Les Cahiers n° 2
Enseignement Militaire Supérieur de l’Armée de Terre
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Éditorial du Commandant le CESAT :
Le Général DELOCHRE
attendant 2012!
La présence dans nos murs, il y a quelques jours, de la commission d'évaluation du CIO
m'a suggéré de singuliers rapprochements.
Le premier, c'est celui, toutes proportions gardées, que l'on peut faire entre l'équipe de "Paris 2012"
et celle des "Cahiers de l'EMS". Il y a de part et d'autre l'intention de créer une dynamique en
réunissant et catalysant des volontés éparses: volonté de "gagner les Jeux" chez les uns, volonté
de communiquer leurs idées chez nos officiers stagiaires, volonté d'être plus efficaces "au profit de
l'active" chez nos associations.
Un second rapprochement existe entre les vertus prônées par de COUBERTIN et celles qui nous
animent. Pour le comprendre il faut tout d'abord rétablir une vérité. Non, de COUBERTIN n'a jamais
dit "l'essentiel est de participer". Ce slogan réducteur affadit singulièrement sa pensée.
A Londres le 24 juillet 1908 il a souligné ainsi sa vision du sport et de la vie: "Dimanche dernier, …,
l'évêque de Pennsylvanie l'a rappelé en termes heureux: l'important dans ces olympiades, c'est
moins d'y gagner que d'y prendre part. Retenons, Messieurs cette forte parole, l'important dans
la vie, ce n'est point le triomphe mais le combat; l'important ce n'est pas tant d'avoir vaincu
que de s'être bien battu".
C'est ce même de COUBERTIN, soutenu par la conviction que le levier du sport pouvait changer la
société qui, le 23 juin 1894, quelques heures après qu'avait été adopté le principe de rétablissement
moderne des JO, déclarait: "Nous sommes des rebelles".
Ce Coubertin là, le vrai, nous correspond certainement mieux, sinon dans la lettre tout au moins
dans l'esprit.
Ce désir de réussir ensemble, cet engagement sans réserve dans le combat quotidien, cet esprit
"rebelle" enfin, qui n'hésite pas à s'exprimer dans des idées à contre-courant du "convenu" et du
"politiquement correct", ce sont des manifestations de la volonté de ceux qui conduisent et vivent
l'EMS. C'est aussi ce qu'attend de nous le commandant du COFAT dont l'éditorial nous lance un
défi.
Alors, allons-y résolument. "Lâchons nous" avec intelligence, correction et courtoisie (!). Donnez,
donnons, l'image de ce qu'est l'enseignement supérieur: un lieu où la jeunesse, à défaut d'être
encore dans tous les corps est bien présente dans tous les esprits.
Je profite enfin de cette occasion pour féliciter respectueusement et amicalement, s'il me l'accorde,
le général RENUCCI, nouveau président de l'AEMSST sans oublier pour autant le général PIROTH,
son prédécesseur, dont l'aide demeure toujours aussi précieuse.
Merci à vous tous pour votre engagement. "Au boulot"
pour le numéro 3!
Je plagie ici le général BOONE qui concluait sa lettre de mai 80 aux chefs de corps par ces mots: "Aujourd'hui 1er Mai,
fête du travail, alors au boulot" (ndlr. Un recueil de ces lettres est réédité par le CESAT sous le titre "Confidences sur le
commandement" )