TD Morphosyntaxe cours 2 Première partie Introduction : La phrase 1 Définir la phrase 2 Les phrases atypiques Les phrases dites atypiques sont celles qui ne répondent pas à l’ordre canonique grammatical sujet-verbe-complément, ou à la complétude sémantique (donc des critères 1 & 2) : soit leur syntaxe est non-canonique, soit elles ne font pas toujours apparaître sujet et prédicat (ou les deux). 2.1 Avec structure phrastique Les phrases atypiques à structure phrastique sont des phrases soit incomplètes (sémantiquement ou syntaxiquement), soit surnuméraire. On verra qu’elles se distinguent en ça des phrases atypiques sans structure phrastique. 2.1.1 Les phrases à présentatifs La structure est la suivante : présentatif + GN (« C’est Marie »). Syntaxiquement, la structure est complète, on a bien un sujet, un verbe et un complément (ici un attribut du sujet), mais du point de vue sémantique, on se retrouve avec un énoncé sans prédicat (Sujet Logique : Marie). Les présentatifs (« C’est », dans ce cas) sont donc des structures qui permettent de désigner un référent de la situation d’énonciation, d’annoncer un nouveau SL : si quelqu’un entre dans la salle, on peut désigner cette personne en disant : « C’est Marie/ Jean ». Les présentatifs sont figés et leurs éléments ne sont pas analysables indépendamment les uns des autres. Ce qui fait que si on a un pronom démonstratif « ce » anaphorique, il n’y a pas de présentatif (puisque le pronom renvoie à quelque chose qui a déjà été introduit). Comme la structure est figée, on ne va pas l’analyser en sujet/ verbe/ attribut, mais plutôt : présentatif (« C’est ») + complément du présentatif (« Marie »). Pour rappel, les présentatifs contiennent forcément une forme verbale, qu’elle soit explicite (c’est, il y a) ou implicite (voici, voilà = « vois ici ; vois là »). 1 2.1.2 Les phrases non-verbales Ce sont à proprement parler des phrases sans verbe, ce qui en fait nécessairement des exceptions à la règle, puisque le verbe, en grammaire, est souvent considéré comme le coeur de la phrase. Et en effet, c’est le verbe qui donne l’ancrage situationnel (la relation à la situation d’énonciation) : le temps, la personne, le mode. Les phrases non-verbales peuvent être nominales ou adjectivales (ou équivalents) et constituent des énoncés incomplets. 2.1.3 Les incises et incidentes Elles ont une structure de phrase, mais viennent s’insérer dans d’autres phrases sans terme de liaison ni mot subordonnant, ce qui les rend problématiques : 1. les incises sont liées au discours rapporté, et indiquent une prise de parole : elles comprennent toujours un verbe de parole, et elles ont une forme qui marque leur dépendance (généralement postposition du sujet). Ce sont des énoncés incomplets syntaxiquement et sémantiquement : le complément du verbe et le reste du prédicat correspondent en fait au DR dans lequel l’incise est insérée ; 2. les incidentes sont beaucoup plus libres, elles servent à insérer un commentaire sur le discours à l’intérieur de celui-ci (un jugement, une hésitation, une opinion, une évaluation ou une information critique ou manquante). Ça se fait généralement par le biais d’un terme qui va être repris, anaphorisé. Les incidentes se présentent très souvent sous une forme parenthétique (entre parenthèses ou tirets, mais aussi entre virgules) et ne changent pas la syntaxe de la phrase (sont supprimables). 2