ii
Chaque groupe se distingue par ses antécédents, ses besoins particuliers et les types
d’infractions commises.
Les délinquants des Premières nations sous la responsabilité des services
correctionnels fédéraux se caractérisent par leurs antécédents dans le système de
justice pénale et leur comportement criminel violent. Toutes proportions gardées, les
délinquants des Premières nations ont été beaucoup plus judiciarisés que les
délinquants non autochtones. De plus, ces derniers ont été incarcérés en plus grand
nombre pour homicides (28 % contre 24 %) et voies de fait graves (39 % contre 26 %).
Le niveau de sécurité attribué aux délinquants des Premières nations reflète bien la
gravité des infractions à l’origine de leur incarcération. Comparativement aux
délinquants métis, inuits et non autochtones, une proportion sensiblement plus forte de
délinquants des Premières nations font l’objet d’une recommandation de classement au
niveau de sécurité maximal à l’évaluation initiale. Pour les administrateurs
correctionnels, les délinquants des Premières nations présentent aussi de nombreux
besoins au moment de leur admission. Une forte proportion d’entre eux éprouvent des
besoins « modérés » ou « importants » dans le domaine de l’orientation personnelle et
affective (96 %), de la toxicomanie (94 %), de l’emploi (70 %), des fréquentations et de
l’interaction sociale (65 %) ainsi que des relations familiales et conjugales (60 %).
Comme les délinquants des Premières nations, les délinquants métis sont fortement
représentés dans le système de justice pénale. De même, ils ont commis de nombreux
crimes au cours de leur adolescence et à l’âge adulte. Par contre, les infractions à
l’origine des peines que purgent actuellement les délinquants métis sont plus diverses
que celles qui ont été commises par les autres délinquants. Un nombre nettement plus
élevé de délinquants métis sont incarcérés pour vol (40 %), comparativement aux
délinquants des autres groupes étudiés (Premières nations, 29 %; Inuits, 8 %; non-
Autochtones, 35 %). De plus, les délinquants métis sont condamnés plus souvent que
les délinquants des Premières nations et les délinquants inuits pour une infraction liée à
la drogue (17 % contre 11 % et 6 %, respectivement) et plus souvent que les
délinquants non autochtones pour introduction par effraction (38 % contre 31 %). Les