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Résumé analytique
1. Le Conseil d’administration a approuvé le Document de stratégie par pays (DSP) pour la
Tunisie pour la période 2002-2004 en décembre 2002. Au cours de cette période, la stratégie du
Groupe de la Banque a consisté essentiellement à apporter un soutien aux efforts du
Gouvernement dans la réalisation des objectifs de développement du Xème Plan quinquennal
(2002-2006), à savoir l’accélération de la croissance économique pour réduire le chômage, à
travers notamment le renforcement de la compétitivité. Les différents axes d’intervention
s’articulaient autour de (i) la poursuite des réformes économiques et financières, (ii) le
renforcement des infrastructures économiques, (iii) la valorisation des ressources humaines, (iv)
le renforcement des secteurs productifs et (v) le développement du secteur privé. Les mises à jour
du document pour 2005 et 2006 ont laissé la stratégie inchangée, compte tenu des résultats
encourageants obtenus par le pays et de la performance satisfaisante du portefeuille.
2. Le Document de stratégie pays pour la Tunisie (2007-2011) couvre la période du XIème
Plan de développement quinquennal. Il propose tout d’abord une analyse de l’évolution politique,
économique et sociale du pays au cours des dernières années, en insistant sur les forces et
faiblesses de l’économie tunisienne, expose et évalue ensuite la stratégie nationale de
développement adoptée par le Gouvernement sur la période du XIème plan, procède à une
évaluation des principaux défis et risques liés à sa mise en œuvre, pour enfin présenter la stratégie
à moyen terme d’assistance de la Banque. Afin d’assurer une large participation, des discussions
élargies à l’administration, le secteur privé et la société civile, ont été organisées pendant la
mission de février 2006, ainsi qu’avec les partenaires au développement en mai 2006.
3. Evolution économique et sociale récente. Depuis le milieu des années 1990, la Tunisie
enregistre de bonnes performances économiques, à savoir un taux de croissance annuel moyen
supérieur à 4% et des déséquilibres internes et externes contenus. Dans le même temps, grâce aux
succès rencontrés par la politique de planification familiale mise en place, le taux de croissance
démographique a été ramené en 2005 à 1,1%. La conjugaison de ces deux phénomènes s’est
traduite par une augmentation sensible et continue du revenu par habitant, qui s’établit en 2005 à
2.713 dollars EU. Ces progrès économiques et sociaux de la Tunisie sont le fruit des politiques
macroéconomiques prudentes et des réformes structurelles initiées dès le début des années 1990.
4. La croissance tunisienne est tirée par le secteur des services, qui représente plus de 40%
du PIB et enregistre un taux moyen de croissance d’environ 9%. Du côté de la demande, la
consommation des ménages est dynamique, et dans une moindre mesure les exportations. Par
contre, les investissements privés restent insuffisants, notamment compte tenu de l’accès difficile
aux financements, des restrictions et lourdeurs administratives, de l’étroitesse du marché et de la
forte concurrence étrangère. Au niveau des grands équilibres, le déficit budgétaire a pu être
maitrisé, dans un contexte difficile de hausse des prix du pétrole et d’augmentation des salaires
dans la fonction publique. Quant au déficit du compte courant, il a diminué sous l’effet conjugué
de la bonne tenue des exportations, due en partie à la dépréciation du taux de change et à la
contraction des importations. Toutefois, le niveau d’endettement du pays reste très élevé.
5. L’amélioration du niveau de vie des tunisiens s’est accompagnée de progrès sociaux
notables, en matière d’espérance de vie, de santé, d’analphabétisme, etc., plaçant la Tunisie parmi
les pays qui réussiront à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Mais ces
bons résultats en termes de développement social et de réduction de la pauvreté ne doivent pas
masquer la subsistance de poches de pauvreté, notamment les régions continentales, et plus
particulièrement le Nord Ouest, qui enregistrent des performances au dessous de la moyenne.