TOPO 1 : pourquoi éduquer nos enfants

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TOPO 1 : éduquer nos enfants
PLAN
Introduction : éduquer, un défi impossible aujourd’hui ?
I. Un modèle d’éducation pour être des parents « parfaits »?
I.1. Il n’y a pas de parents parfaits
I.2. Il n’y a pas de techniques d’éducation, il n’y a pas de modèle standard
I.3. mais il existe des points de repère
II. Qu’est-ce que la relation éducative ?
III Quel est le but de l’éducation ? (à partir des zones de l’être)
Aider l’enfant à reconnaître ce qui se passe en lui ;
Aider l’enfant à grandir en liberté ;
Choisir d’aimer ;
S’engager dans la société
Conclusion
INTRODUCTION : éduquer, un défi impossible aujourd’hui ? (PP)
petite histoire pour détendre l’atmosphère.
J’ai une petite histoire à vous raconter. Un amateur de perroquets achète sur le marché d’Ambarès
un magnifique ara des îles, dont le maître lui assure qu’il pourra lui faire apprendre plus de 100
mots. Il l’amène à la maison, et l’installe dans une cage spacieuse. et jour après jour il l’apprivoise,
lui apprenant à dire bonjour, comment allez-vous et plein de petites phrases amusantes. Un aprèsmidi il s’absente le laissant avec la télévision allumée, et quand il revient : au lieu du traditionnel,
« bonjour comment ça va » il est accueilli par un flot d’injures plus grossières les unes que les
autres. Il le reprend gentiment puis il menace son perroquet mais rien n’y fait. Il l attrape le
perroquet à la gorge, le secoue très fort et lui hurle : « tu vas arrêter de jurer ! » Malheureusement
cela ne fait qu’exciter le perroquet, qui se met à jurer de plus belle. Alors l’homme prend le
perroquet et le met dans un placard. là encore cela ne fait qu’énerver le perroquet qui lui balance un
monceau d’insanités. Le maître hors de lui, prend le perroquet et l’enferme dans le réfrigérateur. Et
comme par miracle, le perroquet se calme. Au bout de quelques minutes, notre ami sort le perroquet
du frigo et calmement le perroquet remonte sur son bras et lui dit : « je suis navré pour tous les
désagréments que je vous ai causés. j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. » L’homme
n’en revient pas. puis le perroquet ajoute. « heu, juste pour savoir : qu’est-ce qu’il avait fait le
poulet ? » Ce n’est pas facile de dresser un perroquet, mais ce n’est pas facile non plus d’éduquer
nos enfants qui nous font parfois tourner en bourrique.
« Il est deux découvertes humaines que l’on est en droit de considérer comme les plus difficiles :
l’art de gouverner les hommes et celui des les éduquer » .
Emmanuel Kant. « Réflexions sur l’éducation».
du coup on cherche de l’aide, par exemple dans les librairies :
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Il suffit de jeter un coup d’œil dans les rayons des librairies pour constater l’abondance des
ouvrages traitant d’éducation. C’est assez normal parce que, même si tous les futurs parents ont
quelques avis sur la question, lorsque l’enfant paraît, la réalité quotidienne a vite fait de mettre à
mal les meilleurs principes ! Et on se demande alors : « comment font les autres ? »
On se met à chercher partout des « trucs », des « recettes » pour nous aider à mener à bien une tâche
qui peut parfois nous paraître bien difficile.
Pourquoi est-ce difficile ?
1° constat : l’enfant dépend entièrement de nous, Parce que le petit enfant, quand il vient au monde,
ne sait rien … sinon dormir, téter et crier (seules choses qu’il n’apprend pas !) ; mais tout le reste, il
doit l’apprendre.
 L’éducation n’est donc pas facultative.
Laisser l’enfant à lui même, ce serait l’abandonner à la mort (dans un premier temps en tout cas) et
plus tard l’abandonner à ses instincts, le laisser se construire au hasard des rencontres, de
comportements extérieurs qu’il va imiter, etc. … (cf. enfant loup, Mowgli !). L’ennui, c’est que
nous n’avons pas appris ! La seule expérience que nous avons est l’éducation que nous avons nousmêmes reçue et qui ne nous a peut-être pas laissé que de bons souvenirs. En plus, la société a bien
changé : ce que faisaient nos parents est-il encore valable aujourd’hui ?
2° constat : l’enfant va imiter, ce qu’il voit autour de lui : les comportements de ses parents, mais
aussi les modèles véhiculés par la télévision, les médias, l’école, les camarades, les jeux vidéos …
Nous sommes à une époque où les moyens de communication sont de plus en plus
puissants et s’immiscent dans l’intimité de la sphère familiale : les enfants sont de moins en moins
« les enfants des parents » (par rapport à il y a 20 ans). Ils sont aussi les enfants d’une société, de
Starwars, du Seigneur des Anneaux, d’Harry Potter, d’internet !! Plus que jamais, les parents sont
contraints d’apprendre leur « métier » de parent, dans un monde qui n’est pas forcement porteur
des références, des valeurs, qui sont les leurs. « On ne naît pas parent, on le devient ».
3° constat : il y a aujourd’hui une crise de l’autorité, générale et parentale. Est-ce que les
parents d’aujourd’hui sont démissionnaires ? Démissionner ce serait savoir ce qu’il faut faire et ne
pas avoir le courage de le mettre en œuvre : ça existe, quand on compense par de l’argent le temps
qu’on ne passe pas avec ses enfants ou quand systématiquement on les laisse derrière la télé pour
être tranquille, ou quand on va se faire complice de recel de drogue par exemple. Mais le plus
souvent, la démission est le sentiment d’impuissance des parents qui ne savent plus quoi faire, qui
ne sont plus crédibles aux yeux de leurs enfants.
