PR_INI

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Parlement européen
2014 - 2019
Commission des transports et du tourisme
2014/2241(INI)
22.5.2015
PROJET DE RAPPORT
sur les nouveaux défis et concepts pour la promotion du tourisme en Europe
(2014/2241(INI))
Commission des transports et du tourisme
Rapporteure: Isabella De Monte
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Unie dans la diversité
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SOMMAIRE
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PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN .................................... 3
EXPOSÉ DES MOTIFS............................................................................................................. 8
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PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN
sur les nouveaux défis et concepts pour la promotion du tourisme en Europe
(2014/2241(INI))
Le Parlement européen,
–
vu la communication de la Commission intitulée «L'Europe, première destination
touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen»
(COM(2010)0352),
–
vu sa résolution du 27 septembre 2011 sur l'Europe, première destination touristique au
monde: un nouveau cadre politique pour le tourisme européen1,
–
vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, notamment son article 195,
–
vu l'article 52 de son règlement,
–
vu le rapport de la commission des transports et du tourisme et les avis de la
commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs ainsi que de la
commission de la culture et de l'éducation (A8-0000/2015),
A.
considérant que les mesures prises au niveau de l’Union, en vertu de l’article 195 du
traité de Lisbonne, doivent compléter l’action des États membres dans le secteur du
tourisme, à l’exclusion de toute harmonisation des législations nationales;
B.
considérant que le tourisme est un secteur-clé de l’économie européenne, qui génère
plus de 10 % du PIB de l’Union si les secteurs liés au tourisme sont pris en compte;
C.
considérant, selon les prévisions, que le nombre des touristes internationaux venant dans
l’Union européenne pourrait s'accroître chaque année, jusqu’en 2025, de 140 millions
de personnes;
D.
considérant que l’industrie du tourisme en Europe affronte nombre de défis nouveaux,
dont la numérisation des canaux de distribution et le nouveau secteur de l’économie de
partage;
E.
considérant que les actions définies par la communication de 2010 favorisaient
l’ambitieux objectif de maintenir la position dominante de l’Europe en tant que
destination touristique dans le monde; que la promotion de l’Europe, grâce à une
stratégie en propre de marque et de promotion comme destination touristique, agit
comme un important instrument pour renforcer l’image de l’Europe et sa visibilité;
F.
considérant que le tourisme durable, qui est en harmonie avec la nature et le paysage et
qui s’appuie sur l’utilisation efficace des ressources et la protection du climat, apporte
des résultats durables pour la croissance régionale, satisfait en qualité les exigences de
plus en plus grandes des voyageurs et aide les entreprises à rester compétitives;
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JO C 56 E du 26.2.2013, p.41.
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considérant que l’économie de partage représente un changement fondamental du fait
des nouvelles technologies et que de nombreuses entreprises dans l’économie de partage
interviennent dans l'économie des services de voyage;
Le cadre d’action de la Commission
1. invite la Commission à lui faire rapport sur la mise en œuvre des mesures présentées dans
sa communication de 2010 et sur l’utilisation de la dotation budgétaire au titre des Fonds
structurels et des programmes pertinents de l’Union, en particulier le programme pour la
compétitivité des entreprises et les petites et moyennes entreprises (COSME), sous la
forme d’un examen factuel qui comporte une évaluation critique de l’efficacité des actions
en ce qui concerne la promotion du tourisme en Europe;
2. demande à la Commission d’évaluer les incidences sur le tourisme d’autres politiques de
l'Union et à lui en faire rapport;
3. attend de la Commission qu’elle présente le détail des mesures d’exécution de la nouvelle
série d’actions communes dans le cadre du prochain Forum européen du tourisme;
4. prend acte de ce que la Commission a réduit de manière spectaculaire ses effectifs dans le
domaine du tourisme; juge cette décision inappropriée au regard de l’importance que revêt
le tourisme en tant que facteur essentiel de la croissance économique et de la création
d’emplois en Europe; critique le fait que le tourisme n’est pas un sujet suffisamment mis
en évidence sur le nouveau site internet de la direction générale du marché intérieur, de
l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME;
Stratégie de marque et promotion commune de l’Europe en tant que destination touristique
5. encourage vivement la Commission, en coopération avec la Commission européenne du
tourisme (CET), à contribuer ensemble à la promotion de l’Europe en tant que première
