BULLETIN DES ANCIENS CONTACT ÉCOLE: NICOLE MAURICE Bulletin des anciens d’Assas CARINE HUBERT [email protected] WWW.ECOLEDASSAS.COM Numéro spécial Chine et Japon SOMMAIRE : S E P T E M B R E • salle • 2 0 1 4 L’Edito de Thierry Las- Article: De la clinique à la recherche, une évolution naturelle • Une expérience étrangère • L’été asiatique des étudiants d’Assas DANS CE NUMÉRO : L’Edito de 1 Thierry Lassalle Retours après le 1 N°1 du Bulletin De la clinique 4 à la recherche, une évolution naturelle Une expérience 5 étrangère L’été très asiatique des étudiants 6 d’Assas Assas en Chine Assas au Japon 8 L’Edito de Thierry LASSALLE Responsable pédagogique K2 Quand on demande à un ancien de bien vouloir poser quelques lignes dans un bulletin, n’est-ce pas pour évoquer de l’ancien ? Comme j’aimerais avoir la qualité d’écriture de Philippe Delerm dans « la première gorgée de bière … » et pouvoir, en quelques mots, faire ressurgir des souvenirs enfouis, des petits riens finalement, mais dont Assas a été le témoin. Et à partir de quelques mots, tenter de vous faire revivre quelques moments (bons ou mauvais selon…). Bien évidemment, ces événements ne se sont pas reproduits sur une longue durée et n’évoqueront probablement rien à certains d’entre vous. Je vais tout de même m’y essayer, il y a des moments auxquels j’ai assisté et ceux dont j’ai entendu parler. Donc voilà quelques tranches de vie d’Assas, recueillies au cours des 25 dernières années. Vous êtes tout à fait tranquille A propos de technologie : - le cahier de gymnastique médicale initié par Patrick Michaud, dans lequel chaque étudiant devait illustrer un maximum d’exercices (assouplissements, renforcement, …). Un « gros » boulot encore utilisé aujourd’hui par certains, devenus formateurs. J’en ai vu, il est montré avec fierté. La suite en page 2…. Retours après la parution du Bulletin N°1 Merci de m'avoir fait l'honneur d'inaugurer ce N°1 du Bulletin des Anciens d'Assas. J'espère que la mémoire des plus anciens sera activée par cette initiative et ouvrira la porte à la réunion de notre grande famille. Je souhaite une belle et longue vie à notre école qui le mérite bien, quand je compare "l'atelier d'artisans" de la rue d'Assas à ce bel établissement qui lui fait honneur. Même si je suis "off shore" maintenant, je reste un ferme militant pour la promotion professionnelle, avec l'ouverture de spécialités qui lui sont proches ( Tuina - Qigong - Shiatsu et même acupuncture de la douleur). Bien amicalement, Bernard AVEL Bonjour, Je vous remercie pour cet envoi que j'ai parcouru avec intérêt. J'ai été diplômé en 1986 et depuis j'ai déjà eu plusieurs vies professionnelles : kiné libéral, volontaire pour Handicap international en Thaïlande et au Laos et puis ensuite j'ai quitté la kiné pour faire de la gestion associative dans le domaine de la solidarité internationale et j'enseigne aussi à l'Université de Paris-Est Créteil. Mais certains cours réalisés à Assas me servent encore comme le cours de Patrick Michaud ou monsieur Maratrat qui nous avait aidés à voir plus loin que l'articulation du genou de madame X ou la zone lombaire de monsieur Y mais à considérer le patient dans son ensemble et dans son environnement. Cela est tellement important aussi dans mon secteur professionnel actuel! Je souhaite longue vie au bulletin et bon courage à ceux qui en on pris l'initiative ! Christophe JACQMIN - le « cahier de techno ». Dans la suite du précédent, chaque étudiant devait collecter tout document en rapport avec les techniques présentées dans ce module. Le jour de l’évaluation, chaque étudiant avait apporté (porté ? transporté ? hélitreuillé ?) ses classeurs (il pouvait y en avoir jusqu’à 2 ou 3 par étudiant). Le bureau des enseignants débordait de sacs de sport, eux-mêmes débordaient de classeurs. Hervé Cochet qui ne pouvait participer à l’évaluation visuelle, avait passé sa soirée à déplacer, à déménager plutôt, tous ces sacs. Il avait bien dû tenter de nous influencer avec le critère « poids » ! Cette soirée faisait partie de nos souvenirs « d’anciens combattants », qui ressortait régulièrement lors de nos réunions d’équipe, une bonne dizaine d’années plus tard. J’ai entendu dire que certains de ces cahiers de techno sont restés longtemps sur la poutre de la cheminée, ça, c’est peut-être une rumeur. - les TP d’électrothérapie, où la thérapie