1. Les oscillations de la nature

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Paysages de la peur
L’homme et la nature au
Moyen Âge
L’homme et le milieu
naturel
1
Les Paysages de la peur
1. Quel parti le médiéviste
peut-il tirer de la
paléoclimatologie et des
sciences de l’environnement?
2. Un climat incertain
3. Causalité historique et
climat
4. Un paysage dans la
tourmente
2
Histoire et sciences de l’environnement
• Les collaborations entre historiens et sciences de
l’environnement se multiplient depuis quelques
dizaines d’années.
• Il s’agit de proposer une vision commune des
relations de l’humanité avec son environnement.
• Ces démarches pluridisciplinaires soulèvent de
nombreuses questions méthodologiques.
3
Les enjeux méthodologiques de l’écohistoire
• Des phénomènes naturels comme la variété
temporelle ou spatiale du climat sont hypercomplexes.
• L’éco histoire* doit envisager un maximum de
paramètres.
• L’histoire de l’environnement s’inscrit dans des
dimensions temporelles multiples, dans la longue,
voire très longue durée*, comme dans le temps
individuel.
4
Les fondements de la paléoclimatologie*
• les sources écrites;
• les observations archéologiques directes ;
• des modèles mathématiques d’interprétation de
données hétérogènes (proxies) ;
Parmi ces proxies, les principaux sont fournis par:
– l’étude des fluctuations de l’activité solaire et des
variations de l’axe de rotation de la terre ;
– l’analyse des sédiments marins, lacustres et fluviaux,
ainsi que des dépôts de pollens fossiles ;
– les observations historiques, glaciologiques et
géomorphologiques des glaciers dans des zones étudiées
systématiquement, comme les Alpes et les pays
scandinaves ;
– la glaciologie, avec dans les dernières décennies les
résultats spectaculaires apportés par les « carottes »
de glace prélevées dans le Nord de notre hémisphère ;
– l’analyse des cercles de croissance des arbres.
5
Le glacier de la Brenva
(1767 et 1966)
La géomorphologie des glaciers
6
Glacier Toboggan, USA,
Alaska
2000
1909
La géomorphologie des glaciers
7
Les carottes de glace
Groenland, Carotte Gisp2, % de sulfate,
University of Maine
8
Les cernes de croissance des arbres
Dans les régions soumises à des climats qui imposent
à la végétation une période d'activité et une période
de repos au cours d'une même année, les arbres
élaborent chaque année, à la périphérie de leur
tronc, un anneau de croissance appelé cerne annuel.
L'influence des facteurs climatiques se traduit par
un cerne large lors d'une année où les conditions
météorologiques ont satisfait les exigences
climatiques de l'espèce, mince dans le cas contraire.
Il en résulte que des séquences de cernes assez
similaires peuvent être observées sur les séries de
tous les arbres d'une même essence poussant sous
un même climat et constituent de la sorte des
repères chronologiques.
9
Les cernes de croissance des arbres
10
L’analyse des vitesses de sédimentation
Petit âge glaciaire et Optimum
médiéval d’après la vitesse de
sédimentation dans le Skagerrak
11
C. Haas
Paysages de la peur
1. Quel parti le médiéviste
peut-il tirer de la
paléoclimatologie et des
sciences de l’environnement?
2. Un climat incertain
3. Causalité historique et
climat
4. Un paysage dans la
tourmente
12
Historiens du climat et modèles
mathématiques
• Les historiens du climat se basent sur ces traces
documentaires pour construire des indices
saisonniers permettant de qualifier une année
donnée. Une même trace peut toutefois traduire
des phénomènes météorologiques variés.
• Les modèles mathématiques reposent sur la
mesure directe de traces physiques, avec un degré
croissant d’incertitude avec le temps (à partir du
présent).
• Ceci permet peut-être d’expliquer le caractère
aujourd’hui encore décevant des comparaisons
entre ‘narration historique’ et modélisation,
souvent contradictoires.
13
Les acquis de la paléoclimatologie
• Des modèles climatiques sûrs sont disponibles à
l’échelle du temps historique depuis 1400 AD.
– Des variations significatives subsistent entre les
différents modèles mais avec des tendances d’ensemble.
