Ecole Centrale Paris – Département Leadership & Métier de l’Ingénieur
Electif Métier de l’ingénieur, Ethique et Responsabilité – Juin 2012
Professeurs : Jean-Marc Camelin, Anne Tricault-Carpe
Etudiants : Joanna Huddleston, Ricardo Saavedra, Aziz Tazi, Bulut Can, Gislain Uhl
Thème : « Ethique, mondialisation et économie globale »
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Ethique, mondialisation et économie globale
Finances, Economie, Société et culture, Environnement et Travail
‘il a longtemps fait débat, il est maintenant admis que terme de
« mondialisation » désigne le processus qui caractérise la croissance de la
dépendance d’un pays vis-à-vis des autres. Ce terme revêt souvent un caractère
inéluctable, la mondialisation serait un phénomène naturel vers lequel tendrait
notre société. Certains y voient une opportunité de rassemblement, la mondialisation
évoquerait un monde sans frontières, dans lequel les régulateurs seraient des
organisations internationales. D’autres enfin refusent cette conception et la crivent
comme une coopération forcée entre des partis hétérogène et incompatibles, dans un
monde régit uniquement par des rapports de forces. Nous nous efforcerons d’analyser
dans cet article le terme de mondialisation avec les valeurs qui sont les nôtres, sous
différents axes : financier, économique, sociétal et culturel, environnemental, et enfin,
du point de vue du travail.
F
INANCE
L'un des aspects les plus importants de la mondialisation est probablement l'aspect
financier. La mondialisation financière signifie l'intégration des marchés financiers de
tous les pays du monde en un seul. L'existence de monnaies différentes avec leurs
différents degrés de convertibili empêche l'uniformité dans les termes et les
conditions de prêts. Par conséquent, non seulement l'existence de monnaies différentes
agit comme un obstacle à une telle intégration, mais il bénéficie de façon
disproportionnée aux pays développés. La mondialisation financière a un rôle
conséquent dans les affaires du monde si l'on pense à son importance sur l'économie. Il
y a 20 ans il y avait une conférence sur le développement durable à Rio dont le but
était de “sauver le monde”. Quand on regarde les 20 dernières années, nous pouvons
constater que beaucoup de choses n'ont pas été changé du tout ou pas comme cela était
prévu.
En 1992 à Rio, de nombreux dirigeants de pays différents étaient présents. Les
tendances actuelles de la mondialisation peuvent s'expliquer en grande partie par les
économies développées intégrant les économies les moins développées, par le biais
d'investissements directs étrangers, la réduction des barrières commerciales ainsi que
d'autres réformes économiques et, dans de nombreux cas, l'immigration. Au cours de
cette période d'évolution rapide de l'internationalisation du capital dans les pays en
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développement, les économies qui ont sombré dans les effets négatifs observés sont
devenues insolvables. Il s'agit d'une conséquence de la mondialisation du capital, en
ombre croissant et de l'efficacité des acteurs internationaux mobilisés. L'administration
américaine pour être efficace, comme le FMI et la Banque mondiale, les institutions
financières internationales a commencé à jouer un rôle plus actif dans les relations
entre les pays. Nous pouvons voir des exemples très concrets de la Chine, l'Inde et des
États-Unis. La réforme économique chinoise a commencé à ouvrir la Chine à la
mondialisation dès les années 80. Les chercheurs constatent que la Chine a atteint un
degré d'ouverture qui est sans précédent parmi les nations, grandes et peuplées, à la
concurrence des produits étrangers dans presque tous les secteurs de l'économie.
L'investissement étranger a contribué à augmenter considérablement la qualité, les
connaissances et les normes, en particulier dans l'industrie lourde.
La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont affecté les
principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations très profondes
qui associent étroitement la libéralisation des systèmes financiers nationaux et
l'intégration internationale. Ce terme désigne le processus de libéralisation quasi
complète des échanges de capitaux depuis le début des années 80, débouchant sur la
réalisation d'un marché mondial des capitaux très peu contrôlé. Ensuite, la
globalisation financière a eu d’une période d’arrêt après la deuxième guerre mondiale.
Elle a repris à nouveau depuis les années 80. La globalisation financière signe la
constitution d'un marché régional intégrant des financements extérieurs. Ce volet
financier comporte trois dimensions: géographique, fonctionnelle et temporelle.
Aujourd'hui, ce régime de la finance est profondément ancré dans les structures
économiques contemporaines. Si l'instabilité qui lui est consubstantielle ne provoque
pas de catastrophe globale, il est là pour durer. Car les forces déterminantes qui lui ont
donné naissance sont enracinées dans des évolutions sociomographiques à longue
portée. Ces évolutions font apparaître dans les pays développés un capitalisme
patrimonial dans lequel une partie grandissante des salariés devient actionnaire des
entreprises par la médiation des investisseurs institutionnels. L'influence
prépondérante de ces acteurs financiers imprime sa marque sur la concurrence dans la
finance, sur l'allocation des capitaux et sur les comportements des entreprises. Ces
effets micro- économiques ont des répercussions macro-économiques. La globalisation
financière agit sur les conditions de la croissance des économies. Elle s'accompagne
aussi d'une instabilité endémique qui nourrit des crises financières récurrentes. Ces
crises accompagnent l'extension de la libéralisation financière dans les pays en
développement. Aujourd'hui une sphère financière globalisée existe au cœur de
l'économie mondiale.
