La maladie, une expérience humaine entre un médecin et ses

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La maladie, une expérience humaine entre un médecin et ses
patients, l’exemple du docteur Schaffner
Ce scénario s’appuie sur l’utilisation de la ressource numérique « Mémoires de Mines »
(http://fresques.ina.fr/memoires-de-mines/).
Le fil directeur en est l’étude d’une expérience humaine qui témoigne de la rencontre d’un patient
avec non seulement un médecin, mais aussi des équipes soignantes et une institution.
Place dans la programmation
Cette proposition s’intègre dans une séquence d’E.C.J.S. de terminales ES/L.
Elle trouve sa place dans le thème 1 du programme (« La bioéthique »), notamment pour la question
des « Patients, médecins, institutions de soins ».
Ce scénario pédagogique est indicatif. Il peut être adapté en fonction du projet pédagogique de
l’enseignant ou du profil de la classe.
Problématique
« Vivre, c’est avoir le souci de sa santé, et parfois affronter la maladie et la douleur ». Le
programme évoque l’expérience humaine qui témoigne de la rencontre d’un patient avec un
médecin, mais aussi avec des équipes soignantes et une institution. Les règles de leur dialogue ont
grandement évolué depuis la Libération et la mise en place de la Sécurité sociale. Il y a les
règlements administratifs, ce que demandent les lois, mais aussi le souhait de notre société de se
donner les moyens de prodiguer des soins à ses membres. L’exercice des responsabilités
individuelles et collectives en matière de santé prend ainsi toute sa dimension éthique.
Le docteur Schaffner, médecin puis homme politique ayant œuvré pour la reconnaissance de la
silicose comme maladie professionnelle a laissé une trace indélébile dans la mémoire du monde
minier. L’étude de son action peut permettre d’appréhender la manière dont l’État prend en charge
la maladie dans la société française : quelles évolutions connaît la prise en charge de la maladie
dans la société française dans la seconde moitié du XXème siècle ?
Objectifs
Il s’agit ici, dans le cadre de l’E.C.J.S., moins d’une acquisition de connaissances que de faire
travailler les élèves sur des capacités et des méthodes d’analyse. On cherche aussi à permettre aux
élèves de construire par eux-mêmes une généralisation de l’étude d’un cas sur le docteur Schaffner.
Pour les savoir-faire numériques, on pourra retenir :
— savoir travailler en autonomie (travail en salle informatique avec liens vers une ressource
numérique et organisation d’un débat argumenté)
— savoir trouver des informations dans des images fixes et animées et savoir utiliser en autonomie
les ressources des bases de données « Mémoires de Mines » (en l’occurrence les fiches « contexte »
et les « parcours thématiques ») afin de contextualiser le document vidéo.
— pratiquer l’étude critique de documents et leur synthèse dans un cadre plus général (par rapport à
la problématique du programme).
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— être capable de faire preuve d’esprit critique vis-à-vis d’une source d’information
Démarche déroulement (place au sein d’une séquence d’E.C.J.S., démarche et déroulement,
activité des élèves)
On peut prévoir au moins 6 séances d’E.C.J.S. d’une heure chacune pour mener à bien le travail.
1. Une activité préliminaire peut être intéressante pour préparer la construction d’un débat
argumenté. Pour montrer aux élèves la finalité du travail en E.C.J.S. et leur permettre de constater
ce qu’il ne faut pas faire, on propose de débattre sur un sujet qui n’est pas un sujet correctement
formulé dans le cadre de l’E.C.J.S. En effet, débattre ne suppose pas forcément un duel verbal (pour
ou contre) entre les débatteurs. On peut prendre l’exemple des émissions de télévision où
l’animateur est très actif dans le débat, invite des intervenants d’horizons divers (pas forcement
d’opinions opposées) pour traiter d’un sujet d’actualité ou de société en général (par l’émission « C
dans l’air » sur France 5, visible en streaming via le Pluzz)
Cinq élèves sont désignés au hasard et sortent préparer leur débat pendant cinq minutes. Ils ont deux
consignes précises :
 choisir un des deux sujets de débat suivant :
- pour ou contre la dépénalisation du cannabis à usage médical ?
- pour ou contre la légalisation de l’euthanasie ?
 désigner un animateur du débat et quatre débatteurs
Les autres élèves ont pour tâche d’observer leurs camarades. Ils sont répartis en deux groupes :
certains observent la forme : qui intervient ? Combien de fois ? L’intervenant respecte-t-il les
autres ? D’autres observent le fond : les intervenants apportent-ils des arguments, des opinions, des
informations ?
Le débat dure 10 minutes maximum. On discute ensuite sur ce que l’on a observé (observateurs) ou
fait (débatteurs).
Il s’agit de conclure à l’issue de cette première séance qu’un sujet de débat se résumant à se
positionner « pour ou contre », qui plus est non préparé, non documenté ou informé, n’aboutit pas à
un débat argumenté. On en reste souvent à l’expression de vagues opinions, non argumentées, car
mal informées.
2. Les deuxième et troisième séances peuvent être consacrées à un travail sur le thème de la
bioéthique. Il s’agit tout particulièrement d’étudier les liens entre les médecins et leurs patients,
ainsi que la manière dont l’État prend en charge un certain nombre de pathologies. On visionne un
premier extrait vidéo sur le décès du docteur Schaffner :
Le premier document pivot est extrait d’une vidéo provenant de « Mémoires de Mines » :
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Illustration 1: Au décès du docteur Schaffner, un documentaire retrace les grandes étapes de sa vie.
