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2. RENFORCER LA COMPETITIVITE INDUSTRIELLE
2.1. Mutations industrielles
L’étude des changements à long terme intervenus dans les structures industrielles des
États membres durant la période 1999-2007 montre que des voies très différentes ont été
suivies pour tendre vers des entreprises aux technologies et aux compétences plus
pointues, qui se caractérisent généralement par une plus forte croissance de la
productivité et dont les prix ont généralement moins souffert de la concurrence mondiale.
Pour les besoins de l’analyse, on peut étudier les structures industrielles des États
membres en se basant sur les similitudes de caractère et les tendances commerciales,
même si ces éléments peuvent masquer des écarts sensibles au sein de chaque groupe.
Dans le premier groupe de pays, la structure industrielle est dominée par les secteurs
technologiques avancés. Au cours de la période considérée, l’une des évolutions clés a
été la spécialisation de ce groupe dans les industries et les secteurs à vocation
technologique, dont la forte intensité d’innovation ou d’éducation s’est encore accrue
davantage. Les pays appartenant à ce groupe sont l’Autriche, la Belgique, le Danemark,
la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni.
La contribution de l’industrie à la valeur ajoutée varie entre 10,6 % en France et 24,2 %
en Irlande.
Le second groupe englobe les pays dont la spécialisation industrielle concerne des
secteurs moins avancés sur le plan technologique, malgré la présence de certaines
industries très compétitives. La prévalence des industries à forte intensité de main-
d’œuvre, à faible intensité d’innovation et à intensité de connaissances relativement
faible se traduit par l’existence d’un plus petit nombre d’entreprises à forte croissance,
tout au moins en comparaison avec le premier groupe de pays. Au nombre des pays qui
appartiennent au deuxième groupe figurent Chypre, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, le
Portugal et l’Espagne. La valeur ajoutée de l’industrie y est échelonnée entre 6,5 % au
Luxembourg et 16,1 % en Italie.
Le troisième groupe correspond aux pays qui sont en train de rattraper leur retard en
termes de PIB par habitant et dont la spécialisation commerciale concerne les secteurs à
forte intensité d’innovation et les industries axées sur les technologies. Ces pays ont
réussi une mutation structurelle, passant d’industries à forte intensité de main-d’œuvre à
des industries axées sur les technologies, tant en ce qui concerne la production que les
échanges. À ce groupe appartiennent la République tchèque, la Hongrie, Malte, la
Pologne, la Slovaquie et la Slovénie, la valeur ajoutée de l’industrie variant entre 13,3 %
et 23,6 % du total.
Les pays du quatrième groupe sont ceux qui sont en phase de rattrapage, mais dont la
spécialisation commerciale concerne des secteurs moins avancés sur le plan
technologique. Ces pays ressemblent à ceux du deuxième groupe, puisque, comme ces
derniers, ils sont généralement spécialisés dans les secteurs à plus forte intensité
d’éducation. Toutefois, une différence majeure concerne la présence moyenne bien plus
forte d’entreprises à forte croissance dans ce groupe, la forte expansion de l’industrie et
la spécialisation commerciale accrue dans les secteurs à vocation technologique. Ce
groupe se compose de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la
Roumanie, la valeur ajoutée de l’industrie y étant comprise entre 9,9 % et 22,4 %.