Toutefois, la globalisation financière a favorisé le financement des entreprises et celui
des balances de paiements. En supprimant les obstacles à la circulation des capitaux
elle a donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers.
Le constat est que : traitées et diffusées à l'échelle mondiale, les informations
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financières créent des spéculations et une forte volatilité des capitaux. Elles apportent
une fluidité des investissements comme dit précédemment, mais leurs effets sont de
plus en plus considérés comme incontrôlables par le système bancaire et le système
financier international.
En 1992 à Rio, il y a eu de nombreux acteurs de la finance mais en 20 ans peu de
changements ont été observés. Les nouveaux acteurs de la finance en général, et ceux
de la finance internationale en particulier, recherchent la liquidité et la rentabilité
financière à court terme, alors que les entreprises ont besoin de financements durables.
Les investisseurs financiers de portefeuille à but dit spéculatif ont supplanté les
investissements directs à but industriel et commercial dans les mouvements
internationaux de capitaux.
Beaucoup voient une relation entre la mondialisation et l'instabilité financière.
Certaines des innovations financières ont pour objectif de protéger les agents
économiques contre l'instabilité des taux d'intérêt et des taux de change.
Mais ces nouveaux instruments financiers pourraient être eux-mêmes facteurs
d'instabilité. Les marchés à terme atteignent une ampleur et une complexité telles qu'ils
apparaissent incontrôlables. Des excès dans leur utilisation ont joué un rôle dans
certaines faillites récentes et crises financières.
En ce qui concerne la crise, la plupart des crises financières ont une dimension
internationale parce que la finance tend à se globaliser sous l'impulsion de la recherche
du profit, alors que les monnaies sont segmentées par les souverainetés multiples.
Cette disparité empêche d'instituer un prêteur international centralisé en dernier ressort,
comme cela a lieu au sein des nations à économies développées. On doit s'en remettre
à des coopérations contingentes ad hoc entre banques centrales qui sont loin de
fonctionner de manière satisfaisante. Aussi, les crises financières ont-elles de beaux
jours devant elles.
La crise mondiale des 30 dernières années où chacun d'entre nous a fait preuve de
beaucoup de négativité économique nous montre qu'aujourd'hui, le plus petit incident
produit dans une région peut se propager rapidement dans les capitales étrangères, les
états et les pays. C'est le niveau universel de l'économie de marché libre. Les marchés
pour l'ensemble des pays tendent à devenir un marché mondial unique, la libéralisation
des biens d'équipement et de services par le biais de la rhétorique mise en place d'un
ambitieux «nouvel ordre économique» a crée divers problèmes sur la scène nationale
et internationale mais n'a apporté que peu de réponses sérieuses. Comme nous sommes
tous des êtres humains condamnés à vivre sur la même planète, il est temps de se
soucier des affaires du monde. C'est notre responsabilité d'essayer de réduire la crise
financière et de maintenir l'équilibre du monde. Pour commencer, nous devons cesser
d'abuser du système bancaire qui est incontrôlable auquel cas on ne pourra changer le
système financier international. Ce serait alors l'une des avancées les plus importantes
de notre ère.
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E
CONOMIE
Un des aspects incontournables de la mondialisation est la « globalisation » de
l’économie. Cet anglicisme désigne le fait qu’il est maintenant courant et rapide
d’échanger des biens ou des services à l’échelle mondiale. En effet, la levée des
barrières technologiques mais aussi institutionnelles du GATT tout d’abord (en
français : Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), puis de l’OMC
(Organisation mondiale du commerce) depuis 1995, a permis à l’économie de chaque
pays d’avoir de plus en plus d’interactions avec celle des autres pays, à tel point qu’il
est devenu pratiquement impossible de la décrire indépendamment : on parle donc
d’économie globale. Ces interactions se sont développées en deux étapes :
l’internationalisation des flux commerciaux et financiers d’une part, et l’implantation
des entreprises à l’étranger d’autre part. On a donc vu naitre des firmes
transnationales, appelées communément multinationales, implantées à plusieurs
endroits de la planète et capables d’alimenter un marché mondial. Des flux colossaux
de capitaux circulent rapidement donc d’un pays à l’autre, à la faveur d’outils très
puissants en termes de communication et de technologie de l’information. La valeur
des marchés, mais aussi des entreprises et de leurs actions subissent donc des
variations plus ou moins brusques, permettant ainsi à des personnes de tirer un
bénéfice de la simple évolution des marchés, en anticipant leur cours et en effectuant
des opérations d’achat ou de vente, autrement dit, en spéculant. Ces mécanismes sont
accusés de déstabiliser les marchés et d’avoir provoqué des crises financières.
