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LA QUESTION PALESTINIENNE .
LE PAYS.
La Palestine tire son nom du pays des Philistins, peuple qui, dans l’Antiquité, occupait l’actuelle Bande
de Gaza. Elle subira de nombreuses dominations étrangères : perse (VIe-IVe s.), hellénistique (333-64 aCn),
romaine (64 aCn-330 pCn), byzantine (330-636, sauf courte occupation perse, 614-629), arabe (636-1516),
turque (1517-1918).
Dans le cadre de l’Empire ottoman, la Palestine comme telle n’existe pas, car son territoire est réparti
entre plusieurs circonscriptions : au nord, le
vilayet
(province) d’Alep ; sur le littoral (de Lattaquieh jusqu’au
nord de Jaffa), le
villayet
de Beyrouth, traversé en son milieu par le
sandjak
(district) du Liban ; en bordure du
désert (de Hama jusqu’à Aqaba), le
vilayet
de Syrie ; au sud-ouest de la Syrie, un triangle qui s’avance jusqu’à
Aqaba forme le
sandjak
de Jérusalem. Juifs, chrétiens et musulmans vivent sur un pied d’égalité et se côtoient
en général pacifiquement, même si l’on enregistre sporadiquement des heurts violents entre Juifs et Arabes.
CHRONOLOGIE
.
1517-1920 DANS L’EMPIRE OTTOMAN.
1860 Création de l’Alliance israélite universelle .
± 1880 Début de l’immigration juive.
1882 La population juive de Palestine compte 24 000 habitants ; en 1895, 47 000 ; en 1910, 81 000.
1891 (24-6) Télégramme des notables de Jérusalem au gouvernement turc, pour réclamer l’interdiction aux
Juifs d’immigrer en Palestine et d’y acheter des terres. Un
firman
(décret) fait droit à leur
requête, mais une intervention britannique le rendra sans effet.
1896 Publication de
L’Etat juif
, ouvrage de Théodore Herzl* (1860-1904), écrivain juif de Hongrie,
qui expose la doctrine sioniste (programme politique).
1897 Création de l’Organisation sioniste mondiale au 1er congrès du mouvement sioniste, tenu à
Bâle sous la présidence de Théodore Herzl. Des congrès suivront annuellement.
1901 Création d’un Fonds national juif destiné à l’achat de terres en Palestine.
1904 (8-4)
Entente cordiale
: accord franco-britannique réglant le contentieux colonial - notamment à
propos du Maroc, dont le protectorat est laissé à la France moyennant renonciation de celle-ci à
l’Egypte.
1905 Le 7e Congrès sioniste rejette tout projet de colonisation juive ailleurs qu’en Palestine et dans
les pays voisins, suite à la proposition faite en 1903 par le gouvernement britannique d’offrir à
l’organisation sioniste un territoire autonome dans les hautes terres inhabitées de l’Ouganda
(cette proposition avait été favorablement accueillie par une minorité de sionistes).
1907 (31-8) Convention de Saint-Petersbourg, réglant le contentieux entre la Grande-Bretagne et la Russie
en Asie : la Perse est partagée en deux zones d’influence, tandis que l’Afghanistan et le Tibet
sont reconnus par la Russie comme zone d’influence britannique.
1907 (13-9) Confirmation de la Convention de Saint-Petersbourg. - N.B. L’expression de Triple Entente
(ou, plus simplement, l’Entente) désigne non pas un traité d’alliance en particulier, mais bien
l’entente réalisée entre France, Grande-Bretagne et Russie de 1907 à 1917. Elle ne sera
consacrée par un acte officiel que le 3 septembre 1914, lorsque les trois puissances s’engageront
à ne pas conclure de paix séparée (engagement violé par les Bolcheviks en mars 1918).
1908 Création à Haïfa du journal
El Karmel
, appartenant à des Grecs orthodoxes et qui ambitionne de
dévoiler les visées sionistes et les menaces que font peser sur la Palestine l’immigration juive et
l’achat de terres par les colons.
