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Thème 2 : La guerre au XXème siècle : Guerres mondiales et espoirs de paix :
La Seconde Guerre mondiale : guerre d’anéantissement
et génocide des Juifs et des Tziganes
Plan du cours : Déroulement de la guerre – Guerre totale et guerre d’anéantissement –
Le génocide des Juifs et des Tziganes.
1. Le déroulement de la guerre
Déclenchement :
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La Seconde Guerre mondiale comment en réalité en 1937 avec l’entrée du Japon
en guerre contre la Chine. Le Japon cherche à l’époque à bâtir un grand Empire
en Asie pour contrer ses problèmes économiques. Il se rapproche de
l’Allemagne en signant le pacte anti-Komintern (1936 : assistance militaire en
cas d’attaque de l’URSS).
En Europe, les nazis veulent imposer un nouvel ordre européen dominé par la
« race aryenne », jugée supérieure aux autres. Les fondements idéologiques de la
politique nazie peuvent être résumés par le slogan : « Ein Volk, ein Reich, ein
Führer » (un peuple, un empire, un guide).
o Les nazis pensent que les Allemands constituent une communauté
raciale descendante des Aryens et unie par le même sang. Dans une
logique de hiérarchie des races, ils croient en la supériorité des
Allemands destinés à dominer les peuples considérés comme inférieurs.
Ils sont enfin convaincus de la nécessité de préserver la pureté de la
race aryenne face aux mélanges raciaux, en particulier avec les Juifs
(doc. 3 p. 99)
o Les nazis ont aussi le projet de constituer une Grande Allemagne. Le
premier objectif de l’expansionnisme allemand est d’acquérir de
Lebensraum (« espace vital ») : selon Hitler, les Aryens sont trop à
l’étroit dans leurs frontières de 1939 aussi doivent-ils entreprendre la
conquête impérialiste d’un « espace vital », à l’Est, dont ils auraient
besoin pour se nourrir (doc. 2 p. 94) L’occupation allemande est ainsi
particulièrement brutale à l’égard des populations slaves, jugées
inférieures.
o Enfin, un chef suprême doit conduire les Allemands dans la mise en
œuvre de ce projet. Il s’agit d’Adolf Hitler qui a forgé l’idéologie raciste
et fixé les grandes orientations de l’expansionnisme germanique dans
son ouvrage Mein Kampf (1925). L’exécution de son plan est laissée à de
hauts dignitaires comme Heinrich Himmler (chef de la SS et de la police
allemande) ou Joseph Goebbels (Ministre de l’Education du peuple et de
la Propagande).
Cette volonté de conquérir une partie de l’Europe conduit à la guerre. Mais
Hitler cherche à éviter de combattre sur deux fronts comme lors de la 1ère Guerre
mondiale. Le 23 août 1939, il conclu un pacte de non-agression avec l’URSS,
prévoyant le partage de la Pologne et des pays Baltes. L’Allemagne envahit la
Pologne le 1er septembre, la Grande-Bretagne et la France lui déclarent alors la
guerre le 3 septembre.
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Mussolini entre en guerre en 1940. L’Italie, l’Allemagne et le Japon constituent
alors ce qu’on appelle l’Axe, consolidé par la conclusion du pacte tripartite (27
septembre 1940).
Premières victoires de l’Axe (1939-1942) :
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L’armée allemande mène une guerre-éclair fondée sur l’association du char et
de l’avion qui lui permet d’envahir rapidement la Pologne et les Pays-Bas. La
France est envahie et doit signer un armistice avec l’Allemagne le 22 juin 1940.
Seule la Grande-Bretagne résiste à l’offensive aérienne allemande lors de la
bataille d’Angleterre (août 1944).
C’est vers l’est cependant que Hitler a prévu d’étendre l’ « espace vital », c’est
pourquoi il rompt son pacte avec l’URSS en l’attaquant en juin 1941. En 1942,
la plus grande partie du continent européen est passé sous domination nazie de
l’Atlantique au Caucase, de la Norvège à la Grèce.