– Les premières modélisations moins précises sont depuis
peu disponibles pour le 1er Millénaire AD.
• La modélisation et les observations de terrain ont
mis en lumière la notion de variabilité régionale du
climat durant l’Holocène* récent.
• Pour analyser correctement le fait climatique, il vaut mieux travailler sur
des données multiples et au niveau régional.
• Pour comprendre les climats anciens, il est
nécessaire de combiner plusieurs paramètres,
principalement les températures et les
précipitations.
14
Une première vision de la variabilité des
températures aux 1er et 2e millénaires
Rouge foncé:
Moberg et al.,
2005
15
R.A. Rohde, Global Warming Act, 2007
Des cycles longs :
Depuis la dernière
glaciation,
le climat de la terre est
caractérisé par une
succession d’épisodes
sporadiques plus froids et
plus chauds.
La notion de variabilité
est essentielle:
Durant un épisode de
refroidissement, il y a aussi
un certain nombre d’hivers
doux et d’étés brûlants.
Des cycles courts :
A l’intérieur de ces cycles,
alternent des petits
optimums et minimums
climatiques.
16
Les acquis de la paléoclimatologie
• Les historiens doivent donc envisager les impacts
du climat sur l’environnement naturel et humain,
autant dans le « temps long », cher à Fernand
Braudel, qu’à l’échelle d’une décennie ou d’une
génération.
17
Des variations du climat dans la longue durée
En 1967, l’historien français Emmanuel Le Roy Ladurie est le
premier à populariser la notion de « Petit Âge Glaciaire », pour
caractériser des périodes de plusieurs siècles caractérisées
par des maxima successifs des glaciers dans l’arc alpestre
durant le IIe millénaire AD (début XIVe s.-milieu du XIXe s.).
Pieter Bruegel l’Ancien, Le
cycle des mois, Février, c.
1525-1530.
Kunsthistorisches Museum,
Wien
18
Le modèle de Mann pour le 2e millénaire
(1999)
19
Des bouleversements naturels à l’échelle de
la génération
Le 31 janvier 1953, l’onde de tempête qui a balayé le littoral des
Pays-Bas a stérilisé 250.000 ha de terres arables et sinistré un
million de personnes.
La grande inondation. Pays-Bas, 1953
20
Et des bouleversements naturels à l’échelle
de la génération
Dans les années 860, la morphologie du delta du Rhin est
bouleversée par de fréquentes inondations. Le grand port
d’échanges carolingiens de Dorestad* disparaît en quelques
années.
Louis le Pieux (†840),
Denier de Dorestad
21
Des bouleversements naturels à l’échelle de
la génération
En 589, la crue du Pô arracha le Mincio à l’Adige, noyant pour
des siècles toute la basse plaine et créant un paysage où l’eau
se mêle partout à la terre.
Marais dans la Pianura Padana
Palude di San Genuario
22
Des bouleversements naturels à l’échelle de
la génération
L’explosion du volcan islandais Laki, le 8 juin 1783, a obscurci le
ciel de l’Europe durant trois ans, entraînant une surmortalité et
perturbant gravement les récoltes à la veille de la Révolution
française.
La faille du Laki
23
L’éruption du volcan Laki (1783-1784)
 qu. de magma émise : 14-15 km3
 aérosols (H2So4) 1x1011 kg =
équivalent des émissions annuelles
mondiales en année normale
 décès de la majorité du bétail
 destruction des récoltes (pluies
acides)
 mortalité locale : 9000 morts, soit
25% de la population de l’Islande
 baisse de la T° M. dans
l’Hémisphère nord = -1 C°
24
L’éruption du volcan Laki (1783-1784)
Sigurdsson, Volcanic Pollution, 1982
L’explosion du volcan Tambora en Indonésie,
en avril 1815, a provoqué une baisse des
températures globales de 3 d°. 1816 est
connue en Europe comme « l’année sans
été ».
25
Les enjeux de l’écohistoire
• Paradoxalement, c’est au moment où le confort
s’est généralisé en Europe que l’homme occidental a
pris conscience de la vulnérabilité de la biosphère.
• Ces questions recouvrent des enjeux idéologiques
considérables : notre planète est-elle un monde aux
ressources finies ?
• Ces nouveaux enjeux modifient notre perception du
passé!