destination touristique dans le cadre d’une approche et d'un positionnement européens
communs;
6. demande en particulier la création d’un label «destination Europe» dans le but de
compléter et de renforcer les activités de promotion des États membres, des organisations
nationales de tourisme et de l'industrie européenne du tourisme au profit de la visibilité
des destinations touristiques européennes aux niveaux national, régional et local;
7. reconnaît, cependant, qu’une définition claire et le potentiel d’un label «destination
Europe» doivent être encore élaborés; préconise la mise en place d’un cahier des charges,
qui devrait préciser les modalités de promotion acceptables par le label; invite les États
membres à coopérer de manière constructive pour atteindre cet objectif;
Produits touristiques transnationaux et paneuropéens
8. estime que les parties prenantes des secteurs public et privé devraient intensifier leurs
efforts en vue de développer de nouveaux produits européens transnationaux, tout en
tenant pleinement compte des stratégies macrorégionales;
9. demande à la Commission et aux membres de la CET de soutenir le mandat actuel de la
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CET dans le but de contribuer au développement et à la promotion de manière ciblée de
produits touristiques transnationaux et paneuropéens, notamment à travers une version
avancée du portail www.visiteurope.com;
10. estime en outre que les produits touristiques ciblés qui offrent une expérience touristique
spécifique sont plus prometteurs quand il s'agit d'aider à surmonter le caractère saisonnier
du tourisme en Europe que les produits touristiques ciblant des groupes d’âge en
particulier (par exemple, les personnes plus âgées ou, au contraire, les jeunes); invite dès
lors la Commission à réexaminer les objectifs de l’action au titre du programme COSME;
Qualité
11. est convaincu qu'il faut opérer dans le tourisme européen une transition d’un modèle de
croissance quantitative à un modèle qualitatif de développement stable et durable et qu’il
est, en effet, nécessaire de créer une industrie touristique qui permette de créer des
emplois plus qualifiés;
12. est d’avis que les normes de qualité sont importantes en tant que moyen de créer des
conditions équitables de concurrence pour les opérateurs et d'accroître la transparence
pour les consommateurs; demande à toutes les parties prenantes de poursuivre le débat sur
la manière dont l’Union européenne peut promouvoir des normes de qualité pour les
services dans le tourisme;
13. souligne que des services touristiques de grande qualité sont garantis dès lors qu'ils se
combinent à des conditions de travail décentes et qu'il est contreproductif d'afficher du
mépris pour les acquis sociaux dans ce secteur et de chercher à les démanteler;
Tourisme durable et responsable
14. invite la Commission à continuer de promouvoir le tourisme durable en coopération avec
la CET en établissant un réseau européen, en développant de nouveaux produits
spécifiques et en mettant en place sur la Toile une plateforme à l’échelle européenne qui
réunisse les informations sur les produits et sur les destinations dans une seule base de
données avec accès par le portail www.visiteurope.com;
15. invite instamment la Commission à mener à bien la charte européenne du tourisme
durable et responsable et à continuer de fournir un soutien financier aux initiatives
importantes et à des réseaux comme EDEN (réseau des destinations européennes
d'excellence);
16. souligne qu’il importe d'assurer le développement du tourisme durable et responsable,
dans lequel le concept de destination «intelligente» devrait être au cœur de la politique de
développement des destinations, en combinant les aspects relatifs à la durabilité, au
tourisme de sensation et à l’utilisation appropriée des ressources naturelles avec les
nouvelles technologies;
17. souligne que le patrimoine naturel et la protection de la biodiversité constituent un capital
précieux pour le secteur du tourisme; soutient par conséquent les États membres et les
autorités régionales dans leurs efforts pour promouvoir l’écotourisme et pour respecter la
législation de l’Union en matière d'environnement au moment de décider des projets
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d’infrastructure et de les réaliser;
18. estime que les régions sensibles telles que les îles, le littoral ou les régions de montagne
dépendent souvent fortement de l’industrie du tourisme et qu'elles sont les premières
touchées par le changement climatique; est donc persuadé que la protection du climat
devrait être davantage intégrée aux politiques des transports et du tourisme des échelons
européen, national et régional, ;
19. invite les autorités compétentes et les opérateurs à s’efforcer davantage de promouvoir les
réseaux cyclables européens, tels que la piste cyclable du Rideau de fer, en combinaison
avec l’ensemble des services ferroviaires transfrontaliers, y compris les trains à grande
vitesse et les trains de nuit;
20. souligne que l’accessibilité dans le domaine du tourisme fait partie intégrante de sa
