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Athènes au temps de la Grèce antique, plus précisément à l’époque classique est une
société complexe. Après les guerres médiques, il y a un perfectionnement de la politique
qui permet de déclarer qu’il s’agit d’une démocratie. Au sein de cette démocratie, il y a
des acteurs sociaux, qui ont chacun leurs droits et devoirs tout dépendants de leur place
dans la cité. Dans le premier chapitre de La République des Athéniens, il est question de
la démocratie. Xénophon, l’auteur, essaie de démontrer comment les Athéniens
réussissent à bien faire fonctionner leur système politique. Mais il ne s’arrête pas là. Il
aborde aussi la question des esclaves et des métèques qui sont une partie importance des
habitants de la cité. En effet, « une seule fraction de la population habitant le territoire de
la cité constituait cette cité »1. Cette étude de cette source débute par une remise en
contexte du document. Par la suite, d’un commentaire sur l’extrait, suivi d’une analyse
développé par un questionnement sur le document étudié. Pour finir, il y a un bilan
d’interprétation du témoignage de Xénophon qui était présent à cette époque.
Remise en contexte du document
L’extrait étudié provient de La République des Athéniens qui a été écrite par Xénophon.
Il a vécu de 427 à 355 avant J.-C. Il fut un citoyen d’Athènes. Il faisait partie de la haute
société, les aristocrates, car il était cavalier dans l’armée de la cité-État. Après sa carrière
dans l’armée, Xénophon s’installe dans un domaine près de l’Olympie, car il est banni
des Athéniens pour les avoir combattus du côté de Sparte.2 C’est à cet endroit qu’il écrit
de nombreux volumes dont l’Économique et la Cyropédie. Il a écrit ses textes, dont La
République des Athéniens, en grec ancien. Il n’a pas seulement pratiqué l’écriture, mais il
a été dans l’armée et par la suite, il a fait de l’agriculture. À la même époque que lui, il y
a d’autres auteurs qui se démarquent. Il y a Platon dans le domaine de la philosophie tel
que La République et Aristote qui abordent de nombreux domaines pour élargir ses
connaissances telles que la zoologie avec l’Histoire des animaux, la philosophie et la
politique dans La Politique.3 Dans la République des Athéniens, l’auteur écrit que le
1 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, Paris, Aubier, coll.
« historique », 1995, p. 15.
2 Françoise Ruzé, Marie-Claire Amouretti et Philippe Jockey, Le Monde grec antique : des palais crétois à
la conquête romaine, Paris, Hachette Supérieur, coll. « Hachette université. Série histoire de l’humanité »,
2008 (4e édition), p. 232.
3 Ibid, p. 246-247.
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gouvernement athénien « n’est pas le meilleur, mais les moyens employés par les
Athéniens pour le maintenir sont excellents »4. Le moment de la rédaction demeure
discuté. Il y a deux dates qui ressortent, la première est vers 378 avant J.-C. Xénophon
aurait écrit au roi de Sparte, Agéslias, pour le dissuader de faire une invasion en Attique
pour cela, il montre les bons côtés de sa cité d’origine en ce qui concerne la démocratie.
La deuxième serait vers les années 424-415 avant J.-C., ainsi Xénophon ne serait pas
l’auteur, car il ne serait qu’un enfant.5 Pour ce travail, l’on va considérer que c’est la
première théorie qui est la bonne, car pour la deuxième il y a peu de théorie concernant le
contexte de cet écrit, car les principales questions comme : qui est-ce qui l’a écrit et à qui
cela était destiné restent sans réponse. D’autant plus qu’il y a un certain nombre
d’historiens qui s’entendent sur le fait que c’est Xénophon qui a écrit la République des
Athéniens. Ainsi, Xénophon a écrit ce texte lorsqu’il était à Scillonte près d’Olympie6,
c’est à cet endroit où il a fait de nombreux écrits tout en pratiquant l’agriculture.7 À
l’époque, il y a des luttes entre Sparte, Athènes et Thèbes pour contrôler la Grèce.
