et la plus naturelle est le semis d’herbe à semences (fleurs de foin). Elle permet de conserver la diversité génétique et spécifique des plantes de la région. La prairie source doit être de bonne qualité, ne jamais avoir été semée et comporter les espèces que l’on désire implanter. Il est également possible d’utiliser des mélanges grainiers. Des mélanges spécifiques "Genève" ont été constitué et les entreprises Semences UFA - www.ufasamen.ch - et Otto Hauenstein Samen SA (OH) - www.hauenstein.ch - se sont engagées à les produire sous la mention "mélange Genève". En fonction de l’emplacement de la prairie et du type de sol présent (profondeur du sol, humidité, exposition au soleil, etc.), différents mélanges sont proposés. Substrat Le choix du substrat conditionne le succès de la prairie (grande diversité floristique, absence de plantes indésirables, etc.) Une attention particulière doit être portée sur la qualité du substrat et sa provenance. L’utilisation de sous-couche arable, plus pauvre en éléments nutritifs que la terre végétale, permettra d’obtenir un milieu maigre et une prairie plus diversifiée. Période de semis Herbe à semences : Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont formé leurs graines (généralement en juin). Mélange grainier : Idéalement entre mi-avril et mi-mai, après une période de pluie. Ensemencement possible dès début avril et jusqu’en juin 13 Création de prairie en ville -4- CRÉATION D’UNE PRAIRIE PAR SEMIS D’HERBE À SEMENCES Choisir une prairie source de bonne qualité, qui n’a jamais été semée et située à proximité du site à semer. La superficie de la surface source et de la surface cible doivent être équivalentes. Préparation du sol de la prairie à ensemencer 1. Labourer la surface (par ex. à l’aide d’un motoculteur), afin d’éliminer la végétation existante (dans le cas d’un sol très profond et riche, décaper la couche superficielle du sol et/ou ajouter du sable). 2. Egaliser et préparer la surface à l’aide d’un larron (outil à dents recourbées) ; la surface sera plus grossière que dans le cas d'un gazon. En effet, les variabilités augmentent la diversité structurelle de la prairie. Par exemple, de petites surfaces caillouteuses qui ne gênent pas l’entretien peuvent être maintenues. ELEMENTS TECHNIQUES 3. Pratiquer la technique du faux semis qui consiste à laisser germer les graines contenues dans le sol et détruire les plantes indésirables lorsque les dicotylédones sont au stade 2 - 3 feuilles, en travaillant le sol sur une profondeur de 5 cm au larron ou à la herse mécanique. Pour un résultat optimal, réaliser si possible trois faux-semis dès l’automne précédent le semis (fin septembre). Récolte de la prairie source et ensemencement de la prairie cible 4. Dès que le plus grand nombre d’espèces caractéristiques ont formé leurs graines, pratiquer une fauche « douce » à vitesse réduite et sans conditionneur. Faucher tôt le matin afin que la rosée colle les graines sur le foin. Récolter et exporter le foin aussitôt. 5. Epandre dès que possible l’herbe à semences sur la surface à semer de manière homogène. Les étapes 4 et 5 doivent être effectuées la même journée. Cette méthode permet de favoriser la colonisation rapide du site par un maximum d’espèces (dont des plantes plus rares telles les orchidées) tout en conservant le patrimoine génétique des espèces locales. ECOTEC Prairie ensemencée avec de la fleur de foin, première année de floraison. 14 Création de prairie en ville -5- CRÉATION D’UNE PRAIRIE PAR SEMIS D’UN MÉLANGE GRAINIER Préparation du sol de la prairie à ensemencer Reprendre les étapes 1 à 3 décrites en page précédente. Semis 6. Semer à la volée, en deux passages perpendiculaires, en respectant les quantités prescrites par le fournisseur (l’ensemencement sera plus régulier si les graines sont mélangées avec du sable). ELEMENTS TECHNIQUES 7. Ne pas enfouir les graines, il faut seulement les rouler ; cela permet de les mettre en contact avec la terre. 8. Ne pas arroser (si possible favoriser l’ensemencement avant une période humide). DIVERSIFICATION D’UNE PRAIRIE S. Evéquoz Prairie fleurie urbaine PAR SEMIS D’HERBE À SEMENCES Dans le cas où une surface herbeuse extensive (gazon ou prairie) existe déjà et que l’on souhaite en augmenter la biodiversité, la mise en place d’herbe à semences s’avère être une méthode adaptée et efficace. Préparation du sol Inutile de travailler le sol. Une fauche rase et un export de la matière suffisent. Ainsi, le stock grainier déjà en place ainsi que la structure du sol seront conservés. Récolte de la prairie source et ensemencement de la prairie cible Ces étapes sont les mêmes que pour la création de prairie. Se référer aux points 4 et 5 décrits à la page précédente. CRÉATION D’UNE PRAIRIE Fourniture : • Herbe à semences : Environ CHF 0.25 / m2 • Mélange grainier : CHF 0.80 à 1.35 / m2 Préparation du sol / ensemencement : • Petite surface (de 5 à 100 m2 ) : env. CHF 10.- / m2 • Moyenne surface (de 100 à 500 m2) : env. CHF 8.- / m2 • Grande surface (de 500 à 1000 m2) : env. CHF 5.- / m2 • Plus de 1000 m2 : env. CHF 2.50 / m2 15 Création de prairie en ville -6- Opération L’année de semis (N+0), les plantes indésirables comme le Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius), le Chardon des champs (Cirsium arvense), ou encore le Chardon commun (Cirsium vulgare) peuvent se développer. Dès que la végétation couvre le sol et atteint la hauteur des genoux (après 8 à 12 semaines), une coupe de nettoyage est alors nécessaire (avec exportation du produit de fauche). La hauteur de la coupe de nettoyage est de 8 à 10 cm. Elle peut être répétée une à trois fois la première année, selon le type de végétation en place. Fréquence/sectorisation Les années suivantes (à partir de N+1), une à deux fauches sont nécessaires pour maintenir une pression adaptée au développement d’une prairie riche en espèces. Il faut tenir compte du développement de la végétation. Si la hauteur de la végétation conduit à la verse, il faut faucher. ENTRETIEN Période d’intervention 1ère fauche : au plus tôt à mi-juin et jusqu’à mi-juillet voire mi-août si la végétation est basse – quand les marguerites (Leucanthemum vulgare) sont en graines. Faire varier la date de première coupe d’année en année afin de respecter le cycle de toutes les espèces. C 2 ème fauche (pas nécessaire si le sol est superficiel) : entre fin août et début octobre – au plus tôt quand la floraison des centaurées jacées (Centaurea jacea) est terminée. ECOTEC Marguerite (Leucanthemum vulgare) ECOTEC Centaurée jacée (Centaurea jacea) Matériel • Petite surface : il est possible d’utiliser une faux (mais son utilisation nécessite une certaine expérience). • Moyenne à grande surface: une motofaucheuse à barre de coupe ou une débrousailleuse à lame est adaptée (ne pas utiliser de débroussailleuse à fil). 16 Création de prairie en ville -7- ENTRETIEN Ville de Vernier – Service des espaces verts Entretien d’une prairie à la faux, une méthode traditionnelle qui ne présente que des avantages : une solution respectueuse de l’environnement, silencieuse et qui ménage le dos des jardiniers. C Evacuation Il est nécessaire d’évacuer le produit de fauche afin d’appauvrir le sol. Il est possible de disposer une partie de l’herbe coupée par exemple en bordure de haie afin de constituer un abris pour la petite faune. Résultat Une prairie fleurie n’est pas un gazon et son aspect est très différent. L’année du semis, les fleurs se développent peu et des surfaces de terre nues peuvent subsister. Il ne faut pas s’inquiéter, ce résultat n’est que provisoire. Après un hivernage, le potentiel floristique de la prairie commence à s’exprimer. Selon les mélanges choisis et les conditions particulières de la parcelle, la prairie est dominée par différentes couleurs (jaune, rose, violet, blanc, etc.). Cependant, il ne faut pas oublier qu’une prairie ne fleurit pas toute l’année, et que par conséquent une grande partie de l’année le vert et le beige-brun sont les couleurs dominantes. De plus, dans les cas de sols superficiels, des surfaces de terre nues, des trous et des tiges sèches peuvent être présents. Néanmoins, cette diversité de structure est naturelle et bénéfique pour la biodiversité; elle ne péjore en aucun cas le fonctionnement de la prairie. 17 Création de prairie en ville -8- Comment favoriser la biodiversité d’une prairie ? • Par période de beau temps, faucher de préférence au petit matin ou le soir → diminution des impacts sur les animaux pollinisateurs comme les abeilles et les reptiles (lézards, orvets). • Faucher de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle et au maximum à 10 km/h (jamais de fauche centripète) → les espèces mobiles peuvent s’enfuir. • Utiliser une barre de coupe diminue les impacts sur la faune (insectes, araignées, reptiles et amphibiens, etc.). • Ne pas faucher trop bas (au minimum 7 - 9 cm, mieux 10 -12 cm). • Ne jamais arroser ni apporter d’engrais. • Si la prairie est utilisée pour sa fonction récréative, un chemin peut être fauché plus régulièrement, ce qui permet d’éviter le piétinement. • Echelonner la fauche par étapes séparées d’au moins deux à trois semaines. ENTRETIEN • Maintenir une zone refuge non fauchée (5 à 10 % de la surface totale); changer l’emplacement de cette zone chaque année. • Pratiquer le fanage au sol durant 3 à 7 jours → possibilité de dispersion des graines et des larves d’insectes à partir de l’herbe coupée. • Mettre en place des tas de foin avec une partie du produit de fauche → création de refuges appréciés par la faune (orvet, insectes, hérisson, etc). • Créer des aménagements annexes (ex.: étang, murs en pierres, tas de pierre, tas de bois ). ECOTEC ECOTEC Grande diversité des prairies ; à gauche prairie de fauche, à droite prairie maigre sur sol superficiel. Fauche : dès CHF 0.75 / m2 18 Nature en ville Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers En ville, les surfaces au pieds des arbres d’avenue ainsi que les accotements routiers, bermes centrales et ronds-points sont autant d’espaces qui ne demandent qu’à accueillir la flore et la faune sauvage et indigène. Encore faut-il rendre possible cette colonisation. Ceci passe par l’aménagement de surfaces perméables à l’eau, la plantation d’espèces indigènes plutôt que de variétés horticoles et par l’extensification de l’entretien des surfaces végétalisées. i De tels aménagements aux pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers permettent de créer des petites zones refuge constituant ensemble un véritable réseau biologique à travers le milieu urbain. ELEMENTS GENERAUX Ces aménagements présentent un grand intérêt écologique et permettent, par exemple, à de nombreux insectes auxiliaires de se développer ce qui contribue à diminuer le nombre de ravageurs sur les arbres d’avenue. Cette fiche propose différents types d’aménagements pour les pieds d’arbres d’avenue et les accotements routiers : aménagement en prairie fleurie, en gazon extensif et en surface pionnière de gravier. Fiches en relation avec « Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers» : • « Création de prairies en ville » • «Gazon fleuri » ECOTEC ECOTEC ECOTEC Prairie et surface rudérale : même de petits espaces peuvent être favorables à la faune et à la flore locales ! Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 19 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -2- • L’arbre en milieu urbain, C-M. Gillig, C. Bourgery, N. Amann, eil, 2008 • Manuel d’entretien différencié – Fiches d’entretien, ville de Lausanne • Informations sur les néophytes : etat.geneve.ch/dt/nature ELEMENTS GENERAUX • Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites prioritaires, Conservatoire et Jardin Botaniques, 2011 Pour obtenir un maximum de diversité, préférer les sols drainants et bien ensoleillés pour installer les différents types d’aménagement proposés. Accotements sans arbres : la végétation résiste généralement bien à la sécheresse et il n’est pas nécessaire de l’arroser, contrairement au gazon traditionnel. La plupart du temps, le sol est superficiel, pauvre en humus et en éléments nutritifs. Accotements sans arbres : le substrat est en principe constitué de sous-couche plutôt que de terre végétale. Surfaces pionnières : généralement le substrat est une sous-couche couverte d’une épaisseur de graviers. Pour aménager des surfaces sans arbres, le mieux est de choisir comme substrat de la sous-couche arable. En effet, ce substrat étant pauvre en éléments nutritifs, il permet d’augmenter la richesse spécifique potentielle de l’aménagement L’aménagement écologique des pieds d’arbres d’avenue et des accotements routiers apporte un côté « sauvage » et naturel à la ville ; au fil des saisons et des floraisons, l’aspect de ces surfaces varie. El. TECHNIQUES Les zones de sol très maigres mettront beaucoup de temps à véritablement s’embroussailler. Le principal danger d’une absence d’entretien est l’implantation de néophytes invasives ou de plantes indésirables. • Aménagements proches de la nature, avec des plantes indigènes. • Préserver la biodiversité urbaine en créant des relais pour les plantes et les insectes à travers le milieu urbain. • Favoriser la perméabilité du sol. • Mise en valeur paysagère de la nature en ville. • Optimisation de traitements, etc). l’entretien (suppression/diminution de l’arrosage, engrais, 20 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -3- • Utilisation exclusive de plantes indigènes (en remplacement d’aménagements horticoles p. ex.). • Pas d’arrosage, limiter au maximum l’utilisation de produits phytosanitaires. • Garantir une bonne visibilité aux abords des passages piétons, virages, croisements, etc. par une fauche différenciée. • Gestion des problématiques liées au milieu urbain (plantes envahissantes, crottes, perception des habitants). Les accotements routiers, ronds-points, bermes centrales, îlots et pieds d’arbres d’avenue peuvent être aménagés de plusieurs façons, en fonction de la situation. ELEMENTS TECHNIQUES PRAIRIE FLEURIE o Emplacement : ensoleillé, sol plutôt maigre, idéal pour les accotements sans arbres. o Création : extensification d’une surface existante ou semis d’un mélange grainier spécifique. o Semences : herbe à semences ou utilisation de mélanges grainiers mention « Genève ». o Semis : entre mi-avril et mi-mai. Pour la mise en œuvre et l’entretien, se référer à la fiche « Création de prairie en ville ». ECOTEC Prairie fleurie sur un talus routier en ville 21 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -4- GAZON EXTENSIF o Emplacement : là où une prairie ne peut être mise en place (fréquentation du public élevée, zone trop ombragée), idéal pour les accotements avec arbres. o Création : extensification d’une surface existante ou semis d’un mélange grainier spécifique o Semences : utilisation de mélanges grainiers mention « Genève » o Semis : entre mi-avril et mi-mai ELEMENTS TECHNIQUES Pour la mise en œuvre et l’entretien, se référer à la fiche « Création de gazon fleuri ». Exemples de pieds d’arbres d’avenue avec gazon fleuri. ECOTEC Pied d’arbre d’avenue aménagé avec du gazon extensif 22 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers SURFACES PIONNIÈRES -5- DE GRAVIER o Emplacement : utilisable dans toutes les conditions, de préférence sur des zones maigres et ensoleillées. o Création : mise en place d’une épaisseur de 5 à 10 cm de gravier et/ou de cailloux sur le substrat. o Ensemencement/végétalisation : 3 possibilités pouvant être utilisées simultanément sur une même surface : - utilisation de mélanges grainiers adaptés ; - plantation espèces indigènes vivaces en godets à raison de 3 à 5 plantes/m2. Une liste non exhaustive d’espèces disponibles en godet se trouve en page suivante ; ELEMENTS TECHNIQUES - colonisation naturelle par de la végétation spontanée. ECOTEC Îlot de gravier colonisé par des espèces indigènes 23 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers INDIGÈNES DISPONIBLES EN GODETS A IMPLANTER DANS DES Période de floraison Exigence en lumière Gradient hydrique du sol Achillée millefeuille (Achillea millefolium ) 15-80 6-9 ☼☼☼ ¡ Aigremoine (Agrimonia eupatoria ) 30-100 6-9 ☼☼☼ ¡ Anthyllide commune (Anthillis carpatica) 25 5-9 ☼☼☼ ¡ Campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides) 30-70 6-9 ☼☼ ¡ Centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa ) 30-120 6-8 ☼☼☼ ¡ Chicorée sauvage (Cichorium intybus) 20-120 7-9 ☼☼☼ ¡ Vipérine commune (Echium vulgare) 30-90 5-10 ☼☼☼ ¡ Gaillet jaune (Gallium verum ) 10-70 6-9 ☼☼☼ ¡ ¡ Inule à feuilles de saule (Inula salicina ) 30-60 7-8 ☼☼☼ ¡ ¡ Marguerite (Leucanthemum vulgare ) 10-80 5-10 ☼☼☼ ¡ ¡ Mauve alcée (Malva alcea ) 50-100 7-9 ☼☼☼ ¡ ¡ Esparcette (Onobrychis viciifolia ) 30-70 5-8 ☼☼☼ ¡ Origan vulgaire (Origanum vulgare ) 20-50 7-9 ☼☼ ¡ Primevère élevée (Primula elatior ) 10-25 3-5 ☼ ¡ ¡ Sauge des prés (Salvia pratensis ) 30-60 5-8 ☼☼☼ ¡ Silène enflé (Silene vulgaris ) 30-50 6-9 ☼☼ ¡ Salsifis des prés (Tragopogon pratensis ) 30-70 5-7 ☼☼☼ ¡ Verveine officinale (Verbena officinalis) 30-70 6-9 ☼☼☼ ¡ ¡ Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys ) 10-30 4-8 ☼☼ ¡ ¡ Espèces ELEMENTS TECHNIQUES (LISTE NON EXHAUSTIVE) Hauteur moyenne (cm) SURFACES PIONNIÈRES DE GRAVIER Remarque VIVACES -6- Plante de sol plutôt calcaire Si coupe avant mise à graine, 2ème floraison Si coupe avant mise à graine, 2ème floraison Légende Exigences en lim ière ☼☼☼ Plantes de pleine lumière ☼☼ ☼ Plantes de mi-ombre Plantes d'ombre Gradient hydrique du sol ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ ¡ Plantes des sol humides Plantes des sols moyennement humides Plantes des sols secs à très secs 24 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -7- VEGETATION SPONTANNEE ELEMENTS TECHNIQUES En alternative aux aménagements horticoles traditionnels ou aux revêtements imperméables au pied des arbres, il est possible de laisser la végétation spontanée s’exprimer (pas de désherbage ni de traitement). ECOTEC S. Evéquoz Exemples de pieds d’arbres d’avenue avec végétation spontanée Création d’une prairie fleurie (fourniture et mise en place) : environ CHF 6.-/ m2 Création d’un gazon fleuri (fourniture et mise en place) : environ CHF 6.-/ m2 Création d’une surface rudérale : • fourniture de gravier : environ CHF 60.-/m3 soit CHF 3 à 6.-/ m2 • fourniture plantes en godet : CHF 5 à 10.-/plantes soit CHF 15 à 50.-/ m2 25 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -8- • Entretien différencié des pieds d’arbres et des accotements routiers • Favoriser la biodiversité et les espèces indigènes • Utilisation d’espèces indigènes pour la plantation des accotements routiers et rondspoints • Entretien extensif phytosanitaires) des surfaces herbacées (pas d’arrosage, de produits Modes d’entretien Prairies et gazons extensifs Pour l’entretien des prairies et gazons extensifs, se référer aux fiches relatives. Les points importants pour l’entretien de ces surfaces sont : • Ne pas faucher trop bas (de 9 cm à 12 cm) ; • Exporter le produit de fauche ; • Ne jamais apporter d’engrais ; ENTRETIEN • Ne jamais arroser. Surfaces pionnières de gravier • Coupe des parties fanées des plantes (septembre-octobre) ; • Sélection des espèces pour maintenir une bonne diversité ; C • Remplacement éventuel des plantes mortes ; • Surveillance de l’apparition des espèces envahissantes. Précautions • Ménager les pieds d’arbres, rosettes d’orchidées, etc. (outils et hauteur de coupe adaptés). • Garantir une bonne visibilité aux abords des passages piéton, virages, croisements, etc. par une fauche différenciée. • Eviter de broyer ces surfaces. Remarque : Les zones à protéger du piétinement (certaines bermes centrales, p. ex.) peuvent être délimitées par une « petite clôture » (poteaux avec fil à 20-30 cm du sol). Coûts d’entretien par intervention • Prairie fleurie : environ CHF 1.- / m2 • Gazon fleuri : environ CHF 1.- / m2 • Surface rudérale : environ CHF 2.- / m2 26 Pieds d’arbres d’avenue et accotements routiers -9- PLANTES DE PRAIRIES FLEURIES D. Baertschi D. Baertschi Cardamine des prés (Cardamine pratensis) Knautie des champs (Knautia arvensis) ESPÈCES TYPIQUES PLANTES DE GAZONS FLEURIS D. Baertschi D. Baertschi Bugle rampant (Ajuga reptans) Pâquerette (Bellis perennis) PLANTES (SPONTANÉES) DE SURFACES RUDÉRALES D. Baertschi Petite pimprenelle (Sanguisorba minor) 27 D. Baertschi Œillet (Dianthus sp.) . 28 2. Haie Enjeux pour la commune : choix des essences pour la plantation des haies, des buissons et des arbres isolés ; conseils pour la taille. 1. Tonte 2. La haie et les plantes sauvages indigènes 3. Abris L 10. Piscine • Pour ne pas déranger les oiseaux au nid, j’évite de tailler la haie entre mars et septembre. Lors de la taille, je préserve les fruits. 9. Chat • Lorsqu’il s’agit de renouveler la haie (ou une partie de la haie), des arbustes ou des arbres, je privilégie les espèces sauvages indigènes. 8. Déchets • Pour offrir de la nourriture aux oiseaux, aux écureuils et à la faune en général, je m’engage à planter aussi dans ma haie et sur mon terrain des espèces sauvages indigènes (originaires de la région). 7. Exotiques Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 6. Eclairage Il faut savoir que la plupart des haies dites «vives» ou «mélangées» que proposent les jardineries sont constituées non pas d’espèces sauvages indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars) plus ou moins exotiques et hybrides, et que beaucoup ne produisent pas de fruits car leurs fleurs sont stériles. 5. Biocides es thuyas, bambous et laurelles, tous exotiques, poussent vite et sont étanches à la vue. Mais une haie faite d’une seule variété – non indigène de surcroît – offre très peu de nourriture aux oiseaux et à la petite faune. Alors qu’une haie constituée de différents arbustes sauvages indigènes fleurit à différents moments de l’année, produit des fruits et des graines variés, et permet à beaucoup d’espèces – de papillons notamment – d’accomplir leur cycle de vie. Buis, if, houx, troène, charme et hêtre (qui tous deux gardent leurs feuilles sèches jusqu’au printemps) offrent en hiver un bon écran visuel. Cornouiller, noisetier, prunellier, etc. produisent des fruits dont certains sont consommables par les humains. 4. Passages (extrait de la Charte des Jardins) 2. La haie et les plantes sauvages indigènes Fiches «Nature en ville», en annexe • Haies d’essences indigènes • Fruitiers en ville Achat de plantes indigènes sauvages Certains pépiniéristes/paysagistes proposent une large gamme d’espèces indigènes sauvages et les signalent avec l’étiquette «Charte des Jardins». Recommandations concernant la taille La Direction générale de la nature et du paysage (DGNP) recommande que la taille des haies de jardin soit effectuée à la fin de l’été ou durant l’hiver. La taille des haies vives et des arbres est soumise à autorisation. Législation La hauteur des arbres et des haies ainsi que les travaux d’entretien en limites de propriétés sont régis par les lois suivantes : • Loi d’application du code civil suisse et autres lois fédérales en matière civile (LaCC), E 105, Art. 129-134. • Loi sur la protection des monuments, de la nature et des sites (LPMNS) L 4 05, Art. 35-36. • Loi sur les routes (LRoutes), L 1 10, Art. 74-76. • Règlement sur la conservation de la végétation arborée (RCVA), L 4 05.04 La Direction générale de la nature et du paysage (DGNP) a également établi les directives suivantes : • Directive relative au chancre coloré du platane (Ceratocystis platani). • Directive concernant la plantation et l’entretien des arbres. • Directive concernant les travaux de taille, d’élagage et d’abattage. • Directive concernant la conservation des arbres – Critères de maintien et motifs d’abattage. • Directive concernant le Plan d’Aménagement Paysager (PAP). • Directive concernant les plantations compensatoires. • Directive concernant la transplantation. • Directive concernant les mesures à prendre lors de travaux à proximité des arbres. Ces lois et directives peuvent être consultées sur le site de l’Etat de Genève : www.geneve.ch/nature > bases légales 29 Nature en ville Structure et contenu des fiches Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés i Information générale, contexte ELEMENTS GENERAUX Lien vers d’autres fiches Photographies, schémas ou coupes Sélection de références bibliographiques Hydrologie Pédologie Paysage Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel Orientation Public ELEMENTS TECHNIQUES But Contraintes Description générale des travaux Estimation des métrés ENTRETIEN Coûts de la mesure C Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m) Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m) Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m) Plantes vasculaires Bryophytes (mousses) ESPECES TYPIQUES Lépidoptères (papillons) Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons) Odonates (libellules) Coléoptères terrestres Amphibiens Reptiles Oiseaux Chiroptères (chauves-souris) Poissons Hérissons / Mammifères Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 30 Nature en ville Haie d’essences indigènes En milieu urbain, une haie d’espèces indigènes allie des aspects paysagers, ornementaux et récréatifs avec des fonctions écologiques. De plus, les arbustes dont elle est constituée sont adaptés aux conditions locales et sont donc notamment plus résistants aux maladies. Par ailleurs, l’entretien de ce type de haie est plus extensif qu’une haie monospécifique d’arbustes exotiques et requière par conséquent moins d’investissement en temps. ELEMENTS GENERAUX Au contraire, une haie composée d’une seule espèce, souvent exotique et ornementale (par ex.: thuya ou laurelle) nécessite un entretien régulier et n’apporte que peu d’avantages. Du point de vue de la nature, elle est un véritable désert biologique. Une haie d’espèces indigènes amène, dans un jardin ou un parc, une diversité de couleurs, de formes et de parfums. En outre, elle offre aussi nourriture, refuge et sites de reproduction indispensables pour la survie de nombreux animaux. L’implantation de ce type d’aménagement dans le tissu urbain contribue à la densification du maillage écologique qui favorise le déplacement de la faune en reliant les différents milieux favorables à la biodiversité. i Selon la Directive sur les plantations compensatoires, la haie d’essences indigène est un alignement constitué de plusieurs espèces arbustives indigènes entretenues de manière extensive et offrant un habitat favorable aux espèces locales. Les critères convenus pour considérer une haie comme haie d’essences indigènes en ville sont les suivants : • la haie doit être composée au minimum de 5 essences indigènes différentes.; • la haie ne doit pas contenir plus de 30% de végétaux persistants; • les limites et hauteurs de plantations légales doivent être respectés, les plants doivent être placés à 50 cm de la limite de propriété (domaine privé). En cas d’espace limité, la haie peut n’être constitué que d’un seul rang; • l’entretien doit être régulier et respectueux (taille et période d’intervention adaptées, non utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais); • un ourlet herbacé au pied de la haie est bienvenu mais facultatif. Fiches en relation avec « Haie d’essences indigènes » : • « Ourlets » • « Les petits plus pour la nature en ville » Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 31 Haie d’essences indigènes -2- ELEMENTS GENERAUX ECOTEC • Liste des arbres, arbustes et plantes grimpantes indigènes à promouvoir sur le canton de Genève, DGNP, 2010. • Comment planter et entretenir les haies, 2010. N. Koller, Agridea. • Guide des buissons et arbres des haies et lisières: identification et entretien, 2002. N. Zaric et al., SRVA. • Lutte contre le feu bactérien, Directive n°3, OFAG, 2006. • Recommandations en vue de favoriser les espèces fruitières sauvages et l’aubépine malgré le risque de contamination par le feu bactérien, OFEFP, 2004. • Informations sur les néophytes : etat.geneve.ch/dt/nature. • Loi d’application du code civil et du code des obligations 7 mai 1987 (E 1 05), art.142 • Loi sur les routes du 28 avril 1967 (L 1 10), articles 74 et 76. De manière générale l’amplitude écologique des haies est très large. Un choix approprié de végétaux permet d’installer une haie dans la majorité des situations. Pour ce faire, avant toute plantation il est important d’apprécier le type de sol, ses caractéristiques hydriques et l’ensoleillement de la parcelle afin de choisir les espèces les mieux adaptées. Les haies sont des éléments structurant le paysage. En milieu urbain, une haie composée de plantes indigènes permet d’offrir un aménagement coloré et fleuri qui peut être très agréable esthétiquement. Sans entretien, il n’est pas possible de maintenir le gabarit de la haie. L’expansion latérale et en hauteur ainsi que la diminution de la diversité structurelle peut entrainer la perte de certaines fonctions biologiques. 32 Haie d’essences indigènes -3- • Développer la biodiversité urbaine en créant une haie d’espèces indigènes. • Garantir, en zone urbaine ou périurbaine, un milieu structuré riche en végétaux indigènes, riche en baies comestibles et en buissons épineux, qui offre nourritures, abris, sites de reproduction et de nidification, caches et couloirs de déplacement à la faune sensible. • Densifier les corridors écologiques au sein du milieu urbain. • Utilisation de végétaux indigènes adaptés aux conditions locales, si possible 20 à 30 % de buissons épineux. ELEMENTS TECHNIQUES • Toutes les espèces exotiques envahissantes sont à proscrire (cf. liste noire et Watch List, www.cps-skew.ch). Voici quelques exemples à ne pas planter : De gauche à droite: le laurier-cerise ou laurelle (Prunus laurocerasus), le robinier (Robinia pseudoacacia), l’arbre à papillons (Buddleja davidii) et le chèvrefeuille du Japon (Lonicera japonica). • La toxicité de certaines espèces doit également être prise en compte lors d’aménagement à proximité de lieux fréquentés par les enfants (école, places de jeux). • Respecter la législation en terme de gabarit de la haie, notamment par rapport aux routes et trottoirs. • Intervenir sur les haies hors période de végétation ou de nidification. • Ne pas utiliser de produits phytosanitaires ni d’engrais pour l’entretien de la haie. 33 Haie d’essences indigènes -4- PLANTATION D’UNE HAIE Choix de l’emplacement Privilégier les sites qui créent une connexion avec d’autres espaces favorables à la biodiversité (ex.: vergers, prairies). Choix des végétaux Une haie est généralement constituée d’arbustes de faible hauteur (développement limité par l’entretien). Dans un contexte urbain, l’espace à disposition ne permet souvent de planter que des arbustes voire des petits arbres. De manière générale, le choix des espèces est fonction de l’emplacement (type de sol, humidité, ensoleillement) et des objectifs de la haie. ELEMENTS TECHNIQUES La toxicité de certaines espèces doit également être prise en compte. Pour garantir une bonne biodiversité de la haie, choisir un maximum d’espèces différentes dont un tiers d’épineux. Afin de faciliter ce choix, une liste d’espèces adaptées à la création de haie en milieu urbain se trouve en pages 8 et 9 du présent document. Lors de plantation de haies, il est le plus souvent utilisé des plants à racines nues et de petites dimensions (40/60 cm). Diverses pépinières locales proposent ces plants forestiers d’espèces indigènes. Il est préférable de favoriser les plants de production locale et d’origine suisse. ECOTEC Jeune haie d’essences indigènes une année après plantation. Une haie de dimension réduite peut devenir particulièrement intéressante sur le plan écologique et paysager à condition de bien choisir et bien implanter les arbustes qui la constitue. Période de plantation Pendant la période de repos de la végétation (octobre à mars), proscrire les périodes de gel. 34 Haie d’essences indigènes -5- Préparation du sol ELEMENTS TECHNIQUES Dans les sols urbains compactés, il est recommandé de préparer le sol par la création d’une fosse continue en retournant le sol sur une largeur supérieure à la largeur de plantation. Par exemple, pour une largeur de plantation de 1 mètre, retourner la terre sur 1.5 mètre. Préparation du sol, sur toute la largeur d’implantation, avant la plantation d’une haie d’espèces indigènes. ECOTEC Mode d’implantation • Faire un trou de plantation et introduire les plants en racines nues (taille préalable des racines), étaler les racines et recouvrir de terre végétale amendée. • Tasser légèrement, réaliser une cuvette et arroser de manière importante. • Si nécessaire, mettre en place un tuteur pour soutenir les jeunes plants. • Sur un site urbain, en vue de limiter l’entretien (arrosage, désherbage), la mise en place de bois et écorces déchiquetés peut être réalisée. Ceci est à éviter en site naturel afin de favoriser la flore herbacée. ECOTEC 35 Plantation d’une haie en quinconce sur 2 lignes Haie d’essences indigènes -6- Répartition et distance de plantation • Planter par groupement de la même espèce (2 à 5 individus) afin de limiter la concurrence. Les arbustes à croissance lente comme le prunellier (Prunus spinosa) sont plantés par modules de 3 à 4 pieds. • Placer les arbres bas plutôt vers l’intérieur de la haie et les arbustes vers l’extérieur. Choisir une plus grande proportion d’arbustes que d’arbres. • Arbustes : 0.5 à 2 m entre chaque plant. • Densité de plantation : 1- 3 plants / m2. • Les plants dont disposés en quinconce selon des lignes de plantation définies. Il est toutefois intéressant de créer des sinuosités dans une haies, si la place à disposition le permet (longueur du linéaire, largeur des ourlets). • L’élaboration d’un plan de plantation permet de prévoir une répartition correcte des plants. ELEMENTS TECHNIQUES Exemple de plan de plantation Ourlet herbacé Remarques : • Après la plantation, il faut se montrer patient. En effet, il faut compter environ 3 ans pour que la haie atteigne la taille souhaitée. • Afin de garantir la reprise des végétaux, un arrosage peut être nécessaire les premiers temps. Il faut donc prévoir l’accès à une prise d’eau. • Une fois l’entretien de reprise des arbustes terminé, ceux-ci ne devront plus être arrosés. • Lorsqu’une entreprise est mandatée pour la plantation d’une haie, il est fortement conseillé de conclure un contrat d’entretien, ce qui garanti un suivi de la plantation et le remplacement des plants qui ne reprendraient pas. 36 Haie d’essences indigènes -7- Comment favoriser la biodiversité d’une haie? Maintenir un « ourlet herbacé » si la place est suffisante L’ourlet herbacé, d’au moins 1 m de chaque côté de la haie, fait partie intégrante de la haie. Il doit être entretenu extensivement par une fauche tardive annuelle (septembre) ou au minimum tous les trois ans (cf. fiche « Ourlets »). La sectorisation permet de maintenir une zone non fauchée qui sert de refuge pour la faune. Exemple de sectorisation pour l’entretien bisannuel d’un ourlet Mettre en place des tas de branchages et des tas de bois ELEMENTS TECHNIQUES Ces petites structures offrent abris et nourriture, entre autre aux insectes qui se nourrissent de bois mort, aux oiseaux et aux petits mammifères (par ex.: abri pour les hérissons en hiver) Créer des tas de pierres De préférence côté sud de la haie, ces petits aménagements sont appréciés notamment des insectes, lézards et orvets. Planter au moins 20 – 30 % d’arbustes épineux Plusieurs espèces, entre autres certains oiseaux, sont dépendants de ces types de buissons pour accomplir leur cycle vital. Créer des sinuosités dans la haie Eviter de planter une haie trop rectiligne. Les sinuosités augmentent la qualité biologique de la haie et, par exemple, le potentiel de colonisation par les oiseaux nicheurs. Une haie peut avoir une largeur variable en fonction des contraintes d’espace à disposition. Plus elle est large, mieux elle rempli ses fonctions écologiques. Un minimum de 1 mètre (jusqu’à 2 mètres) est tout de même à prévoir afin de permettre aux végétaux de se développer correctement. La présence d’un ourlet herbacé de minimum 1 mètre est un avantage. Au total, pour une haie avec ourlets il faudrait disposer d’une largeur d’au moins 3,5 à 4 mètres. Une largeur de 6 à 8 mètres est optimale (mais difficile à obtenir en milieu urbain). Fourniture (prix moyens, variables selon les espèces) : • Plants forestiers racines nues (H:60/100 cm) : entre CHF 6.- et 10.• Container : entre CHF 14.- et 20.Plantation : environ 10.- CHF/pièce La mise en place de plants plus petits (H : 40/60 cm) ne demande pas plus de temps pour atteindre la taille souhaitée et représente un investissement moindre (CHF 5.- à 9.-). 37 Haie d’essences indigènes -8- Choix d’arbustes et d’arbres pour les haies: espèces principales D. Baertschi Aubépine monogyne Cornouiller sanguin D. Baertschi Gradient hydrique du sol Résistance aux gaz Intérêts paysagers Intérêts écologiques Recépage possible Rapide ☼ Large amplitude 1 Feuilles sèches persistantes en hiver Lieu de nidification x Erable champêtre (Acer campestre ) 15 Lente ☼☼ Bien drainé à drainage moyen 3 Feuilles rouges en automne Fleurs mellifères ; graines mangées par les granivores x If (Taxus bacata ) 9 Lente ☼☼ Bien drainé à drainage moyen 1 Feuilles persistantes Nourriture pour les oiseaux x Sureau noir (Sambucus nigra ) 8 Rapide ☼☼ Drainage moyen à plutôt humide 3 ☺ Fleurs blanches Fruits, nourriture pour la faune x Aubépine épineuse (Crataegus laevigata ) 5 x Lente ☼☼ Bien drainé à drainage moyen 3 ☺ Fleurs blanches Fleurs mellifères ; lieu de nidification Aubépine monogyne (Crataegus monogyna ) 5 x Lente ☼☼ ☼ Large amplitude 3 ☺ Fleurs blanches Fleurs mellifères ; lieu de nidification ; nourriture pour oiseaux et petits carnivores Buis (Buxus sempervirens ) 2 Lente ☼☼ Sec à très sec Feuilles persistantes Abri (aussi en hiver), insectes; fleurs mellifères Cornouiller mâle (Cornus mas ) 7 Rapide ☼☼ Sec à très sec 3 ☺ Fleurs jaunes Fleurs très mellifères ; nourriture pour les oiseaux Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea ) 4 Lente ☼☼ Large amplitude 3 ! Tiges rouges Fleurs mellifères Épine noire (Prunus spinosa) 3 Lente ☼☼ ☼ Sec à très sec 2 ☺ * Fleurs blanches Fleurs mellifères ; lieu de nidification et nourriture pour chenilles Fusain (Evonymus europaeus) 6 Lente ☼☼ Bien drainé à drainage moyen 2 ! Noisetier (Corylus avellana ) 6 Rapide ☼☼ Bien drainé à drainage moyen 2 ☺ Troène (Ligustrum vulgare) 5 Rapide ☼☼ Large amplitude 3 ! Viorne lantane (Viburnum lantana) 4 Rapide ☼☼ Sec à très sec 1 Viorne obier (Viburnum opulus) 5 Rapide ☼☼ Drainage moyen à plutôt humide 1 x Fruits Exigence en lumière 25 Epineux Croissance Fusain d’Europe Charme (Carpinus betulus ) Espèces Petits arbres Arbustes ELEMENTS TECHNIQUES Hauteur moyenne (m) D. Baertschi ! ! Fruits rose-orange ; couleur automnale pourpre Floraison précoce : chatons ; noisettes x x Fleurs mellifères x Fleurs mellifères x Fleurs blanches Fleurs mellifères ; nourriture pour oiseaux et chenilles x ! Fleurs blanches ; couleur automnale pourpre Fleurs mellifères x ! Floraison blanche décorative Fleurs mellifères ; nourriture pour la faune x Légende ☼ = ombre à mi-ombre ☺ = fruits comestibles ☼☼ = mi-ombre à lumière ☺* = fruits comestibles après gelée ☼☼☼ = pleine lumière ! = fruits toxiques Résistance aux gaz: 1 = peu résistant 2 = moyennement résistant 3 = très résistant 38 Haies d’essences indigènes -9- Choix d’arbustes et d’arbres pour les haies: espèces complémentaires D. Baertschi Merisier à grappes (Prunus padus ) 10 Rapide Drainage moyen à plutôt humide - Floraison décorative Fleurs mellifères; nourriture pour oiseaux et insectes x Bourdaine (Frangula alnus ) 4 Chèvrefeuille des haies (Lonicera xylosteum ) 4 Eglantier (Rosa canina ) 3 x Rapide ☼☼ Sec à très sec Groseillier épineux (Ribes uva-crispa ) 2 x Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica) 4 Lente ☼☼ Clématite des haies (Clematis vitalba ) 6 Rapide ☼☼ Houblon (Humulus lupulus) 6 Drainage Rapide ☼☼ moyen à plutôt humide Croissance ☼ Drainage Rapide ☼☼ moyen à plutôt humide Bien drainé à Lente ☼☼ drainage moyen Lente ☼ Bien drainé à drainage moyen Bien drainé à drainage moyen Large amplitude Recépage possible Intérêts écologiques Fleurs mellifères ; enrichit le sol en azote Fruits Inflorescences jaunes en grappes Résistance aux gaz - Exigence en lumière Rapide ☼☼ Sec à très sec Epineux 8 Hauteur moyenne Intérêts paysagers Epine-vinette Cytise faux-ébénier (Laburnum anagyroides ) Espèces Petits arbres Arbustes Plantes grimpantes Eglantier Gradient hydrique du sol Chèvrefeuille des haies ELEMENTS TECHNIQUES D. Baertschi D. Baertschi - ! Floraison décorative ; Fleurs très mellifères x 2 ! Fleurs blanches et jaunes, parfumées Fleurs mellifères x - ☺ Fleurs roses, parfumées Fleurs mellifères ; nourriture pour oiseaux - ☺ Petites fleurs blanches Fleurs mellifères; nourriture pour oiseaux - ! Fleurs vertes Fleurs mellifères ; lieu de nidification ; nourriture pour oiseaux - ! Fleurs blanches et fruits décoratifs Nourriture pour oiseaux et insectes Feuilles et fleurs vertes Nourriture pour insectes et chenilles - Légende ☼ = ombre à mi-ombre ☺ = fruits comestibles ☼☼ = mi-ombre à lumière ☺* = fruits comestibles après gelée ☼☼☼ = pleine lumière ! = fruits toxiques Résistance aux gaz: 1 = peu résistant 2 = moyennement résistant 3 = très résistant Espèces à éviter dans certains cas • Les espèces sensibles au feu bactérien, comme les aubépines (Crataegus monogyna et laevigata) ou les sorbiers (Sorbus sp.), sont proscrites dans le cadre de plantations dans un rayon de 500 mètres d’objets protégés (fruitiers haute-tige, cultures fruitières, pépinières). • Le chèvrefeuille des haies (Lonicera xylosteum) est déconseillé à proximité des vergers de cerisiers (mouche de la cerise). •Le genévrier (Juniperus sp.) est déconseillé à proximité des vergers de poiriers (rouille grillagée du poirier). 39 Haies d’essences indigènes - 10 - ELEMENTS TECHNIQUES PLANTER UNE HAIE INDIGÈNE QUAND LA PLACE À DISPOSITION EST LIMITÉE Les normes légales dans le canton de Genève pour la plantation de haies Les distances et hauteurs par rapport aux différents types de limite de propriété (droit public / droit privé) suivantes sont à respecter : • • Droit public (p.ex. au bord d’une route) • Plantation à au moins 1 mètre de la limite avec la vie publique. • De 1 à 4 mètres de la voie publique, la hauteur de la haie ne doit pas dépasser 1.5 mètre. • A partir de 4 mètres de la voie publique, la hauteur n’est pas réglementée, pour autant que l’implantation respecte le droit privé. Droit privé (en limite de propriété privée) • Plantation à au moins 0.5 mètre d’une limite de propriété privée. • De 0.5 à 2 mètres de la limite de propriété, la hauteur de la haie ne doit pas dépasser 2 mètres. • De 2 à 5 mètres, la hauteur maximale des plantations est de 6 mètres. • De 5 à 10 mètres, la hauteur maximale des plantations est de 12 mètres. • A partir de 10 mètres, la hauteur des plantations est libre. 