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Église
Et si votre action construisait l’Église
Le thème de notre rencontre peut se résumer à l’aide de
deux questions :
Quel est notre héritage ?
Quelles valeurs à recevoir et à transmettre ?
La première, ce sont les religieuses, héritières elles-
mes d’un vécu au service des autres et par au service
de Dieu [on ne peut prétendre servir Dieu sans être poussé à
servir les autres ; on ne peut servir les autres sans être conduit à
reconnaître une dimension transcendante dans l’autre] qui se sont
interrogées devant vous ; par elles vous indiquaient que
les œuvres dont vous avez la charge ne sont pas seulement
des institutions à gérer, mais des lieux de révélation : révé-
lation de Dieu à travers quelques-uns de ses attributs
comme la miséricorde, l’accueil, l’altérité, le respect de la
vie… Cette révélation de l’être même de Dieu ne pouvant
se manifester que dans l’agir au milieu de la société. Nous
sommes en terrain biblique : Dieu se fait connaître dans
l’histoire des hommes, à la hauteur de ce qu’ils peuvent
comprendre, saisir. Il y a une semaine je me trouvais à
Bethléem devant la basilique de la nativité et pour ceux qui
connaissent je constatai que la porte d’entrée est basse et
étroite, je me faisais la réflexion que c’était bien une image
de l’incarnation, sommet de l’épiphanie divine : Dieu entre
par une petite porte dans la vie des hommes.
La deuxième question s’adressait plus directement à
vous. Vous avez conscience que votre action n’est pas
simple œuvre de gestionnaire [je me réfère à une petite affi-
chette à l’entrée de la maison de Bergues l’essentiel qui anime
les participants est expri : le respect des personnes, leur bien-
être…] puisque vous-mêmes avez demandé à vous inscrire
dans la continuité de ce qui avait été entrepris par les sœurs
en les interrogeant sur ce qui les avait fait vivre, sur ce qui
les faisait vivre
De plus, vous avez conscience qu’il y a des valeurs à re-
cevoir pour faire des œuvres gérées des lieux particuliers,
non seulement à recevoir mais aussi à transmettre pour que
tous, vous, le personnel, les bénévoles en vivent et conser-
vent la spécificité des maisons dont vous avez la charge.
Or, quand les fondateurs et fondatrices ont préparé ce qui
est maintenant l’héritage, ils étaient habités par une réalité,
par une conviction qui expliquent leurs marches, leurs
fatigues, leurs luttes… En créant les congrégations reposant
sur les valeurs qui nous réunissent, ils voulaient participer à
la construction du Royaume dans la suite du Christ, en
participant à la vitalité de l’Église. D’où la question qui
peut être la nôtre : Et si votre action construisait l’Église ?
Pour approcher une réponse, un exemple et trois points.
L’exemple : l’actualité nous le propose avec la mort de
sœur Emmanuelle. Il n’y a rien de surprenant qu’une
femme au seuil d’être centenaire décède. Mais le concert de
louange qui accompagne son décès manifeste bien que
certes son action caritative envers les cairotes les plus
pauvres était reconnue, mais aussi nul n’était insensible au
fait que son geste humanitaire prenait ses racines dans un
attachement personnel à Jésus Christ, en Dieu qui est
amour. Son action, en s’inscrivant dans la suite de l’œuvre
christique : témoigner de la miséricorde de Dieu, travaillait
à l’émergence du Royaume et se vivait en Église. Elle de-
venait ainsi une illustration de ce que l’Église est appelée à
être. Je retiens parmi toutes les formules, celle de Dalil
Boubakeur : sœur Emmanuelle était un message messianique
et prophétique… un message de Dieu sur terre…
Trois points : 1. Qu’est-ce que l’Église ? 2. Oser risquer
3. Construire l’Église aussi avec ses faiblesses
1. L’Église ?
Loin de moi, en si peu de temps, prétendre répondre à
cette question ; simplement je désire en souligner quelques
points qui peuvent nous éclairer dans notre démarche quant
à la transmission de l’héritage.
D’ordinaire, quand nous parlons de l’Église, nous
l’envisageons principalement dans sa structure hiérar-
chique, dans laquelle quelques-uns seraient les représen-
tants de tous. Dire l’Église, dans ce cas, c’est énoncer le
pape, les évêques, les prêtres… peut-être les reli-
gieux/religieuses… ce sont les autres et on ne voit pas ce
que nous aurions à y faire. Ou alors l’Église est liée à célé-
brationceux qui pratiquent ou, comme on disait autrefois,
les talas [pour ceux qui vont à la messe] Bref, l’Église est
réduite à un petit club [qui il faut l’admettre dans nos con-
trées irait s’amenuisant]. Reconnaissons que l’Église enfer-
mée dans de telles limites et définitions ne nous concerne
guère… et non pas grand-chose à voir avec ce qui animait
ceux dont nous recueillons l’héritage.
