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COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, le 14.10.2011
COM(2011) 642 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU
CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ
DES RÉGIONS
Politique industrielle: renforcer la compétitivité
{SEC(2011) 1187 final}
{SEC(2011) 1188 final}
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TABLE DES MATIÈRES
1. Introduction .................................................................................................................. 3
2. Renforcer la compétitivité industrielle ......................................................................... 5
2.1. Mutations industrielles ................................................................................................. 5
2.2. Industrie innovatrice ..................................................................................................... 6
2.3. Industrie durable ........................................................................................................... 7
3. Vers une Europe plus favorable aux entreprises ........................................................ 10
3.1. Environnement des entreprises ................................................................................... 10
3.2. Favoriser l’industrie et les services ............................................................................ 11
3.3. Petites et moyennes entreprises .................................................................................. 12
4. Conclusions ................................................................................................................ 14
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1. INTRODUCTION
La reprise économique dans l’UE à la suite de la crise a été relativement lente et reste
fragile. Il est nécessaire de relancer l’économie et d’encourager une plus forte croissance
afin de créer des emplois et de la richesse, ce qui est également essentiel pour assainir
durablement les finances publiques des États membres. Les contraintes budgétaires sont
un frein à l’action politique, mais une croissance robuste permettra de réduire la charge
du déficit public et de la dette, conformément aux objectifs fixés dans le Pacte de stabilité
et de croissance
1
.
La compétitivité des entreprises, quelle que soit leur taille, est l’un des principaux
moteurs d’une forte croissance économique, laquelle requiert un environnement
favorable aux idées et aux entreprises nouvelles. La présente communication identifie les
domaines dans lesquels il convient de faire des progrès sensibles sur la voie des objectifs
de la stratégie «Europe 2020», à savoir: 1) les mutations structurelles de l’économie; 2) la
capacité d’innovation des entreprises; 3) la durabilité et l’efficacité des ressources; 4)
l’environnement des entreprises; 5) le marché unique et 6) les petites et moyennes
entreprises.
Se montrer à la hauteur des enjeux c’est se mettre en situation d’améliorer la
compétitivité des entreprises européennes, tant en interne qu’au niveau mondial. La
Commission vise d’ailleurs à aider les États membres à utiliser intelligemment leurs
ressources limitées en vue de renforcer la compétitivité mondiale de leurs entreprises. Se
confronter à ces enjeux permettra d’améliorer les perspectives de croissance de
l’ensemble des entreprises, qu’il s’agisse d’entreprises industrielles, de services ou à
vocation sociale.
L’industrie européenne revêt une importance cruciale pour l’UE en tant qu’acteur
économique mondial. Une industrie compétitive peut abaisser les coûts et les prix, créer
des produits nouveaux et améliorer la qualité, apportant ainsi une contribution
déterminante à la création de richesses et à l’accroissement de la productivité dans
l’ensemble de l’économie. L’industrie est également la source clé des innovations
requises pour relever les défis sociétaux auxquels est confrontée l’UE.
Dans le cadre de la stratégie «Europe 2020», la Commission a lancé, en 2010, une
nouvelle politique industrielle ambitieuse
2
qui a mis en lumière les mesures nécessaires
pour renforcer l’attractivité de l’Europe en tant que lieu d’investissement et de
production, y compris l’engagement de surveiller les politiques de compétitivité des États
membres. Elle a également exposé une politique commerciale renouvelée.
La fragilité de la reprise se traduit par un sentiment de défiance, qui s’est renforcé dans
l’ensemble de l’économie européenne
3
. Il y a des risques manifestes inhérents aux
marchés financiers, à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières et à la
nécessité d’une consolidation budgétaire. La productivité de la main-d’œuvre de l’UE a
1
http://ec.europa.eu/economy_finance/sgp/index_fr.htm.
2
Une politique industrielle intégrée à l’ère de la mondialisation – Mettre la compétitivité et le
développement durable sur le devant de la scène, COM (2010) 614.
3
http://ec.europa.eu/economy_finance/db_indicators/surveys/index_en.htm.
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augmenté de 1,4 % par rapport au pic observé en 2008, mais le nombre d’emplois dans
l’industrie et les services connexes est inférieur de 11 % au niveau enregistré à cette date.
Cette moyenne masque de grandes divergences entre les États membres. En comparaison
de ses principaux concurrents, lUE affiche des valeurs relatives de coûts unitaires de
main-d’œuvre qui se sont améliorées de 12 % depuis 2008, essentiellement en raison
d’un effet de taux de change.
