Diapositive 1 - EPL Carcassonne

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UTILISATION DES
PRODUITS
PHYTOSANITAIRES
Les aléas de la vie quotidienne sont plus difficiles à supporter en hiver. Les
végétaux que l’on tardait à couvrir qui succombent en une nuit glaciale: cela
irrite et désole…mais tout cela aurait pu être évité!
Voici ici, tous les gestes préventifs du potager et toutes les
précautions que nous pouvons prendre au jardin pour
passer un hiver sans encombre. Ces quelques soins ne
sont pas à négliger: votre jardin vous le rendra au centuple
dès le retour de la belle saison.
Mâche
Le climat, plutôt instable depuis quelques années, met à mal des végétaux habitués à une météo plus
régulière. Raison de plus pour bien choisir ses plantes.
Janvier ressemble un peu à décembre au potager ; il fait un peu plus froid, mais les jours
commencent déjà à rallonger.
A) Protéger les plantes:
1) Mettre un voile sur les arbustes et légumes fragiles:
Protégez les cultures pérennes (artichauts, cardons) et
les légumes (salades, mâches, épinards) qui ne sont
pas complètement rustique en mettant des planches
coupe-vent verticales, des voiles d’hivernage ou des
mini tunnels. Emmitouflez les végétaux non rustiques
(agrumes, gardenias…) à feuilles persistantes contre
les vents froids en les emballant d’un voile non tissé qui
laisse passer l’air. Maintenez-le avec des ficelles.
Les végétaux en pot ont tout particulièrement besoin d’une protection. Ils sont moins rustiques que ceux qui
passent l’hiver en pleine terre. Opérez pour ceux qui ne sont pas totalement résistants au froid. Conservez
les plus fragiles, telles les plantes grasses, sous abris chauffé et hors gel. Limitez les arrosages au
maximum. Attention, la terre cuite non vernissée craint le gel!
2) Installer un tapis de feuilles ou de paille:
Pour protéger du froid, pensez à recouvrir d’une couche de feuilles mortes les vivaces
dont la souche peut rester en terre: cannas coupés à ras, crocosmia et agapanthes à
feuilles caduques.
Apportez un matelas d’au moins 15cm d’épaisseur, en débordant largement autour du
sujet.
Crocosmia
Agapanthe
Cannas et Bégonias tubéreux sont des plantes gélives qui dans nos régions plutôt clémentes,
peuvent passer l'hiver à l’extérieur à condition de recouvrir les tubercules avec une couche de
paille ou de feuilles broyées.
Afin de faire passer la période hivernale dans les meilleures
conditions, garnissez les pieds des artichauts avec de la paille ou du
fumier très pailleux, jusqu’à former un dôme de 40cm de hauteur.
Couvrez de 5 à 10cm de terre pour maintenir le tout. A la sortie de
l’hiver, il faudra étaler le mélange au pied, afin que les repousses
prennent l’air.
Préservez les légumes des gelées, en paillant soigneusement entre
les rangs de laitues d’hiver, de poireaux, mais aussi les légumes
racines et les fraisiers…
B) Couvrir le sol nu:
La terre laissée à nu pendant l’hiver se refroidit rapidement et se couvre de mauvaises herbes. Garnissez-la
d’une litière, elle s’enrichira d’humus en restant propre: c’est autant de temps que vous gagnerez au printemps!
1) Protéger le sol avec des feuilles mortes:
Étalez les feuilles mortes en une couche de 10 à 15cm d’épaisseur. Plaquez-les bien contre le sol. Tous les
feuillages conviennent, même ceux de noyer, de chêne et de platane, à condition de les mêler à des variétés
plus tendres (tilleul, noisetier). Ce paillis économique et facile à épandre nourrit bien la terre. Attention à ne
pas utiliser des feuilles malades qui peuvent propager la maladie ou les ravageurs aux plantes saines. Le
mieux est de le broyer avec la tondeuse. Une fois tassé et humidifié, il ne craint pas les fortes rafales de vent!