avait largement cédé la place à l’électro-STIMULATION !!! Petits arrangements entre amis ! Le module de neurologie a apporté quelques grands moments : - les présentations de début de TP, dont la mise en scène était pour certains devenue plus importante que le contenu. Mais lorsque les deux étaient réunis, vraiment de grands moments de formation. Vous vous souvenez des « vamps » ? Ce n’est pas l’une d’entre elles qui est maintenant directrice adjointe d’une école de kinésithérapie ? Et la scène de réanimation avec le bruit de l’aspiration dans la trachéo ? Trop réel ! - les imitations de patients par les profs. On poussait l’imitation tellement loin que même le collègue sensé faire notre « bilan » était surpris de voir apparaître certains signes ! - les imitations de patients par les profs avec fausse consultation du médecin. Hervé avait réussi à faire jouer le jeu aux médecins (Mme Lafont, Mme Cantaloube), de la consultation sur des profs « imitateurs ». Un vrai centre de rééducation en direct où se mélangeaient les hémiplégiques, les parkinsoniens, les cérébelleux et les paraplégiques. A propos d’anatomie : - les cours d’anatomie du rachis de Jean Signeyrole. Des anciens, maintenant formateurs 20 ans après, m’en parlent encore. Le voyage mental dans le corps, en promo complète, il fallait oser !! - les ED d’anatomie en K1, faire réfléchir l’étudiant sans donner aucune solution, relancer par des questions : une ½ heure sur le bord antérieur de l’os coxal ! Mais à la fin, ça ressemblait toujours plus à la crête tibiale ! « allez, va chercher ». Et l’extrémité supérieure du fémur, dont la tête n’était plus vraiment sphérique, et le tableau noir qui arborait alors un … phallus en érection ! A propos d’affichages : - la participation des étudiants à la modification de certaines affiches. Je me souviens d’une promotion dont TOUS les noms étaient affublés de préfixes, de suffixes, de jeux de mots. Excellent exercice littéraire ! - les propositions de binômes pour l’analyse d’articles en pneumologie. J’ai cherché longtemps sur ma liste de promo les étudiants qui se prénommaient Rocco et Tabata ! Dans ce binôme, il n’y avait pas que les bronches qui se dilatent ! A propos du canapé du couloir : - toujours, toujours, toujours les deux mêmes têtes, à toutes les pauses !! on avait fini par les surnommer le « muppet show ». Et pour finir ce texte, le souvenir d’une promo qui avait expérimenté une initiation à la recherche. Tellement de tensions, tellement d’incompréhensions. Mais finalement, cela aura été une des promotions qui nous a donné le plus de formateurs, et certains sont même maintenant en thèse ! Clin d’œil au destin ! Vous l’avez peut-être remarqué dans ces quelques lignes, certains souvenirs sont spécifiques des activités des formateurs, mais d’autres sont ravivés régulièrement par des anciens étudiants devenus des jeunes profs, et leur nombre est important. Je ne saurais dire si, parmi les différents IFMK, c’est une particularité propre à Assas, de vouloir participer à une continuité, de garder un cap. Thierry LASSALLE PAGE 3 Témoignages d’anciens après le N°1 du Bulletin Bonjour, Si vous souhaitez que l’Ecole d’Assas diffuse votre offre Merci pour cet envoi, que j’ai transmis à un kiné travaillant encore ponctuellement dans notre structure, le CRFS G.Zander à Aix les Bains (73), J.Jacques BILLOT, sorti dans les années 70… d’emploi par email aux anciens et futurs diplômés, adressez-nous votre annonce à l’adresse suivante : [email protected] Je suis en effet diplômé DE MK suite à une formation achevée en 1986. Pour l’anecdote, alors que j’étais en STAPS à l’Université Paris V (La Cretelle), Michel TACHDIAN, étudiant kiné alors à Assas, m’a parlé de ces études intéressantes qu’il effectuait, alors que nous étions en sélection de rugby Ile de France (il a été depuis international avec le Racing Club de France). Après 15 ans de travail auprès des enfants cérébrolésés, spécialisation Le Métayer réalisée, ai suivi une formation Cadre de santé, réalisé un Master 2 Education santé à l’Université de Provence. Suis désormais, après 5 ans d’encadrement d’équipes dans le médicosocial (ADIMC 74), Cadre de rééducation au CRFS Zander. Donne des cours dans les IFMK de Grenoble et St Etienne en pédiatrie et Cérébrale à Paris dirigé par P. TOULLET. Longue vie à ce bulletin, Frédéric DELAGE Cadre de