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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Bruxelles, le 10.12.2007
COM(2007) 721 final/2
CORRIGENDUM
Annule et remplace le document COM(2007)721 final du 21.11.2007
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COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU CONSEIL, AU PARLEMENT
EUROPÉEN, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ
DES RÉGIONS ET À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE
L’économie de l’UE: bilan de 2007
Repousser la frontiere de la productivité en Europe
{SEC(2007) 1507}
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COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU CONSEIL, AU PARLEMENT
EUROPÉEN, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ
DES RÉGIONS ET À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE
L’économie de l’UE: bilan de 2007
Repousser la frontiere de la productivité en Europe
L'Union européenne dans toute sa diversité est l'une des économies les plus avancées et
les plus productives au monde. Elle se situe parmi les premiers dans les classements
mondiaux en termes de production par salarié et de revenu réel par habitant. Même si les États
membres qui ont rejoint récemment l'Union accusent encore du retard par rapport aux
économies de marché plus matures des autres membres de l'UE, ils les rattrapent rapidement,
notamment grâce au flux constant d'investissements directs étrangers et à la politique de
cohésion de l'UE, et grâce à l'adoption d'infrastructures législatives, réglementaires et
institutionnelles solides, caractéristiques d'économies de marché saines.
Toutefois, il subsiste un écart significatif de niveau de vie entre l'Union européenne et
l'économie la plus avancée au monde, les États-Unis. Après une période de rattrapage
rapide observée durant les années 1950 et 1960, le processus s'est interrompu au début des
années 1970. Aujourd'hui, le niveau de vie dans l'UE, mesuré comme étant le PIB par
habitant, est encore de 1/3 inférieur à celui des États-Unis, bien que l'on puisse se réjouir de
l'accroissement ces dernières années du nombre de personnes en âge de travailler qui
participent au marché de l'emploi dans l'UE.
Cette situation découle principalement d'évolutions divergentes de la productivité. La
situation varie sensiblement d'un État membre à l'autre, mais la croissance de la productivité,
qu'elle soit mesurée par heure travaillée, par salarou par rapport à un ensemble de facteurs,
dont le travail et le capital, s'est en fait ralentie depuis le milieu des années 1990 dans l'Union
européenne alors qu'elle s'est considérablement accélérée aux États-Unis. À titre d'exemple, la
croissance de la productivité du travail par heure dans l'UE-15 est tombée de 2 % durant la
période 1981-1995 à 1½ % durant la période 1995-2000 puis à 1 % en 2000-2005. Par
opposition, les États-Unis ont enregistré une nette amélioration de leurs résultats en matière
de productivité, puisque l'accroissement annuel moyen durant les mêmes périodes est passé de
1¼ % à 2 % puis à près de 2½ %.
En adoptant la stratégie de Lisbonne en mars 2000, les dirigeants européens ont donné
la priorité à l'amélioration de la productivité dans l'UE et à une croissance soutenue de
l'emploi. Cette approche peut être résumée par des formules telles que "l'économie basée sur
la connaissance" et "l'amélioration quantitative et qualitative de l'emploi". Jusqu'ici, les
développements sur le marché de l'emploi sont prometteurs. Le taux d'emploi dans l'UE-15 a
progressé considérablement, de 60 à 66 % depuis 1995, tandis que le chômage est retombé de
plus de 10 % à environ de 7 %, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis de nombreuses
années. De toute évidence, les politiques visant à accélérer la croissance de l'emploi ont porté
leurs fruits, tandis que les politiques orientées vers une amélioration de la productivité
notamment des mesures destinées à promouvoir l'investissement en capital humain, à
encourager la réforme de la réglementation et à stimuler l'esprit d'entreprise et l'innovation
ont été moins efficaces jusqu'ici ou mettent plus de temps à produire des résultats.
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Il est possible de combiner l'amélioration de la productivité et la croissance de l'emploi.
