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TOPO 1 : éduquer nos enfants
PLAN
Introduction : éduquer, un défi impossible aujourd’hui ?
I. Un modèle d’éducation pour être des parents « parfaits »?
I.1. Il n’y a pas de parents parfaits
I.2. Il n’y a pas de techniques d’éducation, il n’y a pas de modèle standard
I.3. mais il existe des points de repère
II. Qu’est-ce que la relation éducative ?
III Quel est le but de l’éducation ? (à partir des zones de l’être)
Aider l’enfant à reconnaître ce qui se passe en lui ;
Aider l’enfant à grandir en liberté ;
Choisir d’aimer ;
S’engager dans la société
Conclusion
INTRODUCTION : éduquer, un défi impossible aujourd’hui ? (PP)
petite histoire pour détendre l’atmosphère.
J’ai une petite histoire à vous raconter. Un amateur de perroquets achète sur le marché d’Ambarès
un magnifique ara des îles, dont le maître lui assure qu’il pourra lui faire apprendre plus de 100
mots. Il l’amène à la maison, et l’installe dans une cage spacieuse. et jour après jour il l’apprivoise,
lui apprenant à dire bonjour, comment allez-vous et plein de petites phrases amusantes. Un après-
midi il s’absente le laissant avec la télévision allumée, et quand il revient : au lieu du traditionnel,
« bonjour comment ça va » il est accueilli par un flot d’injures plus grossières les unes que les
autres. Il le reprend gentiment puis il menace son perroquet mais rien n’y fait. Il l attrape le
perroquet à la gorge, le secoue très fort et lui hurle : « tu vas arrêter de jurer ! » Malheureusement
cela ne fait qu’exciter le perroquet, qui se met à jurer de plus belle. Alors l’homme prend le
perroquet et le met dans un placard. là encore cela ne fait qu’énerver le perroquet qui lui balance un
monceau d’insanités. Le maître hors de lui, prend le perroquet et l’enferme dans le réfrigérateur. Et
comme par miracle, le perroquet se calme. Au bout de quelques minutes, notre ami sort le perroquet
du frigo et calmement le perroquet remonte sur son bras et lui dit : « je suis navré pour tous les
désagréments que je vous ai causés. j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. » L’homme
n’en revient pas. puis le perroquet ajoute. « heu, juste pour savoir : qu’est-ce qu’il avait fait le
poulet ? » Ce n’est pas facile de dresser un perroquet, mais ce n’est pas facile non plus d’éduquer
nos enfants qui nous font parfois tourner en bourrique.
« Il est deux découvertes humaines que l’on est en droit de considérer comme les plus difficiles :
l’art de gouverner les hommes et celui des les éduquer » .
Emmanuel Kant. « Réflexions sur l’éducation».
du coup on cherche de l’aide, par exemple dans les librairies :
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Il suffit de jeter un coup d’œil dans les rayons des librairies pour constater l’abondance des
ouvrages traitant d’éducation. C’est assez normal parce que, même si tous les futurs parents ont
quelques avis sur la question, lorsque l’enfant paraît, la réalité quotidienne a vite fait de mettre à
mal les meilleurs principes ! Et on se demande alors : « comment font les autres ? »
On se met à chercher partout des « trucs », des « recettes » pour nous aider à mener à bien une tâche
qui peut parfois nous paraître bien difficile.
Pourquoi est-ce difficile ?
1° constat : l’enfant dépend entièrement de nous, Parce que le petit enfant, quand il vient au monde,
ne sait rien … sinon dormir, téter et crier (seules choses qu’il n’apprend pas !) ; mais tout le reste, il
doit l’apprendre.
L’éducation n’est donc pas facultative.
Laisser l’enfant à lui même, ce serait l’abandonner à la mort (dans un premier temps en tout cas) et
plus tard l’abandonner à ses instincts, le laisser se construire au hasard des rencontres, de
comportements extérieurs qu’il va imiter, etc. … (cf. enfant loup, Mowgli !). L’ennui, c’est que
nous n’avons pas appris ! La seule expérience que nous avons est l’éducation que nous avons nous-
mêmes reçue et qui ne nous a peut-être pas laissé que de bons souvenirs. En plus, la société a bien
changé : ce que faisaient nos parents est-il encore valable aujourd’hui ?