durabilité et que le principe de «tourisme pour tous» doit être la référence de toutes les
actions dans le domaine du tourisme, qu'elles soient nationales, régionales, locales ou
européennes;
Économie de partage
21. souligne que la législation actuelle est fondée sur l’économie de la propriété privée et
qu'elle est moins apte à régir une économie de partage; observe que les gouvernements
locaux ont commencé à enquêter sur les diverses plateformes et tentent de réglementer
leurs effets;
22. souligne que les réactions face à la montée en puissance d'une «économie de partage»
doivent rester mesurées et adaptées, en particulier de la part des pouvoirs publics dans les
domaines de la fiscalité et de la réglementation;
23. souligne que les activités des prestataires de services doivent être correctement classées
par catégorie afin d'établir une distinction claire entre le partage informel, ad hoc et les
services professionnels, soumis aux réglementations applicables;
24. estime que les consommateurs en utilisant les sites doivent être correctement informés,
sans être induits en erreur, et que les entreprises doivent prendre les mesures qui
s’imposent pour protéger tant les consommateurs que leurs hôtes en ce qui concerne la
sûreté et la sécurité;
25. souligne que les entreprises informatiques qui servent d'intermédiaires doivent informer
leurs fournisseurs de leurs obligations et indiquer la façon de rester pleinement conforme
à la législation locale;
26. invite la Commission à entreprendre une étude pour mesurer l’impact économique de
l’économie de partage et ses implications pour l’industrie du tourisme, les
consommateurs, les entreprises informatiques et les pouvoirs publics; invite la
Commission à l'informer en conséquence;
Numérisation
27. demande à la Commission de définir, conjointement avec l’industrie, une feuille de route
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pour les initiatives destinées à encourager les entreprises de voyages et de tourisme à
adopter des outils numériques et à en faire un usage plus efficace;
28. est conscient du fait que, dans le secteur du tourisme, les PME doivent faire face à des
difficultés considérables pour s’adapter aux conditions d'un marché en évolution rapide;
constate que de nouveaux outils informatiques tels que le portail d'aide informatique pour
le tourisme ou la plateforme TourismLink les aideront à tirer parti du potentiel du
numérique;
29. invite la Commission à encourager la collaboration entre les secteurs public et privé et les
acteurs des voyages et du tourisme en vue de faciliter la recherche et l’adoption de
solutions numériques par les entreprises européennes; souligne, en particulier, la nécessité
d’une meilleure coordination entre les offices du tourisme, les voyagistes, le secteur de
l’hôtellerie et les entreprises du numérique;
30. demande à la Commission de procéder à une étude sur l’évolution du marché numérique
des voyages en vue de définir les politiques propres à garantir des conditions équitables
pour les entreprises de voyages et à protéger les consommateurs en assurant la
transparence et la neutralité, lorsqu'ils recherchent, planifient ou réservent des produits et
des services pour leurs voyages;
31. demande à la Commission de recentrer les fonds et programmes afin de mieux soutenir la
numérisation des entreprises européennes de tourisme;
32. demande à la Commission de veiller à ce que les prestataires de services disposent d'un
accès juste et équitable aux données pertinentes auprès des opérateurs de voyages et de
transports afin de faciliter le déploiement de services numériques de renseignement et de
billetterie de nature multimodale;
33. demande aux États membres d’identifier et de soutenir les initiatives à l’échelle de
l’Union qui promeuvent l’utilisation de l’infrastructure numérique (telles que la
suppression des frais d’itinérance et l’accès Wi-Fi) et l’interopérabilité entre différentes
plateformes;
34. demande instamment aux États membres de faire du développement de l’accès à large
bande et à haut débit une priorité pour les zones reculées et de montagne;
35. est préoccupé par le fait que la plupart des bénéfices économiques tirés de la distribution
en ligne ne sont pas récoltés en Europe; estime que les gouvernements européens
devraient en faire plus pour renforcer en Europe l’esprit d’entreprise et, en particulier, les
solutions tournées vers la technologie;
36. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.
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EXPOSÉ DES MOTIFS
Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le tourisme voit son importance reconnue.
L’article 195 du traité sur (le fonctionnement de) l’Union européenne ouvre la possibilité
de mener des actions de dimension européenne ou plurinationale, tout en respectant le
principe de subsidiarité et la compétence des États membres. Le traité ne permet aucune
harmonisation des législations nationales dans le domaine du tourisme, ce qu'il a bien fallu
admettre lorsque la Commission a tenté de présenter une première proposition législative
relative à des principes de qualité pour le tourisme.