40 Haie d’essences indigènes UNE HAIE INDIGÈNE QUAND LA PLACE À DISPOSITION N’EST PAS LIMITÉE ELEMENTS TECHNIQUES PLANTER - 11 - La haie présentée ici a un réel intérêt biologique en raison de la présence de petites structures (trouées, sinuosités, tas de bois empilé, de pierres et de branches) préférentiellement installées en lisière exposée au sud. 41 Haie d’essences indigènes - 12 - Généralités • Les haies ne devraient pas être taillées durant les premières années suivant leur plantation. Il faut toutefois gérer l’expansion de la haie et l’éventuelle implantation de néophytes invasives (solidage, Buddleja, robinier, etc.). • Un entretien adapté permet de conserver un gabarit adéquat, une structure et une composition diversifiée afin de garantir les fonctions biologiques ; • Les tailles architecturées « au carré » doivent être évitées. Elles réduisent, en effet, la valeur biologique de la haie. LA TAILLE SÉLECTIVE Opération Ce mode d’entretien consiste à tailler de manière respectueuse les essences qui ne rejettent pas de souche afin de limiter leur expansion. Fréquence Cette opération ne doit être effectuée que si la haie pose de réels problèmes en terme d’emprise. Le rabattage est à réaliser selon les besoins tous les 3 à 10 ans. ENTRETIEN Période d’intervention Novembre à mars. Pour les espèces à fruits février-mars. Matériel Sécateur, scie Évacuation Comme lors du recépage, les résidus de coupes sont si possible laissés sur place sous forme de tas créant des abris pour la faune. Schéma de principe de la taille sélective Taille d’entretien : environ CHF 20.- / mètre linéaire. 42 Haie d’essences indigènes - 13 - QUELQUES EXEMPLES CONCRETS La plantation d’espèces épineuses permet aux oiseaux de construire leur nid dans les buissons, à l’abri des prédateurs ELEMENTS TECHNIQUES ECOTEC La plantation d’espèces produisant des fruits est un atout pour la faune en hiver qui trouve ainsi une précieuse nourriture (ici des fruits d’églantier (Rosa canina)) ECOTEC Après la taille, l’entreposage des branches en bordure sud de la haie fournit des cachettes pour toute une faune (petits rongeurs, oiseaux, reptiles, insectes, …) ECOTEC 43 Haie d’essences indigènes - 14 - QUELQUES HABITANTS DES HAIES D’ESPÈCES INDIGÈNES D. Baertschi D. Baertschi Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula) ESPÈCES TYPIQUES Merle noir (Turdus merula) D. Baertschi M. Pennington Fauvette à tête noire (Sylvia atricapila) D. Baertschi Crapaud commun (Bufo bufo) Lézard des murailles (Podarcis muralis) D. Baertschi Hérisson (Erinaceus europaeus) 44 Nature en ville Fruitiers en ville Les fruitiers haute-tige font partie intégrante du paysage rural suisse. Pommiers, poiriers et cerisiers sont souvent plantés jusque dans les parcs et jardins privés et/ou publics en ville. A condition de posséder un petit coin de jardin ou de pelouse, il est facile et intéressant de planter un ou plusieurs arbres fruitiers adaptés aux conditions locales. i Même si la valeur écologique et paysagère n’égalera jamais celle de leurs cousins ruraux, s’ils bénéficient d’entretiens adéquats et que des aménagements annexes en faveur de la faune y sont réalisés, les fruitiers en ville peuvent devenir de véritables réserves de biodiversité et constituer une source de nourriture et d’habitats pour un grand nombre d’espèces. Les fonctions de ces arbres fruitiers sont d’ailleurs multiples : biologiques, sociales, pédagogiques, esthétiques et économiques. ELEMENTS GENERAUX Les variétés à planter ainsi que l’entretien à apporter aux arbres varient en fonction des objectifs de chacun (promotion d’anciennes variétés, production fruitière familiale, etc.) et de la place à disposition. Fiches en relation avec « Fruitiers en ville» : • « Création de prairies en ville » • « Haie d’espèces indigènes » • « Gazon fleuri » • « Quilles et souches » • « Les petits plus pour la nature en ville » • « Prairie de fauche » • « Murs en pierres » ECOTEC Verger haute-tige d’anciennes variétés locales dans un parc public à Genève (Promenade Théodore-Weber) S. Evéquoz Pommier haute-tige en contexte urbain Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 45 Fruitiers en ville -2- • Vergers haute tige, Liste des variétés anciennes et locales recommandées, Agridea, 2007 • Vergers haute tige, Diversité-Paysage-Patrimoine, SRVA (Agridea), 1998 • Le patrimoine fruitier de Suisse romande, B. Vauthier, 2011 • Retropomme : association pour la sauvegarde du patrimoine fruitier de Suisse romande www.retropomme.ch • Lutte contre le feu bactérien, Directive n°3, OFAG, 2006 • Recommandations en vue de favoriser les espèces fruitières sauvages et l’aubépine malgré le risque de contamination par le feu bactérien, OFEFP, 2004 ELEMENTS GENERAUX • Directives concernant la conservation du patrimoine arboré, DGNP, 2008 • Noyer : Sol moyen et profond Fruits à noyaux : • Cerisier : sol pas trop riche en nutriments ; supporte un sol séchard ; très sensible à l’asphyxie • Prunier : supporte les sols argileux ou calcaires mais pas les sols séchards. Fruits à pépins : • Cognassier : sols riches ; ne supporte pas l’excès de calcaire • Poirier : sols riche, profond et à pH neutre • Pommier : s’adapte à tous les sols mais ne supporte pas les extrêmes (sol séchard ou asphyxiant) Dans tous les cas, éviter les terrains très humides, compacts ou asphyxiants. Les arbres fruitiers en ville, en plus de témoigner d’une exploitation traditionnelle de nos campagnes, apportent une plus value paysagère par leur variation de forme et de couleur au fil des saisons. EL.TECHNIQUES Lorsque les arbres vieillissent ou si une taille adéquate n’est pas pratiquée, la production fruitière diminue. Avec les années, comme pour tout vieil arbre, des cavités apparaissent. Ces différents signes de vieillesse sont un atout pour la biodiversité (cf. fiche « Quilles et souches »). Plantation d’arbres fruitiers à forte valeur écologique permettant notamment une production fruitière familiale et la promotion de variétés locales ou anciennes. Si la place à disposition le permet, plantation de vergers conservatoires Favoriser les pépinières locales et les organismes de sauvegarde des anciennes variétés pour la fourniture de plants locaux. Création de zones relais, abris, site de nourrissage et de nidification pour une faune variée et notamment les oiseaux et les chauves-souris. 46 Fruitiers en ville -3- • Entretenir la strate herbacée de manière extensive afin d’augmenter la valeur biologique du verger. • Espace souterrain libre de canalisation Choix des arbres fruitiers Il existe plusieurs type d’arbres fruitiers qui sont distingués en fonction de la hauteur du tronc, depuis le collet jusqu’aux premières branches (hauteur sous couronne) : • Haute-tige (160 cm) ELEMENTS TECHNIQUES • Mi-tige (120 cm) ECOTEC ECOTEC Arbre fruitier mi-tige, commune de Satigny À gauche : année de plantation. À droite : 1 an après plantation Les fruitiers haute-tige sont plus intéressants du point de vue de la biodiversité. Toutefois, dans un contexte urbain où l’espace à disposition fait souvent défaut, il est plus facile d’opter pour des mi-tiges, moins gourmands en terme d’emprise au sol. Les variétés disponibles sont nombreuses. Il est possible d’opter pour des variétés anciennes ou locales, parfois presque oubliées et pourtant très intéressantes pour leurs qualités gustatives ainsi que pour leur résistance aux maladies et donc leur entretien moindre. Pour choisir des arbres mieux adaptés aux conditions régionales, il faut se référer aux variétés présentes dans les vergers traditionnels alentours. Il faut également penser à choisir des variétés capables de s’auto-féconder (dans le cas où il n’y a qu’un seul arbre p. ex.) afin de garantir la pollinisation et donc la fructification. Plusieurs pépinières locales proposent des arbres fruitiers. Il est préférable de favoriser les plants de production locale et d’origine suisse. Conserver le nom des variétés mises en place, la période de maturation, de récolte et de conservation des fruits, leur usage, etc. afin de pouvoir retrouver facilement ces informations. 47 Fruitiers en ville -4- Choix de l’emplacement Préférer une orientation sud-est, sud ou sud-ouest. Il faut compter une emprise d’environ 15 m2 pour planter un fruitier mi-tige. Mode d’implantation Dans le cas où plusieurs arbres sont plantés, la distance minimale entre les arbres varie de 4 mètres (mi-tige) à 10 mètres (haute-tige). ELEMENTS TECHNIQUES Plans de plantation d’un verger mi-tige Plantation de type aléatoire, à favoriser. Pour de petits espaces, la plantation en quinconce (à gauche) permet de donner de l’espace aux couronnes Plantation de type rectiligne. • La plantation de type aléatoire doit être préférée pour sa plus value écologique. • 45 m2 suffisent pour créer un petit verger de 3 arbres fruitiers Période d’intervention La période plantation varie en fonction de la localisation, des conditions du site, de l’espèce et du conditionnement des plantes. Les arbres doivent être plantés lors de la période de repos de la végétation (automne à fin mars) en évitant les périodes de grand froid, de gel prononcé, de neige ou de forte pluie. Il est préférable de favoriser les plantations en automne afin que le système racinaire puisse se développer avant les premières chaleurs. Mise en œuvre et entretien des jeunes arbres Trois points sont essentiels : la qualité du mélange de plantation (terre et engrais ajoutés dans la fosse de plantation), la qualité de la fourniture des arbres fruitiers et l’entretien. Les travaux de plantation et les soins aux jeunes arbres sont aussi très importants et doivent être effectués dans les règles de l’art selon les conseils de la documentation à disposition et la Directive concernant la plantation et l’entretien des arbres (DGNP) ainsi que le document « Vergers haute tige, Diversité-Paysage-Patrimoine » (Agridea). Remarques Lors de la plantation, il peut être utile de protéger les arbres contre les campagnols. Ceux-ci peuvent en effet anéantir une plantation en détruisant les racines. A partir de la plantation, il faut compter 5 ans pour que l’arbre produise des fruits. 48 Fruitiers en ville -5- Une surface de 15 m2 suffit pour planter un petit arbre fruitier mi-tige dans un jardin ou une prairie. Un petit verger de 3 arbres demande donc environ 45 m2. Pour un arbre haute-tige, prévoir une surface de 60 à 100 m2 par arbre. Arbre fruitier mi-tige ou haute-tige : environ CHF 100.- à 200.- ELEMENTS TECHNIQUES Plantation, tuteurage : environ CHF 100.- à 200.-/arbre ECOTEC Alignement de fruitiers mi-tige en contexte périurbain, Satigny ENTRETIEN C L’entretien extensif de la surface herbeuse sous le verger, à savoir 1 à 2 fauches par an avec maintien d’îlots non fauchés qui serviront de refuge pour la faune, apporte un bénéfice indéniable à la biodiversité. Si ce n’est pas déjà le cas, il est possible soit d’extensifier l’entretien actuel, soit de créer une prairie ou un gazon fleuri. Pour ce faire, se référer aux fiches « Création de prairie en ville » ou « Gazon fleuri » voire à la fiche d’entretien de milieu naturel « Prairie de fauche ». Opération Une taille de formation et des tailles d’entretien sont nécessaires pour garantir une production de fruits de qualité. Pour les vieux arbres, une taille adaptée permet de mettre en lumière les branches sans porter atteinte à la structure. La taille est une pratique complexe. De nombreux cours sont proposés afin d’apprendre cette technique (Retropomme, Société de pomologie et d’arboriculture du canton de Vaud, etc.). Il est également possible de confier cette tâche à des professionnels. 49 Fruitiers en ville -6- Fréquence Taille de formation : 1 intervention, l’année de plantation. Eventuellement / si nécessaire : interventions annuelles pendant 5 à 10 ans. Taille d’entretien et de fructification (à l’âge adulte, 5 à 10 ans après la plantation) : tous les 1 à 3 ans, en fonction de l’évolution de l’arbre. Période d’intervention Fruit à pépins (pomme, poire) : taille en hiver (octobre à février). Fruits à noyaux (cerise, prune, etc) : taille en fin d’été (août à septembre). Matériel Scie, sécateur. Evacuation Les branches coupées peuvent être entreposées en tas en bordure de prairie extensive ou, par exemple, en lisière sud d’une haie d’espèces indigènes. Remarque ENTRETIEN En cas de forte chaleur, surtout les premières années, un arrosage peut être nécessaire. Pour obtenir de beaux fruits, une taille d’éclaircissage est nécessaire. Un suivi sanitaire doit être réalisé régulièrement pour vérifier l’absence de maladies ou de parasites. En cas de présence de ravageurs ou de maladies, la lutte biologique est un moyen de lutte efficace. Comment favoriser la biodiversité des fruitiers en ville ? • Mettre en place des nichoirs à oiseaux et/ou à chauves-souris. En effet, les jeunes arbres ne permettent pas encore à ces espèces de nicher en raison notamment de l’absence de cavités. • Créer des petites structures annexes (cf. fiches Nature en ville) comme : • Des tas de branches ; • Des tas de pierres ; • Une haie d’espèces indigènes ; • Un mur en pierres, etc. • Entretenir de manière extensive les surfaces herbeuses à proximité • Installer des nichoirs à insectes (cubes de bois percés de trous de 1 à 9 mm de diamètre) pour augmenter le nombre de pollinisateurs et d’auxiliaires prédateurs qui protégeront les arbres contre les parasites et/ou les maladies (cf. fiche « Les petits plus pour la nature en ville »). Taille : • Jeune fruitier : CHF 30.- à 50.• Ancien fruitier : CHF 100.- à 150.Prix indicatifs, variables en fonction du nombre de fruitiers, de la dimension des arbres et du contexte, sans déplacements et évacuation des déchets. 50 Fruitiers en ville -7- QUELQUES HABITANTS DES VERGERS D. Baertschi Mésange bleue (Parus caerulescens) ESPÈCES TYPIQUES Mésange charbonnière (Parus major) D. Baertschi D. Baertschi Sitelle torchepot (Sitta europaea) Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) D. Baertschi Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) 51 A. Aeschlimann C. Schönbächler Oreillard brun (Plecotus auritus) . 52 2. Haie Enjeux pour la commune : tas de bois, tas de pierres, murets ; gestion des arbres coupés, du bois coupé et des feuilles mortes... 1. Tonte 3. Le nettoyage du jardin et les aménagements pour la faune 3. Abris U 8. Déchets 9. Chat 10. Piscine • Lorsque je taille les arbres et les buissons, j’épargne quelques branches mortes ou creuses qui serviront d’abri pour la faune (pour autant qu’elles ne constituent pas un danger si elles tombent). 7. Exotiques • Pour créer des abris pour la faune et favoriser la biodiversité, je m’engage à laisser dans un coin du jardin – toute l’année – un tas de bois, de cailloux, de feuilles mortes, ainsi que des espaces d’herbes sèches. 6. Eclairage Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 5. Biocides ne pelouse tondue à ras jusqu’en bordure de propriété, et nettoyée jusqu’à la dernière brindille, n’est pas accueillante pour les oiseaux et autres petits animaux. Les jeunes merles qui sautent du nid en sachant à peine voler ont besoin de vieilles branches sous lesquelles se cacher pendant que leurs parents les nourrissent au sol. Les hérissons doivent se construire un igloo de feuilles mortes pour passer l’hiver. Les lézards cherchent des cailloux chauffés par le soleil pour adapter leur température. Et beaucoup de papillons survivent au gel – sous forme de chenille, de chrysalide ou d’adulte ailé – en se cachant sous les feuilles, les herbes sèches, les pierres ou les écorces. Lorsqu’on nettoie trop parfaitement son terrain, on participe à détruire la biodiversité et on supprime du matériel que les oiseaux pourraient utiliser pour bâtir leurs nids. On peut d’ailleurs réaliser un harmonieux «hôtel» pour la petite faune avec un arrangements de branches et de cailloux, agrémenté de plantes grimpantes. 4. Passages (extrait de la Charte des Jardins) 3. Le nettoyage du jardin et les aménagements pour la faune Fiches «Nature en ville», en annexe • Mares et petits étangs urbains • Murs en pierres • Nichoirs à chiroptères • Nichoirs à oiseaux • Quilles et souches • Les petits plus pour la nature en ville Références utiles Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse www.karch.ch Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris, Suisse www.ville-ge.ch/mhng/cco Centre ornithologique de réadaptation, station officielle de soins, Genthod www.cor-ge.ch SOS hérissons, centre de soins pour hérissons www.christinameissner.com/nature/sos-herissons 53 Nature en ville Structure et contenu des fiches Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés i Information générale, contexte ELEMENTS GENERAUX Lien vers d’autres fiches Photographies, schémas ou coupes Sélection de références bibliographiques Hydrologie Pédologie Paysage Evolution du milieu sans intervention / Milieu naturel Orientation Public ELEMENTS TECHNIQUES But Contraintes Description générale des travaux Estimation des métrés ENTRETIEN Coûts de la mesure C Gestion de la strate herbacée (végétation comprise entre 0 et 1.5 m) Gestion de la strate arbustive (végétation comprise entre 1.5 et 6 m) Gestion de la strate arborescente (végétation ligneuse supérieure à 6 m) Plantes vasculaires Bryophytes (mousses) ESPECES TYPIQUES Lépidoptères (papillons) Orthoptères (sauterelles, criquets et grillons) Odonates (libellules) Coléoptères terrestres Amphibiens Reptiles Oiseaux Chiroptères (chauves-souris) Poissons Hérissons / Mammifères Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 54 Nature en ville Mares et petits étangs urbains Aussi surprenant que cela puisse paraître, même en milieu urbain les mares ou petits plans d’eau apportent une grande diversité biologique : plantes, insectes aquatiques (libellules, notonectes etc.) et amphibiens y trouvent refuge pour se reproduire ou accomplir une partie de leur cycle vital. Les oiseaux et chauve-souris profitent aussi de ces milieux, où ils viennent se nourrir et s’abreuver. i En remplaçant quelques mètres carrés de gazon par une mare, le jardin devient à la fois un site d’accueil pour la vie sauvage et un lieu pédagogique donnant l’occasion d’observer la nature au quotidien. Ces mares et petits étangs urbains peuvent également être aménagés à l’échelle d’un quartier avec récolte des eaux de pluie et de toiture. ELEMENTS GENERAUX L’aménagement et l’entretien de ces petits plans d’eau représentent peu de travail au regard de la valeur biologique et esthétique qu’ils apportent. La multiplication de mares en ville permet de densifier le réseau de petits biotopes et facilite ainsi le déplacement des organismes tels que les amphibiens, les libellules par exemple jusqu’aux autres milieux aquatiques (cours d’eau, étangs périurbains). Fiches en relation avec « Mares et petits étangs urbains » : • « Les petits plus pour la nature en ville» ECOTEC Mare de jardin, Genève Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 55 Mares et petits étangs urbains -2- • Centre de coordination pour la protection des amphibiens et reptiles de Suisse : www.karch.ch • Petits biotopes fiche pratique n°7 – Flaques et mares, 2003. Association Suisse pour la Protection des Oiseaux (ASPO) (www.birdlife.ch). • Brochure – Créer une mare naturelle dans son jardin, 1991. Branquart.E et Ronveaux.F, Ministère wallon de l'environnement (www.environnement.wallonie.be). Document intéressant pour découvrir les différents techniques d’étanchéification. • Sécurisation d’étangs et de biotopes aquatiques, 2004. Bureau suisse des préventions des accidents (BPA) (www.bfu.ch). ELEMENTS GENERAUX La mare peut être naturellement alimentée par les eaux de pluies et/ou de ruissellement. Pour les plus grandes mares, des eaux de toitures, de ruissellement de terrasse ou de drainage de jardin peuvent y être acheminées pour autant qu'un simple calcul de dimensionnement soit réalisé. Dans l’idéal, prévoir un système de vidange. Au cours de l’année, le niveau d’eau varie et la mare peut s’assécher durant la période estivale. Ces fluctuations saisonnières ne doivent pas être nécessairement compensées. Elles font partie de la dynamique naturelle du milieu et participent à son équilibre biologique. L’étanchéité de la mare dépend directement de la nature du sol. Il existe deux possibilités : • Le terrain est sec et perméable, nécessitant des travaux d’étanchéification ; • Le sol est argileux et donc naturellement imperméable. Dans un jardin ou dans un parc public, les plans d’eau constituent de véritables îlots de nature sauvage. Ces lieux de vie diversifient le paysage urbain et péri-urbain. Sans entretien, une mare se comble progressivement par accumulation de matière organique. Ce phénomène dit d’atterrissement est un processus lent qui s’accompagne d’un envahissement de la végétation, du fait de la diminution des niveaux d’eau. 56 Mares et petits étangs urbains -3- Offrir un habitat pour la faune et la flore locale. Favoriser la colonisation et le développement d’une flore diversifiée dans la mare en variant les profondeurs d’eau. Permettre la reproduction des invertébrés aquatiques tels que les odonates (libellules et demoiselles) en évitant un assèchement complet du plan d’eau avant fin juillet. ELEMENTS TECHNIQUES Instaurer des conditions permettant la reproduction et l’accomplissement du cycle larvaire des amphibiens indigènes (de mars à août, se référer au tableau cidessous). Espèce Reproduction / Période de ponte Développement larvaire Mare en eau (mois) Crapaud commun février - mars mi-avril - août mars - août Grenouille rousse février - mars avril - août mars-août Triton alpestre mars-juin juillet - septembre mars - septembre Biologie de reproduction des amphibiens indigènes potentiellement présents dans les plans d’eau urbains Aucune introduction de poissons (prédateurs des invertébrés aquatiques et des larves d’amphibiens) et d’espèces exotiques comme les tortues de Floride dans le plan d’eau. Grenouille rieuse : ponte d’avril à juin, développement larvaire de mai à septembre. Cette espèce invasive et indésirable peut, dans une certaine mesure, être limitée en pratiquant des périodes d’assec en automne-hiver. Le prélèvement de plantes dans leur milieu naturel, pour les introduire dans le plan d’eau créé, est soumis à une demande d’autorisation auprès de la Direction générale de la nature et du paysage. Eviter la création de bassin avec imperméabilisation en béton. Ce type de revêtement artificialise le milieu et peut altérer la qualité de l’eau. Dans le cas de nouvelles constructions, la planification d’un plan d’eau doit être prévue le plus tôt possible afin d’intégrer au mieux l’aménagement dans le projet de construction (notamment dans le cas de récupération d’eaux de surface). Pour aménager une mare ou un étang, il est nécessaire d’effectuer une demande d’autorisation auprès du département des constructions et des technologies de l’information. Dans un environnement fréquenté par des enfants, les normes de sécurité des plans d’eau et étangs du Bureau suisse des préventions et accidents devront être respectées. 57 Mares et petits étangs urbains -4- CONSEILS PRATIQUES POUR UN AMÉNAGEMENT RÉUSSI Choix de l’emplacement Il est préférable de creuser la mare : • dans une dépression ou sur une zone marécageuse préexistante dans le jardin; • dans un endroit ensoleillé ou de mi-ombre favorable au bon développement de la flore aquatique et à l’équilibre biologique de la mare; • à l’écart des arbres afin d’éviter un ombrage trop important et l’accumulation de feuilles mortes dans le milieu, qui risque d’accélérer l’envasement naturel du point d’eau; • en périphérie du jardin, connecté avec d’autres éléments naturels (haies, mur en pierres etc.). ELEMENTS TECHNIQUES Profil de la mare Surface De 4 à 30 m2, selon l’espace disponible (même de petite taille, une mare présente un intérêt biologique). Forme Variable suivant l’espace disponible, avec des contours sinueux, asymétriques et une partie des berges profilées en pentes douces. Profondeur 70 cm à 1,20 m de profondeur pour maintenir une lame d’eau durant les périodes de gel et d’assèchement estival. • Créer différents niveaux de profondeur entre les berges et le fond du plan d’eau pour favoriser l’installation d’une flore diversifiée. Prendre garde aux arbres (système racinaire) et aux canalisations! • Aménager une partie des berges en pentes douces (< 10 °) pour faciliter l’accès des animaux à l’eau et permettre la sortie de ceux-ci. Aménagement du profil et choix des contours de la mare À favoriser À éviter Différents niveaux de profondeur sur toute la surface de la mare. Faible profondeur (figure gauche) ou profondeur élevée (figure droite) sur toute la surface de la mare. Vue en plan de la mare Vue en profil de la mare Dans un environnement fréquenté par des enfants, creuser par paliers successifs pour sécuriser la mare en cas de chute (cf. normes de sécurité des plans d’eau et étangs du Bureau suisse des préventions et accidents (BPA)). 58 Mares et petits étangs urbains -5- Terrassement de la mare • Mode d’intervention Terrassement manuel ou mécanique selon la superficie du plan d’eau. • Période d’intervention De septembre à mars (sur sol praticable et non gelé) pour permettre la colonisation par la faune au printemps suivant. • Valorisation des déchets Création d'une butte en périphérie du plan d'eau (diversification du milieu terrestre environnant). Imperméabilisation du plan d’eau ELEMENTS TECHNIQUES Si le sol est perméable, il est nécessaire de poser un revêtement permettant d’imperméabiliser la mare. Il existe différents systèmes pour étanchéifier le terrain dont les plus courants sont : - l’utilisation d’argile naturelle, qui peut être commercialisée sous forme de poudre (ex.: bentonite) ou entre des couches de géotextile (ex.: bentofixe) ; - la pose d’une bâche EPDM (Ethylène, Propylène, Diène Monomère). Il s’agit d’une opération délicate à réaliser avec beaucoup de précautions. Les documents cités dans les références bibliographiques décrivent les différentes techniques d’installation et présentent d’autres systèmes d’imperméabilisation. Une fine couche de terre (20-40cm) peut être déposée sur l’étanchéité afin de constituer un premier substrat pour la végétation. La terre apportée ne doit pas être trop riche en matière organique (terreau). Remplissage du plan d’eau Une fois les étapes de terrassement et d’étanchéification réalisées, le plan d’eau peutêtre remplie par le réseau d’eau potable. Cette mesure est à envisager uniquement pour le premier remplissage et ne doit pas être répétée dans le temps. L’eau du robinet est riche en éléments minéraux et risque d’altérer la qualité biologique du milieu. Il n’est pas nécessaire de compenser les variations saisonnières du niveau de la mare. Ces fluctuations s’inscrivent dans la dynamique naturelle du plan d’eau. Végétaliser la mare Une fois la mare creusée, la colonisation par les plantes aquatiques et palustres (des marais, sols humides) est un processus lent. Pour l’agrémenter et la valoriser, il est possible de la végétaliser dès sa création. Par contre, il est fortement déconseillé d’introduire des animaux dans la mare. Le nouveau plan d’eau va naturellement être colonisé par la faune. Les amphibiens, les libellules et également les insectes aquatiques vont rapidement adopter le milieu. 59 Mares et petits étangs urbains -6- • Choix des plantes et emplacement Un grand nombre de plantes exotiques sont disponibles dans les commerces mais pour améliorer la qualité écologique du plan d’eau il est préférable de planter des espèces locales présentes sur le canton de Genève. La liste proposée à la page suivante exclut les plantes rares et menacées sur le canton de Genève, dont les formes horticoles peuvent modifier le patrimoine génétique des populations sauvages. ELEMENTS TECHNIQUES Choisissez des plantes qui n’ont pas les mêmes préférences quand à la hauteur d’eau (plantes immergées, flottantes, etc.) pour obtenir un flore diversifiée. Sélectionner uniquement deux à trois espèces dans la liste proposée et prévoir un à trois plants par espèce. Il est conseillé de réserver les plantes à grande capacité de colonisation (massettes, roseaux) et/ou couvrantes (nénuphars) pour des plans d’eau de grandes dimensions ou alors prévoir d’intervenir chaque année sur les souches pour limiter leur développement. Les plantes peuvent être achetées auprès de pépinières spécialisées en plantes indigènes ou prélevées dans une mare naturelle avec l’accord du propriétaire, en évitant les sites et espèces protégés. • Période de plantation De préférence au printemps ou en automne • Matériel Une bêche, un plantoir et éventuellement une brouette et des paniers aquatiques. • Principes de plantation Installer 2 à 3 plants / m2 (espèces en godets de 10 cm x 10 cm) selon les préférences de la plante quant à la hauteur d’eau. Les plantes peuvent être plantées directement dans le substrat recouvrant le plan d’eau ou en pot, à l’aide d’un panier aquatique adapté contenant le substrat favorable au développement de la plante. Maintenir des zones non plantées pour permettre une colonisation spontanée d’espèces locales. 60 Mares et petits étangs urbains -7- ELEMENTS TECHNIQUES SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT TYPE D’UNE MARE ET PLANTES INDIGÈNES CONSEILLÉES (LISTE NON EXHAUSTIVE). 1 Plantes des berges humides ( 0 – 20 cm) 2 Plantes semi-aquatiques des zones peu profondes ( 20 – 50 cm) Reine-des-Prés (Filipendula ulmaria) Iris faux-acore (Iris pseudacorus) Nénuphar jaune (Nuphar lutea) Populage (Caltha palustris) Sagittaire (Sagittaria sagittifolia) Nénuphar blanc (Nymphaea alba) Lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris) Menthe aquatique (Mentha aquatica) Salicaire (Lythrum salicaria) Eupatoire (Eupatorium cannabinum) Epilobe hirsurte (Epilobium hirsutum) Laîche des marais (Carex acutiformis) Angélique sylvestre (Angelica sylvestris) Jonc épars (Juncus effusus) * Ces plantes peuvent également se développer à 10 cm de profondeur. 61 3 Plantes flottantes enracinées dans les zones profondes (à partir de 70 cm) 4 Plantes submergées des zones profondes* (à partir de 70 cm) Myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum) Potamot pectiné (Potamogeton pectinatus) Potamot luisant (Potamogeton lucens) Mares et petits étangs urbains -8- ELEMENTS TECHNIQUES Quelques gestes simples pour favoriser la biodiversité dans la mare • Réaliser un entretien extensif aux abords du plan d’eau en maintenant une bande herbeuse d’une largeur de 2-3 m jusqu'en juin sur une partie du périmètre. L’autre partie des rives peut être tondue à ras dès le mois de mars. L’entretien doit être effectué avant le printemps, période où l’herbe haute héberge des amphibiens et insectes. Il est important de bien dissocier les deux secteurs d’entretien. • Déposer un banc de graviers et/ou de sable, de faible surface, sur les berges pour favoriser l’accès à la mare pour les oiseaux et les insectes et permettre l’installation de nouvelles plantes associées aux zones pionnières. • Poser des pierres plates ou des galets sur les berges ensoleillées pour fournir aux libellules des sites sur lesquels elles peuvent se poser pour se chauffer les ailes. • Aménager des tas de bois empilés ou de pierres entre le plan d’eau et une haie voisine afin de former un relais de zones refuges pour la faune comme les amphibiens et les hérissons (cf. : fiche générale « Petits plus pour la nature en ville »). • Installer une planche en bois sur les berges abruptes pour permettre aux petits mammifères comme les hérissons de ressortir du plan d’eau en cas de chute. • Terrassement et imperméabilisation : variable selon la taille du plan d’eau, de CHF 500-.(petite mare) à CHF 2000-. • Fourniture de plants en godet : de CHF 5-. à CHF15-. pièce. Quelques règles importantes ENTRETIEN • Réaliser les interventions d’entretien entre octobre et février pour éviter de perturber la reproduction printanière et estivale des animaux de la mare. • Dans un plan d’eau de grande surface, intervenir uniquement sur une partie de l’étang afin de préserver des zones refuges pour la petite faune. • Une période de faible niveau d’eau voire d’assec n’est pas problématique. Au contraire, elle permet de lutter efficacement contre l’envahissement par les grenouilles rieuses. • Ne pas utiliser d’engrais ni d’herbicides dans le jardin, susceptibles de s’écouler dans la mare et d’altérer la qualité de l’eau. 62 Mares et petits étangs urbains -9- Accumulation de débris végétaux (plantes fanées et feuilles mortes) Des feuilles mortes ou autres débris végétaux se déposent et s’accumulent au fond du plan d’eau accélérant le processus d’envasement. Un entretien régulier permet de limiter la quantité de végétaux qui se décomposent dans le milieu. • Opération Ratissage des feuilles mortes et des débris de plantes accumulées à la surface. Si nécessaire, couper les parties fanées des plantes aquatiques et palustres. Fauche des berges à une hauteur de coupe minimum de 10 cm. Pour les étangs supérieurs à 50 m2, maintenir une zone refuge non fauchée pour les animaux. Les débris tombés dans le plan d’eau durant les travaux d’entretien sont retirés et exportés. • Fréquence Ratissage annuel après la chute des feuilles des arbres voisins. Fauche annuelle pour les mares de faibles surfaces. Pour les plans d’eau supérieurs à 50m2, fauche annuelle alternée sur la moitié des berges. • Matériel ENTRETIEN Râteau et sécateur. Fauchage à l’aide d’une débroussailleuse à lame. • Evacuation Laisser la végétation retirée sur les berges durant quelques jours afin que les animaux piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris végétaux. Envahissement des plantes aquatiques Au fil des années, la végétation aquatique risque d’envahir l’ensemble de la mare, provoquant une réduction de la surface d’eau libre. Maintenir une zone d’eau libre et ensoleillée permet de garantir une bonne qualité de l’eau et la survie des organismes dans la mare. • Opération Arracher les pieds développement. d’une partie des plantes aquatiques pour limiter leur • Fréquence Variable selon le développement des plantes. Intervenir dès que la végétation occupe plus de la moitié du volume du plan d’eau. • Matériel Pelle et râteau • Evacuation Laisser la végétation retirée sur les berges durant quelques jours afin que les animaux piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris végétaux. 63 Mares et petits étangs urbains - 10 - Prolifération des algues filamenteuses Les algues filamenteuses forment des amas filandreux, verts ou bruns, flottants dans l’eau ou accrochés aux autres plantes. Leur apparition est courante en été, pendant les périodes de grande chaleur. Elles périssent dès les redoux de septembre. Si cette prolifération persiste, il est nécessaire d’intervenir car les algues empêchent le développement des autres plantes aquatiques. • Opération Ratissage d’une grande partie des algues en veillant à ne pas arracher les plantes aquatiques. • Fréquence Variable selon le développement la vitesse de prolifération. Intervenir dés que les algues recouvrent plus de la moitié de la surface du plan d’eau. • Matériel . Pelle, râteau et épuisette. ENTRETIEN • Evacuation Laisser les algues retirées sur les berges durant quelques jours afin que les animaux piégés puissent regagner le milieu aquatique, puis évacuer ensuite les débris végétaux. Envasement du plan d’eau Opération Prélever une partie de la vase accumulée. Curer 2/3 du plan d’eau afin de préserver une zone refuge pour la faune, Fréquence Variable selon l’évolution du plan d’eau. A renouveler tous les 5 à 10 ans, pour des mares de faibles surfaces et tous les 20 à 30 pour les étangs de grandes dimensions. • Matériel Curage manuel ou mécanique selon la superficie du plan d’eau et le type de revêtement imperméable. • Evacuation Avant d’exporter la vase, la laisser quelques jours sur les berges pour permettre aux organismes piégés de rejoindre l’eau. 64 Mares et petits étangs urbains - 11 - QUELQUES HABITANTS DES MARES ET PETITS PLANS D’EAU URBAINS ESPÈCES TYPIQUES AMPHIBIENS ECOTEC D. Baertschi Crapaud commun (Bufo bufo) Grenouille rousse (Rana temporaria) D. Baertschi D. Baertschi Triton alpestre (Mesotriton alpestris) D. Baertschi 65 Mares et petits étangs urbains - 12 - QUELQUES HABITANTS DES MARES ET PETITS PLANS D’EAU URBAINS ESPÈCES TYPIQUES ODONATES ECOTEC Libellule déprimée (Libellula depressa) ECOTEC Anax empereur (Anax imperator) B.Oertli Agrion jouvencelle (Coenagrion puella) 66 Nature en ville Murs en pierres Un mur en pierres est un lieu de vie pour un grand nombre d’espèces animales et végétales (plantes à fleurs, fougères, mousses, lichens, oiseaux). Ce milieu présente des conditions extrêmes comparables aux falaises et dalles de rocher auxquelles les espèces qui le colonisent ont dû s’adapter (chaleur, sécheresse, quasi absence de substrat pour s’implanter). i Les murs en pierre présentent un intérêt écologique et paysager certain et sont à favoriser en milieu urbain. Ils peuvent en effet remplir plusieurs fonctions : séparation entre propriétés, soutènement de talus (se référer à des professionnels), revêtement, etc… De nos jours, les murs de pierres sont remplacés par des murs en béton, crépi ou autres matériaux lisses qui ne permettent plus aux espèces végétales et animales de s’implanter. ELEMENTS GENERAUX Ils sont une alternative intéressante aux murs en béton ou peuvent être aménagés en parement de ceux-ci. Les gabions (structures métalliques remplies de pierres) peuvent aussi remplacer les murs en pierres traditionnels. Fiches en relation avec « Murs en pierres» : • « Les petits plus pour la nature en ville » • « Création de prairie en ville » • « Mares et petits étangs urbains » • « Fruitiers en ville » • « Haie d’espèces indigènes » ECOTEC Les murs de pierres en contexte urbain constituent de véritables écosystèmes, surtout s’ils sont liés à d’autres structures (ici un mur en pierres et un mur de gabions reliés par une prairie maigre) Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 67 Murs en pierres -2- • Murs de pierres sèches. Manuel pour la construction et la réfection, Tufnell R. et al., 1996 • Fondation Actions en Faveur de l'Environnement, Bureau " Murs de pierres sèches " www.umwelteinsatz.ch • Petits biotopes – Fiches pratiques n°3 Murs de pierres sèches, ASPO, Birdlife 2003 • Les Murs en pierre, Conseils pour la construction et la restauration, OFEFP ELEMENTS GENERAUX • Conservation des plantes vasculaires du canton de Genève : espèces et sites prioritaires, Conservatoire et Jardins Botaniques, 2011 La pluie et la rosée sont les seules sources d’eau pour les espèces colonisant les murs. Celle-ci circule dans les fissures et les anfractuosités et alimente les espèces végétales. Les murs de pierres ne présentent pas de sols à proprement parler. Une accumulation de matière organique dans les fissures et les anfractuosités permet le développement des espèces végétales. En fonction de la nature des pierres (granit, calcaire, etc.), les espèces qui vont coloniser le mur seront différentes. Les murs de pierres sont des éléments structurants du paysage urbain qui, grâce à leur végétation, varient au fil des saison. Ils permettent une transition entre milieux naturels et construits. Au fil du temps, la végétation va recouvrir complètement le mur. Les racines risquent de déchausser des pierres et ainsi de diminuer la stabilité du mur. ELEMENTS TECHNIQUES Un développement trop important d’espèces grimpantes comme le lierre ou la vigne vierge créera une concurrence pour les espèces de milieux secs et chauds. Favoriser le développement d’une flore et d’une faune indigènes diversifiées (lichens, mousses, fougères, plantes à fleurs, oiseaux). Enrichir le paysage avec des aménagements à caractère naturel Pour qu’un mur en pierre remplisse ses fonctions écologiques, ses pierres ne doivent pas être jointoyées, et surtout pas avec du béton. La surface ne doit pas être crépie. Ainsi, la nature disposera d’interstices pour coloniser le mur. Le type de mur présenté dans cette fiche est réalisable facilement pour des particuliers qui souhaitent créer un tel aménagement. Pour des constructions de plus grande ampleur (mur de soutènement, linéaire ou hauteur importants), il est conseillé de se renseigner auprès de spécialistes, des autorisations étant nécessaires. 68 Murs en pierres -3- Choix des matériaux Privilégier les pierres locales. Choisir des formes différentes (grandes pierres de fondations, pierres de construction, petites pierres de remplissage, longues pierres pour relier les deux pans du mur, pierres plates de couverture) ayant au moins une face plate. Choix de l’emplacement Un mur en pierre peut servir à délimiter une parcelle, à soutenir un talus, à entourer un ouvrage paysager, à délimiter une place publique, etc… Si possible, favoriser la mise en réseau avec une haie indigène, des mares, ourlets herbacés, tas de branches, etc… Orientation ELEMENTS TECHNIQUES Dans l’idéal, un mur rectiligne devrait avoir une face exposée au sud et donc l’autre au nord. Cette configuration permet à des espèces de milieux plus chauds ou, au contraire, plus frais de s’installer. Construction Les données suivantes sont tirées de la Fiche pratique « Mur de pierres sèches », éditée par l’ASPO/Birdlife à laquelle il faut se référer pour la construction. Les principales étapes sont résumées ici : 1. Creuser une fondation de 15 à 40 cm, remplir avec du tout-venant. 2. Poser les gabarits et les fils. 3. Poser les pierres de fondation dont le rôle est primordial pour le soutien du mur. 4. Installer les pierres de construction (ayant au moins une surface plate). 5. Placer les pierres de liaison (boutisses) à intervalles réguliers ce qui permet d’assurer une bonne stabilité. 6. Placer les pierres de couverture. Les cordeaux et lattes à tuiles permettent de définir le gabarit (Source et © : [email protected]) 69 Murs en pierres -4- Matériel Pelle, pioche, barre à mine, cordeaux, éventuellement lattes à tuiles pour le gabarit, masse, équipement adéquat (gants, chaussures renforcées) Période d’intervention Eviter les périodes de gel. Règles d’or : • Pour assurer la stabilité, chaque pierre doit toucher ses voisines. • Pour éviter les fissures verticales, les pierres doivent être disposées en quinconce, jamais l’une sur l’autre. • Pour combler les petits espaces entre les pierres, les remplir si nécessaire avec des petits cailloux, des gravillons, de la terre, etc. • La face supérieure des pierres doit toujours être légèrement inclinée vers l’intérieur. ELEMENTS TECHNIQUES • Vérifier régulièrement que le mur est bien rectiligne, à l’aide d’un cordeau. Pour plus de biodiversité : • Remplacer une partie des gravillons par de la terre végétale. • Entretenir extensivement la surface herbacée attenante au mur et/ou mettre en place un ourlet herbacé (cf. fiche « Ourlet »). • Créer un petit réseau de structures en réalisant le mur à proximité d’une haie indigène, d’un petit plan d’eau, de tas de branches ou autres aménagements en faveur de la nature (voir les fiches « Nature en ville » relatives). • Remplacer une pierre par un nichoir à insectes (Bloc de bois percé de trous). • Aménager un trou voire un passage dans le bas du mur pour permettre à la faune de transiter ou de trouver un abris pour l’hiver. • Si il s’avère nécessaire de lier les pierres, utiliser un jointoyage maigre à la chaux. D. Baertschi Mur de soutènement en pierres D. Baertschi Détail de murs en pierres sèches 70 Murs en pierres -5- Les gabions, alternative au mur en pierre Les gabions, structures métalliques remplies de pierres de diverses tailles, peuvent être utilisés comme mur de soutènement, gradin, élément paysager, etc. Pour avoir la chance d’accueillir des animaux, le maillage du treillis doit être d’au moins 8 cm. Les pierres qui le constitue doivent être si possible anguleuses et non calibrées (mais l’utilisation de galets de rivière est aussi possible) pour contenir des interstices. Au moins 80% des pierres devraient avoir un diamètre de 20 à 40 cm. Les autres peuvent être plus grandes ou plus petites. ELEMENTS TECHNIQUES Ainsi, un mur en gabions peut apporter une réelle plus value aux aménagements urbains et périurbains. Pour ce genre de réalisation, il faut se référer à des professionnels et utiliser des matériaux locaux. ECOTEC Gabion de soutènement en galets de rivière locaux (L’Arve) ECOTEC Aménagements en gabions colonisés par le lézard des murailles 71 ELEMENTS TECHNIQUES Murs en pierres -6- La longueur du mur est libre. Pour la largeur et la hauteur, on considère qu’un mur doit être 2 à 3 fois plus haut que large. Il faut compter 1 tonne de pierres par mètre linéaire. Pour un mètre linéaire, compter environ : Fourniture et livraison : 1 tonne de pierres, CHF 85.