. LA PRESSE MONTRÉAL JEUDI 30 MARS A5 2006 lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll ACTUALITÉS INFERTILITÉ Un appel à la prudence bien reçu LOUISE LEDUC L’appel à la prudence lancé par le Collège des médecins du Québec aux spécialistes de la procréation assistée est globalement bien reçu par le milieu, à condition que cela ne mine pas la liberté de pratique. Dans un énoncé de position rendu public hier, le Collège des médecins demandait aux patients et aux médecins d’user de prudence quand ils se lancent dans un traitement de l’infertilité, notamment en raison du nombre élevé de jumeaux et de triplés et de bébés prématurés de petits poids qu’il occasionne. Le Dr Philippe Laberge, président de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, est d’accord avec le Collège quand il dit souhaiter que des recherches et des études viennent documenter les effets à long terme de la médecine reproductive. « On n’est pas contre la collecte de données, mais si elle mène à de l’ingérence avant que toutes les données et les réponses ne soient obtenues, là, on ne serait pas d’accord. » Le Dr Marc Villeneuve, président et directeur médical de Procréa Cliniques, soutient que bon nombre de préoccupations soulevées par le Collège des médecins seraient facilement évacuées si Québec consentait à ce que les traitements en clinique de fertilité soient couverts par l’assurance maladie. Si le gouvernement remboursait les traitements, le docteur Villeneuve dit qu’il serait le premier, par exemple, à prôner la limitation du nombre d’embryons dans l’utérus d’une femme. Mais dans l’état actuel des choses, si les cliniques se donnaient comme politique de ne jamais implanter plus d’un embryon à la fois, « on pourrait nous accuser d’exploiter les patientes » qui auraient ainsi moins de chances de devenir enceintes « et qui devraient payer et repayer pour d’autres traitements ». À l’heure actuelle, le Dr Villeneuve dit que Procréa implante en moyenne 1,8 embryon par femme qui recourt à ce type de traitement. Le Dr Jean Rodrigue, porte-parole de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, salue pour sa part le travail du Dr Michèle Marchand, l’auteure de l’avis du Collège des médecins. « Elle pose les questions de façon nouvelle, elle nous rappelle qu’en médecine, il ne s’agit pas uniquement du droit à la vie, mais du droit à la qualité de vie. C’est vrai pour le traitement de la fertilité, mais aussi en néonatalogie : il faut penser aux conséquences à long terme qu’ont nos gestes médicaux aussi bien pour notre patient que pour des tiers. » Ainsi, ajoute le Dr Rodrigue, on ne peut plus se concentrer uniquement sur la personne infertile à traiter. Encore faut-il se poser des questions sur la qualité de vie qu’aura l’enfant à naître. La mort de Paul Buisson aurait pu être évitée Le coroner vise le ministère de la Santé et un hôpital CAROLINE TOUZIN PHOTO ARCHIVES LA PRESSE Le comédien et animateur sportif Paul Buisson, mort le 18 avril dernier. L’utilisation des narcotiques dans les hôpitaux peut être dangereuse si elle n’est pas bien encadrée. La mort du comédien et animateur sportif Paul Buisson le prouve. Sa mort est accidentelle et aurait pu être évitée, selon le coroner Jacques Ramsay qui a rendu public son rapport d’enquête, hier. Tout le personnel médical doit être sensibilisé à l’importance d’exercer une surveillance accrue et systématique après une analgésie avec des narcotiques, recommande-t-il, entre autres. Le ministère de la Santé et le centre hospitalier de Saint-Eustache, tous deux visés par le rapport, ont bien accueilli ses recommandations. La directrice générale de l’hôpital de Saint-Eustache où est mort M. Buisson, Christiane Arbour, promet de « revoir les façons de faire ». Le Bouboule de Lance et Compte n’est pas mort en raison de son obésité. Il était « en bonne santé », note le coroner. C’est un ensemble de gestes ou d’inactions qui ont mené au décès, dont la prescription d’opiacés, tels que le Dilaudid. Ce type de médicament est un puissant dépresseur de la respiration qui plonge le patient dans un sommeil profond. Il peut représenter un danger si la dose administrée est un peu trop forte et si le patient n’est pas surveillé adéquatement, souligne le rapport. Le Dilaudid a provoqué une détresse respiratoire chez Paul Buis- son. Le patient était déjà aux prises avec un problème respiratoire non diagnostiqué nommé apnée obstructive du sommeil. « Ce n’est pas une problématique isolée. Ce genre de ce décès-là est appelé à se reproduire dans le réseau actuel, alors que nos connaissances et la technologie de 2006 nous