La communication de la Commission de 2010
La Commission a donné un nouvel élan à la politique du tourisme avec une initiative
principale prise en 2010, la communication intitulée «L’Europe, première destination
touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen» qui a
défini un nouveau cadre consolidé pour la politique du tourisme et un plan d’action. Avec
vingt-et-une actions, la Commission s’est fixé un objectif très ambitieux dans le contexte
d’une contribution souhaitable à la croissance et à l’emploi en Europe.
Il est difficile pour le Parlement d’évaluer l’efficacité des mesures prises.
Malheureusement en effet, dès mai 2013, les services de la Commission ont cessé de
mettre à jour régulièrement le plan mobile de mise en œuvre. Par conséquent, le
rapporteur demande à la Commission de présenter un rapport de mise en œuvre détaillé
sur les actions menées, ainsi que sur l’utilisation des ressources financières. En outre, une
évaluation de l’impact que d’autres politiques ont sur le tourisme lui est demandée.
Défis pour le tourisme en tant que facteur économique
Même si les prévisions sont positives en ce qui concerne l’augmentation du nombre de
touristes dans l’UE au cours des prochaines années, nous devons faire preuve de vigilance
en ce qui concerne la part des visiteurs internationaux car l’Europe se trouve placée sous
la pression croissante d'autres destinations internationales, en particulier les nouvelles
destinations émergentes, moins coûteuses.
En outre, un certain nombre de nouveaux défis demandent que l’industrie du tourisme en
Europe s’adapte très rapidement afin de maintenir son niveau de compétitivité. Le
tourisme, comme l’ensemble de l’économie, est affecté par l’évolution démographique et
la hausse du chômage chez les jeunes. En outre, l’industrie du tourisme est confrontée à
l’évolution des comportements des consommateurs, à une hausse de la demande de la
clientèle pour des services de grande qualité et, surtout, les entreprises doivent s’adapter à
l’ère de la numérisation puisque plus de 95 % des voyageurs vont sur l'internet pour
planifier leurs voyages et que les fournisseurs de l'économie de partage se multiplient.
En janvier 2015, la Commission a présenté une nouvelle série d’actions communes (au
nombre de huit) qu’elle se propose d’exposer plus en détail dans le courant de l’année,
probablement au Forum européen sur le tourisme en septembre.
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Toutefois, les dernières modifications dans l'organigramme interne à la Commission sont
alarmantes. La Commission a réduit sévèrement son personnel chargé de la politique du
tourisme. La décision est loin d’être cohérente avec l’importance du secteur, ainsi qu’avec
les ambitions de la Commission affichées en janvier de cette année.
La promotion commune de l’Europe
L’industrie du tourisme est confrontée à une concurrence mondiale accrue, les pays
émergents, moins coûteux, attirant les touristes internationaux. Face à cette concurrence,
l’Europe doit miser sur ses avantages comparatifs, en particulier sa diversité de paysages
et son extraordinaire richesse culturelle.
En réponse, la Commission proposait en 2010 l’initiative «marque Europe» à laquelle le
Parlement a réagi de manière positive dans sa résolution adoptée le 27 septembre 2011.
Le rapporteur estime que la Commission devrait continuer à apporter son meilleur soutien
à la promotion commune de l’Europe sur les marchés des pays tiers en ajoutant une valeur
européenne et/ou transnationale aux efforts de promotion touristique existant au niveau
national. La coopération avec la Commission européenne du tourisme (CET), qui agit en
tant que partenaire principal de la Commission pour la promotion de l’Europe dans les
marchés longue distance, a abouti au cours de la période 2012-2013 à la première
campagne de communication pour le tourisme international, «Europe, chaque fois que
vous êtes prêt», et à la mise en place du portail de destinations www.visiteurope.com. La
Commission a témoigné d'un grand impact sur les médias sociaux.
En outre, il est prévu de créer une véritable stratégie commune de communication afin
d’identifier l’Europe en tant que destination unique et de créer un unique portail européen
qui serve d'aiguillage vers les sites nationaux. La Commission a baptisé cette initiative
«marque Destination Europe». L'idée est toutefois contestée par plusieurs organisations
touristiques nationales des États membres. Les questions principales sont les suivantes:
Quelles sont les preuves de l'utilité d’une marque Destination Europe? La diversité et une
marque commune vont-elles cohabiter sans dommage? Le rapporteur est d'avis qu’il
convient de mener une réflexion approfondie afin de faire de cet objectif une réalité. Un
cahier des charges pour la marque devrait définir des modalités claires afin d’éviter la
concurrence entre les destinations européennes. Les autorités nationales et régionales et
l'industrie doivent être associées à l'initiative et travailler ensemble en partenariat.
