Faiblesse de la croissance en 2016 et perspectives 2017

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AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL POUR L’AFRIQUE AUSTRALE
Faiblesse de la croissance en 2016 et perspectives 2017
Les données préliminaires de la croissance du 4ème trimestre 2016 ont confirmé la faiblesse de l’activité
avec une contraction du PIB de -0,3 % en rythme trimestriel annualisé corrigé des variations
saisonnières, après +0,4 % au T3, +3,1 % au T2 et -1,5 % au T1. Sur l’ensemble de l’année 2016, la
croissance s’est ainsi élevée à 0,3 %, correspondant à la plus faible performance depuis la récession
de 2009. A moyen terme, si l’activité devrait rebondir, l’amplitude de la reprise reste néanmoins encore
très incertaine (prévision de croissance du Trésor sud-africain de 1,3 % pour 2017 contre 0,8 % selon
le FMI).
Contraction du PIB de -0,3 % au T4 2016
en rythme trimestriel annualisé corrigé des variations saisonnières
a. La croissance a été pénalisée par le secteur minier et l’industrie manufacturière
Selon l’institut national des statistiques, les données préliminaires de la croissance au 4ème trimestre
2016 font état d’une contraction du PIB de -0,3 % en rythme trimestriel annualisé corrigé des
variations saisonnières, après +0,4 % au T3, +3,1 % au T2 et -1,5 % au T1. En glissement annuel,
la croissance s’établit à 0,7 % au T4 comme au T3, à 0,3 % au T2 et à -0,6 % au T1.
De façon plus détaillée, l’activité au T4 a été pénalisée par la forte contraction du secteur minier (11,5 % en rythme trimestriel annualisé, freiné par la baisse de la production de charbon, or et autres
minerais) et, dans une moindre mesure, par le recul de l’industrie manufacturière (-3,1 %). A noter
également que le secteur agricole s’est contracté pour le 8ème trimestre consécutif (-0,1 % au T4). A
l’inverse, le secteur financier (+1,6 %), le commerce (+2,1 %) et le transport (+2,6 %) ont été les
principaux moteurs de la croissance ce trimestre.
b. La croissance a été tirée par le commerce extérieur et la consommation des
ménages
Selon l’approche par la demande, le PIB a reculé de -0,1 % en rythme trimestriel annualisé cvs au
T4 2016 après +0,4 % au T3, +3,6 % au T2 et -1,7 % au T1. L’activité a été marquée par un
déstockage important (-3,5 points de contribution à la croissance du PIB), notamment dans
l’industrie minière. A l’inverse, les autres composantes ont augmenté : exportations (+12,5 %),
importations (+6,1 %), investissement (+1,7 % après 4 trimestres consécutifs de recul),
consommation des ménages (+2,2 %) et des administrations publiques (+0,3 %).
Croissance de 0,3 % en 2016, la plus faible performance depuis la récession de 2009
a. Le secteur primaire a fortement pesé sur le dynamisme de l’activité en 2016
Sur l’ensemble de l’année 2016, la croissance du PIB s’est élevée à 0,3 % (après 1,3 % en 2015).
Cela correspond à la plus faible performance depuis la récession de 2009. En outre, ce résultat est
inférieur aux attentes du Trésor (0,5 %) et de la Banque centrale sud-africaine (0,4 %).
Sur l’année, l’activité a fortement pâti du dynamisme du secteur primaire (-5,4 %). De façon plus
détaillé, la croissance a été tirée par le secteur financier (+1,9 %), l’administration (+1,4 %) et le
commerce (+1,2 %) à l’inverse du secteur agricole (-7,8 %), minier (-4,7 %) et des services
d’électricité, eau et gaz (-3,5 %).
b. La consommation continue de soutenir l’activité
Si la consommation a augmenté (+1,1 % en g.a avec +0,8 % s’agissant de la consommation des
ménages et +2 % pour la consommation publique), l’investissement (-3,9 %) et le commerce
extérieur (-3,7 % pour les importations et -0,1 % pour les exportations) ont reculé de façon
importante.
Après le point bas enregistré l’an passé, la croissance devrait augmenter
mais à un rythme encore faible
Si 2016 a été une année difficile sur le plan économique, le consensus plaide pour une reprise de la
croissance ce qui laisse à penser que le point bas de l’activité aurait été atteint l’an passé. Si le
Trésor sud-africain anticipe une augmentation de la croissance à 1,3 % cette année, le FMI reste
prudent et table sur une croissance de 0,8 % (1,1 % pour la Banque mondiale et la Banque centrale
sud-africaine).
En dépit de perspectives encourageantes, le rythme du rebond resterait donc toujours faible et endeçà du potentiel de croissance (estimé entre 1,9 % et 2,3 % suivant les modèles utilisés par la
Banque centrale). Egalement inférieur à la croissance démographique sud-africaine (1,6 %) et à
l’objectif de 5 % à 5,5 % du National Development Plan, le rebond serait insuffisant pour améliorer
la situation sociale sur le plan de l’emploi, de la pauvreté, des inégalités et, possiblement, insuffisant
pour garantir le respect des engagements en matière de soutenabilité des finances publiques et la
préservation de la note souveraine en catégorie investissement.
Parmi les facteurs de soutien à l’activité figurent notamment la normalisation attendue des
conditions météorologiques et la reprise du prix des matières premières qui viendraient en appui
des secteurs agricole (2 % du PIB) et minier (8 % du PIB). A cela s’ajouterait la reprise de la
demande au niveau mondial (augmentation de la croissance de 3,1 % en 2016 à 3,4% cette année
selon les prévisions de janvier du FMI). Sur un plan intérieur, l’amélioration du dialogue social
pourrait permettre de relancer l’emploi, l’augmentation de la puissance installée électrique devrait
permettre de faire face à l’augmentation de la demande en énergie du secteur industriel. Et
globalement, le retour de la confiance dans l’économie sud-africaine serait favorable à
l’investissement (progression de l’indice PMI mesurant l’activité au sein du secteur manufacturier
de de 50,9 points en janvier à 52,5 points en février, au-dessus des 50 points pour le 2ème consécutif).
Néanmoins, des vulnérabilités structurelles (endettement élevé des ménages, perte de compétitivité,
insuffisance de la main d’œuvre qualifiée, faiblesse des marges de manœuvre budgétaire et
monétaire, complexité de la réglementation) et différents risques (climat international d’incertitude,
fragilité de la croissance chinoise, resserrement des conditions financières internationales) pèsent
sur l’avenir de la croissance sud-africaine.
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Version d’origine : mars 2017
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