RAPPORT

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Matthieu Bresson
RAPPORT
Quatre mois à Pékin
été 2013
Introduction
À l'occasion de mon stage de fin de DUT, j'ai eu la chance de passer quatre mois en Chine, à
Pékin. Ce fut une expérience pleine de découvertes et de surprises. Dans ce document, je vais tenter de
vous transmettre un peu de ce que j'ai vécu et partager avec vous les informations qui me semblent les
plus utiles si le désir vous prend d'entreprendre un voyage similaire.
Un dernier avertissement : ne vous offusquez pas si le rouge est la couleur la plus visible dans
ce document, cette couleur étant synonyme de joie et de bonheur pour les chinois !
À voir dans Pékin
Pékin est la capitale de la Chine mais c'est aussi une ville qui regorge de places à explorer. Voici
quels sont les endroits que j'ai visités et appréciés.
Le parc Chaoyang
Si vous rêvez de tranquillité et de verdure, Chaoyang Park sera votre prochaine destination. Il
s'étend sur une surface totale de 288 hectares, dont une partie est occupée par un vaste lac central sur
lequel s'aventurent de nombreux pédalos et autres embarcations. J'ai marché pendant plusieurs heures
le long de promenades ensoleillées, pour finalement faire un pause dans un temple bouddhiste avant de
rebrousser chemin.
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L'entrée du parc est payante, comme c'est le cas de tous les parcs de la capitale, mais 5 yuans
(moins d'un euro) sont une somme plus que raisonnable pour explorer ce superbe endroit.
La place Tiananmen
Il s'agit d'une des plus grandes places du monde. Une fois sur place, il n'y a pas énormément de
choses à voir, mais les environs regorgent d'endroits à visiter, tels que la cité interdite.
Un conseil toutefois : il m'est arrivé deux fois dans la même journée de me faire aborder par des
étudiants chinois. Généralement, ceux-ci s'approchent, montrent de la curiosité pour vous et vous
posent des questions innocentes, puis vous proposent d'aller quelque part boire un thé pour discuter. Il
vaut mieux décliner l'invitation car il y a eu de nombreux cas de touristes ayant accepté et qui se sont
vu remettre une note très salée à la fin du thé. En d'autres termes, il s'agit d'escroquerie.
Si vous vous rendez sur la place Tiananmen pendant le week-end, attendez-vous à une grande
foule sur la place et dans les environs.
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La cité interdite
La cité aux 9999 salles (je n'ai pas compté) est un passage obligé pour quiconque se rendant à
Pékin. L'entrée coûte 60 yuans pendant la saison touristique, et il est également possible de se procurer
un audioguide en français ou anglais.
La cité interdite est tout bonnement gigantesque, j'ai passé plus d'une demi-heure à chercher la
sortie car je revenais sans cesse au même endroit malgré moi. Heureusement, il y a de nombreux
écriteaux pour indiquer les directions.
Xiangshan
Le temps d'un samedi, je me suis rendu au mont parfumé (xiang signifie parfumé et shan
montagne). Le plus intéressant était sans doute l'ascension d'un millier de marches, qui m'a donné
l'impression de gravir plusieurs tours Eiffel à la suite.
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À la toute fin, j'ai été récompensé par une vue (d'une partie) de Pékin sous un ciel clair et
dégagé.
La grande muraille
La grande muraille de Chine est considérée par beaucoup comme un must-see. Aujourd'hui,
certaines sections sont tombées en ruines tandis que d'autres ont été restaurées par le gouvernement. J'ai
eu l'occasion d'explorer deux sections de la muraille : Mutianyu et Jinshanling.
La muraille, il y en a pour tous les goûts : la muraille sous le soleil de plomb, au milieu d'une
foule de touristes (et de vendeurs d'attrape-touristes), la muraille dans la brume et dans la quiétude.
Mutianyu
Mutianyu est une section en excellent état et très appréciée des touristes. Techniquement,
Mutianyu fait partie de la ville même de Pékin, plus précisément du district Huairou. On peut s'y rendre
simplement, à partir de la gare de Dongzhimen, en prenant le bus 867 pour un trajet de deux heures et
demi (bus disponible uniquement pendant la saison touristique). Comptez 15 yuans pour le bus et 45
yuans pour l'entrée sur le site, soit moins de 10 € pour passer une agréable journée au grand air.