permettent de l’éviter », a expliqué M. Ramsay à La Presse. Tout a commencé lorsque l’homme de 41 ans s’est présenté à la polyclinique adjacente au centre hospitalier de Saint-Eustache peu après 17h le 18 avril dernier pour une vive douleur au dos qui se prolonge jusqu’au bas de l’abdomen. Un médecin constate que son état est dû à une pierre au rein. Il l’envoie aux urgences. Là-bas, on le transfère à l’unité de court séjour pour qu’il y passe la nuit. Des médecins lui prescrivent des solutés et des médicaments, dont de la morphine, du Gravol et du Dilaudid. Le coroner souligne que malgré l’état de sédation du patient, personne ne vient le voir entre 2h30 et 6h10 du matin. À cette heure, une infirmière le trouve avec de l’écume au niveau du nez et de la bouche. Entre 6h et 9h30, le patient fait deux arrêts respiratoires. Au deuxième, le personnel médical n’arrive pas à le réanimer. L’animateur de RDS est mort à 9h36, 15 heures après son arrivée à l’hôpital. AUTRE TEXTE La chronique de Réjean Tremblay en page 2 des Sports. lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll «La pointe de l’iceberg» CAROLINE TOUZIN L’animateur de RDS Paul Buisson n’est pas le premier à être mort à la suite d’une dépression respiratoire d’origine médicamenteuse dans un hôpital québécois. Depuis 1999, 11 décès du genre ont été signalés au Bureau du coroner. Et ce ne serait que la « pointe de l’iceberg », selon le coroner Jacques Ramsay, qui a enquêté sur la mort de M. Buisson. « Les centres hospitaliers ne nous rapportent pas tous les cas, surtout si le décès est dû à plusieurs facteurs », indique-t-il. Huit des 11 décès impliquent la prise d’opiacés (puissant analgésique). Le Dilaudid (nom scientifi- que : hydromorphone) est souvent en cause. Il est à l’origine de cinq des huit décès provoqués par des opiacés. Le coroner Jacques Ramsay presse le ministère de la Santé d’établir un registre national des accidents survenant lors de la prestation de soins et de services dans le réseau de la santé. Avec un tel registre, les coroners pourraient enfin voir l’« iceberg » au complet. Cette recommandation n’est pas nouvelle. Un comité ministériel, le comité Francoeur, l’avait déjà faite en 1998. Ce dernier a été créé après le décès d’Isabelle Perreault qui avait reçu du Dilaudid aux urgences de l’hôpital du SacréCoeur. Le ministère de la Santé se défend en disant avoir fait « un bon bout de chemin depuis », selon sa porteparole, Dominique Breton. En décembre 2005, 248 des 312 établissements de santé du Québec avaient un registre d’accidents. Quand tout le monde en aura un, le registre national sera créé, dit-elle. lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll GARDERIES Non aux 1200$ PRESSE CANADIENNE LE COSTUME ET SON GILET J. LINDEBERG Nouvel esprit d’élégance masculine dans un costume qui met en vedette la petite veste coupée en pointes, bien boutonnée sur la chemise.Veston deux boutons coupé plus près du corps 675$, pantalon taille basse 275$, chemise 275$, cravate 125$. Rayures en vert absinthe sur gris. 38 à 44. LA VESTE SOIE EN ARABESQUES RENÉ LEZARD PLace Sainte-Foy, Montréal centre-ville, Carrefour Laval René Lezard s’exerce à l’art de la broderie et en fait une interprétation très moderne en dessinant une superbe suite d’arabesques en relief sur une veste souple qui cintre joliment la taille. Marine sur fond sable. 34 à 44... 750$ Chemise 275$, jeans 250$ PLace Sainte-Foy, Montréal centre-ville, Carrefour Laval Un monde de créateurs à découvrir ! 3391980A La Coalition pour la consolidation des services de garde monte au front pour contrer la volonté du gouvernement fédéral de mettre fin à l’entente Ottawa-Québec sur le financement des garderies. Une dizaine de représentants de groupes sociaux et syndicaux ont dénoncé hier la volonté du gouvernement Harper de ne pas renouveler l’entente Ottawa-Québec, signée par le gouvernement Martin, et de la remplacer par le versement d’une allocation de 1200 $ par année. L’organisme réclame « le respect intégral » de cette entente OttawaQuébec, mais également le remplacement de l’allocation imposable de 1200 $ par un crédit d’impôt remboursable « pour un véritable soutien aux familles ». Selon la coalition, l’allocation imposable de 1200 $ par année par enfant de moins de 6 ans est « injuste et inéquitable », puisqu’elle défavorise les familles à revenu modeste. Ruth Rose, professeure associée au département de sciences économiques à l’Université du Québec à Montréal, a calculé que « les familles qui ont un revenu annuel entre 20 000 $ et 40 000 $ sortiraient perdantes de la stratégie Harper ». .