2) Pailler avec du carton recyclé:
Étalez du carton ondulé non pelliculé sur le sol et calez-le
avec des pierres. Il se pose facilement et garde bien
l’humidité. On le laisse se décomposer. Ce tapis en carton
étant peu esthétique, on peut le couvrir de compost. Ce qui
permettra, d’ailleurs, une décomposition beaucoup plus
rapide des cartons.
3) Étaler du broyat durable:
Broyat durable
Le broyat de jeunes rameaux ou le BRF (bois raméal fragmenté) est
intéressant pour couvrir le sol des cultures ornementales. Étalez les branches
passées au broyeur en litière de 5 à 10cm sur une terre propre. Ce paillis, facile
à désherber, dure plus d’un an. La 1ère année, arrosez-le avec du purin d’ortie
afin de limiter le phénomène de faim d’azote.
4) Engrais verts:
Astuce: A la volée sur le sol remué et ratissé, dispersez de la semence
de luzerne, de colza ou de moutarde. Comptez 3 à 5g/m²: le semis doit
être dense. A la fin de l’hiver, coupez les tiges et enfouissez les sur
place. L’engrais vert offre la meilleure couverture possible du sol en
hiver, au potager ou sur les parcelles à mettre en culture. Il aère les
terres lourdes et collantes. Il exige cependant un suivi régulier.
Fleur de
Colza
Fleur de Luzerne
Fleur de Moutarde
5) Du compost:
On peut étaler une couche assez épaisse de compost (2 à 5 cm). Celle-ci va protéger la terre de la
pluie et enrichira le sol en éléments minéraux et en humus. De plus, les mauvaises herbes ne
pousseront pas, il n’y aura qu’à passer un coup de griffe au printemps. L’effet sera le même qu’après
avoir passer la motobineuse.
C) Travailler la terre:
1) Si vous bêchez:
Bêchez toujours à grosses mottes : le gel achèvera le travail pour vous. Attention, il
n’est souvent pas nécessaire de bêcher trop profondément, ni de retourner la terre
entièrement, sauf si celle-ci est vraiment très compacte. Avec une griffe, remuez la
surface des parterres afin de rendre la terre plus meuble et surtout empêcher les
mauvaises herbes et la mousse de pousser.
En complément, quelques binages légers, hors gel ou neige, seront les bienvenus
pour aérer le sol. Vous pourrez alors en profiter pour préparer tranquillement la
rotation des cultures sur vos différentes parcelles.
Le sol n’est pas un élément inerte, des micro-organismes y vivent et contribuent au bon équilibre
biologique du jardin. Même s’ils sont peu ou pas visibles, respectez-les, ils travaillent la terre!
Ameublissez-la en douceur.
Lors du travail de la terre, n’inversez pas la couche supérieure. Ce ne sont pas les mêmes
organismes qui se trouvent en surface et à 30cm de profondeur, les premiers (les aérobies) ont
besoin d’oxygène et meurent en profondeur. Les anaérobies meurent en surface. Pour vous
faciliter la tâche, des outils existent pour ameublir le sol sans inverser les couches…
2) Des outils qui respectent le sol et préservent le dos:
Grelinettes
Pour ne pas contrarier la vie microbienne du sol, ameublissez-le
manuellement sans le retourner. Oubliez la bêche ou la fourche-bêche et
optez pour la grelinette, l’aérabêche, la biofourche, la biobêche ou une
autre, les appellations variant selon les marques. Ces outils présentent
deux longs manches parallèles, sur les côtés ou parfois au centre, reliés
en bas par une barre où sont fixées trois, quatre ou cinq dents pointues.
Le jardinier prend appui sur la barre pour enfoncer les dents en terre. En
faisant levier avec les manches, il effrite la terre et fait sortir les dents. Il
suffit de recommencer un peu plus loin. Autre avantage non négligeable,
le dos est mieux préservé qu’avec le labour.