Pour saisir la réalité de l’Église, il importe d’oublier ces
définitions tronquées et de se tourner vers ce qui nous est
dit dans la Nouveau Testament et la Tradition, en particu-
lier dans les documents de Vatican II, même si cela nous
semble peu vécu au quotidien dans les lieux ecclésiaux que
nous fréquentons. Comme, dans la revue de son diocèse, le
rappelait monseigneur Dagens, évêque d’Angoulême,
s’adressant virtuellement à Benoît XVI : Permettez-moi
aussi, Saint Père, une remarque qui vient de mon expérience de
pasteur et de mes convictions de théologien : votre insistance sur
la mission irremplaçable des prêtres est totalement justifiée, mais
cette insistance doit être intimement reliée à tout qui concerne la
sacramentalité de l’Église, à ce qui fait de nous tous, évêques,
prêtres, diacres et laïcs, hommes et femmes baptisés, le Corps du
Christ et le signe vivant de sa charité dans le monde ! Car c’est
cette communion entre tous qui constitue le terrain germent et
germeront des vocations nouvelles !
1
Du Nouveau Testament, je retiens une des images parmi
celles utilisées par saint Paul dans ses épîtres. Il prend la
comparaison du corps en particulier en 1 Corinthiens 12. Il
souligne alors
d’une part le lien existentiel nécessaire entre la
te qu’est le Christ et le Corps constitué de mul-
tiples membres,
d’autre part le lien qui unit tous les membres dont
aucun ne doit manquer. Il dit même, je le cite :
Bien plus, même les membres du corps qui
1
Mgr Claude Dagens, Benoît XVI, évêque de Rome en France : aller au
cœur du mystère de Dieu, Eglise d’Angoulême, n° 16/21 septembre
2208, p. 4
2
paraissent les plus faibles sont nécessaires
[verset 22].
Pour lui, nul ne peut prétendre à un exclusivisme au dé-
triment d’un autre. Ce qui fait l’Église, dans cette perspec-
tive, ce n’est ni un rang hiérarchique, ni une pratique cul-
tuelle, c’est l’unité nouée pour vivre ce que la Tête impulse.
S’il en vient à disposer des distinctions apôtres… pro-
phètes… chargés d’enseignement…, etc., c’est pour
mettre en évidence que ces tâches sont des dons reçus de
Dieu pour le service de tous et pour travailler ensemble à la
gloire de Dieu. Dès lors, il est possible de saisir pourquoi le
concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen
gentium [cf. n. 6] a insisté pour rappeler que l’Eglise est un
peuple rassemblé pour servir sous un seul Chef, le Christ,
que l’Eglise est un troupeau qu’un unique pasteur, le Christ,
guide…
Dans cette perspective, nous sommes invités à retrouver
l’origine de l’Église. Le mot Église vient d’un mot grec qui
porte en lui le verbe appeler. L’Ekklesia était le lieu le
peuple se rassemblait, convoqué qu’il était, pour se mettre à
l’écoute d’un message qui le constituait en tant que tel.
L’Église est donc la peuple convoqué par Dieu pour en-
tendre un unique message, celui de la Bonne Nouvelle
qu’est Jésus Christ. L’Église est ainsi la manifestation de la
continuation de l’œuvre christique. Il y a Église, quand des
hommes/des femmes se rassemblent pour mettre en œuvre
le message du Christ, pour donner à voir ce qu’il est venu
vivre au milieu de nous pour que nous le suivions [il appelle
à venir à sa suite… et non pas à le précéder] : l’amour même
qu’est Dieu. Cet amour dont l’Église est porteuse à la suite
du Christ veut le bonheur et la grandeur de tous, même des
plus faibles et des plus petits, des plus éloignés comme des
moins considérés. C’est en cela, que l’Église, me si elle
ne se confond pas avec le Royaume [dont nous ignorons les
contours ; Jésus n’en parle qu’en paraboles, et à chaque fois en
disant : Le Royaume, c’est comme…], est un chemin vers le
Royaume, une re-présentation du Royaume. L’Église n’est
pas enclose dans une quelconque institution, ni dans des
rassemblements cultuels institutionnels,… Elle est beau-
coup plus vaste.