Toutefois, la reprise dans le secteur manufacturier de l’UE a été plus forte que prévu. Au
cours du second trimestre, la production manufacturière a progressé de 5,3 % en
glissement annuel, même si elle n’a pas augmenté par rapport au trimestre précédent. La
production manufacturière a progressé de 14 % depuis son creux de début 2009, mais
reste inférieure de 9 % à son pic de début 2008.
Indices de production de lUE27, 1993-2011 (tendance corrigée)
75
80
85
90
95
100
105
110
115
1993M01
1993M07
1994M01
1994M07
1995M01
1995M07
1996M01
1996M07
1997M01
1997M07
1998M01
1998M07
1999M01
1999M07
2000M01
2000M07
2001M01
2001M07
2002M01
2002M07
2003M01
2003M07
2004M01
2004M07
2005M01
2005M07
2006M01
2006M07
2007M01
2007M07
2008M01
2008M07
2009M01
2009M07
2010M01
2010M07
2011M01
2011M07
année
indice (2005=100)
Source: Eurostat
La présente communication est une nouvelle initiative annuelle qui porte spécialement
sur la compétitivité des États membres en se basant sur le Rapport sur la compétitivité
européenne 2011 ainsi que le document de travail des services de la Commission sur les
politiques et la performance en matière de compétitivité dans les États membres. Elle
contribuera à l’évaluation des États membres dans le cadre plus vaste du semestre
européen et de la stratégie Europe 2020. Les arguments et les mesures sont présentés plus
en détail dans les documents accompagnant la communication.
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2. RENFORCER LA COMPETITIVITE INDUSTRIELLE
2.1. Mutations industrielles
L’étude des changements à long terme intervenus dans les structures industrielles des
États membres durant la période 1999-2007 montre que des voies très différentes ont été
suivies pour tendre vers des entreprises aux technologies et aux compétences plus
pointues, qui se caractérisent généralement par une plus forte croissance de la
productivité et dont les prix ont généralement moins souffert de la concurrence mondiale.
Pour les besoins de lanalyse, on peut étudier les structures industrielles des États
membres en se basant sur les similitudes de caractère et les tendances commerciales,
même si ces éléments peuvent masquer des écarts sensibles au sein de chaque groupe.
Dans le premier groupe de pays, la structure industrielle est dominée par les secteurs
technologiques avancés. Au cours de la période considérée, l’une des évolutions clés a
été la spécialisation de ce groupe dans les industries et les secteurs à vocation
technologique, dont la forte intensité d’innovation ou d’éducation s’est encore accrue
davantage. Les pays appartenant à ce groupe sont l’Autriche, la Belgique, le Danemark,
la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni.
La contribution de l’industrie à la valeur ajoutée varie entre 10,6 % en France et 24,2 %
en Irlande.
Le second groupe englobe les pays dont la spécialisation industrielle concerne des
secteurs moins avancés sur le plan technologique, malgré la présence de certaines
industries très compétitives. La prévalence des industries à forte intensité de main-
d’œuvre, à faible intensité dinnovation et à intensité de connaissances relativement
faible se traduit par l’existence d’un plus petit nombre d’entreprises à forte croissance,
tout au moins en comparaison avec le premier groupe de pays. Au nombre des pays qui
appartiennent au deuxième groupe figurent Chypre, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, le
Portugal et l’Espagne. La valeur ajoutée de l’industrie y est échelonnée entre 6,5 % au
Luxembourg et 16,1 % en Italie.
Le troisième groupe correspond aux pays qui sont en train de rattraper leur retard en
termes de PIB par habitant et dont la spécialisation commerciale concerne les secteurs à
forte intensité d’innovation et les industries axées sur les technologies. Ces pays ont
réussi une mutation structurelle, passant d’industries à forte intensité de main-d’œuvre à
des industries axées sur les technologies, tant en ce qui concerne la production que les
échanges. À ce groupe appartiennent la République tchèque, la Hongrie, Malte, la
Pologne, la Slovaquie et la Slovénie, la valeur ajoutée de l’industrie variant entre 13,3 %
et 23,6 % du total.
Les pays du quatrième groupe sont ceux qui sont en phase de rattrapage, mais dont la
spécialisation commerciale concerne des secteurs moins avancés sur le plan
technologique. Ces pays ressemblent à ceux du deuxième groupe, puisque, comme ces
derniers, ils sont généralement spécialisés dans les secteurs à plus forte intensité
d’éducation. Toutefois, une différence majeure concerne la présence moyenne bien plus
forte dentreprises à forte croissance dans ce groupe, la forte expansion de l’industrie et
la spécialisation commerciale accrue dans les secteurs à vocation technologique. Ce
groupe se compose de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la
Roumanie, la valeur ajoutée de l’industrie y étant comprise entre 9,9 % et 22,4 %.
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