Source : http://fresques.ina.fr/memoires-de-mines/liste/recherche/schaffner/s#sort/-pertinence/direction/DESC/page/1/size/10
On demande aux élèves de relever dans ce document vidéo les grandes étapes de la vie de ce
médecin. Il est essentiellement attendu ici de relever qu’il s’agit d’un médecin très impliqué dans
son métier et en politique. C’est ce qui lui a permis de faire reconnaître la silicose comme une
maladie professionnelle. Le docteur Schaffner n’a d’ailleurs pas ménagé sa propre santé (ses mains
ont été irradiées par les rayons X).
On propose alors aux élèves de problématiser le sujet autour de ce cas. Cette activité se déroule en
trois étapes :
a) Travail sur la représentation des élèves : sur un poste informatique, on invite les élèves à
produire une carte heuristique (individuellement ou par groupe de 2 à 4 maximum) à l’aide
d’un outil en ligne (https://bubbl.us) en s’aidant de la « transcription » du document ou en
visionnant à leur guise la vidéo.
b) Travail de groupe : les élèves par groupe ou individuellement présentent leurs cartes
heuristiques après les avoir publiées (sur un E.N.T., papier ou autre). On procède, après ces
présentations, à une mise en commun des thèmes et/ou sujets présentés (un rapporteur est
préalablement désigné pour cette tâche). Chaque groupe doit définir sa lecture du thème (on
peut distribuer ou avoir diffusé préalablement sur un E.N.T. des extraits du programme
d’E.C.J.S. aux élèves). On demande à chaque groupe de proposer un libellé de sujet en
donnant quelques explications. Les élèves doivent proposer une argumentation de ce libellé en
s’appuyant sur la vidéo. Le professeur note alors au tableau les sujets. On fait, si nécessaire,
des tentatives de regroupement de sujets voire des reformulations. On procède au choix du
sujet par un vote. Une démarche de vote intéressante peut consister à demander aux élèves de
répartir des points (entre 8 et 12 par exemple) sur les sujets qui les intéressent (on peut mettre
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tous les points sur un seul sujet ou bien les répartir comme on le souhaite en fonction de ses
préférences).
Illustration 2: Exemple de carte mentale possible autour de la vidéo
sur le Dr Schaffner
c) Problématisation du sujet : après avoir voté pour un sujet et discuté autour des différentes
propositions, on définit alors une problématique (autour de la relation du médecin à son patient,
son implication dans le traitement de la maladie, en partant du monde de la mine).
À partir de cette problématique, les élèves réalisent en groupe un dossier documentaire. Celui-ci
servira de base à un exposé (appuyé sur la réalisation d’un diaporama) sur lequel un débat
argumenté pourra s’appuyer.
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Illustration 3: Sur la silicose, "Mémoires de Mines" proposent plusieurs documents
vidéos.
3. On peut prévoir deux séances en temps de classe pour la préparation du dossier (ajouter aussi un
temps de travail à la maison, via un ENT par exemple). Le dossier peut prendre une forme papier
(les règles de présentation sont données par le professeur) ou celle d’un montage vidéo à partir des
vidéos proposées par « Mémoires de Mines » (les outils gratuits de montage vidéo sont nombreux)
ou encore des cartes heuristiques (les élèves partiront de la vidéo sur l’œuvre du Docteur Schaffner
pour débuter ce travail et compléteront celui-ci par un travail de recherche documentaire). Il leur est
possible d’explorer plus avant la fresque de « Mémoires de Mines » pour exploiter d’autres
documents vidéo, utiliser les ressources (notices, contextes) proposées pour chaque vidéo.
4. Après avoir consacré au moins une séance aux exposés des groupes de travail, le débat peut avoir
lieu. L’organisation de la salle du débat peut être imposée par le professeur ou élaborée par les
élèves. Il faut bien définir le rôle de chacun :
— un animateur (qui est un élève) pour le débat. On peut lui avoir donné une feuille de
consignes précises pour qu’il prépare son intervention et il doit avoir pris connaissance des
dossiers des autres groupes)
— des secrétaires
— des intervenants ou débatteurs
— des observateurs (à qui l’on fournit des grilles d’observation : une grille individuelle et une
grille collective)
Le débat peut alors débuter (durée : 30 minutes maximum). À la fin du débat, une synthèse est
réalisée. Les élèves se répartissent de nouveau, mais en quatre groupes : deux travaillant sur la
forme, cinq observateurs (quatre « individuel » et un « collectif ») mettent en commun leurs notes
pour faire ressortir les qualités et les défauts du débat (tableau à double entrée à compléter), et deux
travaillant sur le fond : cinq observateurs (trois « individuel » et deux « collectif »). Les deux
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secrétaires mettent en commun leurs notes avec l’aide de quatre intervenants et réalisent une
synthèse écrite. L’animateur avec trois intervenants réalise aussi une synthèse écrite. Chacun des
groupes doit enfin présenter les comptes rendus (forme et fond).
Si le débat a été filmé, on peut faire un visionnage du débat et des commentaires éventuels. Chaque
élève reçoit enfin une fiche d’évaluation individuelle à remplir et à comparer avec le début de la
séquence où le débat avait été improvisé (séance 1).
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