Certes, il est tentant de supposer que le "miracle" qui s'est produit récemment sur le plan de
l'emploi a entraîné un ralentissement de la productivité, et que ce ralentissement était le prix à
payer. Effectivement, il est peut-être nécessaire d'opérer un choix entre la création d'emplois
et l'augmentation de la productivité si la croissance plus rapide de l'emploi entraîne une
utilisation moindre des capitaux par travailleur et si un plus grand nombre de travailleurs peu
qualifiés sont mis au travail. Toutefois, cet effet combiné est limité et atténué par l'impact du
développement et de la diffusion de nouvelles technologies et des meilleures pratiques au
travail - pour autant qu'elles soient réellement rapidement développées et diffusées, ce qui
constitue encore un défi, notamment dans les États membres les plus avancés qui sont proches
de la frontière technologique mais n'adoptent que lentement les nouveaux développements à
la frontière. Si les marchés de l'emploi et des produits fonctionnent correctement et si les
progrès technologiques se maintiennent, une croissance élevée de l'emploi est compatible
avec une croissance élevée de la productivité.
La croissance de la productivité s'accélère de nouveau dans l'UE depuis le milieu de
2005. On espère que cette amélioration est en partie structurelle plutôt que cyclique, et qu'elle
ne doit pas être attribuée exclusivement à la relance en cours. Il est possible en effet que des
réformes passées destinées à relancer la productivité aient finalement produit des résultats, de
sorte que l'accroissement récent de la productivité puisse être partiellement structurel et lié à
une plus grande efficience. Toutefois, selon le bilan de 2007 de l'économie de l'Union
européenne publié avec la présente communication, il convient d'être prudent dans
l'interprétation: jusqu'à présent en effet, on dispose de peu d'éléments permettant de conclure
à la présence d'une relance structurelle de la productivité.
Il est largement possible de stimuler la productivité en Europe, notamment en
encourageant l'innovation, en intensifiant l'investissement en capital humain et en
capital lié aux TIC, en favorisant la concurrence et en rationalisant la réglementation
des marchés des produits, des marchés du travail et des marchés financiers. Ce potentiel
a été mis en lumière en 2005 lors de la révision de la stratégie de Lisbonne pour la croissance
et l'emploi, qui a principalement mis l'accent sur des mesures intégrées de réforme globale,
sur "l'appropriation nationale" des engagements de réforme et sur une plus grande
complémentarité entre les réformes entreprises à l'échelon européen et au niveau national. La
tendance qui se dégage depuis le milieu des années 1990 semble indiquer que l'Union
européenne n'a pas encore retiré tous les bénéfices découlant de la révolution des technologies
de l'information et de l'accélération de la division internationale du travail liée à l'intégration
économique internationale. Les évaluations effectuées par la Commission et le Conseil
montrent que les réformes ont progressé, mais que leur rythme et leur intensité varient d'un
État membre à l'autre. L'Union européenne ne peut plus se permettre de laisser passer les
possibilités d'accélération de la croissance de la productivité offertes par les réformes
structurelles. Compte tenu du vieillissement de la population et de l'accroissement de la
concurrence mondiale, il est primordial de stimuler la productivité pour assurer une croissance
économique soutenue à moyen et long terme.
1
1. PRINCIPALES CONCLUSIONS DU BILAN
L'Union européenne a enregistré un ralentissement de la productivité durant la seconde
moitié des années 1990. Cette évolution est diamétralement opposée à celle que connaissent
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Voir à ce sujet la communication de la Commission intitulée "Renforcer la croissance de la productivité: les
principaux messages du rapport 2007 sur la compétitivité européenne". COM(2007) 666 final
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les États-Unis. En Europe, cette tendance reflète principalement l'essoufflement très net de la
productivité observé dans deux grands États membres de la zone euro, l'Espagne et l'Italie,
alors que les autres grandes économies étaient moins touchées. En fait, contrairement à
l'Espagne et à l'Italie, la France et l'Allemagne ont échappé à la tendance générale à la baisse
durant les années 1990. Depuis le début du siècle, l'UE n'a plus enregistré aucun déclin de la
croissance tendancielle de la productivité, et on observe même une relance de la productivité
depuis le milieu de 2005. Toutefois, on suppose que ce nouvel élan est en partie de nature
cyclique dans le contexte de l'accélération de la relance économique, dès lors que l'on ne
dispose pas à l'heure actuelle d'éléments suffisants permettant de confirmer qu'il s'agit d'une
relance de nature structurelle.