1908 (11-6) Rencontre entre le roi de Grande-Bretagne Edouard VII et le tsar Nicolas II à Reval
(actuellement Tallin, Estonie). L’opinion publique turque est convaincue que les deux
monarques se sont entendus sur un partage de l’Empire ottoman.
La Question palestinienne
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1908 La population juive de Palestine s’élève à 80 000 habitants.
1909 Fondation de la colonie de Tel-Aviv, au nord de Jaffa. Les députés arabes au nouveau parlement
turc soulèvent le problème de l’immigration juive.
1911 Création des premières organisations politiques de lutte contre le sionisme (Haïfa, Jaffa).
Fondation à Jaffa du journal
Falastine
(Palestine), également anti-sioniste et propriété de Grecs
orthodoxes ; plus modéré qu’
El Karmel
, il soutient l’unité de l’Empire..
1914 (2-11) Entrée en guerre de l’Empire turc. La Palestine compte alors 730 000 habitants, dont 85 000
Juifs.
1915 (mai) Conférence secrète tenue à Damas par les comités des mouvements nationalistes arabes
el Fatat
(ou
Jeunes Arabes
, créé en 1911) et
el Ahd
(créé en 1914), en présence de l’émir Fayçal ibn
Hussein. Le père de celui-ci, le chérif Hussein de La Mecque, est reconnu comme le porte-
parole de la Nation arabe tout entière. Il est décidé (
protocole de Damas
) de déclencher la
révolte des Arabes contre la Turquie pour appuyer la Grande-Bretagne, à la condition que celle-
ci garantisse l’indépendance arabe de la Méditerranée au golfe Persique et de la frontière nord
de la Syrie jusqu’au sud de la péninsule arabique. Dans le cadre de cette confédération sera
constituée une
Grande Syrie
formée de la Syrie actuelle, du Liban, de la Palestine et de la
Jordanie. Sur les promesses faites par Londres (24 octobre 1915), les Arabes engageront le
combat en juin 1916.
1915 (24-10) Lettre adressée par sir Henry Mac Mahon, haut-commissaire britannique au Caire, au chérif
Hussein de La Mecque, dans laquelle l’indépendance est promise aux Arabes dans une zone très
vaste incluant implicitement la Palestine. C’est sur base de cette promesse que le chérif Hussein
déclenchera la révolte des Arabes contre les Turcs le 5 juin 1916.
1916 (mai)
Accord Sykes-Picot
. Accord secret négocié (1915-1916) entre deux diplomates, le Britannique
Mark Sykes (1879-1919) et le Français Georges Picot, sur un partage entre leurs pays des
territoires à arracher à l’Empire turc après la guerre : Grande-Bretagne et France se déclarent
disposées à reconnaître un Etat arabe (ou une confédération d’Etats) sous leur influence ; la
Grande-Bretagne se verra confier les intérêts de la Basse-Mésopotamie et des territoires à l’est
du Jourdain, tandis que la France assumera le protectorat du Liban, de la Syrie et de la Haute-
Mésopotamie. La Palestine serait soumise à une administration internationale. L’accord sera
ensuite avalisé par la Russie et signé par les trois puissances en mai 1916 ; mais, dénoncé par le
gouvernement bolchevique en 1917 et ensuite condamné par les Arabes, il n’entrera jamais en
vigueur. Cependant, il était totalement contraire aux promesses faites aux Arabes, ceci étant dû
notamment à la ferme volonté de la France de préserver ses intérêts au Proche-Orient.
1916 (5-6) Entrée en guerre des forces arabes contre la Turquie.
1917 (2-11)
Déclaration Balfour
* : lettre adressée par Lord Arthur Balfour, ministre des Affaires
étrangères britanniques, au Baron Lionel Walter de Rotschild (1868-1937), qui soutenait le
mouvement sioniste. Le Royaume-Uni est favorable à la création d’un foyer national juif en
Palestine,
étant entendu que rien ne sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et
religieux des communautés non-juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique
dont les Juifs pourraient jouir dans tout autre pays
. En dépit de cette réserve, la déclaration
contredit ouvertement les promesses faites aux Arabes en 1915, mais elle sera bientôt reconnue
par les gouvernements français, italien et américain. C’est une victoire pour le mouvement
sioniste, et en particulier pour son chef en Grande-Bretagne, Chaïm Weizmann, tandis que les
Arabes n’ont aucunement été consultés sur la question.
