1septembre 2016 www.help.lu
n°10
… un lien essentiel avec
l’extérieur qui permet
de maintenir une bonne
qualité de vie.
Derrière cette déclaration se cache
la nécessité et l’ambition de per-
mettre à tous, autonomes et moins
autonomes, la possibilité de se
déplacer librement le plus long-
temps possible.
La population des seniors est loin
d’être homogène ; il y a ceux qui
commencent à être plus fragiles
pour qui la mobilité tend à diminuer,
et ceux très fragiles, dépendants,
pour qui la mobilité est faible.
Dossier
La mobilité – facteur d’autonomie
et de participation sociale
Il est indispensable de garder à l’es-
prit la diversité de leurs besoins et
de leurs prols. Il est nécessaire d’y
répondre par des mesures indivi-
duelles et collectives. Quelles que
soient sa forme et ses modalités, la
mobilité est essentielle pour les per-
sonnes âgées et quand les mouve-
ments deviennent moins aisés, sortir
de chez soi doit rester un plaisir, une
condition nécessaire à l’autonomie.
A contrario, le connement revient à
l’exclusion et précipite la dépendance.
Rester mobile en
vieillissant
Maintenant que l’été est ni et que
les journées diminuent, même s’il est
tentant de fermer portes, rideaux et
volets dès que le soleil se couche,
n’oubliez pas de rester actif ! Les
recherches démontrent que la moitié
de la perte d’autonomie constatée de
l’âge de 30 ans à 70 ans est attri-
buable à un mode de vie sédentaire,
et non au vieillissement en soi.
La n de l’été ne signie donc pas
qu’il faut rester chez soi et ne plus
sortir. Pour rester en bonne santé, il
faut bouger. Cette règle s’applique
à tous, et également aux personnes
âgées, affaiblies voire dépendantes.
« L’activation est un concept de
santé général, valable pour chacun
d’entre nous, et tout particulièrement
pour les seniors »,
cone Catherine
Gapenne, directrice du service Aides
et Soins de la Croix-Rouge luxem-
bourgeoise.
« Derrière ce concept,
l’objectif est de favoriser un bon vieil-
lissement, qui se veut le moins patho-
logique possible.»
La mobilité,
quelle que soit sa
forme, est essentielle
pour les personnes
plus âgées.
bonjour n°10 septembre 2016
2
Dossier
Rester actif peut prendre une grande
variété de sens. Pour les plus jeunes,
cela renvoie souvent à la pratique
d’une activité, sportive, culturelle
ou sociale. Pour une personne âgée,
cela englobe le fait de s’engager, de
participer à des activités, seul ou en
groupe, ou tout simplement de res-
ter informé. Cela va plus loin que la
simple notion de bouger. Il s’agit de
maintenir et d’encourager des com-
pétences physiques et cognitives,
la participation à la vie familiale et
sociale aussi bien que l’engagement
citoyen.
Dépasser ses peurs
Les personnes âgées s‘habituent vite
à une routine de vie où le retrait voire
le désengagement ne tardent pas à
s‘installer laissant peu de place au
désir de se détendre et de se diver-
tir.
« Ce n’est plus de mon âge »
,
entend-on souvent au détour d’une
discussion. Une idée à combattre car
«vivre»
est de tous les âges. Sortir
régulièrement de chez soi permet de
maintenir le lien social, de rencontrer
d’autres personnes, de discuter, de
partager de prendre part et de faire
valoir ses droits et ses envies. Il est
clair que la mobilité est parfois moins
aisée, voire très difcile pour les per-
sonnes les plus âgées. Le moindre
déplacement peut devenir un obs-
tacle. Faute d’aide ou d’adaptation
de l’espace public, faire les courses,
aller chez le médecin ou rendre visite
à un ami peut relever du parcours
du combattant pour une personne
qui redoute la chute, l’agression ou
tout simplement la fatigue. Au-delà
de l’aspect physique des restrictions
potentielles, il peut également être
question de difcultés cognitives
telles que les troubles de l’attention,
de l’orientation dans le temps ou
dans l’espace. La personne âgée doit
alors être rassurée, mise progressive-
ment en conance et enn accompa-
gnée pour dépasser ses retenues et
ses peurs. Sa sécurité devra être assu-
rée avant tout.
