Et, au passage, de renforcer l'ambition. Celle des entrepreneurs reconnus nourrit les plus jeunes
générations. « Quand Jean-Baptiste Rudelle a monté Criteo en 2005, son niveau d'ambition avait monté, car il
avait déjà revendu Kiwee en 2004, pour quelques dizaines de millions d'euros, raconte Marie Ekeland. Avec
Criteo, on a pivoté jusqu'à trouver le meilleur modèle économique possible sans se contenter d'une boîte juste
bien. »
La « mafia Paypal » en modèle pour l'écosystème de business angels français
Au-delà, la force des BA donne sa pleine mesure lorsqu'ils fonctionnent en « écosystème économique », à
l'instar de ce que l'on surnomme la « Mafia PayPal » dans la Silicon Valley. Il s'agit des liens économiques
réciproques et entremêlés des fondateurs du service de paiement dématérialisé avec les autres organes et
fleurons de la Silicon Valley : Stanford, Airbnb, Facebook, LinkedIn.
En France, un tel écosystème est naissant et pâtit de faiblesses. Dans la note, les trois auteurs remarquent que les
apports des BA français sont en moyenne deux fois moins importants que ceux des Allemands et 2,5 fois
moindres que ceux des Anglais. Ils sont aussi moins nombreux qu'aux Etats-Unis : on compte un BA pour 6.600
habitants en France, contre 1 pour 1.200 habitants outre-Atlantique. Quant à la fiscalité française des plus-
values… « Dans nos entretiens, elle ressort à chaque fois comme une raison de partir, même s'il n'y a pas
suffisamment de données chiffrées pour pondérer scientifiquement son importance. »
Un compte entrepreneur-investisseur pour encourager fiscalement le réinvestissement
Au Royaume-Uni, le taux maximum de taxes sur les plus-values est de 20 %, alors qu'en France, le taux passe
de 63 %, en cas de cession la première année, à 23,75 %, le taux plancher, après 8 ans. Actuellement, les outils
que les BA utilisent sont le compte PME-ISF, capé à 45.000 euros, et, surtout, la société holding, coûteuse et
difficile à manier fiscalement.
Les auteurs prônent la création d'un compte entrepreneur-investisseur, déjà envisagé pour la loi de finance 2017.
Il permettrait de stocker des participations dans des start-up de moins de 10 ans sans rentrer dans le calcul de
l'ISF, et tout en compensant les pertes et les profits. Marie Ekeland conclut : « C'est un mouvement de recyclage,
tant que tu investis ton argent dans l'écosystème, dans d'autres start-up, tu ne payes pas d'impôts. Le jour où tu
sors ton argent, tu payes l'ISF, l'impôt sur les plus-values… »
Emre Sari | Le 13/09/2016
Post date: 2016-09-13 07:25:44
Post date GMT: 2016-09-13 06:25:44
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