Source : Univers Nature
15 ans déolien en France : bilan positif,
mais doit mieux faire
Le développement de l’éolien est récent et remonte au début des années 2000. Quinze ans plus tard,
il n’est pas inintéressant de dresser un premier bilan pour la France, laquelle s’est fixé un objectif de
19 000 MW d’origine terrestre et 6000 MW installés en mer, d’ici 2020.
Avec une puissance installée atteignant aujourd’hui quelque 9500 MW, uniquement sur terre, cet
objectif ne sera très probablement pas atteint. En une quinzaine d’années de développement,
l’éolien est néanmoins devenu une composante effective de notre mix énergétique représentant 4 %
de la consommation électrique moyenne nationale. Le taux d’implantation variant énormément d’une
région à une autre, au niveau régional l’éolien couvre 25 % de la consommation électrique en
Champagne-Ardenne et 16 % en Picardie, quant, à l’opposé, il n’apparaît pas dans le mix énergétique
de l’Aquitaine faute d’installation de forte puissance et d’absence de volonté politique locale.
On touche ici au principal frein du développement de l’éolien, en France. Avec le deuxième gisement
européen, la Francen’occupe en effet que la cinquième place derrière l’Allemagne (33700 MW),
l’Espagne (23000 MW), le Royaume-Uni (10500 MW) et l’Italie (8600 MW) (chiffres fin 2013). Quand
les Français ont dorénavant une image positive de l’éolien, y compris les riverains de fermes
éoliennes (71 % d’entre eux les considèrent bien implantées dans le paysage et « seuls » 7 % se
disent gênés par leur bruit), il n’en va pas de même au niveau politique. Le dernier exemple en date
en est fourni par le Sénat, lequel tente d’imposer une distance minimale de 1000 m entre toute
nouvelle éolienne et les habitations les plus proches (500 m actuellement). La mise en œuvre d’une
telle disposition conduirait à bloquer la quasi-totalité des projets dans les régions l’habitat est
dispersé, comme le grand ouest où le déficit de production électrique est pourtant connu.
Pourtant, en ces temps économique et environnemental mouvementés, l’éolien présente de sérieux
atouts. Il représente un néfice de 600 millions d’euros pour la balance commerciale énergétique de
la France. Les 9500 MW actuels concourent à hauteur de 70 millions d’euros aux budgets des
collectivités locales de leurs lieux d’implantations, tandis que le milliard d’euros d’investissements
annuel, depuis 10 ans, contribue à la croissance nationale. Socialement, même si le secteur voit sa
croissance fortement réduite depuis 2011, il représente depuis 2013 quelque 10 500 emplois et
environ 800 entreprises.
Dans un cadre de hausse des prix de l’énergie, le kWh éolien est moins cher que les kWh nucléaire,
gaz ou charbon (avec stockage de CO2), selon l’agence internationale des énergies renouvelables
(IRENA).
Enfin, d’un point de vue environnemental, outre des impacts sur l’environnement très réduits,
l’éolien n’émet aucun rejet de polluants atmosphériques et fait l’économie de 8 millions de tonnes de
CO2 annuelles, soit l’équivalent de la circulation de près de 5 millions de véhicules.
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