Le différentiel de croissance de productivité entre l'UE et les États-Unis depuis 1995
résulte principalement de tendances divergentes en ce qui concerne la productivité totale
des facteurs (PTF) - une mesure de l'efficience avec laquelle tous les facteurs, y compris la
main d'œuvre, l'équipement destiné à l'information et la communication (capital TIC) et le
capital traditionnel (équipement et structures) sont utilisés. Les différences entre les deux
économies en ce qui concerne la croissance du capital par travailleur jouent un rôle beaucoup
moins déterminant pour expliquer l'écart de productivité. Néanmoins, une ventilation de la
contribution des services en capitaux montre un glissement des capitaux traditionnels vers les
capitaux liés aux TIC aux États-Unis, en particulier dans le secteur des services privés, alors
que l'on n'observe pas de tendance similaire en Europe. Dans la mesure les capitaux liés
aux TIC favorisent la productivité, ce glissement peut également contribuer à expliquer l'écart
de productivité croissant entre les deux économies.
Le différentiel de croissance de la PTF entre l'UE et les États-Unis peut être presque
totalement attribué à des résultats médiocres de quelques secteurs seulement, tandis que
les structures économiques, la taille comparative des secteurs et les aspects liés à la
réglementation jouent un rôle fondamental. Une analyse détaillée par secteur montre que
ceci concerne principalement le commerce de gros et de détail, l'immobilier et les autres
services destinés aux entreprises, l'équipement électrique et optique (qui englobe les
semi-conducteurs, le principal secteur producteur de TIC) et dans une moindre mesure les
services financiers. Le faible niveau des dépenses privées de R&D dans le domaine des TIC
en Europe par rapport aux États-Unis est principalement dû aux différences de structure
industrielle, notamment la taille réduite du secteur des hautes technologies dans l’UE. Les
questions liées à la réglementation, notamment les règles en matière d'entrée et de sortie du
marché, semblent jouer un rôle dans les services financiers et les services aux entreprises,
tandis que la faible productivité des secteurs du commerce de gros et de détail de l'UE
s'explique en partie par les limites à l'utilisation des économies d'échelle. En revanche, il est
positif de constater que l'UE a été nettement plus performante que les États-Unis en ce qui
concerne les industries de réseau, notamment grâce à des améliorations de l'efficience liées à
la déréglementation opérée durant les deux dernières décennies.
Le ralentissement de la productivité dans l'UE s'est accompagné d'une croissance sans
précédent de l'emploi. On peut légitimement se demander si les deux phénomènes sont liés.
Ceux qui évoquent un éventuel arbitrage entre la productivité et l'emploi semblent pouvoir se
fonder en partie sur l'histoire économique de l'après-guerre. Durant les années 1970 et 1980,
l'Union européenne a combiune croissance relativement rapide de la productivité et une
croissance lente de l'emploi, tandis que les États-Unis enregistraient une croissance rapide de
l'emploi et un ralentissement de la productivité. Pendant cette période, l'augmentation rapide
des prix du pétrole et partant, l'accroissement des coûts liés aux salaires réels dans bon
nombre de pays de l'UE (puisque les travailleurs répercutaient l'augmentation des prix de
l'énergie sur les employeurs dans leurs revendications salariales) ont entraîné une substitution
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