D) Entretenir et réparer les outils:
Lorsqu’il fait froid, humide et qu’on ne peut pas aller au jardin, il est possible de faire un petit tour à
l’atelier pour raviver l’éclat des bêches, binettes, sécateurs et motobineuses.
1) Bêches et binettes:
Poncer légèrement le manche avec un papier de verre fin, puis lasurer à
l’huile de lin (ou huile de vidange chaude). Affûter les parties métalliques avec
une pierre à aiguiser grossière, afin que les outils aient moins de difficultés à
entrer dans le sol.
Binette
Bêche
2) Les sécateurs:
Un petit rafraîchissement de la lame s’impose, à l’aide d’une pierre plus fine. Un sécateur bien aiguisé évite d’hacher
les branches et donc permet une meilleure cicatrisation du végétal. On pourra en profiter pour lubrifier le mécanisme.
3) La motobineuse:
C’est le moment, après avoir nettoyé les lames avec un jet d’eau,
de vérifier l’état du filtre à air. On pourra vidanger le moteur si
nécessaire.
Motobineuse
E) Nettoyer les plantes:
Les ravageurs et les maladies se déclarent plus volontiers au sein d’un verger mal
nettoyé ou dans un massif négligé. Prenez les mesures pour limiter les attaques en ne
laissant que le nécessaire et retirez les nids à parasites.
1) Cueillir les fruits:
Retirez les fruits restés en place sur les branches sans aucune exception. Brûlez ceux
qui sont momifiés ou couverts de moisissure.
2) Brosser les troncs:
A l’aide d’une brosse à chiendents, frottez les troncs des arbres fruitiers couverts de
mousse ou de lichen. Retirez les lambeaux d’écorce qui se décollent.
3) Arracher les légumes:
Lorsqu’ils ont fini de donner, récoltez les tomates et les courges. Ne les
intégrez pas au compost: les spores de champignons qu’ils contiennent
l’infesteraient.
4) Couper les branches:
Sans attendre la période de taille, sélectionnez les branches mortes.
Brûlez les feuilles mortes tombées au pied des rosiers, ainsi que les tiges des roses
trémières, elles concentrent des germes pathogènes.
Coupe d’une branche
morte sur un pommier
S'il neige, ôtez la neige lourde des branches d'arbres pour éviter qu'elles ne
cassent sous le poids. Etétez vos rosiers, surtout s'il y a beaucoup de vent, afin
de leur donner moins de prise au vent. Les rosiers bien taillés pourront, eux
aussi, être protégés du gel. Taillez tous les arbres fruitiers à l’exception du
cerisier (après la récolte et de l’abricotier (en été). Ils sont sensibles au gel. Les
plaies de taille non protégées par l’écorce, subissent l’effet de l’action geldégel, qui abîme les tissus. L’arbre s’infecte et réagit en sécrétant de la
gomme.
F) Traiter naturellement:
1) Traiter contre les champignons:
Les périodes idéales pour lutter contre les maladies sont: la période
de la chute des feuilles en automne et la période de redémarrage de
la végétation au printemps. Si vous avez manqué la première, il est
encore possible d’obtenir de bons résultats en traitant au bon moment
au printemps. Vérifiez régulièrement l’état des bourgeons. C’est
lorsqu’on commence à apercevoir le bout vert (pour les bourgeons à
bois) ou le bout ros (bourgeons à fleurs) qu’il faut intervenir. On
pourra utiliser de la bouilli bordelaise ou du purin de prêle. Repérez,
curez les chancres et désinfectez la plaie avec du mastic ou du blanc
horticole.
2) Lutter contre les insectes:
En plein cœur de la saison froide, il est bénéfique de pulvériser contre les œufs
de ravageurs une huile végétale. Enfin, badigeonnez les troncs à la chaux ou à
l’argile.
G) Nourrir le sol:
Pour produire en abondance des légumes et des fruits sains, le sol doit être enrichi régulièrement.
En utilisant des engrais organiques, vous respectez le processus naturel de renouvellement de la
fertilité et son rythme lent.
