Les arts visuels en maternelle © La Classe Maternelle • 5
Ils gardent un souvenir vivace des promenades or-
ganisées l’an dernier, de la cabane des chasseurs,
du château au milieu de la clairière...
Nous projetons donc de passer un après-midi en
forêt. Mais il faut informer les parents du jour choi-
si, de la tenue à adopter, de ce que nous allons
faire...
Les enfants décident alors de réaliser une affiche.
J’écris au tableau, sous leur dictée, ce que nous
nous proposons de regarder, écouter, ramasser.
Par le biais de l’affiche, nous mettons donc en re-
lation une chaîne parlée, qui se déroule dans le
temps, et une chaîne écrite qui se déroule dans
l’espace, de gauche à droite. Le langage écrit ap-
paraît ainsi porteur d’un message que l’on veut
transmettre à d’autres personnes qui, elles, auront
la charge de le décoder pour le comprendre. Les
plus grands se chargent de copier le texte, chacun
écrivant une courte phrase. Les plus jeunes s’oc-
cupent de la décoration graphique et du collage
de gommettes en algorithme... C’est l’occasion
d’une première reconnaissance des formes et des
couleurs, d’une première organisation rythmée de
l’espace à deux dimensions.
Le « jour J » est arrivé
Il fait très beau. Nous emportons le panier du goû-
ter et des sacs pour la récolte.
De l’école, nous apercevons les hauts arbres qui
se détachent sur le vert des prairies... Les enfants
parlent du « bord de la forêt » : c’est à ce moment
La couleur
La couleur est « l’impression que fait sur l’œil la lu-
mière diffusée par un corps ». Tout est couleur. La
nature entière, au fil des jours et des saisons, nous
offre une infinie richesse de nuances.
Après avoir essayé de définir ce qui constitue
« l’ordre naturel » sur lequel s’exercent nos sens,
nous pouvons à présent aborder le domaine de
l’action humaine sur cet environnement. La pre-
mière de ces « actions » est la perception, et celle
qui nous intéresse ici est celle du jeune enfant...
« Sa perception demeure encore subjective, enta-
chée par l’affectivité, liée à une vision syncrétique
du monde. » (I.O.)
Comment donc tenter d’enrichir le vécu sensoriel,
affiner la perception du réel, pour essayer de trou-
ver, « d’une manière tout à fait naturelle, le chemin
de l’Art » (I.O.) ?
Le vécu sensoriel au
contact de la nature :
un après-midi en forêt
Préparation de la sortie
Octobre. Les enfants apportent à l’école feuilles,
faînes, châtaignes. Ils évoquent la promenade do-
minicale en forêt, les jolies couleurs de l’automne,
les feuilles qui commencent à tomber...
La forêt en automne
Cette fresque exprime les
qualités sensorielles de la forêt en
automne.
Plusieurs techniques ont été mises
en œuvre :
– le fond a été réalisé à l’éponge
avec de la gouache épaisse,
– les arbres ont été recréés à la
peinture acrylique ou du papier
affiche déchiré,
– les feuilles ont été symbolisées
par des empreintes au bouchon
faites avec de la peinture nacrée.
Le tout, bien entendu, dans
l’harmonie colorée propre à
l’automne, étudiée au cours des
sorties en forêt.
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