En fonction de son âge, de ses af-
nités, de ses envies et de son niveau
d’autonomie, chaque personne doit
trouver l’élan et l’envie de bouger, de
quitter son lit, sa chambre ou sa cui-
sine pour aller au dehors, ne fut-ce
que pour rencontrer d’autres per-
sonnes ou trouver une petite acti-
vité récréative. En s’adressant à son
entourage, elle pourra être orien-
tée vers les différentes associations
actives dans sa région. HELP met à
disposition de ses clients un service
« Activités et Loisirs»
. Celui-ci vise
à apporter quelques propositions
et solutions aux problèmes d’isole-
ment, de solitude et de routine. Pour
répondre aux besoins de personnes
valides de plus de 50 ans, HELP gère
également des Clubs Senior. Ils visent
la mise en place d’une offre permet-
tant l’engagement actif des partici-
pants, tout en préservant au mieux
leur santé physique, psychique et
sociale.
« Ce qui m’intéresse, c’est
que les gens se rencontrent, fassent
des choses ensemble, recréent un
réseau. Après, on dit souvent qu’on
vieillit comme on a vécu. Les per-
sonnes ouvertes vers l’extérieur
durant leur carrière le restent quand
elles sont retraitées. D’autres ont plus
de mal à sortir de leur maison et à
se trouver des hobbies. Nous sommes
tous différents, mais le plus important
est de rester acteur de sa vie»
, cone
Gerry Grosser, responsable du Club
Senior Syrdall de Sandweiler.
Stimuler l’autonomie
de la personne
Pour de nombreux seniors, porteurs
d’un handicap ou non, se déplacer
en voiture ou en transports en com-
mun est une réelle épreuve, souvent
difcile à surmonter. Des solutions
existent au niveau des communes
ou à l’échelle du pays. Le Minis-
tère du Développement durable
et des Infrastructures propose par
exemple le service Adapto, un ser-
vice de transport dédié aux per-
sonnes handicapées qui ne peuvent
pas se déplacer ni par les transports
publics, ni indépendamment en voi-
ture (voir encadré). Et, de manière
plus générale, la Seniorekaart est un
abonnement aux transports publics
annuel délivré aux personnes de 60
ans et plus, qui leur permet de voya-
ger à un tarif préférentiel de 100
euros. Elle est valable pendant un
an, sans limitation de parcours sur
l’ensemble du réseau de transport
public luxembourgeois (train et bus).
Pour ceux qui ne peuvent ou ne
veulent plus rester chez eux toute
la journée, les centres de jour sont
également une solution pour sortir
de chez soi, rompre avec la mono-
tonie et prévenir l’isolement. Le
centre garantit un accueil chaleu-
reux et des repas conviviaux, mais
également des activités thérapeu-
tiques et de divertissements.
« Les
centres sont un lieu d’accueil et de
Rester actif peut prendre une grande variété de sens.
Il s’agit
d’encourager
les compétences
physiques et
cognitives.
En s’adressant à
son entourage,
chaque personne
peut être orientée
vers les différentes
associations actives
dans sa région.
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La mobilité – facteur d’autonomie et de participation sociale
Pour quels déplacements
ADAPTO peut-il être utilisé ?
Au Luxembourg, le département des
Transports du ministère du Dévelop-
pement durables et des Infrastructures
(MDDI) a mis en place une solution
de mobilité pour les personnes qui ne
peuvent utiliser ni les transports publics
réguliers, ni une voiture personnelle.
Ces transports, appelés Adapto, com-
plètent les transports publics en offrant
un service avec des véhicules spéci-
quement équipés, qui peuvent être
commandés occasionnellement auprès
d’une entreprise agréée.
Qui sont les bénéficiaires ?
Les personnes à mobilité réduite
qui nécessitent de se déplacer en
fauteuil roulant ou à l’aide d’un
rolator ou cadre de marche ;
Les citoyens aveugles ou très mal
voyants ;
Les citoyens présentant une insuf-
sance respiratoire avec nécessité
d’oxygène en permanence ou à
domicile ;
Les citoyens présentant une mala-
die démentielle ou une incapa-
cité mentale ou intellectuelle telle
qu’ils ne peuvent se déplacer sans
l’assistance d’une tierce personne.
Un formulaire de demande avec certi-
cat médical doit être envoyé au MDDI.