rééducation Bonjour, Je vous écris cet email pour vous remercier de l'envoi du 1er bulletin des anciens! Quel bel édito avec le témoignage émouvant de cet étudiant de 1957. Ce fut un plaisir de lire ce bulletin. Encore merci pour ce que vous faites pour nous, les anciens de l'Ecole d'Assas. Bien à vous, Laura ORCEL Toutes mes félicitations pour votre belle initiative ! François Marin Ricci diplômé en Juin 1975 Assas Formation Continue Assas Formation Continue à le plaisir de vous annoncer les nouveautés DPC de la rentrée : Les sessions de formations continues : Anciens d’Assas, Vous avez une expertise dans un domaine précis, vous souhaitez contribuer à l’offre de formation du réseau ASSAS, contactez Thérapie Globale de la Scoliose et de l’hypercyphose en 3 dimensions (TGS 3D) L’hypnose au service du patient : les fondamentaux ; la prise en charge de la douleur ; la prise en charge de l’arrêt du tabac. David Arbib, Directeur de Podométrie électronique ASSAS FORMATION CONTINUE , Contentions et techniques de crochetage en traumatologie du sport à l’adresse suivante : [email protected] Renforcement musculaire selon l’âge et le niveau d’activité Anatomie Fonctionnelle et Examen Clinique du genou et de la cheville BULLETIN DES ANCIENS D’ASSAS Les EPU Enseignements Post Universitaires En exclusivité, le cycle des conférences organisé par l’IFPP et l’Institut de la Cheville et du Pied, débutera par sa première conférence DPC le 18 décembre 2014 partir de 19h00 : « Tendinopathies de l’arrière pied et sport » Un cocktail dinatoire vous sera offert après la manifestation. Inscription par mail ou par téléphone avant le 15 novembre 2014 01 53 95 29 56 ou [email protected] Retrouvez l’intégralité des formations DPC sur : www.assasformationcontinue.com PAGE De la clinique à la recherche : une évolution naturelle Agnès Barthélémy (DEMK 2008) C’est avec plaisir que je viens témoigner de mon parcours qui je l’espère (bien que certains le jugeront atypique et anecdotique) inspirera quelques étudiants, futurs professionnels, ou des professionnels expérimentés. Après avoir réalisé ma formation initiale à l’IFMK Assas, j’ai obtenu mon diplôme d’Etat en 2008. Durant quatre années, j’ai exercé ma profession en tant que salariée au sein de différents centres de rééducation. Ma pratique clinique était pour moi une source constante de questionnement sur les plans intellectuel et technique. Malheureusement, mes questions ne trouvaient ni réponse, ni d’écho et, malgré mes démarches personnelles, j’avais le sentiment de ne pas disposer des bons outils. L’idée de m’orienter vers la recherche a alors commencé à germer et a pu se réaliser lors de mon expatriation au Canada en 2012. J’ai intégré un laboratoire de recherche à Montréal et participé en tant qu’assistante de recherche, à des projets concernant l’évaluation des différents paramètres de marche (cinétique, cinématique et spatiotemporel) chez des sujets sains et hémiparétiques et l’évaluation par stimulation magnétique trans-crânienne de l’effet de vibration tendineuse sur l’inhibition inter-hémisphérique chez des sujets post AVC. Cela m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances que je pourrais intégrer par la suite à ma pratique clinique. Cette expérience m’a également permis de découvrir une facette de la recherche en réadaptation et donné envie d’approfondir mon expérience en me formant dans le domaine. Afin de pouvoir entrer dans un programme universitaire québécois, j’ai dû effectuer durant l’année 2013-2014 un Master 1 en France avec un stage de recherche à Montréal concernant l’évaluation des effets des vibrations tendineuses sur différents paramètres de la marche chez des sujets hémiparétiques et des sujets sains (publication à venir). Je vais maintenant entrer au programme de Maitrise en Sciences de la Réadaptation de l’Université de Montréal avec un projet de recherche qui sera dans la continuité de mon projet de Master 1. Mon parcours en recherche peut sembler compliqué mais reflète malheureusement, les difficultés administratives/professionnelles/personnelles actuelles auxquelles sont confrontés les professionnels voulant s’orienter dans le domaine au Québec comme en France. Malgré cela, je reste convaincue du bien-fondé de ma démarche, l’orientation vers la recherche me semblant une évolution naturelle de mon travail de clinicienne, une façon de pouvoir mieux appréhender mon travail tant au niveau intellectuel que pratique. J’espère que mon témoignage donnera le goût à certains d’entre vous de se tourner vers la recherche qui est un monde nouveau a explorer pour nous professionnels de la réadaptation. 