2. Une guerre d’anéantissement
Les économies de guerre
Encore plus que lors de la Première Guerre mondiale, le conflit doit être qualifié de
guerre totale (mobilisation de l’ensemble des forces productives de la nation en vue de
la victoire). Chaque pays met en place une économie de guerre.
• Les britanniques mobilisent plus de 2 millions de travailleurs supplémentaires
(essentiellement des femmes) pour leurs usines d’armement.
• L’URSS construit de nouvelles usines, mobilise sa population, construit des
camps de travail forcé et envoie ses prisonniers au front dans les secteurs les
plus exposés.
• L’effort de guerre le plus important est fourni par les Etats-Unis : 11 millions de
GI sont mobilisés, les usines produisent en trois ans 275'000 avions, 634'000
Jeeps, 90'000 chars et 65 millions de tonnes de navires. La standardisation et le
fordisme permettent de fabriquer des cargos en série (1 tous les 12 jours) à un
rythme plus rapide que la capacité de destruction des sous-marins allemands.
Tous les Alliés reçoivent du matériel américain.
• L’Allemagne triple sa production de guerre entre 1942 et 1944 :
o Elle pille les pays conquis et utilise 7 millions de travailleurs étrangers
en Allemagne (déportés, volontaires ou requis au titre du STO : un
service du travail obligatoire qui réquisitionne des travailleurs français)
et 7 autres millions dans l’Europe occupée. En effet, Hitler veut éviter
une nouvelle famine comme celle de 1916.
o La domination allemande en Europe va ainsi bien plus loin qu’une
simple occupation militaire. Les nazis mènent une véritable politique
d’asservissement des populations de l’Europe de l’Est (c’est-à-dire
qu’ils transforment ces populations pratiquement en esclaves),
considérées comme simple réservoir de ressources naturelles et de main-
d’œuvre ; ils pillent, augmentent les taxes, pratiquent le travail forcé, et
laissent ces populations dans le dénuement, voire la famine.
La mobilisation des populations : propagande et conflit idéologique
• Dans la vision du monde des nazis, la guerre ne met pas d’abord aux prises des
Etats mais des peuples en lutte pour leur survie. Cette particularité idéologique
explique peut-être que la 2ème guerre mondiale est le seul conflit international du
XXe siècle qui fait plus de victimes civiles que militaires (chiffres p. 98). Sur 50
millions de victimes (4 fois plus que la 1ère guerre mondiale), 30 millions sont
civiles). Les pays de l’Est sont particulièrement meurtris.
• A nouveau, une intense propagande vise à mobiliser les énergies dans tous les
pays. Les femmes sont mises en travail, les pays s’endettent et augmentent les
impôts. La radio et le cinéma jouent un rôle croissant (voir vidéo Disney) :
bandes d’actualité, chansons et affiches exaltent le patriotisme et incitent à la
lutte contre l’adversaire.
• La guerre a une dimension idéologique évidente : face à l’idéologie nazie, les
Alliés justifient leur combat par la défense de la liberté et des valeurs de la
démocratie contre le totalitarisme. Mais pour préserver la cohésion de la
Grande Alliance, les alliés anglo-saxons sont obligés de fermer les yeux sur
certains crimes soviétiques : invasion des pays Baltes et de l’Est de la Pologne