La biodiversité
dans nos carrières
Damier du plantain (
Melitea cinxia
), carrière de Loën, mai 2009
Sommaire
Introduction ......................p 4
01 Les plateaux et les talus de calcaire nus ....p 6
02 Les milieux sablonneux ............. p 12
03 Le kaolin ..................... p 16
04 Les falaises et les fronts ............ p 20
05 Les friches herbeuses .............. p 24
06 Les mares ..................... p 32
07 Les étangs et les lacs de carrière ....... p 36
08 Les boisements .................. p 40
09 Les espèces invasives .............. p 44
Une gestion durable de nos carrières
HeidelbergCement est la première entreprise du secteur cimentier
à formuler et mettre en œuvre une directive obligatoire de promotion de
la biodiversité dans ses sites d’extraction. Cette directive vise à favoriser
le dialogue entre toutes les parties prenantes, à développer la biodiversité
avant, pendant et après l’exploitation et à protéger les paysages originels
et les espèces endémiques.
Les ressources naturelles étant au centre de notre métier, il va de soi
que le développement durable et la préservation de l’environnement oc-
cupent une place primordiale dans nos activités. C’est pourquoi, lors de
l’extraction, nous veillons à exploiter au mieux les ressources minérales
de nos carrières.
Dès l’ouverture d’un nouveau site d’extraction, le Groupe HeidelbergCe-
ment met un point d’honneur à protéger les espèces animales et végé-
tales vivant dans la nature environnante. À cette  n, nous avons entrepris
plusieurs actions visant à maintenir, et même à augmenter la diversité de
la faune et de la  ore dans nos carrières.
Pour CBR, le respect de la biodiversité est un engagement qui se tra-
duit par de nombreuses collaborations scienti ques et actions concrètes
depuis plusieurs années.
Un vaste programme d’études a alors été lancé sur les quatre carrières
exploitées par CBR. Une cartographie permet l’identi cation des espèces
et milieux remarquables de nos sites, y compris dans les zones environ-
nantes et ce, dans un rayon de dix kilomètres.
De nombreuses espèces rares ont ainsi été mises en évidence, dont
quelques-unes sont exceptionnelles.
Ensuite, des plans de gestion « biodiversité » adaptés à chaque site ont
été conçus. Ils visent l’optimisation des conditions biologiques sur les
zones réhabilitées, mais également sur les chantiers d’extraction.
L’ensemble des paramètres naturels, locaux et régionaux, ainsi que les
paramètres propres à l’exploitation et aux réaménagements prévus ont
été pris en compte.
Nos objectifs biodiversité
La gestion de la biodiversité mise en œuvre par CBR est articulée
autours des objectifs suivants :
La protection et le développement des habitats des espèces et
milieux remarquables identi és ;
La formation du personnel à la gestion de la biodiversité ;
Le monitoring de la biodiversité dans nos carrières ;
La création, la restauration et l’entretien des milieux susceptibles
d’améliorer les conditions d’accueil des espèces ;
L’amélioration des liaisons écologiques avec les sites naturels envi-
ronnants ;
La destruction des espèces invasives majeures si elles sont pré-
sentes ;
L’information des parties prenantes externes sur la biodiversité
existante et les mesures correctrices prises dans nos carrières ;
L’introduction d’indicateurs de performance en matière de gestion
de la biodiversité.
Qu’est-ce que la biodiversité ?
La diversité biologique, ou biodiversité, est l’un des mots clés de la
préservation de la nature. Elle désigne: « La variabilité des organismes
vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes ter-
restres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein
des espèces et entre espèces, ainsi que celle des écosystèmes. »*
Le cadre légal
Les gouvernements européens, nationaux et régionaux ont adopté des
législations de plus en plus restrictives concernant les espèces et les
habitats. Et ce a n d’enrayer le rythme de leur disparition à court terme.
La loi belge sur la conservation de la nature, les décrets et arrêtés
régionaux découlant des directives européennes Natura 2000, les lois
concernant les sites classés, les parcs et réserves naturelles, protègent
désormais un nombre croissant de plantes, d’animaux, d’habitats ou de
sites. Les contraintes légales permettant l’ouverture d’un site industriel
ou la prolongation d’autorisation d’exploiter se soucient également de
plus en plus de l’impact de l’activité sur la nature.
La liste rouge
Etablies conformément aux critères de l’Union Internationale pour
la Conservation de la Nature (UICN), les listes rouges des espèces
menacées visent à dresser un bilan objectif du degré de menace
pesant sur les espèces de la faune et de la  ore à l’échelle internatio-
nale, nationale ou régionale. Ces listes concernent les espèces, sous-
espèces, variétés et même certaines sous-populations.
Ce système est conçu pour déterminer le risque relatif d’extinction.
L’objectif principal est de cataloguer et de mettre en avant les espèces
menacées d’extinction, c’est-à-dire les espèces classi ées comme
étant gravement menacées, menacées ou vulnérables, voire même
éteintes.
La carrière, un milieu propice
à la biodiversité
Les carrières sont parfois perçues à tort comme des milieux sans vie,
dénaturés, sur lesquels plusieurs décennies de lente colonisation
seront nécessaires à la nature pour reprendre ses droits.