4 LES ANCIENS D’ASSAS A TRAVERS LE MONDE Une Expérience Etrangère Je suis diplômé de la promotion 2011. J'ai travaillé quelques mois en France, puis motivé par l'apprentissage de nouvelles langues et ayant une opportunité professionnelle dans le milieu sportif (football), je suis parti exercer au Luxembourg. C'est une expérience enrichissante où les pratiques peuvent varier de l'exercice en France. La maîtrise de langues étrangères (allemand, anglais, luxembourgeois) est essentielle et un facteur primordial sans quoi l'intégration est difficile. Beaucoup se demanderont si les conditions salariales sont aussi avantageuses qu'on le prétend. Je répondrais sans hésitation que non, dans la mesure où les charges liées à l'exercice libéral sont plus élevées. Au fur et à mesure de mon cursus, je me suis spécialisé dans la pratique quotidienne des pathologies liées à la pratique du sport. Les diplômes de préparation physique en plus de ceux acquis dans le domaine médical, m'ont en outre permis d'atteindre cette saison un objectif puisque je travaille désormais en parallèle au sein du FC Metz (Préparation Physique). Romain Bachelot DEMK 2011 Romain Bachelot (à droite) Le réseau des Anciens sur Facebook, Twitter et le site Assas Surfez sur le nouveau site de l’école : www. ecoledassas.com Inscrivez vous sur la page Facebook de l’Ecole : https://www.facebook.com/ecoledassaskine Suivez-nous sur Twitter https://twitter.com/ifmkassas L’ÉTÉ TRES ASIATIQUE DES ETUDIANTS D’ASSAS Vol pour Wenzhou - Chine Dans le cadre d’un accord de coopération entre l’Ecole d’Assas et l’Université Médicale de Wenzhou, nous sommes cinq étudiants (Adrien, Albin, Anne-Claire, Léontine, Patcheco) partis pour effectuer un stage de sept semaines dans l’Hôpital de cette ville, située à 400 Km au sud de Shanghai. Les cinq premières semaines de stage, nous ont permis de découvrir, à travers des cours théoriques, de l’observation et de la pratique, la culture chinoise et plus particulièrement la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Nous avons pu apprendre les bases de l’acupuncture, du Tuina (massage chinois), les techniques du cupping, de la moxibustion ou encore du scrappping. Nous avons pu observer que les médecins traitaient les patients à l’aide de nombreuses plantes médicinales, ayant chacune des vertus différentes, la médecine traditionnelle chinoise étant le utilisée le plus souvent, à but préventif. La délégation et M. Hao, coordinateur du stage Stage validé par le Pr Jiang ! Une belle équipe Les deux dernières semaines de stage ont été qui date d’une dizaine d’années. Certaines techniques cours de mandarin, initiation à la calligraphie, décou- consacrées à la réhabilitation et à la physiothéra- utilisées en France, telles que les mobilisations spéci- verte de la gastronomie chinoise et celle de Wenzhou en pie. Nous avons alors pu comparer la rééducation fiques, des exercices de proprioception ou la kiné respi- particulier. proposée aux patients en Chine à celle des masso- ratoire ne sont pas pratiquées. kinésithérapeutes en France. En revanche chaque physiothérapeute a les connais- La rééducation en Chine est assez similaire à celle sances pour exercer le métier de kiné, d’ergothérapeute pratiquée en France. Nous avons remarqué que ou d’orthophoniste. Certains patients sont atteints de les thérapeutes exerçaient tout de même plus pathologies très sévères (syndrome cérébelleux, hémiplé- prudemment, essentiellement des mobilisations gie, fractures sévères). passives ou actives. Ceci peut s’expliquer par la Nous avons aussi pu observer et apprendre de nom- récente mise en place du service de rééducation breuses manipulations spécifiques à l’articulation tempo- Cette expérience fut immensément enrichissante pour chacun d’entre nous. Nous avons découvert une culture totalement différente mais réellement intéressante et des personnes très accueillantes et chaleureuses. ro-mandibulaire. Nous avons eu la chance d’assister à Le stage nous a donné envie d’approfondir toutes les techniques rencontrées. Il restera un moment, fort de notre