Ce formulaire est disponible au MDDI,
département des Transports, sur www.
adapto.lu, en envoyant un courriel à
info@adapto.lu, auprès de Info-Han-
dicap ou encore auprès d’un trans-
porteur agréé. Une fois la demande
acceptée, les personnes reçoivent
une carte d’accès qui les autorise à
utiliser le service Adapto. Ces trans-
ports sont effectués sur le territoire
du Grand-Duché de Luxembourg, 7j/7
entre 7 heures et 22 heures. Les ven-
dredis et samedis, ils fonctionnent
jusqu’à minuit. Il faut compter 5 euros
pour un aller simple et 8 euros pour un
aller-retour.
Pour quels déplacements
Adapto peut-il être utilisé ?
déplacements professionnels ou
privés ;
se rendre chez le médecin, le phar-
macien, le coiffeur, à la banque,
etc. ;
les activités sportives et loisirs ;
les visites culturelles (cinéma,
concerts...).
Pour plus d’informations,
consultez www.adapto.lu
Adapto,
au service de votre mobilité
vie sociale répondant très spécique-
ment aux demandes et aux besoins
des clients »
, reprend Catherine
Gapenne.
«Les activités de groupe
sont élaborées pour stimuler l’auto-
nomie de la personne, à la fois sur le
plan physique, psychique et sociale.
On valorise par ailleurs le sentiment
d’appartenance et l’estime de soi. Le
fait de sortir de chez soi demande
un effort, pour beaucoup de per-
sonnes. On n’a pas toujours envie
de sortir. Avec l’âge, les difcultés et
les freins grandissent. Notre rôle est
d’éliminer tous ces petits freins qui
ralentissent l’élan vital du patient,
de lui offrir l’opportunité de vivre
de petits ou de grands moments de
plaisir et de partage, et l’accompa-
gner, selon son besoin, le plus long-
temps possible.»
Selon Thérèse Clerc, membre de
l’université du savoir des vieux,
«vieillir vieux c’est bien, mais vieillir
bien c’est mieux».
« Notre rôle est
d’éliminer tous ces
petits freins qui
ralentissent l’élan
vital du patient »,
explique Catherine
Gapenne.
« Le réseau d’aides et de soins à domicile est donc le premier rempart pour lutter contre
l’inactivité », dit Tom Dugandzic, Directeur du Syrdall Heem asbl.
Des transports sécurisés
assurés par HELP
La coordination des centres de jour
se charge d’assurer le transport du
client du domicile vers le centre de
jour ainsi que le retour. Le personnel
est formé pour assurer un transport
sécurisé. Chaque membre du person-
nel susceptible de prendre le volant
d’un minibus a notamment reçu
une formation à la conduite de ces
véhicules, à la xation des chaises
roulantes, au transfert ergonomique
des clients ainsi qu’à la gestion des
incidents (procédure d’urgence).
Mais la plupart des clients du
réseau HELP ne se rendent pas dans
un centre de jour. Ils restent à la
maison.
« Le réseau d’aides et de
soins à domicile est donc le premier
rempart pour lutter contre l’inac-
tivité »
, explique Tom Dugandzic,
directeur de Syrdall Heem asbl. A ce
niveau, la technologie peut venir en
aide aux clients qui ont peur de se
déplacer. Le système d’appel à dis-
tance HELP24 permet à la personne
âgée de continuer à vivre en toute
autonomie. Il rassure, crée de la
sécurité et de la conance, autant
d’éléments nécessaires à l’utilisa-
teur pour sortir sans crainte.
« Ce système peut être couplé à
un bracelet antichute »
, explique
Ike Schuster, chargé de direction
de HELP24. Le but de ce disposi-
tif et de pouvoir apporter une aide
rapide, et d’éviter ainsi que la per-
sonne ne chute et reste étendue de
nombreuses heures.
Le réseau HELP propose également
des transports accompagnés ou le
client pourra se rendre en courses
ou à la pharmacie lui-même. Il est
accompagné d’un professionnel
de santé qui le soutient dans sa
difculté physique, psychique ou
sociale. Parmi les aides techniques
mises à disposition des usagers, le
réseau HELP dispose également
de véhicules utilitaires permettant
un transport confortable et sécu-
risé pour tous les types de chaises
roulantes.
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