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Printemps 2013
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D L    
Opéré le matin,
de retour à la maison le soir
éditorial
US Navy
La chirurgie ambulatoire a connu, ces dernières
années, des progrès sans précédent. Des opé-
rations les plus anodines, comme les oreilles
décollées (voir p. 11), aux plus complexes comme
dans le domaine des neurosciences, ces progrès
permettent aux patients d’éviter de longs
séjours à l’hôpital. Pour les malades, le gain est
incontestable. Finies les longues parenthèses
d’hospitalisation qui compliquent vie privée et
vie professionnelle. A l’image de cette femme
dont nous avions rapporté le témoignage dans
l’une de nos éditions précédentes : sourant
d’une tumeur bénigne au cerveau, juste derrière
le nerf auditif, elle avait subi une intervention
et avait pu se rendre à un concert au Paléo, à
peine une semaine plus tard.
La chirurgie ambulatoire a beaucoup progressé
et elle va continuer de le faire, à une condition
cependant : que les infrastructures nécessaires
soient disponibles. Le CHUV, comme d’autres
hôpitaux, cherche à créer des espaces spéci-
fiques pour ce type de prise en charge. Cest le
but que nous poursuivons en construisant, dans
la proximité immédiate du bâtiment principal,
une série de nouveaux blocs opératoires unique-
ment dédiés à la chirurgie ambulatoire. Avec
un double avantage : d’une part, ceci libère les
espaces dédiés à des opérations plus lourdes exi-
geant une hospitalisation. Nous pourrons ainsi
prendre en charge davantage de patients pour
qui l’ambulatoire n’est pas une solution. D’autre
part, cela nous permet de respecter le critère
d’économicité inscrit dans la loi sur l’assurance
maladie : les blocs de chirurgie ambulatoire
disposent d’un appareillage moins lourd que
ceux des blocs classiques.
Dans notre cas, donner à la chirurgie ambula-
toire toute la place quelle mérite a été possible
grâce à l’association entre un service d’Etat
(le CHUV), une fondation d’intérêt public
(la Fondation de l’Hôpital orthopédique) et une
entreprise privée (MV santé). Même si ces colla-
borations sont encore inédites et requièrent
un soin particulier dans leur organisation, elles
permettent de pratiquer une médecine de qua-
lité, exigeante, sûre et plus confortable pour
le patient. En un mot, tout sauf une médecine
au rabais.
Une médecine
au rabais ?
SOMMAIRE
04 | Enquête Métro, CHUV, dodo
Comment la chirurgie ambulatoire change notre
vision de lhôpital
09 | Histoire Chirurgien, pédiatre et pionnier
La chirurgie pédiatrique, la première à avoir pris le « virage »
de lambulatoire
11 | Evolution Des oreilles recollées en quelques
heures
En 30 ans, la prise en charge sest nettement perfectionnée
14 | Infographie Check-list pour une opération réussie
16 | Portfolio
18 | Zoom Eviter une hospitalisation grâce aux
nouvelles technologies
Portraits de trois services qui opèrent en majorité
de manière ambulatoire
22 | Décryptage Le bloc côté scène et côté coulisses
26 | Focus Quatre bras au service du chirurgien
27 | Evénement Chirurgie ambulatoire: une
médecine de pointe ou une prise en charge
au rabais?