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4° constat : la fragilité de la cellule familiale : un nombre important d’enfants vivent
aujourd’hui dans des familles monoparentales ou recomposées. Or l’enfant rêve toujours d’une
famille avec un papa et une maman qui s’aiment et lui au milieu. Combien le fait de constater que
ces adultes étaient incapables de gérer leurs conflits peut mettre à mal la crédibilité des parents. On
peut pourtant rencontrer des familles recomposée avec un beau-père merveilleux, partageant le fruit
de son travail mais le gamin de 10 ans qui lui répond : « t’as rien à me dire, t’es pas mon père ».
Même avec la meilleure volonté du monde, ce n’est donc pas évident de réussir l’éducation des
enfants qui nous sont confiés, dont nous avons la charge.
Après cette introduction qui situe les défis de l’éducation aujourd’hui, nous allons voir dans une 1ère
partie quel est le modèle éducatif pour être de parfaits parents, dans une 2ème partie nous verrons ce
qu’est la relation éducative, et enfin dans une 3ème partie les buts de l’éducation.
I. Un modèle d’éducation pour être des parents « parfaits »?
En matière d’éducation, la perfection n’existe pas (B+MH)
I.1.. Il n’y a pas de parents parfaits
Ce n’est pas parce que nous vous parlons, que nous aurions « réussi » l’éducation de nos enfants …
où que nous serions « meilleurs » que vous.
Pourquoi ?
Parce que nous sommes tous imparfaits, nous avons tous des qualités, mais aussi des défauts, qui
forcément, vont rejaillir sur notre manière d’être avec notre entourage. C’est le propre de la nature
humaine d’être blessée, limitée, et donc perfectible. Mais nous sommes tous capables d’aimer et il
y a un chemin d’amour possible, quelles que soient nos limites…
C’est en même temps déculpabilisant et rassurant parce que nous sommes tous dans le même
bain, et que tous, nous essayons de faire de notre mieux.
Nous ne devons pas attendre d’être parfaits pour être de bons parents
I.2. Il n’y a pas de techniques brevetées d’éducation, il n’y a pas de modèle standard
Sinon, cela fait longtemps que cela se saurait !!!
On peut évidemment chercher des idées dans des livres, des conférences comme celle-ci. Mais
appuyons nous avant tout sur notre amour, et sur notre bon sens. Nos enfants ont besoin de notre
amour plus que de spécialistes. Donc, ne cherchons pas de grilles d’auto - évaluation, ne nous
lamentons pas sur la comparaison entre « ce que nous sommes » et « ce que nous pourrions être »
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et la comparaison avec les autres parents (les bons parents, les mauvais parents !) – 2 ou 3
exemples à donner – j’admire sa patience, j’en ai qu’un, comment ils font avec tant d’enfants…..
Pourquoi sommes-nous souvent un peu inquiets, alors ?
C’est vrai que, dès qu’on parle d’éducation, cela remue les fibres profondes de notre être, « ça nous
prend aux tripes » car nous voulons que nos enfants soient heureux, et nous avons peur de rater cet
objectif.
Nos enfants sont, en partie, le fruit de ce que nous sommes. On aime retrouver en eux ce que
nous avons de bon, mais pas vraiment ce qui nous déplaît…
En plus, ils nous remettent constamment en question … ce qui n’est pas toujours facile ni agréable !
Ils nous rappellent des souvenirs, pas toujours heureux, de notre propre enfance : nous avons peur
de reproduire les mêmes erreurs que nos parents (car même les meilleurs parents font des erreurs !)
Donc, si vous vous posez des questions, c’est normal. Vous en aurez jusqu’à la fin de votre vie de
parents ! On reste parents toute sa vie même si on n’a pas le même rôle
petits enfants petits soucis – Grands-enfants grands soucis !!! dit-on (mais ce n’est pas toujours
vrai…)
Mais s’il n’y a pas de parents parfaits, ni de safe education, d’éducation brevetée,
I.3. Il existe des points de repères : car il y a une nature humaine, commune : pensons à la
déclaration des droits de l’homme, pensons au poème de Kipling, « tu seras un homme mon fils » :
Il y a donc des choses qui sont valables pour tous sans pour autant diminuer le caractère unique de
tout enfant, de son donné génétique personnel, de son environnement propre, et la réalité unique de
toute famille située dans une histoire.
Ce sont ces points de repère que nous allons voir dans les deux parties suivantes :
II. Qu’est-ce que la relation éducative ? (PP)
II.1. Qu’est-ce qu’éduquer ?
Nous allons faire un petit exercice pratique : vous allez répondre rapidement en quelques
mots à cette question pour vous-même, chaque parent, sans vous montrer votre réponse. On
va vous distribuer une feuille pour écrire.
Si on prend la définition du petit Robert, éduquer c’est former par l’éducation, et l’éducation est la
mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain; et
ces moyens eux-mêmes.
Si on reprend le sens originel du mot éduquer « e-ducere » : c’est « conduire hors de » ; Hors de
l’état d’enfance, vers l’état d’adulte. Dans la relation éducative dans une famille, il y a en principe
trois personnes : un enfant et un (deux) adulte(s), le Père et la Mère… même si tous n’ont pas cette
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chance d’avoir un papa et une maman à leurs côtés !!! Un enfant a besoin de ses deux parents ce qui
suppose au moins un dialogue respectueux avec les deux parents s’ils ne vivent plus ensemble,
dialogue qui vise le bien de leur enfant.
