AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5 CH-1007 LAUSANNE Rédigé par : Fanny Guichard et Louis Bonard T +41 (0)21 619 45 80 [email protected] [email protected] T +41 (0)21 619 45 96 www.vidy.ch DOSSIER PÉDAGOGIQUE MAGUY MARIN Singspiele 21.4. – 24.4.15 Salle René Gonzalez ©S. Rouaud Tout public dès 13 ans MAGUY MARIN SINGSPIELE ©S. Rouaud 2 MAGUY MARIN SINGSPIELE 3 SOMMAIREE I. INTRODUCTION AU SPECTACLE NOTE D’INTENTION PRÉSENTATION II. LA CRÉATION MAGUY MARIN DAVID MAMBOUCH EXTRAITS DE PRESSE III. POUR ALLER PLUS LOIN RÉDACTION D’UNE CRITIQUE Conception : Maguy Marin Scénographie : Benjamin Lebreton Régie générale : Rodolphe Martin Lumière : Alex Bénéteaud Création sonore : David Mambouch Son : Antoine Garry Aide à la réalisation des costumes : Nelly Geyres Avec : David Mambouch Production déléguée : extrapole Coproduction : Théâtre Garonne Latitudes prod Daejeon arts center Marseille objectif DansE Compagnie Maguy Marin Ad Hoc ; Extrapole Remerciement : Mix’ art Myrys L’Usine /Toulouse Spectacle créé au Théâtre Garonne, Toulouse Créé le 28 février 2014 Durée : 1h Danse/théâtre Tarif S MAGUY MARIN SINGSPIELE 4 I. INTRODUCTION AU SPECTACLE Singspiele est une petite forme pour un acteur-danseur qui travaille le masque. David Mambouch fait défiler un grand nombre de visages sur son corps en métamorphoses constantes : chaque masque déclenche une gestuelle, des postures différentes, liées de manière essentielle au visage apparu. Tout va assez vite, mais chaque individualité a le temps de se constituer, d’émerger dans l’attitude, la pose d’un bras, une flexion du torse, l’inclinaison de la tête : tout un travail extrêmement ténu sur la corporalité et sur le costume. «Rencontrer un homme, c’est être tenu en éveil par une énigme», écrit Emmanuel Levinas, philosophe tutélaire de ce spectacle. L’interprète passe d’un vieux à un jeune, d’un sportif à un philosophe, d’un inconnu à une figure emblématique. Sans un mot. Simplement sur le petit chantonnement de la vie qui passe, un lied de Schubert. Singspiele est une frise d’humanité, réflexion sur l’identité, sur la singularité et l’universel. NOTE D’INTENTION «L’histoire de chacun se fait à travers le besoin d’être reconnu sans limite; l’amitié désigne cette capacité infinie de reconnaissance. Imaginer que ce besoin soit constamment celui d’autrui, que l’autre comme nous-même soit livré à cette exigence et acharné à obtenir réponse, qu’il se dévore luimême et qu’il soit comme une bête si la réponse ne vient pas, c’est à quoi on devrait s’obliger et c’est l’enfer de la vie quand on y manque. Le chemin de la reconnaissance, c’est l’infini : on fait deux pas, on-ne-peut-pas-toutfaire, mais personne n’ose justifier autrement que par un petit cynisme le recul devant une telle tâche…» (Robert Antelme, «Les principes à l’épreuve», 1958). C’est à partir de ce fragment d’un texte de Robert Antelme que nous avons voulu dans ce travail donner place et attention à des visages, anonymes ou reconnaissables, qui, apparaissant, captent notre regard avec l’étrangeté d’une perception, inintelligible dans l’immédiat. Travail d’écoute de ce que précisément ou confusément ces visages nous disent de leurs corps absents, l’histoire particulière que ces visages muets portent, et qui nous échappera toujours. Ils nous parlent d’un lieu que J.L.Nancy nomme «le parler du manque de parole», un lieu «d’avant ou d’après la parole» (J.