Chapitre 5 La mesure de la production et ses limites
A. La création de valeur ajoutée et le PIB
La mesure de la création de richesses se fait de deux façons :
- au niveau micro-économique, par la valeur ajoutée ;
- au niveau macro-économique, par le PIB.
1. La création de richesses au niveau micro-économique : la valeur
ajoutée
La valeur ajoutée mesure la contribution de l’entreprise à la production totale
d’une économie. L’entreprise crée de la valeur ajoutée lorsque la valeur de la
production est supérieure à la valeur des biens et services qu’elle a consommés. La
valeur ajoutée se calcule de la manière suivante :
Valeur ajoutée = Production totale Consommations intermédiaires
Les consommations intermédiaires représentent les richesses créées par
d’autres entreprises et qui vont entrer dans la fabrication du bien ou service. Le
calcul de la valeur ajoutée sera le même quelle que soit l’activité de l’entreprise.
Les consommations intermédiaires sont cependant plus importantes dans les
entreprises industrielles.
La somme des valeurs ajoutées de toutes les unités de production correspond
au produit intérieur brut (PIB). La notion de valeur ajoutée est fondamentale en
économie car elle correspond aux richesses créées dans l’économie.
2. La création de richesses au niveau macro-économique : le PIB
Le PIB est l’ensemble des richesses créées par un pays pendant une année sur le
territoire national. Il se calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées.
La comptabilité nationale distingue :
- le PIB marchand qui regroupe toutes les activités dont le bien ou le service est
vendu sur un marché ;
- le PIB non marchand qui comptabilise les activités des administrations.
L’évaluation du PIB non marchand se fait sur la base du montant des
rémunérations versées au personnel, c’est-à-dire le coût salarial.
On établit un classement des pays selon le montant de leur PIB global et selon le
montant du PIB par habitant, ce qui permet de faire des comparaisons au niveau
international sur le montant des richesses créées et d’en suivre l’évolution. Le PIB
par habitant permet de mesurer le niveau de vie d’un pays car il ramène la richesse
globale au nombre d’habitants.
B. Le PIB : évolution et limites
1. La croissance du PIB
Le PIB mesure la vitalité économique d’un pays. Une augmentation du PIB indique
que l’économie est dynamique et attractive.
On appelle croissance l’augmentation du PIB en volume d’une année sur l’autre.
La croissance d’un pays est exprimée par un taux appelé taux de croissance
économique.
Pour suivre l’évolution des taux de croissance du PIB, on fait une distinction entre
le PIB en volume et le PIB en valeur.
Le PIB en volume déduit l’inflation c'est-à-dire dire l’augmentation continue et
généralisée des prix, de la richesse créée : c’est un PIB à prix constants.
Le PIB en valeur ne tient pas compte de l’inflation, c’est un PIB à prix courants.
La France a connu des taux de croissance élevés de 1950 à 1970 (5 % par an en
moyenne). Depuis 1975, les taux de croissance sont plus bas. La crise économique
de 2008 entraîne un recul du PIB. L’année 2010 voit le taux de croissance passer
en dessous des 2 %.
Les taux de croissance dans le monde actuellement sont faibles en ce qui concerne
les pays développés (de 1,4 à 4 % en 2010). La zone euro enregistre également une
croissance faible (1,8 % en 2010). La France a un taux de croissance inférieur à
celui de la zone euro en 2010 (1,4 %). L’Allemagne enregistre un taux de croissance
plus élevé (3,5 %). Les pays émergents (Brésil, Chine, Inde) ont des taux de
croissance beaucoup plus élevés (7 à 10 % en 2010). La croissance de la plupart des
pays (développés et émergents) recule en 2011.
2. Les limites du PIB
Le PIB apparaît comme un indicateur qui connaît un certain nombre de limites. En
effet, certaines activités ne sont pas comptabilisées comme richesse car elles
ne s’accompagnent pas de transactions monétaires (exemples : le travail
domestique, le bénévolat, l’entraide entre voisins, le troc).
Certaines activités donnent lieu à un échange monétaire mais elles sont illégales
ou non déclarées et n’entrent donc pas dans le calcul du PIB. Il s’agit des trafics,
travaux au noir qui ne sont pas comptabilisés dans le PIB.
Par contre, certaines activités entrent dans le calcul du PIB. Ce sont notamment
les activités qui entraînent la destruction de l’environnement, des ressources
naturelles, le déplacement de population. Les activités génératrices de nuisances
(exemples : pollution, maladies, guerres, etc.) concourent à l’augmentation du PIB
mais ne contribuent pas au bien-être individuel et collectif du pays.
Le PIB est donc considéré comme un indicateur économique imparfait.
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