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INTRODUCTION
Le fonds Jules Crépieux-Jamin a été donné en 2009 aux archives
départementales du Pas-de-Calais par le cercle Crépieux-Jamin d’Arras, qui l’avait lui-même
reçu d’Édouard Crépieux, le fils de Jules Crépieux-Jamin. Ce fonds représente 1 ml et couvre
la période 1763-1977.
Jules Crépieux est né à Arras le 28 décembre 1858. Il est le cadet d’une famille
bourgeoise de quatre enfants. Après ses études, il devient horloger, comme en témoigne son
registre matricule militaire (bureau d’Arras, classe 1879). Vers 1881, il s’installe à Genève
avec sa mère, où il commence des études d’odontologie. Nommé en 1888 assistant à la
clinique de l’école dentaire de Genève, il obtient le diplôme de médecin chirurgien-dentiste le
20 mai 1889. À Genève, il rencontre Juliette Jamin qu’il épouse. Suivant l’usage répandu au
XIX
e
siècle, il accole le nom de sa femme au sien. En 1889, Jules Crépieux-Jamin s’installe
65, rue Martainville à Rouen, où il exerce son activité. Il possède également une autre
propriété au Bois-d'Ennebourg (Seine-Maritime). Sa femme, Juliette Jamin, décède le
11 décembre 1913, après lui avoir donné plusieurs enfants dont Édouard, son fils cadet. Il
épouse en secondes noces, le 10 novembre 1915, une veuve, Maria Perré. Il décède le 24
octobre 1940 à Rouen.
Esprit curieux, Jules Crépieux-Jamin porte de l’intérêt à de nombreux
domaines tels que l’horlogerie, la musique, le magnétisme et l’apiculture. Mais la graphologie
fait par-dessus tout l’objet de son attention. Sa curiosité pour l’étude des écritures apparaît à la
faveur de la lecture d’un article de l’abbé Jean-Hippolyte Michon (1806-1881) sur les rapports
de l’écriture avec le caractère. Les multiples travaux qu’il entreprend alors n’ont de cesse de
faire accéder la graphologie au statut de science rationnelle : Traité pratique de graphologie
(1885), L'Écriture et le Caractère (1889), La Graphologie en exemples (1898), Les Éléments
de l'écriture des canailles (1923), L'Âge et le sexe dans l'écriture (1924) et le réputé ABC de
la graphologie (1929). Le fonds comporte la plupart des manuscrits de ces ouvrages. L’autre
partie du fonds se compose essentiellement des correspondances qui permettent de mieux
connaître les rapports qu’entretient le personnage avec sa famille, ses amis et ses clients. À ce
titre, les papiers Crépieux-Jamin comportent quelques documents intéressants relatifs à
l’affaire Dreyfus. En effet, par ses analyses graphologiques, Jules Crépieux-Jamin contribua à
prouver l’innocence d’Alfred Dreyfus alors condamné au bagne à perpétuité pour trahison.
Le plan de classement est simple : la première partie regroupe les documents
qui ont un rapport avec la vie personnelle et familiale de Jules Crépieux-Jamin (diplômes,
papiers personnels, correspondance familiale et documents iconographiques) ; la seconde
partie du fonds, qui est la plus importante, concerne son activité de graphologue
(correspondance active et passive, manuscrits et ouvrages imprimés de J. Crépieux-Jamin,
coupures de presse relatives aux ouvrages et à l’affaire Dreyfus).
Ce fonds est librement communicable.