• Une véritable synthèse (toujours en mouvement)
demeure dépendante de la quantité de données
disponibles et de la précision des modèles
mathématiques utilisés pour reconstituer les
climats anciens avant le commencement des
données instrumentales (1856).
26
Comparaison de différentes propositions de modélisation
des températures (2000-2005)
Early Medieval
Cold Period ?
R.A. Rohde, Global Warming Act, 2007
27
Paysages de la peur
1. Quel parti le médiéviste
peut-il tirer de la
paléoclimatologie et des
sciences de l’environnement?
2. Un climat incertain
3. Causalité historique et
climat
4. Un paysage dans la
tourmente
28
• La convergence d'indicateurs multiples peut
permettre aujourd'hui de caractériser des
variations du climat à l'échelle multiséculaire
durant l'holocène récent* et d'étudier leur impact
en matière d'environnement naturel et social.
– C'est le cas notamment dans l'hémisphère nord de la
période plus tempérée et instable (marquée par la crue
des glaciers alpins et scandinaves entre 450 et 700)
marquant la transition entre l'Antiquité et le haut Moyen
Âge, avec des phases beaucoup plus froides et humides.
– Le VIe siècle semble avoir vu ces anomalies climatiques
s'exacerber en fréquence et en intensité, au moment où
les espaces cultivés reculent le plus fortement jusqu'à
aujourd'hui. Mais, au même moment, un déplacement du
Gulf Stream a inauguré une période de réchauffement
climatique et de prospérité agraire pour le Groenland,
justifiant sa dénomination de "terre verte"!
29
• La convergence d'indicateurs multiples peut
permettre aujourd'hui de caractériser des
variations du climat à l'échelle multiséculaire
durant l'holocène récent* et d'étudier leur impact
en matière d'environnement naturel et social.
– Dans la synthèse la plus récente dressée par Frédéric
Cheyette (2008), l’historien américain situe à partir de
500 une phase climatique d'hiver significativement plus
humides et d'été plus froids ("a climatic downturn") à en
Occident, coïncidant avec la disparition des paysages
ruraux de l'Antiquité et à la poussée de l'inculte.
– D’autres historiens vont plus loin en tentant de corréler
événements climatiques exceptionnels et catastrophes,
comme la première grande pandémie européenne de
peste, sous l’empereur Justinien.
30
Plusieurs témoignages historiques, dont l’historien byzantin, Procope,
relatent l’existence d’un épisode climatique exceptionnel, marqué par
des étés sans soleil et des hivers extrêmes en 535-536.
Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer cet « hiver
volcanique », marqué par un soleil voilé et des chutes de cendre:
l’impact d’un objet astral (comète ou météorite) (Michael Baillie,
1995) ou une éruption volcanique d’une amplitude plus forte encore
que celle du Tambora, marquée par des pics de sulfate (David Keys,
1999: Catastrophe. A quest for the origins of the Modern World).
Tous deux n’hésitent pas à corréler l’événement de c. 540 avec
l’apparition de la pandémie de peste de 541.
31
Deux grandes crises démographiques sont
discernables, correspondant à des périodes de
pandémies : la Peste justinienne* et la variole* au
VIe-VIIe s., la Peste Noire* de 1347-1353.
32
1300-1350 : une
dégradation rapide du
climat
Crise
démographique
1347 : la Peste
Noire
33
Un exemple d’explication déterministe :The 540 Event
• Vers 540, les cercles de
croissance des arbres dans le
Nord de l’Europe (Irlande,
Ecosse, Suède, Finlande) et de
l’Amérique enregistrent l’impact
d’un événement physique
majeur.
• Au même moment, les carottes
glaciaires enregistrent des
concentrations anormalement
élevées en ammonium dans la
glace.
Tunguska-1908
– Les causes généralement
admises par les scientifiques
sont des incendies massifs de
biomasse.
– Une autre hypothèse est
l’explosion d’un objet astral dans
l’atmosphère comme l’impact de
Tunguska (Sibérie) en 1908.
• Le dendrochronologue irlandais
Mike Baillie a utilisé des
sources écrites tardives et la
mythologie celtique pour situer
en 540 une catastrophe
écologique majeure du type
‘Tunguska’.
