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principale de 36’’ d’arc, soit à peu de choses près le diamètre apparent de Jupiter.
β
Leporis a une magnitude de 2,8 et, elle aussi, est double. Le compagnon a une
magnitude de 7,3, et l’écart entre les composantes du couple est de seulement 2,8’’. Lors de
notre dernière Nocturne, nous avons réussi à le séparer, mais l’observation est assez difficile ;
la turbulence affecte en effet particulièrement ces étoiles qui ne s’élèvent jamais beaucoup au-
dessus de l’horizon. Nihal est beaucoup plus proche de nous qu’Arneb, puisqu’elle n’est
distante que de 160 années-lumière.
γ
Leporis offre un couple d’étoiles très joli à observer ; la composante principale, de
magnitude 3,7, apparaît jaune brillant dans les instruments de petit diamètre, alors que son
compagnon, de magnitude 6,3, semble plutôt orange pâle, voire mauve pour certains
observateurs. Les deux astres sont séparés dans le Ciel d’un angle de 96,3’’ ; un grossissement
très faible, de l’ordre de 50 × est donc déjà suffisant pour les distinguer.
γ
Leporis constitue
donc une cible de choix pour les petits instruments. Nous avons tous été séduits par la beauté
de ce couple céleste : nul doute que nous la réobserverons !
Poursuivons notre périple avec une étoile double particulièrement appréciée par
William Hershell, h3750, dont les composantes, de magnitudes 4,7 et 8,4, sont séparées de
seulement 4,2’’. Les deux astres sont de couleur jaune-blanc et bleu. Un grossissement de
100 × sur de petits instruments (2 ou 3 pouces de diamètre) est suffisant pour cette
observation.
Citons encore h3752, couple d’étoiles de magnitudes assez proches (5,4 et 6,6),
séparées de 3,2’’ d’arc, de couleurs jaune et bleu-blanc. Un troisième compagnon, de
magnitude 9, est distant de 60’’ des deux composantes principales. Comme pour h3750, cette
observation est à la portée d’un petit instrument. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de
tenter l’observation de ces deux dernières étoiles multiples.
La constellation du Lièvre contient d’autres étoiles doubles remarquables, comme
κ
(difficile à séparer avec un télescope de 200 mm de diamètre), S473 ou S476 (toutes deux
séparables avec de petits instruments, voire de simples jumelles).
3. L’Étoile cramoisie de Hind
La « star » incontestée de la constellation du Lièvre est sans aucun doute l’Étoile
Cramoisie de Hind, connue officiellement sous le nom de R Leporis. C’est en effet John Hind
qui découvre cet astre étrange en 1845. R Leporis est une « étoile à carbone », célèbre pour
son extraordinaire couleur rouge. Hind décrit R Leporis comme « une étoile d’un cramoisi
intense rappelant une goutte de sang sur l’arrière-plan du Ciel ».
Cet astre géant est en effet très froid (sa température de surface n’est que de 2 600°C),
et il contient dans son atmosphère des composés carbonés qui absorbent efficacement les
courtes longueurs d’onde, ce qui renforce encore la couleur rouge de l’étoile.