Athènes vient de se reconstituer une confédération pour entrer dans le conflit de
l’hégémonie de la Grèce.8
Commenter les évènements décrits
Dans le texte, l’auteur fait allusion aux bons et aux méchants dans la démocratie. Les
bons sont les aristocrates, qui sont éduqués et possèdent les meilleurs moyens pour
gouverner. Les pauvres eux sont méchants, car ils ne sont pas cultivés et leur condition
les amène à accepter n’importe quoi pour obtenir de l’argent.9 Par contre, Xénophon est
un aristocrate, il lui est impossible de se mettre à la place des pauvres pour les
comprendre, alors il se base sur des préjugés qu’il a acquis. C’est le même phénomène
qui se produit avec les esclaves et les métèques. De plus, il n’est pas pour ce régime
politique, mais pour celui de l’oligarchie. Ainsi, dans le texte, l’auteur énonce les biens
4 Xénophon, Oeuvres complètes, Paris, Garnier-Flammarion, coll. « Granier-Flammarion », 142, vol. 2,
1967, p. 473.
5 Ibid, p. 468-470.
6 Voir en annexe une carte de la Grèce antique.
7 Jean Leclant, dir. Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, Presses universitaires de France, 2005, p. 2303.
8 Françoise Ruzé, op cit., p. 233
9 Xénophon, op cit., p. 474.
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faits de la démocratie, mais il ne s’empêche pas de dire que les aristocrates sont les
meilleurs pour gouverner. Alors, même s’il a vécu en tant que citoyen athénien et qu’il
est pour l’oligarchie, il ne peut donc pas présenté totalement les bons côtés de ce régime
politique, car ce qui peut paraître mal pour lui peut-être bon pour une personne en faveur
de la démocratie.
Analyse historique
Dans La République des Athéniens, Xénophon dit que les esclaves et les métèques
« jouissent à Athènes de la plus grande licence »10. Est-il vrai qu’ils ont autant de liberté
qu’il le prétend? Pour ce faire, une analyse sera faite sur les classes sociales dans la
société d’Athènes. Ces classes sont les esclaves, les métèques et l’homme libre; le
citoyen.
Pour débuter, l’esclave n’est pas un homme libre ou même un étranger, car par définition
il est « un bien doté d’une âme »11, d’un instrument vivant servant à accomplir des
tâches. L’esclave ne peut rien décider en ce qui concerne sa vie amoureuse, les enfants
qu’une femme peut mettre au monde et même le droit de vie ou de mort sur sa propre vie.
Si un esclave est en fuite, le citoyen qui le voit doit le ramener à son maître, même s’il
réussit à quitter la cité.12 Selon Aristote, un homme est destiné à obéir ou à commander.13
Cette condition d’obéissance créée cette classe sociale. L’esclave ne peut provenir de la
cité elle-même, car un citoyen ne peut être réduit à l’esclavage. Ils provenaient des
régions barbares, et des cités grecques vaincues par Athènes. Mais ce sont les barbares,
des étrangers de la Grèce, qui étaient le plus répandus.14 Leurs tâches différaient selon le
maître qui les détenait. L’esclave pouvait aller travailler dans les champs, à la maison,
prendre soin de la femme du foyer, dans les mines, dans des sanctuaires ou faire des
travaux publics. Ainsi, leur difficulté de vie différait selon l’endroit qu’ils étaient utilisés.
10 Ibid, p. 475.
11 Aristote, Politique, I, 1255b32 sqq. cité dans : Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le
« modèle » athénien, Paris, Aubier, coll. « historique », 1995, p. 65.
12 Françoise Ruzé, Marie-Claire Amouretti et Philippe Jockey, op cit., p. 173.
13 Arostite, « Politique ». Histoires des idées politiques : lectures complémentaires, Sherbrooke, 2009, p.
41-42.
14 Moses I. Finley, Économie et société en Grèce ancienne, Paris, La Découverte, coll. « Textes à l’appui.
Histoire classique », 1984, p. 180.
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Il n’y a pas seulement leur niveau de vie qui changeait tout dépendant de leur fonction :
ils pouvaient être proches de leur maître s’il était utilisé aux « bons » endroits. Par
exemple, dans les mines, il n’y avait aucune proximité tout ce qui comptait, c’était le
travail. Pour ce qui est des domestiques, ils étaient en contact constant avec leur maître, il
est donc normal qu’un lien se créé entre les deux personnes.15 Par contre, les
affranchissements sont plutôt rares quelque soit le travail effectué, mais une personne
étant plus proche de son maître a plus de chance de devenir libre. S’ils étaient affranchis,
c’était à la mort du maître, par son testament, que cela pouvait se produire. Peu importe
leur travail, ils ne pouvaient être frappés sans raison particulière. Un esclave pouvait aller
trouver asile dans des sanctuaires. Le clergé pouvait entendre ce qu’il avait à dire et il
décidait par la suite s’il retournait au maître ou s’il était vendu à une autre personne.16 Ils
pouvaient dénoncer leur maître pour le bien de la cité. Par contre, s’ils étaient convoqués
pour des procès autres que commerciaux, ils témoignaient seulement que sous la torture,
car leur parole n’était pas libre vu leur condition de bien immeuble.17 Ils étaient isolés par
la cité, car ils ne pouvaient se trouver dans les gymnases et les palestres, ainsi que de
participer à défense la cité. Ils pouvaient être valets d’armes pour leurs maîtres et êtres
utilisés parfois comme rameurs dans les trières.18 Ainsi, la vie d’un esclave est très
changeante l’un à l’autre, mais par leur droit et devoir envers la cité, ils étaient tous
traités de la même façon.