L’état d’enfance : c’est en fait plusieurs étapes - l’état de la dépendance d’abord fusionnelle pour
le tout petit: (infans : celui qui ne sait pas parler) ses parents doivent parler, penser, décider, faire
à sa place : l’enfant existe par quelqu’un d’autre puis vient l’état de l’enfant qui se construit, par
l’apprentissage du langage et des diverses acquisitions, bien sûr encore en famille mais davantage
au contact de toutes les influences (de la nounou à la maitresse, de l’entraineur sportif aux parrain et
marraine) sans oublier les influences grandissantes des copains et copines. L’enfant est bien dès le
début une personne avec tous les droits d’une personne humaine mais c’est une personne en
devenir : sa personnalité grandit et se façonne.
.
L’état d’adulte, c’est l’état de celui qui choisit l’orientation qu’il veut donner à sa vie. C’est l’état
du sujet qui exerce sa liberté, de faire des choix, de les assumer, de communiquer, d’aimer.
Le parent est donc celui qui « accompagne l’enfant, pour le faire passer du stade de l’enfance à
celui de l’adulte », dans l’amour.
Alors, on comprend bien que, pour se construire, l’enfant (ou le jeune) a besoin d’avoir en face
de lui, un adulte, et non pas un adolescent ou un copain
II-2 ) Une relation parent/enfant implique une autorité parentale au service de l’éduqué
Une question peut surgir, dans notre société post soixante-huitarde : Est-il légitime d’éduquer au
sens d’exercer une autorité ? Tout l’environnement nous conditionne et conditionne les enfants et
les jeunes : les médias, la rue, les fréquentations imposées par l’école, le sport, les activités
culturelles, nos familles au sens large, etc…La société est mélangée : on y trouve le meilleur et le
pire, des gens dévoués et des pédophiles. Sans guide éclairé et bienveillants, l’enfant puis le jeune
peut devenir un assisté, un violent, un esclave, un tyran. Alors pas d’état d’âme : si ce qui nous
motive c’est de faire grandir un enfant pour qu’il devienne un homme, libre et responsable, nous
n’avons pas à avoir de mauvaise conscience d’exercer une autorité. On peut alors reprendre la
définition de l’éducation : c’est conduire sur un chemin hors des sentiers de facilité, ce qui laisse
entendre qu’on exerce une pression sur l’enfant, pour l’élever, c’est à dire pour le faire grandir
auctoritas vient du latin auctor « celui qui accroît, qui fonde ».
Quelle autorité peut se passer d’avoir le pouvoir de sanctionner les fautes et de récompenser les
mérites ? Ce double pouvoir donne à l’autorité sa crédibilité pratique, sachant que sa crédibilité
morale vient de son intention, l’amour de l’enfant et de son but : faire grandir la personne.
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Cette autorité suppose aussi des exigences, une éducation de l’éduqué !
 On ne peut pas dire à un enfant « fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais… »
 L’autorité s’exerce par amour mais l’amour est inséparable de la vérité, et celle-ci n’est pas
toujours agréable à dire ou à entendre. Une vérité sans amour peut faire des dégâts profonds
mais un amour sans vérité, sans limite, peut faire des enfants gâtés, gâté au sens d’un fruit qui
pourrit. Quand on ne sait rien refuser à un enfant, à ses caprices et à ses colères on en fait un
enfant tyran, qui va ensuite souffrir dans la vie et faire souffrir les autres, car la vie se
chargera de lui montrer qu’il n’est pas tout puissant…
 l’autorité s’exerce à deux ! avec quelques règles fondamentales :
-les parents doivent communiquer sur leur conception de l’éducation, et sur le projet éducatif,
non seulement au départ de leur couple, mais tout au long de leur vie de parents. On se
souviendra que dans un couple on n’a pas eu la même éducation et que ce qui me parait évident
ne l’est pas forcément pour l’autre.
-On est responsable tous les deux, même si d’un commun accord on a fait un partage des
tâches : c’est toi qui conduis à l’école le matin, c’est moi qui fais réciter les leçons, c’est
ensemble que nous allons à la réunion de parents d’élèves quand c’est possible, c’est ensemble
que nous décidons d’une orientation scolaire de l’enfant, etc.
-On ne contredit pas l’autre devant l’enfant, même si on doit rectifier le tir après. A fortiori on
ne se dispute pas devant lui.
-On n’essaie pas de tirer la couverture à soi pour se faire mieux aimer de l’enfant
Conclusion de cette partie : l’éducateur travaille à son effacement progressif : on éduque pour que
l’enfant devienne capable de s’éduquer, de se conduire lui-même toute sa vie. Cette responsabilité
de l’éducateur peut être cause de souffrance pour l’enfant et pour le parent : les relations ne peuvent
pas être toujours au beau fixe. L’éducation c’est comme un enfantement qui se prolonge, mais cette
fois père et mère enfantent…entre mettre trop de pression et baisser les bras, les parents peuvent se
durcir ou se décourager face aux difficultés propres à chaque enfant.
Le message adressé à l’enfant doit être celui d’un témoignage permanent d’amour vrai qui peut se
résumer ainsi en 5 points, chiffre de l’homme :
-je ne désire que ton bien parce que je t’aime.
-je te respecte même quand tu ne te respectes pas toi-même.