Une fois au sommet, ce qui m'a le plus frappé était le vent, un vent fort et énergique à vous
donner l'impression que vous venez de naître une seconde fois. Une deuxième sensation vient en
regardant les serpentements de la muraille au loin : celle que votre marche ne s'achèvera jamais !
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Ayant passé plusieurs heures à ahaner sous l'effort nécessaire pour gravir des séries de marches
sans cesse montantes ou descendantes, j'ai ensuite expérimenté une attraction bien incongrue : il est
proposé, pour 50 yuans, de faire toute la descente sur un mini-wagon le long d'un rail. Malgré la
présence d'un frein facile à manier, les collisions sont monnaie courante.
Jinshanling
Jinshanling fut ma section préférée de la grande muraille : beaucoup plus paisible et bien moins
fréquentée, et recouverte par un épais manteau de brume. Pour s'y rendre, direction le terminal pour bus
de Dongzhimen (encore). Le coût de l'aller-retour en bus et de l'entrée est de 120 yuans tout compris et
le trajet dure deux heures environ. Bien que Jinshanling soit situé plus loin que Mutianyu, le trajet est
plus rapide car le bus ne fait aucun arrêt.
La première chose qui m'est arrivé en arrivant à Jinshanling fut d'être suivi par une femme qui
souhaitait m'accompagner sur toute la longueur de mon parcours car elle espérait me vendre un album
d'images à la toute fin. Après lui avoir fait comprendre que je n'étais pas intéressé j'ai pu réellement
profiter de la solitude qu'offre cette section de la muraille. Bien sûr, il y a un certain nombre de
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visiteurs, cependant, de nombreuses parties se sont révélées complètement désertes. Certaines étaient
même délabrées. Rien au cours de mon voyage n'aura pu égaler cette sensation de marcher, seul, sur la
grande muraille de Chine.
Cette journée fut aussi l'occasion de faire des rencontres intéressantes : après quelques heures
de balade sur le mur, j'ai rencontré une mère qui m'a demandé de poser avec son fils d'environ dix ans
pour une photo. J'ai ensuite recroisé la même famille à la fin de mon parcours et marché avec eux sur
quelques kilomètres. Ils comprenaient l'anglais aussi bien que je comprenais le mandarin, mais cela ne
nous a pas empêchés de communiquer à coup de gestes et de sourires ou grimaces.
Internet
On pourrait écrire un essai de plusieurs milliers de pages sur l'internet chinois sans épuiser le
sujet : Internet en Chine est à l'image de l'empire du Milieu, un monde à part.
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The Great Firewall
Sans détour, il s'agit de ce que j'ai le plus détesté durant toute la durée de mon séjour en Chine.
Adieu Facebook, Twitter, Youtube et d'autres. Mais il ne s'agit pas uniquement de réseaux sociaux. Lors
de mon stage de développeur web il m'arrivait parfois d'avoir besoin de rechercher des informations en
ligne. Ma recherche devenait plus difficile sachant qu'environ un tiers des sites sur lesquels je tombais
étaient bloqués.
Le grand pare-feu chinois a été créé par un certain Fang Binxing il y a environ vingt ans. Il se
base sur différentes techniques pour filtrer les communications, et bloque systématiquement certains
noms de domaine (tout ce qui finit en blogspot.com par exemple) et certaines plages d'adresses IP.
Parmi les solutions de contournement possibles, il y a l'utilisation de proxy ou de VPN. Avant
de souscrire à une offre payante, sachez qu'il est tout à fait possible qu'un VPN marchant aujourd'hui
soit bloqué demain, comme cela m'est arrivé.
Skype
Si vous envisagez de partir en Chine et que vous êtes utilisateur(trice) de Skype, je ne saurais
trop vous conseiller de l'installer avant votre départ. En effet, si vous entrez l'URL du site de Skype en
Chine, vous serez redirigé vers une page en chinois (http://skype.tom.com/) vous proposant d'installer
Skype... ou du moins, une version alternative de Skype, qui a ceci de particulier qu'elle permet au
gouvernement d'espionner vos communications.