Les engrais utilisés en jardinage biologique sont des matières organiques d’origine végétale
(compost…), animale (fumier…) ou minérale (phosphate). Ils enrichissent le sol qui lui-même nourrit
les plantes. Celles-ci absorbent les éléments nutritifs provenant des micro-organismes. Opérez
chaque année, en automne ou en début d’hiver, pour renouveler les éléments nutritifs prélevés par
les plantes cultivées précédemment. Étalez-les en surface et laissez travailler les vers de terre et
les micro-organismes. Au printemps, ils auront incorporé superficiellement ces matières et votre sol
sera prêt à être cultivé. Ces fertilisants naturels allègent les terrains lourds, mais donnent plus de
texture aux terres légères qui retiennent ainsi davantage l’eau
Épandez en surface une couche de fumier ou de compost. Les micro-organismes transformeront ces
matières organiques en humus assimilable par la terre. Ainsi les plantes en profiteront dès le printemps
prochain. Nettoyez parterres, bordures : vous les nourrirez avec du fumier à la fin de l'hiver.
1) Apporter du fumier frais:
N’enterrez pas le fumier frais, laissez-le en surface, il a besoin d’air pour
se décomposer. Qu’il soit de cheval, de bovin ou de mouton, il contient
de l’azote, de la potasse, mais peu de phosphore.
2) Fabriquez son compost:
Constitué de déchets variés, le compost est riche en azote et en phosphore.
Étalez-le d’octobre à décembre; attendez le printemps pour l’enfouir
superficiellement, un mois avant les semis ou les plantations.
3) Épandre des cendres de bois:
Déposez les cendres de bois en une fine couche (une dose trop forte pourrait causer
des déséquilibres nutritionnels), puis mélangez-les immédiatement avec un râteau aux
premiers centimètres du sol. Ces cendres sont riches en calcium, et en potassium,
mais également en phosphore et en magnésium.
Pensez aussi à ajouter de la cendre de cheminée dans vos massifs et aux pieds des
arbres fruitiers. Riche en potasse et en oligoéléments, celle-ci donnera un coup de
pouce à vos plantes.
H) Accueillir la faune sauvage:
L’hiver est une période difficile pour les oiseaux et autres animaux qui craignent le froid. Créez des abris et
donnez-leur à manger pour assurer leur survie et leur reproduction au printemps. C’est dans le sol que l’on
trouve la plus grande quantité d’espèces animales, les pesticides et les engrais chimiques sont donc à
proscrire. Évitez les labours profonds et le tassement du sol par des engins trop lourds. Laisser pousser la flore
sauvage et se multiplier les espèces, favorisera la présence de la faune, et parmi elle les pollinisateurs,
bénéfiques au jardin. Évitez l’utilisation des pesticides, leurs effets nocifs touchent d’abord la faune. Les
herbicides sont responsables de la diminution des micro-organismes du sol. Heureusement, les insecticides
végétaux (purins), préservent la plupart des auxiliaires du jardin.
Grive litorne
Merle femelle
Rouge-gorge
En hiver, le jardin manque souvent de couleurs. Comment les raviver ?
Pour réveiller les espaces verts, toute la gamme de Cornus (cornouillers) peut être
utilisée. Rouges ou jaunes, les couleurs gaies de leurs branches peuvent servir
Hellebore
d’ornements. Certains arbres comme l’érable à peau de lézard, strié de vert et noir,
peuvent aussi amener une touche d’originalité. Enfin, quelques rares fleurs choisissent
les fêtes pour éclore, comme celle qui porte le joli nom de « rose de noël » (Hellebore).
Le jasmin d’hiver (Jasminum nudiflorum) se pare d’une magnifique floraison jaune et le
chèvrefeuille arbustif (Lonicera fragrantissima) embaume le jardin de ses fleurs blanches.
Cornouiller
Sources
● Protection intégrée des fruits à noyau de Jean Lichou
éditions Ctifl 2001
● Le Truffaut du jardin écologique
éditions Larousse 2008
● Rustica de Janine Dorbeaux
éditions Rustica 2010
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