Destruction de la forêt dans un rayon
de 25 km autour de l’épicentre.
Dégagement d’énergie estimé à
l’équivalent d’une explosion de 10 à 15
mégatonnes. Diminution d’1/3 de la
couche d’ozone.
34
•
•
L’événement de 540 aurait
entraîné un ‘hiver nucléaire’
marqué par une chute des
températures moyennes de c.
4 d°.
– Il n’est pas attesté par des
sources ou des traces
directes.
– Pour Baillie, c’est la
mythologie qui rend le mieux
compte de l’événement avec
la légende celtique d’Arthur
dont la mort est
traditionnellement située c.
540.
James Archer, La mort d’Arthur, 1850
Pour Baillie, il existe un lien
entre ce possible événement
du type ‘Tunguska’ et le
déclenchement de la peste
justinienne en 540, soit
directement par le
dégagement d’une « soupe
chimique » dans l’atmosphère,
soit indirectement par la
diminution de la couche
d’ozone.
1456 – Passage de
la comète de Halley
35
Ratus Ratus
Les dangers du déterminisme
• Le développement rapide de la paléoclimatologie
peut entraîner le danger du retour à un
déterminisme environnemental: lier des faits
économiques et sociaux, par nature très
complexes, comme la disparition de civilisations
passées ou l’apparition de grandes pandémies*, à
des phénomènes naturels, sans démonstration des
liens de cause à effet.
• les grandes mortalités sont principalement
induites par la combinaison de facteurs critiques :
climat, guerres, disette*, épidémie*.
– les fluctuations de la production agricole ne peuvent se
lire directement sur les courbes de température, ni sur
celles de pluviosité, ni même sur les deux combinées.
C'est la conjonction d'épisodes trop frais ou trop chauds,
de saisons trop sèches ou trop humides qui compromet la
récolte.
36
Les dangers du déterminisme
• L’historien doit rester prudent et attentif à éviter
tout raisonnement réducteur à partir de
l’interprétation de données physiques.
Le passage de la comète de Halley, 1066.
Tapisserie de Bayeux, broderie, c. 1066-1082
37
Paysages de la peur
1. Quel parti le médiéviste
peut-il tirer de la
paléoclimatologie et des
sciences de l’environnement?
2. Un climat incertain
3. Causalité historique et
climat
4. Un paysage dans la
tourmente
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Le dossier du bassin du Pô
Le bassin du Pô
à la fin de l’Antiquité
39
Le dossier du bassin du Pô
•
•
•
•
En 589, la crue du Pô arracha le Mincio
à l’Adige, noyant pour des siècles toute
la basse plaine.
Les effets immédiats sont
catastrophiques : la basse plaine est
transformée en un immense marais qui
ne fut asséché qu’au XIXe et au XXe s.
Les causes possibles sont multiples :
épisode climatique extrême,
déforestation, mauvais entretien des
infrastructures fluviales, etc.
– Les contemporains vivent les inondations
comme une catastrophe.
– Les auteurs du VIIIe/IXe s. sont moins
sensibles aux inondations et à la
présence des zones humides : Réalité ou
effet de source ?
Avant l’émergence du pouvoir communal,
au XIe s., la société a été incapable de
reprendre le contrôle des eaux dans les
terres basses.
40
Le dossier du bassin du Pô
Le bassin du Pô
au XVIIe-XVIIIe
s.
1. Ligne de côte
2. Cours d’eau actif
3. Cours d’eau éteint
4. Cours d’eau
canalisé
5. Important canal
navigable
6. Marais salants
7. Marais
41
Essor
commercial
de Venise
Production
de sel
Transgression
marine
42
Le dossier du bassin du Pô
Dans toute la Péninsule, avec des régimes de crues
plus violents, plus d’érosion et de sédimentation, les
précipitations ont radicalement transformé l’aspect
des rives littorales, désormais envahies par les zones
humides et des plaines basses recouvertes de marais
permanents.
 Évolution du milieu ambiant: marais imbriqué au
paysage, immenses forêts marécageuses, etc.)
 Malaria endémique!
 Nouvelles ressources naturelles: sel, poisson,
gibier, bois, pâtures, etc.
 Nouvel équilibre des agro-systèmes et des
pratiques sylvo-pastorales, entraînant la
mutation des modes d'alimentation
43
La transformation du bassin du Pô : une catastrophe ?
