Et la souricière va se refermer sur cette
richesse biologique incontestable et sous-
évaluée dès que les 10.000 véhicules
prévus par jour circuleront sur la route, la
hauteur de vol de ces espèces
correspondant à celle des pare-brise...
La prolongation de la N684 Tihange-Strée
est donc un véritable piège écologique.
Complétons l’information en signalant que
quatre espèces d'oiseaux remarquables
(Natura 2000) fréquentent aussi les lieux.
Photo : Natagora
Des nuisances aussi pour la population
Dès l'automne passé lors de l’enquête publique, Natagora s'est opposée au projet vu l'absence
d'une réelle prise en compte de données sur la faune, déplorant que la nature soit à nouveau
sacrifiée au bénéfice d'une énième route dont on a de la peine à identifier l'intérêt.
De nombreux riverains ont également émis des réticences pour des raisons de sécurité,
notamment en raison de l’obligation de traverser ce futur grand axe par les enfants se rendant
par exemple à l’école. Lié à ces raisons de sécurité, le déclassement des sentiers communaux
obligerait les riverains à utiliser davantage leur voiture !
L’aménagement de plusieurs passerelles traversant la future route a ainsi été demandé afin de
permettre une mobilité douce sans risque.
Le projet a bien été modifié, donnant lieu à la nouvelle enquête publique en cours. Toutefois, ces
modifications ne prennent pas en compte ces aspects.
Les temps ont changé, changeons les décisions
Nous le savons tous, les hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes...) ne se portent pas bien. Et
pourtant ces agents pollinisateurs sont indispensables entre autres à notre chaîne alimentaire.
Les espèces se raréfient, puis disparaissent… Est-il alors encore acceptable aujourd'hui d'ignorer
la présence d'espèces aussi menacées dans la mise en œuvre d'un projet routier dont beaucoup
s’interrogent sur l’utilité réelle alors que le réseau actuel mériterait un peu plus d'attention ?
Serait-il cohérent que des communes qui signent le plan Maya puissent laisser détruire une
espèce d’abeille unique en Belgique ?
Serait-il cohérent qu’on nous encourage par de beaux discours à utiliser moins nos voitures en
appliquant une politique qui va à l’opposé ?
Serait-il cohérent qu’on nous parle de mobilité douce en faisant tout pour nous en empêcher… ?
Cette route, qui est dans les cartons depuis 1981, correspond à la vision d’une époque où la
préservation de la biodiversité n’était pas prise en compte et où les perspectives en matière de
mobilité n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Nous demandons aux responsables le courage
politique de laisser tomber ce projet.
Il est encore temps : l’argent déjà dépensé est négligeable par rapport aux sommes encore en
jeu... Nul n’ignore plus actuellement les montants considérables et réguliers qui sont nécessaires
à l’entretien des routes.