- HT Mise en œuvre (par une entreprise spécialisée) : CHF 450 à 700.- HT Un mur en pierre présentant une bonne fonction écologique demande très peu d’entretien. La faune qui affectionne ces murs va également s’en servir comme lieu d’hivernation. La période choisie pour l’entretien doit tenir compte des exigences de ces espèces. Opération ENTRETIEN Replacer les pierres tombées, réfection d’une partie du mur si les dégâts sont importants, éventuellement taille de certaines plantes (lierre, vigne vierge) pour limiter leur progression. C Quelques règles importantes • L’entretien doit être aussi minime que possible, éviter à tout prix le nettoyage avec des jets d’eau à haute pression ou au sablage ; • N’envisager que les travaux de restauration urgents ; • Ne pas détruire systématiquement les plantes et mousses poussant sur les murs ; • Ne pas utiliser de désherbants chimiques ; • Supprimer les espèces néophytes qui pourraient s’implanter au pied du mur. Fréquence Contrôler chaque année la stabilité du mur, n’intervenir que si cela est nécessaire. Période d’intervention Eviter la période de novembre à mars pour ne pas déranger les animaux hivernants. 72 Murs en pierres -7- ESPÈCES TYPIQUES QUELQUES ESPÈCES DES MURS EN PIERRES ECOTEC Lézard des murailles (Podarcis muralis) ECOTEC Asplénium Rue-des-murailles (Asplenium ruta-muraria) ECOTEC Tortula muralis ECOTEC Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis) 73 ECOTEC Orpin acre (Sedum acre) . 74 Nature en ville Nichoirs à chiroptères Les chauves-souris (chiroptères) sont des hôtes discrètes de nos villes. Elles y sont pourtant présentes en nombre important et le bassin genevois compte 28 espèces au total (25 espèces encore observées après 2000). Le régime alimentaire des chauves-souris se compose exclusivement d’insectes et elles jouent ainsi un rôle écologique essentiel dans la régulation de ces populations (moustiques par exemple, mais aussi ravageurs des cultures). ELEMENTS GENERAUX i Les habitats privilégiés par les chauves-souris diffèrent suivant la saison. En été, elles affectionnent les endroits chauds et ensoleillés (ex.: clochers, charpentes, volets). Au contraire, pendant leur hibernation elles préfèrent les endroits frais, avec une température et une humidité stable (grottes, caves, tunnels, creux d’arbres). Certaines petites espèces comme la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) peuvent loger dans de petites cavités, derrière des volets ou même dans des fissures murales. Dans le canton de Genève et en Suisse, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées. Il est donc interdit de détruire ou d’endommager leurs lieux de reproduction et d’hibernation (attention lors de travaux de transformations !). De manière générale, la ville joue un rôle essentiel pour le maintien de certaines espèces, en leur offrant nourriture et abris. Cependant, un des facteurs principaux limitant leur installation est la raréfaction des gîtes appropriés. La pose de nichoirs offre, sous certaines conditions, des gîtes de substitution intéressants pour les chauves-souris. C’est dans ce sens que différents nichoirs, et leurs spécificités, sont présentés dans cette fiche. C. Schönbächler Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 75 Nichoirs à chiroptères -2- Fiches en relation avec « Nichoirs à chiroptères» : • « Quilles et souches» Ouvrages et fiches pratiques Les nichoirs • Abris nichoirs pour chauves-souris. Centre de coordination Ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris (CCO) (www.ville-ge.ch/mhng/cco). • Cohabiter avec la nature, 1995. Leutert F. et al., OFEFP. • La nature sous son toit, 2005. Noblet J.-F., Ed. Delachaux et Niestlé. • Nichoirs et Cie, 2000. Bertrand B. & Laversin T., Ed. de Terran. ELEMENTS GENERAUX • The Bat House Builder's Handbook (Bat Conservation International), en anglais (www.batcatalog.com/). • Protection des gîtes épigés de chauves-souris (en particulier dans les bâtiments d’intérêt patrimonial culturel). PNUE/EUROBATS Secrétariat, Bonn, Allemagne, 59 pp, Marnell, F. & P. Presetnik (2010) (www.eurobats.org/publications/) L’entretien et la rénovation des bâtiments • Assainir les bâtiments en protégeant les oiseaux et les chauves-souris (www.bafu.admin.ch/). • Guide pour la protection des chauves-souris lors de la rénovation des bâtiments, OFEV, 1992 • Rénover en conservant les chauves-souris, 2009, Blant M., Centre de coordination Ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris (CCO) • Liste des produits de traitement de charpente supportés par les Chauves-souris (Liste de produits disponible auprès du CCO, http://www.ville-ge.ch/mhng/cco/ ) Sites internet • Site du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauvessouris (CCO) du canton de Genève : www.ville-ge.ch/mhng/cco/ • Site du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauvessouris (CCO) du canton de Vaud : www.chauves-souris.ch • Site anglais sur la conservation des chauves-souris : www.bats.org.uk/ Renseignements complémentaires Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris à Genève (CCO-GE) Téléphone : 022 736 80 80 Courriel : Cyril Schönbächler [email protected] Céline Rochet [email protected] 76 Nichoirs à chiroptères -3- Proposer des habitats de remplacement adaptés aux besoins des chauvessouris afin de consolider leurs populations. Cependant, la pose de nichoirs ne compense en aucun cas la destruction de leur habitat naturel. Conception et choix des nichoirs afin d’éviter les salissures et les éventuels dommages aux bâtiments. Emplacement des nichoirs Les nichoirs à chauves-souris peuvent être installés dans de nombreuses situations (façades, arbres etc.). Il faut cependant respecter certaines règles pour augmenter leur chance de succès: ELEMENTS TECHNIQUES • Orientation : Sud - Sud Ouest. • Hauteur minimum : dès 3 m de hauteur. • Ne pas traiter le bois avec des produits toxiques (*1, page 2). • Le nichoir doit être protégé du vent et de la pluie. • Si le nichoir est placé le long d’une façade, il est préférable d’éviter de le mettre au-dessus d’un balcon, d’une terrasse ou d’un pas-de-porte car les crottes pourraient déranger. • Le nichoir doit également être hors de portée des prédateurs (p.ex. chat); il faut donc faire attention aux branches qui le rendrait alors accessible. Types de nichoirs La majorité des nichoirs constituent des sites d’estivage. Certains types de nichoirs remplacent également des sites d’hibernation. Pour augmenter les chances d’héberger des chauves-souris, il peut être intéressant de diversifier les types de nichoirs posés. Ceux-ci peuvent être classés dans trois catégories principales : • les nichoirs « plat » ; • les nichoirs de type « arbre creux » ; • les autres nichoirs (briques, faîtages) 77 Nichoirs à chiroptères -4- Nichoirs « plats » Les nichoirs plats sont les nichoirs les plus souvent construits et posés. Les modèles simples, à un seul compartiment sont à éviter. La construction d’un nichoir avec plusieurs compartiments empilés leur est préférable. En effet, ceux-ci permettent d’offrir une différence de température selon la météo favorable aux chauves-souris. ECOTEC ELEMENTS TECHNIQUES Nichoir « plat » multi compartiment installé sur le toit de l’arsenal cantonal, rue de l’Ecole de médecine, à Genève. Un exemple de plan de nichoir plat multi-compartiments empilés, facile à fabriquer, est présenté ci-dessous. Pour obtenir des plans complets il est conseillé de s'adresser au CCO-Genève. Les règles de base pour ce type de nichoirs : emplacement en plein soleil, intérieur non peint, non traité et rugueux, extérieur peint en noir pour emmagasiner la chaleur de la journée, surface d’atterrissage rugueuse. DIMENSIONS Nichoir plat multi-compartiments empilés Hauteur : 80 cm (avec la surface d’atterrissage) Largeur : 60 cm (72 cm avec le toit) Épaisseur du bois : Entre 1,5 et 2,1 cm Schéma type de nichoir « plat » multi-compartiments empilés (ECOTEC, selon plan de Bat Conservation International et CCO-GE). 78 Nichoirs à chiroptères -5- Nichoirs plats multi-compartiments empilés – Plan de construction ELEMENTS TECHNIQUES Paroi arrière Vue d’en-haut Vue latérale Remarques : Epaisseur des planches intérieures = 8 mm Epaisseur des planches extérieures = 15 – 21 mm Schéma type de nichoir « plat » multi-compartiments empilés (ECOTEC, selon plan de Bat Conservation International et CCO-GE). 79 Nichoirs à chiroptères -6- Nichoirs de type « arbre creux » Il s'agit d'un modèle de nichoir rond qui ressemblent à un arbre creux. Une ouverture inférieure permet l’entrée des chauves-souris. Ils sont plus efficaces chez les espèces forestières. Différents modèles peuvent être commandés auprès du CCO. DIMENSIONS Hauteur : 30 – 40 cm Diamètre : 10 – 20 cm ELEMENTS TECHNIQUES C. Schönbächler www.schwegler-natur.de www.schwegler-natur.de Nichoir à chauves-souris type « arbre creux ». Autres nichoirs D’autres types de nichoirs existent et leur efficacité semble prouvées. Ils sont cependant plus rarement utilisés. Les nichoirs en briques s’intègrent dans les façades lors de rénovations ou de constructions. Pour qu’ils soient fonctionnels, ils doivent être intégrés dans des structures (façades, sous un tablier de pont p.ex.). www.schwegler-natur.de Les nichoirs de type faîtages multi-compartiments sont également une solution discrète et efficace. Ils s’installent sous un avant toit ou sous des faîtes. Leurs dimensions varient en fonction du lieu de leur implantation. L. Arthur L. Arthur 80 Nichoirs à chiroptères -7- Où trouver des nichoirs à chauves-souris ? Ces différents types de nichoirs se trouvent chez des fournisseurs spécialisés, voici une liste non exhaustive : • contacter directement le CCO-GE (cf. page 2) • www.schwegler.de • www.kuepfer-gaeumann.ch (en allemand) Résultats ELEMENTS TECHNIQUES Dans la majorité des cas, les nichoirs à chauves-souris n’ont pas le même succès que les nichoirs à oiseaux. En effet, il n’est pas rare d’attendre plusieurs années pour que le nichoir soit occupé. Même si la pose de nichoirs est un geste important pour le maintien de certaines espèces en milieu urbain et rural, les chauves-souris préfèrent coloniser les habitats « naturels » qui sont disponibles. Il ne faut donc pas être surpris si un nichoir n’est pas systématiquement habité. Entretien De manière générale, les nichoirs à chauves-souris ne nécessitent pas d’entretien particulier. Il est d’ailleurs préférable d’éviter de les toucher, sous peine de faire fuir la colonie. Si une intervention est tout de même obligatoire, il ne faut pas la réaliser durant la période hivernale si les chauves-souris ont choisi le nichoir pour hiberner. S’il s’agit d’un site d’estivage, il est indispensable d’attendre l’envol de la colonie vers le mois d’août avant de toucher au nichoir. Pour éviter les salissures dues aux déjections, il est possible de placer une planchette sous le nichoir de façon à ce que les déjections ne tombent pas sur le mur et il est ainsi plus simple de les enlever. Une bâche plastique peut aussi empêcher de salir le sol (p.ex. dans les combles). De plus, le guano peut être récupéré pour son utilisation comme engrais, car il est très riche en nitrates. Sur le marché, un nichoir coûte entre 40 et 120 .- CHF selon les modèles (prix indicatif). Un nichoir multi-compartiments revient à environ 400.- CHF (matériel et main d’œuvre compris). 81 Nichoirs à chiroptères -8- Autres mesures bénéfiques pour les chauves-souris en milieu urbain • Créer ou conserver un accès aux combles (si la population pose des problèmes aux habitants, il est possible de cloisonner une partie des combles afin de limiter son extension). • Laisser un espace disponible dans la toiture (par ex.: fente dans les tuiles). • Créer un aspect rugueux aux poutres. • Favoriser ou maintenir les arbres creux (cf. fiche « Vieux arbres, quilles et souches »). • Favoriser les réseaux de biotopes, une source de nourriture essentielle à leur survie, en favorisant les insectes et en constituant des couloirs de déplacement. ELEMENTS TECHNIQUES • Transformer et rénover des bâtiments en incluant des mesures favorables aux chauves-souris et à la biodiversité en général (cf. synthèse du CCO 2009 indiquée par un * dans les références). • Limiter l’éclairage des bâtiments publics, car ceux-ci font fuir les chauves-souris. • Protéger le bois avec des produits non toxiques. (Liste de produits disponible auprès du CCO ). • Réduire de façon significative, voire éliminer, les traitements avec des produits phytosanitaires nocifs. S. Grubenmann Exemple de mesures bénéfiques : création de fentes dans les tuiles de faîte en les fraisant, amélioration de poutres en les rendant rugueuses pour faciliter l’accès à la toiture . 82 Nichoirs à chiroptères -9- ESPÈCES POTENTIELLEMENT FAVORISÉES PAR LA MESURE À GENÈVE Dans le cadre de la pose de nichoirs, il semble être difficile de proposer des espèces cibles parmi les chiroptères. En effet, d’après les différentes études sur l’efficacité des nichoirs à chiroptères dans le canton de Genève, les chauves-souris privilégient souvent les autres habitats à disposition en ville (ex.: combles, greniers, arbres creux). Les espèces suivantes peuvent être favorisées par la pose de nichoirs en ville : ESPÈCES TYPIQUES C. Schönbächler Noctule commune (Nyctalus noctula) C. Schönbächler Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) C. Schönbächler Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus) C. Schönbächler C. Schönbächler Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) 83 C. Schönbächler Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) Nichoirs à chiroptères - 10 - ESPÈCES TYPIQUES Les espèces suivantes peuvent être favorisées par la pose de nichoirs dans un contexte forestier (les espèces citées à la page précédente peuvent être également favorisées par la pose de nichoirs en milieux forestiers) : C. Schönbächler Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) C. Schönbächler Murin de Natterer (Myotis nattereri) C. Schönbächler Oreillard roux (Plecotus auritus) 84 Nature en ville Nichoirs à oiseaux Les oiseaux nichent dans des sites très variés : dans les buissons et les arbres, à même le sol, dans des cavités (anfractuosités dans les murs, arbres creux…). i Suite aux nombreuses modifications de milieu induites par l’homme comme l’urbanisation, la coupe systématique des vieux arbres, la démolition des vieux bâtiments ou encore l’abandon des vergers hautes-tiges, les sites de nidifications naturels sont devenus de plus en plus rares pour les oiseaux et nombre d’entre eux dépendent aujourd’hui de nichoirs pour leur reproduction. Ainsi, la pose de nichoirs en zones urbaines et péri-urbaines permet de favoriser les oiseaux à condition que d’autres structures favorables soit maintenues à proximité, telles que des haies d’espèces indigènes par exemple. ELEMENTS GENERAUX Cette fiche décrit les grandes catégories de nichoirs à oiseaux, les espèces qu’ils vont favoriser et comment choisir leur emplacement. D. Bärtschi Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 85 Nichoirs à oiseaux -2- Ouvrages Des naissances dans mon jardin – Brochure d’aide à la nidification des oiseaux cavicoles, 2011. B. Mulhauser, Sorbus (www.sorbus-oiseaux.ch). La nature sous son toit, 2006. J.-F. Noblet, éd Delachaux et Niestlé. Un jardin pour les oiseaux, 2004. H. et P. Johnson, éd. Eyrolles. Fiches pratiques Aider les faucons crécerelles et les effraies des clochers, 2010. M. Spiess et M. Schaad, Station ornithologique suisse & ASPO/Birdlife Suisse. Construire ses nichoirs, 2007. Agridea Nichoirs pour cavernicoles, 2000. H. Schmid, Aspo, Nos Oiseaux & Station ornithologique suisse (www.birdlife.ch). ELEMENTS GENERAUX Nichoirs pour faucons crécerelles & effraies des clochers, 2001. H Schmid, Aspo, Nos Oiseaux & Station ornithologique suisse (www.birdlife.ch). Nichoirs pour martinet noir – plan de montage, 2004. Aspo/Birdlife Suisse (www.birdlife.ch). Nichoirs pour oiseaux semi-cavernicoles, 2004. H Schmid, Aspo, Nos Oiseaux & Station ornithologique suisse (www.birdlife.ch). Nichoirs pour oiseaux, 2003. I. Debeer, Natagora (www.natagora.be). Sites Internet www.birdlife.ch www.nosoiseaux.ch www.sorbus-oiseaux.ch www.vogelwarte.ch 86 Nichoirs à oiseaux -3- Créer des sites de reproduction adaptés pour certaines espèces d’oiseaux. Les salissures engendrées par les déjections des oiseaux peuvent dégrader les bâtiments; il faut donc les protéger en conséquence en plaçant des dispositif de protection (cf. chapitre « Entretien »). Choix de l’emplacement et répartition ELEMENTS TECHNIQUES Le nichoir dans être placé dans un endroit calme, à l’abri des prédateurs (éviter de le poser près d’une branche ou d’un autre support permettant l’accès au nichoir). Si nécessaire, poser une protection anti-chat sur le tronc de l’arbre. Le trou d’envol doit être opposé au vent dominant. De plus, il est préférable de pencher le nichoir légèrement en avant pour protéger l’intérieur de la pluie. L’orientation optimale se situe au sud-est (éviter Ouest et Nord-Ouest, à cause des intempéries). Par ailleurs, il est préférable de placer les nichoirs, entre ombre et miombre, mais jamais en plein soleil – les oisillons risqueraient de souffrir de la chaleur. En moyenne, la densité idéale se situe entre 6 et 8 nichoirs par hectare. Cependant, la distance d'implantation entre 2 nichoirs varient d’une espèce à l’autre (p.ex. entre 70 et 80 m pour le rougequeue à front blanc). Période d’installation De préférence à l’automne, sinon pendant l’hiver. Au plus tard, lors des premiers jours du printemps (les oiseaux peuvent ainsi se familiariser avec les nichoirs qui leur offrent de plus un abri contre la pluie et le froid en hiver). Matériaux Il est préférable d’utiliser des bois locaux et résistants, comme l’épicéa, le sapin blanc, le mélèze ou le pin (éviter le contreplaqué). Le bois ne doit pas être traité chimiquement . Pour le protéger il suffit de le badigeonner avec de l’huile de lin par exemple. Le toit peut être recouvert de toile goudronnée ou d’un vernis naturel. L’épaisseur de paroi doit se situer en moyenne entre 18 et 22 mm. Un nichoir avec des parois trop minces ( < 15 mm) risque de se fendre rapidement. Les déchets de première coupe de grumes, les « couenneaux », sont très bien adaptés pour la construction de nichoirs. Il est possible de trouver ces matériaux de récupération directement en scierie. Dimensions Les dimensions les plus communes sont, en moyenne, 30 – 40 cm de haut et 20 cm de profondeur et de largeur. Néanmoins, pour chaque type de nichoirs et chaque groupe d’espèces les dimensions sont spécifiques. La taille du trou d’envol est le principal facteur déterminant l’installation d’une espèce dans un nichoir. Types de nichoirs Les nichoirs utilisés les plus couramment sont présentés dans les pages suivantes. 87 Nichoirs à oiseaux -4- 1. Les nichoirs fermés Nichoirs pour cavernicoles ELEMENTS TECHNIQUES Pour ces espèces nichant normalement dans des cavités naturelles (arbres creux, anfractuosité dans les murs), les nichoirs « boîtes aux lettres » sont souvent les plus adaptés. Espèces concernées : • choucas des tours (Corvus monedula) • chouette hulotte (Strix aluco) • gobemouche noir (Ficedula hypoleuca) • mésange bleue (Parus caeruleus) • mésange boréale (Parus montanus) • mésange charbonnière (Parus major) • mésange huppée (Parus cristatus) • mésange nonette (Parus palustris) • mésange noire (Parus ater) • moineau friquet (Passer montanus) • pigeon colombin (Columba oenas) • rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) • sitelle torchepot (Sitta europaea). www.vogelwarte.ch Nichoir pour cavernicoles. Orcic J.-D. Echenard S. Ninanne R. Aeschlimann M. Burkhardt De gauche à droite et de haut en bas : Choucas des tours, Mésange charbonnière, Sitelle torchepot, Rougequeue à front blanc. 88 Nichoirs à oiseaux -5- Emplacement : ces nichoirs peuvent être placés, selon les situations et les espèces, dans les jardins, les parcs et les vergers, contre les façades, ou dans les forêts. La hauteur d’emplacement conseillée pour les nichoirs destinés aux passereaux est de 1,8 à 2,5 m en moyenne (voire plus haut pour la sitelle torchepot). Pour la chouette hulotte et le pigeon colombin, la hauteur idéale se situe entre 4 et 6 m, pour le choucas des tours entre 6 et 8 m. ELEMENTS TECHNIQUES Pour en savoir plus : Nichoirs pour cavernicoles et Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch). Espèces Dimension du trou d’envol (diamètre en cm) Dimensions générales en cm (larg. x haut. x prof.) Choucas des tours, pigeon colombin 7 – 8,5 15 x 40 x 15 Gobemouche noir 3, 2 – 3,4 (rond) 12 x 20 x 12 Mésange bleue 2, 6 – 2, 8 (rond) 10 x 25 x 10 Mésange charbonnière 3,0 – 3,2 (rond) 10 x 20 x 10 Mésange noire, nonette, boréale 2, 6 – 2, 8 (rond) 10 x 20 x 10 3,2 – 3,5 10 x 22 x 10 3,2 – 4,6 (oval) 10 x 25 x 10 Sitelle torchepot 3 – 4,5 15 x 25 x 15 Torcol fourmilier 3,2 – 3,5 10 x 25 x 10 Moineau friquet Rouge-queue à front blanc Tableau de synthèse des dimensions générales et de trous d’envol des nichoirs pour cavernicoles. ECOTEC Nichoir pour cavernicoles au Parc Beaulieu à Genève 89 Nichoirs à oiseaux -6- Nichoirs pour martinets Espèce concernée: martinet noir (Apus apus). Emplacement : placer le nichoirs sous un avant-toit, si possible sur des bâtiments élevées (hauteur minimale : 5 – 6 m). En disposer au moins 3 côte à côte (si possible à proximité directe d’un site occupé ou anciennement occupé). ELEMENTS TECHNIQUES Remarque : lors de la construction ou de la rénovation d’un bâtiment, divers autres aménagements favorables aux martinets sont possibles. F. Pestaña M. Schäf Martinet noir Pour en savoir plus : Nichoir pour martinet noir – plan de montage et Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch) www.vogelwarte.ch Nichoir pour martinets. Plan de construction d’un nichoir pour martinets noirs (www.birdlife.ch). Espèces Martinet noir Dimension du trou d’envol (larg. x haut. en cm) Dimensions générales en cm (larg. x haut. x prof.) 6-7x3 18 x 14 x 32 Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour martinets noirs. 90 Nichoirs à oiseaux -7- 2. Les nichoirs semi-ouverts et ouverts Nichoirs pour les passereaux semi-cavernicoles Ce type de nichoirs possède, en général, une ouverture équivalente à la moitié de la façade extérieure (nichoir demi-boîte). Espèces concernées : bergeronnette grise (Motacilla alba), gobemouche gris (Muscicapa striata), rougegorge familier (Erithacus rubecula), rougequeue noir (Phoenicurus ochruros). Emplacement : placer, de préférence, les nichoirs dans les recoins des bâtiments. ELEMENTS TECHNIQUES Pour en savoir plus : Nichoirs pour oiseaux semi-cavernicoles et Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch). J.-L. Zimmermann Nichoir demi-boîte. M. Burkhardt L. Kee M. Pennington R. Aeschlimann J.-R. Guillaumin De gauche à droite et de haut en bas : bergeronnette grise, rougequeue noir, gobemouche gris, rougegorge familier. Espèces Bergeronnette grise, gobemouche gris, rougegorge famillier, rougequeue noir Dimension du trou d’envol (larg. x haut. en cm) Dimensions générales en cm (larg. x haut. x prof.) 15 x 7 15 x 20 x 15 Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour passereaux semi-cavernicoles. 91 Nichoirs à oiseaux -8- Nichoirs pour faucons crécerelles (Falco tinnunculus) La structure générale de ce type de nichoirs est également adaptée aux effraies des clochers ; celles-ci ne sont pas présentes en milieu urbain mais en milieu agricole. Espèce concernée : Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) Emplacement : sur un bâtiment élevé ou un arbre et orienté sur une zone ouverte. Le faucon crécerelle niche en campagne mais également en ville. www.vogelwarte.ch ECOTEC Nichoir pour faucons crécerelles ELEMENTS TECHNIQUES Remarques : Le fond du nichoir peut être recouvert d’une couche de copeaux de bois (3 – 5 cm de long) ; les changer après 3 – 4 nichées. Pour en savoir plus : Nichoirs pour faucons crécerelles & effraies des clochers et Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch). Espèces Dimension du trou d’envol (larg. x haut. en cm) Dimensions générales en cm (larg. x haut. x prof.) 55 x 25 60 x 50 x 45 Faucon crécerelle Tableau des dimensions classiques des nichoirs pour passereaux semi-cavernicoles (les dimensions indiquées sont des minimas). Nichoirs pour hirondelles Il est possible de fabriquer ce nichoir rond soi-même. Pour ce faire, il faut utiliser du ciment à prise rapide ou du plâtre. Espèce concernée : hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) Dimensions : un ballon d’un diamètre de 16 cm peut faire office de moule. L’épaisseur de la paroi doit être d’environ 9 mm. Emplacement : sur des façades tempérées sous un avant-toit, à l’horizontale sans vide au-dessus du nichoirs. ECOTEC Nichoir pour hirondelles de fenêtre Pour en savoir plus : Construire ses nichoirs (www.birdlife.ch). 92 Nichoirs à oiseaux -9- Fourniture Il est soit possible de réaliser soi-même certains modèles ou de se les procurer auprès de structures/associations de protection des oiseaux ou de magasin spécialiser en bricolage/agriculture par exemple (liste non exhaustive) : www.vogelwarte.ch ; www.lpo-boutique.com ; Landi. ELEMENTS TECHNIQUES Entretien Ouvrir et vider le nichoir en automne, après l’envol des petits et non lors de la nidification. Si beaucoup de parasites sont présents, le nettoyer avec de l’eau chaude et du savon noir. Le replacer ensuite pour l’hiver. Si besoin et afin d’éviter les salissures, une planche en bois ou en plexiglas peut être placée en-dessous du nichoir problématique (ex.: nichoirs à hirondelles). Quelques autres mesures pour favoriser les oiseaux en milieu urbain Planter des haies d’espèces indigènes riches en baies et avec une proportion importante de buissons épineux (cf. fiche « Haie d’espèces indigènes »), voire des plantes grimpantes sur les façades fournissant abris et nourriture. Favoriser les surfaces herbeuses extensives de type prairie fleurie ou gazon fleuri servant de garde manger aux oiseaux insectivores Protéger les oiseaux des « pièges » (par ex. cheminées, fontaines profondes). Signaler les grandes baies vitrées (p. ex avec des bandes adhésives) Permettre leur installation dans les toitures et laisser l’accès aux combles. Suivant l’espèce cible, les prix varient. Il faut compter entre 30.- CHF et 100.- CHF pour l’achat d’un nichoir. En construire un soi-même peut coûter moitié moins cher. 93 . 94 Nature en ville Quilles et souches En ville, il n’est pas toujours possible de maintenir de vieux arbres sur pied en raison du danger qu’ils présentent pour les biens et les personnes. Il y a ainsi par conséquent un déficit en vieux arbres et en bois mort en ville. i La mise en quille ou en souche des arbres morts ou dangereux en ville est une alternative intéressante à l’abattage qui représente une véritable aubaine pour tout un cortège faunistique et floristique qui dépend du bois mort pour accomplir tout ou une partie de son cycle vital. Il s’agit par exemple de coléoptères devenus très rares dans nos contrées en raison de leurs hautes exigences en matière de milieux. D’autres espèces, comme les chauves-souris ou les oiseaux cavernicoles (sitelle torchepot, pics, etc.) profitent des cavités offertes par ces vieilles quilles. ELEMENTS GENERAUX La mise en quille ou en souche étant assimilée à un abattage, elle est soumise à autorisation. Fiches en relation avec « Quilles et souches » : • « Les petits plus pour la nature en ville » ECOTEC Vieil arbre mis en quille dans un parc urbain (Genève) Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 95 Quilles et souches -2- • Gestion des vieux arbres et maintien des coléoptères saproxyliques en zone urbaine et périurbaine, 2004. Juillerat et Vögeli, CSCF. • Conservation des vieux arbres et des insectes du bois en Ville de Neuchâtel, WWF (www.wwf-ne.ch). ELEMENTS GENERAUX • Directives concernant la conservation du patrimoine arboré, DGNP, 2008 • Règlement sur la conservation du patrimoine arboré du 27 octobre 1999 (L 4 05.04) Souvent, les arbres des zones urbaines disposent de peu de place pour développer leurs racines, le substrat est pauvre et le sol compacté, ce qui induit un dépérissement prématuré. Avant une mise en quille, il faut vérifier l’état du sol et l’enracinement de l’arbre. Les conditions d’humidité du sol sont également utiles pour la gestion d’une quille. La mise en quille ou le maintien de souche permet la conservation de traces des vieux arbres qui ont souvent une très grande valeur patrimoniale, même si leur morphologie s’en trouve fortement modifiée. Une fois l’arbre mis en quille, il faut surveiller celle-ci, notamment sa stabilité afin de ne risquer sa chute. Un suivi sanitaire et mécanique des quilles est donc nécessaire. ELEMENTS TECHNIQUES Maintenir des vieux arbres sous forme de quille (debout ou à terre), de souche afin d’offrir une source de bois mort aux espèces qui en dépendent tout en réduisant les risques d’accident. Offrir un habitat et des ressources alimentaires aux espèces dépendantes de vieux arbres ou de bois mort pour accomplir tout ou une partie de leur cycle vital. Sur une quille d’arbre vivant, maintenir des tire-sève afin de favoriser le Grand capricorne (Cerambix cerdo) • Gestion des risques par un traitement adapté des vieux arbres en tenant compte de leur état mécanique et sanitaire. Si cela s’avère nécessaire, effectuer une expertise des différentes parties de l’arbre (racines, collet, tronc, charpentière) avant intervention. • Compensation des mises en quille (assimilées a un abattage) par la plantation de nouveaux arbres en zone urbaine. • Une autorisation est nécessaire pour la mise en quille. Celle-ci ne devra plus être demandée lorsqu’il sera question de coucher la quille ou d’en faire une souche. • Un suivi mécanique de la quille doit être mis en place. 96 Quilles et souches -3- GÉNÉRALITÉS SUR LA CONSERVATION DES VIEUX ARBRES Les vieux arbres devraient être conservés le plus longtemps possible sur pied. Pour limiter les risques liés à la rupture d’une partie de l’arbre ou de l’arbre entier, différentes mesures peuvent être prises : • actions de conservation et de soins pour les vieux sujets (taille d’entretien, nettoyage du bois mort, mise en place de paillage de bois et d’écorces déchiquetées. haubanage…) ; • élagage de restructuration (pour autant que l’état mécanique de l’arbre permette la réussite de l’intervention) pour conserver des arbres dépérissants à un niveau acceptable de sécurité pour les biens et les personnes ; • délimitation d’un périmètre de sécurité à l’aide d’une clôture. ELEMENTS TECHNIQUES Si un vieil arbre nécessite d’être abattu pour des raisons de sécurité et qu’il présente les caractéristiques suivantes : • Essence indigène de préférence feuillus de type chêne, tilleul, fruitier, etc.; • Diamètre supérieur à 50-60 cm. Trois alternatives* de conservation et de maintien du bois mort sont alors à étudier : • MISE EN QUILLE DEBOUT ; • MISE EN QUILLE COUCHÉE; • CONSERVATION DE LA SOUCHE. * Ces opérations sont soumises à autorisation et doivent faire l’objet d’une requête en élagage et en abattage à adresser auprès de la direction générale de la nature et du paysage. CYCLE DE VIE D’UNE QUILLE Pour un même arbre, les trois étapes citées cidessus pourront être successivement réalisées afin de bénéficier le plus longtemps possible du volume de bois mort tout en satisfaisant aux exigences sécuritaires. Dans tous les cas, la mise en tas des branches coupées présente un grand intérêt pour les espèces xylophages (cf. fiche « Les petits plus pour la nature en ville »). Lorsqu’un vieil arbre est mis en quille, celle-ci a une durée de vie limitée. Lorsqu’elle ne peut plus être laissée debout, elle peut être couchée et sa souche maintenue. Ainsi, le bois peut continuer de se dégrader tout en offrant gîte et nourriture à une faune et une flore spécialisée. ECOTEC Quille de cerisier (Satigny) 97 Quilles et souches -4- QUILLE DEBOUT Opération L’opération de mise en quille est différente d’un élagage de restructuration. Si l’état mécanique de l’arbre le permet, le tronc est coupé juste au dessus de l’insertion des premières grandes charpentières (cf. flèche rouge sur la photo ci-dessous). Le tronc est maintenu en place. Les branches charpentières sont coupées au ras du tronc si elles présentent des risques de rupture élevés, ou alors maintenues et coupées à environ 1,5 mètres du tronc pour maintenir la structure de l’arbre et obtenir une quille plus intéressante sur le plan paysager. L’intervention doit permettre de maintenir la quille en vie le plus longtemps possible en conservant quelques branches vivantes ; la quille présentera ainsi un plus grand intérêt écologique sur une plus longue période. De plus, certaines espèces ne se développent que sur des arbres dépérissants et non morts (Grand capricorne par exemple). ELEMENTS TECHNIQUES Le lierre (Hedera helix) doit être conservé. ECOTEC Vieux chêne en bord de route présentant un danger potentiel pour les biens et personnes : exemple d’arbre-habitat candidat à la mise en quille. ECOTEC Quille de chêne debout en bordure de route Mode d’intervention Les travaux d’élagage de restructuration sont à effectuer par un arboriste-grimpeur. Période d’intervention A définir en fonction du risque présenté par l’arbre, hors période de sève et de nidification, de mi-novembre à mi-mars. Entretien de contrôle Une visite annuelle permet de s’assurer de la stabilité de la quille. En cas de risque de rupture de la quille, celle-ci peut être couchée. La durée de vie d’une quille varie selon l’espèce mais est de toute manière limitée dans le temps. 98 Quilles et souches -5- QUILLE COUCHÉE Opération Après plusieurs années, lorsqu’il n’est plus possible de maintenir l’arbre en quille debout, celle-ci est abattue et laissée sur place, à proximité (moins de 200 m) pour assurer la survie des espèces ayant colonisé le tronc. Elle peut être enterrée sur environ la moitié de son diamètre afin de favoriser certaines espèces d’insectes et de champignons. Mode d’intervention Les travaux d’élagage sont à effectuer par un arboriste-grimpeur. ELEMENTS TECHNIQUES Période d’intervention A définir en fonction du risque présenté par l’arbre, hors période de sève et de nidification, de mi-novembre à mi-mars ECOTEC Quille de chêne couchée dans un parc (Genève) SOUCHE Opération Lorsqu’un vieil arbre est abattu, le maintien de sa souche permet de conserver sur place une partie du bois mort et donc des populations d’insectes qui le colonise (cas du Lucane cerf-volant par exemple) Cette mesure peut être couplée avec la mise en place d’une quille couchée. ECOTEC Souche de séquoia géant dans un parc (Genève) 99 S. Barbalat Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) Quilles et souches -6- QUELQUES HABITANTS DES VIEUX ARBRES, QUILLES ET SOUCHES S. Barbalat ESPECES TYPIQUES Petite biche (Dorcus parallelopipedus) M. MAggi Pic vert (Picus viridis) C. Schönbächler Noctule commune (Nyctalus noctula) S. Barbalat Grand capricorne (Cerambyx cerdo) S. Ninanne Sitelle torchepot (Sitta europaea) C. Schönbächler Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) 100 Nature en ville Les petits plus pour la nature en ville La ville est un milieu présentant de nombreuses contraintes pour la faune et la flore locales (fragmentation du territoire, imperméabilisation des surfaces etc.). Cependant, chacun peut à son échelle entreprendre de petites actions bénéfiques pour favoriser le développement et la survie de la biodiversité en contexte urbain et périurbain. En effet, dans son jardin ou sur son balcon, la mise en place de petites structures faciles à confectionner peut servir à de nombreuses espèces. ELEMENTS GENERAUX Ces aménagements remplissent diverses fonctions, comme celles d’abris, de sites de reproduction, de nourrissage et/ou d’hibernation. Elles créent un réseau de relais au sein de la ville permettant la circulation de nombreuses espèces animales comme les reptiles, les amphibiens, les petits mammifères ou encore certains insectes, qui se déplacent seulement sur de petites distances (au maximum quelques centaines de mètres). Le rôle de ces « petits plus pour la nature en ville » est crucial dans le contexte actuel. Il faut choisir judicieusement l’emplacement de ces structures en réfléchissant à l’impact visuel de ceux-ci. Cette fiche a pour but de proposer quelques idées de petits aménagements concrets profitant grandement à la nature et faciles à mettre en place chez soi. i Tas de branches, de bois empilés et de vieilles souches p2 Tas de pierres (murgiers) p4 Nichoirs à abeilles et guêpes sauvages p6 Plantes grimpantes indigènes p8 Limiter les pièges pour la faune p 10 Fiches en relation avec « Les petits plus pour la nature en ville» : • « Création de prairie en ville » • « Création de gazon fleuri » • « Haie d’essences indigènes » • « Mares et petits étangs urbains » Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 101 Les petits plus pour la nature en ville -2- TAS DE BRANCHES, DE BOIS EMPILÉS ET DE VIEILLES SOUCHES Objectifs • Créer des zones de refuges, des sites de reproduction et des abris pour les oiseaux, les petits mammifères (ex.: hérissons), les reptiles (ex.: lézard des murailles), les amphibiens et les insectes (coléoptères) avec des branchages, souches ou billes de bois. • Favoriser les sites de pontes pour les reptiles avec un mélange de branches et de matériel fin (ex.: herbes, feuilles). ELEMENTS TECHNIQUES • Utiliser les déchets de taille et autres déchets produits par l’entretien des jardins et espaces verts. D.Bärtschi Hérisson (Erinaceus europaeus) Choix de l’emplacement Choisir un endroit ensoleillé, à l’abri du vent calme, et proche des sources de matériel. Ne pas appliquer cette mesure sur des sites avec une forte diversité floristique (enrichissement du sol par la décomposition de la matière organique). • Site pour les hérissons : endroit ombragé, à l’abri du vent. • Site pour les amphibiens : endroit ombragé en partie, à proximité de l’eau. • Site pour les insectes : endroit bien ensoleillé, exposé au sud-ouest ou sud-est. • Site de ponte pour les serpents (la Couleuvre à collier, Natrix natrix, par exemple) : le long des haies et lisières, à proximité de l’eau. D.Bärtschi Les tas mixtes de branches et de matériel fins, sont des sites de ponte intéressants pour les reptiles. Période de réalisation En période de repos hivernal (fin d’automne et hiver) pour les tas de branches, ainsi que les vieilles souches ; en fin d’été pour les tas mixtes (branches et matériel fin) favorisant la ponte. 102 Les petits plus pour la nature en ville -3- Matériel Branches de différents diamètres, litière sèche (paille, foin, roseaux), sciure, feuilles mortes, vieilles souches, buches et billes de bois. Ces aménagements sont une seconde vie pour les débris issus de l’entretien d’une haie indigène ! Outils Sécateurs, cisailles de jardiniers, scies ; pour les matériaux fins (ex.: foin) râteau et fourche peuvent être utiles ; brouette pour les vieilles souches. Réalisation • Taille minimale du tas : 1 m3 (soit 1x1x1 mètre). ELEMENTS TECHNIQUES •Tas de branches « simple » : alterner les grosses, les petites branches et les souches ; ceci permet d’obtenir un tas avec des zones denses et d’autres plus aérées. • Tas de branches pour la ponte : commencer par réaliser une couche de 50 cm d’épaisseur de matériel fin (litière, feuilles, …), ensuite faire de même avec les branches et le bois, répéter une à deux fois cette opération (le tas doit atteindre une hauteur maximale entre 1 et 1.5 m). Comme dernière étape, recouvrir le tas de branchages. • Tas de bois empilé : empiler des bois de différents diamètres et les laisser évoluer naturellement. Laisser un espace vide de 20 cm de haut et 25 cm de large, à l’aide d’une planche, dans le tas de bois empilé constituera un gîte idéal pour l’hibernation des hérissons. L’espace peut être garni de feuilles mortes, favorables pour la construction du nid de l’animal. Dans l’idéal, le tas devrait faire 1 mètre de profondeur et au moins 80 cm de haut. ECOTEC ECOTEC Tas de branches (à gauche) et tas de bois empilé (à droite) constitués avec des produits de coupes. Entretien La matière organique en place se décompose régulièrement et la hauteur du tas diminuera petit à petit. Pour compenser ce phénomène rajouter des matériaux au fil des ans. Il ne faut jamais intervenir sur des tas de bois utilisés par les reptiles et les hérissons entre novembre et mars (hivernage), ni entre juillet et août (période d’incubation) ! Pour en savoir plus • Petits biotopes – Fiches pratiques n°1 Tas de branches et vieilles souches et (www.birdlife.ch -> Matériel et services). • La nature sous son toit, J-F. Noblet, 2006, Delachaux et Niestlé 103 Les petits plus pour la nature en ville -4- TAS DE PIERRES (MURGIERS) Objectifs Créer des places ensoleillées, des zones refuges, des sites de reproduction et d’hivernage et des abris nocturnes pour les reptiles, les petits mammifères, les papillons. Ces petites structures servent également d’habitats pour les algues, lichens et mousses. Choix de l’emplacement Choisir de préférence un endroit calme, bien ensoleillé et à l’abri du vent. De plus, il est essentiel de choisir un site proche des sources de matériel. D.Bärtschi Lézard des murailles (Podarcis muralis) ELEMENTS TECHNIQUES Période de réalisation Il est possible de réaliser cet aménagement pendant toute l’année, mais il est tout de même préférable de le créer pendant la période de repos hivernal (novembre – mars). Par contre, il ne faut pas intervenir sur des murgiers existants à cette période, Matériel Pierres de différentes tailles, sables, graviers, limons et terres meubles. Si possible, utiliser des matériaux de proximité. Plus les pierres sont anguleuses, plus il y a d’interstices pour la faune. Il peut être intéressant de se servir des matériaux de démolition (briques, dalles de béton, …) mais il faut faire attention qu’ils ne soient pas contaminés par des substances nocives ou des résidus métalliques (fer à béton). Outils • Lors de la mise en place, une brouette, une pioche et une pelle peuvent être utiles. • Pour l’entretien, une faucille, un sécateur et une scie peuvent être nécessaires. B. Schelbert Les tas de pierres, des structures intéressantes pour la faune. 