-je suis prêt à t’écouter, à dialoguer avec toi mais je n’ai pas l’intention de te laisser gâcher ta vie
sans tout faire pour t’en empêcher.
-Je me ferai respecter par toi pour que tu apprennes à respecter les autres.
-Je serai exigeant pour toi parce que la vie n’est pas facile et qu’il faut t’y préparer.
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II-3) L’action éducative et ses règles
L’éducation bien pensée débouche sur l’action éducative qui comporte des règles du jeu comme
toute action. L’éducation se déploie dans le temps. Il y a 5 niveaux d’action, comme les 5 doigts
d’une main, symbole biblique de l’agir humain.
 Les principes de l’éducation (philosophie de l’éducation)
 Le projet éducatif (politique éducative)
 l’organisation de l’action éducative (stratégie éducative)
 la tactique (adaptation de la stratégie aux situations concrètes)
 l’action (utilisation des techniques et des savoir-faire)
Les principes de l’éducation, nous pouvons les résumer ainsi :
-la famille est éducatrice et les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants.
-éduquer c’est apprendre à l’enfant son métier d’homme, dans le respect de la personne de l’enfant
dont on veut le bien véritable.
-éduquer implique d’exercer une autorité parentale bienveillante dans l’amour vrai et ses exigences.
Nous continuerons à développer les principes de l’éducation en approfondissant le but de
l’éducation :
III Le projet éducatif : quel est le but de l’éducation ? (B+MH)
Le projet éducatif, qu’est-ce que c’est ? C’est le déploiement de la philosophie : ce qui peut se
décliner en trois principes fondamentaux : viser le développement de l’enfant, sa socialisation, et lui
indiquer le sens de la vie.
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viser le développement de l’enfant signifie que le but de l’éducation est le bien de la
personne de l’enfant, sa croissance humaine et ce n’est pas le respect des règles qui est au
centre de l’éducation.
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L’être humain est un être social qui ne peut se développer qu’avec l’aide des autres et en
tenant compte des autres. l’éducation vise aussi à intégrer l’enfant et le jeune dans la société.
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La finalité la plus importante de l’éducation est de permettre à l’enfant de trouver un sens à
sa vie, pour qu’il ait des chances de construire son bonheur. De son bonheur il sera luimême responsable une fois adulte si on lui a donné des atouts, des clefs, des moyens
financiers, quand il était sous notre responsabilité parentale.
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L’éducateur quand il passe au troisième niveau de l’action éducative, c'est-à-dire la mise en pratique
du projet éducatif, c'est-à-dire à l’organisation de l’action doit veiller à une cohérence dans le
temps. Cohérence : Exemple, pour le développement de l’enfant : je veux qu’il ait confiance en lui
mais je ne veux pas qu’il fasse du vélo à 8 ans, c’est trop dangereux. Pour la socialisation : je veux
qu’il rencontre d’autres enfants, mais je refuse qu’il aille chez ses camarades, ou que ses camarades
viennent à la maison. je veux qu’il croit en Dieu mais je privilégie les activités extra-scolaires plutôt
que de l’encourager à aller au catéchisme.
Cohérence dans le temps : je veux qu’il développe une ouverture artistique, je propose la musique :
l’enfant veut faire de la trompette. mais voilà que l’enfant après un mois n’a plus envie de jouer de
la trompette car il faut faire trop d’exercices avant de bien savoir jouer, alors en le voyant se
plaindre, j’arrête l’activité : non, une activité commencée doit aller jusqu’au bout de l’année pour
apprendre à l’enfant le sens de l’effort, la nécessité de faire ce qu’on a décidé, et la joie qu’il y a à
se dépasser pour arriver au but.
La tactique : dans ce dernier cas, le dialogue, mais parfois la manière forte…ex : le tennis.
L’action : par exemple, décider les modes d’accompagnement : covoiturage, repérage de la bonne
école de musique, etc…
Nous allons prendre un peu de hauteur avec la parole de Dieu, pour situer un objectif mal perçu de
l’éducation :
Nous lisons dans la Bible au 1er livre – livre de la Genèse :
« Dieu a crée l’homme à son image et à sa ressemblance ; (Gen, 1,26-27)
En l’appelant à l’existence par amour, il l’a appelé en même temps à l’amour. (…)L’amour est
donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain, qui s’exprime dans un corps et un
corps animé par un esprit immortel, il est appelé à l’amour dans sa totalité unifiée.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Que l’éducation chrétienne cherche d’abord le bien de la personne de l’enfant nous l’avons vu
précédemment, et pour cela à unifier la personne, en tenant compte de tout ce que nous sommes :
pour mieux comprendre cela, nous allons voir ensemble un schéma très simple, celui des
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ZONES DE L’ETRE.
Contexte social
CORPS
AFFECTIVITE
Intelligence
raisonnante
Intelligence
spirituelle
coeur
profond
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Ce schéma nous permet de mieux comprendre ce qu’est la liberté :
Le tout jeune bébé communique principalement par son corps et son affectivité: le corps
manifeste par des cris sa faim, sa peur, son inconfort...; par le sourire, sa joie ou sa
satisfaction. Son affectivité se développe: au début, il aime sa mère peut-être parce qu'elle
satisfait ses besoins matériels, mais on sait maintenant que, dès la vie intra-utérine se
développe tout un échange affectif. L'enfant aime sa mère, simplement parce que c'est elle.
