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(1994)
ou
Rolet (1996), certains dessins ont un statut de figures pour les professeurs.
Nous reviendrons sur ce point.
Dans là deuxième partie, nous présenterons une étude de quelques manuels, en
utilisant en particulier la notion de registre de représentation sémiotique développée
par
Duval (1988). Ces analyses nous ont conduits à distinguer plus spécifiquement deux
types de dessins, qui semblent avoir pris (au moins dans les manuels) récemment une
importance croissante en classe de
Sème
pour favoriser
le
passage entre géométrie
pratique et géométrie théorique, argumentative (au sens développé par
Houdement
et
Kuzniak (2000) inspirés de Gonseth (194S));
il
s'agit des dessins à main levée et des
« dessins faux ». Les dessins à main levée se caractérisent par leurs traits volontairement
non droits, alors que les dessins faux sont ceux qui ne respectent volontairement pas,
et
de façon criante, les données de l'énoncé et qui sont indiqués comme tels.
Enfin dans la troisième partie, nous présenterons un test construit à partir des
analyses précédentes, que nous avons fait passer, sous forme papier crayon, dans trois
classes de
sème
ainsi qu'à trois binômes volontaires dans le but d'analyser comment les
élèves réagissent vis-à-vis de dessins faux et comment se joue, dans ce contexte, la
dialectique dessin/argumentation.
I. Passage d'une géométrie pratique à une géométrie théorique
Entre les classes de 6ème et 4ème,
on
observe un saut qualitatif remarquable dans les
programmes d'enseignement de la géométrie en France. De nombreux articles
portant
notamment sur la démonstration comme ceux, entre autres, de Duval (1992, 1993, 1994,
2000, 2003), Houdebine (1998) Barbin et al. (2001),
ou
Bkouche (2002), témoignent de
ce difficile passage pour les élèves et pour les professeurs entre une géométrie que nous
qualifierons, à la suite de Houdement et Kuzniak (2000), de « pratique », qui vit dans les
classes depuis l'école primaire et une géométrie «
théorique»
qui commence à apparaître
au début du collège, mais qui
n'est
vraiment institutionnalisée
qu'en
classe de 4ème avec
l'apprentissage de la démonstration.
Dans cette transition, la classe de
Sème
apparaît comme une classe charnière.
C'est
ce qui a motivé notre choix d'étudier les activités d'argumentation à ce niveau.
En effet, le passage de la 6ème à la 4ème est difficile
pour
les élèves qui ne
comprennent pas toujours que le mot géométrie ne recouvre pas les mêmes
types
d'activités dans les différentes classes. Ceci nous semble assez typique de la géométrie
où
les objets étudiés sont sensiblement les mêmes à l'école élémentaire et au collège mais
sont abordés de manière différente (par exemple, les figures usuelles telles que le carré,
le
rectangle
ou
le losange ou une transformation comme la symétrie axiale sont introduites
dès l'école primaire et réétudiées au collège). A cet égard, la situation est différente dans
le champ numérique où l'évolution de l'apprentissage est marquée
par
l'introduction de
nouveaux objets.
Pour
les professeurs, la difficulté d'enseignement est également
importante puisqu'il s'agit d'amener les élèves à changer de rapport institutionnel aux
objets géométriques
par
de nouvelles exigences, en ce qui concerne les types et les
niveaux de justifications et de preuve, et en ce qui concerne le rôle et le statut des dessins
rencontrés ou produits. C'est ce qui est bien mis en valeur dans l'introduction des
programmes du
collège.
de
1995
:« Passer de l'identification perceptive (la