formation initiale. certaines opérations du cerveau, de la main, greffe de Léontine ROUX, K2 2014-2015 peau, accouchement par césarienne. Nos temps libres étaient rythmés par différentes découvertes : visite de l’Ile de Wenzhou, randonnées dans les montagnes entourant la ville, apprentissage du kung-fu, Pratique du Rolling Moxibustion sur région lombaire L’Hôpital de Wenzhou L’Hôpital de Wenzhou Les étudiants juste avant d’ assister à un accouchement par césarienne Deux anciens d’Assas et enseignants en K1 et de K2 accompagnaient les étudiants en Chine : Julien CRAMET et Shotaro TACHIBANA « Pour attirer l'attention de vos lecteurs, insérez ici une phrase ou une citation A gauche : Julien CRAMET, ancien d’Assas et accompagnateur du voyage, est ini é à l’acupuncture. Il essaye un traitement contre l’insomnie, et pour cause, les étudiants l’épuisent !!! Au-dessous: les étudiants et Shotaro Tachibana, ancien d’Assas ! Lé ge « Un patient âgé arrive accompagné de sa fille. Marchant avec une canne simple, cet homme de 80 ans s’assoit au bord d’une table avant que son rééducateur, Zhendi, le prenne en charge. Une cicatrice antérieure du genou s’expose sous nos yeux, nous devinons vite qu’il s’agit d’une intervention articulaire. Effectivement, il a été opéré d’une prothèse totale de genou il y a 6 mois, mais reste limité dans sa marche qui n’excède pas 20 minutes en raison des douleurs qui apparaissent. Zhendi pense au syndrome douloureux régional complexe, en raison d’un genou encore chaud et réactif. Nous échangeons nos avis sur le traitement qui pourrait améliorer l’endurance à la marche. Nous en concluons qu’il nécessitera, en dehors de la douleur et de l’inflammation, un travail de renforcement musculaire et de stabilisation articulaire. Mais heureusement que l’équipe est composée de jeunes espoirs qui ont déjà réfléchi aux exercices adaptés dans cette situation ! Sous l’autorité du cadre, je propose à Zhendi s’il serait d’accord, ainsi que le patient, que les étudiants pratiquent leurs connaissances devant nous. » Adrien CARCENAC, K2 2014-2015 Assas au Japon PAGE Etudiante en 2e année de Masso-Kinésithérapie à l’Ecole d’Assas, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage au Japon grâce à des contacts établis entre S. Tachibana, un ancien étudiant de l’école et enseignant, et une clinique nippone. Ce stage a eu lieu à la Kawagoe Clinic dans le département de Saitama, au nord de Tokyo. Possédant la double nationalité franco-japonaise, ce stage me tenait très à cœur tant sur le plan personnel que professionnel. En effet, je souhaitais découvrir le Japon autrement et plus particulièrement à travers mon futur exercice professionnel. Découvrir un système de soins complètement différent, des méthodes de travail propres à la société japonaise ainsi que les différences de techniques kinésithérapiques ont été mes principales sources de motivation. Je souhaitais également apprendre à travailler en langue japonaise et à approfondir celle-ci notamment dans le domaine scientifique et médical. Créée en 2004, la Kawagoe Clinic est un établissement privé appartenant à la Faculté de Médecine de l’Université de Saitama. Elle s’étend sur 6 étages, équivalant à une surface de 4000 m². Les patients sont pris en charge en ambulatoire dans différents services spécialisés, notamment dans la rééducation, la médecine du sport ou la médecine orientale. Le service de rééducation permet différentes prises en charge : Troubles orthopédiques (principalement) : lésions de la coiffe des rotateurs, hernies discales, lombalgies, ligamentoplasties, prothèses totales, fractures, luxations, polyarthrite rhumatoïde… Kinésithérapie du sport : lésion du ligament croisé antérieur, atteintes musculaires, entorses… Perte de la fonction motrice chez les personnes âgées. Maladies neuromusculaires (plus rarement). J’ai été accueillie le premier jour par l’équipe rééducative au complet : sept kinés, une ergo, un docteur en Médecine de Réadaptation et deux stagiaires de 4e année. Le panel des patients rencontrés pendant ce stage d’observation fut très varié tant du point de vue pathologique (troubles touchant toutes les composantes de l’appareil locomoteur) que des patients eux-mêmes (du plus jeune au plus âgé, beaucoup d’adolescents et de jeunes sportifs). J’ai pu remarquer des différences chez les patients par rapport à