104 Les petits plus pour la nature en ville -5- Réalisation Tas de pierres « simple » : entasser des pierres de tailles variées tout en ménageant des cavités au ras du sol et en assurant la stabilité du tas. 1) Ameublir et aérer le sol sur environ 20/30 cm de profondeur, sur une surface moyenne de 10 m2. Si nécessaire, ajouter des substrats fins (sables, graviers, limons). Disposer quelques grosses pierres (pierres de soutien ou de fondation) sur le fond, séparées les unes des autres pour créer des cavités, servant de zones refuges pour les animaux. ELEMENTS TECHNIQUES 2) Ensuite, poser une couche de petites pierres, puis une couche de grandes pierres plates. Finalement, combler partiellement les espaces intermédiaires avec du sable ou du gravier. 3) Poursuivre la construction en alternant grandes pierres plates et petites pierres, jusqu’à ce que le tas atteigne une hauteur de 50 cm à 1 m. Entretien Eliminer une partie de la végétation lorsque celle-ci provoque un ombrage trop important. De manière générale, il est préférable de réduire au minimum les dérangements autour du tas de pierres et il ne faut surtout pas intervenir en hiver (hibernation). Pour en savoir plus Notice pratique petites structures – Murgiers, Karch, 2012 Petits biotopes – Fiches pratiques n°2 Tas de pierres, 2003. ASPO Birdlife Suisse (www.birdlife.ch -> Matériel et services). Une grande diversité grâce aux petites structures – Guide d’action Particuliers. WWF Suisse (www.wwf.ch -> Biodiversité). 105 Les petits plus pour la nature en ville NICHOIRS -6- À ABEILLES ET GUÊPES SAUVAGES Objectifs Créer des sites de reproduction diversifiés pour certaines espèces d’abeilles sauvages, de guêpes pollinisatrices et d’autres insectes. Choix de l’emplacement Choisir des sites ensoleillés et à l’abri de la pluie, exposés sud-ouest ou sudest, à une hauteur variant de 0,1 à 2 m. Ces petits aménagements sont bien adaptés aux jardins, mais également aux balcons et terrasses. P.Curdy ECOTEC ELEMENTS TECHNIQUES Exemple de nichoirs pour hyménoptères sauvages De petits espaces suffisent pour installer des nichoirs à abeilles et guêpes solitaires. Les abeilles et guêpes sauvages ne sont pas agressives comme peuvent l’être certaines espèces sociales qui défendent leur couvain. Il est important de placer autant que possible ces nichoirs de manière à ce qu’ils forment un réseau. Il faut savoir que les abeilles solitaires ont un rayon d’action restreint, de 50 à 300 m selon leur taille. Période de réalisation Dans l’idéal au début du printemps (mars). Matériel - des blocs de bois dur non traités (ex.: hêtre, frêne, chêne, charme) ; les bois tendres sont à éviter car ils risquent de gonfler avec l’humidité et de piéger les insectes à l’intérieur des trous ; - des tiges de plantes creuses (ex.: bambou) et pleines (ex.: sureau, églantier, mûrier, framboisier) ; - des briques (avec des trous sur le côté frontal) ou des pots de fleurs troués ; - du sable ou du limon (à faible teneur en argile) et de la ficelle. Outils Une perceuse (mèches pour le bois de 2 mm à 10 mm), une scie, une cisaille de jardin, un sécateur ; éventuellement une pelle et une brouette. Réalisation Il existe différents modèles de nichoirs pour les abeilles et les guêpes sauvages. Ces structures peuvent être utilisées pour former un nichoir combiné. Blocs de bois à trous Prendre un bloc de bois dur non traité écorcé et séché. Creuser des trous à l’aide d’une perceuse (minimum 2 cm de distance entre les trous) de différents diamètres (2 – 10 mm) et longueurs (au moins 5 cm). Ne pas traverser le bois. Eliminer la sciure et les morceaux de bois restant dans les trous. 106 Les petits plus pour la nature en ville -7- Tiges de plantes creuses Choisir des tiges de plantes creuses et résistantes (ex.: roseau, bambou) de 2 à 10 mm de diamètre intérieur. Les couper en morceaux de 12 à 15 cm de long avec un nœud à l’extrémité (un seul côté doit être ouvert). Si les tiges n’ont pas de nœuds, boucher une des extrémités avec de l’argile. Les tiges peuvent être placées horizontalement dans une brique en terre cuite. Elles peuvent aussi être réunis en fagot à l’aide d’une ficelle et posées ou suspendues dans le jardin ou sur le balcon. ECOTEC Nichoirs combinés pour les hyménoptères Tiges de plantes pleines (tiges médulleuses) ELEMENTS TECHNIQUES En automne, couper des tiges de plantes pleines (sureau, églantiers etc.), de 20 cm environ. Les faire sécher durant l’hiver. Au printemps suivant, placer avec des orientations diverses, les tiges seules ou en fagots, dans divers endroits du jardin ou du balcon. Caissettes à fleurs Remplir une jardinière de fleurs avec du sable humide et faire des trous de 5 à 8 mm de profondeur. Il est également possible de remplacer le sable par un mélange de sable (1/3), ciment (1/3) et sciure (1/3), dans ce cas attendre une heure et demi avant de réaliser les trous. Entretien Les nichoirs à insectes ne nécessitent pas d’entretien. Si ces petits aménagements sont des succès, il suffit de rajouter chaque année quelques tiges, tout en conservant les anciennes. Ne jamais vider ou modifier les nichoirs en automne car ils sont souvent occupés à cette saison (la descendance passe l’hiver dans l’installation). Autres gestes pour favoriser les abeilles et guêpes solitaires • Créer des prairies riches en fleurs (cf.: fiche « Création de prairies en ville »). • Planter des haies d’espèces indigènes avec de nombreuses espèces mellifères (cf.: fiche « Haie d’essences indigènes »). • Si le nichoir est dans un jardin potager, planter des plantes aromatiques (ex.: mélisse, sauge, sarriette des montagnes, bourrache officinale, thym serpolet). • Créer des zones sableuses (sable ou limon sablonneux, à faible teneur en argile). Pour en savoir plus Petits biotopes – Fiches pratiques n°4 Nichoirs pour abeilles sauvages, 2003. ASPO Birdlife Suisse. Nichoirs pour abeilles et guêpes solitaires, 2006. Natagora (www.natagora.be). Pour commander des nichoirs : www.wwf-zg.ch 107 Les petits plus pour la nature en ville PLANTES GRIMPANTES -8INDIGÈNES Objectifs • Offrir abris et nourritures à la petite faune (ex: oiseaux, insectes). • Décorer balcon, terrasse ou jardin avec une structure végétale verticale, à la fois esthétique, écologique et protectrice (ex.: atténuation du bruit, effet d’ombrage). Choix de l’emplacement et des plantes Adapter le choix des plantes à l’exposition (ombre, mi-ombre, plein soleil) et au support à disposition ; les plantes grimpantes possèdent différents types d’organes pour s’accrocher (racines crampon, vrilles, ventouses, …). Si possible, choisir un endroit où une structure verticale pouvant servir de support est déjà présente. Ces structures sont nombreuses et chacune est plus ou moins adaptée aux différentes plantes grimpantes et à leur mode de fixation. Afin d’améliorer la qualité écologique de l’aménagement, il est essentiel de sélectionner des espèces indigènes ELEMENTS TECHNIQUES Les plantes grimpantes indigènes : Le lierre (Hedera helix), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), le houblon (Humulus lupulus), la clématite des haies (Clematis vitalba), le liseron des haies (Calystegia sepium), la rose des champs (Rosa arvensis), la ronce (Rubus fruticosus) et la bryone dioïque (Bryona dioica). B. Bäumler E. Chavanne D.Bärtschi D. Bärtschi D.Bärtschi B.Bäumler D.Bärtschi Illustrations (de gauche à droite) : le chèvrefeuille des bois, le lierre en fruit et la clématite des haies en fruits . Les plantes grimpantes alimentaires (pour les fournisseurs voir Fiche « Jardins potagers d’espèces indigènes ») : Les cucurbitacés, c’est-à-dire concombres et cornichons (Cucumis sativus), les haricots grimpants (Phaesolus vulgaris), le kiwi (Actinidia chinensis), les pois (Pisum sativum s.l.), la mûre de jardin (Rubus vitifolius) et la vigne (Vitis vinifera). Périodes de plantation Pour les plantes grimpantes indigènes, effectuer la plantation d’octobre à mars, hors période de gel. En ce qui concerne les plantes alimentaires, les périodes varient selon l’espèce et la variété. Il faut se référer aux indications données pour chaque espèce et variété. 108 Les petits plus pour la nature en ville -9- Matériel Supports verticaux (si aucun support n’est déjà en place) : fil de fer, grillage, treillis, ficelle en chanvre et treillis en bois. Afin de recouvrir un mur il est préférable d’utiliser des plantes munies de racines crampon, comme le lierre (Hedera helix). L’ancrage de cette plante est à surveiller car les racines peuvent provoquer des dégâts sur le mur. Pour les espèces, avec d’autres modes de fixation, il est indispensable d’installer des fils, un grillage ou un treillis en bois pour que les plantes puissent plus facilement s’accrocher. Les pergolas, arches, ou portails sont des structures très bien adaptées aux plantes grimpantes. ELEMENTS TECHNIQUES Cependant, il faut penser à la résistance de la structure face au poids et à la force de la plante. Dans certains cas, les arbres et arbustes peuvent servir de supports aux plantes grimpantes, il peut être intéressant de jouer avec les couleurs et les floraisons des deux types d’espèces. Il est indispensable de bien proportionner la vigueur de la plante grimpante et de la plante « support ». Si la plantation ne se fait pas en pleine terre, ne pas oublier les bacs et pots de fleur, ainsi que le terreaux ou le compost. Penser à acheter un substrat local et surtout sans tourbe. Outils Une bêche, un plantoir, un sécateur ou une cisaille de jardin, selon les situations ; éventuellement une brouette. Réalisation Pour la plantation se référer à la fiche générale « Haie d’essences indigènes ». Entretien Si besoin, tailler les plantes pour maintenir un certain gabarit (discuter avec les voisins avant que celles-ci ne posent problèmes). Réaliser l’entretien en dehors des périodes de fructification. 109 Les petits plus pour la nature en ville LIMITER - 10 - LES PIÈGES POUR LA FAUNE (VITRES, BARRIÈRES…) L’environnement urbain est constitué de nombreux obstacles pour la faune comme par exemple, les grandes baies vitrées, les barrières grillagées qui provoquent des collisions ou réduisent le déplacement des espèces. Objectifs • Limiter les obstacles pour la petite faune (petits mammifères, reptiles, amphibiens et insectes) et ainsi favoriser la mise en réseau des différents milieux urbains et périurbains. • Réduire les dangers de collisions Choix de l’emplacement Partout où cela est nécessaire (barrières, murs, mares…) Période de réalisation Ces gestes peuvent être réalisés pendant toute l’année. ELEMENTS TECHNIQUES Matériel Pour les baies vitrées • Bandes autocollantes larges de 2 cm pour les façades vitrées. Pour les barrières ou clôtures • Cisailles pour couper les mailles des clôtures grillagées • Scie pour les palissades en bois Réalisation • Des clôtures perméables Les barrières séparatives constituent souvent des obstacles difficiles. Lors de l’installation d’une clôture ou d’un portail, laisser un espace en dessous de celle-ci de 10-15 cm de haut pour permettre le passage de la petite faune et notamment des hérissons. Dans l’idéal, privilégier une barrière naturelle, en plantant une haie d’espèces indigènes (cf.« Haie urbaine d’espèces indigènes »). Dans le cas d’un mur ou d’une clôture déjà existants, créer des points de passages d’une hauteur de 10 cm et 15 cm de large. • Des façades visibles Les façades vitrées des immeubles ou habitations individuelles sont à l’origine de nombreuses collisions chez les oiseaux. Pour éviter ce phénomène, il est nécessaire de rendre visible ces surfaces vitrées soit en disposant : - des rideaux, pour les maisons de particuliers - des marquages à l’extérieur du bâtiment. Il est préférables d’opter pour des trames de points ou de lignes, plus efficaces que les silhouettes de rapaces. • Sécuriser les fosses et mares En ville, de nombreux animaux peuvent se retrouver piégés dans les fosses et petits plans d’eau. L’installation d’une planche est nécessaire pour leur permettre de ressortir. 110 2. Haie Enjeux pour la commune : pose de barrières, de murets et de bordures de trottoir perméables au passage de la petite faune; taille des arbres. 1. Tonte 4. Les passages à hérisson & Cie 3. Abris 4. Passages 10. Piscine • Lorsque je taille les arbres, je pense aux écureuils en n’interrompant pas la continuité de leur passage. 9. Chat • Pour faciliter le déplacement des hérissons et de la petite faune, je m’engage à laisser (ou à créer) au moins un passage avec chaque jardin voisin (environ 12 x 12 cm). Bien sûr, j’en parle auparavant aux autres propriétaires, afin qu’ils comprennent le but et la nécessité de ces passages. 8. Déchets Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 7. Exotiques es hérissons passent d’un jardin à l’autre pour trouver un partenaire, un point d’eau, une source de nourriture, un lieu d’hivernage... Or, les propriétés deviennent très cloisonnées, ce qui les oblige à passer par la route en prenant le risque de se faire écraser. Les bordures de trottoir sont aussi des obstacles infranchissables pour certains animaux, tels les tritons et les orvets. Quant aux écureuils, la disparition d’un arbre peut couper leur passage aérien, et les obliger à se déplacer au sol où les attendent les voitures, les chiens et les chats... 6. Eclairage L 5. Biocides (extrait de la Charte des Jardins) 4. Les passages à hérissons & Cie Fiches «Nature en ville», en annexe • Amélioration des déplacements de la petite faune en zone urbaine et péri-urbaine Corridors biologiques et passages à faune www.grand-geneve.org > Concrètement > Réalisations > Nature & paysage 111 Nature en ville ELEMENTS TECHNIQUES ELEMENTS GENERAUX Structure et contenu des fiches Légende des pictogrammes et codes couleurs utilisés i Information générale, contexte Lien vers d’autres fiches Photographies, schémas ou coupes Sélection de références bibliographiques But Hérissons / Mammifères Amphibiens Reptiles Contraintes Description générale des travaux Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 112 Nature en ville Amélioration des déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine Pour accomplir leur cycle de vie complet, les espèces animales sauvages ont besoin de se déplacer entre différents habitats. En effet, les sites de nourrissage, de repos ou de reproduction sont rarement les mêmes et imposent des déplacements parfois importants. L’urbanisation et la fragmentation croissante du territoire perturbent ainsi de manière toujours plus importante leur cycle de vie. Depuis quelques années, cette problématique est mieux prise en compte dans l’aménagement du territoire. Les principaux corridors de déplacement utilisés par la faune sont identifiés (cordons boisés, haies, cours d’eau, etc.) et des projets visant à les maintenir et à les renforcer sont élaborés. ELEMENTS GENERAUX Jusqu’à présent, la majorité de ces projets se sont concentrés sur les possibilités de déplacement en faveur de la grande et moyenne faune, à l’extérieur des secteurs urbanisés. Cette fiche a pour objectif d’aborder la problématique des déplacements de la petite faune en zone urbaine. En effet, bon nombre d’espèces sont capables de vivre et de se développer au sein des milieux semi-naturels présents dans ces secteurs. La plupart de ces espèces ne nécessitent pas de grands espaces pour accomplir leur cycle de vie. Elles doivent toutefois pouvoir se déplacer sur quelques hectares. Par exemple, le hérisson a besoin d’un espace vital d’au moins 4 hectares en zone urbaine. i D. Baertschi ECOTEC Afin d’accomplir son cycle vital complet, le hérisson a besoin d’une surface relativement conséquente (image de droite). Cette surface nécessite des possibilités de déplacement importante sen particulier au niveau des secteurs urbanisés. Les murs, palissades ou grillages délimitant les parcelles et habitations représentent de ce fait des obstacles pouvant s’avérer insurmontables pour certaines d’entre-elles. Cette fiche présentent donc des préconisations et méthodes permettant de maintenir et/ou de rétablir les possibilités de déplacement en faveur de la petite faune en zone urbanisée. Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2013 113 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine -2- ELEMENTS GENERAUX STRUCTURE DE LA FICHE • Objectifs et espèces visées p. 3 • Les types de déplacement de la faune p. 4 • Délimitations naturelles – Haies p. 5 • Délimitations artificielles – Murs, clôtures, etc. p. 6 • Eviter les pièges à petite faune – Bordures , regards, etc. p. 8 Délimitations fréquemment rencontrées en zone urbaine et périurbaine et limitant fortement les déplacements de la petite faune. Fiches en relation avec « Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine » : • « Les petits plus pour la nature en ville » • « Mare et petits étangs urbains » • « Murs de pierres » • « Haie d’essences indigènes» • NOBLET, J.-F. La nature sous son toit. Paris : Delachaux et Niestlé, 2006. • LPO. Le bulletin trimestriel des propriétaires de Refuges. Les dangers du jardin pour la petite faune sauvage. LPO, 2011. • Groupe d’étude Faune/Trafics. Interactions entre les réseaux de la faune et des voies de circulation. Berne : Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication / Office fédéral des routes, 2000. • KARCH. Amphibiens dans les systèmes d’évacuation des eaux. Aarau, Baden : Département des travaux publics du canton d’Argovie, 1996. • HINTERMANN & WEBER AG. Schutz der kleinen Säugetiere. Ein Arbeitshilfe. Aargau : Kanton Aargau, 2011. 114 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine OBJECTIF ET ESPÈCES -3- VISÉES Permettre le déplacement de la petite faune en milieu urbain et limiter les causes de mortalité. ELEMENTS TECHNIQUES Micromammifères : - hérisson commun (Erinaceus europaeus) ; - musaraignes (Sorex sp.) ; - campagnols (Microtus sp.) ; - mulots (Apodemus sp.), etc. P. Kohler Hérisson commun H. Hillewaert Mulot sylvestre Amphibiens : - grenouille rousse (Rana temporaria) ; - crapaud commun (Bufo bufo) ; - triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), etc. V. Jaggi Crapaud commun J. Aihartza Triton alpestre Reptiles : - lézard des murailles (Podarcis muralis) ; D. Baertschi Lézard des murailles 115 - orvet fragile (Anguis fragilis), etc. D. Baertschi Orvet fragile Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine -4- LES TYPES DE DÉPLACEMENT DE LA FAUNE Les groupes d’espèces visés se déplacent sur des distances variables en fonction de différents facteurs tels que la recherche de nourriture, la recherche d’un gîte, la reproduction, etc. Ces déplacements peuvent classifiés selon 6 types. Type 1 – Déplacements vitaux : déplacements journaliers effectués principalement pour la recherche de nourriture. Organisés selon un réseau de pistes vers des zones favorables. Type 2 – Déplacements territoriaux : déplacements périodiques et/ou saisonniers. Ils ont notamment pour but la défense d’un territoire et la reproduction (par ex. : la migration des amphibiens). ELEMENTS TECHNIQUES Type 3 – Déplacements sociaux : déplacements périodiques mais variables selon l’âge de l’animal. Ces déplacements visent aux contacts sociaux intergroupes au sein d’une population. Type 4 – Déplacements de dispersion : déplacements saisonniers et non organisés. Il s’agit d’un déplacement aléatoire d’animaux subadultes visant à la colonisation de nouveaux milieux favorables. Type 5 – Déplacements de replis : déplacements occasionnels sur de courtes distances vers des zones refuges . Type 6 – Déplacements d’émigration : déplacements occasionnels à moyenne/longue distance vers des milieux favorables. Ce type de déplacement fait suite à des perturbations durables. D. Baertschi Le triton alpestre peut être amené à émigrer vers un nouveau site de reproduction suite à l’asséchement d’un plan d’eau. Il s’agira d’un déplacement d’émigration (type 6). Importance des déplacements pour les groupes d’espèces visés Batraciens et reptiles Micromammifères (musaraignes, mulots, etc.) 0.1 à 0.5 ha 0.1 à 0.5 ha Déplacement sociaux sur un territoire connu (type 2, 3, 5) 1 à 5 km 100 m Déplacements de dispersion vers des zones non connues (type 4, 6) 5 à 10 km Domaine vital (type 1) 0.5 à 1 km 116 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine DÉLIMITATIONS NATURELLES -5- - HAIES Description Les haies constituées d’espèces indigènes sont la méthode la plus adéquate afin de délimiter les parcelles en zone urbanisée. En effet, ces dernières permettent les déplacements de la faune de manière aisée, offrent des gîtes, des zones de refuges ainsi que des sites de nourrissages. Caractéristiques La haie sera de préférence constituée d’arbustes indigènes de plusieurs espèces différentes dont un tiers d’arbustes épineux. Elles bénéficieront ainsi à une multitude de petits animaux tels que les oiseaux, les papillons et bien d’autres. ELEMENTS TECHNIQUES Idéalement, la haie ne devrait être pas combinée à une clôture, palissade ou mur afin de permettre le maximum de perméabilité. Cependant, si tel ne pouvait pas être le cas, une attention particulière sera portée pour que la clôture ou palissade soit conçue de manière à permettre les déplacements de la faune (voir page 6). Afin d’augmenter encore la valeur écologique de la haie, des petites structures comme des tas de bois, de foins ou de pierres peuvent être aménagées en bordure. Ces aménagements permettront d’offrir de nouveaux gîtes pour la faune. A favoriser ECOTEC ECOTEC Les haies constituées d’essences indigènes attirent une faune nombreuse et diversifiée. Elles représentent également de véritables corridors de déplacement. A éviter ECOTEC ECOTEC Les haies constituées d’essences exogènes ne possèdent qu’un intérêt très faible pour la faune. De plus, le laurier-cerise (Prunus laurocerasus, image de gauche) fait partie des espèces considérées comme envahissantes en Suisse. 117 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine -6- DÉLIMITATIONS ARTIFICIELLES – MURS, CLÔTURES Description La majorité des délimitations entre parcelles sont de nature artificielles. Il s’agit de murs, clôtures ou palissades qui sont souvent couplées à une haie. Ces délimitations constituent des obstacles infranchissables pour la faune. Caractéristiques Afin de limiter ces obstacles infranchissables pour la faune, des mesures préventives peuvent tout d’abord être entreprises : • ménager un passage de 15 à 20 cm sous la délimitation (telles que clôtures, murs, palissades) ; • opter pour des délimitations permettant le passage de la faune (mailles ou espaces suffisamment grands : 15 x 15 cm). Dans le cas de délimitations déjà existantes, des ouvertures ponctuelles peuvent être créées au pied de celles-ci: ELEMENTS TECHNIQUES • créer des ouvertures d’environ 20 x 20 cm tous les 10 à 15 m. Les murs et palissades délimitant les jardins sont parfois hauts et lisses. Afin de faciliter le passage des animaux grimpeurs (loirs, écureuils, etc.) il est conseillé de planter au pied du mur des plantes grimpantes ou arbustives. Il est également recommandé de favoriser les continuités arborées (entre les couronnes des arbres). Enfin, l’usage de fil barbelé pour les clôtures est déconseillé en raison du risque de blessure envers les oiseaux et les chauves-souris. A favoriser ECOTEC Exemples de clôtures permettant le libre passage de la petite faune. Ces méthodes (espace ou trous au pied) peuvent également être appliquées aux murs et palissades. Cas d’un mur recouvert de lierre ECOTEC La plantation de végétation grimpante au pied d’une délimitation (mur/palissade où la création d’un passage n’est pas possible) permet aux animaux grimpeurs de la franchir. Ainsi, la délimitation constituera également un corridor de déplacement favorable au reste de la petite faune. ECOTEC 118 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine -7- DÉLIMITATIONS ARTIFICIELLES – MURS, CLÔTURES A éviter ECOTEC Exemples de délimitations ne permettant pas les déplacement de la petite faune. EVITER LES PIÈGES À PETITE FAUNE – BORDURES, REGARDS, ETC. ELEMENTS TECHNIQUES Description En plus des délimitations entre parcelles et propriétés, les zones urbaines recèlent de nombreux pièges envers la petite faune. Ceux-ci sont de multiples natures tels que bordures de route, grilles d’égouts, piscines et autres. Caractéristiques Les bordures (routes, trottoirs, propriétés, etc.) représentent pour certaines espèces comme les amphibiens des barrières insurmontables. Pour faire face à cette problématique, des petites rampes peuvent être créées ponctuellement pour permettre le passage des espèces. De même les grilles d’égouts, les piscines, les étangs aux berges abruptes ou encore les fosses et regards représentent des pièges souvent fatals aux espèces. Solutions préconisées Grilles d’égouts • fentes d’une largeur maximale de 2 cm ; • grille placée à minimum 10 cm d’une bordure, d’un mur ou autres points durs infranchissables ; • pose d’une rampe de sortie : - matériaux à surface rugueuse (bois, plaque de métal rugueuse, plastique annelé, etc.) ; - inclinaison maximale de 60°; - largeur de 15-20 cm (idéalement avec petites bordures). Bordures (routes, trottoirs, propriétés, etc.) : • utilisation ou pose de bordures inclinées. Piscines, fosses, regards, étangs, etc. : • pose d’une rampe de sortie : idem que pour les grilles d’égouts. 119 Déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine -8- EVITER LES PIÈGES À PETITE FAUNE – BORDURES, REGARDS, ETC. A favoriser ECOTEC Les bordures inclinées permettent à la petite faune de se déplacer facilement en milieu urbanisé. ELEMENTS TECHNIQUES Les grilles d’égouts devraient avoir des fentes inférieurs à 2 cm et être éloignées d’au moins 10 cm par rapport à un point dur afin de permettre le passage (flèche rouge) de la faune et d’éviter les chutes. ECOTEC Des petites rampes peuvent être mises en place dans les fosses, collecteurs, piscines et autres, afin de permettre le sauvetage de petits animaux ayant chutés. A éviter ECOTEC F. PRATI Ces aménagements représentent des barrières (bordure – photo de gauche) et des pièges mortels (grilles et trous - photo de droite) pour la petite faune. 120 3. Abris (extrait de la Charte des Jardins) L 6. Eclairage Engagement du signataire de la Charte des Jardins : • Si je dois planter ou changer des rosiers, je choisis des variétés résistantes aux maladies. 10. Piscine • Pour éviter d’intoxiquer la petite faune, et notamment les hérissons prédateurs de limaces, je renonce aux granulés anti-limaces au méthaldéyde. Je leur prèfère ceux à l’orthophosphate de fer, voire mieux : je chasse les limaces à la main, au petit matin ou en soirée. 9. Chat • Je respecte la loi en renonçant à utiliser des herbicides sur les allées et les bords de chemins. Si nécessaire, je leur préfère le désherbage thermique. 8. Déchets • Pour ma santé et pour préserver les eaux et la biodiversité, je m’engage à utiliser le moins possible de biocides (pesticides). Si besoin, je choisis des biocides d’origine naturelle. 7. Exotiques Les granulés anti-limaces au méthaldéhyde sont aussi à bannir, car ils sont toxiques pour la petite faune, les animaux domestiques et les enfants qui en avaleraient. Il faut leur préférer des granulés moins problématiques à l’orthophosphate de fer. Cependant, la technique la plus efficace consiste à chasser les limaces à la tombée de la nuit ou au petit matin, lorsqu’elles sont hors de leur cachette. Même si cela peut paraître très cruel, un rapide coup de ciseaux derrière la tête (dans le cerveau) les élimine avec bien moins de souffrances qu’un empoisonnement chimique. 5. Biocides Depuis 2001, le désherbage par herbicide des allées, des chemins, des parkings et de leurs bordures est interdit par la loi chez les particuliers, car le risque de contamination des cours d’eau en cas de pluie est très important. 4. Passages ’ utilisation irraisonnée de biocides de synthèse pose un problème grandissant non seulement pour la vie des jardins, mais aussi pour la santé humaine. Le nom «biocide» englobe toutes les substances chimiques conçues pour tuer des êtres vivants particuliers : herbicides (désherbant, antimousse), insecticides, fon­ gicides (contre les champignons et les moisissures), acaricides (contres les acariens et les araignées). Les biocides utilisés par l’agriculture et les particuliers contaminent les nappes phréatiques et les cours d’eau. Pulvérisés dans le jardin, on les retrouve à l’intérieur de la maison, ramenés par les chaussures, ainsi que par les chiens et les chats. Outre l’entretien du gazon, les biocides sont utilisés sur les rosiers pour les protéger des moisissures, des acariens et des pucerons. Or, ils tuent aussi les coccinelles qui pourraient s’attaquer aux pucerons : en traitant préventivement, on empêche toute régulation naturelle de s’installer. Il faut donc apprendre à patienter pour voir si un traitement est vraiment nécessaire. Et préférer, en cas de besoin, des produits d’origine naturelle. L’idéal est de choisir des rosiers qui résistent bien aux maladies. 2. Haie Enjeux pour la commune : diminution, voire abandon des herbicides et des pesticides. 1. Tonte 5. Les biocides et les granulés anti-limaces 5. Les biocides et les granulés anti-limaces Fiches «Nature en ville», en annexe • Jardin potager urbain Documents utiles «Attention Danger !», prospectus des services cantonaux compétents dans le domaine des produits chimiques, de l’OFSP, de l’OFEV, et du SECO sur les nouveaux pictogrammes de danger. «Laissez parler les fleurs !» Prospectus de l’OFEV et de Pusch concernant l’interdiction d’épandre des herbicides sur les surfaces en dur. Législation Les produits chimiques du jardin peuvent représenter un danger important pour la santé humaine et pour l’environnement. Leur utilisation est régie par la loi (principe de précaution et de causalité) : Loi fédérale sur la protection de l’environnement (LPE), 814.01, Art 1 et 2. ... et par plusieurs ordonnances fédérales (mesures de sécurité, permis d’utilisation, devoir de diligence, etc.) : • Ordonnance sur les produits chimiques (OChim), 813.11, Art. 71. • Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim), 814.81, Art. 7. • Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim), 814.81, Annexe 2.5. • Ordonnance sur les produits phytosanitaires (OPPh), 916.161, Art. 45. La LPE, l’OChim, l’ORRChim, et l’OPPh sont disponibles sur le site de la Confédération suisse. www.admin.ch > Droit fédéral 121 . 122 Nature en ville Jardin potager d’espèces indigènes Un jardin potager est un espace de partage où tous les sens sont en éveil. Semer, planter, cultiver, sentir, récolter, déguster, rencontrer sont autant de verbes qui définissent les plaisirs du jardinier. i En plus de l’aspect social et convivial du potager, celui-ci peut se métamorphoser en un véritable « jardin écologique », offrant fruits et légumes tout en respectant l’environnement et en favorisant la biodiversité. Ce changement de pratiques ne demande pas plus d’investissement que pour un potager ordinaire. En effet, quelques gestes simples suffisent pour parvenir à un jardin potager plus proche de la nature. C’est dans ce sens que cette fiche présente quelques principes généraux pour accompagner les personnes désireuses d’entreprendre cette démarche. ELEMENTS GENERAUX Fiches en relation avec « Jardin potager d’espèces indigènes» : • « Les petits plus pour la nature en ville » • « Nichoirs à oiseaux » • « Haie d’espèces indigènes » • « Nichoirs à chiroptères » ECOTEC Conception et élaboration : Direction générale de la nature et du paysage, ECOTEC Environnement S.A. - 2012 123 Jardin potager d’espèces indigènes -2- Guides et fiches pratiques Cultures maraîchères en production biologique, Brochures thématiques, 1997 – 2000. SRVA. La bible du potager bio, 2010. F Chevalier et al., éd. ESI. Le guide du jardin bio, 2009. Thorez J.-P. & Lapouge-Déjean B., éd. Terre vivante. Le jardin des possibles. Guide méthodologique pour accompagner les projets de jardins partagés éducatifs et écologiques, 2003. Réseau Ecole et Nature & Jardin dans tous ses états (JTSE) (www.jardins-partages.org). Un jardin sans pesticides, les six règles de bases, 2007. Association Natagora (www.natagora.be). Sites internet www.potagersurbains.ch ELEMENTS GENERAUX www.jardins-partages.org Un sol détrempé ne convient pas pour l’installation d’un potager. Tous les sols ou presque peuvent accueillir un jardin potager. Cependant, il est parfois utile de l’améliorer en y apportant soit du sable (sol trop lourd, très humide) soit de la terre argileuse (sol sableux, très drainant). Une parcelle située entre lumière et mi-ombre est idéale pour un potager. Selon les espèces et les variétés, les exigences en lumière sont différentes. Il est donc important de les placer en prenant en compte l’exposition. Au sein du milieu urbain, un potager est un paysage singulier qui amène une diversité de couleur et de formes, un spectacle pour les yeux ; l’esthétique d’un jardin potager évolue au fil des saisons. 124 Jardin potager d’espèces indigènes -3- Privilégier les espèces indigènes, ainsi que les variétés locales, voire anciennes, et ainsi participer à la conservation de la diversité des plantes cultivées. Favoriser la petite faune par l’entretien écologique d’un jardin potager et par l’installation d’aménagements annexes. Respecter l’environnement en évitant de polluer les ressources naturelles (sol et eau). Rencontrer et partager autour du jardin potager. • Utiliser des végétaux indigènes et locaux. • Utiliser au mieux des espaces parfois restreints • Ne pas utiliser de traitements phytosanitaires chimiques (pesticides). ELEMENTS TECHNIQUES Comment choisir les plantes? Le choix des végétaux est un élément décisif quant à la réussite d’un jardin potager. Dans le but, d’une part de récolter des fruits et légumes sains et variés, et d’autre part de respecter l’environnement, il est primordial de choisir des végétaux diversifiés et indigènes. En effet, ceux-ci sont adaptés aux conditions locales, et par là même, permettent de réduire l’utilisation d’intrants (par.: produits phytosanitaires, engrais, eau). Dans ce sens, il est également essentiel de choisir les plantes selon leur emplacement. Les végétaux n’ont pas tous les mêmes besoins; il est donc préférable d’opter pour des plantes adaptées au type de sol et à l’exposition de la parcelle. Pour aller un peu plus loin, il peut être intéressant de cultiver des variétés anciennes qui garantissent une grande diversité, tant esthétique que gustative. Ces plantes, souvent plus rustiques, sont adaptées à notre terroir et résistent souvent mieux aux différentes attaques extérieures (ex.: maladies, parasites). De plus, l’utilisation de variétés rares et menacées contribue à conserver le patrimoine génétique et culturel des plantes comestibles. En outre, les semences issues de ces végétaux pourront être ressemées d’année en année (ce qui n’est pas forcément le cas avec des semences issues des grands commerces) . En Suisse, diverses structures sont actives dans ce domaine. Tous les renseignements utiles pour l’achat de semences et de plantons, peuvent être obtenus auprès des fournisseurs suivants (liste non-exhaustive) : www.kokopelli-suisse.com www.prospecierara.ch (à Genève, par exemple: www.artichauts.ch) www.sativa-rheinau.ch www.zolliger-samen.ch Aux abords et dans un jardin potager, il est également important de favoriser les plantes à fleurs et les arbustes indigènes. Ils sont, en premier lieu un plaisir pour les yeux, mais également pour la faune. En effet, les plantes mellifères locales offrent le nectar et le pollen indispensables aux abeilles, papillons et autres insectes; les arbustes à baies ou fruits sont sources de nourriture, notamment pour les oiseaux. 125 Jardin potager d’espèces indigènes -4- Quelques exemples de variétés anciennes, disponibles auprès de ProSpecieRara (liste non exhaustive) Artichaut « Violet de Plainpalais » (Cynara scolymus) Bette « Verte lisse de Genève » (Beta vulgaris subsp. cicla var. flavescens) Cardon « épineux argenté de Plainpalais » (Cynara cardunculus) Carotte « de Guérande » (Daucus carota) Cassis « Noir de Bourgogne » (Ribes nigrum) Chou de Milan « à pied court de Plainpalais » (Brassica oleracea var. sabauda) Chou de Bruxelles « Perfection de Genève » (Brassica oleracea var.gemmifera) Fraise musquée « Capron royal » (Fragaria moschata) ELEMENTS TECHNIQUES Fraise des bois « Blanche de quatre-saisons » (Fragaria vesca) Haricot nain « Marché de Genève » (Phaseolus vulgaris var. nanus) Haricot nain « Marché des trois Chênes » (Phaseolus vulgaris var. nanus) Laitue à tondre « Mesclum Côte d’Azur » (Lactuca sativa var. crispa) Laitue pommée « Blonde du Cazard » (Lactuca sativa var. capitata) Mâche « d’Estampes » (Valerianella locusta) Oignon « Rouge de Genève » (Allium cepa Cepa Grp.) Persil tubéreux « mi-long de Genève »(Petroselinum crispum var. tuberosum) Tomate « Ficarazzi »(Lycopersicon esculentum) Tomate « Merveille des marchés » (Lycopersicon esculentum) © ProSpecieRara Le bette « Verte lisse de Genève © ProSpecieRara Le haricot nain « Marché des trois Chênes » © ProSpecieRara La fraise musquée « Capron royal » © ProSpecieRara Le cardon « épineux argenté de Plainpalais » © ProSpecieRara Le chou de Milan « à pied court de Plainpalais » © ProSpecieRara L’oignon « Rouge de Genève » 126 Jardin potager d’espèces indigènes -5- Comment protéger les plantes? Pour permettre aux plantes cultivées de croître et de s’épanouir, il est essentiel de préserver et de renforcer leur santé par des mesures préventives ce qui permet de limiter au minimum la lutte directe face aux différentes agressions extérieures (maladies, parasites, ravageurs ou adventices problématiques). Voici quelques mesures préventives : Choisir des variétés tolérantes ou résistantes Les différentes variétés d’une même espèce réagissent différemment aux caractéristiques du sol, au climat et également aux maladies et ravageurs. De ce fait, choisir des variétés adaptées aux conditions de culture et résistantes est un facteur de réussite décisif. ELEMENTS TECHNIQUES Appliquer la rotation des cultures Une culture laisse des traces dans le sol (quantité d’éléments nutritifs, structure du sol, éléments chimiques et toxines, attirance de certains parasites). La succession des plantes, d’année en année, sur une même parcelle joue notamment un rôle essentiel quant à la gestion des maladies et des ravageurs. Une règle de base est d’alterner les familles sur une même parcelle ; il est par exemple possible d’alterner les plantes racines (ex.: betteraves, carottes), les plantes à feuilles (ex.: salades, choux) et les plantes à fleurs. Effectuer des apports d’éléments nutritifs et d’eau équilibrés Pour obtenir des cultures saines, des apports de fertilisants adéquats sont indispensables. En effet, un manque ou un excès d’éléments nutritifs diminue la résistance des plantes face aux parasites et aux maladies. Il en est de même pour les apports en eau. Travailler et couvrir le sol Afin de conserver un sol en bon état, il est important de réaliser le travail du sol lorsque celui-ci n’est ni trop humide (risque de compacter la terre), ni trop sec (difficulté pour retourner le sol). La préparation du lit de semences avec une structure fine facilite le semis et la lutte mécanique contre les adventices. Pour empêcher l’implantation des plantes indésirables différents moyens sont à disposition : couverture du sol avec du paillage, mise en place d’un sous-semis ou de cultures associées. Favoriser les auxiliaires Afin de maintenir les populations de ravageurs à un taux supportable pour les plantes cultivées, il est important de favoriser de manière durable leurs prédateurs naturels. Certains insectes, acariens et oiseaux se nourrissent ou parasitent les organismes nuisibles. Ces auxiliaires sont d’autant plus présents que le jardin est diversifié. Pour les maintenir dans le jardin, il peut être également intéressant de mettre en place des cultures pluriannuelles qui sont soumises à moins de perturbations (ex.: prairie). Neutraliser les sources de contamination Pour éviter de transmettre les bactéries, virus et champignons, il est important d’éliminer les débris végétaux contaminés (ne pas les jeter sur le compost). 127 Jardin potager d’espèces indigènes -6- Exemple d'un potager urbain Au printemps 2011, le jardin potager les Délices du Parc a vu le jour sur la commune du Grand-Saconnex. Premier potager urbain dans le canton de Genève, ce projet a été réalisé conjointement par l’association Equiterre et le service des parcs de la commune. ELEMENTS TECHNIQUES Les principes du potager urbain sont : • accessibilité à tous; • participation des habitants; • convivialités des aménagements; • jardinage écologique; • utilisation de matériaux écologiques; • pratique du compostage; • conservation et protection de la biodiversité; • récupération de l’eau; • organisation d’événements dans le jardin. ECOTEC D’une part grâce à la démarche participative mise en place par Equiterre et d’autre part grâce aux conseils et au soutien technique du service des parcs, le projet des Délices du Parc est un succès. Si ces mesures préventives ne sont pas suffisantes, différentes mesures de lutte directe, respectant l’environnement, sont possibles. En voici quelques-unes: Appliquer des produits phytosanitaires respectueux de l’environnement Les produits phytosanitaires chimiques (ex.: insecticides, herbicides, fongicides) ne doivent pas être utilisés car ils sensibilisent le jardin aux futurs attaques en détruisant une grande partie de la biodiversité. De plus, de nombreux composés chimiques utilisés dans ces produits ne se dégradent que très lentement et polluent ainsi les sols et les nappes phréatiques. Si dans certains cas l’utilisation de produits phytosanitaires s’avère nécessaire, il vaut mieux privilégier des produits à base de composés naturels. Pour cela, il est possible de réaliser soi-même certains produits de traitement (ex.: décoction d’ortie, de consoude ou de prêle, savon noir dilué à 2 %) ou d’acheter en commerce des produits labellisés (cf.: Les labels, page 7). Même pour ces produits, il est important de suivre les recommandations des fabricants et de ne pas appliquer des quantités de produits excessives. 