Produits touristiques transnationaux et paneuropéens
Des produits touristiques paneuropéens et transnationaux sont de la plus haute importance
pour le renforcement d’un profil européen commun. Selon la CET, sur la base d’une vaste
étude de marché, les visiteurs potentiels vers l’Europe sont attirés vers elle grâce à la
gamme d’expériences qu’ils peuvent en attendre plutôt que par le nombre de pays qu'ils
peuvent visiter. Les thèmes paneuropéens qui apparaissent dans ce contexte sont les
itinéraires culturels, le patrimoine, la gastronomie, le tourisme de shopping, le tourisme
d'activité et d’aventure, le tourisme de santé et de bien-être, l'éducation, le tourisme
religieux, etc.
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Tourisme durable et responsable
L'industrie, en concevant l'offre touristique, doit désormais prendre en compte les
contraintes liées au changement climatique ainsi que la rareté de la ressource en eau, la
pression sur la biodiversité ou encore les risques que fait peser le tourisme de masse sur le
patrimoine culturel. À cet égard, il est essentiel d’encourager les initiatives qui
promeuvent une gestion responsable des ressources. Bien qu’il existe un certain nombre
d’instruments disponibles au niveau de l’Union pour faciliter une gestion saine de
l'environnement, la Commission fait observer que, dans toute l’Europe, la réponse des
entreprises touristiques aux préoccupations de durabilité a largement varié.
La Commission a lancé un système d’indicateurs pour la gestion durable des destinations
touristiques (HEP) en 2013. Il convient de l’encourager à poursuivre ses travaux dans ce
sens.
Le réseau des destinations européennes d’excellence (EDEN) est, avec ces distinctions, un
autre exemple d’une initiative méritant d’être mise en lumière, puisqu'il accroît la
visibilité d’autres destinations touristiques, hors des sentiers battus. L’initiative requiert un
soutien financier continu.
Un projet qui semble embourbé dans le processus de finalisation est la charte européenne
du tourisme durable et responsable. Nous espérons que la Commission pourra mener le
projet à bon port.
Accessibilité
Selon une enquête Eurobaromètre sur la satisfaction des usagers du train, en 2013, 15 %
des Européens ne prennent pas le train en raison de la mauvaise accessibilité des quais et
du manque d’informations. La mise en œuvre du droit européen qui offre aux passagers
des droits fondamentaux quand ils voyagent par avion, en train, en bateau ou en autocar,
repose largement sur la participation active de toutes les parties concernées et les
consommateurs ont besoin d’être mieux informés sur la manière de bénéficier de ces
règles.
L’accessibilité fait partie intégrante du tourisme responsable, avec une attention
particulière pour les personnes à mobilité réduite, mais sans exclusive. Une meilleure
accessibilité, au bout du compte, augmente le confort pour tous les passagers. Les
nouvelles technologies permettent des progrès considérables, comme le prouvent, par
exemple, les nouveaux concepts de systèmes de navigation pour les personnes à mobilité
réduite.
Économie de partage
Au début de l’année 2015, près de 500 plateformes liées au tourisme et spécialisées dans
l’économie de partage étaient référées sur un site mondial. De nombreuses entreprises
reconnues de l’économie de partage relèvent du secteur des voyages (11 % pour le voyage
(et l'hébergement), 50 % pour le transport, 39 % pour les loisirs).
L’économie de partage a été critiquée parce qu’elle produit une inégalité dans les
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conditions de concurrence économique avec l’économie contemporaine. Les enjeux
portent sur les impôts, l'octroi de licences et la certification, la sécurité, la responsabilité,
les types de forme juridique. Les critiques viennent des responsables politiques et des
autorités de régulation et les gouvernements locaux commencent à réglementer leurs
effets.
Afin de répondre à cette question, il est important de connaître et de distinguer les
différents types d’activités qui en découlent. Il existe des activités économiques qui sont
celles d’une entreprise et, par conséquent, il faut alors qu'elles se conforment à leurs
obligations en tant qu’entreprise enregistrée et les recettes éventuelles devraient être
considérées comme des revenus imposables. Il en est d’autres qui se fondaient sur le
principe du «partage» sans tirer aucun profit de l’activité.