• Après le VIe s., la perception du milieu qui s’est
modifiée: Les auteurs sont moins sensibles aux
inondations et à la présence des zones humides :
Réalité ou effet de source ? !
– La montée des eaux n’est plus ressentie comme la mise en
péril d’une civilisation urbaine.
– Un nouvel équilibre s’est noué entre les hommes et leur
environnement, allant d’une intensification des pratiques
agricoles à proximité des terroirs à l’exploitation des
espaces sauvages.
– Dans ce contexte nouveau, le milieu aquatique est perçu
comme une ressource à part entière : poissons dans les
forêts lacustres, sel, dans les zones littorales.
– A partir du VIIIe s. commence la lente reconquête des
espaces sauvages par les paysans défricheurs.
– Les valeurs culturelles à l’égard de la nature se sont
profondément modifiées entre l’Antiquité et le Moyen
Âge.
44
La transformation du bassin du Pô : une crise
environnementale à l'échelle de la Méditerranée ?
• Oui, d'après l'hypothèse 'globalisante' de Vita-Finzi (1969) :
Deux phases globales d'alluvionnement exceptionnelles dans
tout l'espace méditerranéen aux VIIIe/VIIe millénaires AC
et durant le Haut Moyen Âge.
• Non, d'après Horden & Purcell (The Corrupting Sea, 2000):
– Les enquêtes archéologiques de grande échelle sur le terrain
('field surveys') témoignent de la variabilité temporelle et du
caractère micro-régional des phases d'alluvionnement.
– Le processus de transformation des paysages méditerranéens
relève de l'anthropogenèse (l'action de l'homme sur le milieu).
• Il faut donc privilégier les études régionales pour espérer
atteindre le stade de la synthèse.
45
Un témoin du régime hydrologique du Rhône depuis plus de 10.000
ans: la sédimentologie de la carotte du Lac du Bourget (Programme
APHRODYTE)
• Carotte extraite dans la partie nord du lac du Bourget
• Enregistre les fluctuations du détritisme avec une résolution
générale de l'ordre de + 10 ans
• Validité bien établie pour la région du Nord-Est des Alpes,
notamment pour le Petit Âge Glaciaire.
• Comparaisons stimulantes avec d'autres proxies: cercles de
croissance, carottes glaciaires et carottes sédimentaires
(Iles Britanniques).
46
La sédimentologie de la carotte du Lac du Bourget
(Programme APHRODYTE)
• Phases de détritisme importantes dans
le Nord-Est des Alpes :
• Entre 535 et 730 AD avec un
maximum c. 630 AD
• Période précédente 400-535 AD
moins marquée, mais se détachant
quand même.
• Phase de faible apport détritique en
provenance des glaciers :
• Entre 730 et 930 AD,
correspondant à une ou plusieurs
phases d’assèchement climatique
dans une tendance générale plus
chaude et plus sèche
47
Étude pluridisciplinaire des bassins moyens du Rhône et
de la Saône
• Crise hydrosédimentaire à partir de la fin du Ve s.
jusqu’au début du VIIIe s.
• localement : exhaussement des lits fluviaux de l’ordre de
40 à 50 cm (à cause de taux de sédimentation élevés)
• mise en place de dépôts torrentiels, en liaison avec une
succession d’incendies agropastoraux et une érosion des
sols des plateaux.
• La plus grande partie du réseau drainant semble
avoir été abandonnée. Les paysages de la vallée
évoluent vers des prairies humides et des zones
palustres.
48
Étude pluridisciplinaire des bassins moyens du Rhône et
de la Saône
• Mais, la désintégration des infrastructures
(digues, systèmes de drainage, etc.) précède d'au
moins un siècle les modifications de la pluviosité.
Les crues tempétueuses qui font partie du
quotidien hydroclimatique en Méditerranée voient
leur impact augmenter avec la crise du pouvoir
local et l'érosion des grandes infrastructures
publiques.
• Il n'y a pas d'explication monocausale (le climat) à
des phénomènes complexes, à portée régionale.
49
Paysages de la peur
Quelques éléments de
conclusion
50
Maître de la Cité des Dames, début XVème
siècle © BnF
51
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