Ensuite, les métèques sont entre deux statuts sociaux. Ils sont libres, mais ne sont pas
citoyens. Seulement par leur nom l’on peut voir qu’ils ne sont pas considérés comme un
citoyen. Métèque signifie « “celui qui habite avec” ou “parmi, au milieu de” »19. Cela
leur permet d’acquérir davantage de droits et devoirs qu’un esclave, mais moins qu’un
citoyen. À l’aide des taxes l’on peut voir facilement leur statut. Lorsqu’une personne est
établie à Athènes depuis un mois environ, l’étranger doit s’inscrire dans le dème, et ce,
15 Alain Fouchard, Les systèmes politiques grecs, Paris, Ellipses, coll. « l’Antiquité : une histoire », 2003,
p. 61.
16 Françoise Ruzé, Marie-Claire Amouretti et Philippe Jockey, op cit., p. 174.
17 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, op cit., p. 66.
18 Ibid, p. 61-62.
19 Ibid, p. 46.
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avec l’aide d’un proxène qui sert de témoin à cette inscription.20 Un proxène étant un
citoyen qui « sert de témoin et de garant, mais en vertu de sa seule position
personnelle »21. Une fois inscrit, il doit aussi payer une taxe d’habitation, le métoikion,
que ce soit un homme ou une femme. L’homme étant de douze drachmes et la femme de
six.22 S’il ne paye pas cette taxe, rien n’empêche qu’il soit réduit en esclavage, car vu
qu’ils ne sont pas citoyens, ils peuvent devenir un esclave.23 Un « bon » métèque est une
personne qui travaille, ce qui occasionne de l’argent pour la cité. Ils participent aux
mêmes taxes que les citoyens. L’eisphora était un impôt où « ils devaient s’acquitter
globalement le sixième du montant total de cet impôt levé en temps de guerre »24 et qui
finira par être une taxe fixe avec la montée des dépenses de l’État. Les liturgies, qui sont
réservées aux plus riches pour payer des travaux pour la cité, sont aussi faites par les
métèques riches. Cette taxe était honorifique pour l’argent donné à la cité, car c’était
considéré comme un service donné pour le peuple. Seulement, ils ne peuvent pas
participer pour les liturgies qui concernent le militaire et la politique, car ce n’est pratiqué
que par les citoyens.25 L’eisphora et les liturgies suivent le même fonctionnement pour
faire payer le citoyen ou le métèque ainsi, c’est par le métoikion que l’on peut déterminer
qui est métèque ou non. Les commerçants et les artisans sont les emplois où on les
retrouve le plus à Athènes.26 Par contre, ils peuvent assister aux fêtes de la cité, car c’est
permis pour tous les individus. Par contre, ils ne peuvent participer aux fêtes. Pour les
Panathénées, ils ne peuvent être en compétition, au théâtre ils ne peuvent qu’observer et
lors des fêtes religieuses, ils peuvent parfois porter des offrandes.27 Dans le système
juridique, il y a aussi une démarcation entre les classes. Contrairement aux esclaves,
l’étranger a une personnalité juridique et peut détenir des biens mêmes des esclaves.
Sauf, qu’il ne peut détenir une terre et par conséquent une maison, car c’est strictement
réservé aux citoyens.28 Il ne peut par contre « intenter une accusation que pour lui-même
20 Marie-Françoise Baslez, L’étranger dans la Grèce antique, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 138.
21 Françoise Ruzé, Marie-Claire Amouretti et Philippe Jockey, op cit., p. 172.
22 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, op cit., p. 47.
23 Marie-Françoise Baslez, op cit., p. 128.
24 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, op cit., p. 47.
25 Marie-Françoise Baslez, op cit., p. 135.
26 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, op cit., p. 51.
27 Marie-Françoise Baslez, op cit., p. 136.
28 Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : le « modèle » athénien, op cit., p. 50.
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