L’impact négatif est naturellement ressenti par ceux qui sont perturbés directement par ce
qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale. Toutefois, l’impact positif est de loin
le plus important en raison du choix bien plus grand offert aux consommateurs.
Il existe en outre des avantages socio-économiques qui vont au-delà de ceux de l'industrie
traditionnelle du tourisme, comme la nature plus authentique du service et le contact avec
la population locale. Effets positifs, par exemple: lorsque des événements de grande
envergure font le plein de la capacité traditionnelle d’hébergement, les services
d’hébergement servent de complément au nombre de lits officiel.
L’économie de partage a connu une croissance très rapide et est évaluée à environ 26
milliards de dollars. Bien qu’il s’agisse d’un nombre impressionnant, dans le contexte de
l’économie mondiale, il ne pèse que 0,035 %. Comme les entreprises de l’économie de
partage les plus valorisables sont liées au tourisme, une comparaison avec l’économie du
tourisme se justifie: elle évalue à environ 1 % la valeur de l’économie de partage.
Toutefois, l’impact économique de l’économie de partage reste difficile à mesurer.
Le pouvoir de la numérisation
Le niveau de sensibilisation, d'accessibilité et d’utilisation des services dans le domaine
des technologies de l’information et de la communication (TIC) est très différent parmi les
différents opérateurs concernés. Les principaux obstacles à la conversion au numérique,
en particulier pour les PME du secteur touristique, semblent être liés à l’absence de mise
en œuvre (ressources financières, défaut de qualification du personnel, organisation), aux
limites de la coopération au sein de l’industrie et au manque d’interopérabilité entre les
systèmes informatiques. Des mesures plus ciblées doivent par conséquent être prises. Le
positif: le développement de l’application des nouveaux outils informatiques, le portail
d'aide informatique pour le tourisme et la plateforme TourismLink, les deux étant
spécifiquement conçus pour soutenir les petites entreprises de tourisme. Les PME trouvent
ici les informations nécessaires pour procéder dans leurs affaires et un accès aisé aux
offres touristiques dans l’ensemble de l’Europe.
Faciliter la disponibilité et l’accès à une infrastructure numérique moderne est un pilier
important afin de stimuler l’interaction entre consommateurs/voyageurs et agences de
voyage / entreprises de tourisme en Europe depuis une multiplicité d’appareils numériques
portables (ordinateur, tablette, smartphone).
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Un certain nombre d’initiatives sont actuellement en cours à cet égard. Mais il faut en
faire davantage. La Commission, en liaison avec les États membres, devrait recenser les
initiatives numériques qui ont un impact positif plus important sur le secteur européen du
tourisme et définir des politiques visant à soutenir leur mise en œuvre.
Avec le nombre croissant de sociétés opérant par l’intermédiaire de l’internet et
l’apparition de nouvelles entreprises «100 % numérique», le niveau de concurrence entre
les entreprises et l’influence de ces acteurs sur les voyageurs dans la procédure de
recherche, de planification et de réservation ne cessent de croître. Les parties prenantes
dans le secteur public de l’Union doivent suivre l’évolution de l’environnement
numérique des voyages afin d'assurer des conditions équitables de concurrence à tous les
acteurs, historiques ou nouveaux, ainsi que pour garantir la neutralité et la transparence
dans les informations fournies aux consommateurx.
Actuellement, les voyageurs et les touristes n’ont pas accès à des solutions numériques qui
leur permettant de planifier leur réservation et de payer leurs voyages multimodaux de
porte à porte. La mise à disposition de services d’information et de billetterie multimodale
en numérique devrait toutefois encourager la mobilité des voyageurs et des touristes à
l’intérieur de l’Europe. L’accès aux données pertinentes fournies par les opérateurs de
voyages et de transports et l'encouragement d'une politique d’ouverture des données
seraient des conditions nécessaires pour favoriser la mise en œuvre de services
d’information et de billetterie multimodale en numérique.
La Commission et les États membres devraient continuer à travailler conjointement avec
les entreprises de tourisme et l’industrie du commerce selon trois grandes lignes d’action:
évaluer la manière dont la numérisation affecte les agences de voyages et les entreprises
de tourisme, définir des politiques et des initiatives pour relever les défis de l’ère
numérique, actuels ou futurs, et soutenir la mise en œuvre de mesures durables de façon à
garantir la compétitivité des entreprises sur ce théâtre.
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