On voit bien que l’Église ainsi définie est une continua-
tion de l’incarnation du Christ [dont aucun sondage ne peut
rendre compte]. Son programme d’action ne peut être autre
que celui procla et vécu par le Christ. Elle doit donc
travailler à l’émergence de l’homme tel que Dieu le veut,
elle doit promouvoir l’humanité pour que celle-ci manifeste
la divinité qui lui donne sens. Aussi, si les sacrements [les 7
habituels] sont importants pour le vécu et l’édification de
l’Église, le huitième, le sacrement du frère est essentiel. J’ose
même dire que s’il n’est pas pris en compte, les 7 autres
sont des rites qui perdent leur force. Ils naissent de lui et ils
y conduisent. Juste pour mémoire ce que Jean-Paul II disait
à propos de l’eucharistie : Il y a encore un point sur lequel je
voudrais attirer l’attention parce que sur lui se joue d’une manière
notable l’authenticité de la participation à l’Eucharistie, célébrée
dans la communauté : c’est l’élan qui s’en dégage en vue d’un
engagement effectif dans l’édification d’une société plus équitable
et plus fraternelle
2
.
LÉglise qui était l’arrière-fond sur lequel s’appuyaient
les charismes fondateurs de l’héritage à recevoir au-
2
Jean-Paul II, Mane nobiscum, Domine, n. 28
jourd’hui, était une Église au service des hommes et en
témoignage de l’Amour qu’est Dieu. Il ne s’agissait pas en
premier lieu de faire des conversions, il s’agissait de per-
mettre à des hommes/des femmes de se retrouver leur di-
gnité, au cœur de laquelle Dieu serait perçu. Pour exprimer
cela avec les mots de quelqu’un qu’on ne peut accuser
d’angélisme, ni de récupération, je me permets de citer
Marcel Gauchet : À partir du moment les chrétiens…n’ont
plus la prétention de tenir le dernier mot sur l’ordre de la vie
collective, une carrière considérable leur est ouverte dans la
manifestation des valeurs et des options qui leur paraissent
bonnes pour la vie dans la cité. La religion… trouve dans ce
paysage une légitimité considérable, y compris aux yeux de ceux
qui ne croient pas
3
.
2. Oser risquer
Hier, nous avons lu, à deux reprises, un texte extrait de
l’évangile selon Matthieu… la parabole des talents [Mat-
thieu 25, 14-30]. Nous avons vu qu’elle éclairait d’une lu-
mière évangélique et neuve les questions qui nous rassem-
blent. Je ne vous relis pas la parabole, car je pense que vous
l’avez encore en tête.
Nous sommes dans la situation décrite : tout ce qui est
précieux est confié à des serviteurs, c’est-à-dire à ceux
qui vivent dans l’intimité et la proximité de la congrégation.
Il n’est pas demandé à tous la même chose, mais à chacun
selon ses capacités. D’où l’importance de ne pas croire
que chacun maîtrise le tout, il n’est détenteur que d’une
part, et donc il est nécessaire de se rencontrer, d’échanger,
de partager, de s’entraider,… autour de ce qui est accueilli
pour en déceler toute la richesse et toute la valeur. A cha-
cun selon ses capacités laisse entendre aussi qu’il n’est
pas question d’uniformiser, mais de permettre à chacun de
valoriser ce qu’il reçoit à partir de ce qu’il est, de son his-
toire, de son cheminement spirituel, de ses questionne-
ments, Pas d’uniformisation, mais favoriser la recherche
de l’unité. Non à l’uniformisation ; oui à l’unification !
Ensuite, il partitIl ne reste pas à surveiller, à don-
ner conseils et remontrances… Nous retrouvons un des
fondements de la révélation [ce qui amènent certain à parler
d’absence de Dieu] et de l’enseignement social de l’Église : le
principe de subsidiarité. Recevoir ce qui est remis n’engage
pas dans une liberté surveillée, mais devient une invitation
à rendre chacun responsable, non seulement de la part qui
est sienne, mais aussi du tout, en respectant l’originalité et
la singularité des autres. Autrement dit, les maîtres-mots
pour vivre dans cette dynamique du donner et recevoir
sont : responsabilité et liberse vivant dans un environne-
ment de confiance. D’où une incidence : la nécessité d’un
rendre compte. Celui-ci sera le lieu du dialogue entre vous
et les sœurs pour viser à la mise en valeur la meilleure de
l’héritage commun, car d’une certaine façon les sœurs aussi
sont des héritières, héritières de celles qui les ont précédées
et ont forgé ce qu’elles peuvent aujourd’hui transmettre.