Dès 1940, les Etats-Unis accordent leur aide matérielle à la Grande-Bretagne.
Cette aide est accrue par la loi du prêt-bail en mars 1941 qui autorise le
Président des Etats-Unis Théodore Roosevelt à fournir des armes à un pays ami
(jusque là les Etats-Unis sont neutres et ne peuvent, par conséquent, vendre
d’armes à un pays en guerre). Mais l’opinion publique américaine est contre
l’entrée en guerre des Etats-Unis. Au lendemain de l’occupation japonaise de
l’Indochine française, Roosevelt stoppe ses livraisons de pétrole à destination du
Japon. Le 7 décembre 1941, le Japon attaque la base navale de Pearl Harbor
(îles d’Hawai), ce qui provoque l’entrée en guerre des Etats-Unis et rend le
conflit mondial.
La victoire alliée (1942-1945)
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La Seconde Guerre mondiale est une guerre totale, bien plus que la Première.
L’économie de guerre prend une ampleur sans précédent : les moyens matériels
et humains consacrés à la production d’armements sont d’une ampleur sans
précédent. Première puissance industrielle au monde, les Etats-Unis deviennent
l’ « arsenal des démocraties » avant même leur entrée en guerre, puis en 1941
ils lancent le Victory Program, qui leur permet d’augmenter leur production de
matériel de guerre et d’organiser des opérations de débarquement extrêmement
efficaces en Afrique du Nord et en Normandie, comme dans le Pacifique (carte
p. 96).
En URSS, la victoire contre les allemands à Stalingrad (septembre 1942-février
1943) est le grand tournant de la guerre. A partir de cette date, le « rouleau
compresseur » soviétique libère progressivement l’Europe de l’Est. Les Alliés
débarquent en Afrique du Nord (novembre 1942), puis en Normandie (6 juin
1944). En avril 1945, les soviétiques entrent à Berlin ; Hitler se suicide dans un
bunker. L’Allemagne signe sa capitulation le 8 mai 1945. Suite aux
bombardements à l’arme nucléaire d’Hiroshima (6 août 1945) et de Nagasaki (9
août 1945), le Japon capitule à son tour.
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2. Une guerre d’anéantissement
Les économies de guerre
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Encore plus que lors de la Première Guerre mondiale, le conflit doit être qualifié
de guerre totale (mobilisation de l’ensemble des forces productives de la nation
en vue de la victoire). Chaque pays met en place une économie de guerre. Les
britanniques mobilisent plus de 2 millions de travailleurs supplémentaires
(essentiellement des femmes) pour leurs usines d’armement. L’URSS construit
de nouvelle usine, mobilise sa population, construit des camps de travail forcé et
envoie ses prisonniers au front dans les secteurs les plus exposés. L’effort de
guerre le plus important est fourni par les Etats-Unis : 11 millions de GI sont
mobilisés, les usines produisent en trois ans 275'000 avions, 634'000 Jeeps,
90'000 chars et 65 millions de tonnes de navires. La standardisation et le
fordisme permettent de fabriquer des cargos en série (1 tous les 12 jours) à un
rythme plus rapide que la capacité de destruction des sous-marins allemands.
Tous les Alliés reçoivent du matériel américain.
L’Allemagne triple sa production de guerre entre 1942 et 1944. Elle pille les
pays conquis et utilise 7 millions de travailleurs étrangers en Allemagne
(déportés, volontaires ou requis au titre du STO : un service du travail
obligatoire qui réquisitionne des travailleurs français) et 7 autres millions dans
l’Europe occupée. En effet, Hitler veut éviter une nouvelle famine comme celle
de 1916. La domination allemande en Europe va ainsi bien plus loin qu’une
simple occupation militaire. Les nazis mènent une véritable politique
d’asservissement des populations de l’Europe de l’Est, considérées comme
simple réservoir de ressources naturelles et de main-d’œuvre ; ils pillent,
augmentent les taxes, pratiquent le travail forcé, et laissent ces populations dans
le dénuement, voire la famine.