1917 (10-12) Prise de Jérusalem aux Turcs par les Britanniques (Général Allenby).
1918 (4-1) Le commandant Hogarth (Bureau arabe de la Grande-Bretagne au Caire) assure au chérif
Hussein de La Mecque (devenu roi du Hedjaz) que le gouvernement britannique ne s’opposera
pas à l’immigration juive en Palestine pour autant qu’elle est
compatible avec la liberté
économique et politique de la population existante
.
1918 (juin) Les promesses antérieures concernant l’indépendance et la consultation des populations sont
confirmées par les autorités britanniques au Caire à sept notables arabes.
1918 (7-11) Déclaration franco-britannique largement diffusée dans toutes les zones occupées par les Alliés,
selon laquelle l’objectif des deux Etats en Orient est l’affranchissement des populations du joug
turc ; elle promet l’établissement d’Etats nationaux et l’autodétermination des populations.
1919 (6-2) A la conférence de la paix à Paris, le prince Fayçal du Hedjaz (fils du roi Hussein), accompagné
La Question palestinienne
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du colonel Lawrence, vient plaider la cause arabe, mais n’obtient pas l’indépendance promise.
1919 (février) Premier congrès palestinien , à Jérusalem. Regroupant des associations palestiniennes
chrétiennes et musulmanes qui se sont formées à Jaffa et à Jérusalem à la fin de l’année 1918.
Foyers de la lutte palestinienne contre le mandat britannique et l’immigration juive, sept
congrès de ce type se tiendront entre 1919 et 1928. La charte publiée à l’issue de ce premier
congrès souligne que la Palestine (appelée Syrie du Sud par les Arabes) fait partie de la Syrie,
dont l’indépendance et l’intégrité doivent être assurées, et à laquelle elle est attachée par des
liens nationaux, religieux, linguistiques et économiques. Il envoie à la conférence de la paix à
Paris un télégramme contenant le refus des délégués d’accepter l’établissement en Palestine
d’un foyer national juif et demandant qu’aucune décision concernant leur pays ne soit prise sans
que les habitants aient été consultés.
1919 (19-4) Charte de la Société des Nations, qui sera placée en tête des différents traités de paix, à
commencer par celui de Versailles (28 juin 1919). Dans son article 22 instaurant le système des
mandats à conférer par la S.D.N. à un Etat pour l’administration d’un territoire donné, le texte
prévoit que " certaines communautés qui appartenaient autrefois à l’Empire ottoman ont atteint
un degré de développement tel que leur existence en tant que nations indépendantes peut être
provisoirement reconnue à la condition qu’un mandataire apporte ses conseils et son assistance
à leur administration jusqu’au moment où elles seront capables de se diriger seules. Les voeux
de ces communautés doivent d’abord être pris en considération pour le choix du mandataire. "
1919 (2-7) Congrès général syrien à Damas, avec la participation de délégués palestiniens. Il réclame
l’indépendance politique totale pour la Syrie, qui ne doit pas être séparée de la région
méridionale connue sous le nom de Palestine, ni de la région côtière occidentale, qui comprend
le Liban. Il dénie à la France tout droit sur une partie quelconque de la Syrie et rejette la
Déclaration Balfour. Amir Fayçal, fils du roi du Hedjaz Hussein ibn Ali, doit devenir roi
constitutionnel de la Syrie unie (incluant la Palestine). Dès juillet 1920 cependant, le nouveau
roi est déposé par les Français. Les dix résolutions prises par le congrès sont envoyées à une
commission d’enquête américaine envoyée en Syrie pendant l’été 1919 par le président Wilson.