Si l’économie est mondiale, les crises le sont aussi. Ainsi, la crise des subprimes qui
touche les États-Unis à partir de juillet 2007 entraine le déclanchement à l’automne
2008 d’une crise bancaire et financière qui conduira à une récession qui touchant
l’ensemble de la planète.
Les conséquences de la mondialisation économique peuvent aussi être observées à
l’échelle du particulier. Il faut alors faire la distinction entre les citoyens des pays
développés, ceux des nouveaux pays industrialisés (NPI), et ceux des pays pauvres qui
sont eux largement en dehors du processus de mondialisation.
Dans le premier cas, pour les pays riches, le particulier note deux aspects positifs de
cette mondialisation. D’une part, il voit son pouvoir d’achat augmenter, puisque les
produits disponibles sur le marché sont plus variés et moins chers du fait de la
concurrence, et d’autre part les personnes qui placent de l’argent obtiennent un
meilleur rendement de leurs capitaux, du fait des opportunités supplémentaires qui
s’offrent aux banques.
Dans le second cas, pour les NPI, des investissements importants ont été réalisés en
vue de former une main d’œuvre qualifiée mais à bas prix, permettant à la population
de sortir de la pauvreté. C’est du moins ce qu’on peut lire dans différents articles ou
sur Wikipédia. En réalité, si cette information est vraie en générale, elle ne l’est pas du
tout dans la période de transition que ces pays traversent. En effet, cet état de transition
fait que ces pays ne sont pas encore dotés de tous les systèmes de respect des
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travailleurs (j’entends respect de la part de leur employeur) et donc pas forcément de
salaire minimum, de syndicats, de comité d’entreprise, de recours au prud’homme…
De plus, malgré la lutte de l’OCDE, la corruption est un fléau très présent dans ces
pays. Il en résulte que les richesses crées par les lourds investissements des pays riches
est souvent très mal répartie, voir non répartie. Pire encore, certains de ces pays n’ont
aussi que peu de systèmes de protection des droits de l’enfant, qui sont obligés de
travailler pour aider à subvenir aux besoins de leur famille.
Certaines organisations internationales sont en charge de lutter contre toutes les
causes de cette mauvaise répartition des richesses. Une façon de taper du poing sur la
table serait d’une part que les pays riches accroissent leur soutien à ces organisations,
et d’autre part qu’ils leur accordent un peu plus de crédit, et donc de pouvoir sur le
plan législatif pour sévir contre certaines pratiques.
En tant que particuliers, les leviers d’actions que nous avons sur ces sujets sont bien
faibles. Le consommateur ne possède souvent pas d’informations exactes sur la
fabrication du produit qu’il achète, et il est très probable que si le consommateur était
au courant des conditions dans lesquelles sont fabriqués certains produits importés, il
ne les achèterait pas. La mise en place de labels (comme celui du commerce équitable)
pourrait, si elle est bien encadrée et qu’elle ne devient pas elle non plus lucrative,
permettre au consommateur de posséder cette information.
S
OCIETE ET CULTURE
Parlons donc de la mondialisation d'un point de vue socio-culturelle. Qu'est-ce que
l'on entend par une telle proposition ? Nous pouvons citer la présence grandissante de
diverses enseignes occidentales dans les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, l'adoption
d'un style vestimentaire universel ou encore la popularité mondiale d'un seul et même
type de programmes télévisés ou cinématographiques. L'influence de certaines cultures
sur d'autres est un fait. Les flux de personnes qui ne cessent d'augmenter de nos jours
permettent un échange de savoir et de connaissances mais aussi de modes de vie qui
finissent par s'exporter dans un autre pays. Il est possible parfois qu'elles parviennent à
se combiner de façon syncrétique mais bien souvent malheureusement, certaines
prennent le dessus sur d'autres, qui finissent par disparaître. C'est ce sur quoi nous
allons nous attarder dans cette partie.
Lors du sommet de Rio en 1992, le domaine de l'économie globale a été abordé mais
l'accent n'a pas été prononcé sur l'aspect socio-culturel de la mondialisation. Dans
Action 21, qui est un plan d'action pour le XXIe siècle écrit durant ce sommet et
adopté par 173 chefs d'État, seul le chapitre 34 concerne le transfert de techniques.
Cela dit, il s'agit plus d'une approche veloppement durable de la question et est
occultée la question de la nécessité de la préservation de certaines civilisations. Qu'est-
ce qui a été fait depuis Rio 1992 ? L'invasion de traditions autochtones par des cultures
extérieures n'a pas diminué, mais elle a changé de provenance. Au lieu d'observer la
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