La mobilisation des populations : propagande et conflit idéologique
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Dans la vision du monde des nazis, la guerre ne met pas d’abord aux prises des
Etats mais des peuples en lutte pour leur survie. Cette particularité idéologique
explique peut-être que la 2ème guerre mondiale est le seul conflit international du
XXe siècle qui fait plus de victimes civiles que militaires (chiffres p. 98). Sur 50
millions de victimes (4 fois plus que la 1ère guerre mondiale), 30 millions sont
civiles). Les pays de l’Est sont particulièrement meurtris.
A nouveau, une intense propagande vise à mobiliser les énergies dans tous les
pays. Les femmes sont mises en travail, les pays s’endettent et augmentent les
impôts. La radio et le cinéma jouent un rôle croissant (voir vidéo Disney) :
bandes d’actualité, chansons et affiches exaltent le patriotisme et incitent à la
lutte contre l’adversaire.
La guerre a une dimension idéologique évidente : face à l’idéologie nazie, les
Alliés justifient leur combat par la défense de la liberté et des valeurs de la
démocratie contre le totalitarisme. Mais pour préserver la cohésion de la
Grande Alliance, les alliés anglo-saxons sont obligés de fermer les yeux sur
certains crimes soviétiques : invasion des pays Baltes et de l’Est de la Pologne
en 1939, massacre de Katyn ordonné par Staline en 1940 (massacre de 20'000
polonais).
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Les violences de la guerre
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La guerre se caractérise surtout par des bombardements stratégiques sur des
villes et des usines. La distinction entre le « front » et l’ « arrière » disparaît ; les
civils se retrouvent au cœur de la bataille. Les armées fabriquées sont de plus en
plus meurtrières, les Américains faisant figure de pionniers de nombreuses
innovations. En particulier, ils sont les premiers à faire exploser des armes
nucléaires (doc. 3 p. 95).
Dès octobre 1939, Heinrich Himmler est nommé « commissaire au Reich pour
le renforcement de la germanité ». Il ordonne la purification ethnique de l’Ouest
de la Pologne, déjà annexée, puis dès 1941 des territoires soviétiques
systématiquement envahis. Hitler organise une véritable guerre
d’anéantissement racial, mais aussi idéologique contre le communisme. Il crée
des Einsatzgruppen (groupes d’intervention) chargés de l’assassinat
systématique des cadres du parti communiste et de l’administration, en
particuliers les Juifs. De 1940 à 1943, ces groupes assassinent plus d’un million
de personnes, essentiellement des Juifs et prisonniers de guerre soviétiques (doc.
2 p. 99). Leur action est la première phase de la Shoah (déf. p. 100) : ils utilisent
dans un premier temps les fusillades (Shoah par balles) puis des camions à gaz
itinérants.
Les exécutions d’otages sont courantes, ainsi que les représailles contre les
populations civiles : le 10 juin 1944, une division SS extermine les 642 habitants
du village d’Oradour-sur-Glane en France (doc. 4 p. 99)
Les japonais se livrent eux aussi à une politique extrêmement violente. Leur
nationalisme présente certains traits qui l’apparentent aux fascismes européens :
culture de l’empereur, impérialisme motivé par une prétendue supériorité
raciale, exaltation de l’esprit de sacrifice cultivé dans les unités de kamikaze
(pilotes auteurs d’attentats-suicides contre les porte-avions américains). Ils se
livrent aussi à des massacres de masse comme celui de Nankin qui fait des
centaines de milliers de morts (doc. 5 p. 99), créent des camps de travail forcé,
livrent les zones occupées à la famine, utilisent les prisonniers de guerre comme
cobayes humains pour fabriquer de nouvelle armes chimiques et
bactériologiques…
3. Le génocide des Juifs et des Tziganes
La solution finale
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L’antisémitisme est au cœur de la doctrine nazie et la persécution des Juifs
allemands commence dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1993. Les magasins
juifs sont boycottés et les Juifs sont exclus de la fonction publique. Les lois de
Nuremberg (1935) privent les Juifs de la nationalité allemande, les marriages et
rapports extraconjugaux entre Juifs et non-Juifs sont interdits. Lors de la Nuit de
cristal (1938), des pillages et assassinats sont perpétrés. Les tsiganes sont aussi
visés très tôt (doc. 4 p. 101). De janvier 1940 à août 1941, un projet appelé
« Aktion T4 » planifie la mort de 70'000 malades mentaux ; il sert de
laboratoire pour les techniques d’extermination par le gaz.
