L’Australie, qui se situe à plus de 3.000 Km. à l’ouest dans le Pacifique, a connu la pire
sécheresse des cent dernières années à la fin de 2007 et au début de 2008. On l’attribue
couramment au changement climatique bien que les scientifiques ne soient pas tous d’accord
là-dessus. Quand les pluies arrosent les côtes du nord-est, les sols se déversent sur la Grande
Barrière de corail, le plus grand récif du monde, les eaux chaudes tuent une partie des coraux
qui sont partout endommagés.
Commercialisation des émissions de carbone
Dans le Pacifique, comme dans la plupart des régions, les autochtones sont affectés non
seulement par le changement climatique mais aussi par les mesures qui prétendent y
répondre.. La commercialisation des émissions de carbone est une source de préoccupations
pour beaucoup d’entre eux. En même temps, toutefois, certains voient les bénéfices
économiques qu’il y aurait à participer aux projets, en particulier là où les communautés ont
développé, depuis des milliers d’années, des moyens d’existence, durables, neutres et propres.
Un accord unique, qui se veut le premier de son espèce dans le monde, a été récemment
négocié en Australie. Lors de la construction d’une raffinerie de gaz naturel géante à Darwin,
ConocoPhillips a accepté de payer aux Aborigènes de la Terre d’Arnhem occidentale 850.000
$ US par an, pendant 17 ans pour compenser les émissions de gaz à effet de serre de la
raffinerie (The Western Arnhem Fire Management Agreement). Les Aborigènes garderont
leurs pratiques traditionnelles de gestion du feu, dont on a montré scientifiquement qu’elles
réduisaient les émissions de gaz en comparaison de celles produites par les feux de brousse
naturels. 4
La commercialisation du carbone continue à être une question très controversée. Le plus
discutable est que les compagnies qui n’ont pas réduit leurs propres émissions peuvent payer
d’autres compagnies ou groupes, surtout dans des pays non industrialisés, pour réduire leurs
émissions ou absorber le gaz carbonique de l’atmosphère, et être ainsi, elles, comptabilisées
comme réducteurs d’émissions. Le gros bénéfice qu’en tirent les compagnies est qu’en payant
les autres, ils paient seulement une fraction de ce qu’ils devraient investir chez eux pour
aboutir au même résultat.
S’adapter au changement climatique par la migration
Quand les peuples du Pacifique commencent à ressentir les lourdes conséquences du
changement sur la qualité de leur vie, la migration devient la principale question surtout
lorsque surviennent des inondations dues à la montée du niveau de la mer. L’adaptation forcée
est déjà en cours pour les communautés déplacées de leurs terres et territoires traditionnels à
cause de l’érosion côtière provoquée par les grandes vagues des tornades. La délocalisation
est une réalité à Samoa et au Vanuatu où les inondations, l’élévation des eaux et leurs
conséquences sont devenues la norme. Les habitants de l’atoll de Bougainville, en Papouasie-
Nouvelle-Guinée ont demandé à s’établir sur des terres plus hautes de la terre ferme. Les
habitants de l’atoll Sikaiana des îles Salomon ont aussi émigré d’abord à Honiara, la capitale.
Des îles périphériques de Tuvalu, des migrations se sont aussi produites vers la capitale,
Funafuti. Dans ce dernier cas, presque la moitié de la population nationale a émigré dans
4 Victor Mugarura. Aborigenes burn the way to climate control. BBC, 18 septembre 2007,
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6726059.stm