Par cette définition, la séquence « une fille » est considérée comme un GN parce
qu’elle est constitué du nom tête « fille » précédé d’un déterminant « une ».
Seconde définition : distribution
Il existe également une deuxième définition qui est fondée sur la distribution. Selon
cette définition, une séquence est considérée comme appartenant à une catégorie
donnée, non pas parce qu’elle contient des composants requis, mais parce qu’elle
partage la même distribution que les constructions de cette catégorie.
C’est par cette définition que les mots simples, tels que le pronom « quelqu’un » ou le
nom propre « Pierre » peuvent être appelés groupes nominaux, dans la mesure où ils
peuvent commuter avec un GN comme par exemple « Une fille » de la phrase :
Une fille chante.
Elle
Quelqu’un
Pierre
« Une fille » est un groupe nominal construit, mais « Elle », « Quelqu’un » et
« Pierre » ne sont pas construits : ce sont des mots simples, alors qu’ils présentent
des propriétés communes avec le groupe construit. Comme on peut le constater, les
pronoms (comme « Elle », « Quelqu’un ») et les noms propres (comme « Pierre »)
peuvent fonctionner comme le sujet de la phrase tout comme les GN (« une fille »).
Ces mots simples qui commutent avec un groupe forment des classes appelées
classes d’équivalence.
Cette seconde définition permet ainsi d’assimiler les mots simples à des groupes
construits.
Il est à noter toutefois qu’il existe des cas où l’emploi d’un test de commutation pour
identifier les classes d’équivalence risque de nous induire en erreur. Par exemple :
Il boit son jus d’orange
salement
« son jus d’orange » et « salement » commutent dans le même cotexte ; ce n’est pas
pour autant que le GN et l’adverbe forment des classes d’équivalence. Ce phénomène
est dû à la possibilité d’effacement du COD de certains verbes transitifs.
Mais le fait qu’il soit possible d’utiliser ces deux éléments en même temps montre
qu’il s’agit d’éléments de classes différentes. Si on peut les utiliser dans une même
phrase en même temps, on peut en déduire que ces deux éléments ne sont pas
distributionnellement équivalents. Les éléments « son jus d’orange » et « salement »
peuvent apparaître dans la même phrase :
il boit son jus d’orange salement
on peut donc dire qu’ils ne sont pas équivalents distributionnellement et que le GN et
l’adverbe ne forment pas des classes d’équivalence.
Exercice 1 :
Essayez maintenant d’identifier la catégorie du mot « fort » et de prouver que le mot
« fort » et le groupe « le bouton » n’appartiennent pas aux classes d’équivalence.
Utilisez bien plusieurs tests (cf. Cours sur différents tests) !
Cours : LLSDL117 : Grammaire 1!Paris X UFR LLPHi 2007/2008
Yayoi NAKAMURA-DELLOYE, 21 novembre 2007
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