Repères biographiques
Raffaello Sanzio ou Santi, dit Raphaël, peintre italien de la Haute Renaissance, est le fils du
peintre Giovanni Santi, peintre et poète officiel de la cour de Frédéric III de Montefeltro,
un des princes les plus célèbres et protecteur des arts de la Renaissance en Italie. Urbino
est alors un foyer artistique réputé à l’aube du XVIe siècle.
La vie de Raphaël peut être séparée en trois périodes :
La première, qui va de sa naissance à son départ pour Florence en 1504, est sa période de
formation, à Urbin d’abord, où il naît en 1483, puis à Pérouse, où il travaille dans l’atelier
du peintre le plus célèbre de l'époque, Pietro Vannucci, plus connu sous le nom de
Pérugin.
•Son père, Giovanni Santi, qui est lui-même peintre et qui jouit à la cour du duc
d’Urbin, Frédéric III de Montefeltro, d’une certaine considération, est son premier
maître. Celui-ci meurt cependant en 1494, trois ans après son épouse. Raphaël, qui n'a
que onze ans, se retrouve orphelin. Après avoir suivi l’enseignement de divers peintres,
il quitte sa ville natale et part étudier à Pérouse en Ombrie auprès du Pérugin. Celui-ci
en vient cependant à imiter son disciple, de même que celui-ci imite et apprend du
maître. Les deux s’entendent très bien et Le Pérugin restera un grand ami de Raphaël.
•Dès 1500, à dix-sept ans, il commence à s’affirmer comme « magister ». Il n’est ainsi
plus disciple d’un autre maître, mais maître lui-même. Cela lui confère le droit d'avoir
un atelier, des aides et des élèves. Il peint le retable « le Couronnement du bienheureux
Nicolas de Tolentino » pour l’église Sant'Agostino de Città di Castello, un tableau qu'il
exécute avec l'aide d'Evangelista da Pian di Meleto, ancien assistant de son père.
•Son premier chef d'œuvre peut être daté de l'année
1504 « Le Mariage de la Vierge » un tableau qu'il réalise
avant de quitter Pérouse, alors qu'il est encore dans
l'atelier du Pérugin, en traitant le même sujet que son
maître, pour comparer les mérites respectifs de l'un et de
l'autre.
Le couronnement du bienheureux Nicolas de Talentino
Détail : Buste d’un ange
Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo
Âgé de 21 ans, il quitte Pérouse pour Florence.
•Le 1er octobre 1504, Giovanna Felicita Feltria
della Rovere, épouse du duc d'Urbin, adresse à Pier
Soderini, gonfalonnier de la République de
Florence, une lettre de recommandation pour que
Raphaël reçoive à Florence les commandes que
son talent mérite.
•La République florentine vient de rappeler Michel-
Ange (1475-1564) et Léonard de Vinci (1452-
1519). Raphaël va bénéficier de l’influence de ces
deux grands maîtres, qui vont achever sa
formation. Léonard de Vinci le reçoit dans son
atelier. Il y découvre les chefs d'œuvre de la
Renaissance florentine. Il réalise une série de
Vierges et de Madones : la Vierge dans la prairie
(1506), la Vierge au chardonneret (1507) la Belle
Jardinière (1507) et aussi La Dame à la Licorne.
La période florentine de Raphaël, qui durera quatre
ans, est la deuxième de sa vie. Bien qu’étant devenu un
peintre indépendant, il continue d’étudier les méthodes
d’autres grands maîtres, tels Léonard de Vinci,
Michel-Ange ou encore Fra Bartolomeo.
Appelé à Rome par le pape Jules II, il quitte Florence en 1508. C’est ainsi que débute la
troisième partie de sa vie, la période romaine.
•Au Vatican, il est chargé de la décoration des salles du palais de Jules II, que celui-ci
projette d’habiter pour ne pas subir la néfaste influence de la puissante famille Borgia.
•C’est également à cette époque que Raphaël rencontre celle qui sera le grand amour de
sa vie : la Fornarina, surnommée ainsi parce qu’elle est la fille d’un boulanger. Elle
restera son amante durant toute sa vie. Femme d’une grande beauté, elle est très courti-
sée, ce qui inquiète Raphaël qui, d’un naturel jaloux, n’hésite pas à interrompre son tra-
vail pour la rejoindre.
•En 1513 le pape meurt. Sous son successeur Léon X — un Médicis — Raphaël voit
croître ses responsabilités et son influence. En 1514, le pape lui confie le chantier de la
basilique Saint-Pierre après la mort de Bramante et les fouilles d’antiquités à Rome.
Cette dernière période de sa vie est caractérisée par une intense activité, qui, avec la
malaria et les multiples crises de fièvre, aura raison de sa santé déjà fragile. C’est ainsi
qu’il meurt à Rome en 1520 à l’âge de 37 ans seulement, après avoir exécuté son
chef-d’œuvre absolu, La Transfiguration (1517-1520), résumé de toute son œuvre.
En son honneur, sont organisées de fastueuses funérailles. Raphaël repose au Panthéon de
Rome.
La Belle Jardinière
Paris, Musée du Louvre