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Chers habitants de la ville de Punaauia, iaorana, maeva, manava, kaofanui, kouraora, bienvenue,
Les élections du 27 janvier et du 10 février 2008 ont suscité un immense espoir parmi tous les
Polynésiens : celui de pouvoir mettre définitivement fin à une politique politicienne, clientéliste, autori-
taire, préjudiciable à tous. Malheureusement, le retour au pouvoir des anciens routards de la politique
nous prouve tout le contraire. Si nous saluons la baisse de tension entre les courants de pensée auto-
nomiste et indépendantiste, nous regrettons formellement que cette alliance, contre nature, catalyse un
débat inutile contre la mère-patrie. En effet, depuis quatre ans déjà, les acteurs économiques du pays
sont à genoux, victime d’un gouvernement instable ! Si les électeurs ont sanctionné les anciens au pro-
fit d’une équipe crédible, rigoureuse et fiable, il est à espérer que ceux qui nous gouverneront 5 ans
durant, sauront taire leur idéologie personnelle au profit du message de la grande majorité des électeurs.
Mais le gouvernement fraîchement élu ne saurait œuvrer au progrès et à la reconstruction du pays
sans être en accord avec la mère-patrie ni à l’écoute des vœux des grands électeurs que la popula-
tion aura choisi, à l’occasion des élections municipales du 9 et du 16 mars prochain. Je compte sur
vous pour mettre en place des maires responsables, crédibles, capables d’œuvrer pour une Polynésie
fier de son appartenance à la République française.
La liste MANAVA PUNAAUIA, que je présente à votre suffrage, rassemble des hommes et des femmes
issus de la société civile représentatifs de la commune. Aucun d’entre eux n’a pour ambition d’y trouver
un emploi, sachant pertinemment que le conseil municipal a pour but de donner une orientation à la com-
mune, mais en aucun cas, ne saurait se substituer aux services municipaux. Par contre, les membres du
conseil qui se présentent devant vous partagent avec vous, les mêmes préoccupations. Et la plus impor-
tante est celle de savoir si le pays est capable de fournir un emploi à nos enfants et demain un emploi à
nos petits-enfants, afin qu’ils puissent fonder à leur tour une famille, dans la commune où ils ont grandi.
À ce jour, sans aucune ambiguïté, nous devons, hélas, constater que la ville de Punaauia n’est pas
en mesure d’absorber les 300 à 400 jeunes demandeurs d’emploi qui se présentent chaque année
sur le marché du travail. À la question de savoir si, dans les communes limitrophes, ils auraient une
chance de trouver un emploi, La réponse est, hélas, là encore négative.
Il n’est de secret pour personne que les administrations débordent de personnels à l’instar des entreprises
qui sont elles-même au bord de l’asphyxie. Notre économie, d’une manière générale, va très mal !
Est-ce un mal irréversible ? Non, heureusement ! Mais ; pour que la situation économique du pays
puisse reprendre le chemin du développement, qu’en terme d’emplois le pays soit capable de répon-
dre à une demande grandissante, il sera nécessaire que chaque commune se mette en adéquation
avec le gouvernement en place et se conforme naturellement à la vocation qui lui est propre. Ainsi les
communes rurales ont une vocation agricole, la capitale une vocation administrative, certaines villes
ont une vocation industrielle et d’autres résidentielles. Les modes de société sont différents selon la
densité de la population. Mais inévitablement, les communes qui ont une vocation touristique devront
résolument s’adapter aux concepts du tourisme selon le modèle qui a fait ses preuves ailleurs.
Avant d’entrer dans le vif du sujet qui nous préoccupe, permettez-moi de faire une approche synthé-
tique de la situation économique du pays. Je vous rassure de suite, elle ne sera pas exhaustive, mais
elle est indispensable à la compréhension de notre démarche.
Nous pensons que si la Polynésie a surmonté avec succès les trois dernières décennies, c’est qu’elle
disposait d’un formidable moteur économique constitué de trois grosses machines.