-L Nancy, «Penser l’image», Les Presses du réel, 2o1o). Quels mystères irréductibles se cachent derrière cette constellation de sensations qui nous arrive au contact d’autrui ? Du visage d’autrui ? Une épiphanie qui déborde ses expressions, révélant alors l’invisible d’un individu singulier là devant nous. MAGUY MARIN © B. Lebreton MAGUY MARIN Singspiele 21.4. – 24.4. Salle René Mardi Mercredi Jeudi Jeudi Vendredi Vendredi Gonzalez 21.4. 19h 22.4. 19h 23.4. 14h15 23.4. 21h30 24.4. 14h15 24.4. 19h MAGUY MARIN SINGSPIELE © B. Lebreton 5 MAGUY MARIN SINGSPIELE PRÉSENTATION PAR JEAN-PAUL MANGANARO Jean-Paul Manganaro, essayiste et traducteur français, a écrit ce texte sur le spectacle de Maguy Marin. Lire le texte et répondre aux questions ci dessous. SINGSPIELE C’est selon 1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 L’interprète, ou l’acteur, ou le danseur — c’est selon — se tient d’abord tapi1 dans son coin et la lumière l’amène ou l’invite à se dresser. Son propre visage, son visage à lui n’existe pas : un support qu’il embouche va lui créer un nombre incalculable — mais parfaitement calculable si on a la patience de le faire — de visages, qui, tous, correspondent parfaitement aux dimensions du sien. Chaque visage se visse donc à son cou, à ses épaules, il a désormais en propre non plus son visage, mais ceux qu’un montage savant lui apprête au fur et à mesure de sa démonstration, de son exercice (...). Cette suite est très puissante et renvoie à une idée : de quoi sommes-nous faits si ce n’est de ces visages — qui deviennent corps — que nous côtoyons, qui nous «impressionnent» par sympathie, par amitié, par amour, mais aussi par dérision, par hostilité, par vanité, par ajustements psychiques ? Les trames de la pluralité et de la multiplicité nous imposent leurs élaborations, leur travail secret qui nous permettent de nous reconnaître comme autant de composants-composés2 unis, à l’intérieur du monde, par ces liens communs qui courent de l’un à l’autre, mais qui assurent, encore plus secrètement, la création d’un existant3 qui ne peut qu’être unique. (...) Ici, le multiple du masque — grande efficacité du travail de Benjamin Lebreton4 — renvoie à la constitution fragile d’une âme qui ne s’imbibe pas en nous, mais qui nous auréole (...). L’interprète alors, David Mambouch, ou l’acteur, ou le danseur — c’est selon — n’a plus qu’à jouer lui-même, hors métaphore, son geste simple, sans parole, puisque le support de l’image qu’il porte l’oblige à la mutité5 la plus absolue, dans l’accomplissement d’une gestuelle devenue essentielle6 pour, à chaque fois, habiller ou dévêtir le visage qu’il prend, lui accorder les gestes qu’il lui trouve, qu’il trouve dans ce nouveau masque, et qui lui semblent convenir, non pas dans l’imitation de l’autre, mais dans le fait d’aller se nicher en lui-même et de le laisser grandir, ou plutôt se recomposer, dans sa différence. (...) La solitude scénique de David Mambouch exprime et redéploie la ligne de ces ensembles conférant sa nécessité à ce que cela advienne. Oui, solitude scénique, non seulement parce qu’il est seul en scène — interprète, acteur, danseur, c’est 6 selon — mais parce qu’à chaque changement de visage doit correspondre un changement radical, de mise7 et de gestes, qui modulent et composent un vrai travail sur l’acteur solitaire et muet face à ce qu’il se veut ou se doit de faire (...). Une traversée violente et amoureuse des visages, des postures et des genres — vacillant entre masculin et féminin et entre-deux — qui rappelle aussi, de près ou de loin, peu importe, certaines postures du nô8, du kabuki9, du butoh10. NOTES 1 sous-entendu, au début du spectacle selon Manganaro, nous sommes tout autant influents sur les gens que l’on rencontre qu’influencés par eux. Nous composons nos proches comme ils nous composent. 