128 Jardin potager d’espèces indigènes -7- Lutter mécaniquement contre les plantes « indésirables » Malgré une bonne gestion des rotations, un travail du sol adéquat et des apports en éléments nutritifs équilibrés, des plantes dont la présence n'est pas désirée se développent spontanément dans tous les cultures des jardins (plantes adventices). Pour atténuer leur nombre et donc leur impact sur les cultures, il est souvent nécessaire de les éliminer. Pour cela, il est important de réaliser régulièrement des travaux superficiels du sol (binage et sarclage) et d’effectuer un désherbage manuel ou un désherbage à l’aide de la chaleur (eau bouillante ou désherbeur thermique). De manière générale, le désherbage est plus efficace lorsque les adventices sont jeunes et quand le sol est bien ressuyé et léger. Les labels ELEMENTS TECHNIQUES Pour garantir qu’un produit respecte des critères écologiques il doit être labellisé. Voici quelques exemples de labels utilisés pour les produits phytosanitaires, les engrais ou encore le terreau (liste non exhaustive). • Bio Suisse (INTRANTS) garantit que les produits sont sans additifs chimiques synthétiques et sans organismes génétiquement modifiés. → www.bio-suisse.ch • Oecoplan propose des produits naturels (100% bio) pour le jardin distribués par les grands supermarchés Coop et les Coop Brico + Loisirs. • Migros Bio Garden est un label homologué par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Pour l’instant, terreaux et engrais sont proposés (bientôt aussi produits phytosanitaires). • Ecocert (INTRANTS), label français pour les produits phytosanitaires et engrais utilisables en agriculture biologique. • Ecolabel européen est le seul label écologique officiel européen utilisable dans tous les pays membres de l'Union Européenne. 129 Jardin potager d’espèces indigènes -8- Comment entretenir la fertilité du sol? Dans un potager, le sol et les plantes sont indissociables. Le sol n’est pas un support; c’est un écosystème à part entière avec une faune spécifique indispensable pour son bon fonctionnement (ex.: vers de terre). Les caractéristiques du sol - structure, texture et fertilité – jouent un rôle primordial pour la santé d’un jardin. Pour entretenir ou améliorer la fertilité d’un sol plusieurs actions peuvent être entreprises. Tout d’abord, l’utilisation de compost fournit les éléments nutritifs indispensables aux plantes. Un compost équilibré, qui contient matière organique et organismes utiles (ex.: ver de terre, insectes, bactéries et champignons), améliore également la structure du sol. ELEMENTS TECHNIQUES Il est possible de produire soi-même du compost (cf.: Trucs et astuces pour réaliser un bon compost). Sinon, dans le canton de Genève le site de Châtillon en distribue gratuitement pour les particuliers. En complément du compost, la mise en place d’engrais verts offre de nombreux avantages. Ces cultures intercalaires (entre deux autres cultures), souvent semées à l’automne, sont composées de légumineuses, de crucifères, ainsi que de graminées. Une fois leur croissance terminée, ces plantes sont broyées et enfouies dans la terre. Cette technique permet d’enrichir le sol, mais également de réduire la perte des éléments nutritifs par lessivage. En outre, grâce à une couverture du sol continue, l’utilisation d’engrais verts atténue l’érosion de la parcelle et diminue l’installation d’adventices. Lorsqu’il est nécessaire d’effectuer d’autres apports de fertilisants, différents engrais labellisés sont disponibles sur le marché (cf.: Les labels, page 7). Il est important de suivre les recommandations des fabricants et de ne pas dépasser les doses conseillées. En effet, le surplus d’éléments nutritifs n’est pas utile à la plante et risque notamment d’enrichir excessivement le sol et de polluer les eaux. Trucs et astuces pour réaliser un bon compost Equilibrer matériaux carbonés (branches, paille, sciures, feuilles mortes) et matériaux azotés (déchets de tonte, reste de nourriture, fumier). Pour un compost sain, il faut environ 30 fois plus de matériaux carbonés que de matériaux azotés. Retourner le compost tous les 15 jours. Cela permet d’activer la faune responsable de la décomposition des matériaux organiques et accélère la formation du compost. ECOTEC Compost commun dans un potager urbain. Ajouter des auxiliaires, comme les vers de terre, pour faciliter le démarrage du compostage. Utiliser le compost avant ou pendant la période de croissance des végétaux. Le printemps et l’automne sont les meilleures saisons. Déposer l’équivalent d’une brouette de compost (environ 0,1 m3) pour 6 m2 pour un sol pauvre, moitié moins pour un sol relativement riche. La quantité dépend également du type de culture. 130 2. Haie Enjeux pour la commune : choix et disposition des éclairages publics ; gestion des horaires d’illumination. 1. Tonte 6. L’éclairage du jardin 3. Abris 4. Passages 5. Biocides L 10. Piscine • Je choisis des lampes qui renvoient la lumière vers le bas, plutôt que des modèles qui éclairent le ciel tous azimuts. 9. Chat • Pour préserver la vie nocturne et le repos de tous, je m’engage à éteindre l’éclairage du jardin lorsqu’il est inutile (après 22 h). 8. Déchets Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 7. Exotiques ’éclairage nocturne des villes et des zones villas n’a cessé de se développer aux cours des dernières années, au point de désorienter les oiseaux migrateurs qui voyagent la nuit. Il perturbe aussi la vie nocturne et le rythme biologique des animaux qui survivent dans les jardins – à commencer par les vers luisants. Les lampes attirent irrésistiblement certains insectes nocturnes, des papillons notamment, et provoquent leur mort par épuisement. Et enfin, la clarté artificielle augmente la vulnérabilité des oiseaux qui dorment et des petits animaux qui s’activent la nuit : ils sont plus faciles à repérer par les chats... 6. Eclairage (extrait de la Charte des Jardins) 6. L’éclairage du jardin L’éclairage public est en pleine mutation Le choix d’un éclairage public est une pesée d’intérêt entre le confort visuel des citoyens, la sécurité pour les personnes et le trafic, les économies d’électricité, et la préservation de la biodiversité. Même si des recherches sont encore nécessaires, on sait aujourd’hui que l’excès d’éclairage – la pollution lumineuse – perturbe non seulement le sommeil des êtres humains et la vie des animaux, mais aussi le cycle biologique des plantes. Et on connaît les mesures favorables à la biodiversité : éviter l’éclairage inutile, préférer les lampes qui illuminent vers le sol plutôt que vers le ciel, diminuer l’éclairage aux heures creuses si la sécurité n’est pas en jeu, et choisir des lampes dont la puissance et le spectre lumineux interfèrent peu avec les êtres vivants. Par exemple, la lumière monochrome jaune d’une ampoule à sodium haute pression attire beaucoup moins les insectes nocturnes que la lumière blanche d’une ampoule halogène. L’arrivée des lampes à LEDs révolutionne l’éclairage domestique et public, permettant non seulement de diminuer le gaspillage d’électricité mais aussi de réaliser des éclairages plus ciblés. Cependant, la facilité d’installation des LEDs et leur prix qui ne cesse de baisser peuvent inciter à multiplier les éclairages et à choisir des qualités de lumière qui nuisent à la biodiversité. En effet, en plus du problème du spectre lumineux, la lumière des LEDs se propage différemment de celle des ampoules classiques, ce qui pourrait engendrer un nouveau genre de nuisances... Alors que se déroule cette mutation technologique, la Confédération demande aux communes d’accroître l’efficacité de l’éclairage public, en interdisant – par étapes et jusqu’en 2017 – des ampoules et des dispositifs inefficaces, selon les prescriptions du Règlement EG 245/2009 de l’Union européenne. Documents et liens utiles «Recommandations pour la prévention des émissions lumineuses» • A télécharger sur le site de l’Office fédéral de l’environnement. www.bafu.admin.ch > Publications > Paysage «Cahier technnique de recommandations – Éclairage extérieur» • Document réalisé par la Frapna-Isère (France) www.frapna-38.org > thématique > pollution lumineuse «Effets de la lumière artificielle sur la diversité des espèces et l’être humain» • Rapport du Conseil fédéral, 29 novembre 2012 www.bafu.admin.ch > Thèmes > Lumière Recommandations pour un éclairage public efficace sur le plan de l’énergie www.topstreetlight.ch 131 2 pages extraites de la brochure «Recommandations pour la prévention des émissions lumineuses» Office fédéral de l’environnement 5N LAMPADAIRE SANS CAPUCHON DIFFUSE LA LUMIÒRE DANS TOUTES LES DIRECTIONS DE MANIÒRE INDIFFÏRENCIÏE 5N LAMPADAIRE MUNI DUN CAPUCHON INSUFlSANT DIFFUSE DE LA LUMIÒRE VERS LE CIEL 5N LAMPADAIRE MUNI DUN CAPUCHON ADÏQUAT CANALISE LA LUMIÒRE VERS LA SURFACE Ë ÏCLAIRER SANS DISPERSION INUTILE 132 2%#/--!.$!4)/.3 0/52 ,! 02²6%.4)/. $%3 ²-)33)/.3 ,5-).%53%3 !PERÎU DES RECOMMANDATIONS /BJECTIF UTILISATION MESURÏE DE LA LUMIÒRE ,ÏCLAIRAGE EXTÏRIEUR DOIT GAGNER EN QUALITÏ EN TENANT COMPTE DE MANIÒRE ÏQUIVALENTE DES BESOINS DE LHOMME DU PAYSAGE ET DES ÏCOSYSTÒMES ,A PLANIlCATION LA FABRI CATION ET LES HABITUDES EN MATIÒRE DÏCLAIRAGE EXTÏRIEUR DOIVENT SINSPIRER DU PRINCIPE DUNE UTILISATION MESURÏE DE LA LUMIÒRE 0RINCIPE LIMITATION Ë LA SOURCE $UNE MANIÒRE GÏNÏRALE ON DEVRAIT SINTERROGER SUR LA FONCTION ET LES CONSÏQUENCES INDÏSIRABLES POSSIBLES DE TOUTE LAMPE EXTÏRIEURE lXE #ETTE ÏVALUATION DOIT FAIRE PARTIE INTÏGRANTE DE LA PLANIlCATION ET ÐTRE CONlÏE Ë DES SPÏCIALISTES 6ÏRIlER LES BESOINS ,ES LAMPES EXTÏRIEURES QUI NE SERVENT PAS OBJECTIVEMENT Ë ACCROÔTRE LA SÏCURITÏ DOIVENT ÐTRE EXAMINÏES SOUS LAN GLE DE LEUR NÏCESSITÏ ,ÏVALUATION TIENDRA COMPTE DES BESOINS DE TOUS n Y COMPRIS DE CEUX DE LA NATURE DU PAYSAGE ET DES PERSONNES GÐNÏES #ONCRÒTEMENT CELA SIGNIlE ²VITER ET ENLEVER LES LAMPES SUPERmUES )NTERDIRE ET LIMITER LES DISPOSITIFS DÏCLAIRAGE EXCESSIFS TELS QUE PROJECTEURS ET ILLUMINATIONS DOBJETS ²VITER LES DISPOSITIFS DÏCLAIRAGE PLACÏS DIRECTEMENT DANS LES ESPACES NATURELS #ANALISER LA LUMIÒRE ,ES CORPS LUMINEUX DOIVENT ÐTRE MUNIS DUN DISPOSITIF DOCCULTATION QUI NE PERMET Ë LA LUMIÒRE DE SE PROPAGER QUE LË Oá ELLE SERT Ë ÏCLAIRER UNE SURFACE BIEN DÏlNIE 5N CAPUCHON DOIT AU MOINS EMPÐCHER TOUTE DIFFUSION DE LUMIÒRE VERS LE HAUT )L SERAIT SOUHAITABLE DOCCULTER ÏGA 133 LEMENT LES PARTIES LATÏRALES POUR EMPÐCHER LA DIFFUSION DE LA LUMIÒRE DANS LES DIRECTIONS Oá ELLE POURRAIT GÐNER ET QUIL SERAIT AINSI POSSIBLE DÏVITER PAR EXEMPLE ²MISSIONSVERSLESESPACESDEREPOSCHAMBRESËCOUCHER ²MISSIONS DANS LES ESPACES NATURELS PAR EXEMPLE LORS DE LÏCLAIRAGE DE CHEMINS SITUÏS EN FORÐT Ë LEUR PROXIMITÏ OU LE LONG DE RIVIÒRES ET DE PLANS DEAU ²MISSIONS ÏBLOUISSANTES QUI INCOMMODENT OU ENTRAVENT LA SÏCURITÏ $ÏBORDEMENTS DE LUMIÒRE INUTILES AUTOUR DOBJETS ILLU MINÏS FAÎADES CHÉTEAUX PUBLICITÏS /RIENTER CORRECTEMENT 0AR PRINCIPE LON ORIENTERA LA SOURCE LUMINEUSE DU (!54 VERS LE "!3 ,ES ÏCLAIRAGES DU "!3 VERS LE (!54 SONT Ë ÏVITER ABSOLUMENT P EX LAMPES AU SOL OU TOUT TYPE DILLUMINATION DOBJETS 3ÏLECTIONNER LINTENSITÏ ET LA QUALITÏ DE LA LUMIÒRE ,INTENSITÏ DE LÏCLAIRAGE SERA LIMITÏE AU NÏCESSAIRE 3I LES LAMPES SONT SURDIMENSIONNÏES LEUR PUISSANCE DOIT ÐTRE RÏDUITE ,ON ÏVITERA LA LUMIÒRE BLANCHE PARTIE SPECTRALE DU BLEU ET LE RAYONNEMENT DU DOMAINE ULTRAVIOLET Ë PROXIMITÏ DES ESPACES NATURELS -ODULER LA DURÏE DÏCLAIRAGE )L FAUT VISER UNE SYNCHRONISATION AVEC LA PÏRIODE DE REPOS NOCTURNE ENTRE HEURES ET HEURES Ë LEXEMPLE DE LA PROTECTION CONTRE LE BRUIT ,ES PUBLICITÏS ET AUTRES ÏCLAIRAGES NON NÏCESSAIRES DURANT CETTE PÏRIODE DOIVENT ÐTRE ÏTEINTS OU LEUR INTENSITÏ RÏDUITE AUTANT QUE POSSIBLE -INUTERIES ET DÏTECTEURS DE MOUVEMENTS PERMETTENT DADAPTER JUDICIEUSEMENT LA DURÏE DE LÏCLAIRAGE NOC TURNE AUX BESOINS Les principales sources lumineuses pour l’éclairage extérieur Tableau modifié, tiré du document «Cahier technnique de recommandations • Éclairage extérieur» Frapna-Isère, janvier 2013 www.frapna-38.org/pollution-lumineuse 134 2. Haie Enjeux pour la commune : choix des essences pour les plantations ; lutte contre les néophytes envahissants. 1. Tonte 7. Les plantes exotiques envahissantes (extrait de la Charte des Jardins) C 3. Abris ertaines plantes originaires d’Asie ou d’Amérique sont en train d’envahir la nature en provoquant de véritables désastres écologiques, car elles se reproduisent vite et éliminent toutes les autres espèces là où elles se répandent. L’arbre à papillons, la renouée du Japon et la grande balsamine, par exemple, déstabilisent les rives des rivières qui s’érodent en cas de crue. La plupart de ces envahissantes proviennent des jardins ; elle se reproduisent très facilement par graines ou en se régénérant à partir d’un morceau de tige ou de racine. Il vaut donc mieux éviter de les planter, et idéalement les arracher si elles poussent déjà chez soi – et ne surtout pas les mettre au compost, mais à l’incinération. 6. Eclairage a 5. Biocides • Pour ne pas favoriser l’expansion des plantes exotiques envahissantes dans la nature, je renonce à planter dans mon jardin les espèces suivantes: Arbre à papillons (a), Grande balsamine ou Impatiente glanduleuse (b), Grande berce du caucase (c), Renouée du Japon (d), Solidage géant et Solidage du Canada (e). 4. Passages Engagement du signataire de la Charte des Jardins : b 7. Exotiques 8. Déchets d 10. Piscine e 9. Chat c 7. Les plantes exotiques envahissantes Fiches d’infos et techniques de lutte, en annexe • Liste des plantes exotiques envahissantes • Ailante (Ailanthus altissima) • Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) • Bident feuillu (Bidens frondosa) • Buddleia, arbre à papillons (Buddleia davidii) • Elodée de Nuttall, peste d’eau (Elodea nuttallii) • Grande berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) • Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera) • Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) • Renouée du Japon (Reynoutria japonica) • Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) • Séneçon du Cap (Senecio inaequidens) • Solidage géant (Solidago gigantea) • Sumac de Virginie, vinaigrier (Rhus typhina) Législation et stratégie de lutte www.ge.ch/nature > Flore > Néophytes 135 Liste noire et "Watch List" (liste d'observation) Etablies par la Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages http://www.cps-skew.ch/francais/liste_noire.htm Définitions Néophytes: Plantes exotiques introduites depuis 1500 apr. J.-C. se reproduisant à l'état sauvage. Espèces envahissantes: Espèces se répandant rapidement au détriment d'autres espèces caractéristiques d'un milieu naturel. Liste noire: Liste des néophytes envahissantes de Suisse qui causent actuellement des dommages au niveau de la diversité biologique, de la santé et/ou de l'économie. La présence et l'expansion de ces espèces doivent être empêchées. "Watch List": Liste des néophytes envahissantes de Suisse qui ont le potentiel de causer des dommages, dont l'expansion doit être surveillée et si nécessaire empêchée. Dans les pays voisins elles créent déjà des problèmes. Ces listes sont actualisées périodiquement sur la base des renseignements obtenus et les cartes de distribution du CRSF. Explications concernant les tableaux Répartition xxx Très fréquent xx Fréquent x Plutôt rare Effets D Déstabilise les sols, accélère l'érosion G Nocif pour la santé humaine L Pose un problème sur des surfaces agricoles V Se répand au détriment d'espèces indigènes Groupes écologiques (d'après E. Landolt 1991 et Moser et al. 2002) Landolt E. 1991: Plantes vasculaires menacées en Suisse avec listes rouges nationale et régionales. OFEFP/OCFM, Berne. / Moser D. et al. 2002: Liste rouge des espèces menacées de Suisse: Fougères et plantes à fleurs. OFEFP/OCFM, Berne. 1 Plantes forestières 2 Plantes de montagne 3 Plantes pionnières de basse altitude 4 Plantes aquatiques 5 Plantes de marais 6 Plantes de prairie maigre (sèche ou à humidité temporaire) 7 Mauvaises herbes ou rudérales 8 Plantes de prairie grasse Types de milieux (d'après Delarze et al. 1998) Delarze R. et al. 1998. Guide des milieux naturels de Suisse, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne. 1 Eaux libres 2 Végétation des rivages et des lieux humides 3 Glaciers, rochers, éboulis, graviers 4 Pelouses, prairies 5 Lisières, mégaphorbiées, broussailles 6 Forêts 7 Végétation pionnière des endroits perturbés par l'homme (milieu rudéral) 8 Plantations, champs, cultures 9 Milieux construits 1 136 Nom scientifique Nom français Plateau Alpes septentrionales Alpes centrales Alpes méridionales et Tessin Effets Groupe écologique Type de milieu CPS/SKEW, avril 2007 Jura et Nord-est de la Suisse Liste noire Ailanthus altissima Ailante, Faux vernis du Japon - xx x x xxx V 3 7, 8 Ambrosia artemisiifolia Ambroisie à feuilles d'armoise, Ambroisie élevée x xx x x xx G, L 3 7, 8, 9 Artemisia verlotiorum Armoise des frères Verlot x xx x x xxx L, V 7 7, 8 Buddleja davidii Buddléa de David, Arbre aux papillons x xx xx x xxx V 3 2, 7 Elodea canadensis Elodea nuttallii Peste d'eau Elodée de Nuttall xx - xx x x - - xx x V 4 1 Heracleum mantegazzianum Berce du Caucase, Berce de Mantegazzi xx xx x x x G, V 7 2, 7 Impatiens glandulifera Impatiente glanduleuse xx xxx xx x xxx V, D 7 2 Lonicera japonica Chèvrefeuille du Japon - x - - xx V 1 5, 6 Polygonum polystachyum Renouée de l'Himalaya - x - - x V, D 7 5, 7 Prunus laurocerasus Laurier-cerise x xx - - xx V 1 6 Prunus serotina Cerisier tardif - x - - xx V 1 5, 6 Reynoutria japonica = Fallopia j. = Polygonum cuspidatum Renouée du Japon xx xxx xxx x xxx V, D 7 2, 5, 7 Reynoutria sachalinensis + R. X bohemica Renouée de Sakhaline + Renouée de Bohême (hybride) - x ? ? x V, D 5, 7 2, 5, 7 Rhus typhina Sumac, Vinaigrier - x x ? xx V, G 3 5, 7 Robinia pseudoacacia Robinier faux-acacia x xx xx x xxx V 1 4, 5, 6, 7 Rubus armeniacus Ronce d'Arménie xx xxx xxx x xx V 3 5, 6, 7 Senecio inaequidens Séneçon du Cap - xx x - xx V, L 3 7, 8, 9 Solidago canadensis s.l. Solidage du Canada x xxx xxx x xxx L, V (G) 3 4, 7 Solidago gigantea = S. serotina Solidage géant xxx xxx xxx x xxx V 5 2, 4, 7 Espèces de la Liste Noire avec une importance locale à régionale Ludwigia grandiflora Jussie à grandes fleurs - x GE - - - V 4 1, 2 Lysichiton americanus Lysichite jaune, Faux Arum - x BE - - - V 5 2 Pueraria lobata Puéraire hérissée, Kudzu - - - - x V 1, 7 5, 7 2 137 "Watch List" (Liste des espèces à surveiller) Nom scientifique Nom français Jura et Nord-est de la Suisse Plateau Alpes septentrionales Alpes centrales Alpes méridionales et Tessin Effets Groupe écologique Type de milieu CPS/SKEW, mai 2008 Bunias orientalis Bunias d'Orient - xx x xx - V, L 7 4, 7 Cornus sericea Cornouiller soyeux x xx x ? x V 1 2, 7, 8 Cyperus esculentus Souchet comestible - x - - x L, V 5, 7 2, 7, 8 Erigeron annuus s.l. Vergerette annuelle x xx xx x x L, V 3, 6, 7 (4) 7, 8 Helianthus tuberosus s.l. Topinambour x x x x x V 7 2, 7 Impatiens balfourii Impatiente de Balfour Lonicera henryi Chèvrefeuille de Henry - x - - x V 1 5, 6 Lupinus polyphyllus Lupin à folioles nombreuses x x - x - V 3 7 Mahonia aquifolium s.l. Mahonia à feuilles de houx x x - - x V 1, 7 6, 7 Parthenocissus inserta Vigne-vierge Données suivent NOUVEAU (2007) Paulownia tomentosa Paulownia Données suivent NOUVEAU (2007) Phytolacca americana Phytolacca esculenta Raisin d'Amérique Raisin d'Amérique comestible Données suivent NOUVEAU (2007) Sedum spurium Orpin bâtard Viburnum rhytidophyllum Viorne rugueuse Données suivent x x x x NOUVEAU (2007) x Données suivent V 3 3, 7 NOUVEAU (2007) Espèces de la "Watch List" avec une importance locale à régionale Amorpha fruticosa Indigo bâtard, Amorphe Asclepias syriaca Asclépiade de Syrie Bassia scoparia - x - - xx V 5 2, 3 Données suivent NOUVEAU (2007) Bassie à balais Données suivent NOUVEAU (2007) Glyceria striata Glycérie striée Données suivent NOUVEAU (2007) Senecio rupestris Séneçon des rochers - - x xx x V 3 3, 7 Trachycarpus fortunei Palmier chanvre - - - - xx V 1 5, 6 R -> Une clé d'appartenance permettant de décider si une néophyte doit être admise dans la Liste noire ou la "Watch List" a été élaborée (voir: http://cps-skew.ch/francais/cle_appartenance-envahissantes.htm) 3 138 FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Ailanthus altissima Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) (miller) Swingle Nom français Famille : : Ailante, Faux vernis du Japon ou “Monte aux cieux” 0 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse Simaroubacées posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont Origine : Est-Asiatique, Chine, Japon les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Claudia Steinacker Ailanthus glandulosa Desf. ; A. cocadendron Sch.& Th. Marc-André Thiébaud : Marc-André Thiébaud Synonyme Feuilles de renouée. Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Arbre à feuilles caduques atteignant 20 à 25 mètres de haut. Plante malodorante (en particulier les feuilles et rameaux cassés). Date de floraison Tige : droite à écorce grise et lisse. Feuilles : alternes, composées imparipennées, 9-25 folioles (jusqu’à 40 lorsque le pied est rabattu annuellement), munies de dents glanduleuses à leur base. Fleurs : insignifiantes, blanc-jaunâtre-verdâtre, en grands panicules au bout des rameaux. Claudia Steinacker Ecorce : de couleur gris-brun, parfois avec de pâles rayures. janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : ailés torsadés, de 3-5 cm de long, passant du vert au rouge-brun en mûrissant. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - octobre 2005 139 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Son caractère pionnier et son extraordinaire tolérance à la sécheresse, aux intempéries, au gel, ainsi qu’à la pollution atmosphérique, lui permettent de coloniser facilement des lieux dénudés, décombres, ruines, bords de routes, espaces verts et prairies. Modes de reproduction-dissémination Grâce à ses fruits ailés, facilement dispersés par le vent, il présente une forte capacité de germination et de croissance; ainsi de nouvelles populations peuvent rapidement s’établir. Sa reproduction végétative est également exubérante par drageonnement depuis les racines. Plus on le coupe et plus il produit rapidement de nouveaux rejets à partir de la souche. Espèces proches Claudia Steinacker Rhus typhina L. Peut être confondu avec le Sumac (Rhus typhina L.), autre plante exotique envahissante qui a un port plus tortueux, de jeunes rameaux totalement velus, et une hauteur ne dépassant généralement pas 5-8 mètres. Fraxinus excelsior L. Parfois confondu avec le Frêne (Fraxinus excelsior L.), espèce indigène, qui se distingue cependant par l’absence de dents glanduleuses à la base des feuilles et par ses bourgeons noirs. Claudia Steinacker Sumac - Rhus typhina L. Frêne - Fraxinus excelsior L. 140 Danger sur les espèces indigènes De part sa croissance rapide et son fort potentiel à drageonner, il peut former des peuplements denses, apportant beaucoup d’ombre, et contribuant à la destruction de toutes les espèces héliophiles de petite taille. Son envahissement conduit à une banalisation marquée de la flore et à un appauvrissement sensible de la biodiversité. Sites Internet • www.cps-skew.ch • www.fr.ch/pna/neophytes/ neophytes_fiches.htm www.fr.ch/pna/neophytes/neophytes_fiches.htm • www.ge.ch/nature/flore sur le milieu Son potentiel adaptatif étant très élevé, il peut toucher des milieux fort différents. sur les activités humaines L’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent provoquer, au toucher, des irritations cutanées, significatives d’une allergie à l’ailantine. Mesures de lutte • Empêcher la dissémination des fruits • Arrachage des semis • Pâturage des parties terminales • Ecorçage du tronc (suivi d’entailles effectuées sur 3 à 5 cm), le plus proche du sol Attention aux chutes possibles de l’arbre après interventions • Limiter l’extension des stations de l’espèce en ensemençant les terres nues avoisinantes avec des espèces indigènes Après arrachage ne pas mettre les souches au dépôt de jardin, amener les déchets à l’incinération et non au compostage Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - octobre 2005 141 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Introduit en Europe depuis le XVIIIe siècle, il a été largement diffusé dans le reste du monde pour ses qualités d’espèce ligneuse à croissance rapide, stabilisatrice de substrats instables, en particulier pour soutenir les berges ou les talus menacés d’éboulement. Distribution actuelle générale et locale Europe et Amérique Suisse Cette espèce est problématique au Canada et aux USA. En Europe, elle touche le Danemark, la Hongrie, la Suisse, l’Espagne, et pratiquement tous les pays méditerranéens. Elle forme dans le sud de l’Europe des peuplements fortement appauvris et monotones. Elle est répartie dans la plupart des cantons, mais son envahissement maximum se trouve au Tessin. Genève Elle a été plantée en de nombreuses localités et son envahissement prend toujours plus d’ampleur. Elle doit donc être contrôlée sérieusement. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Ailanthus altissima (Mill.) Swingle Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - octobre 2005 142 République et canton de Genève Département du territoire Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Ailante (Ailanthus altissima) Ailante (Ailanthus altissima) Recommandations : Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : • Le long des routes et des voies de communication, ainsi qu'aux abords de celles-ci, afin d'éviter la dissémination de la plante. • Dans toutes les situations où le public (notamment les enfants) pourrait se retrouver en contact avec la plante, sa sève, son écorce ou ses feuilles, qui peuvent provoquer de fortes irritations cutanées. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • Dans les jachères, les terrains vagues, les friches et les dépôts de terre infestés, pour éviter une trop forte concentration de la plante. • Aux alentours d'ouvrages de sécurité, les racines de la plante étant suffisamment puissantes pour endommager ces ouvrages. La plante a de très fortes capacités de rejets et de drageonnement. Il faut donc être très prudent lors de toute coupe de troncs. Incinérer les déchets végétaux. La sève peut être allergène. Eviter par conséquent dans la mesure du possible tout contact direct de la peau avec la plante. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 143 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Techniques de lutte : Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Ailante Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage manuel Où? Sur les terrains nouvellement infestés, aux alentours des arbres adultes, partout où l'on trouve des semis et des jeunes plantules. Quand? Dès la germination, jusqu'à avant la production de graines (avant septembre). Par précaution, porter des gants, pour éviter tout contact avec la sève allergène. L'arrachage lorsque le sol est légèrement humide est beaucoup plus facile que sur sol sec. Le matériel végétal arraché doit être incinéré, et non pas composté. • Annelage du tronc Où? Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés. Quand? Cette méthode doit être appliquée quand les réserves racinaires sont basses, donc au début de l'été. L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol) jusqu'au cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la circonférence de l'arbre. Il est important de laisser une petite partie de l'écorce intacte, sinon l'arbre peut réagir en drageonnant violemment. L'arbre ne peut ainsi plus accumuler de réserves dans ses racines. Le peu d'énergie restant dans les racines est consommée au printemps suivant. L'annelage du tronc peut alors être complété sur toute la circonférence du tronc, avec un risque moindre de production de drageons. L'arbre meurt et peut être abattu. Attention aux chutes d'arbre ou de branches possibles après l'annelage. • Coupe de l'arbre Où? De préférence sur des petites infestations de nouvelles pousses. Éventuellement sur des arbres adultes, ou des arbustes trop gros pour être arrachés. Quand? basses. Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont La coupe de l'arbre peut être efficace sur des petites infestations, où les plantes sont encore jeunes. Une fauche répétée sur plusieurs années peut épuiser les plantes, surtout sur des parcelles bien ombragées. La coupe d'arbres plus gros conduit à une forte production de drageons, et devrait être évitée, sauf si combinée avec un traitement chimique. Le pâturage des parties terminales des jeunes plants et des rejets peut se substituer aux coupes. Préférer dans la mesure du possible l'annelage du tronc. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 144 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques Ailante de lutte 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos, consulter la 1ère partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application foliaire Où? Sur des arbres dont la taille permet encore d'atteindre l'ensemble du feuillage, sur des stations denses et monospécifiques où le risque d'atteindre d'autres plantes avec l'herbicide est réduit. Quand? Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin – septembre). Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et nécessite de transporter un volume de produit dilué important. Il est recommandé d'ajouter un surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le produit ne ruisselle trop. Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges vertes, ainsi que sur les repousses et les drageons. Préférer dans la mesure du possible les méthodes exposées ci-dessous. Substance active Glyphosate Dosage 1.5-2 % Diluant Eau + surfactants • Imprégnation de l'écorce Où? Quand? Sur des arbres d'un diamètre maximal de 20 cm, dans les endroits où il faut éviter la dérive du produit sur la végétation environnante. Au début du printemps et en été. Utiliser un mélange herbicide/huile (minérale ou végétale). Cette méthode permet de réduire le volume de produit transporté, et évite la dérive de l'application sur les plantes environnantes. Avec un vaporisateur ou un pinceau, appliquer le mélange sur la base du tronc, sur une bande de 20 cm de large, et sur toute la circonférence du tronc. Augmenter la largeur de la bande sur les arbres les plus gros. L'herbicide traverse l'écorce et est absorbé par l'arbre. Substance active Triclopyr Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 145 Dosage Printemps 20% Eté 10% Diluant Huile spéciale Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Ailante • Entaillage de l'écorce Où? Sur des arbres de toute taille, dans les endroits où il faut éviter la dérive du produit sur la végétation environnante. Quand? Durant l'été (drageonnement des racines plus faible qu'aux autres saisons) Avec une hachette, entailler l'écorce de l'arbre (encoches horizontales, ouvertes vers le haut), tous les 2 à 4 cm, sur toute la circonférence du tronc. Eviter d'entailler intégralement le tronc, pour que l'arbre ne produise pas en urgence une multitude de drageons. Appliquer au vaporisateur dans les 5 minutes qui suivent (pour éviter la cicatrisation) 1 à 2 ml de produit non dilué dans les encoches. Le liquide ne doit pas s'écouler en dehors des encoches, il faut donc adapter la quantité utilisée à la taille effective de chaque encoche. L'herbicide pénètre directement dans les vaisseaux de l'arbre. Il est également possible de percer le tronc (perceuse à accu, tarière,…), et de vaporiser le produit dans le trou, ce qui limite encore les risques d'écoulement. Substance active Triclopyr Dosage 100% Diluant - • Application sur souche Où? Quand? Dans le cas où l'on souhaite abattre les arbres, et où l'usage d'herbicides est autorisé (augmente l'efficacité de la coupe) Durant la période de croissance de la plante (efficacité diminue à partir de l'automne) Dans les 5 à 15 minutes suivant l'abattage de l'arbre (pour éviter la cicatrisation), appliquer un mélange herbicide/huile sur toute la surface de la souche. L'application peut se faire au vaporisateur, ou au pinceau dans les cas où la dérive du produit doit absolument être évitée. Cette méthode assure une distribution directe du produit dans les racines. Substance active Triclopyr Dosage 20% Diluant Huile spéciale 3) Autres méthodes • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. On peut également combiner l'annelage du tronc et l'application d'herbicide. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 146 Plantes exotiques envahissantes Ambrosia artemisiifolia L. FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Ambroisie à feuilles d’armoise, herbe à poux Famille : Asteracées Synonyme : Ambrosia eliatior L. Origine : Amérique du Nord 5 ! 10 Lutte très urgente dans les zones d’entrée de l’espèce (Genève, la Côte, Gros de Vaud, Tessin). Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environne- Catherine Lambelet Catherine Lambelet ment sont démontrés. Espèce herbacée annuelle de (5) 20 à 90 (120) cm de hauteur. Tige : dressée, poilue, soyeuse, surtout vers le haut, souvent rougeâtre. Feuilles : divisées jusqu’à la nervure principale, lobes incisés-dentés, du même vert sur les deux faces. Fleurs : inflorescences terminales caractéristiques, en épis allongés, portant de nombreux capitules mâles penchés de 4-5 mm formés de 5 à 12 fleurs. Les capitules femelles sont relativement peu nombreux et situés à l’aisselle des feuilles supérieures, à la base de l’inflorescence mâle. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : akènes de 4-5 mm sans aigrette, poilus, à 5-6 épines dressées. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 147 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques L’Ambroisie pousse dans les milieux alluviaux et anthropogènes (champs cultivés, prairies et milieux rudéraux, comme les talus, bords de route, composts, gravières, friches, lotissements, chantiers, terrains nus, perturbés, arasés), sur des sols plutôt chauds et secs, riches, neutres ou légèrement acides. Elle supporte la sécheresse, les métaux lourds et le sel. La présence d’azote favorise son développement. Elle est peu concurrentielle face aux autres espèces dans des couverts denses. Modes de reproduction et dissémination Dissémination dûe aux fruits uniquement (la plante meurt en hiver sous notre climat). Les fruits et graines (viables jusqu’à 40 ans dans le sol) sont disséminés essentiellement par l’homme (p. ex. mélanges de graines pour nourrir les oiseaux en hiver (graines de tournesol en particulier) machines de chantier et machines agricoles (notamment moissonneuses-batteuses), déchets de compost, transport de terre, courants d’air le long des autoroutes, etc.) Espèces proches Artemisia vulgaris L'Armoise commune, indigène, a des feuilles moins découpées et blanchâtres dessous (critère déterminant). Quand on la frotte, elle dégage une odeur désagréable. Marc Carrière Artemisia verlotiorum L'Armoise des Frères Verlot, espèce exotique envahissante, a des longs stolons et les divisions des feuilles supérieures sont linéraires et entières. Contrairement à l'Armoise commune, elle dégage une odeur très aromatique quand on la frotte. Artemisia vulgaris 148 Danger sur les espèces indigènes L’Ambroisie ne semble pas encore poser de problèmes pour les espèces indigènes, mais il existe encore peu d’informations à ce sujet. Pour en savoir plus Jeanmonod, D. et C. Lambelet (2002). Alerte à l’ambroisie. Saussurea 32 : 132-133. “ L’ambroisie à feuilles d’armoise sur le milieu Elle peut envahir des milieux alluviaux et concurrencer les espèces de ces biotopes. sur les activités humaines L’Ambroisie engendre de graves problèmes de santé publique : plante très allergène par son pollen (également allergies par contact), elle provoque surtout des allergies respiratoires semblables au rhume des foins, difficiles à soigner et à désensibiliser, conduisant souvent à des crises d’asthme. Dans les zones infestées, 6 à 12 % de la population humaine sont touchés selon l’envahissement. De plus, elle envahit les cultures tardives, particulièrement les cultures maraîchères, le soja et le tournesol, mais également les vignes, les prairies extensives sur sol léger et les chaumes de céréales. à l’assaut de Genève “ In : Jeanmonod, D. et C. Lambelet (2004). Envahisseurs. Plantes exotiques envahissantes, p. 20-21 Sites Internet • www.ambroisie.info • www.cps-skew.ch • www.ville-ge.ch/cjb • perso.wanadoo.fr/afeda/ • www.ge.ch/nature/flore Mesures de lutte • Attention à la manipulation et à l’approche: port du masque et des gants dès que le pollen est visible • Arrachage des plants (mesure la plus efficace). Plusieurs arrachages sont en général nécessaires sur un site infesté • Lutte herbicide dans les cultures en alternance avec des mesures culturales • Lutte herbicide le long de certains axes routiers (selon les règlements en vigueur) • Labourage des chaumes infestés • Fauche répétée dans les prairies, le long des talus et des bords de route • Attention lors du transport de terre chargée de graines Ne pas composter L’Ambroisie se trouve souvent dans les mélanges de graines pour oiseaux Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 149 Historique de distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution L’espèce est arrivée accidentellement d’Amérique du Nord en Europe dès le XIXème siècle, en plusieurs étapes et selon plusieurs modes (importation de semences et de plants, transport de matériel par avion pendant la 2ème guerre mondiale etc.). Dans la deuxième moitié du XXème siècle, elle a connu une extension de plus en plus explosive dans toute l’Europe. Distribution actuelle générale et locale Europe Présente un peu partout sauf dans le nord, infestations dans la région RhôneAlpes en France, en Italie du Nord, en Hongrie et zones limitrophes. Du pollen est recensé par les capteurs dans toute l’Europe centrale, des Pyrénées à la Mer Noire et à Kiev, du sud de la Suède et de l’Angleterre au sud de l’Italie. Suisse En progression rapide en Suisse par les portes d’entrée de l’ouest (Genève, la Côte) et du sud (Tessin), de plus en plus signalée sur tout le Plateau. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Genève Une quarantaine de localités signalées entre 2001 et 2004, dont une dizaine de foyers très infestés (plus de 2500 m2). Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Ambroisia artemisiifolia L. Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - janvier 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 150 République et canton de Genève Département du territoire FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Information à l'attention des communes et services du canton de Genève Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques deDegré lutte d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) Ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia) Ambrosia artemisiifolia L. 0 Ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia) Nom français : Ambroisie 1 5 ! 10 Lutte très urgente dans les zones d’entrée de l’espèce (Genève, la Côte, Gros de Vaud, Tessin). à feuilles Suite à la modification de l'Ordonnance sur la protection des d’armoise, végétaux du 9 juin 2006, la herbe à poux lutte contre l'ambroisie est obligatoire. Cette espèce figure Les exploitants ou propriétaires des parcelles contaminées par l'ambroisie, considérée dans la liste noire comme mauvaise herbe particulièrement dangereuse au sens de l'Annexe 10 de l'OPV, Listesont des néophytes de Suisse Famille : Asteracées tenus de prendre les mesures nécessaires pour éradiquer les foyers d'infection. posant des problèmes du point de 2 vue de la protection de la nature En outre ils sont également tenus d'exécuter les mesures définies dans l'OPV, notamment Synonyme : Ambrosia eliatior L. et/ou de la santé humaine et dont la mise en quarantaine ou la destruction de marchandise contaminée. 3 les effets auxnégatifs sur l’environneNous vous rendons également attentifs aux modalités des contributions financières Origine : Amérique du Nord ment sont démontrés. cantons lors de la lutte contre les organismes nuisibles mentionnés dans l'OPV. La lutte systématique est donc obligatoire dans tous les cas de présence de l'ambroisie, et notamment dans les conditions suivantes : • Bord des routes et sur les talus avoisinants • Champs cultivés • Prairies et milieux rudéraux • Jardins privés • Espaces verts • Dépôts de terre et de végétaux, composts • Friches • Lotissements • Chantiers • Gravières • Tout autre type de terrain nu ou perturbé Catherine Lambelet Catherine Lambelet Il est primordial d'agir suffisamment tôt pour empêcher la plante de produire du pollen et de former des graines, ce qui limitera les risques d'allergies et la dissémination de la plante. On trouve encore couramment des graines d'ambroisie dans les mélanges pour oiseaux car l'ambroisie est souvent présente dans les graines de tournesol provenant de champs de tournesol contaminés par l'ambroisie à feuilles d'armoise. Il est nécessaire d'informer le public de ce fait, et de surveiller les alentours des mangeoires pour oiseaux, afin d'y éliminer Date de floraison laEspèce plante.herbacée annuelle de (5) 20 à 90 (120) cm de hauteur. Comme pour les autres plantes envahissantes, il est ici également nécessaire de contrôler janv chaque année les sites d'invasion, pour vérifier l'efficacité des mesures de lutte, et le cas fév : dressée,à poilue, soyeuse, surtout vers le haut, souvent rougeâtre. mars échéant, pour lesTige appliquer nouveau. Feuilles : divisées jusqu’à la nervure principale, lobes incisés-dentés, du même vert sur les deux faces. 1 OPV 916.20 art. 29 al. 3 OPV 3 art. 37 al. 3 OPV 2 Fleurs : inflorescences terminales caractéristiques, en épis allongés, portant de nombreux capitules mâles penchés de 4-5 mm formés de 5 à 12 fleurs. Les capitules femelles sont relativement peu nombreux et situés à l’aisselle des feuilles supérieures, à la base de l’inflorescence mâle. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 Fruits : akènes de CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 4-5 mm sans avril mai juin juil août sept oct nov déc Editeur © DGNP, 2007 Document la base aigrette, poilus,réalisé à 5-6 sur épines dressées. des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 151 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Ambroisie Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique: • Arrachage manuel des plantes: Où? Quand? Sur des sites nouvellement infestés et sur des plants isolés. L'arrachage manuel peut avoir lieu de mai à août, soit avant l'apparition des fleurs. Attention aux plantes précoces, qui peuvent parfois faire des fleurs en juillet. Par précaution, porter des gants dès le début de la saison, et porter un masque de protection respiratoire dès juillet. Si l'arrachage a lieu plus tard dans la saison (de juillet à octobre), les plantes peuvent déjà produire du pollen. Une protection respiratoire est donc obligatoire, et les personnes connues pour être allergiques ne doivent pas être affectées à ce travail. Le matériel végétal arraché doit être incinéré: même les compostières les plus modernes ne peuvent garantir une stérilisation complète des déchets végétaux. • Fauches répétées Où? Quand? Sur des surfaces étendues, fortement infestées, en dehors des zones agricoles, où le traitement par herbicide est interdit ou impossible. Une première fauche doit être réalisée mi-juillet et une deuxième fin août. Attention: La fauche répétée n'empêche pas la formation d'inflorescence. La plante devient de plus en plus petite, et donc de plus en plus difficile à couper. Cette méthode peut toutefois permettre dans certaines conditions d'empêcher la dispersion du pollen. Si la fauche n'est pas réalisée avant la formation des graines, veiller à nettoyer scrupuleusement les machines utilisées pour la fauche, afin d'éviter de disséminer les graines. Dans la mesure du possible, préférer l'arrachage manuel, plus efficace et moins risqué. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 152 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Ambroisie 2) Lutte chimique • Lutte par herbicide: Où? Quand? Sur les domaines agricoles, ainsi que sur toute parcelle ou bord de route où la lutte chimique est autorisée (cf. ORRChim Annexe 2.5 sur les restrictions d'usage des produits phytosanitaires, ainsi que le document Informations générales). Pour des informations concernant les produits à utiliser, les périodes de traitement, les dosages et les modes d'applications, on s'informera auprès des services mentionnés dans le document Informations générales. On trouvera également des informations spécifiques au domaine agricole auprès de la Station fédérale de recherche agronomique de Changins. Agroscope Changins-Wädenswil ACW Route de Duillier CP 1012 1260 Nyon 1 Suisse http://www.acw.admin.ch/themen/00576/01056/index.html?lang=fr Contact : Christian Bohren Tél.: 022/363 44 25 E-mail: [email protected] 3) Autres méthodes • Concurrence végétale Où? Quand? Sur tout type de terrain, mais en particulier les friches et les chantiers. Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement, ou après toute perturbation du sol. La plante profite des sols nus et perturbés pour s'installer. Les zones de chantier lui sont donc particulièrement favorables. De même, des travaux d'entretien mal conduits (par exemple usage d'herbicide total sur de grandes surfaces), peuvent laisser de vastes surfaces sans couvert herbeux, et donc créer une niche pour l'ambroisie. Veiller donc à installer aussitôt que possible une végétation indigène à fort pouvoir couvrant pour gêner la plante envahissante. Contacter une entreprise spécialisée dans la vente de mélanges grainiers, dans l'ensemencement ou dans le génie biologique pour un choix d'espèces adapté. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 153 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 . 154 FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Bidens frondosa Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) L. Bident feuillu Famille : Astéracées (ou composées) Synonyme : Bident melanocarpa Wiegand Origine : Amérique du Nord Plante herbacée, annuelle, de 10 à 100 cm de haut. Date de floraison Feuilles : à 3, voire 5 lobes en dents de scie, pétiolulées, lancéolées, acuminées, à dents longues et aiguës. Fruits : akênes noirâtres bordés de soies et prolongés par 2 arêtes qui s’accrochent aux animaux (oiseaux d’eau en particulier) favorisant ainsi la dissémination de la plante. Dan Tenaglia Tige : dressée, poilue et rameuse, souvent rougeâtre dans sa partie supérieure. Fleurs : à capitules cylindriques jaunes entourés de 5 à 8 bractées très allongées (5-20 mm) 2-3 fois supérieures au capitule (caractères du genre Bidens). fructification : janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juin 2006 155 ! 10 Ben Legler : Thomas G. Barnes Nom français 5 Steven J. Baskauf 0 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Ce Bident est capable de coloniser les zones rudérales, mais particulièrement les milieux humides tels que grèves des lacs et des rivières, ripisylves, berges des canaux et des rivières, vases et graviers exondés. Modes de reproduction et dissémination Il s’agit d’une plante thérophytique qui se reproduit uniquement par graines. Une plante développe en moyenne 50 à 100 capitules qui fleurissent en août et septembre ce qui conduit à une production de plusieurs milliers de graines (jusqu’à 10’000 par plante). Les fruits (akènes) sont surmontés par deux arêtes et sont disséminés principalement par le vent et les oiseaux. Pas de multiplication végétative. Les fruits (akènes) Espèce proche Bident tripartite (Bidens tripartita) Cette espèce ne doit pas être confondue avec d’autres Bidents indigènes, notamment le Bident tripartite (Bidens tripartita) dont il se distingue par ses lobes des feuilles qui sont nettement pétiolés (sessiles chez tripartita). Bidens tripartita 156 Danger Pour en savoir plus GAMISANS, J. & JEANMONOD sur les espèces indigènes (1998). Ce néophyte concurrence principalement les Bidents indigènes qui forment de grandes populations. Bidens frondosa in Asteraceae1. Compléments au Prodrome de la flore Corse. Conservatoire et jardin botaniques. p. 166-170 sur le milieu L'extension des peuplements monospécifiques de Bidens frondosa peut conduire, par compétition interspécifique, à un appauvrissement des groupements pionniers du genre Bidention (Milieux naturels de Suisse, R. Delarze, 1998). Sites Internet • www.ge.ch/nature/flore Les peuplements de Bidens frondosa peuvent être toxiques pour le bétail et peuvent s'étendre progressivement dans les vignobles. Dan Tenaglia sur les activités humaines Mesures de lutte La seule méthode efficace à ce stade est l’arrachage systématique (manuel ou mécanique) des petites populations dans la première phase de colonisation. ue remarq On observe une progression constante des populations du Bident feuillu, le suivi de cette espèce est donc indispensable. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juin 2006 157 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Son introduction en Europe date de 1762 et l’expansion partout dans les zones humides du sud s’est intensifiée. L’espèce est désormais largement répandue en Europe, tant septentrionale que méridionale. Bidens frondosa a atteint la Suisse en 1946. A Genève, la première mention date de 2002. Distribution actuelle générale et locale Europe Elle est maintenant présente dans la plupart des pays européens. Suisse Romandie, Suisse allemande, Sud des Alpes, Engadine. Présente dans une dizaine de régions, elle n’est pas encore envahissante, mais le nombre de ses stations augmente progressivement. Genève Plusieurs stations ont été recensées : au Jardin Botanique, au bord du lac, et récemment sur la Jetée du jet d’eau et dans la réserve de la Pointe à la Bise. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Bidens frondosa L. Données après 1994 moins précises au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 22.06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 158 Plantes exotiques envahissantes Buddleia davidii Franchet FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Buddleia du père David ou arbre à papillons 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de Famille : Buddleiacées vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont Buddleia variabilis Hemsley Origine : Chine les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Michel Vauthey : Michel Vauthey Synonyme Arbuste ou arbrisseau pérenne (persistant) de 2 à 5 mètres de hauteur à port évasé. Sa durée de vie peut atteindre une trentaine d’années. Rameaux : quadrangulaires, à moelle importante restants assez souples. Feuilles : opposées, vertes ou grisâtres, duveteuses au revers, lancéolées et denticulées, de 10 à 30 cm de long, caduques ou semi-caduques lorsque l’arbre a atteint une certaine maturité. Fleurs : en panicules denses, cylindriques de 20-50 cm de long. Chaque fleur, mesure de 9 à 11 cm. Les variétés horticoles créées pour le marché commercial peuvent présenter des fleurs allant du blanc au violet foncé. Fruits : forment des petites capsules allongées, se fendant en deux à maturité. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 V 159 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Le Buddleia se plaît dans les zones alluviales, zones déboisées, gravières, carrières, parois rocheuses, voies ferrées, friches, talus, berges de rivières, lieux incultes de régions de basse altitude et de l’étage collinéen. Il profite de la mise à nu des berges de cours d’eau (crues ou inondations) pour s’implanter. Il tolère de grands écarts de température. En Europe, B. davidii se rencontre sur tous les types de sols, mais il préfère cependant les sols drainés pauvres en matière organique. Modes de reproduction et dissémination Le Buddleia utilise la reproduction sexuée, mais il possède également de bonnes capacités de multiplication végétative. Chaque arbuste peut produire jusqu’à 3 millions de graines et peut fructifier dès la première année. Petites et légères, les graines (contenues dans les capsules) sont disséminées par le vent et peuvent se conserver dans le sol pendant plusieurs années (dormance profonde). L’élagage du Buddleia favorise sa reprise la saison suivante: il peut ainsi atteindre 2 mètres en un an. Espèce proche Le lilas (Syringa vulgaris, fam. des Oléeacées) Jean Tosti Arbuste indigène, dont le point de ressemblance est uniquement la fleur, présente des inflorescences en corolles lilas, violettes ou blanches, à tube étroit et calice en cloche. Les feuilles se différencient facilement de celles du Buddleia : glabres, à long pétiole, moins allongées et “en forme de coeur“. Le Lilas 160 Danger Sites Internet sur les espèces indigènes • www.cps-skew.ch La plante forme des peuplements monospécifiques et limite la présence d’autres espèces. Son nectar est apprécié par les papillons, mais ses feuilles ne participent pas à leur cycle biologique: le Buddleia ne nourrit pas les chenilles comme certaines plantes-hôtes indigènes (orties, graminées, buissons, etc). • www.ville-ge.ch/cjb • www.ge.ch/nature/flore sur le milieu Claudia Steinacker Le Buddleia tend à limiter la diversité spécifique en colonisant rapidement les milieux remaniés ou pionniers et diminue la dynamique naturelle des zones alluviales en ancrant les glariers. Glarier envahi par le Buddleia. sur les activités humaines L’impact sur les activités humaines est minime. En Nouvelle Zélande, il représente une mauvaise herbe importante dans des plantations de conifères où il concurrence les arbres nouvellement plantés. Mesures de lutte • Dessouchage Tronçonnage (affaiblissement des souches). Arrachage à la main des jeunes plants (permet de contrôler partiellement la présence de l’espèce). Coupe systématique des inflorescences juste après la floraison pour empêcher la formation des graines et donc sa progression (lutte minimale). L’élimination des plantes doit impérativement se faire par incinération et non par compostage. Claudia Steinacker • • • Dessouchage d’un arbuste ue remarq Il est souvent nécessaire d’implanter des espèces indigènes très rapidement afin de ne pas laisser le Buddleia se réimplanter, mais également de détruire les rémanents qui peuvent redonner rapidement des individus par semis et bouturage naturel lorsqu’il est en contact avec le sol. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 161 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Découvert en 1869 en Chine par le père David, les premières graines parvinrent en Angleterre en 1893. L’espèce colonisa ensuite les zones bombardées après la seconde guerre mondiale. Il est utilisé principalement comme arbuste d’ornement et la vente de plants dans le milieu horticole favorise encore davantage sa dissémination. Distribution actuelle générale et locale Europe et Monde Actuellement, il se répand également dans les régions boisées ouvertes de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Présent en Europe de l’Ouest et notamment dans les îles anglo-saxonnes. La limite nord de son aire de répartition se situe en Norvège. Il est présent jusqu’à des altitudes de 1300 mètres. Suisse Répartition sur l’ensemble du territoire, excepté en Engadine. Genève Le Buddleia est présent sur l’ensemble du canton. Il se répand rapidement le long des cours d’eau comme l’Allondon et l’Arve, ainsi que dans les friches et terrains non recouverts (gravières, chantiers). Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Buddleia davidii Franch. Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - janvier 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 162 République et canton de Genève Département du territoire Information à l'attention des communes et des service de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Buddleia de David (Buddleia) Buddleia de David (Buddleja davidii) Recommandations : Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : • Le long des routes, des chemins et des voies de communication en général, ainsi qu'aux abords de celles-ci, afin d'éviter la dissémination de la plante. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • • • Le long des cours d'eau, afin d'éviter la dissémination de la plante. Les racines de la plante peuvent en outre déstabiliser des ouvrages de protection de berges (gabions,…). Dans les friches et les terrains vagues, afin d'éviter une trop grande concentration de la plante, et une contamination d'éventuels matériaux terreux stockés là. Dans les parcs et jardins (y.c. sur terrain privé), afin d'éviter la dissémination de la plante. Le buddleia est encore un arbuste très prisé par les particuliers et certains professionnels pour l'ornementation, malgré son caractère invasif clairement constaté. Un travail de sensibilisation de la population est obligatoire pour ne pas lutter en vain contre cette plante. Au minimum, les personnes souhaitant conserver un buddleia sur leur terrain devraient faire l'effort de couper les inflorescences à la fin de la période de floraison, pour éviter la dispersion des graines. De même, l'élimination des résidus de taille et d'entretien des buddleias, de par leur fort pouvoir de bouturage, devraient être éliminés avec soin, et surtout pas jetés en pleine nature. Même si actuellement de nombreux cultivars commercialisés sont présentés comme stériles, ils présentent toujours un risque d'envahissement par multiplication végétative. Il est également important de dialoguer avec les professionnels (pépiniéristes, jardiniers et architectes paysagistes, responsables des espaces verts,…). Bien que la commercialisation et l'usage du buddleia (et de nombreuses autres espèces ligneuses envahissantes) ne soit pas encore interdite par la loi, une action volontaire de ces corps de métier pour bannir les espèces problématiques et promouvoir l'usage de plantes indigènes ou exotiques non envahissantes faciliterait énormément la lutte contre les néophytes. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 163 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 V République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées 1) Lutte mécanique • Arrachage manuel zones déjà fortement infestées par des plantes adultes et dans les zones nouvellement infestées pour prévenir une future concentration des plantes. Quand? Au printemps, dès la germination, jusqu'à avant que les plantes ne produisent leurs graines. L'arrachage doit se faire avec précautions, pour laisser le moins de fragments de racines possibles. Il est également possible d'arracher les plants plus gros avec des outils appropriés (effet de levier). Dans les terrains difficiles, des chevaux ont été utilisés avec succès pour arracher les plus grosses souches. L'arrachage perturbe beaucoup le sol, et favorise la germination des graines présentes dans le sol. Il est donc primordial d'implanter rapidement (semis, boutures) une végétation locale dense et couvrante. Le buddleia ne supporte pas bien l'ombre et la concurrence. • Coupe Où? Quand? Sur les plants adultes, dans les infestations très denses, pour dégager le terrain. A la fin de la floraison, quand la plante a utilisé un maximum de ses ressources, et avant la dispersion des graines.La floraison peut s'étaler de juillet à octobre. On devra donc intervenir dès cette période. Attention : le buddleia rejette vigoureusement de la souche après une coupe. Il est donc nécessaire soit de réaliser plusieurs coupes successives, soit de traiter les souches à l'herbicide (voir ci-dessous). Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 164 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos, ère consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application sur souche Où? Dans les zones où l'usage d'herbicide est légal, sur les souches des plantes fraîchement coupées. Quand? A la fin de la floraison, quand la plante a utilisé un maximum de ses ressources, et avant la dispersion des graines. La floraison peut s'étaler de juillet à octobre. On devra donc intervenir dès cette période. Dans les 5 à 10 minutes suivant la coupe, appliquer au pinceau ou au pulvérisateur un mélange herbicide/huile directement sur la souche, en évitant les écoulements sur le sol et la végétation environnante. Substance active Triclopyr Dosage 20% Diluant Huile spéciale 3) Autres méthodes • Concurrence végétale • Où? Quand? Sur tout type de terrain Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement Le buddleia produit énormément de graines, qui profitent des sols perturbés (par exemple lors d'une intervention) pour germer et s'installer. Il est donc primordial de ne pas laisser le sol à nu sur les zones d'intervention. Semer des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant, adaptées aux conditions locales pour garantir leur implantation. La plantation d'espèces ligneuses est également envisageable. Contacter une entreprise génie biologique pour un choix d'espèces adapté. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées cidessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 165 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 . 166 Plantes exotiques envahissantes Elodea nuttallii (Planch.) H. St. John FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Elodée de Nuttall ou peste d’eau 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de Famille : Hydrocharitacées vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environne- : Nord des Etats-Unis, Sud-Est du Canada ment sont démontrés. Internet GREN biologie appliquée Origine Feuilles de renouée. Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Plante submergée pérenne. Racines blanchâtres à violettes Tige : grêle pouvant atteindre 3-4 m de long. Feuilles : généralement verticillées par 3 (4), de 6 à 13 mm de long, 0.5 à 2 mm de large, lancéolées, souples et pointues, souvent enroulées sur elles-mêmes et légèrement denticulées sur les bords. Fleurs : blanches, sur long pédicule filiforme (jusqu’à 9 cm). Floraison rare à Genève (étés chauds), les fleurs sont rares et uniquement femelles (2 mm). Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - février 2006 167 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Plante aquatique hydrophyte (bourgeons passant l’hiver sous l’eau), vivace, poussant sur les fonds lacustres, les rivières de plaine et les fleuves à l’étage collinéen. Préférant les eaux stagnantes ou lentes (rives lacustres abritées, fleuves et rivières de plaine, zones calmes), elle se développe bien sur les sédiments limoneux. Malheureusement, elle est négligée par les oiseaux d’eau (cygnes, canards de surface et plongeurs) et les poissons. Modes de reproduction-dissémination Le mode de reproduction est exclusivement végétatif (espèce dioïque avec présence de pieds femelles uniquement). La dissémination par le courant de fragments de tige qui se ré-enracinent est très efficace. Produit des bourgeons spécialisés permettant d’assurer la survie hivernale et la dissémination. Espèce proche Elodea canadensis L’Elodée du Canada (Elodea canadensis), aujourd’hui beaucoup moins répandue, est très ressemblante. Cette autre Elodée envahissante a des feuilles d’un vert plus foncé, plus larges (2-5 mm), plus ovoïdes, plus rigides, sans pointe et non recourbées sur elles-mêmes. 168 Danger sur les espèces indigènes Forme des herbiers monospécifiques denses qui peuvent concurrencer, voire remplacer d’autres espèces indigènes. On observe des biocenoses qui tendent à régresser corrélativement à l’invasion de l’Elodée. sur le milieu La plante se développe en herbiers très denses sur les sédiments fins. Son fort pouvoir de colonisation lui permet de couvrir rapidement des zones nouvellement aménagées. Pour en savoir plus GREN 2004 : Etude de la végétation aquatique du Rhône genevois. Rapport SECOE/DIAE, Genève. 80 p. + annexes GREN-DIAE 2000 : Plan de gestion pour le faucardage des plantes aquatiques Rapport DIAE Genève. sur les activités humaines Les herbiers denses peuvent nuire aux activités aquatiques, telles que la navigation, la pêche ou la baignade. Dans les zones de baignade et dans les ports de faible profondeur, les herbiers se développant jusqu’à la surface peuvent créer une gêne importante. Sites Internet • www.cps-skew.ch Mesures de lutte • www.fr.ch/pna/neophytes/ neophytes_fiches.htm www.fr.ch/pna/neophytes/neophytes_fiches.htm • www.ge.ch/nature/flore Extraction manuelle : • Arrachage des végétaux sans les couper (limite la fragmentation des plantes et la reprise des rhizomes). Seule mesure efficace pour les petits herbiers. La fermeture de l’exutoire est nécessaire afin d’empêcher la colonisation d’autres milieux. • Le matériel récolté doit impérativement être exporté et brûlé. La coupe mécanique (engins de chantiers) contribue à sa dissémination. Elle reste cependant le seule méthode pour lutter contre les herbiers plus importants. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - février 2006 169 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution L’Elodée de Nuttall a été importée en Europe pour être utilisée en aquariophilie. Elle a été observée pour la première fois en Europe en 1939. En Suisse, elle est décrite dans le lac de Zürich dans les années 70, dans le lac de Constance dans les années 80 et elle est signalée pour la première fois dans le Léman en 1991. A Genève, l’Elodée de Nuttall est observée dès 1993. Distribution actuelle générale et locale Genève Actuellement, l’Elodée est très fréquente dans le lac (baies abritées, ports) et le Rhône (zones peu profondes et calmes, retenue de Verbois). Elle est beaucoup moins abondante, voire absente dans les rivières et les étangs. Un plan de gestion du faucardage existe depuis 2000. La quantité d’Elodées extraites du lac tend à la baisse et la situation semble actuellement sous contrôle. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Elodea nuttallii (Planch.) H. St. John Données après 1994 moins précises au kilomètre carré plus précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 22.06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - février 2006 170 FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Heracleum mantegazzianum Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) Sommier & Levier 0 5 ! 10 : Berce du Caucase Famille : Apiacées (ou Ombellifères) Origine : Caucase Plante herbacée, bisannuelle, vivace, très haute à maturité (2-4 m) Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Aline Maurer Nom français Daniel Jeanmonod Claudia Steinacker Cette espèce figure dans la liste noire Date de floraison Tige : épaisse, creuse, souvent parsemée de rouge. Peut atteindre 10 cm de diamètre à la base ! Feuilles : longues de 0.5-1.2 m, divisées en lobes atteignant 30-40 cm de long. fructification : Fleurs : Inflorescences en ombelles de 30-50 cm de diamètre. Fleurs blanches (ou d’un jaune verdâtre). janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : comprimés, elliptiques, longs de 10-14 mm et larges de 6-8 mm. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 171 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques La Berce du Caucase est capable de coloniser toutes les zones fraîches et humides, surtout les vallons ombragés et les bords ombragés des rivières (ripisylves). Se plaît également dans les lisières, buissons, prés, bords des chemins et affectionne souvent les milieux perturbés. Modes de reproduction et dissémination Reproduction par ses très nombreux (10’000-50’000) fruits comprimés, disséminés par le vent et les cours d’eau. Pas de multiplication végétative. Espèces proches Heracleum sphondylium L. Cette espèce ne doit pas être confondue avec la Berce des prés ou patte d’ours (Heracleum sphondylium L.), indigène, qui dépasse rarement 1,5 m de haut ou avec l’Angélique sauvage ou Angélique des bois (Angelica sylvestris L.), également indigène, qui peut atteindre de grandes tailles (2 m) mais qui présente des feuilles à lobes ne dépassant guère 10-15 cm de long. Claudia Steinacker Angelica sylvestris L. Heracleum sphondylium L. 172 Danger sur les espèces indigènes sur le milieu Fait disparaître la végétation indigène en l’étouffant et en provoquant un manque de lumière. Pollue génétiquement la Berce des prés en s’hybridant. Couvre les berges des rivières puis laisse le sol à nu en hiver en provoquant une érosion qui détruit progressivement les berges envahies. Augmente la matière nutritive (et donc la phytomasse) des rivières et empêche le développement des oeufs de truite qui ont besoin d’eau suffisamment limpide. sur les activités humaines Provoque des brûlures très douloureuses (contient un poison, la furocuramine) qui laissent quelquefois des traces à vie après contact et exposition de la peau au soleil. Peut rendre impropres des champs entiers (sécrétion des toxines) et être l’hôte alternatif pour certaines maladies de céréales. Résiste à la plupart des désherbants chimiques. Obstrue la visibilité le long des routes et crée des problèmes de circulation. Pour en savoir plus JEANMONOD, D. (1999). La berce du Caucase: une genevoise belle et dangereuse. Saussurea 30: 62-65. MAURER, A. (2003). Etude de la dynamique d’envahissement de trois espèces dans le Canton de Genève. Travail de diplôme, Université de Genève, 160 pp. Sites Internet • www.cps-skew.ch • www.ville-ge.ch/cjb • www.ge.ch/nature/flore Mesures de lutte • Destruction systématique des inflorescences (juste avant la maturité des fruits) • Fauchage entre fin juin et août • Coupe de la racine à au moins 20 cm sous terre • Labourage profond • Lutte chimique par glyphosate (plante par plante) • Evacuation et incinération du matériel Attention : pour toute manipulation se munir de gants et de lunettes de protection Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 173 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Introduite en Europe en 1892 (à Genève!), elle est en expansion partout en Europe tempérée et en Amérique du Nord. Distribution actuelle générale et locale Europe Présence confirmée dans tous les pays de la zone tempérée. Suisse En expansion rapide dans tous les cantons. Commence à devenir envahissante dans certaines régions. Genève Plus de 15 stations ont été confirmées (mais sa répartition est encore relativement peu étendue). Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Heracleum mantegazzianum Sommier & Levier Données après 1994 au kilomètre carré plus précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 174 République et canton de Genève Département du territoire Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Recommandations : Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : • • • • • Dans toutes les zones facilement accessibles à proximité d'activités humaines. A titre indicatif, on prendra une distance de 100m autour des habitations, des écoles, des places de jeux et des terrains de sport, et de 50m autour des places de parcs et d'autres bâtiments. Le long des sentiers pédestres, où la population pourrait être facilement en contact avec la plante. Considérer une distance d'au moins 20m, selon l'accessibilité du terrain. Le long des routes et des voies de communication et sur les talus avoisinants. Le long des cours d'eau et sur les rives de lac facilement accessibles au public. Dans les zones naturelles protégées, où la plante peut porter atteinte à la biodiversité. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • • Dans les champs, friches et zones agricoles (alpages), pour éviter les grandes concentrations de plantes. Le long des cours d'eau, en dehors des zones facilement accessibles, pour éviter la propagation des graines par les cours d'eau vers l'aval (voir à ce propos les remarques générales en fin de document). La berce du Caucase contient dans toutes ses parties des substances chimiques activées par la lumière, les furanocoumarines. Elles sont dites phototoxiques. Au contact de la peau, et en combinaison avec les radiations UV de la lumière solaire, ces substances provoquent des brûlures de la peau. Celles-ci commencent par un rougissement de la peau, suivi d'un oedème. Après trois jours on peut voir apparaître ème une réaction inflammatoire, semblable dans les cas les plus graves à une brûlure du 2 degré. Après une semaine, on voit apparaître une hyper- ou hypopigmentation de la peau (brunissement ou blanchissement anormal), qui peut perdurer de quelques mois à quelques années. La peau peut rester sensible aux ultraviolets pendant plusieurs années. L'humidité (sueur, rosée,…) semble accentuer la réaction. Le contact avec la plante est absolument sans douleur, et les symptômes apparaissent après plusieurs dizaines d'heures. Les enfants sont particulièrement vulnérables, car la plante peut être attrayante pour jouer. L'utilisation de la tige comme sarbacane ou comme longue-vue et des feuilles comme chapeau peut induire des blessures au visage et aux mains. C'est pourquoi il faut être très vigilant aux alentours des écoles et des places de jeux. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 175 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Berce du Caucase Le personnel d'entretien, chargé de l'élimination de la plante, est également exposé au danger. C'est pourquoi il est nécessaire de porter l'équipement adéquat, et de veiller au respect de certaines mesures de sécurité. Toutes les parties du corps doivent être couvertes par des habits protecteurs. Eviter les tissus absorbants, qui peuvent transmettre la sève jusqu'à la peau. Préférer des matériaux synthétiques imperméables. Porter des gants également imperméables, et se protéger les yeux (lunettes), ou encore mieux, toute la tête (visière plastique ou casque avec visière). Les appareils de fauche comme les débroussailleuses projettent des débris végétaux à une certaine distance. Il conviendra donc d'être prudent lors de l'usage de ces machines, en veillant notamment à ce que toutes les personnes présentes sur la zone d'entretien soient bien équipées. Il est également recommandé de pratiquer ces coupes lorsque le temps est couvert ou humide, voire en fin de journée, pour éviter de travailler en plein soleil. On évitera ainsi une trop forte exposition à la lumière en cas de contact avec la plante, et d'autre part, vu les précautions d'habillement nécessaire (habits imperméables), le travail sera plus confortable par temps plus frais. En cas d'exposition à la sève de la plante, il faut soigneusement laver la peau avec du savon et de l'eau dès que possible et soustraire la partie affectée à la lumière du soleil pendant au moins 48 heures. Un traitement appliqué directement sur la peau (crème stéroïdienne) permet de réduire et de soulager le malaise. La partie du corps affectée ne devrait pas être exposée à la lumière du soleil pendant plusieurs mois, ou alors seulement après l'avoir enduite de crème solaire. Si la sève pénètre dans les yeux, les rincer immédiatement, puis porter des lunettes solaires. Il est toujours préférable de contacter un médecin. Le long des routes et des cours d'eau, la lutte devra impérativement se faire d'amont en aval, comme pour toutes les autres plantes envahissantes se répandant le long d'ouvrages linéaires ou utilisant les cours d'eau pour se disséminer. Il ne sert à rien d'éradiquer une population de berce sur une berge, si à la saison suivante des graines amenées par le courant en provenance d'une station en amont s'y installent à nouveau. C'est pourquoi une bonne coordination entre tous les intervenants (communes, services cantonaux, particuliers,…) ayant à charge l'entretien d'un cours d'eau infesté est nécessaire. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 176 République et canton de Genève Département du territoire Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : l) Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Berce du Caucase Lutte mécanique • Destruction des inflorescences Où? Quand? Sur des petites infestations d'accès facile. A la fin de la floraison (qui peut s'étendre de juin à août), en tous les cas avant la maturité des graines. Couper toutes les ombelles (principales et secondaires) à la main, puis les éliminer par incinération. Cette méthode permet d'éviter la dissémination des graines, et limite donc l'expansion de la plante. Toutefois, elle ne tue pas la plante. D'autre part, si la coupe des inflorescences est réalisée trop tôt, la plante peut reformer des ombelles portant des graines tout à fait viables, parfois même en plus grande quantité. Si au contraire on coupe les ombelles trop tardivement, les graines risques d'être déjà matures, et peuvent se détacher des ombelles. Dans le doute, mieux vaut couper tôt et faire un éventuel second passage. La personne coupant les ombelles s'expose à un grand risque de contact avec la plante. Il est également difficile voire impossible d'atteindre les ombelles sur les plantes les plus hautes, celles-ci pouvant mesurer plus de 4m. • Arrachage manuel Où? Sur des nouvelles infestations encore peu développées et aux alentours d'infestations plus denses. Quand? Dès la germination, et avant que la racine ne soit trop développée, et donc trop difficile à extraire. Cette méthode ne se justifie que pour les semis et plantules les plus jeunes. En effet il est très difficile d'extraire les racines des plantes adultes, puisqu'elles peuvent faire jusqu'à 60 cm de longueur. • Fauche Où? plantes Sur des grandes surfaces infestées, avec une forte densité de adultes. 2 à 3 fauches mécaniques (p.ex. avec une faucheuse rotative) peuvent empêcher la plante de stocker les réserves dans la racine lui permettant de fleurir et de produire des graines. La première fauche devrait avoir lieu dès mai-juin, les fauches suivantes à environ 1 mois d'intervalle. On peut également envisager de ne réaliser qu'une seule coupe par année, avant la fin de la floraison, ce qui apporterait le même contrôle que la destruction des ombelles, tout en fatiguant plus la plante. Si cette méthode est appliquée, un contrôle est nécessaire 2 à 3 semaines après le traitement. Il existe un risque non négligeable de disséminer les graines de la berce Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 177 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Berce du Caucase par des machines agricoles utilisées : les graines peuvent se coller sur les pneus des véhicules, et être exportées en dehors des parcelles infestées. Veiller à nettoyer le mieux possible l'équipement sur place. Si les moyens lourds manquent, si le terrain est impraticable pour ceux-ci ou si la population est petite, la fauche pourra se faire à la faux, éventuellement à la débroussailleuse. On peut également improviser un outil efficace en fixant une scie incurvée sur un long manche permettant la section de la tige à une distance sure (cf. remarques générales plus bas). La fauche est également efficace pour préparer le terrain pour d'autres interventions (coupe de la racine ou traitement par herbicide), si l'on évacue le matériel végétal coupé. Cela permet d'accéder au coeur des stations les plus denses, qui autrement sont difficilement atteignables. • Coupe de la racine Où? Sur les plantes isolées, ou sur des petits groupements (< 200 individus). Egalement sur les groupements plus grands, après une fauche, si les ressources en temps et en personnel sont suffisantes. Quand? pour Une première fois au printemps, puis à nouveau à la mi-été, contrôle. Le but est de sectionner les 10 premiers centimètres de la racine (partie "vivante" de la racine). Utiliser pour ce faire une bêche à bord tranchant. Si la racine est affleurante, enfoncer la bêche obliquement pour atteindre la profondeur d'environ 10 cm. Il se peut toutefois que des mouvements de terre (notamment des dépôts d'alluvions sur les berges de rivière) couvrent le pied des plantes. Dans ce cas, et selon l'épaisseur du dépôt, sectionner plus profondément, jusqu'à 30 cm de la surface du sol. Par précaution, choisir toujours de couper assez profond, au moins à 20 cm. La partie sectionnée de la plante sera retirée du sol, pour être détruite ou séchée. On comprend aisément que cette opération est beaucoup plus simple sur des plantes jeunes ou sur une plante fraîchement fauchée. Cette méthode est sans doute la plus efficace, mais demande beaucoup de temps et de main d'oeuvre. A titre indicatif, on estime qu'un individu entraîné peut détruire ainsi entre 100 et 200 plantes par heure. Cette méthode n'est toutefois pas facilement applicable dans les sols très caillouteux ou riches en racines d'arbres. Où? Sur des terrains agricoles (notamment les friches), ou sur de grandes infestations accessibles avec du matériel agricole relativement lourd. Quand? Avant la fin de la floraison (mai-juin). Le labourage devra se faire en profondeur (jusqu'à 24 cm). Cette intervention permettra d'enfouir la partie supérieure du sol, ou se trouvent la plupart des graines. D'autre part, comme pour la coupe de la racine, le labourage coupe et enfouit la partie active de la racine. Le labourage est plus efficace s'il est précédé d'un Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 178 République et canton de Genève Département du territoire traitement mécanique ou chimique. Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Berce du Caucase A nouveau, il existe un risque d'exporter les graines de la plante sur les pneus des machines agricoles. 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos, ère consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application foliaire Où? moyens Dans les zones où l'usage d'herbicides est autorisé, et où les mécaniques ne sont pas applicables. Quand? Au printemps (mars à mai), lorsque les plantes ont encore une taille inférieur à 80 cm. Utiliser un herbicide systémique. Le traitement se fera assez tôt dans la saison, quand l'accès au centre des stations infestées est encore possible. Une deuxième application peut être nécessaire plus tard (fin mai) pour traiter les plantules ayant germé après la première application. Eviter dans la mesure du possible la pulvérisation, et préférer l'application au pinceau ou à l'épandeur (des outils peuvent être conçus spécialement pour ce type d'application). Utiliser un colorant pour ne pas traiter deux fois ou oublier une plante. Le traitement chimique se combine bien avec un traitement mécanique antérieur ou postérieur. Substance active Dosage Diluant Glyphosate Selon fabricant Eau + surfactants Triclopyr Selon fabricant Eau + surfactants • Injection des tiges Où? Dans les zones où l'usage d'herbicides est autorisé, et où les moyens mécaniques ne sont pas applicables. Quand? taille A la fin du printemps (mai), lorsque les plantes ont encore une inférieur à 100 cm. Utiliser un herbicide systémique. Le traitement se fera assez tôt dans la saison, quand l'accès au centre des stations infestées est encore possible. Injecter grâce à une seringue directement dans la tige une dose de 5ml d'herbicide systémique à une concentration minimale de 5%. Colorer la tige, pour éviter de traiter deux fois ou d'oublier une plante. L'inconvénient de cette méthode est qu'elle nécessite de pénétrer profondément au coeur des stations de berce, rendant le travail dangereux et peu pratique. Une deuxième application peut Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 179 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire être nécessaire plus tard (fin mai) pour traiter les plantules ayant germé après la première application, ou celles oubliées lors de la première. On peut également combiner cette méthode avec une fauche. Substance active Dosage Plantes exotiques envahissantes – Diluant Recommandations et techniques de lutte Glyphosate >5% Eau 3) Autres méthodes • Pâturage Où? Sur de grands groupement de berce, dans des terrains accessibles aux animaux et facilement clôturable. Quand? Dès le début de saison. Selon le contexte (géographie, présence d'éleveurs,...) le pâturage est un moyen peu coûteux de contrôler de grandes infestations de berce. Les tentatives réussies de pâturage de la berce impliquaient des moutons, parfois des vaches. La littérature n'offre aucune information sur l'usage de chèvres ou de chevaux, mais signale que les cochons peuvent, en fouillant le sol, venir à bout de la berce. Les animaux semblent développer une préférence pour la berce, après un certain temps d'adaptation. Il faudra toutefois prendre certaines précautions, vu les caractéristiques phytochimiques de la plante. En effet, les furocoumarines, qui déclenchent chez l'homme de violentes réactions cutanées (voir remarques générales ci-dessous), peuvent également affecter les animaux. De ce fait il est nécessaire de sélectionner du bétail à peau pigmentée (p.ex moutons à tête noire ou boeufs Galloway), qui ne subira que peu ou pas les effets de la plante. On trouvera de plus amples informations à ce sujet dans le guide mentionné ci-dessous, voire auprès des corps de métier concernés. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Il est ainsi recommandé de commencer par une fauche entre fin juin et août, afin de dégager le terrain pour pouvoir plus facilement couper les racines, sans devoir craindre un contact avec la plante. De même un traitement par herbicide peut se faire sur la repousse après une fauche, ce qui diminue le volume de végétation à traiter. A l'inverse, on peut remplacer un deuxième passage à l'herbicide par une fauche, pour diminuer la quantité de produits répandus dans l'environnement Les gestionnaires confrontés à la berce du Caucase, ainsi que toute personne souhaitant en apprendre plus à ce sujet, consulteront l'excellent Manuel pratique de la berce du Caucase, édité suite à un projet de recherche au niveau européen. Ce manuel, dont est tirée une bonne partie des informations figurant dans ce document est disponible en format pdf sur le site suivant: http://www.giant-alien.dk/pdf/French%20manual_web.pdf Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 180 Plantes exotiques envahissantes Impatiens glandulifera Royle FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Impatiente glanduleuse à grandes fleurs Synomyme : Balsamine géante, Impatiente de l’Himalaya, I.glanduleuse 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environne- Origine : Himalaya ment sont démontrés. Plante glanduleuse, annuelle, pouvant atteindre 1-2 mètres de haut. Tige : robuste, charnue, translucide, rougeâtre. Feuilles : opposées, verticillées par 3, étroitement lancéolées, dentées en scie. Base des feuilles bordées de glandes. Fleurs : grandes fleurs pourpres munies d’un court éperon recourbé, inflorescences en grappes de 2-15 fleurs. http://sophy.u-3mrs.fr Balsaminacées GREN Biologie Apliquée : GREN Biologie Apliquée Famille Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : en forme de petites capsules fonctionnant comme des catapultes. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juillet 2005 181 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques L’Impatiente glanduleuse est une espèce liée au réseau hydrographique. Elle colonise et envahit rapidement les berges de cours d’eau, les forêts riveraines, les zones déboisées et les lieux humides. Modes de reproduction-dissémination Ses graines sont projetées à plusieurs mètres, par explosion du fruit à maturité (comme toutes les Impatientes). Par conséquent, son expansion en aval des cours d’eau contribue à sa forte dissémination. Elle se reproduit également de manière végétative, par bouturage des tiges ou des racines. Une plante peut produire jusqu’à 10’000 graines par pied et ses graines sont viables plus de 2 ans dans le sol. Espèce proche L’Impatiente de Balfour (Impatiens balfourii Hooker F.) M. Vauthey L’Impatiente de Balfour, autre Impatiente exotique envahissante, est une plante glabre se ramifiant, aux feuilles alternes, ovales, pointues, dentées, pétiolées, et aux fleurs à casque blanc, à éperon grèle, en grappe au-dessus des dernières feuilles. Impatiente de Balfour 182 Danger sur les espèces indigènes La densité des populations le long des cours d’eau et des zones alluviales étouffe les espèces héliophiles (ayant besoin de soleil pour pousser) de petite taille, concurrencées par l’ombrage porté par les peuplements d’Impatientes. Sites Internet • www.ville-ge.ch/cjb/ • www.cps-skew.ch • www.fr.ch/pna/ neophytes/fiches/impatiens_glan.pdf www.fr.ch/pna/neophytes/fiches/impatiens_glan.pdf • www.naturschutz.zh.ch sur le milieu Une forte colonisation conduit à une augmentation de l’érosion des berges et des terrasses en hiver, lors de la disparition de la plante. Son extension conduit à une baisse significative de la biodiversité. • www.ge.ch/nature/flore sur les activités humaines Pour l’instant aucun. Mesures de lutte • Arrachages manuels répétés (jardins familiaux par ex.) • Fauches répétées avant la montée de graines (jusqu’à épuisement de la plante) • Ensemencements d’espèces couvrantes indigènes (sur les terrains mis à nus) Elimination par incinération et non par compostage. Ne pas disséminer l’Impatiente par des transports de terre. ue remarq Une coupe suivie de coupes des rejets 2x par année sur plusieurs années peut tuer le pied. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - novembre 2005 183 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Originaire de l’Ouest de l’Himalaya, elle a été introduite en Europe au XIXème siècle comme plante ornementale et mellifère. Elle est invasive depuis environ 50 ans. Distribution actuelle générale et locale Europe L’espèce est désormais très répandue dans toute l’Europe du Nord (Iles Britanniques, Scandinavie, Europe centrale). Suisse Particulièrement envahissante sur le Plateau et au Tessin. Genève Présente sur beaucoup de sites humides. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Impatiens glandulifera Royle Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 22. 06.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - novembre 2005 184 FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Ludwigia grandiflora Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) (Michaux) Greuter & Burdet 0 Nom français Famille : : 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Jussie à grandes fleurs Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature Onagracées et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Amérique du Sud Vic Ramey : Michel Vauthey Michel Vauthey Origine Envahissement par la Jussie sur un étang. Plante herbacée fixée, vivace, amphibie et de forme variable (prostrée, couchée ou dressée) Tige : rigide et résistante pouvant atteindre 6 m de long, diamètre env. 7-8 mm. Feuilles : aériennes allongées (f. immergées plus arrondies), aux nervures bien visibles, alternes, velues, de 5 à 7 cm de long et de 1.5 cm de large ; pétiole quasi inexistant. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fleurs : jaunes de 3 à 5 cm de diamètre, style épais dépassant à peine les étamines. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - novembre 2005 185 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques La Jussie est amphibie et ubiquiste. Elle s’implante à l’interface eau-berge et croît ensuite vers l’eau et vers la terre. Elle se plaît dans différents terrains, aussi bien sur les graviers que dans la vase. Sa vitalité est considérable (doublement de la biomasse en 3 semaines); à long terme, elle accélère l’envasement des zones calmes et limite le développement d’autres espèces autochtones, végétales (plantes poussant sous l’eau et sur les rives) et animales (poissons, oiseaux d’eau) ce qui mène à une banalisation écologique des milieux aquatiques et humides. Son système racinaire peut atteindre 1 m de long. Sur l’appareil stolonifère, des racines adventives jusqu’à 20 cm de long, entourées d’un manchon spongieux aident à la flottabilité. Modes de reproduction-dissémination La Jussie est une plante vivace qui se reproduit essentiellement par bouturage de fragments de tiges spontanés (dégradation hivernale des plants) ou provoqués (p.ex. action mécanique du courant en rivière). Disséminés par le courant, un bateau, un pêcheur ou un oiseau, ils peuvent survivre plusieurs mois si nécessaire, puis se fixent et forment une nouvelle plante. Espèce proche Seule l’autre Jussie invasive lui ressemble, Ludwigia peploïdes (Kunth.) P.H. Raven, à feuilles glabres et pétiolées. La très rare Jussie indigène, Ludwigia palustris (L.) Elliot, est rampante, à feuilles opposées et à petites fleurs vertes. Ludwigia palustris (L.) 186 Danger sur les espèces indigènes Elle peut former un tapis continu sur les plans d’eau et ainsi étouffer le reste des plantes indigènes. De plus, cette plante contient des produits toxiques (saponines, oxalates) qui la protègent des prédateurs herbivores. Elle met en danger des espèces très sensibles de la liste rouge : la grande douve (Ranunculus lingua) et le petit nénuphar (Nymphoides peltata). sur le milieu A terme, elle génère une banalisation des écosystèmes: élimination d’espèces indigènes, impacts négatifs sur la physico-chimie des eaux et la faune aquatique, envasement. Elle est en vente dans le commerce et déjà probablement plantée dans des étangs privés, ce qui augmente considérablement les risques de propagation. Dangereusement envahissante, la Jussie n’a pas sa place dans nos milieux naturels (étangs, fossés humides, cours d’eau). Sites Internet • www.ame-lr.org/ publications/espaces/ jussies2002/index.html • www.cemagref.fr/ Informations/Ex-rechr/ systemes-aqua/jussies/ Jussies-exemple.htm • www.ge.ch/nature/flore sur les activités humaines La Jussie peut avoir un impact négatif sur l’agriculture en bouchant les prises d’eau et en gênant l’entretien des canaux de drainage. Elle entraîne des pertes de qualité de pâturage quand elle colonise des prairies car elle est délaissée par les herbivores. Pour l’instant, aucune gêne n’a encore été décelée en Suisse. Mesures de lutte • Arrachage manuel (sur de petites surfaces en début de colonisation) avec évacuation des plants. • Mise en assec des étangs (dans certaines régions très infestées). • Essais de lutte biologique en cours. ue remarq Un suivi régulier du site après intervention est recommandé. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - novembre 2005 187 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Originaire d’Amérique du Sud, elle a été introduite au jardin botanique de Montpellier vers 1823, et a volontairement été lâchée en 1830 dans Le Lez (rivière) qu’elle a rapidement envahi. De là, elle a colonisé les plans et cours d’eau du sud-ouest de la France avant de remonter vers le nord et de partir vers l’est et le sud. Distribution actuelle générale et locale Europe En France (bassin méditerranéen et façade atlantique), où la Jussie pose de graves problèmes, elle est considérée comme la plante présentant le plus de risques pour les milieux aquatiques. Suisse Présence non confirmée pour l’instant en dehors du canton de Genève. Genève Première apparition en 2002 dans l’étang de Cavoitanne (Laconnex) puis dans le Ruisseau du Merley et le Nant de Goy. La plante y a très probablement été récemment introduite par l’homme. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Ludwigia grandiflora (Michaux) Greuter & Burdet Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - novembre 2005 188 Plantes exotiques envahissantes Reynoutria japonica Houtt. FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 5 Nom français : Renouée du Japon Cette espèce figure dans la liste noire Famille : Polygonacées Liste des néophytes de Suisse Synonymes : Polygonum cuspidatum, Fallopia japonica ! 10 posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. : Nord de la Chine, Japon, Taiwan, Corée Daniel Jeanmonod Catherine Lambelet Origine Feuilles de renouée. Massifs de Renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Espèce pérenne herbacée jusqu’à 3 m de hauteur, avec un réseau souterrain très important de rhizomes. Tige : creuse, comporte des nœuds comme un bambou. Rouge au printemps, elle tourne au vert strié de rouge durant l’été et, en se lignifiant peu à peu, au brun-orange en automne. Feuilles : de 7 à 14 cm (jusqu’à 18 cm) de longueur, de 8 cm de largeur en moyenne (jusqu’à 13 cm), largement ovales, rétrécies en pointe à l’extrémité et brusquement tronquées à la base. Fleurs : blanc-crème en panicules de 8 à 12 cm de longueur. Plante gynodioïque (plantes femelles avec fleurs mâles avortées). Les plantes mâles sont rares, la plupart des clones sont constitués de plantes femelles. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 189 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Habitat d’origine : Emplacements ensoleillés, étages collinéen et montagnard, notamment milieux alluviaux. Milieux envahis : Se rencontre dans une grande variété de milieux anthropogènes au sol riche (zones urbaines et industrielles, gravières, jardins négligés, bords de route, talus de chemins de fer, etc.). Le développement le plus massif se produit sur les rives des cours d’eau. Prospère sur toutes sortes de substrats : des alluvions graveleuses maigres et sèches, aux sols humides riches en nutriments. Grande amplitude climatique et altitudinale. Elle ne supporte pas l’ombre des grands arbres, mais est très concurrentielle dans toutes les autres situations (lumière, mi-ombre). Modes de reproduction-dissémination Extension et envahissement dûs aux rhizomes. Reproduction par les semences quasi nulle, sauf dans les cas d’hybridation (mal connu). Multiplication par segments de tige ou de rhizomes, très efficace même avec de tous petits morceaux (1-2 cm). Extension des massifs (jusqu’à 1 m par an) et transports accidentels des parties de la plante (emportées par les rivières, dans des transports de terre, dans des composts ou des dépôts de terre). Espèces proches Fallopia japonica var. compacta Renouée de plus petite taille (feuilles arrondies atteignent 11 cm de longueur pour 10 cm de largeur). Variété plus rarement plantée et rarement naturalisée. R. sachalinensis Espèce la plus proche, avec des feuilles plus grandes et en cœur à la base. R. x bohemica Hybride qui s’est développé entre les 2 espèces, difficile, sinon impossible, à différencier. Autres espèces Fallopia aubertii, néophyte introduite d’Asie centrale. Polygonum polystachyum, néophyte introduite de l’Himalaya, non dioïque, qui pourrait aussi s’avérer envahissante. Fallopia convolvulus et F. dumetorum seules espèces indigènes annuelles assez différentes d’aspect (annuelles, lianes). 190 Danger sur les espèces indigènes La Renouée forme des massifs de clones très denses et monospécifiques, éliminant les autres espèces, ce qui est préjudiciable à toutes les espèces indigènes. Sites Internet • www.cps-skew.ch • www.ville-ge.ch/cjb • fallopia-japonica.chez.tiscali.fr/ page1.html fallopia-japonica.chez.tiscali.fr/page1.html sur le milieu La Renouée laisse le sol nu en hiver, d’où un danger d’érosion notamment le long des rives abruptes. Les massifs de Renouées n’offrent que des ressources trophiques limitées et peu diversifiées. sur les activités humaines Déstabilise les berges: danger accru d’érosion en cas de crues. Provoque des dégâts le long des cours d’eau artificialisés, aux routes et aux bâtiments. • echel.assoc.free.fr/saeve/ Progr_JTNR.html echel.assoc.free.fr/saeve/Progr_JTNR.html • www.cabi-bioscience.org/html/ japanese_knotweed_alliance.htm www.cabi-bioscience.org/html/japanese_knotweed_alliance.htm • www.ge.ch/nature/flore Mesures de lutte • Fauches répétées (élimination scrupuleuse des parties des plantes fauchées ou arrachées) • Arrachage manuel (dito) • Evacuation des terres (exiger de la terre non infestée lors de travaux de chantiers) • Paillages plastiques ou biodégradables • Revégétalisation • Plantation d’arbres pour créer un ombrage • Lutte chimique (principalement au Glyphosate) • Pâturage • Contrôle visuel des zones menacées Il est illusoire de lutter contre les Renouées dans des zones infestées sans établir des plans d’action concertés et documentés par cartographie. La lutte est très difficile et les mesures doivent être combinées. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 191 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution L’espèce est originaire des régions subméridionales et océaniques de l’Est de l’Asie. Introduite comme plante ornementale, elle est commercialisée à des prix élevés dès 1849 en Allemagne. Elle est ensuite utilisée comme plante de couverture, plante mellifère, plante fourragère pour le bétail et comme fixateur de sol. Distribution actuelle générale et locale Europe Envahissante dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord. Extrêmement répandue dans les habitats anthropogènes, elle commence à poser depuis une dizaine d’années de sérieux problèmes de gestion dans les réserves naturelles, en zone humide ainsi que le long des cours d’eau. Suisse Les données recensées sont nettement en dessous de la réalité de la présence de cette espèce. Genève En progression depuis une dizaine d’années, avec une forte densification le long de certains cours d’eau comme l’Arve et la Drize, de même que sur les enrochements du bord du lac. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Reynoutria japonica / sachalinensis / bohemica Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - janvier 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 192 Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte République et canton de Genève Département du territoire FICHE INFO Renouée du Japon (Reynoutria japonica) Reynoutria japonica Houtt.(Reynoutria japonica) Renouée du Japon Recommandations : Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 5 ! 10 Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : Nom français : Renouée du Japon Cette espèce figure dans la liste noire • Sur les berges des cours d'eau, où la plante peut provoquer de graves Liste des néophytes de Suisse : répandre Polygonacées déstabilisationsFamille de berge, et se facilement. posant des problèmes du point de • Dans les friches, les terrains vagues, les zones de dépôt de terre, où la plante vue de la protection de la nature peut se multiplier et d'où elle peut être disséminée lors de transports de terre. Synonymes : Polygonum cuspidatum, et/ou de la santé humaine et dont japonica effets négatifsdans sur l’environneLe canton recommande égalementFallopia la lutte dans la mesure du les possible les ment sont démontrés. conditions suivantes : Origine : Nord de la Chine, Japon, • Sur les terrains agricoles Taiwan, Corée • Dans les clairières et lisières forestières • Le long des routes et sur les talus avoisinants. La renouée du Japon est extrêmement proche d'une autre espèce de renouée, la renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis). Les deux espèces se sont hybridées pour former Reynoutria x bohemica. Il semblerait que l'hybride présente un caractère encore plus envahissant que les deux espèces dont il est issu, et possède des tiges notablement plus grandes. Quoi qu'il en soit, par souci de simplicité il n'y a pas lieu ici de distinguer ces diverses espèces. Il existe également quelques autres renouées, notamment Polygonum polystachum, pouvant présenter un caractère envahissant. Daniel Jeanmonod Catherine Lambelet L'être humain possède une très grande responsabilité dans la dispersion de cette plante. Il est donc extrêmement important d'adopter au plus vite les bonnes pratiques pour éviter de disséminer encore plus cette plante. Ceci implique notamment une très grande prudence lors de l'usage de matériaux terreux proches de ou dans une zone contaminée. Puisqu'il est pratiquement impossible d'enlever les plus petits morceaux de rhizome du sol, il est préférable de renoncer à utiliser une terre contaminée, sauf si on peut l'enfouir à une profondeur suffisante (plus de 4m). A titre indicatif, en Angleterre, la Loi sur la vie sauvage et la campagne (Wildlife and Feuilles de renouée. Massifs de Renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Country Act, établie en 1981), rend illégale la dissémination de la renouée du Japon. Par conséquent tout terre contaminée par la plante doit être stockée en décharge de floraison Espèce pérenne herbacée 3 m de hauteur, avec un réseaud'amende, souterrain trèsêtre important agréée, jusqu’à et ne peut, sous peine utilisée pourDate des travaux de rhizomes. d'aménagement. janv fév mars Tige : creuse, comporte des nœuds comme un bambou. Rouge au prinEn Suisse, il n'existe actuellement pas de loi équivalente. Il incombe donc à chacun avril temps, elle tourne au vert Plusieurs strié de rougebureaux durant l’été et, en se lignifiant peu d'agir correctement. d'ingénieurs, mandatés par des collectivités mai à peu, au brun-orange en automne. publiques pour aménager ou revitaliser des cours d'eau, ont déjà pris l'habitude de juin stipuler dans les obligations contractuelles des entreprises qui réalisent leurs travaux juil Feuilles : ne de 7doivent à 14 cm (jusqu’à 18 cm)cas de longueur, cmterre de largeur en qu'elles en aucun utiliser de de8la contaminée, et qu'elles aoûtdoivent moyenne un (jusqu’à cm), plusieurs largement ovales, rétrécies pointe à l’extréassurer suivi13 sur années. Ces en conditions peuvent, dans la plupart sept des mité et brusquement tronquéesaccidentelle à la base. cas, éviter une dispersion des plantes envahissantes. oct nov déc Fleurs : blanc-crème en panicules de 8 à 12 cm de longueur. Plante gynodioïque (plantes femelles avec fleurs mâles avortées). Les plantes mâles sont rares, la plupart des clones sont constitués de plantes femelles. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 193 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage Où? Quand? Dans des zones nouvellement infestées, uniquement sur des plants qui ère apparaissent pour la 1 année. Durant les trois premières semaines de la saison végétative (avril ou mai), avant que le rhizome ne s'implante trop fortement. Cette méthode est uniquement efficace sur les plants les plus petits, apparus dans l'année, suite à une déposition de fragments de plantes (crue, chantier,…). Le risque de fragmenter les rhizomes est très grand, et cette méthode est donc à proscrire dans toute autre situation. • Fauche répétée Où? Quand? Sur des massifs de grande ampleur dont on veut limiter l'expansion D'avril à octobre (durant toute la saison) Cette méthode de lutte n'a de sens que si elle s'inscrit dans le long terme. La fauche n'est efficace que si elle est répétée plusieurs fois par an, et sur plusieurs années de suite, pour épuiser la plante. On considère que 6 à 8 fauches par an, pendant 4 à 7 ans, peuvent venir à bout de la renouée sur des sites très envahis. La plante doit être fauchée dès qu'elle atteint 60 cm de hauteur. Veiller à éliminer de manière scrupuleuse les résidus de la fauche. Il ne faut en aucun cas les laisser sur sol humide, car les tiges y reprennent facilement. Il vaut donc mieux évacuer et incinérer ce matériel. On peut également envisager de le faire sécher sur place, en prenant soin de ne pas laisser les restes de plante en contact avec le sol. La fauche mécanique s'avère problématique si elle fragmente trop les tiges. Une broyeuse risque d'augmenter l'ampleur du problème en dispersant une multitude de petits fragments. Préférer donc un outil ou une machine qui fait une coupe franche et nette (par exemple une faux), plutôt qu'un engin qui déchiquette les tiges. Dans tous les cas, tenter dans la mesure du possible de récolter et d'éliminer tous les fragments dispersés. La fauche est par contre un bon complément ou une bonne préparation pour d'autres méthodes de lutte Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon 194 République et canton de Genève Département du territoire • Couverture du sol Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon Où? Dans les zones où l'usage d'herbicide n'est pas possible, sur des berges déstabilisées nécessitant un aménagement et un renforcement, sur toute infestation dense de taille petite à moyenne. Quand? En fin de saison, après avoir préalablement fatigué la plante par d'autres méthodes On distingue deux méthodes de couverture du sol : la couverture simple, et la couverture avec plantation. La première consiste à recouvrir la parcelle infestée pendant une certaine période de temps, pour tenter de tuer la renouée. Utiliser pour ce faire de préférence un géotextile synthétique non tissé, résistant au déchirement et à la perforation. Ces géotextiles sont souvent de couleur noire, et provoquent un échauffement du sol, tout en bloquant la lumière. Les plantes sous le géotextile sont étouffées. L'efficacité de cette méthode dépend de plusieurs facteurs, notamment du soin lors de la pose du géotextile. Il est important d'étendre celui-ci sur une surface supérieure à la zone infestée. Compter une marge d'au moins 2 m, qui limitera en partie les repousses latérales. Plus la marge sera grande, moins la plante pourra ressortir de sous le géotextile (mais plus le prix sera élevé). Si plusieurs morceaux de géotextiles sont utilisés, on les fera se chevaucher sur au moins 150 cm. Pour maintenir le géotextile au sol, utiliser des agrafes ou des pieux, complétés par des pierres ou des troncs posés sur le géotextile, voire des cordes tendues en travers et attachées aux pieux. Le géotextile sera laissé en place pendant au moins 1 an. Veiller en outre à limiter l'accès au site, pour ne pas endommager le géotextile. Il semble notamment que les chiens soient attirés par l'odeur de certains géotextiles, et les déchirent avec leurs griffes. Une fois le géotextile enlevé, semer ou planter immédiatement des espèces locales pour éviter tout retour de la renouée. La deuxième méthode combine l'usage d'un géotextile avec des plantations d'espèces ligneuses arbustives. Utiliser ici de préférence un géotextile biodégradable, formé d'un sandwich fibres naturelles / polypropylène. Préparer le terrain de la même manière que ci-dessus, et prendre les mêmes précautions (chevauchements, marge au bord de la zone infestée…). Le géotextile sera fixé par des pieux en boutures vivantes, le plus souvent en saule. Le géotextile va étouffer les plants de renouée, et les boutures de saule vont se développer pour créer au final une saulaie ombragée, sous laquelle la renouée ne pourra plus reprendre. Contrôler les résurgences de renouée aux bords du géotextile en les coupant fréquemment, voire en les traitant chimiquement si la législation le permet. Si le géotextile est mis en place avec suffisamment de soin, la renouée ne peut pas reprendre. Cette méthode est relativement coûteuse en matériel, implique une arborisation de la zone, mais réduit l'entretien, et devrait donner des résultats définitifs. Contacter une entreprise ou un bureau spécialisé dans le génie biologique pour l'expertise et le matériel nécessaire à mettre en place ces méthodes. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 195 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce propos, ère consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application foliaire Où? Quand? Sur de grandes infestations, là ou les risques de dérive du produit sont moins importants (pas ou peu de végétation environnante). Au stade du bouton floral (mi-août). Le stade idéal pour traiter chimiquement les plantes est juste avant la floraison. Malheureusement à ce stade les plantes occupent déjà beaucoup trop de volume pour être traitées correctement (les renouées peuvent faire jusqu'à 4m de haut). Il est donc nécessaire de réduire leur hauteur au moins une fois dans l'année, avant le traitement chimique. Pour ce faire il est recommandé de les faucher une fois entre mi et fin juin, puis de laisser repousser jusqu'au stade du bouton floral, et de traiter entre mi-août et septembre, avant le dessèchement des feuilles (dès octobre). Appliquer un herbicide systémique sur chaque feuille, en évitant le ruissellement. Utiliser un vaporisateur ou un applicateur par contact. Ajouter un colorant au produit pour ne pas oublier ou traiter deux fois une plante. Ne traiter que dans de bonnes conditions météorologiques : pas de vent, pas de pluie dans les 6 heures qui suivent l'application. Il est également possible d'augmenter le nombre de fauches annuelles, pour fatiguer la plante. En commençant la fauche assez tôt (mai), on peut faucher 4 fois dans l'année avant le traitement chimique. On risque néanmoins de se retrouver avec des plantes présentant une surface foliaire trop petite pour absorber suffisamment de produit. Contrôler bien évidemment la parcelle à intervalles réguliers. Substance active Glyphosate (360 g/l) Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Dosage 5-10% Diluant Eau + surfactants Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon 196 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon • Injection dans les tiges Où? Quand? Sur des infestations petites à moyennes, si le risque de dérive du produit phytosanitaire ne peut pas être accepté. Dès la floraison (mi-août à septembre). Injecter avec une seringue une dose erentre 5 ete10 ml d'herbicide systémique non dilué, dans la tige, en dessus du 1 ou du 2 noeud, soit environ 10 à 30 cm au dessus du sol. Veiller à traiter chaque tige. Pour ne pas en oublier, les marquer au fur et à mesure avec de la peinture. Cette technique nécessite de pénétrer au coeur des massifs des renouées, près du sol. Elle n'est donc aisément utilisable que sur des massifs petits et pas trop denses. Dans les massifs plus grands et plus denses, on préférera l'injection dans les tiges préalablement coupées, comme décrite ci-dessous. Comme pour chaque méthode de lutte, effectuer un contrôle quelques semaines après le traitement, et réitérer la mesure au besoin l'année suivante (une année ne suffit pas pour se débarrasser de la renouée!). Substance active Glyphosate (360 g/l) Dosage 100% Diluant - • Injection dans les tiges coupées Où? Quand? Sur des infestations moyennes, ou sur de grandes infestations si le risque de dérive du produit phytosanitaire ne peut pas être accepté. En fin de saison, (mi-août à septembre). A la différence de la méthode ci-dessus, faucher les massifs de renouée avant d'injecter le produit. Effectuer plusieurs fauches dans l'année, pour affaiblir la plante. Dès mi-août, effectuer une ultimeer fauche, en coupant les tiges entre 10 et 30 cm au-dessus du sol (en dessus du 1 noeud) Immédiatement après la fauche, injecter l'herbicide directement dans les tiges (même quantité que ci-dessus). Marquer les tiges traitées pour éviter d'en oublier ou de traiter deux fois. On peut utiliser un asperseur dorsal pour transporter le produit, en adaptant la buse, ce qui permet de faire le traitement en restant debout. Par contre, il sera plus difficile de traiter les tiges les plus fines sans l'aide d'une seringue. La mesure devra être répétée l'année suivante au besoin. Substance active Glyphosate (360 g/l) Dosage 100% Diluant - Ces deux méthodes sont plus coûteuses en temps que l'application foliaire, mais sont plus efficaces, plus sûres, et sont indépendantes des conditions météorologiques (vent, pluie,…). Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 197 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon République et canton de Genève Département du territoire 3) Autres méthodes • Concurrence végétale Où? Quand? Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon Sur des terrains laissés à nu après un traitement, ou aux alentours des massifs de renouée. Avant la période de germination des espèces utilisées, ou selon les besoins des espèces arbustives choisies. Comme toujours, les sols laissés à nu sont des terrains faciles d'accès pour les plantes envahissantes. En installant des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant, on peut affaiblir la renouée. Utiliser des espèces herbacées en semis sur les sols nus aux alentours des infestations, et des espèces arbustives plantées sur les sols laissés nus après un traitement. Les arbustes devront faire au minimum 1.5 m de hauteur et être plantés à une 2 densité de 1 à 2 plants par m . Continuer à faucher les renouées poussant sous les plantes installées, en limitant leur hauteur de manière à ce qu'elles n'affectent pas les plants. On peut également utiliser des ronces, qui ont un très fort pouvoir de couverture. Cette méthode est proche de la couverture du sol par un géotextile biodégradable combiné avec des boutures de saule, mais permet d'utiliser une plus grande variété d'espèces végétales. • Pâturage Où? Quand? Sur les terrains agricoles infestés, dans les lits majeurs des cours d'eau, du moment que les mouvements du bétail peuvent être contrôlés. Durant toute la période végétative (d'avril à octobre). L'impact des herbivores sur la renouée peut être important, assez pour réduire fortement les massifs, voire les faire disparaître. La mise en pâture doit être répétée sur au moins 3 à 5 ans. La plante peut être consommée par les équidés, les bovins, les ovins et les caprins. Son appétence est assez faible au début, mais sur un terrain densément infesté, les animaux se rabattront rapidement sur cette plante. La plante a une très bonne valeur fourragère, riche en protéine, comme la luzerne. Favoriser la pâture de cette plante en installant du sel ou des abreuvoirs près des massifs à rabattre. Si la mise en pâture ne peut pas commencer dès le début de saison, il est conseillé de faucher une fois les plantes, pour réduire leur taille et éviter qu'elles ne soient trop grandes pour être consommées ou couchées par les animaux. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon 198 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Renouée du Japon Pour obtenir des informations complémentaires sur la gestion de la renouée du Japon, consulter les trois documents ci-dessous, dont cette fiche s'est inspirée en partie. La renouée du Japon, une espèce en phase d'expansion – Expériences menées à Neuchâtel, Horner M. (2006), Service de l'agriculture, Office phytosanitaire cantonal, Neuchâtel. Disponible sur http://sea.ne.ch/docs/pdf/neophyt/reyss_ft-ne.pdf Renouée du Japon – Mesures de gestion possibles, Conseil Général de Savoie – Environnement (2006). Disponible sur http://www.savoie.fr/uploads/Document/WEB_CHEMIN_1762_1145524254.pdf Bericht und Empfehlung zur Bekämpfung des Japanknöterichs, De Micheli et al. (2006), Kantons Aargau, Bern, Glarus, Luzern, Wallis und Zürich. En allemand. Disponible à la demande auprès de Kanton Zürich AWEL, Amt für Abfall, Wasser, Energie und Luft Abteilung Abfallwirtschaft und Betriebe Sektion Biosicherheit [email protected] Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 199 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Renouée du Japon . 200 Plantes exotiques envahissantes Robinia pseudoacacia L. FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Robinier faux-acacia 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de Famille : Fabacées (ou Légumineuses) vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Est des Etat-Unis Claudia Steinacker : Michel Vauthey Michel Vauthey Origine Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Arbre à feuilles caduques pouvant atteindre 25 mètres de haut. Ecorce : profondément crevassée, gris-brun. Lisse chez les jeunes arbres, elle se creuse rapidement en un réseau de crevasses sinueuses. Rameaux : fortement épineux, exceptés ceux portant les fleurs. Feuilles : alternes, composées- pennées, à 7-21 folioles ovales. Fleurs : blanches, odorantes, en grappes pendantes de 10-20 cm. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : longs de 4-10 cm, sous forme de gousses sèches pendantes, glabres. Cet arbre est facilement reconnaissable Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 201 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Son caractère pionnier et sa résistance à la sécheresse lui permettent de coloniser facilement des lieux dénudés ou des prés secs, mais également des zones alluviales, clairières, bords de chemins, terres incultes et endroits rocheux. Modes de reproduction-dissémination Forte capacité de germination, de croissance (peut atteindre 2 m de hauteur en 1 année), de drageonnement depuis les racines et de rejets de souches. Les graines restent viables dans le sol pendant au moins 10 ans. Espèce proche Sophora japonica Robinia pseudoacacia ne peut pas être confondu avec une autre espèce, sauf peut-être avec Sophora japonica (originaire de Chine). Ce dernier se différencie bien du Robinier par ses folioles pointus à l’extrémité et l’écorce presque lisse. Il ne porte pas d’épines et les jeunes rameaux sont verts. Sophora japonica 202 Danger Sites Internet sur les espèces indigènes • www.cps-skew.ch La densité des populations le long des cours d’eau et des zones alluviales concurrence les espèces héliophiles (“ qui ont besoin de soleil pour pousser “) de petite taille. Son envahissement conduit à une banalisation très marquée de la flore et à un appauvrissement net de la biodiversité. • www.villege.ch/cjb/conservation/robinia.htlm • www.ge.ch/nature/flore sur le milieu Ses nodosités racinaires fixent l’azote, provoquant un enrichissement du sol. Par conséquent, ce phénomène entraîne une modification de la végétation de sols maigres. Le Robinier élimine les espèces pionnières indigènes grâce à sa forte capacité de colonisation et couvre rapidement de grandes surfaces. sur les activités humaines Il peut s’avérer toxique si on ingère l’écorce, les graines ou les feuilles. Les fleurs sont quant à elles comestibles. Envahissement par Robinia pseudoacacia • Une coupe suivie de coupes des rejets 2 fois par année sur plusieurs années peut tuer le pied • Arrachage ou fauche des jeunes semis • L’application d’un herbicide (type glyphosate) sur la souche peut s’avérer efficace S. Beuchat Mesures de lutte (utilisation selon les règlements en vigueur) Michel Vauthey D’autres techniques (dessouchages, arrachages) risquent de favoriser la repousse Repousses de Robinia pseudoacacia le long des chemins Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 203 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Importé en Europe en 1601, il a ensuite été largement diffusé dans le reste du monde pour ses qualités d’espèce ligneuse à croissance rapide, stabilisatrice de substrats instables et améliorante du sol, avec comme conséquence l’envahissement de tous les terrains ouverts où il se trouve. Distribution actuelle générale et locale Europe L’espèce montre un comportement envahissant surtout dans les zones méditerranéennes. Suisse Présent dans presque tous les cantons, particulièrement au Tessin (région chaude). Genève Le Robinier a longtemps été utilisé pour la stabilisation de talus en ville et en campagne. Depuis lors, il montre des signes d’envahissement sur tout le canton. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Robinia pseudoacacias L. Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 204 République et canton de Genève Département du territoire Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) Robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) Recommandations : Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : • Le long des routes et sur les talus avoisinants, afin d'éviter la propagation de la plante le long des axes routiers. • Dans les prairies maigres et les zones naturelles sensibles, où la plante, en fixant l'azote dans le sol (enrichissement), peut modifier les conditions écologiques du sol. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • Le long des cours d'eau et des lacs, où cette espèce peut se répandre facilement, modifier les conditions écologiques du sol, et gêner l'accès en formant des peuplements denses et épineux. Le robinier fait partie de la famille des fabacées (légumineuses). Ses racines comportent des nodosités où l'on trouve des bactéries fixatrices de l'azote, qui enrichissent le sol. C'est pourquoi, dans son aire d'origine (USA) cette plante a souvent été utilisée pour revitaliser des sites miniers abandonnés. C'est cette même caractéristique qui pose problème dans les zones envahies. L'enrichissement du sol bouleverse l'équilibre écologique, en favorisant les espèces nitrophiles et en chassant les espèces préférant les sols maigres. L'action du robinier peut également favoriser d'autres espèces envahissantes, qui sont souvent très performantes dans les sols riches. C'est pourquoi il est important de lutter contre cette espèce dans les milieux sensibles (réserves, prairies maigres,…). On peut également noter que toutes les parties de la plante (y compris les graines) sont toxiques pour l'homme. Bien que le risque d'ingérer cette plante soit faible, il est néanmoins existant. Cette espèce a pourtant des qualités, notamment une bonne consolidation des berges (système racinaire performant), et un bois d'excellente qualité, rarement attaqué par les phytophages. C'est pourquoi il est encore couramment utilisé, et n'est pas considéré comme une plante problématique par beaucoup d'intervenants. Au vu des problèmes environnementaux et d'entretien qu'il peut poser (peuplements denses et monospécifiques, forte reproduction végétative, déséquilibre du sol,…), la gestion et l'utilisation du robinier mériterait d'être considérée avec soin. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 205 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Techniques de lutte : Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Robinier faux acacia Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage manuel Où? Sur les terrains nouvellement infestés, aux alentours des arbres adultes, partout où l'on trouve des semis et des jeunes plantules. Quand? Dès la germination, jusqu'à avant la formation des graines. L'arrachage lorsque le sol est légèrement humide est beaucoup plus facile que sur sol sec. Cette mesure de lutte n'est applicable que sur les semis et les plantules de l'année, qui ne doivent pas être confondus avec les drageons issus d'arbres adultes alentours. Le matériel végétal arraché doit être incinéré, et non pas composté. • Annelage du tronc Où? Quand? Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés. Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont basses. L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol) jusqu'au cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la circonférence de l'arbre. Il est important de laisser une petite partie de l'écorce intacte, sinon l'arbre peut réagir en drageonnant violemment. L'arbre ne peut ainsi plus accumuler de réserves dans ses racines. Le peu d'énergie restant dans les racines est consommée au printemps suivant. L'annelage du tronc peut alors être complété sur toute la circonférence du tronc, avec un risque amoindri de production de drageons. L'arbre meurt et peut être abattu. Attention aux chutes d'arbre ou de branches possibles après l'annelage. • Coupe de l'arbre Où? Quand? De préférence sur des petites infestations de nouvelles pousses. Éventuellement sur des arbres adultes, ou des arbustes trop gros pour être arrachés. Au début de l'été quand les réserves racinaires de l'arbre sont basses. La coupe de l'arbre peut être efficace sur des petites infestations, où les plantes sont encore jeunes. Une coupe, suivie de coupes des rejets au moins deux fois par an, et répétée sur plusieurs années peut épuiser les plantes plus grosse, ou tout au moins limiter leur expansion. Cette technique sera d'autant plus efficace si elle est combinée avec une plantation ou un semis dense d'espèces indigènes produisant un fort ombrage, car le robinier supporte mal l'ombre. Une coupe unique conduit à une forte production de drageons, et devrait être Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 206 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Robinier faux acacia évitée, sauf si combinée avec un traitement chimique. On préférera dans la mesure du possible l'annelage du tronc. 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce ère propos, consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application foliaire Où? Quand? Sur les rejets et les drageons issus d'arbres coupés ou endommagés. Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin – septembre). Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et nécessite de transporter un volume de produit dilué important. Il est recommandé d'ajouter un surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le produit ruisselle trop. Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges vertes, sur les repousses et les drageons. La méthode n'est guère utilisable sur des arbres adultes en raison de leur taille et du volume du feuillage. Préférer dans la mesure du possible les méthodes exposées ci-dessous. Substance active Glyphosate Dosage >10 % Diluant Eau + surfactants • Imprégnation de l'écorce Où? Quand? Sur des arbres d'un diamètre maximal de 20 cm, dans les endroits où il faut éviter la dérive du produit sur la végétation environnante. Au début du printemps, en été. Cette méthode permet de réduire le volume de produit transporté, et évite la dérive de l'application sur les plantes environnantes. Utiliser un mélange herbicide/huile (minérale ou végétale). Avec un vaporisateur, appliquer le mélange sur la base du tronc, sur une bande de 20 cm de large, et sur toute la circonférence du tronc. Augmenter la largeur de la bande sur les arbres les plus gros. L'herbicide traverse l'écorce et est absorbé par l'arbre. Substance active Triclopyr 2,4-D Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 207 Dosage Printemps 20% Eté 10% 10-15% Diluant Huile spéciale Huile spéciale Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Robinier faux acacia • Application sur souches Où? Quand? Dans le cas où l'on souhaite abattre les arbres, et où l'usage d'herbicides est autorisé (augmente l'efficacité de la coupe). Durant la période de croissance de la plante (efficacité diminue à partir de l'automne). Dans les 5 à 15 minutes suivant l'abattage de l'arbre (pour éviter la cicatrisation), appliquer un mélange herbicide/huile sur toute la surface de la souche, en débordant également sur les bords. L'application peut se faire au vaporisateur, ou au pinceau dans les cas où la dérive du produit doit absolument être évitée. Cette méthode assure une distribution directe du produit dans les racines. Substance active Glyphosate Triclopyr 2,4-D Dosage 10-15% (printemps) >15% 4-10% Diluant Eau + surfactant Huile spéciale Huile spéciale ou eau 3) Autre méthodes • Concurrence végétale Le robinier supporte mal l'ombre et la concurrence. Une plantation ou un semis dense aux alentours des zones envahies (et surtout sur les sols nus), ou autour des plantes subissant un traitement, pourrait gêner ou réduire son expansion. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 208 Plantes exotiques envahissantes Senecio inaequidens DC. FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français : Séneçon du Cap Famille : Astéracées (ou Composées) 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature : Senecio reclinatus auct., S. harveianus auct. et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Afrique du Sud Michel Vauthey Michel Vauthey Origine : Michel Vauthey Synonymes Feuilles de renouée. Massifs de renouées sur les bords de l’Arve (premier plan et en bordure sur l’autre rive). Plante pouvant se développer en buisson de 50 à 150 cm de haut, vivant 5 à 10 (-15) ans. Date de floraison Tige : ligneuse à la base. Jusqu’à 110 cm de longueur, couchée à sa base puis dressée. Feuilles : indivises, linéaires, longues de 6-7 cm et larges de 2-3 mm. Fleurs : Inflorescences terminales sur les nombreuses ramifications. Capitules très nombreux, jaunes, de 10-20 mm de diamètre. fructification : janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : env. 5 mm de longueur. Une fois secs, sont surmontés d’un pappus de soie. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 209 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Le Séneçon du Cap est capable de coloniser les milieux rudéralisés (bords des voies ferrées et des routes, dépôts de terre, gravières, etc.), les friches, les jachères, les pâturages, les forêts claires et les éboulis de 0 m à 1500 m. Modes de reproduction-dissémination Reproduction par de très nombreux fruits à aigrette, disséminés par le vent. Un plant développé possède 80 à 100 capitules et peut produire plus de 10’000 graines par an. Pas de multiplication végétative, mais capacité de marcotage (multiplication d’un végétal par l’enracinement d’une partie de la plante). Les autoroutes sont des corridors qui favorisent la dissémination du Séneçon du Cap. Espèce proche J. Kreuzkraut Senecio jacobaea Le Séneçon du Cap ne doit pas être confondu avec d’autres Astéracées indigènes à fleurs jaunes (très nombreuses) et avec les autres espèces de Séneçons indigènes, dont elle se différencie par ses feuilles indivises et linéaires (caractère spécifique du Séneçon du Cap) Senecio jacobaea 210 Danger sur les espèces indigènes Concurrence les espèces indigènes des milieux tels que talus secs, prés, prairies, éboulis, etc., notamment les orchidées. Les racines transmettent des substances toxiques sur les graines des alentours. Pour en savoir plus JEANMONOD, D. (2002). Nouvelles stations pour Senecio inaequidens DC. ou la conquête irrésistible du séneçon du Cap. Saussurea 32: 43-50. sur le milieu Altère les milieux mentionnés ci-dessus en modifiant leur structure végétale et en appauvrissant la biodiversité. sur les activités humaines Risque d’envahir les vignobles et les pâturages. La plante est toxique pour le bétail. Elle est donc refusée et envahit d’autant plus les pâturages en faisant baisser les rendements. Sites Internet • www.cps-skew.ch • www.ville-ge.ch/cjb • www.ge.ch/nature/flore Mesures de lutte • Arracher les pieds isolés et les petites populations • Eviter de laisser des espaces dénués de végétation • Semer des espèces très couvrantes sur les sites d’arrachages (trèfles ou luzernes) • Faucher ne permet pas de le supprimer mais favorise la concurrence des autres plantes • En culture, labourer ou désherber chaque année les pieds développés • Eviter le surpâturage, repérer, arracher puis brûler les pieds isolés • Désherber chimiquement, plante par plante (selon les règlements en vigueur) ue remarq L’arrachage ou la destruction des pieds fait manifestement reculer la population, ce qui montre que la lutte est efficace et que seule la présence d’une population assez importante permet à la plante de se répandre. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 211 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Introduit en Europe dès 1889 par l’industrie lainière (des graines se sont mêlées aux toisons lainières importées pour les filatures). Le Séneçon s’est ensuite répandu en suivant les cours d’eau et les routes, dans le Sud-Ouest de la France, la Catalogne et l’Italie. En très forte expansion, surtout depuis 1970. Il a été introduit en Suisse romande, à la gare de Denges (Morges) vers 1987, et dans le sud du Tessin dans les années 1980. Distribution actuelle générale et locale Europe De l’Espagne au Danemark et de l’Irlande jusqu’à l’est de l’Allemagne. Suisse Genève, Vaud (surtout Morges), Neuchâtel, Valais, Bâle, Berne, Argovie, Zürich, Lucerne, Uri, Glaris, Saint-Gall, Thurgovie, Tessin. En expansion en Suisse-Romande depuis 1995 environ. Genève 2 foyers importants recensés: Laconnex et La Praille. La première mention date de 1996. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Senecio inaequidens DC. Données après 1994 moins précises au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 212 République et canton de Genève Département du territoire Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Séneçon du Cap (Senecio inaequidens) Séneçon du Cap (Senecio inaequidens) Recommandations : Le canton recommande la lutte systématique dans les conditions suivantes : • Le long des voies de communication, et dans les talus les avoisinant, pour éviter la dissémination de la plante. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • Dans les prés, prairies et pâturages. La plante est toxique et refusée par le bétail, et pourrait donc se répandre très rapidement dans ces zones. Cette espèce ne pose pour l'instant pas de problème en Suisse, en dehors des voies de communication. Vu sa toxicité pour le bétail et les équidés, il est par contre à craindre que dans un futur proche la plante se répande dans les pâturages et cause l'empoisonnement d'une partie du cheptel. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 213 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Séneçon du Cap Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage Où? Quand? Sur les plants isolés, et les infestations nouvelles ou encore petites. Avant la fructification (avant fin-juin). L'arrachage manuel semble être la meilleure solution dans ces conditions. La plante n'a pas de capacité végétative, mais produit un stock grainier important. Après l'arrachage, c'est donc les graines des années précédentes qui risquent de reprendre. C'est pourquoi cette mesure doit être suivie d'un ensemencement avec des espèces végétales à fort pouvoir couvrant. Eliminer immédiatement et avec soin les plantes arrachées (incinération), car même en dehors du sol, elles peuvent produire des graines viables pendant encore 2 à 3 jours. • Fauche Où? Quand? Sur les grandes infestations, le long des voies de communication. Avant la fructification (avant fin-juin). La fauche ne tue pas la plante, mais limite son expansion en l'empêchant de produire des graines. Par ailleurs cette méthode peut favoriser les espèces indigènes concurrentes, voire des insectes prédateurs. Il semble en effet qu'un puceron, qui affecte généralement Senecio jacobea (un séneçon indigène), s'attaque également au séneçon du cap. Il est nécessaire de réaliser plusieurs fauches successives, car la plante reprend rapidement après le traitement. • Labour Où? Quand? Sur d'éventuelles cultures envahies. Avant la fructification (avant fin-juin). Le labour permet d'enfouir la plante, et semble limiter son expansion. La plante n'a pas encore commencé à envahir les prairies et les pâturages dans le canton de Vaud, mais de nombreux exemples en France et en Italie montrent que cette plante peut poser de graves problèmes en agriculture. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 214 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Séneçon du Cap 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce ère propos, consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Lutte par herbicide Où? Quand? En zone agricole, ou ailleurs sur de petites infestations Avant la fructification (avant fin-juin) Les données concernant l'utilisation des herbicides pour la lutte contre le séneçon sont contradictoires. Certaines sources affirment qu'un bon contrôle de la plante peut être obtenu ainsi, alors que d'autres constatent une résistance du séneçon aux herbicides. Substance active Glyphosate Sulfosate Dosage Selon fabricant Selon fabricant Diluant Selon fabricant Selon fabricant 3) Autre méthodes • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 215 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 . 216 Plantes exotiques envahissantes Solidago gigantea Aiton FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français Solidage géant : 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse Famille : Asteracées Synonyme : Solidago serotina Aiton Origine : Amérique du Nord posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environne- Michel Vauthey Michel Vauthey ment sont démontrés. Plante herbacée, dressée, de 50 - 150 cm de haut. Tige : non ramifiée, glabre ou pubescente souvent rougeâtre. Feuilles : alternes, lancéolées, fortement dentées en scie, glabres, mais pubescentes sur les nervures de la face inférieure. Fleurs : jaune vif, en petits capitules de 4-8 mm de diamètre. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Fruits : longs de 4-10 cm, sous forme de gousses sèches pendantes, glabres. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 217 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Le Solidage géant se plaît dans tout milieu rudéral, dans les friches, les zones de compensations écologiques (jachères, prairies, etc.), les zones alluviales. Il affectionne les lieux plutôt humides, alors que son cousin S. canadensis supporte mieux la sécheresse prolongée. Modes de reproduction et dissémination Le Solidage est doté d’un système de rhizomes souterrains extrêmement efficace (reproduction végétative). Couplé avec la reproduction sexuée (production pouvant atteindre 20’000 graines par plante), il peut se répandre extrêmement rapidement. Les graines sont transportées aisément par le vent, à partir de 6 semaines après le début de la floraison et jusqu’en hiver. Les deux espèces sont très appréciées pour décorer les jardins privés, ce qui favorise d’autant plus leur dissémination. Espèces proches Solidago canadensis L. Plante tout aussi envahissante, à tige et face inférieure des feuilles nettement poilues et des capitules un peu plus petits. Tige pubescente sur toute sa longueur. Peut atteindre 250 cm de haut. Supporte également les milieux séchards. Erick Dronnet Solidago virgaurea Espèce indigène (fleurs en capitules de 10-20 mm de diamètre, d’aspect moins “ pyramidale “) se distingue relativement bien de S. gigantea et S. canadensis. Solidago virgaurea (indigène) 218 Danger Pour en savoir plus Verges d’Or, problèmes dans sur les espèces indigènes les réserves naturelles, OFEFP, Cette espèce couvre le sol en formant de grands bouquets denses qui étouffent la végétation indigène. Berne, 1992 sur le milieu Elle affectionne surtout les lieux humides et par conséquent, se retrouve dans bon nombre de réserves naturelles. Sites Internet sur les activités humaines • www.cps-skew.ch Si elle envahit des parcelles agricoles, la remise en culture peut s’avérer très difficile. • www.ville-ge.ch/cjb • www.ge.ch/nature/flore Mesures de lutte Fauche répétée • Suppression de la litière • Coupe des plantes dans les jardins avant la montée en graines • Semis de plantes indigènes sur terrains dénudés GREN biologie appliquée • Mesures d’entretien en réserve naturelle: suppression de la litière. Toutes ces mesures doivent être accompagnées par une élimination scrupuleuse (incinération) des plantes fauchées ou coupées. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 219 Historique de distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Les Solidages sont originaires d’Amérique du Nord. Introduits comme plantes ornementales en Europe dès 1650, la phase d’expansion exponentielle a débuté un siècle plus tard. Distribution actuelle générale et locale Europe Les deux espèces sont désormais largement répandues dans les zones tempérées de l’Europe où elles sont considérées parmi les espèces les plus invasives. Suisse Présence généralisée dans les régions de basses altitudes (< 900 m). Genève L’espèce est observable sur tout le canton et sa présence pose problème dans presque toutes les réserves naturelles. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Solidago canadensis / gigantea Données après 1994 au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - janvier 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 220 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes FICHE INFO Solidago gigantea Information à l'attention des communes et des services de l'Etat de Genève. Degré d’urgence de la- lutte à mener (10 = max.) Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de lutte Solidages ! (Solidago gigantea et Solidago canadensis) Aiton 0 Solidage géant (Solidago gigantea) Nom français : Solidage géant Solidage du Canada (Solidago canadensis) Famille : Asteracées Synonyme : Solidago serotina Aiton Recommandations : 5 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont effets négatifs Le canton recommande la lutte systématique dans les conditionsles suivantes : sur l’environne- • ment sont démontrés. : Amérique du Nord Dans lesOrigine zones humides, les prairies maigres, où la plante pose de gros problèmes environnementaux. • Le long des voies de communication et sur les talus aux abords de cellesci, pour limiter la dissémination de la plante. Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : • Dans les jachères et les friches industrielles, pour éviter une trop grande concentration de la plante. Ces deux espèces sont parfois utilisées pour décorer des jardins privés, et peuvent donc se répandre depuis ces endroits. Une sensibilisation du public est nécessaire pour éviter la dissémination de la plante, notamment lors de l'élimination des déchets végétaux (compost, dépôts sauvages,…). Comme avec certaines autres plantes envahissantes, les personnes qui souhaitent les garder sur leur terrain doivent au minimum couper les inflorescences avant la dispersion des graines. Michel Vauthey Michel Vauthey Les deux espèces de solidages néophytes présentes en Suisse (S. gigantea et S.canadensis) sont toutes deux envahissantes, et posent le même type de problèmes aux mêmes endroits. Par souci de simplicité, on ne distinguera pas les deux espèces. La plante pousse principalement en zone humide. L'humidité du sol et la hauteur de la nappe phréatique une grande influence sur le développement deDate la plante. Une Plante herbacée, dressée, de 50 - 150 cm deont haut. de floraison submersion prolongée du terrain au printemps retardera le développement de la janv plante de plusieurs semaines. Les gestionnaires doivent donc adapter fév les dates mentionnées plus basouaux conditions locales, afin de ne pas intervenir trop mars tôt ou trop Tige : non ramifiée, glabre pubescente souvent rougeâtre. tard. avril Le solidage est une espèce opportuniste, qui s'installe rapidement dans lesmai espaces juin dégagés. Il est conseillé d'être prudent lors de travaux de débroussaillement et mise Feuilles : alternes, lancéolées, fortement dentées en scie, glabres, mais juil en lumière à proximité de zones infestées par le solidage. Pour éviter que la plante pubescentes sur les nervures de la face inférieure. août ne s'installe sur les zones dégagées, reculer progressivement le front de coupe, au sept besoin sur plusieurs années. oct nov déc Fleurs : jaune vif, en petits capitules de 4-8 mm de diamètre. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Fruits Battoirs: 7longs de 4-10 cm, sous forme CH - 1205 Genève Tél. : 022glabres. 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur DGNP, 2007 de gousses sèches© pendantes, Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 221 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Solidage Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage Où? Quand? Sur les infestations encore petites, là où l'accès est aisé. Dès la germination, jusqu'à avant la floraison (juillet). Cette méthode est intéressante pour des petites infestations, ou des plantes isolées. Le rhizome est cassant, l'arracher donc avec prudence pour ne pas le fractionner. Essayer dans la mesure du possible d'extraire tous les fragments de racines du sol. En intervenant assez tôt dans la saison, on laisse le temps aux fragments oubliés de reprendre, et on peut, lors d'un deuxième passage, les extraire également. Sur des surfaces un peu plus grandes, cette méthode peut perturber le sol. Dans ce cas il est important de semer des espèces indigènes sur ces terrains. • Fauchage Où? Quand? Cette mesure est applicable dans toutes les situations. Au minimum une fois avant la floraison (juillet). La fauche semble être la méthode la plus efficace et la plus simple pour contrôler le solidage. Une seule fauche par an, au début de la floraison, permet de limiter l'expansion de la plante. Il est encore plus efficace de réaliser deux fauches par an. La première aura lieu pendant la croissance de la plante (fin mai) et la deuxième pendant la floraison (août), qui se trouve retardée par la première fauche. La fauche n'a pas d'effet visuel immédiat sur la densité des peuplements, mais les tiges sont plus petites, la floraison plus faible et les rhizomes également plus petits. Cette méthode appliquée plusieurs années de suite conduit à la régression de la plante. • Suppression de la litière Où? Quand? Dans les zones où les dégâts occasionnés aux sols par cette méthode ne sont pas gênants. Avant la production de graines (fin juillet). Cette méthode lourde consiste à enlever mécaniquement la couche supérieure du sol (litière), qui contient les graines et les rhizomes du solidage. Elle n'est Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 222 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte applicable que dans les zones accessibles mécaniquement, où l'on ne trouve plus aucune espèce indigène. L'élimination du sol doit se faire de manière très scrupuleuse, en le faisant sécher complètement par exemple. La végétation sera également éliminée avec soin. Ensemencer immédiatement la zone avec des espèces indigènes couvrantes adaptées à l'endroit, pour éviter une réimplantation du solidage. • Couverture du sol Où? Sur des infestations petites et denses. Quand? Après une fauche ou un arrachage. Pour contrôler rapidement des petites infestations, recouvrir celles-ci avec un film plastique noir, résistant aux UV. Appliquer celui-ci immédiatement après une fauche ou un arrachage. En le laissant au minimum trois mois (ou par précaution jusqu'à la fin de la saison) en place, on parvient à détruire le solidage. Cette méthode détruit également la végétation indigène. Il est donc très important d'ensemencer immédiatement la zone avec des espèces indigènes, une fois le plastique enlevé. 2) Lutte chimique • Les solidages ne poussent que rarement dans des endroits où la lutte chimique est autorisée, il n'existe donc pas d'information sur l'élimination de cette plante grâce aux herbicides. 3) Autres méthodes • Submersion Où? Dans les zones humides où il est possible de contrôler le niveau de l'eau Quand? Dès le printemps. Lorsqu'il est submergé, le solidage se met en dormance grâce à ses rhizomes. Une submersion temporaire en début de saison retarde son cycle végétal, mais ne l'empêche pas forcément de fleurir et de produire des graines. Par contre, une submersion prolongée sur toute la saison pourrait éliminer les plantes. Le pouvoir germinatif des graines du solidage décroît avec le temps, mais il est possible que des graines soient encore viables après une saison de submersion. Il est donc nécessaire d'ensemencer immédiatement les terrains gérés ainsi. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 223 Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Cette méthode n'est applicable que dans les zones humides où l'on peut manipuler la hauteur d'eau, et uniquement si l'on estime que l'effet de la submersion sur la végétation indigène n'est pas gênant. • Concurrence végétale Le solidage supporte mal l'ombre et la concurrence des espèces ligneuses ou à fort pouvoir couvrant. Dans les zones envahies où un reboisement est envisageable, planter des arbustes ou des arbres après un traitement, de manière relativement dense. On continuera de traiter le solidage Plantes exotiques envahissantes – sous le couvert forestier, mais Recommandations et techniques de lutte l'ombre de celui-ci permettra de retarder suffisamment le cycle végétal de la plante pour qu'elle ne produise pas de graines. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 224 Plantes exotiques envahissantes Rhus typhina L. FICHE INFO Degré d’urgence de la lutte à mener (10 = max.) 0 Nom français Famille : : Sumac de Virginie ou Vinaigrier Anacardiaceae 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature et/ou de la santé humaine et dont les effets négatifs sur l’environnement sont démontrés. Est des Etats-Unis, Virginie Claudia Steinacker : Claudia Steinacker Origine Arbre ou arbuste à feuilles caduques atteignant 4-10 m de haut. Le terme Vinaigrier vient du fait que ses fruits sont acides et étaient autrefois utilisés pour fabriquer une sorte de limonade. Mais attention, tous les Sumac restent des plantes à manipuler avec précaution, car l’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent s’avérer toxiques ! Ecorce : claire à brun-foncé, lisse et craquelée en plaques. Rameaux : robustes, à port noueux et largement étalés. Les jeunes rameaux sont recouverts d’une sorte de velours brun à poils très denses. Si l’on coupe une branche, on peut voir aussitôt s’écouler un latex blanc et on est surpris par la couleur jaune du bois central, dans lequel sont très visibles les cernes annuels brun-rouge. Fleurs : petites, vertes, en groupes coniques denses à l’extrémité des rameaux, sur la même plante ou non. Feuilles : composées imparipennées, pouvant atteindre 60 cm de long, et compter jusqu’à 31 folioles lancéolées à oblongues, à dents aiguës, de 12 cm de long et 5 cm de large, vert foncé dessus et bleu-vert cendré dessous, pubescentes des deux côtés au stade juvénile, devenant presque lisses et virant à l’orange vif et au rouge à l’automne. Fruits : petits, rouge carmin vif, en groupes coniques denses, de 10-20 cm de longueur, densément couverts de poils rougeâtres. Date de floraison janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juin 2006 225 Biologie de l’espèce Caractéristiques écologiques Son caractère pionnier, sa rusticité et sa tolérance aux intempéries, au gel, ainsi qu’à la pollution atmosphérique, lui permettent de coloniser facilement des lieux dénudés, broussailles, décombres, ruines et bords de routes. Modes de reproduction et dissémination Grâce à la quantité de ses fruits, facilement transportés, il présente une forte capacité de germination et de croissance. Sa reproduction végétative est également exubérante par drageonnement depuis les racines, qui peuvent se propager sur plus de 10 m alentour. Plus on le coupe et plus il produit rapidement de nouveaux rejets à partir de la souche. Espèces proches Ailante (Ailanthus altissima) Le Sumac peut être confondu avec l’Ailante (Ailanthus altissima) qui a des fleurs jaunes à blanches et dont les jeunes rameaux sont glabres alors qu’ils sont très velus chez le Sumac. L’Ailante dégage également une forte odeur quand on le froisse (voir FICHE-INFO Plantes exotiques envahissantes sur l’Ailante) Claudia Steinacker Frêne (Fraxinus excelsior, indigène) Le Frêne (Fraxinus excelsior, indigène) peut également prêter à confusion, mais ses rameaux ne sont pas velus et possèdent des bourgeons noirs. Frêne Ailante Certaines espèces voisines du Rhus typhina sont dangereuses : le Rhus toxicodendron (L’Ivi, en nom vernaculaire) est une plante rampante ou grimpante très toxique, sa sève est particulièrement corrosive. Le Rhus vernicifera possède aussi une sève toxique servant à la production de la laque du Japon. 226 Danger Sites Internet sur les espèces indigènes et sur le milieu • www.cps-skew.ch La propagation très rapide de cette espèce, à la fois par ses graines et par ses parties souterraines fait de ce petit arbrisseau une véritable plante envahissante. Elle représente donc un réel danger pour toutes les espèces indigènes. En effet, son envahissement conduit à une banalisation marquée de la flore et à un appauvrissement sensible de la biodiversité. • www.ge.ch/nature/flore sur les activités humaines M.-A. Thiébaud L’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent provoquer au toucher, de fortes irritations cutanées, sur les personnes allergiques. Le Sumac doit son succès à la coloration de son feuillage à l’automne Mesures de lutte L’arrachage reste la meilleure solution pour empêcher son développement, mais il repartira durant plusieurs années dans tout le périmètre alentour (réseau souterrain); durant cette période, il faudra systématiquement empêcher tous les rejets de se développer. Amener les déchets de l’arrachage à l’incinération et non au compostage. Pour plus de renseignements : Fiches techniques du DNP Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juin 2006 227 Historique et distribution Impressum Editeur © DNP, 2006 Avec la collaboration du GAPE Provenance et évolution Introduit en Europe depuis le 18ème siècle, il a été largement diffusé dans le reste du monde pour ses qualités décoratives, sa rusticité et sa croissance rapide. Il crée des problèmes environnementaux touchant la biodiversité dans la plupart des pays méditerranéens. Distribution actuelle générale et locale Europe Il est cultivé et vendu comme plante d’ornement dans beaucoup de pays et de nouvelles espèces sont régulièrement créées. Ces facteurs provoqueront peut-être encore d’avantage de problèmes d’envahissement. Suisse Il est réparti dans pratiquement tous les cantons du Plateau, mais c’est au Tessin qu’il est le plus fréquent et qu’il commence à poser des problèmes écologiques. Genève Il y a été planté dans toutes les localités, mais ne semble pas proliférer dangereusement pour l’instant. Il doit cependant être contrôlé très sérieusement car il pourrait rapidement représenter un réel danger. Conception graphique Christine Serex Illustration de l’espèce Roger Megger, d’après images des CJB et de diverses flores (tiré du miniguide La Salamandre “Plantes envahissantes”) Cartes CRSF/CPS Impression Imprimerie Lenzi SA Imprimé sur papier 100% recyclé Cartes de distribution Genève Suisse Base de données CRSF : Indications avant 1994 Indications après 1994 Légende Données jusqu’en 1994 Atlas de distribution 1982 : Présence Herbier/Littérature Rhus typhina L. Données après 1994 moins précises au kilomètre carré précises 200’000 © CRSF/SITG - février 2005 600’000 © 26.10.2004 - ZDSF/CRSF, GEOSTAT Résultats de l'enquête sur les néophytes envahissantes de la Commission suisse pour la protection des plantes sauvages. Renseignements DNP Tél. Fax Site e-mail : : : : 022 388 55 40 022 388 55 20 www.ge.ch/nature/flore [email protected] GAPE : Groupe d’action contre les plantes envahissantes. Membres du GAPE : représentants du Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève (CJB) ; Pro Natura Genève ; Domaine nature et paysage (DNP) ; bureau GREN ; Service cantonal de l’écologie de l’eau (SECOE) ; Ecole d’ingénieurs HES de Lullier, filière “Agronomie”. Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - mars 2005 228 République et canton de Genève Département du territoire FICHE INFO Plantes exotiques envahissantes Information à l'attention des communes et des Rhus typhina L. services de l'Etat de Genève. Plantes exotiques envahissantes Recommandations et techniques de d’urgence lutte Degré Sumac (Rhus typhina) de la lutte à mener (10 = max.) 0 Sumac (Rhus typhina) Nom français Recommandations : : Sumac de Virginie ou Vinaigrier 5 ! 10 Cette espèce figure dans la liste noire Liste des néophytes de Suisse posant des problèmes du point de vue de la protection de la nature Le canton recommande Famille la lutte: systématique Anacardiaceae dans les conditions suivantes : et/ou de la santé humaine et dont effets négatifs sur l’environne• Le long des routes et des voies de communication, ainsiles que sur les talus ment sont démontrés. avoisinants, afin de limiter la propagation de la plante. Origine : Est des Etats-Unis, Virginie Le canton recommande également la lutte dans la mesure du possible dans les conditions suivantes : Claudia Steinacker Le sumac possède de très fortes capacités de reproduction végétative. Il peut drageonner à partir de ses racines qui peuvent pousser dans un rayon élargi autour de la plante-mère. La plante rejette également fortement depuis la souche. Ces phénomènes ont lieu lorsque la plante est blessée, même légèrement. Il est donc extrêmement important de travailler avec soin. Le latex de la plante est toxique et allergène chez les personnes sensibles. Par précaution, porter des gants lors de toute manipulation de la plante. Date de floraison Arbre ou arbuste à feuilles caduques atteignant 4-10 m de haut. Le terme Vinaigrier vient du fait que ses fruits sont acides et étaient autrefois utilisés pour fabriquer une sorte de limonade. Mais attention, tous les Sumac restent des plantes à manipuler avec précaution, car l’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent s’avérer toxiques ! Ecorce : claire à brun-foncé, lisse et craquelée en plaques. Rameaux : robustes, à port noueux et largement étalés. Les jeunes rameaux sont recouverts d’une sorte de velours brun à poils très denses. Si l’on coupe une branche, on peut voir aussitôt s’écouler un latex blanc et on est surpris par la couleur jaune du bois central, dans lequel sont très visibles les cernes annuels brun-rouge. Fleurs : petites, vertes, en groupes coniques denses à l’extrémité des rameaux, sur la même plante ou non. Feuilles : composées imparipennées, pouvant atteindre 60 cm de long, et compter jusqu’à 31 folioles lancéolées à oblongues, à dents aiguës, de 12 cm de long et 5 cm de large, vert foncé dessus et bleu-vert cendré dessous, pubescentes des deux côtés au stade juvénile, devenant presque lisses et virant à l’orange vif et au rouge à l’automne. Fruits : petits, rouge carmin vif, en groupes coniques denses, de 10-20 cm de longueur, Editeur Renseignements © DGNP, 2007 Directiondensément générale de la nature et durougeâtres. paysage / DGNP couverts de poils Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 229 janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 Département du territoire Domaine nature et paysage Version 1.1 - juin 2006 Claudia Steinacker • Dans les parcs et jardins, où le public pourrait entrer en contact avec la plante, dont la sève, l'écorce, les rameaux et les feuilles peuvent être toxiques. • Dans les jachères, les friches industrielles, les terrains vagues et sur les dépôts de terre infestés, où la plante peut proliférer, et d'où elle peut-être disséminée. République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Sumac Techniques de lutte : Les techniques de lutte suivantes sont recommandées : 1) Lutte mécanique • Arrachage Où? Dans toutes les situations. Quand? Durant la période de croissance de la plante (été). L'arrachage est la seule méthode mécanique qui limite les rejets du sumac. A la moindre blessure, cette plante rejette en effet extrêmement fort depuis ses racines. L'arrachage manuel des drageons et l'arrachage mécanique des arbres adultes permettent de réduire le rejet aux seuls fragments de racines oubliés dans le sol. Eliminer ces fragments lors d'un second passage de contrôle. Limiter le phénomène grâce à un travail soigné, en extrayant un maximum de fragments. Cette méthode de lutte est évidemment très fastidieuse, longue, et perturbe beaucoup le sol. Il est très important de végétaliser immédiatement les terrains perturbés, en y semant des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant. • Coupe Où? Sur les arbres difficiles à arracher. Quand? Durant la période de croissance de la plante (été). La coupe toute seule provoque un très fort phénomène de rejet de la part de la plante, depuis la souche, mais également depuis les racines qui peuvent se propager à plus de 10m de la plante-mère. Une seule coupe, sans suivi, est donc inutile. Si la coupe est le seul moyen envisageable, il faudra se préparer à intervenir plusieurs fois par année (par exemple en juin et en août), et ce durant plusieurs années. Chercher des rejets dans un rayon d'au moins 20 m autour des plantes coupées, et les éliminer par arrachage ou par coupe. La coupe est plus efficace si elle est combinée avec un traitement chimique sur la souche. • Annelage du tronc Où? Sur les arbres adultes, ou les arbustes trop gros pour être arrachés Quand? Au début de l'été, quand les réserves de la plante sont basses. Il n'existe pas d'information sur l'efficacité de l'annelage sur le sumac, mais par analogie avec d'autres arbres envahissants (ailante et robinier), on peut espérer obtenir des résultats. L'annelage consiste à entailler et écorcer le tronc de l'arbre (près du sol) jusqu'au cambium, sur une largeur de 3 à 5 cm, et sur 80 à 90 % de la circonférence de l'arbre. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 230 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Sumac Il est important de laisser une petite partie de l'écorce intacte, sinon l'arbre peut réagir en drageonnant violemment. L'arbre ne peut ainsi plus accumuler de réserves dans ses racines. Le peu d'énergie restant dans les racines est consommée au printemps suivant. L'annelage peut alors être complété sur toute la circonférence du tronc, avec un risque amoindri de production de drageons. L'arbre meurt et peut être abattu. Attention aux chutes d'arbre ou de branches possibles après l'annelage. 2) Lutte chimique • Pour tout usage de produits phytosanitaires, respecter la législation. A ce ère propos, consulter la 1 partie de ce document. Les substances actives sont mentionnées ici à titre d'exemple. On trouvera des informations supplémentaires sur ces substances dans les Remarques préalables en début de ce document. • Application foliaire Où? Quand? Sur des arbres dont la taille permet encore d'atteindre l'ensemble du feuillage, sur des stations denses et monospécifiques où le risque d'atteindre d'autres plantes avec l'herbicide est réduit. Dès que le feuillage de l'arbre est pleinement développé (juin – septembre). Cette méthode est limitée dans le temps (développement du feuillage) et nécessite de transporter un volume de produit dilué important. Il est recommandé d'ajouter un surfactant au mélange à appliquer, pour éviter que le produit ruisselle trop. Appliquer le produit sur toutes les feuilles, sur les tiges vertes, ainsi que sur les repousses et les drageons. Préférer dans la mesure du possible les méthodes exposées ci-dessous. Substance active Glyphosate Dosage 1-2 % Diluant Eau + surfactants • Application sur souches Où? Quand? Dans tous les endroits où l'on doit limiter les risques de dérive du produit, sur les plantes fraîchement coupées. Durant l'été (juillet – août). Dans les 5 à 15 minutes suivant la coupe de l'arbre, appliquer un herbicide directement sur la souche, soit avec un vaporisateur à main, soit avec une éponge ou un pinceau. Cette méthode assure une distribution directe du produit dans les racines, minimise les rejets, et évite la dispersion. Substance active Glyphosate Triclopyr Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] 231 Dosage 20% 20% Huile Diluant Eau + surfactant spéciale Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 République et canton de Genève Département du territoire Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte Sumac 3) Autre méthodes • Concurrence végétale Où? Quand? Sur tout type de terrain Après chaque campagne d'arrachage, de coupe ou de traitement. Il est primordial de ne pas laisser le sol à nu sur les zones d'intervention. Le sumac préfère les endroits dégagés, et réussit moins bien sous un couvert dense. Semer des espèces indigènes à fort pouvoir couvrant, adaptées aux conditions locales pour garantir leur implantation. La plantation d'espèces ligneuses est également envisageable. Il faudra néanmoins continuer à éliminer les rejets chaque année. Contacter une entreprise spécialisée dans la vente de mélanges grainiers, dans l'ensemencement ou dans le génie biologique pour un choix d'espèces adapté. • Lutte intégrée La pratique montre qu'une combinaison de plusieurs des méthodes évoquées ci-dessus se révèle souvent plus efficace qu'une seule méthode appliquée tout le temps. Ainsi un traitement à l'herbicide sera plus efficace sur une plante déjà affaiblie par une coupe que sur une plante entière et saine. Renseignements Direction générale de la nature et du paysage / DGNP Rue des Battoirs 7 CH - 1205 Genève Tél. : 022 388 55 40 - Fax : 022 388 55 20 Site : www.ge.ch/nature/flore e-mail : [email protected] Editeur © DGNP, 2007 Document réalisé sur la base des fiches-info éditées par le SFFN / Vaud 2007 232 2. Haie Enjeux pour la commune : gestion des déchets de taille et de tonte. 1. Tonte 8. Les vieux déchets de jardin (extrait de la Charte des Jardins) 4. Passages 5. Biocides Engagement du signataire de la Charte des Jardins : • Pour éviter de tuer ou mutiler des animaux qui pourraient hiberner ou nicher, j’évite de détruire mon vieux tas de branches et de feuilles durant la période de nidification et d’hibernation. Je le fais en août et septembre. 7. Exotiques • Je respecte le réglement de ma commune, s’il interdit les feux de jardin. 6. Eclairage n tas de branches et de feuilles abandonné depuis des mois ? Attention avant de le déblayer : il peut abriter une famille de hérissons, un nid de rouges-gorges, des tritons ou d’autres amphibiens qui sont tous très menacés. Si on doit s’en débarrasser, attendre si possible les mois d’août-septembre : la saison des nids est terminée et les animaux n’hibernent pas encore. Pour être en accord avec l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPair), les feux de jardin sont interdits dans la plupart des communes suisses. Il peut exister des exceptions (se renseigner auprès de sa commune) pour les déchets naturels du jardin (branches, feuilles), à condition qu’ils soient secs, dégagent peu de fumée et ne dérangent pas les voisins. Dans tous les cas, il est interdit de brûler des ordures ménagères et d’autres matériaux ou produits, ni des vieux meubles en bois peint ou verni, ni des piquets ou des barrières traités contre le pourrissement. 3. Abris U 8. Déchets 9. Chat 10. Piscine 8. Les vieux déchets de jardin Documents utiles «Aide-mémoire concernant les feux en plein air organisés lors de manifestations telles que : feux du 1er août, feux de joie, bonhomme d’hiver, etc.», document du Service de protection de l’Air, de géologie, sols et déchets. «Déchets verts de jardin», brochure d’information du Canton de Genève. «Composter dans son jardin», brochure d’information du Canton de Genève. www.ge.ch > Thèmes > Environnement > Déchets > A votre service > Publications Législation La loi genevoise rappelle qu’il est interdit de composter les plantes exotiques envahissantes. Elle en interdit aussi l’incinération, mais il existe des exceptions. Règlement d’application de la loi sur la gestion des déchets (RGD), L 1 20.01, Art. 15B Le RGD peut être consulté sur le site de l’Etat de Genève www.geneve.ch/legislation 233 . 234 2. Haie Enjeux pour la commune : prise en compte de la prédation des chats dans les aménagements pour la faune. 1. Tonte 9. Le chat 3. Abris 4. Passages 10. Piscine • Je garde mon chat à l’intérieur durant quelques jours, si je remarque que de jeunes oiseaux sont descendus du nid et sont nourris à terre par leurs parents (mai, juin). 9. Chat • Pour tenter d’avertir les oiseaux de l’arrivée de mon chat, je m’engage à l’équiper d’une clochette ou d’un grelot qui tinte facilement (sinon il apprend à se déplacer sans la faire sonner). 8. Déchets Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 7. Exotiques ympathique animal de compagnie, le chat n’en est pas moins le plus terrible prédateur du jardin – et des jardins voisins qu’il ne manque pas de visiter. Il attrape les jeunes oiseaux qui commencent leur vie au sol (merles, rougesqueues, rouges-gorges). Il chasse les lézards et les papillons. Il s’attaque aussi aux musaraignes, ces petites carnivores cousines du hérisson souvent confondues avec les souris. Bien sûr, cet instinct est naturel. Mais ce qui ne l’est pas, c’est la grande densité des chats vivant dans les zones résidentielles : une dizaine peuvent passer successivement dans un même jardin durant une seule nuit. Dans la nature, un seul chat sauvage d’Europe couvre un territoire d’environ 3 km2 6. Eclairage S 5. Biocides (extrait de la Charte des Jardins) 9. Le chat Documents utiles «Chat et oiseaux», fiche pratique d’information de l’ASPO/BirdLife Suisse. www.birdlife.ch > Matériel et Services > Fiches pratiques 235 . 236 L 7. Exotiques • Pour ne pas provoquer de noyades de papillons et d’autres animaux, j’évite de laisser la piscine éclairée inutilement. 6. Eclairage • Pour éviter les noyades d’animaux, je m’engage à faciliter leur sortie de la piscine, par exemple en disposant en permanence une petite planche non glissante (10 cm de large, avec des rainures antiglisse ou des petites réglettes) qui permet à la petite faune de ressortir de l’eau. 5. Biocides Engagement du signataire de la Charte des Jardins : 4. Passages ieu de plaisir et de détente, la piscine peut se transformer en tombeau pour les hérissons et les amphibiens qui s’y élancent en croyant avoir affaire à un plan d’eau naturel. Si la piscine n’offre pas de rampe de sortie, les animaux nagent tout autour du rebord, jusqu’à ce qu’il se noient d’épuisement... Durant la nuit, l’éclairage disposé sous la surface de l’eau favorise la noyade des papillons et des autres insectes nocturnes. 3. Abris (extrait de la Charte des Jardins) 2. Haie Enjeux pour la commune : équipement des bassins et fontaines ; information des propriétaires. 1. Tonte 10. La piscine 8. Déchets 9. Chat 10. Piscine 10. La piscine Législation Une évacuation malencontreuse de l’eau de la piscine peut provoquer des pollutions graves et des dysfonctionnement dans les stations d’épuration. C’est pourquoi une directive genevoise a été édictée. Directive sur l’évacuation des eaux de piscines familiales www.ge.ch/eau > Bases légales > Directives de la Direction générale de l’eau 237 Information République et canton de Genève Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) Direction générale de la nature et du paysage Rue des Battoirs 7, CH-1205 Genève Tél. +41 (0) 22 388 55 00 Fax +41 (0) 22 388 55 20 www.geneve.ch/nature-en-ville Info-Service de l’État de Genève Tél. +41 (0) 22 546 76 00 238