mes précédents stages effectués en France : les japonais sont pour la plupart extrêmement souples quel que soit leur âge et l’attitude posturale prépondérante dans la population est la rétroversion de bassin avec genuvarum. Par ailleurs, les japonais sont du fait de leur culture très souvent amenés à être assis au sol ou allongés sur des futons, la rééducation sur un plan de travail bas ou un tatami est donc privilégiée (on recherchera systématiquement la flexion totale de genou pour cette même raison). Le plateau technique Perte des capacités physiques après hospitalisation de longue durée. Clémence Bourgeois en stage 8 L’Ecole d’Assas tient à remercier tout spécialement M. Tachibana qui à permis la réalisation de ce stage Présentation en japonais de la kiné en France Les techniques de rééducation en elles-mêmes sont similaires à celles pratiquées en France, les mobilisations spécifiques et l’auto-rééducation prenant une place particulièrement importante dans la prise en charge. J’ai pu observer des manœuvres de massage telles qu’on les retrouve en France, elles n’étaient cependant pas appelées « massages », ceux-ci n’étant pratiqués que par des professionnels distincts des kinés. Une autre différence, liée à la culture : le patient est dévêtu au minimum, même lors de techniques nécessitant la palpation des différents tissus du corps. En ce qui concerne les méthodes de travail, le rythme des journées et les règles sont exigeantes (il n’y a pas de libéral au Japon mais le rythme de travail s’en rapproche), j’ai constaté de plus une rigueur et un investissement total et sans relâche de l’équipe soignante pendant ces 4 semaines de stage. J’ai pu suivre chacun des 7 kinés de l’équipe, me traduisant les termes médicaux spécifiques en anglais pour faciliter ma compréhension. Par ailleurs, les relations kiné / médecin, kiné / kiné et kiné / stagiaire sont très hiérarchisées et plus marquées que celles que j’ai rencontrées en France, et la relation de soin kiné / patient est particulièrement respectueuse. Malgré ces relations très « professionnelles », cela n’empêche pas une excellente entente au sein de l’équipe kinésithérapique. Ce fut très intéressant de suivre des patients pendant la rééducation spécifique à la reprise du sport, notamment des sports peu connus en France comme le baseball (rupture de coiffe) ou le kendo (instabilité de la ceinture scapulaire). La plupart des kinés présents à la clinique possédait en effet une spécialité sportive. J’ai pu, d’autre part, encadrer des séances de gymnastique douce organisées par le département de Saitama pour les personnes âgées dans un cadre préventif. Ce fut l’occasion pour moi d’avoir un contact plus approfondi avec les patients (conseils, correction des positions et des mouvements, etc.). Dans le cadre d’un séminaire portant sur la kinésithérapie et l’international proposé à des étudiants venant de plusieurs grandes villes du Japon, j’ai été invitée à faire une présentation à propos de la kinésithérapie en France et des différences avec le Japon. J’ai ainsi retrouvé plusieurs étudiants venus à Paris en mars dernier et ayant participé aux TP K1 à Assas. J’ai pu discuter plus longuement avec eux et participer à une séance pratique sur les lombalgies leur étant proposée par un autre intervenant à cette occasion. La rééducation se faisant plus volontiers en centre hospitalier, j’ai eu la chance de réaliser mon stage dans un des rares centres de rééducation spécialisés. Malgré le peu de pratique réalisée, j’ai trouvé un réel intérêt pendant ce stage, complet, qui m’a permis d’enrichir mon parcours professionnel, de découvrir l’activité professionnelle au Japon, d’approfondir mes connaissances kinésithérapiques et de raviver mes intérêts dans de multiples domaines. Je remercie pour cela JJ. Debiemme, N. Maurice et S. Tachibana, ainsi que D. Matsumoto, Y. Okubo et K. Amemiya, mon maître de stage, pour cette belle expérience. J’ai été ravie de pouvoir participer aux projets d’échanges internationaux se développant à Assas. Le partage des cultures professionnelles ne pouvant être que bénéfique, quoi de mieux que d’enrichir les relations internationales dès les études ! Prochain numéro—Mai 2015 Le prochain bulletin sera consacré aux nouveaux locaux de l’antenne de l’IFMK Assas à Saint-Quentin-en-Yvelines A très bientôt!! L’Equipe de la rédaction