1919 (août) Deux membres de la commission d’enquête américaine en Syrie (Henry King et Charles
Crane), rentrés à Paris, préconisent une
profonde modification
du programme sioniste en
Palestine. Se référant à la Déclaration Balfour, ils indiquent qu’
établir un foyer national juif
n’équivaut pas à faire de la Palestine un Etat juif. La création d’un Etat juif ne pourrait se faire
sans porter les plus graves atteintes aux droits civils et religieux des communautés non-juives
en Palestine
. Ils ajoutent : " Le fait est constamment apparu que les sionistes envisagent une
complète dépossession des habitants non-juifs actuels de la Palestine, par diverses formes
d’achat de terres. "
1920 (27-2) Proclamation officielle du général Louis Bols, chef de l’administration militaire britannique,
selon laquelle son gouvernement a l’intention d’appliquer la Déclaration Balfour. ; il en résulte
des manifestations de protestation (Jérusalem, Haïfa), des pétitions aux autorités britanniques,
des grèves. La réunion du deuxième congrès palestinien, prévue pour février à Jaffa, a été
interdite.
1920 (8-3) Le second congrès pansyrien proclame le prince Fayçal roi de la
Syrie indépendante et
souveraine
.
1920 (18 au 26-4). Conférence de San Remo (Ligurie) entre les chefs de gouvernement français (Millerand),
britannique (lloyd George) et italien (Nitti), sur l’exécution du traité de Versailles et la
préparation du traité de Sèvres avec la Turquie. La Syrie est officiellement partagée entre la
France (Syrie) et la Grande-Bretagne (Transjordanie et Palestine), contre le voeu des
populations. Le mandat britannique sur la Palestine fait obligation à la Grande-Bretagne
d’appliquer la Déclaration Balfour.
1920 Fondation en Palestine de la
Haganah
* (mot hébreu = défense), milice juive d’autodéfense. Son
objectif était d’assurer l’implantation et la défense des colonies juives de Palestine contre la
population arabe. Tolérée, mais non officiellement reconnue par le gouvernement britannique, la
Haganah condamnera l’action des groupes terroristes extrémistes juifs (
Irgoun
,
Stern
) jusqu’en
1945. A cette date, forte de 60 000 volontaires environ, elle se lancera à son tour dans ce type
d’actions, prenant part à la lutte contre la puissance mandataire. Son action contribua à l’exode
massif des populations arabes en 1947-1948.
La Question palestinienne
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1920 (1-7) L’administration militaire britannique (général Louis Bols) fait place à une administration civile
dirigée par un haut-commissaire ; le premier sera sir
Herbert Samuel (un Juif qui saura garder ses distances à l’égard du sionisme).
1920 (24-7) Syrie : entrée des troupes françaises (général Gouraud) à Damas.
1920 (28-7) Syrie : départ pour l’exil du roi Fayçal, chassé de Syrie par les Français ; il sera ensuite roi
d’Irak (1921-1933).
1920 (13-12) Ouverture à Haïfa du 3ème congrès palestinien . Il réclame la constitution d’un gouvernement
palestinien indépendant et élit un Comité exécutif arabe (24 membres), présidé par Moussa
Kazem al-Husseini, ancien maire de Jérusalem et parent du grand mufti. Ce Comité a pour
mission d’appliquer le programme défini par le congrès : dénonciation de la politique
britannique visant à appliquer la Déclaration Balfour ; refus de l’immigration juive ; formation
d’un gouvernement palestinien représentatif et indépendant.
1921 (mars) Visite de Winston Churchill, secrétaire d’Etat aux colonies, au Caire et en Palestine.
Désignation d’Amin al-Husseini (1897-1974) comme mufti de Jérusalem (le mufti est un
docteur en droit religieux musulman qui remplit des fonctions religieuses, judiciaires et civiles).