28 | Post-opératoire Lessor des soins à domicile
Portrait des centres médico-sociaux (CMS)
31 | Culture Les collections d’art institutionnelles
de Suisse se regroupent en une association
32 | Témoignage La meilleure solution contre
les calculs
Editeurs responsables
Pierre-François Leyvraz,
directeur général
Béatrice Schaad, responsable
de la communication
Rédaction
LargeNetwork (Sophie Gaitzsch,
Sylvain Menétrey, omas
Pfeerlé, William Türler, Emilie
Veillon), Bertrand Tappy (DG),
Caroline de Watteville (DG)
Coordination et graphisme
LargeNetwork
Coordination au CHUV
Bertrand Tappy
Infographie
CEMCAV
Remerciements
Prof. Patrice Jichlinski
et prof. Noël Genton
Images
CEMCAV
Impression
PCL Presses Centrales SA
Tirage
12’000 exemplaires
Couverture
Photographie : Philippe Gétaz
Modèle : Christophe Voisin
Contact
CHUV
Béatrice Schaad
Rue du Bugnon 21
CH-1011 Lausanne
Vous souhaitez réagir à un sujet,
faire une suggestion pour une
prochaine édition, reproduire
un article : merci de vous adresser
à beatrice.schaad@chuv.ch
ISSN 1663-0319
IMPRESSUM Printemps 2013
Le CHUV | Magazine paraît quatre fois par an. Il est destiné aux
collaborateurs ainsi qu’aux patients et visiteurs du CHUV intéressés
par le cours de la vie de notre institution. Le CHUV | Magazine
est imprimé sur du papier Cyclus Print, 100% recyclé. Son sommaire
est conçu grâce aux suggestions des correspondants du Service
de la communication, qui se trouvent dans les départements,
services et hôpitaux aliés du CHUV. Pour simplifier la lecture,
certains libellés de poste ont été rédigés au masculin.
Pierre-François Leyvraz
Directeur général du CHUV
Pierre-François Leyvraz
Directeur général du CHUV
 | 
Une vitamine
contre l’autisme
Une recherche internationale a mon-
tré que la prise de vitamine B9 avant
et au début de la grossesse diminue
de 40% les risques d’autisme chez le
nourrisson. Cette étude, parue dans
le « Journal of the American Medical
Association » et menée auprès de
85’000 enfants, vient confirmer les
vertus déjà mises en évidence de
cette vitamine dans le développe-
ment du système nerveux. En 2011,
une étude menée sur le même
groupe avait quant à elle montré que
la vitamine B9 prise tôt dans la gros-
sesse réduisait de moitié le risque de
retard dans l’apprentissage du lan-
gage chez l’enfant à 3 ans.
Le boom de la coqueluche
En 2012, 7400 cas de coqueluche ont
été déclarés en Suisse, soit 57%
de plus quen 2011. Les adolescents
sont, après les jeunes enfants, les
plus touchés par la maladie. LOce
fédéral de la santé publique (OFSP)
recommande de vacciner les adoles-
cents de 11 à 15 ans contre la coque-
luche lors du vaccin combiné de
la diphtérie et du tétanos. Le vaccin
est également recommandé aux
femmes enceintes dont le rappel
remonte à plus de cinq ans.
La droite s’oppose à la
caisse maladie unique
En mars dernier, le Conseil national
a balayé le contre-projet à l’initiative
populaire pour une caisse maladie
unique, qui avait été déposée en
2012. La proposition d’Alain Berset
de mieux séparer assurances de base
et complémentaires et de créer un
pool pour les hauts risques n’a pas
convaincu la droite. Celle-ci ne veut
pas de la caisse unique, et compte sur
un rejet de l’initiative par le peuple
en cas de votation populaire.
L’huile d’olive pour
prévenir Alzheimer
On savait déjà que le régime crétois
(ou méditerranéen) – huile d’olive,
fruits et légumes, peu de viande –
est associé à des cas moins fréquents
de pathologies neurodégénératives
telles que la maladie d’Alzheimer.
Une étude américaine de l’Université
de Louisiane parue dans l’« ACS
Chemical Neuroscience », vient d’en
apporter un nouvel éclairage : les
chercheurs ont décrit comment l’olé-
ocanthal, un antioxydant retrou
dans l’huile d’olive, fait diminuer
chez des souris la concentration de
bêta-amyloïdes, des protéines asso-
ciées à la maladie d’Alzheimer.
36’853
Cest le nombre de patients soignés
chaque jour dans les hôpitaux suisses
en 2011. Une grande majorité de
ceux-ci (87,7%) ont été pris en charge
dans des établissements de soins
aigus. La première cause d’hospitali-
sation chez les femmes concerne les
accouchements et les suivis de gros-
sesses. Chez les hommes, il s’agit
des blessures et des traumatismes,
principalement des fractures.