Les Juifs, qui représentent le principal danger pour la race aryenne. Jusqu’en
1941, il n’est pas encore question de perpétrer un génocide (déf. p. 100). On
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envisage de regrouper les Juifs dans des réserves ; dans cette optique, les Juifs
d’Europe de l’Est sont contraints de vivre dans des ghettos où la famine et le
travail forcé les condamnent à une mort lente (doc. 1 p. 100). En Pologne, sur les
400'000 Juifs du ghetto de Varsovie, 100'000 meurent de famines ou
d’épidémies.
La politique d’extermination commence avant l’existence des camps de
concentration avec les Einsatzgruppen et la Shoah par balle. A Babi-Yar
(Ukraine), 33'771 Juifs et prisonniers de guerre sont fusillés sur deux jours en
septembre 1941. En tous, la Shoah par balle fait environ un million de victimes
juives.
En 1941, Hitler et son entourage décident d’exterminer l’ensemble de la
population juive européenne, les difficultés militaires face à l’URSS ne lui
permettant plus d’envisager de la chasser vers l’est. Le 20 janvier 1942 se tient
la Conférence de Wannsee sur la « solution finale de la question juive » (déf.
p. 100) : elle prévoit la déportation de 11 millions de juifs de toute l’Europe dans
des camps où pas un seul ne doit survivre (doc. 5 p. 101)
Les camps de concentration se dotent de chambres à gaz dès 1942 et les
autorités allemandes procèdent alors à la liquidation des ghettos.
Une immense machine bureaucratique est mise en place pour déporter les
millions de juifs. La solution finale est entreprise avec des moyens industriels. Il
s’agit d’une extermination de masse sans précédent : 3 millions de Juifs sont
morts dans les camps de concentration (6 millions en tout) et entre 250'000 et
500'000 tsiganes (sur une population de 700'000 en 1939) (chiffres p. 102)
L’univers concentrationnaire
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Les ennemis de l’Axe (déportés politiques ou raciaux, homosexuels, handicapés
etc.) sont regroupés dans des camps de concentration dès 1933 mais ceux-ci se
multiplient après 1939 (doc. 2 p. 103). La vie dans ces camps est effroyable : les
détenus meurent de faim, de froid, d’épidémies ou de mauvais traitements. Les
détenus sont victimes d’une politique d’extermination par le travail.
Si les camps de concentration sont pour la plupart en Allemagne, des camps
d’extermination sont créés à partir de 1941 surtout en Pologne (doc. 2 p. 103).
Au terme d’un loin voyage en train dans des wagons bondés, sans eau et sans
nourriture, les déportés sont acheminés vers ces camps. Ils sont ensuite triés :
ceux qui sont jugés aptes au travail sont maintenus en vie, tandis que les autres
sont gazés (c’est le « traitement spécial ») puis leurs corps sont brûlés dans des
fours crématoires (doc. 3 p. 103).
Les nazis font tout pour maintenir le secret des camps d’extermination. Les
chambres à gaz sont camouflées en douches. Des expressions codées comme
« solution finales » ou « traitement spécial » dissimulent l’horreur du crime et
facilitent l’acceptation des ordres par les exécutants. Des fuites existent et de
nombreux gouvernements (parmi les Alliés mais aussi en Suisse et au Vatican)
connaissent l’existence des camps mais n’entreprennent rien à leur égard avant
la Libération.
L’exemple d’Auschwitz, lire p. 104-105
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