
162 Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et Ă lâadaptation
1. INTRODUCTION
Le Canada compte une grande partie des régions polaires, de
la toundra, des forĂȘts borĂ©ales et tempĂ©rĂ©es, des prairies et des
écosystÚmes marins du monde (y compris les eaux territoriales
situĂ©es dans les ocĂ©ans PaciïŹque, Atlantique et Arctique), de
mĂȘme que des Grands Lacs. Ces Ă©cosystĂšmes renferment environ
10 % des forĂȘts et 20 % des ressources en eau douce de la planĂšte
(Environnement Canada, 2009) et abritent plus de 70 000 espĂšces
de mammifĂšres, dâoiseaux, de reptiles, dâamphibiens, de poissons,
dâinvertĂ©brĂ©s, de plantes et dâautres organismes (CCCEP, 2011).
La biodiversité, qui représente la variété des espÚces et des
écosystÚmes, ainsi que les processus écologiques dont ils font
partie, est le capital naturel sur lequel repose en grande partie le
bien-ĂȘtre Ă©conomique et social des Canadiens. Elle contribue Ă
lâassainissement de lâair et de lâeau, Ă la rĂ©gulation du climat, au
stockage du carbone, à la pollinisation et à la régulation des crues. Les
humains proïŹtent de façon directe et indirecte de la biodiversitĂ©, par
exemple, comme source de nourriture, de ïŹbres, de matĂ©riaux pour
la fabrication de vĂȘtements et de produits forestiers, et pour soutenir
les activités récréatives. La biodiversité est essentielle au maintien
et au renforcement des secteurs Ă©conomiques (tels lâagriculture et
le tourisme) pendant les périodes de mutation environnementale
rapide (Environnement Canada, 2009).
Le prĂ©sent chapitre rĂ©sume les eïŹets des changements climatiques
sur la biodiversitĂ© au Canada et prĂ©sente diïŹĂ©rents outils permettant
de maintenir et dâaccroĂźtre la rĂ©silience Ă©cologique. Bien que la
plupart des Ă©tudes rĂ©alisĂ©es jusquâĂ prĂ©sent aient portĂ© sur les
eïŹets des changements climatiques sur les espĂšces individuelles,
des recherches sur les rapports interspĂ©ciïŹques sont en cours et
permettront de mieux comprendre les eïŹets de ces changements
sur les processus Ă lâĂ©chelle de lâĂ©cosystĂšme et sur les services
écosystémiques (Walther, 2010).
LâencadrĂ© 1 contient la dĂ©ïŹnition des termes techniques employĂ©s
dans le présent chapitre.
ENCADRĂ 1
TERMES TECHNIQUES EMPLOYĂS DANS LE PRĂSENT CHAPITRE
Biodiversité : la variété des espÚces et des écosystÚmes, ainsi que les
processus écologiques dont ils font partie.
Cycles biogéochimiques : voies par lesquelles les éléments chimiques
ou les molécules se déplacent entre les composantes biotiques et
abiotiques dâun Ă©cosystĂšme.
ĂcosystĂšme : ensemble des organismes vivants (plantes, animaux et
microbes) qui interagissent avec les composantes abiotiques de leur
milieu (air, eau, sol) pour former un systĂšme.
Enveloppe climatique : modĂšle qui prĂ©dit la rĂ©partition dâune espĂšce
dans un espace gĂ©ographique, en fonction dâune reprĂ©sentation
mathématique de sa répartition connue dans une zone délimitée par
les données climatiques (telles la température et les précipitations).
Hybridation : croisement entre deux espĂšces, sous-espĂšces ou
populations diîĂ©rentes dâanimaux ou de plantes.
Hypoxie : manque dâoxygĂšne, un phĂ©nomĂšne qui survient en
milieu aquatique Ă mesure que la concentration en oxygĂšne dissous
diminue au point de nuire aux organismes marins qui évoluent dans
le systÚme touché.
Insectivores aériens : oiseaux qui attrapent des insectes en vol pour se
nourrir soit, par exemple, le martinet ramoneur et lâhirondelle rustique.
IntĂ©gritĂ© Ă©cologique : Ă©tat (dâune aire protĂ©gĂ©e ou dâun autre
écosystÚme) jugé caractéristique de sa région naturelle et susceptible
de durer, qui comprend les composantes abiotiques et la composition,
de mĂȘme que lâabondance, des espĂšces indigĂšnes et des communautĂ©s
biologiques, les rythmes de changement et les processus qui les
soutiennent. LâintĂ©gritĂ© Ă©cologique permet de mesurer la rĂ©silience
écologique (voir ci-dessous).
Niche Ă©cologique : lâensemble des conditions et des ressources
environnementales dont une espĂšce a besoin pour accomplir son
cycle vital.
Phénologie : description (ou étude) de la chronologie des étapes du
cycle de la vie vĂ©gĂ©tale et animale, et de lâincidence des îuctuations
climatiques saisonniĂšres et annuelles, ainsi que des facteurs dâhabitat
(comme lâaltitude), sur ces Ă©tapes.
RĂ©silience Ă©cologique : capacitĂ© dâun systĂšme Ă supporter les
perturbations, Ă changer tout en conservant essentiellement la
mĂȘme fonction, la mĂȘme structure et les mĂȘmes rĂ©actions, donc
la mĂȘme identitĂ©.
Services écologiques (ou écosystémiques) : nombreuses ressources et
processus fournis par les Ă©cosystĂšmes et dont bĂ©nĂ©îcient les humains.
Ils comprennent, entre autres, lâeau potable et des processus comme
la décomposition des déchets.
Vigueur hybride : niveau accru de vigueur dâun hybride par rapport Ă
la variĂ©tĂ© ou Ă lâespĂšce de lâun ou lâautre des parents, un phĂ©nomĂšne
particuliÚrement courant chez les hybrides végétaux. Ce phénomÚne
est également appelé hétérosis ou avantage hétérozygote.
Zone biogĂ©ographique : surface terrestre dĂ©înie en fonction des
formes de vie, de la rĂ©partition des espĂšces ou de lâadaptation des
plantes et des animaux aux conditions climatiques, au sol ou Ă
dâautres facteurs.
Zoonose : maladie infectieuse qui se transmet dâune espĂšce Ă lâautre
(quelquefois par le biais dâun vecteur), dâun animal Ă un humain ou dâun
humain Ă dâautres animaux.
Zooplancton : ensemble des organismes hétérotrophes (parfois
détritivores) qui dérivent dans les océans, les mers et les plans
dâeau douce.