2° constat : l’enfant va imiter, ce qu’il voit autour de lui : les comportements de ses parents, mais
aussi les modèles véhiculés par la télévision, les médias, l’école, les camarades, les jeux vidéos …
Nous sommes à une époque où les moyens de communication sont de plus en plus
puissants et s’immiscent dans l’intimité de la sphère familiale : les enfants sont de moins en moins
« les enfants des parents » (par rapport à il y a 20 ans). Ils sont aussi les enfants d’une société, de
Starwars, du Seigneur des Anneaux, d’Harry Potter, d’internet !! Plus que jamais, les parents sont
contraints d’apprendre leur « métier » de parent, dans un monde qui n’est pas forcement porteur
des références, des valeurs, qui sont les leurs. « On ne naît pas parent, on le devient ».
3° constat : il y a aujourd’hui une crise de l’autorité, générale et parentale. Est-ce que les
parents d’aujourd’hui sont démissionnaires ? Démissionner ce serait savoir ce qu’il faut faire et ne
pas avoir le courage de le mettre en œuvre : ça existe, quand on compense par de l’argent le temps
qu’on ne passe pas avec ses enfants ou quand systématiquement on les laisse derrière la télé pour
être tranquille, ou quand on va se faire complice de recel de drogue par exemple. Mais le plus
souvent, la démission est le sentiment d’impuissance des parents qui ne savent plus quoi faire, qui
ne sont plus crédibles aux yeux de leurs enfants.
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4° constat : la fragilité de la cellule familiale : un nombre important d’enfants vivent
aujourd’hui dans des familles monoparentales ou recomposées. Or l’enfant rêve toujours d’une
famille avec un papa et une maman qui s’aiment et lui au milieu. Combien le fait de constater que
ces adultes étaient incapables de gérer leurs conflits peut mettre à mal la crédibilité des parents. On
peut pourtant rencontrer des familles recomposée avec un beau-père merveilleux, partageant le fruit
de son travail mais le gamin de 10 ans qui lui répond : « t’as rien à me dire, t’es pas mon père ».
Même avec la meilleure volonté du monde, ce n’est donc pas évident de réussir l’éducation des
enfants qui nous sont confiés, dont nous avons la charge.
Après cette introduction qui situe les défis de l’éducation aujourd’hui, nous allons voir dans une 1ère
partie quel est le modèle éducatif pour être de parfaits parents, dans une 2ème partie nous verrons ce
qu’est la relation éducative, et enfin dans une 3ème partie les buts de l’éducation.
I. Un modèle d’éducation pour être des parents « parfaits »?
En matière d’éducation, la perfection n’existe pas (B+MH)
I.1.. Il n’y a pas de parents parfaits
Ce n’est pas parce que nous vous parlons, que nous aurions « réussi » l’éducation de nos enfants …
où que nous serions « meilleurs » que vous.
Pourquoi ?
Parce que nous sommes tous imparfaits, nous avons tous des qualités, mais aussi des défauts, qui
forcément, vont rejaillir sur notre manière d’être avec notre entourage. C’est le propre de la nature
humaine d’être blessée, limitée, et donc perfectible. Mais nous sommes tous capables d’aimer et il
y a un chemin d’amour possible, quelles que soient nos limites…
C’est en même temps déculpabilisant et rassurant parce que nous sommes tous dans le même
bain, et que tous, nous essayons de faire de notre mieux.
Nous ne devons pas attendre d’être parfaits pour être de bons parents
I.2. Il n’y a pas de techniques brevetées d’éducation, il n’y a pas de modèle standard
Sinon, cela fait longtemps que cela se saurait !!!
On peut évidemment chercher des idées dans des livres, des conférences comme celle-ci. Mais
appuyons nous avant tout sur notre amour, et sur notre bon sens. Nos enfants ont besoin de notre
amour plus que de spécialistes. Donc, ne cherchons pas de grilles d’auto - évaluation, ne nous
lamentons pas sur la comparaison entre « ce que nous sommes » et « ce que nous pourrions être »
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et la comparaison avec les autres parents (les bons parents, les mauvais parents !) 2 ou 3
exemples à donner j’admire sa patience, j’en ai qu’un, comment ils font avec tant d’enfants…..
Pourquoi sommes-nous souvent un peu inquiets, alors ?
C’est vrai que, dès qu’on parle d’éducation, cela remue les fibres profondes de notre être, « ça nous
prend aux tripes » car nous voulons que nos enfants soient heureux, et nous avons peur de rater cet
objectif.
Nos enfants sont, en partie, le fruit de ce que nous sommes. On aime retrouver en eux ce que
nous avons de bon, mais pas vraiment ce qui nous déplaît
En plus, ils nous remettent constamment en question … ce qui n’est pas toujours facile ni agréable !
Ils nous rappellent des souvenirs, pas toujours heureux, de notre propre enfance : nous avons peur
de reproduire les mêmes erreurs que nos parents (car même les meilleurs parents font des erreurs !)