Etant donné l’importance de Jérusalem, il fait figure de chef de la communauté musulmane
palestinienne, d’autant plus qu’à partir de janvier 1922 il présidera le Conseil suprême
musulman nouvellement créé. Ce conseil, important sur le plan politique, nomme en outre les
juges musulmans et surtout gère les immenses revenus des biens appartenant aux institutions
religieuses (mosquées, hôpitaux, écoles, etc.).
1921 (1-4) Entrée en fonction de la première administration autonome de Transjordanie . Cette région,
promise aux Arabes (correspondance Mac Mahon - Hussein en 1915) et revendiquée par les
sionistes (bien qu’il ne s’y trouve aucune colonie juive), a été remise par les Britanniques à
l’émir Abdullah ibn Hussein (1882-1951), fils du chérif Hussein (dynastie hachémite toujours
en place actuellement) ; il sera émir de Transjordanie (1921-1946), puis roi de Transjordanie
(1946-1949), et enfin de Jordanie (suite à l’annexion à son royaume de la Cisjordanie).
1921 (mai) Violentes luttes armées entre Arabes et Juifs.
1921 (fin mai) 4ème congrès palestinien . Décision d’envoyer une délégation à Londres (plutôt qu’auprès du
haut-commissaire, au Caire) pour défendre le programme du Comité exécutif arabe auprès du
gouvernement britannique.
1921 Le rapport de la commission d’enquête britannique Haycraft souligne que le mécontentement et
l’hostilité de la population arabe à l’égard des Juifs est dû à des causes économiques autant que
politiques.
1921 (juill.) La délégation palestinienne constituée au 4ème congrès part pour Londres.
1922 (3-2) Accord franco-britannique de Beyrouth sur la limite des zones d’influence respectives de ces
deux puissances. Le découpage territorial déçoit les sionistes, privé de régions qu’il
revendiquait pour la Palestine (Liban sud, rive orientale du Jourdain et autorité sur le golfe
d’Aqaba).
1922-1948 MANDAT BRITANNIQUE*
1922-1948 Mandat britannique * [A 128]. Le texte du mandat a été approuvé par le Conseil de la S.D.N.
le 24 juillet 1922.
1922 (juin) Livre blanc (
white paper
) du gouvernement britannique (rédigé par Winston Churchill) donnant
son interprétation du
foyer national juif
. Celui-ci est à établir en Palestine, mais il n’est pas
question qu’il recouvre l’ensemble du pays, ni qu’il entraîne la subordination ou la disparition
de la population, de la langue et de la culture arabes en Palestine ; l’immigration ne doit pas
dépasser les capacité d’absorption du pays sur le plan économique ; on mettra progressivement
en place un Conseil législatif. D’autre part cependant, la communauté juive est en Palestine de
droit et non pas par tolérance. Ces propositions sont rejetées par les Arabes, à la fois par
principe et parce que l’immigration juive, qui poursuit un but politique, va être régulée par des
critères économiques.
1922 (24-7) Le Conseil de la Société des Nations approuve définitivement le texte du mandat britannique
sur la Palestine, y compris son préambule imposant à la puissance mandataire de mettre à
La Question palestinienne
.
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exécution la Déclaration Balfour ; il n’y a pas un mot sur une future indépendance
palestinienne.
1922 (22-8) 5ème congrès palestinien , à Naplouse (foyer du nationalisme arabe le plus radical). La
délégation envoyée à Londres (juillet 1921) fait rapport sur son échec ; décision de boycotter les
élections pour le Conseil législatif. En effet, Londres a décidé d’instituer en Palestine un Conseil
législatif (22 membres, dont 10 Britanniques nommés par le haut-commissaire, celui-ci
disposant d’un droit de veto). L’abstention des électeurs arabes fera échouer le projet
britannique, et on en reviendra à l’ancien Conseil consultatif.
1922 (sept.) La Transjordanie , bien que comprise dans le mandat britannique sur la Palestine, est exclue du
champ de la Déclaration Balfour, au grand dépit des sionistes.
1923 (15-5) Herbert Samuel, haut commissaire britannique, annonce officiellement, à Amman, que le
gouvernement britannique reconnaît l’indépendance de l’émir Abdallah de Transjordanie.