En grandissant, l'enfant développe progressivement son intelligence raisonnante (qui lui
permet de comprendre, réfléchir, connaître, évaluer...) et son intelligence spirituelle: tout le
monde, même le non croyant, a une zone spirituelle : c’est là que se trouvent les questions
de « sens » : pourquoi je vis ? Pourquoi la souffrance et le mal ? Et après la mort ?...Là aussi
s’enracine l’échelle de valeurs qui évalue les comportements, qui dit : « ceci est bien, ceci
est mal ». Et aussi une soif de Dieu (même si elle n’est pas reconnue consciemment comme
telle.)
Au cœur, le cœur profond (à ne pas confondre avec le MOI, qui a une signification
psychologique particulière : Instance psychique qui arbitre les conflits entre le ça, le surmoi
et les impératifs de la réalité) est le lieu de mes choix vraiment libres.
- Lieu où je me détermine en tant que personne ;
- Lieu où je suis appelé à choisir mon conjoint, et à accueillir mes enfants comme
un don ;
- Lieu où je me détermine en fonction du Bien et du Mal ; et que l’on appelle
habituellement conscience, sanctuaire où la voix de Dieu se fait entendre.
(Mais à partir du sceau de Dieu, à partir du baptême où nous sommes marqués comme fils et
fille, nous pourrons toujours redémarrer. C’est Lui la source de la guérison)
Toutes ces zones communiquent entre elles et s'enrichissent mutuellement. Mais, il y a tout
de même un problème : ces zones ne sont pas forcément d’accord entre elles :
Ex : Un enfant se promène dans la rue et rencontre un monsieur qu'il ne connaît pas
qui lui présente des bonbons. Son corps va dire "chic! accepte!". Mais sa raison va
dire: "Non, ma Maman m'a toujours dit de ne pas accepter les cadeaux des
inconnus."
Il va donc devoir choisir entre ce que lui dit son "corps" et ce que lui dit "sa raison".
Il y a donc conflit intérieur, et pour résoudre ce conflit, il va devoir exercer sa liberté : il va
devoir décider de ce qu’il va faire : s’il est esclave de sa gourmandise, il va peut-être
accepter les bonbons, mais ce ne sera pas un acte libre : son envie aura dominé sur lui.
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Ce schéma nous permet de comprendre certains objectifs de l’éducation :
1° : apprendre à l’enfant à reconnaître ce qui se passe en lui : éduquer un enfant, ce n’est pas
l’obliger à ne plus avoir envie de bonbons, à éviter toute émotion forte et exubérante, à refouler les
envies qui nous semblent incorrectes. Non: c’est l’aider justement à reconnaître toutes ces
informations données par ses différentes zones, sans les dramatiser ou les exalter, et puis les prendre
pour ce qu’elles sont, justement : des informations, par des ordres.
2° l’aider à grandir en liberté : une fois que l’enfant a reconnu ce qui se passait en lui, l’aider à
mettre les zones concernées sous le contrôle de sa liberté : que veut-il, réellement ?
ex : dans une famille de 3 enfants, il y a, pour le dessert, 2 mousses au chocolat et 1 fruit.
Chaque enfant veut la mousse au chocolat, évidemment. Et bien oui, voilà, c’est comme ça.
Ce n’est ni bien ni mal d’avoir envie de la mousse au chocolat, même si on sait qu’il n’y en
pas assez pour tout le monde. OK, tu as envie de la mousse. Mais tu as aussi, en toi, même si
c’est moins directement perceptible, ce désir d’aimer, de partager… Que vas-tu faire ?
Si le parent se fâche (c’est incroyable, vous ne pensez jamais aux autres, et blablabla…)
l’enfant va grandir avec l’idée que c’est mal d’avoir envie de bonnes choses. Non, ce n’est
pas mal. La bonne question est : suis-je libre devant cette envie ?
Ce schéma permet donc de comprendre la complexité de nos réactions et surtout de mieux
comprendre ce qu'est la liberté:
Trop souvent, on croit qu'être libre, c'est faire ce qu'on veut, comme on veut, quand on veut. Sans se
rendre compte qu'au nom de la liberté, on est parfois esclave. L’adolescent qui réclame de pouvoir
jouer quand il veut aux jeux vidéo, peut rentrer dans une véritable addiction, càd une véritable
dépendance dans laquelle il n’est plus libre de jouer.
La liberté, c'est donc être capable de faire des choix, pour s'accomplir, se réaliser. Est libre celui
qui n'est pas prisonnier de ses passions, de ses émotions, de ses peurs, des circonstances, ... Est
libre celui qui choisit l'orientation qu'il veut donner à sa vie, en veillant à ce que toutes les
composantes de son être s'épanouissent.
Ex : A TRANSFORMER - En amour, aujourd’hui, est-on plus libre maintenant que tout
est permis ? Le Don Juan qui collectionne les conquêtes n'est-il pas prisonnier des ses
désirs, sans être capable de construire une histoire d'amour solide ? N'est-il pas esclave de
ses passions, comme certains de nos ancêtres ont pu être prisonniers d'une morale qui
rejetait le corps ?
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C'est aussi un moyen de découvrir qu’être un homme c’est être responsable de ses actes, et que cela
signifie en premier le respect de l’autre et aussi éviter les conduites à risque pour sa propre vie : La
liberté de chacun est donc limitée par celle d'autrui car toute liberté se situe dans un tissu de
relations avec d'autres personnes qu'on ne peut négliger. Il ne faut donc pas confondre la liberté
potentielle ( qui est ce que j'ai la possibilité de faire) et la liberté responsable (qui est ce que je suis
capable de faire, sans nuire aux autres.)
