« L’un petit, l’autre grand, mais d’égale valeur »
La cause des enfants, Françoise Dolto, éd. Robert Laffont, 1985
La pièce est une fable. Par le lien d’amitié qui rapproche Thélonius, le chien sans colliers et
Lola, une petite fille qui fend la vie, la pièce aborde le thème de la différence entre les individus
et traite de la question des sans-papiers. La pièce ne prétend pas apporter de réponses.
Elle accompagne le personnage de Lola dans la découverte de la vérité et propose une histoire
pour mettre quelques mots sur nos émotions.
Le spectacle s’adresse au jeune public à partir des CM1- CM2, mais il s’adresse aussi aux plus
âgés et il est déjà abordable par les CE1-CE2.
Nourris, entre autres, par les écrits de Françoise Dolto, les œuvres de Roald Dahl, de William
Steig, l’auteur du très bel « Amos et Boris », ou par le formidable travail de Gabrielle Vincent,
nous désirions nous adresser aux enfants, à leur sensibilité, leur intelligence, les intéresser, les
amuser, ne pas les assommer et ne pas les prendre pour des idiots.
Convaincus que le silence est un abandon, nous désirions aussi nous adresser au jeune public et
transmettre une parole qui témoigne d’un aspect brutal de la réalité.
Nous voulions raconter une fable lisible, une histoire simple, drôle, ancrée dans le monde, avec
comme précepte de ne pas épargner les enfants sur la véracité des faits sans pour autant les
angoisser et les brutaliser. Mais au contraire, leur donner un espace, légitimer les questions,
les étonnements, les émotions, la soif de vie, de justice et le droit au savoir.
Raconter une histoire avec simplicité et humour permet de se confronter au réel et désamorcer
l’angoisse que peut générer la brutalité, comme le silence.
La musique, composée par Garry Nayah, arrangée par Philippe Lambrechts, et jouée sur scène
pas les deux musiciens, accompagne l’histoire et nous donne à toucher les frémissements
invisibles. Impressionné, comme tant de musiciens, par la fulgurance de Bach et celle de
Coltrane, travaillé aussi par les apports audacieux des musiques traditionnelles, Garry Nayah a
composé la musique avec l’ambition que la pièce pourrait s’entendre sans se voir.
Par la fable, la simplicité du trait, la puissance onirique du théâtre, par la musique et les
chansons qui accompagnent et fondent la pièce, bien évidemment par le traitement scénique,
notre ambition est de donner à entendre la complexité par la simplicité.
Et donner au public jeune et moins jeune un moment de théâtre, un moment vivant, fait
d’émotion, de sens, d’humour et de réflexion.
Diane Calma et Serge Kribus