En réalité, les chantiers en carrières offrent des conditions de vie
proches de milieux naturels aujourd’hui disparus ou fortement raré-
és : les plaines alluviales des  euves non canalisés, les marécages,
les bocages, les prairies non fertilisées, etc. Autant de milieux qui ont
leur équivalent sur les sites d’extraction.
De plus, les variations de types de roches, d’humidité, de nature de
sol, d’exposition de pente et d’insolation typiques aux carrières en
font des lieux propices à des organismes très exigeants en termes de
qualité de milieux.
Ces caractéristiques ont fait des carrières les derniers bastions d’es-
pèces devenues aujourd’hui rarissimes. C’est le cas notamment des
Hirondelles de rivage, des Crapauds calamites et accoucheurs, du
Petit Gravelot et du Goéland cendré. On y trouve notamment souvent
des plantes de pelouses calcaires comme des Orchidées, des Rosiers
sauvages rares et des Gentianes comme les Erythrées.
*
Article 2 de la Convention sur la diversité biologique, 1992.
(Convention de Rio).
Première utilisation du terme: 1985, Walter G. Rosen.
4
Gérer la carrière tout en respectant
la biodiversité
Les études menées au cours des deux dernières décennies, avec le
concours de nombreux spécialistes, ont prouvé de façon convaincante
que les carrières jouent un rôle crucial de manière générale dans la
protection des espèces et des habitats : celles-ci abritent en effet
un grand nombre d’espèces animales et végétales dont beaucoup se
trouvent en voie d’extinction. La fréquence des espèces observées y
est souvent comparable, voire supérieure, à celle des habitats envi-
ronnants. La cohabitation entre une carrière en exploitation et la bio-
diversité est donc tout à fait possible.
Contrairement aux paysages environnants aménagés et entrete-
nus par l’homme, les carrières offrent une combinaison de milieux
souvent extrêmement différents. Ceux-ci donnent lieu à une grande
variété structurelle, indispensable à l’établissement de nombreuses
espèces végétales et animales. Ils stabilisent également les éco-
systèmes voisins.
Grâce à la cartographie et à la surveillance* réalisées dans l’ensemble
de nos sites carriers depuis 2006, nous constatons que les carrières
et gravières où nous extrayons nos matières premières constituent
des habitats précieux pour une grande variété d’espèces animales
et végétales.
A n de maintenir et développer leur potentiel écologique au mieux,
nos sites d’extraction font l’objet de mesures de gestion et de res-
tauration menées de manière professionnelle. Et ce dans le but de
promouvoir les milieux les plus riches en espèces rares et éviter leur
disparition ou leur colonisation par des espèces indésirables, les inva-
sives en particulier.
Même les secteurs voués à la sylviculture ou réaménagés en cultures
agricoles font l’objet d’une attention particulière envers les espèces qui
les colonisent ou sont susceptibles d’y apparaître à l’avenir.
Toutes les formes de réaménagement proposées, et ce dès l’introduc-
tion de la demande du «permis d’exploitation», doivent contribuer à
la préservation de la diversité biologique, voire à son augmentation
lorsque cela s’avère possible.
Bonnes pratiques à appliquer sur les zones
d’extraction
Respectez les zones humides : les marais, les mares, les plages en
pente douce, les étangs peu profonds, les roselières ;
Conservez des zones refuges, déplacez leur contenu si nécessaire,
idéalement en été pour les zones humides, en hiver pour les zones
sèches ;
Respectez les végétations rases saines recolonisant les abords des
chantiers et les anciens paliers ;
Protégez les nidi cations des oiseaux présents sur les abords des
chantiers ;
Conservez des zones refuges, déplacez-les en raclant quelques
centimètres du sol, réétalez ces terres sur des secteurs propices
et tassez ;
Ne laissez pas les espèces invasives s’implanter.
Bonnes pratiques à appliquer dans les
autres secteurs
Protégez les secteurs de grand intérêt cartographiés ;
Protégez les zones humides de grand intérêt : marais et roselières,
mares, étangs peu profonds, plages en pente douce bien exposées ;
Détruisez les invasives si vous en avez l’occasion ;
Ne perturbez pas les milieux intéressants cartographiés sur de trop
grandes surfaces simultanément ;
Favorisez la présence de micro-habitats : tas de bois morts, vieux
arbres et arbres morts, fronts meubles, grosses pierres, mares, etc.
Les carrières de CBR
CBR fait partie intégrante du Groupe HeidelbergCement.
En Belgique, la société produit et commercialise une vaste gamme de
ciments pour le bâtiment, les travaux publics et le génie civil.
Outre ses 4 centres de production (situés à Lixhe, Harmignies, An-
toing et Gent), CBR exploite 4 carrières en Belgique : Loën et Romont
(Visé-Bassenge), Harmignies (Mons) et Transinne (Libin).
Introduction
L’objet de cette brochure est de passer en revue
l’ensemble des types d’habitats recensés dans les
différentes carrières de CBR, ainsi qu’en décrire les
espèces animales et végétales qui y ont été obser-
vées.
Bruxelles
Gent
Romont
Loën
ENCI
Maastricht
Carrières d’Antoing
Transinne
Harmignies
*
surveillance : recensement et évolution continue des espèces animales et végétales
présentes sur nos sites d’extraction.
La biodiversité dans nos carrières 5
Carrières CBR
Autres carrières qu’HeidelbergCement
détient au Benelux
Siège social
Cimenteries
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