n° 131 • juin/Juillet 2009 Les Cahiers 19
Contactologie
• Analyse de l’astigmatisme : topographie, astigmatis -
me régulier ou irrégulier, localisation par rapport au
centre de la cornée. La topographie est souvent diffi-
cile car le film lacrymal est altéré. La réalisation d’une
topographie cornéenne permet de prévoir des zones
d’appui, des lacs de fluorescéine, donc de choisir la
géométrie de la face postérieure de la lentille d’essai la
plus apte à minimiser ces effets.
L’adaptation en lentille peut se faire précocement
Elle peut se faire dès la cicatrisation et quelques
semai nes après l’ablation des sutures, lorsque la
kératométrie est jugée stable (en dehors du cas par -
ticulier de lutte contre l’amblyopie chez l’enfant).
En général, le premier essai se fait avec une lentille
de diamètre situé entre 9,50 et 10,50 mm, avec un
rayon de courbure le plus proche possible du K plat.
Puis se fait le contrôle de l’adaptation :
1. Evaluer le centrage et la mobilité.
2. Evaluer l’alignement de la zone optique d’après
l’image fluorescéinique.
3. Adapter le rayon de courbure ou le déterminer
entre celui d’une lentille jugée trop serrée et celui
d’une lentille jugée trop plate.
4. Faire une sur-réfraction et déterminer la puis-
sance de la première lentille commandée.
5. Choix du matériau : à forte transmissibilité à
l’oxygène.
Enfin, une adaptation réussie est une adaptation
péren ne. Il faudra donc rechercher par l’interrogatoire
les besoins visuels et les exigences du patient afin de
définir le « cadre psychologique » et les modalités du
port ultérieur.
Lors des visites de suivi, il convient d’évaluer la
meilleure acuité corrigée par lentille, de surveiller
l’apparition d’un syndrome 3 h-9 h, de discuter avec le
patient de l’indication judicieuse d’une kératoplastie,
dont le résultat optique optimal dépend d’une adapta-
tion en lentilles de contact dans un tiers des cas de
toute façon [5], équipement qui présente d’ailleurs
des analogies avec l’adaptation sur plaie de cornée.
Un protocole rigoureux
pour ces cas difficiles
Dans le rapport de la SFO 2009, «
Les lentilles de
contact
», Frédéric Vayr décrit de façon très pratique le
protocole d’adaptation en lentilles sur une cornée
après traumatisme perforant [6].
Noter la kératométrie centrale ou la valeur du K plat
dans la zone des 3 mm de la carte topographique. Si
l’on ne dispose pas d’un topographe, la solution est de
téléphoner à l’assistance technique du laboratoire
choisi qui enverra une lentille d’essai en se basant sur
la kératométrie de l’œil adelphe et la description de
la cicatrice.
• Examen statique et dynamique des paupières.
• Transparence de la cornée :
- étendue de la taie cornéenne,
- localisation : centrale, paracentrale, périphérique,
- situation par rapport à l’axe visuel et à la pupille, à
la lumière et à l’obscurité. Un gain modéré d’acuité
visuelle malgré une limite visible de la taie en dehors
de l’axe visuel évoque une atteinte stromale infracli-
nique.
• Limbe : intégrité, néovaisseaux, hyperémie.
• Conjonctive bulbaire et palpébrale : existence d’un
relief par fibrose cicatricielle.
• Film lacrymal : imprégnation à la fluorescéine (
dry
spots
), effet Dellen.
• Pupille : forme, taille.
• Cristallin (si phaque) : altération ou non de sa transpa-
rence.
Figure 2. a.
Design tricourbe
: r0, rayon central (rayon de la zone
optique) ; r1, rayon intermédiaire entre r0et r3; r3rayon
périphérique. Par exemple, r3plus petit de 0,8 mm que r0.
b.
Design spécial kératocône
: r0, rayon central ; r1, r2, r3rayons
périphériques. La différence entre r0et le rayon périphérique r1
est beaucoup plus grande que pour (A). r3est très plat.
c. «
Reverse design
» ou géométrie inversée (tétracourbe) :
r0, rayon central ; r1, r2, r3rayons périphériques. r2est
significativement plus serré (reverse) que le rayon central r0.
r3(deuxième
« reverse zone »
) est plus plat que r2, mais plus serré
que r0.
a b c