La missive
Texte de
Daphné Morin
groupe 21
À ces mots, tous dans la salle lancèrent au chevalier des regards
dédaigneux. Cet homme ne savait que honnir les autres, mais qu’y pouvait-on ?
Le roi l’avait sélectionné pour autant.
- Très bien, sire, très bien! Cela dit, je n’en attendais pas moins de vous, déclara
le souverain, l’air aussi satisfait qu’approbateur. Je vous remets donc en toute
confiance cet inestimable parchemin, et maudit soyez-vous si malheur y arrive!
- Longue vie à Archibald, notre roi! s’écria Armand, d’une main prenant la lettre
que lui tendait le seigneur, de l’autre formant un poing sur son cœur.
- Longue vie à Archibald, notre roi! renchérit-on en écho.
-Allez, va, chevalier, file comme le vent, et que je ne sois point accablé du regret
de t’avoir adoubé! Notre destin repose désormais entre tes mains.
Sur ce, messire de Duval salua son roi, puis, la tête bien haute, monta son
fidèle destrier, un fier étalon à la croupe de jais qu’il dirigea hors de la salle du
trône, toisant le peuple au passage. Une fois à l’extérieur du palais, il glissa le
parchemin qui lui avait été remis dans sa botte droite, là où, hors de l’atteinte de
tout curieux personnage qu’il lui aurait été donné de rencontrer, il serait le plus
en sécurité. Sans même un regard en arrière, il lança sa fougueuse monture au
galop, s’éloignant à tire-d’aile de la demeure du grand Archibald et se dirigeant