Soutien aux hôpitaux
universitaires
Les hôpitaux universitaires de Genève,
Lausanne, Berne, Bâle et Zürich ont
négocié le prix de leurs prestations
avec les assureurs sociaux fédéraux
(assurance accidents, militaire et
invalidité). Ces hôpitaux procurant
une médecine de pointe, il convenait
de diérencier leurs tarifs de base
de ceux des autres établissements
en considérant les coûts relatifs aux
soins qu’ils fournissent.
CHUV | MAGAZINE | PRINTEMPS 2013
3
Textes Thomas Pfefferlé
Photographies Gerry Shaw, Soa Wotson, DR
 
A l’image de Vinciane Dohmen (à gauche), patiente du Dr Urs Fritschi (à droite), suivie
pour des problèmes de calculs rénaux, le Centre d’endoscopie ore en grande majori
des patients de manre ambulatoire, avec 11’000 interventions par ane.
CHUV | MAGAZINE | PRINTEMPS 2013
4
Texte Bertrand Tappy
Photographie Eric Déroze

En permettant au patient dêtre opéré puis de
retourner chez lui le jour même, la chirurgie
ambulatoire fait bien plus que de lui simplifier
la vie : elle révolutionne notre manière de voir
l’hôpital.
Métro, CHUV, dodo
Avant une intervention chirurgicale,
il est légitime de ressentir une petite
angoisse. Cette appréhension est
d’autant plus naturelle que l’opéra-
tion se déroule en ambulatoire : dans
la même journée, vous allez être
endormi, opéré, réveillé puis invité
à rentrer à la maison… Pas d’infir-
mière à votre chevet pour une nuit
d’observation ou de médecin de garde
dans les couloirs. A votre femme,
votre mari ou vos parents le soin de
s’occuper de vous pour passer la
première nuit, changer les panse-
ments ou chercher les médicaments
antidouleur. D’où une question
légitime pour tout patient : un hôpital
qui gère une opération de trente
minutes et me renvoie chez moi le soir
s’occupe-t-il moins bien de moi
qu’un établissement qui me garde
trois jours en hospitalisation ?
La réponse est, bien évidemment,
négative. Car contrairement aux idées
reçues, la chirurgie ambulatoire a
fait ses preuves depuis plus d’un siècle
déjà. Cette honorable centenaire a vu
le jour en pédiatrie, sous l’impulsion
de l’Ecossais James H. Nicoll. Ce
médecin rédigea en 1909 les premiers
travaux soulignant les avantages
d’une chirurgie sans hospitalisation.
Il eectua lui-même plus de 9’000
interventions de ce type.
Cette nouvelle forme de prise en
charge rencontra un vif succès auprès
des patients du docteur Nicoll. Non
seulement, elle permettait de mini-
miser l’impact psychologique d’une
opération, mais elle favorisait la
présence de l’entourage aux côtés des
jeunes patients – un facteur considéré
aujourd’hui comme incontournable
pour une récupération optimale.
Malgré les résultats encourageants
de cette pratique, il a pourtant fallu
encore de longues décennies avant
que le mouvement ne gagne les autres
unités de l’hôpital moderne.
Une révolution technique
et sociale
En réalité, trois éléments ont été
déterminants pour que l’ensemble du
corps chirurgical aborde le virage de
l’ambulatoire : la remise en question
de l’hôpital comme seul lieu possible
de soins, les fabuleux progrès de la
technique (lire l’encadré p. 8), ainsi
qu’une évolution sociale.
« Depuis les années 1970, la vision de
l’hôpital a été profondément remise
en question, notamment après la
découverte des maladies nosoco-
miales, les « maladies de l’hôpital »,
explique le Prof. Vincent Barras,
directeur de l’Institut d’histoire de
la médecine. L’hospitalisation est
depuis lors considérée comme une
« La médecine vit
actuellement une
période extrême-
ment stimulante,
qui nécessite
dêtre inventif. »
CHUV | MAGAZINE | PRINTEMPS 2013
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