
Budget du Québec 2016 Le 17 mars 2016
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passant de 1,1 % en 2015 à 1,5 % en 2016, puis à 1,6 % en 2017. Il prévoit également que la croissance du PIB nominal passera de
2,0 % en 2015 à 3,2 % en 2016, puis à 3,3 % en 2017, ce qui correspond en gros à nos prévisions. Malgré l’amélioration de la con-
joncture économique, la croissance des revenus autonomes devrait ralentir en 2016-2017 : ceux-ci croîtront de 2,6 % pour s’établir à
82,4 milliards de dollars (sur une base consolidée), en baisse par rapport à la hausse estimative de 3,8 % enregistrée en 2015-2016.
Cette baisse s’explique en partie par l’élimination accélérée de la contribution santé (qui diminuera graduellement jusqu’à son aboli-
tion en 2018, soit un an plus tôt que ce qui avait été initialement prévu). Les mesures visant à accroître les revenus sont limitées dans
le budget 2016. Le gouvernement prévoit toutefois que les vents arrière qui soufflent sur l’économie permettront d’augmenter les
revenus totaux de 3,2 % en 2016-2017 et de 2,6 % en moyenne au cours des quatre derniers exercices du plan. Par comparaison, les
revenus se sont accrus de 3,8 % en moyenne au cours des cinq derniers exercices.
Le déficit ayant été principalement éliminé par une compression des dépenses dans les budgets précédents, le retour à l’équilibre
budgétaire a donné au gouvernement une certaine latitude pour redonner la priorité à des dépenses de programmes « soigneusement
ciblées ». Une part notable de l’accroissement prévu des dépenses a été affectée au poste de l’éducation. Ainsi, l’augmentation de
3,0 % des dépenses en éducation contribue à accroître les dépenses de programmes de 2,4 % pour un total de 89,7 milliards de dol-
lars en 2016-2017 (sur une base consolidée).
La limitation de la croissance des dépenses n’a toutefois pas été abandonnée dans le budget 2016. La croissance prévue des dépenses
de programmes au cours des deux premiers exercices du plan quinquennal s’établit à 2,4 % par année (sur une base consolidée). Il ne
s’agit que d’une faible hausse par rapport à la croissance annuelle moyenne de 2,3 % enregistrée au cours des cinq exercices précé-
dents ; le même taux devrait être obtenu pour les quatre derniers exercices du plan. Compte tenu de la croissance de la population et
de l’inflation, cette hausse des dépenses équivaut presque à une croissance réelle nulle. La poursuite du contrôle des dépenses glo-
bales vise notamment à donner au gouvernement la capacité d’adopter des mesures de relance budgétaire dans un contexte écono-
mique difficile.
Comme les revenus prévus excèdent le total des dépenses pendant la période considérée, l’excédent sera affecté au Fonds des généra-
tions. Ces versements devraient atteindre 2,0 milliards de dollars en 2016-2017 et 2,5 milliards de dollars en 2017-2018, comparati-
vement à un dépôt prévu de 1,4 milliard de dollars en 2015-2016. Par ailleurs, le gouvernement a fait preuve de prudence dans ses
prévisions budgétaires en constituant une provision pour éventualités de 400 millions de dollars en 2016-2017 et pour chacun des
trois exercices suivants, et de 500 millions de dollars en 2020-2021. Une provision de 300 millions avait aussi été établie en 2015-
2016. Il se peut que le gouvernement n’ait pas à s’en servir, puisqu’au cours des neuf premiers mois de l’exercice 2015-2016, il a
enregistré un excédent de près de 1,8 milliard de dollars.
Défi du fardeau de la dette
Le gouvernement a fait des progrès importants afin d’améliorer la situation budgétaire de la province. Toutefois, étant donné que le
Québec est la province la plus endettée au Canada, il n’est pas au bout de ses peines. La dette brute (à savoir la dette contractée sur
les marchés financiers et le passif net au titre des régimes de retraite et des avantages sociaux futurs des employés des secteurs public
et parapublic, de laquelle est soustrait le solde du Fonds des générations) devrait s’établir à 208 milliards de dollars à la fin de l’exer-
cice 2016-2017, soit un peu plus que prévu (204 milliards de dollars) en date du 31 mars 2016. En pourcentage du PIB, la dette brute
devrait se replier légèrement en 2016-2017 pour se situer à 54,7 %, après avoir culminé à 55,1 % en 2015-2016. Elle diminuerait
ensuite graduellement au cours des exercices suivants. Après avoir atteint un sommet de 50,9 % en 2012-2013, la dette nette expri-
mée en pourcentage du PIB a reculé et devrait s’établir à 48,4 % en 2016-2017. Le ratio dette nette/PIB demeure toutefois élevé
comparativement aux ratios prévus de 43,5 % à Terre-Neuve-et-Labrador, de 39,6 % en Ontario et de 39,9 % au Nouveau-
Brunswick. Malgré l’endettement public relativement élevé, le gouvernement a affirmé qu’il était déterminé à ramener le ratio dette
brute/PIB à la cible de longue date de 45 % d’ici 2025-2026.
Nouvelles mesures propices à la croissance à moyen terme
Il est important de mentionner qu’il ne sera pas facile de relever le défi de la dette. La province est aux prises avec des problèmes
structurels liés au vieillissement rapide de la population. Ces problèmes exerceront de fortes pressions sur les dépenses de santé à
moyen terme. Le budget 2016 vise à résoudre ces problèmes à long terme grâce à l’attribution de 2,3 milliards de dollars au cours du
plan quinquennal afin de promouvoir le développement économique.
La série de mesures totalisant 2,3 milliards de dollars cherche à favoriser la croissance économique en stimulant les investissements,
l’innovation et l’emploi. Une tranche de 0,85 milliard de dollars servira à accélérer l’innovation et l’investissement dans le secteur
manufacturier de la province (y compris une réduction d’impôt pour les « sociétés innovantes du Québec », un tarif d’électricité ré-