Quand on ne veut pas ou qu'on est incapable de se priver de toutes les possibilités qu'offre
l'existence, on décide, alors, au nom de la liberté, de rompre les liens que l'on a tissés autour de soi,
de se défaire de ses engagements.
Dans cette perspective, l'autre disparaît.
La liberté, c’est donc choisir ce qui est BON, selon ce que notre conscience éclairée par notre
éducation nous fait connaître. Ici la place de l’éducation chrétienne tient un rôle très important car
qui mieux que Dieu peut révèler à l’homme ce qui est bon pour lui ?
La liberté n’est donc pas un but en soi mais une capacité, en fonction d’une norme : se laisser
éclairer sur le sens à donner à ses choix. Plus l’enfant a une « conscience formée », plus il devient
libre. (cf image de Tintin et milou avec, en cas de dilemme, les suggestions d’un petit « milou
ange » qui s’oppose à une petit « milou démon ».
Bref, ce n’est pas forcément facile de mettre toutes nos zones en accord, ou de refuser la dictature
de l’une ou l’autre. La tâche de l’éducation est longue… et difficile, c’est vrai, car nous-mêmes ne
sommes pas entièrement libres, reconnaissons-le !
3° Choisir d’aimer (PP)
Le chrétien, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu est appelé à aimer nous l’avons-vu.
Mais aimer qui ?
Le Seigneur nous dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de ton tout cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et toute ta force. Voici le second : tu aimeras ton prochain comme toimême. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc, 12, 30-31).
Donc trois directions pour l’amour : aimer Dieu, aimer son prochain et s’aimer soi-même :
commençons par ce premier choix d’amour :
A) S’aimer soi-même (PP)
A-1) mon enfant tu as de la valeur
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Une des premières tâches des parents est de donner à l’enfant la certitude qu’il a de la valeur, qu’il
est aimable : il s’agit donc de l’accueillir tel qu’il sera dès le sein maternel, comme garçon ou
comme fille, enfant désiré ou enfant inattendu, puis de lui apprendre la confiance en lui-même,
l’amour de soi même s’il ne se trouve pas assez grand ou pas assez belle.
Henri Nouwen, dans son livre « le retour de l’enfant prodigue » dit ceci :
« Pendant longtemps, j’ai considéré l’image négative que j’avais de moi comme une vertu.
On m’avait mis en garde si souvent contre l’orgueil et la vanité, que j’en étais venu à croire
qu’il était bon de me déprécier moi-même. Mais maintenant je réalise que le véritable péché
consiste à nier l’amour premier de Dieu pour moi, à ignorer ma bonté originelle. Parce que
si je ne m’appuie pas sur cet amour premier et cette bonté originelle, je perds contact avec
mon vrai moi et je me détruis. »
L’amour de soi n’est pas l’orgueil. C’est s’accepter pleinement, sous le regard de Dieu, qui nous dit
par la bouche d’Isaïe :
« Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. » (Isaïe, 53,4)
Exemple : quel regard portons-nous sur notre enfant : à la sortie de l’école, une maman nous fait un
compliment sur notre enfant : il est mignon. Oui il a l’air comme ça mais si vous saviez comme il
est pénible ce petit monstre…si à chaque fois que vous présentez votre enfant, il est ce petit
monstre, quelle image aura-t-il de lui ?
A-2) Aider l’enfant à accepter ses limites
Comme éducateur, nous allons aider notre enfant à s’accepter lui-même, lucidement, en prenant
conscience des difficultés de chaque zone, sans les dramatiser. On va l’aider à s’accepter tel qu’il
est, et pas tel qu’il aurait aimé être, tel que nous aurions voulu qu’il soit, ou tel qu’il devrait être
pour correspondre à nos attentes. Cette acceptation paisible, détendue, n’est pas incompatible avec
l’envie de progresser, avec le désir de sainteté. Je ne peux améliorer que ce que je suis réellement,
et pas la personne fictive que je fais semblant d’être…
Dans son livre « de l’estime de soi à l’estime du Soi », Jean Montbourquette insiste sur la nécessité
d’un réel amour de soi :
« Il existe chez certains spirituels une tendance à considérer l’estime de soi comme un
obstacle à la vie spirituelle et à son rayonnement. Aussi les verra-t-on présenter « la mort de
l’égo », « la dissolution du moi », « l’absence de moi », ou la « mort à soi-même » comme
un idéal spirituel à poursuivre. (…) or je suis convaincu que l’épanouissement spirituel
exige, dans la mesure du possible, une bonne santé psychologique que procure un bel amour
de soi. L’amour de soi dépend de la conviction de se sentir aimable et aimé de façon
inconditionnelle. »
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Exemple : nous voulons que nos enfants réussissent à l’école, et nous allons souffrir avec
eux de leurs limites : il n’est pas bon en maths ou en français. Nous allons l’aider à faire ses
devoirs, peut-être lui donner des cours particuliers, et c’est bien. Mais nous risquons de
l’enfermer dans SA difficulté, ne plus voir le reste de sa vie, sans parler du stress
communiqué. autres exemples, s’il a travaillé et qu’il a une mauvaise note, il faut le
réconforter et non le gronder ; comment lisons-nous devant eux leur bulletin : commençonsnous par remarquer les points de progrès, les choses qui vont bien , ou allons-nous à la note
ou l’appréciation peu valorisante ? A-t-elle déjà entendu de ses deux parents : c’est bien ma
fille ?
