a plus largement la possibilité de refouler la masse abdominale. Ainsi
s'explique l'amélioration de cette ev lorsque le sujet passe de la position
assise au décubitus dorsal. En position déclive, le refoulement du
diaphragme par la masse viscérale abdominale favorise l'expiration,
augmentant le VEMS ainsi que le coefficient de Tiffeneau, améliorant la
chasse des sécrétions bronchiques (5). Par contre, lors de la verticalisation,
la ev est égale à environ 30 %de la normale, d'où une ventilation
inefficace.
Le même auteur (5) estime que la compression abdominale par une
ceinture en position verticale recrée l'antagonisme expirateur du
diaphragme. Il est vrai que cette action reste limitée. La ventilation
maxima d'un tétraplégique ne saurait excéder 3,2 I/mn (2), ce que nos
chiffres confirment.
L'importance de ces divers facteurs avait de longue date déjà été
soulignée par Guttman (4) qui soulignait la gravité fonctionnelle des
troubles entraînés par la paralysie des muscles intercostaux et abdo-
minaux, le rôle aggravant des lésions thoraciques ou sternales et l'effet
favorable de la contraction du trapèze, scalène et sterno-cléidomastoïdien,
qui augmentait le diamètre antéro-postérieur du thorax, donc la ev et le
retour veineux.
Dans le même sens, Poncet (5) notait que le tétraplégique, grâce aux
muscles de la ceinture scapulaire restés fonctionnels, pouvait expirer de
façon appréciable par le mécanisme d'une action en levier des membres
supérieurs sur la cage thoracique.
D'où l'intérêt d'une rééducation de ces diverses activités musculaires
apparemment secondaires chez le tétraplégique. Et de fait, Grimby (3)
constate, après un entraînement de six mois, une amélioration stable de la
ev et, par voie de conséquence, une réduction de la fréquence et de la
gravité des encombrements bronchiques.
Le tétraplégique ne possède, pour assurer sa ventilation, que des
muscles inspirateurs: le diaphragme, grand dentelé, grand et petit
pectoral, grand et petit rond, scalène, sterno-mastoïdien, trapèze. Le
diaphragme assure le tiers de la ventilation normale, en inspiration. On
comprendra ainsi que la ev d'un tétraplégique ne puisse excéder 30 %de
la ev normale.
Mais le diaphragme se conduit aussi, grâce àson élasticité, comme un
muscle expira te ur, d'où l'explication d'un coefficient de Tiffeneau élevé. Il
est donc essentiel d'entretenir la souplesse et le jeu de l'hyper-extensibilité
thoracique. Pour ceci, contrairement àPoncet, nous utilisons des appareils
àpression positive en inspiration (Bennett). Celui-ci, muni d'un système à
pression positive en fin d'expiration (PEEP: positive end expiratory
pressure), peut aider aux désencombrements bronchiques, technique
pratiquée au centre d'insuffisants respiratoires. Par contre, il ne peut aider
la rééducation musculaire proprement dite.
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