Ensuite, nous rencontrons deux attitudes différentes qu’il
ne faut ni opposer abruptement, ni nier, ni durcir. Les deux
premiers serviteurs, comme dit le texte, aussitôt [cet ad-
verbe signifie dans les évangiles que lorsqu’on a reçu il n’est pas
possible d’attendre, cela urge] se mirent à faire fructifier les
3
La Croix, janvier 2008
3
talents reçus [n’oublions pas que dans la parabole, c’est un
poids d’argent, environ une vingtaine de kilos], c’est-à-dire que
de ce qui est confils en ont le souci, qu’ils veillent aux
intérêts de leur maître comme si c’était les leurs, bref ils
s’investissent, ils osent se risquer tout en risquant ce qu’ils
détiennent momentanément. Le troisième serviteur se com-
porte différemment. Il enfouit l’argent de son maître,
c’est-à-dire qu’il l’enterre, il y a comme une mort relation-
nelle qui s’installe entre lui et son maître. Lui-même ne se
risque pas et il ne risque rien. Quand vient le moment de
rendre compte, il ne se remet pas en cause mais il adresse
des reproches à celui qui avait misé sa confiance sur lui, qui
avait osé risquer sur lui ! Les autres ne se mettent pas en
avant, estimant s’être comportés justement. Dans cette
justesse d’attitude, le maître reconnaît leur fidélité à son
endroit, leur désir d’une vraie relation avec lui. C’est bien
pourquoi ils peuvent partager la joie du maître.
Si une application est cherchée à notre rencontre, disons
qu’être fidèle au charisme transmis ne se trouve pas dans la
répétition, mais dans la créativité, dans l’entreprise auda-
cieuse : Comment l’héritage peut-il fructifier ? Comme le
faire vôtre ? En essayant quoi ? En élaborant quoi ?...
3. Construire l’Église avec ses faiblesses
L’illusion qui pourrait paralyser serait celle de penser que
lorsque les sœurs étaient aux commandes l’Église aurait été
construite sans erreurs, ni failles, sans faiblesses ni dé-
fauts Il suffit d’écouter l’histoire et… on voit que tout
n’était pas parfait [et heureusement !]. Il s’agit donc pour
vous d’avancer, d’oser risquer en acceptant de reconnaître
les faiblesses inhérentes à toute entreprise. C’est même
dans la mesure où celles-ci ne sont pas ignorées, ni cachées
mais reconnues et analysées qu’elles peuvent être corrigées
et devenir des forces. Et même lorsque vous avez le senti-
ment d’être sur un chemin de réussite, ne vous aveuglez
pas… Il peut être bon de faire mémoire d’un texte de
l’évangile selon Luc qui nous entretient de réussite :
Jésus dit à la foule : Gardez-vous bien de toute
âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il
dans l'abondance, ne dépend pas de ses ri-
chesses. Et il leur dit cette parabole : Il y avait
un homme riche, dont les terres avaient beau-
coup rapporté. Il se demandait : Que vais-je
faire ? Je ne sais pas mettre ma récolte.
Puis il se dit : Voici ce que je vais faire : je vais
démolir mes greniers, j'en construirai de plus
grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce
que je possède. Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà avec des réserves en abondance pour
de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois,
jouis de l'existence. Mais Dieu lui dit : Tu es
fou : cette nuit même, on te redemande ta vie.
Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ? Voi-
là ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-
même, au lieu d'être riche en vue de Dieu. [Luc
12, 13-21]
Alors s’imposent quelques lignes dun commentaire fait
par saint Basile au 4ème siècle : Ce problème le harcelait : Que
vais-je faire ? se répétait-il. Qui ne prendrait en pitié un
homme aussi obsédé ? L'abondance le rend malheureux... ; il se
lamente tout comme les indigents : Que vais-je faire ? Comment
me nourrir, me vêtir ?... Considère, homme, celui qui t'a comblé
de ses dons. Réfléchis un peu sur toi-même : Qui es-tu ? Qu'est-
ce qui t'a été confié ? De qui as-tu reçu cette charge ? Pourquoi
as-tu été choisi ? Tu es le serviteur du Dieu bon ; tu as la charge
de tes compagnons de service...
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Peut-être pour résumer tous ces propos et voir comment
vos travaux, tout comme hier ceux des sœurs, sont aposto-
liques, c’est-à-dire reçus de Dieu pour le service des
hommes et celui de Dieu, pour la manifestation de leur
grandeur et celle de sa gloire, un exemple peut suffire :
c’est celui de la roue de vélo. Si on se positionne sur la
gente… chaque rayon est loin l’un de l’autre, mais ce n’est
pas le cas au niveau du moyeu. Mettre Jésus Christ comme
moyeu montre la proximité différenciée de chacun de
vous… de nous ; de même si on met l’homme. De plus pour
que la roue remplisse sa fonction… cela nécessite la pré-
sence de tous les rayons. La roue peut être aussi l’image de
l’Église, avec ses membres divers et le Christ au centre. Il
ne fait pas de doute que si on met l’homme, bientôt à tra-
vers lui c’est le Christ qui sera vu.
Jean-Luc RAGONNEAU
Lyon
24 octobre 2008
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Saint Basile [vers 330-379], Homélie 31
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