Les réseaux sociaux
Ce n'est pas parce que Facebook et Twitter n'ont pas droit de cité ici qu'il n'y a aucun réseau
social en Chine. Les internautes chinois sont friands de Weibo (un équivalent de Twitter dans les
grandes lignes), QQ, Kaixin et compagnie. Ces réseaux sont très sino-chinois mais rien ne vous
empêche de vous y inscrire et d'y participer. Évitez seulement d'y écrire des mots comme tiananmen.
Dangers
La sécurité à Pékin
Pékin fait partie des villes les plus sûres du monde, il n'y a donc rien à craindre de ce côté là. Je
me suis déjà baladé aux environs de minuit dans les alentours sans me sentir en insécurité. Mais ce n'est
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pas non plus une invitation à prendre des risques !
Fausse monnaie
Il peut vous arriver un jour de vous voir remis des billets qui s'avéreront être des faux. Par
exemple, un taxi qui vous rend le change en faux billets. Si vous passez un certain temps à Pékin vous
vous rendrez vite compte que tout le monde vérifie sans cesse les billets : les caissiers les palpent, les
banques ont des dispositifs pour compter une liasse de billets et aussi vérifier qu'il ne s'agit pas de faux.
Il ne m'est encore jamais arrivé de me retrouver avec de faux billets, mais dans le doute, il vaut
mieux vérifier. Voici un truc pour s'assurer qu'un billet est vrai ou faux : tâter la veste de Mao (l'effigie
de Mao est présente sur tous les billets chinois). Si celle-ci est granuleuse, un peu rugueuse, c'est un
vrai billet.
L'eau
L'eau du robinet n'est pas potable. Je vous conseille donc d'acheter plusieurs bouteilles pour
chez vous. Vous pouvez facilement trouver des grosses bouteilles de 4 litres dans le supermarché du
coin.
Pollution
La pollution atmosphérique à Pékin fait régulièrement l'objet de quelques minutes d'attention
dans les médias occidentaux lorsqu'un nouveau pic est atteint. En arrivant à Pékin, j'ai été surpris de
voir si peu de personnes portant des masques, et par paresse, je me suis abstenu d'en porter. Je pense
que ce n'est pas forcément dangereux si comme moi vous passez vos journées au travail dans des
locaux climatisés et ne marchez que pour quelques minutes le matin et le soir. Mais si vous aimez
passer du temps dehors, mieux vaut acheter un masque (on en trouve dans n'importe quelle pharmacie).
Et lorsque des pics de pollution sont atteints, l'idéal est simplement de rester chez soi. De toute façon,
dans de telles circonstances, vous n'avez aucune envie d'être dehors.
Vous pouvez trouver des informations sur le niveau de pollution atmosphérique de Pékin sur le
site suivant : aqicn.org/city/beijing. Hier (vendredi 29 juin 2013) le niveau « hazardous » a été atteint,
un record depuis cinq mois.
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Transports
Pékin jouit d'un système de transports correct et peu onéreux.
Le métro de Pékin est moderne et de nouvelles lignes poussent comme des champignons depuis
les jeux olympiques. Dans le métro, des annonces sont diffusées en mandarin et en anglais. Dans
certaines stations, on croise beaucoup de personnel chargé d'aligner les gens le long de files d'attentes,
mais on a tôt fait de réaliser que tout le monde monte et descend en même temps de la rame, sans se
préoccuper des autres.
Quelque soit la longueur de votre trajet, votre station d'entrée et votre station de sortie, quelque
soit le nombre de transferts différents que vous effectuerez, il ne vous en coûtera que 2 yuans, soit bien
moins d'un euro. Il est aussi possible d'acquérir une carte de transport, la Beijing Transportation Smart
Card, qui est gratuite (mais il faut y déposer au moins 20 yuans au moment où vous la demandez).
Avec cette carte, prendre un bus coûte 0,4 yuans, une somme que je n'ose pas convertir en euros.