A-3) Une juste estime de soi
Mais l’amour de soi peut tomber aussi dans l’orgueil, cultivé comme sentiment d’appartenance à
une élite avec comme corollaire le mépris des autres et il faudra aider l’enfant à garder une juste
estime de soi.
Exemple : l’enfant revient d’un match où il a gagné et marqué un but : ils étaient nuls. je suis le
meilleur papa. Oui, chéri, tu as marqué un but superbe et je te félicite mais tu sais que les vrais
champions restent humbles. et puis as-tu pensé à remercier le garçon qui t’a fait la passe décisive
pour ton but ?
Ceci nous conduit à la seconde dimension de l’amour :
B) Aimer son prochain (PP)
B-1) Apprendre à aimer concrètement
Aimer n’est pas si facile ! Car on n’aime pas seulement en parole, mais avec tout ce que
nous sommes. Le rôle de l’éducation est d’aider l’enfant à dépasser les « belles paroles », les
« belles théories généreuses », pour passer à l’acte de charité concret, faire sa BA...dont on
se moque trop facilement aujourd’hui.
Ex : je me souviens d’un couple qui racontait qu’un de leurs enfants était revenu de l’école
où il avait eu un cours sur les pays en voie de développement. Très remonté contre les pays
occidentaux, qu’on lui avait présentés comme exploiteurs des pauvres, il avait un tas de
belles théories pour changer le monde et aimer les gens de façon très universelle. C’était
très beau et très généreux. Arrive une lettre d’amis travaillant dans un dispensaire africain,
et demandant de l’argent. Ils invitent leur fils à verser un peu de ses économies, mais là…
problème ! Il a réalisé, à ce moment, qu’aimer en parole, c’était non seulement assez facile
mais aussi valorisant ! Mais par contre, aimer concrètement, c’était nettement moins
simple…
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B-2) La vie de famille, premier lieu d’apprentissage de l’amour
Mais au quotidien, c’est la participation à la vie de famille dans les petits services rendus et autour
du repas, grand lieu éducatif : mettre la table, partager ce qu’on a fait à l’école mais aussi écouter
quand l’autre parle, ne pas quitter la table quand moi, j’ai fini de manger, et lutter ainsi contre la
tendance à l’égoïsme et l’égocentrisme de ces chers petits…la cohérence de notre propre
comportement va jouer, la place que nous donnerons au respect des règles, les punitions et les
récompenses contribueront ou non à aider ces enfants à comprendre l’essentiel. En tout cas si de
nombreux projets éducatifs ont visé à modifier les comportements par le système
punition/récompense, il est sans doute plus juste et efficace d’intégrer ces règles dans un amour
inconditionnel pour l’enfant.
B-3) Transmettre nos valeurs
Aider nos enfants à aimer, cela signifie leur donner des valeurs : le respect, la justice,
l’honnêteté, le sens de l’effort, la bonté, la générosité. Mais c’est aussi leur donner le sens et
le goût des valeurs que nous voulons leur transmettre. Ce qui se passe dans la cour de
récréation ou à la sortie des lycées n’est pas toujours très joli : mies à l’écart, moqueries,
violences physiques, proposition de drogue, racket, mauvaises fréquentations…
Cela suppose de réfléchir, de se former, de s’entraider entre parents. Cela implique une écoute
attentive de notre enfant : il est unique et ne correspond jamais exactement aux réflexions
théoriques des spécialistes. Il peut déraper sur un point sans qu’on s’en aperçoive : il vole, il ment,
il est arrogant…Ce qui suppose aussi un dialogue avec les autres partenaires éducatifs : enseignants,
catéchistes, professeurs de musique, etc. C’est un chemin de patience, de vigilance et aussi de
secours parental parfois vigoureux.
C. Aimer c’est enfin Développer sa réflexion spirituelle, qui est la quête du sens de notre vie, et
pour les croyants, aimer Dieu (B+MH)
L’humanité, depuis toujours, s’est posée des questions de sens, au travers de la réflexion
philosophique, de la culture et des arts. Pourquoi priver nos enfants de toute cette richesse
accumulée au cours des siècles ? La réflexion spirituelle au sens large concerne tout le monde.
Si nous ne sommes pas chrétiens, il est bien sûr possible d’aider nos enfants à aimer et à grandir, car
être parent, c’est d’abord une responsabilité humaine quelque soit notre croyance : l’écoute attentive
de notre enfant, le temps de réflexion et de formation, d’entraide entre parents comme ce que nous
vivons en ce moment sont déjà de bons moyens pour avancer. Dans tout notre exposé, les
références chrétiennes pourront trouver un écho en chacun dans sa propre croyance et recherche de
la transcendance.
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Si nous sommes chrétiens, Comme parents chrétiens, nous recevons l’éducation comme une
mission, que l’on reçoit de Dieu lui-même, en même temps que les moyens de l’accomplir (par la
grâce de notre sacrement de mariage, entre autre) :
Le pape Benoît XVI dit dans sa 1° encyclique sur l’amour :
1. «Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn
4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une particulière
clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne: l’image chrétienne de Dieu, ainsi que
l’image de l'homme et de son chemin, qui en découle.(…)
Nous avons cru à l’amour de Dieu: c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix
fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique
ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à
la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. »
Notre tâche d’éducateur consiste aussi à aider nos enfants à grandir dans un chemin spirituel, pour
ceux qui le veulent : la Foi. Nous ne pouvons évidemment pas les forcer à croire, nous ne pouvons
pas leur imposer Dieu. Mais nous pouvons les accompagner dans leur recherche spirituelle, dans
leurs questions qu’inévitablement ils se poseront et leur imposer le temps nécessaire pour faire un
vrai choix : comment choisir d’être chrétien ou de ne pas l’être sans participer régulièrement au
cœur de la vie chrétienne, la messe, et sans connaître les bases de la culture chrétienne qu’on reçoit
au catéchisme ? Nous pouvons aussi les aider à rencontrer des témoins, à rencontrer d’autres
chrétiens, à vivre des sacrements. Si nous laissons de côté cet aspect-là de la vie (souvent parce
qu’on ne veut pas leur imposer notre religion : on préfère les laisser choisir…), et si nous ne le
vivons pas nous-mêmes, sur qui pourront-ils s’appuyer ? Aller à la messe régulièrement avec eux et
les conduire au catéchisme sont le prolongement logique du choix du baptême et les moyens
nécessaires pour que l’enfant fasse un choix libre.
