Les anges eux-mêmes furent invités à cette attitude. Nous l’avons entendu dans la deuxième lecture:
“Au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, Dieu dit: «Que tous les anges de Dieu
se prosternent devant lui»”
Saint Jean était entré dans cet émerveillement, cette contemplation du Verbe fait chair, lui qui écrivit dans
une de ses lettres “Dieu a tant aimé le monde qu’il a nous a donné son Fils unique”
Oui, nous sommes appelés à vivre cette solennité de Noël dans un esprit d’Adoration profonde et
véritable.
Nous sommes invités à prosterner notre esprit devant le «Roi de gloire» et à entrer dans ce silence
respectueux face au Dieu «toujours plus grand», d’autan plus grand qu’Il s’est fait si petit, si faible, si
fragile...
D’ailleurs, nous n’avons qu’à regarder l’attitude spontanée que l’on a devant nos crèches : celle du
silence, de l’émerveillement... devant une crèche, notre esprit est comme poussé à retrouver un esprit
d’enfance, de simplicité, d’humilité en sorte...
Venite adoremus Dominum ! Venez adorons le Seigneur chantons-nous !
Comme nous le dirons tout à l’heure dans le Credo, c’est pour nous et pour notre salut qu’il descendit
du ciel, prit chair de la Vierge Maire et s’est fait homme...
Pour nous entraîner dans ce lien d’amour qui l’unit de toute éternité au Père... pour nous apprendre à
aimer son Père, à entrer dans ce cœur à cœur éternel qui est le sien de toute éternité avec son Père... Il est
venu pour nous dire, nous enseigner, nous montrer comment aimer Dieu, comment l’adorer... afin de réaliser
le premier des commandements : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces, de
tout ton esprit....
Oui, frères et soeurs, adorons le Seigneur, ouvrons lui notre coeur !
Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu ! se désole saint Jean ! Mais tous ceux qui l’ont
reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de devenir enfants de Dieu ! se console saint Jean !
Voilà les profondeurs où l’Église veut nous mener! à l’Adoration !
Or vous le savez, pour nous, ce n’est pas tant devant un santon qu’il convient de nous prosterner !
mais devant le Seigneur qui a voulu continuer d’habiter parmi nous dans l’Eucharistie !
À Marie, il fut demandé de croire que celui qu'elle concevait « par l'action de l'Esprit Saint »
était le « Fils de Dieu » (cf. Lc 1, 30-35). Disait Jean Paul II. Dans la continuité avec la foi de la
Vierge, il nous est demandé de croire que, dans le Mystère eucharistique, ce même Jésus, Fils de
Dieu et Fils de Marie, se rend présent dans la totalité de son être humain et divin, sous les espèces
du pain et du vin.
Oui, maintenant, c’est pour nous, propter nostram salutem, que tout à l’heure, le Verbe continuera de
sa faire chair, chair eucharistique, lors de la Consécration, prolongeant le mystère de sa nativité.
Puissions-nosu donc à la suite des bergers et des mages et des anges, adorer notre Seigneur lorsqu’il
se rendra réellement présent sur notre autel, lui, le Verbe par qui tout s’est fait, et sans qui rien de ce qui s’est
fait ne s’est fait.
Là nous fêterons en vérité Noël, comme à chaque messe d’ailleurs. Là, l’adoration véritable nous sera
proposée!...