Les transports à Pékin sont donc à la limite du gratuit, tout en étant d'une qualité appréciable.
Une exception que l'on ne retrouve pas dans d'autres villes chinoises telles que Shanghai.
Téléphone
Il existe différents opérateurs de téléphonie à Pékin. Dans mon cas, j'ai acheté une carte SIM de
China Unicom à 50 yuans et cela m'a suffi pour un mois de communication (d'un autre côté, je ne passe
pas mon temps au téléphone). Pour pouvoir appeler en France, il m'a fallu charger quelques 300 yuans
sur ma carte.
Se nourrir
Il est très courant de manger en groupe, entre collègues ou amis. Mes repas chaque midi me
coûtaient entre 15 et 20 yuans. Lors d'un repas, peu de règles excepté l'interdiction de planter ses
baguettes dans le riz, une pratique réservée aux morts. Le risque majeur de manger en Chine : oublier
bien vite la politesse à la française.
En Chine, lors d'un repas, chaque personne dispose généralement d'un bol de riz et d'une
assiette, tous les plats se situant au centre de la table et étant partagés par tous les convives. Chacun
s'occupe de remplir son propre récipient.
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La cuisine pékinoise se caractérise par une grande utilisation d'huile dans les plats. Quant à
l'eau, elle est toujours servie chaude voire bouillante, ou bien remplacée par du thé. Une difficulté à
surmonter pour un français habitué à boire l'eau froide.
La Chine est régulièrement frappée par des scandales alimentaires, à l'image du scandale Findus
en France. Il n'y a pas réellement de manière de se protéger de la nourriture de mauvaise qualité, à part
en achetant des marques internationales.
Se loger
Avant de m'envoler pour Pékin, j'ai réservé dix nuits dans l'auberge de jeunesse Sanlitun Youth
Hostel, n'ayant pas encore pu visiter d'appartement. Il ne s'agissait que d'une solution temporaire le
temps de trouver une meilleure place où rester, à 80 yuans par nuit dans une chambre pour quatre
personnes.
Je recommande tout de suite le site thebeijinger.com, car celui-ci a été une aide précieuse dans
ma recherche d'appartement. Il s'agit d'un site où tout le monde peut poster ou consulter des annonces,
dont des annonces de chambres à louer. J'ai eu la chance de vite repérer un appartement dans les
alentours dans mon budget que j'ai ensuite visité avec l'agent qui avait posté l'annonce. Une semaine
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plus tard, je payai les deux premiers mois de location (3000 yuans par mois, dans la moyenne selon
mes collègues) et m'y installai.
Il faut donc compter autour de 3000 yuans par mois pour un appartement (dans la zone autour
de la station Dongsishitiao). Les frais d'électricité sont d'environ 100 yuans par mois pour une
consommation normale, 300 yuans pour le gaz, mais les sommes sont bien entendues partagées entre
colocataires.
J'ai donc eu la chance de trouver un appartement à une minute de la station de métro et à vingt
minutes à pied de mon travail.
La météo
D'avril à juillet, les températures à Pékin sont souvent au-dessus de 30°C. En Juillet, la capitale
a atteint les 38°C et s'y est maintenue pendant de nombreux jours. Short et T-shirt étaient donc de
rigueur.
Quant aux pluies, bien qu'elles ne soient pas fréquentes, il m'est arrivé plusieurs fois de me
retrouver sous un orage avec une pluie intense. Un parapluie peut s'acheter dans n'importe quelle
boutique à un prix très faible. En juillet 2012 et les années précédentes, des inondations ont eu lieu à
Pékin. Il convient donc de faire preuve de prudence si le niveau de l'eau monte, et d'adopter l'adage « à
Rome, fais comme les romains ».
Liens utiles
•
thebeijinger.com : ce site permet de consulter des annonces relatives à de nombreuses
thématiques (logement, échanges linguistiques, etc). Il m'a été extrêmement utile pour ma
recherche d'appartement.
•
travelchinaguide.com : ce site est une mine d'informations. Vous souhaitez vous rendre à la
grande muraille, connaître le prix d'un billet, avoir des suggestions de places à visiter ? Vous
trouverez tout.
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