II. FACTEURS AYANT UN IMPACT SUR LA COMPETITIVITE
La compétitivité d'une économie est bien souvent liée aux résultats commerciaux, qui
dépendent à leur tour de la structure de charges et de prix correspondante. Néanmoins,
l'approche structurelle de la compétitivité, qui va au-delà de la compétitivité-prix, se
centre sur la productivité comme facteur permettant d'expliquer les améliorations du
bien-être. Dans ce cas, l'augmentation de la productivité dépend de l'effort consacré à la
recherche, au développement et à l'innovation et de son transfert vers l'ensemble de
l'économie, étroitement lié, entre autres facteurs, à la dotation en infrastructures, la
qualité de la formation et de l'enseignement, la capacité stratégique et organisationnelle
des entreprises et l’existence d'un environnement institutionnel promouvant la bonne
affectation des ressources. Ce transfert bénéficie ainsi à l'ensemble de la société et
renforce la confiance des acteurs économiques dans le développement de leur activité.
Ce chapitre, suivant cette approche, après avoir exposé l’environnement économique
général des pays de la zone euro-méditerranéenne et leurs résultats en termes de
commerce extérieur et d'investissements étrangers directs, se centrera sur les facteurs
nécessaires afin que le processus de modernisation et d'insertion des Pays partenaires
méditerranéens (PPM) dans l'économie mondiale devienne une réalité. Seront abordés
les aspects liés au contexte politique et institutionnel et de gouvernance, au milieu
entrepreneurial, et à l'existence et le développement des infrastructures avec une
attention particulière aux transports et à l'énergie. Seront de même abordées les aspects
liés à la dimension technologique et aux défis posés par la société de l'information, ainsi
qu'à la mise en place du capital humain nécessaire et d'une formation de qualité, afin de
pouvoir utiliser au mieux ce potentiel productif et économique.
Situation économique générale
Au cours des dernières années, l'Union européenne a subi un ralentissement
économique significatif par rapport aux années quatre-vingt-dix. Celui-ci s'est traduit
par un taux de croissance moyenne du PIB de 1,7 % entre 2000 et 2005. De la même
manière, la hausse de l'emploi a été modérée, ce qui, combiné à une augmentation de la
population active, a généré un taux de chômage élevé qui, bien qu'il ait diminué au
cours des deux dernières années, s'est élevé en 2005 à 8,7 % de la population active.
L'inflation, dans un contexte aux taux d'intérêts bas, a été maîtrisée autour de 2 %,
objectif de la Banque centrale européenne.
Dans ce contexte, l'évolution des pays de la rive sud de la Méditerranée affiche une
croissance supérieure à celle de l'Union européenne et plus proche de la moyenne de la
croissance mondiale. Le taux de croissance moyenne du PIB entre 2000 et 2004 a