1923 (29-9) Entrée en vigueur officielle du mandat britannique sur la Palestine.
1924 (6-2) La S.D.N. approuve l’accord franco-britannique du 3 février 1922.
1924 Arrivée de 12 856 immigrants juifs ; en 1925, il y en aura 33 801, et en 1926 13 081.
1928 (mars) Création en Egypte de la confrérie des Frères musulmans par l’instituteur Hasan al-Banna ; c’est
l’avènement du mouvement intégriste musulman, qui restera longtemps marginal, pour prendre
un formidable essor suite à la défaite des pays arabes face à Israël en 1967.
1928 (juin) 7e congrès palestinien , tenu à Jérusalem, à propos de la création par la puissance mandataire
d’un Conseil représentatif (refusé par la jeune génération, plus radicale, qui milite pour une
Palestine indépendante, mais néanmoins décidé) ; toutes les résolutions des congrès précédents
restent en vigueur.
1928 (août-sept.) Violents accrochages entre Arabes et Juifs. Très grave tension entre les deux communautés à
Jérusalem, sur les conditions d’accès au Mur des Lamentations. Par la suite, une commission
d’enquête dirigée par sir Walter Shaw, dont le rapport demandera une clarification de la
politique britannique en Palestine, stigmatisant une immigration juive excessive et l’éviction des
paysans comme facteurs principaux de la contestation arabe.
1930 (mai) Commission d’enquête britannique (Colonial Office) en Palestine, dirigée par sir John Hope
Simpson. Elle confirme les conclusions de la commission Shaw : les paysans arabes sont
dépossédés de leurs terres et privés de moyens de subsistance ; la superficie totale des terres à
cultiver par les colonies juives est à revoir à la baisse.
1930 (oct.) Déclaration de lord Passfield, secrétaire aux Colonies, sur la politique du gouvernement
britannique en Palestine (
Livre blanc Passfield
). Elle appuie les conclusions de la commission
Simpson, déclarant qu’il n’y a plus de terres libres pour la création de nouvelles colonies
agricoles juives. La tempête provoquée en Grande-Bretagne (presse, Parlement) par ces
déclarations va amener le gouvernement travailliste, qui ne disposait que d’une étroite
majorité, à faire marche arrière (voir 13-2).
1931 (13-2) Lettre de James Ramsay MacDonald, chef du gouvernement travailliste britannique, au Dr
Weizmann, réaffirmant que la Grande-Bretagne est toujours engagée dans les termes du mandat.
Le document est appelé
lettre noire
par les Arabes, qui y voient la soumission britannique aux
visées sionistes, alors que, quelques mois auparavant, une délégation arabe s’était rendue à
Londres pour réclamer la fin de l’immigration juive et des transferts de terres, ainsi que
l’établissement d’un gouvernement démocratique en Palestine, avec représentation
proportionnelle de tous les habitants du pays.
1931 (déc.) Congrès islamique mondial à Jérusalem, réunissant les délégations de 22 Etats musulmans pour
discuter de la menace que représente le mouvement sioniste.
1933 L’accession au pouvoir d’Hitler en Allemagne renforce le mouvement d’immigration juive en
Palestine : 30 000 en 1933, 42 000 en 1934, 61 000 en 1935 - bien que la majorité de ces
immigrants venait d’autres pays que l’Allemagne.
1933 (automne) Emeutes arabes contre les autorités britanniques.
1935 Fondation de l’
Irgoun
(
Irgoun Z’vai Leumi
, càd. Organisation militaire nationale), organisation
de combat sioniste. Groupe d’extrême droite dissidentde la Haganah, l’Irgoun avait pour
objectif de répondre par des actions terroristes aux raids effectués par les Arabes contre les
colonies juives (
kibboutzim
) de Palestine (ces actes terroristes commenceront dès les premières
semaines de 1939); elle organisait aussi l’immigration juive clandestine. S’attaquant même aux
La Question palestinienne
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