4° S’engager dans la société, pour construire un monde plus humain (B+MH)
« La famille est la première école de vertus sociales dont aucune société ne peut se passer ». concile
Vat II (Gravissimum educationis 3)
Nous ne vivons pas que pour nous-mêmes. Mais nous sommes dans une société qui pousse au
cocooning, à l’épanouissement personnel avant tout, ce qui provoque assez souvent un repli sur
soi-même, une recherche effrénée de son propre plaisir. L’autre devient, plus ou moins
consciemment, un produit de consommation : j’entre en relation avec lui pour ce qu’il m’apporte.
Quand il ne m’apporte plus rien, je l’oublie…
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Or la vraie joie se trouve dans le don de soi.
L’amour nous pousse à nous intéresser aux autres, nos proches mais aussi les autres membres de la
société.
La famille est le premier lieu où l’enfant va apprendre à se connaître lui-même, à entrer en relation
avec d’autres, à voir plus loin que lui-même pour finalement apprendre à aimer au delà de la sphère
de ses proches. Nous allons donc tenter de le rendre capable de répondre à sa vocation, sa
« mission » propre, unique.
Le pape JP II nous dit dans FC (§42-43) :
« La famille a des liens organiques et vitaux avec la société parce qu’elle en constitue le
fondement et qu’elle la nourrit sans cesse en réalisant son service de la vie : en effet, c’est
au sein des familles que naissent les citoyens et dans la famille qu’ils font le premier
apprentissage des vertus sociales, qui sont pour la société l’âme de sa vie et de son
développement. Ainsi donc, la famille, en raison de sa nature et de sa vocation, loin de se
replier sur elle-même, s’ouvre aux autres familles et à la société, elle remplit son rôle
social. (…)
Ainsi donc, notre rôle d’éducateur dépasse la cadre de notre petite famille… Pour apprendre à
aimer, mais aussi à s’engager dans ce monde beau mais difficile. Nous avons parfois l’impression
que nous sommes impuissants face aux souffrances multiples des hommes : que pouvons-nous
contre le réchauffement climatique ? Que pouvons-nous contre le terrorisme ? Que pouvons-nous
contre les guerres lointaines, dont nous ne comprenons même pas toujours les enjeux ? Allons-nous
transmettre à nos enfants cette impression désespérante d’impuissance ? Ne pouvons-nous pas
plutôt entrer dans l’Espérance : nous pouvons, chacun à notre place, non pas lutter contre des
événements qui nous dépassent mais construire, par des relations justes et équilibrées, empruntes de
respect et de justice, des lieux plus fraternels, plus humains, ou chaque personne rencontrée peut
faire l’expérience qu’elle est aimée pour elle-même.
Conclusion (B+MH)
Ce qui précède nous montre bien que nous avons raison de nous poser des questions !
Mais comme le disait JP II : « N’ayez pas peur » ! Nous savons que nous ne sommes pas seuls :
nous pouvons compter les uns sur les autres, et si nous sommes chrétiens, nous pouvons nous
appuyer sur les grâces d’éducateurs que nous avons reçues lorsque nous nous sommes donnés le
sacrement de mariage.
S’appuyer sur ces grâces, c’est tout d’abord
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
prier pour nos enfants, demander à Dieu de les conduire.

C’est aussi prier pour nous même, pour notre couple afin que Dieu nous aide à retrouver
une attitude d’espérance, un regard positif envers nous-mêmes, envers nos proches et nous
aider à faire les bons choix éducatifs.
« Rien n’est perdu, mais tout est perfectible », c’est à dire peut être amélioré, car « rien
n’est impossible à Dieu »
Le passé est à la Miséricorde,
L’avenir est à la Providence,
Seul compte le présent : qu’aucune occasion d’aimer nos enfants et de le leur montrer, ne
soit perdue…
Appuyons-nous sur notre amour, de couple d’abord, de parents ensuite : l’amour est au cœur de
l’éducation. C’est par amour de nos enfants que nous nous posons des questions sur l’éducation ;
c’est par amour des enfants que nous voulons qu’ils soient heureux ; l’amour nous pousse à sortir de
notre confort, nous donne l’énergie d’avancer.
Nous vous proposons une école de parents…*
Annexe : Les 9 Fondamentaux de l’éducation de Yannik Bonnet :
Le développement de la personnalité
Favoriser la confiance en soi
Former à la maîtrise de l’angoisse
Apprendre l’usage de l’autonomie
La Socialisation de la personne
L’acceptation des règles – contraintes et interdits
La reconnaissance de l’autre
La participation au bien commun
Le sens de la vie
Le travail
L’amitié – l’amour vrai
Dieu
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