Donc, si vous vous posez des questions, c’est normal. Vous en aurez jusqu’à la fin de votre vie de
parents ! On reste parents toute sa vie même si on n’a pas le même rôle
petits enfants petits soucis Grands-enfants grands soucis !!! dit-on (mais ce n’est pas toujours
vrai…)
Mais s’il n’y a pas de parents parfaits, ni de safe education, d’éducation brevetée,
I.3. Il existe des points de repères : car il y a une nature humaine, commune : pensons à la
déclaration des droits de l’homme, pensons au poème de Kipling, « tu seras un homme mon fils » :
Il y a donc des choses qui sont valables pour tous sans pour autant diminuer le caractère unique de
tout enfant, de son donné génétique personnel, de son environnement propre, et la réalité unique de
toute famille située dans une histoire.
Ce sont ces points de repère que nous allons voir dans les deux parties suivantes :
II. Qu’est-ce que la relation éducative ? (PP)
II.1. Qu’est-ce qu’éduquer ?
Nous allons faire un petit exercice pratique : vous allez répondre rapidement en quelques
mots à cette question pour vous-même, chaque parent, sans vous montrer votre réponse. On
va vous distribuer une feuille pour écrire.
Si on prend la définition du petit Robert, éduquer c’est former par l’éducation, et l’éducation est la
mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain; et
ces moyens eux-mêmes.
Si on reprend le sens originel du mot éduquer « e-ducere » : c’est « conduire hors de » ; Hors de
l’état d’enfance, vers l’état d’adulte. Dans la relation éducative dans une famille, il y a en principe
trois personnes : un enfant et un (deux) adulte(s), le Père et la Mère… même si tous n’ont pas cette
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chance d’avoir un papa et une maman à leurs côtés !!! Un enfant a besoin de ses deux parents ce qui
suppose au moins un dialogue respectueux avec les deux parents s’ils ne vivent plus ensemble,
dialogue qui vise le bien de leur enfant.
L’état d’enfance : c’est en fait plusieurs étapes - l’état de la dépendance d’abord fusionnelle pour
le tout petit: (infans : celui qui ne sait pas parler) ses parents doivent parler, penser, décider, faire
à sa place : l’enfant existe par quelqu’un d’autre puis vient l’état de l’enfant qui se construit, par
l’apprentissage du langage et des diverses acquisitions, bien sûr encore en famille mais davantage
au contact de toutes les influences (de la nounou à la maitresse, de l’entraineur sportif aux parrain et
marraine) sans oublier les influences grandissantes des copains et copines. L’enfant est bien dès le
début une personne avec tous les droits d’une personne humaine mais c’est une personne en
devenir : sa personnalité grandit et se façonne.
.
L’état d’adulte, c’est l’état de celui qui choisit l’orientation qu’il veut donner à sa vie. C’est l’état
du sujet qui exerce sa liberté, de faire des choix, de les assumer, de communiquer, d’aimer.
Le parent est donc celui qui « accompagne l’enfant, pour le faire passer du stade de l’enfance à
celui de l’adulte », dans l’amour.
Alors, on comprend bien que, pour se construire, l’enfant (ou le jeune) a besoin d’avoir en face
de lui, un adulte, et non pas un adolescent ou un copain
II-2 ) Une relation parent/enfant implique une autorité parentale au service de l’éduqué
Une question peut surgir, dans notre société post soixante-huitarde : Est-il légitime d’éduquer au
sens d’exercer une autorité ? Tout l’environnement nous conditionne et conditionne les enfants et
les jeunes : les médias, la rue, les fréquentations imposées par l’école, le sport, les activités
culturelles, nos familles au sens large, etc…La société est mélangée : on y trouve le meilleur et le
pire, des gens dévoués et des pédophiles. Sans guide éclairé et bienveillants, l’enfant puis le jeune
peut devenir un assisté, un violent, un esclave, un tyran. Alors pas d’état d’âme : si ce qui nous
motive c’est de faire grandir un enfant pour qu’il devienne un homme, libre et responsable, nous
n’avons pas à avoir de mauvaise conscience d’exercer une autorité. On peut alors reprendre la
définition de l’éducation : c’est conduire sur un chemin hors des sentiers de facilité, ce qui laisse
entendre qu’on exerce une pression sur l’enfant, pour l’élever, c’est à dire pour le faire grandir
auctoritas vient du latin auctor « celui qui accroît, qui fonde ».
Quelle autorité peut se passer d’avoir le pouvoir de sanctionner les fautes et de récompenser les
mérites ? Ce double pouvoir donne à l’autorité sa crédibilité pratique, sachant que sa crédibilité
morale vient de son intention, l’amour de l’enfant et de son but : faire grandir la personne.
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