3 existant : chose ou personne considéré en tant qu’être en soi, dans l’existence et dans le moment présent. 4 Benjamin Lebreton : scénographe du spectacle, il en a également réalisé les masques 5 impossibilité à parler 6 réduite à l’essence de la gestuelle, à ce qui la constitue de manière fondamentale. 7 mise : manière de se mettre, de se vêtir 8 style de théâtre traditionnel japonais, où l’action passe en second plan et où, à travers la danse, le chant et la poésie, les artistes créent des ambiances oniriques 9 style de théâtre traditionnel japonais, entre la danse, le chant et le théâtre, dans lequel on relate le plus souvent des événements historiques 10 danse japonaise, née dans les années 30, avant-gardiste. Par des mouvements très lents, il évoque des thèmes tabous, absurdes. Les danseurs sont nus et rasés et leur corps intégralement peint en blanc. 2 QUESTIONS 1. ligne 5 : Qu’est-ce que ce «support qu’il embouche» dont parle Manganaro ? 2. lignes 14 à 19 : Reformuler la phrase soulignée. 3. lignes 27 à 31 : Expliquer le sens de la phrase soulignée et donner votre opinion à son sujet. 4. Parvenez-vous à vous imaginer comment David Mambouch (cf. biographie page 9) procède pour créer ses personnages ? Donner deux caractéristiques et/ou étapes de son travail. 5. Que peut-on dire du style de Jean-Paul Manganaro ? 50 55 58 MAGUY MARIN SINGSPIELE 7 II. LA CRÉATION MAGUY MARIN En 2011 Maguy Marin quitte le Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape qu’elle a fondé en 1998, en banlieue lyonnaise, une institution organisée comme un «nous, en temps et lieu» pour ainsi renforcer notre capacité à faire surgir «ces forces diagonales résistantes à l’oubli» (Hannah Arendt). Car c’est toujours la nécessité du collectif, la place de l’humain dans le monde, que Maguy Marin travaille. Avec sa compagnie, elle a retrouvé depuis deux ans la ville de son enfance, Toulouse : là où ses parents s’étaient installés après avoir fui l’Espagne de Franco. C’est ici, au Conservatoire, qu’elle s’est formée, puis à l’école pluridisciplinaire de Maurice Béjart, Mudra. Elle a ensuite très vite commencé à chorégraphier. «May B» en 1981 s’impose comme un spectacle à contre-courant : il est encore dansé aujourd’hui, et considéré comme un classique de la danse contemporaine. Ses dernières œuvres, «Umwelt» (2004), «Description d’un combat» (2009) ou «Salves» (2010) sont des pièces fortes, presque autant théâtrales que chorégraphiques. En janvier 2015, Maguy Marin et la compagnie retrouveront l’agglomération lyonnaise. Cette installation à Sainte-Foylès- Lyon enclenchera le déploiement d’un nouveau projet ambitieux qu’elle appelle : RAMDAM, un centre des arts. LA PRESSE EN PARLE May B, Maguy Marin ©Agathe Poupeney MAGUY MARIN RACONTE «MAY B», CHEF-D’ŒUVRE QUI VOIT LE JOUR EN 1981 ET QUI TOURNE TOUJOURS Par Alexandre Demidoff La chorégraphe française s’inspirait en 1981 de l’humanité fragile de Samuel Beckett. Elle raconte comment elle a monté en quelques semaines à peine une pièce qui fait date. Les oiseaux font leur nid et on cherche asile. Il est neuf heures trente, ce matin-là à Besançon. Sur les murs, des affiches cancanent : les municipales se donnent en spectacle. Et on marche avec Maguy Marin, artiste qui depuis trente ans éblouit, perturbe, saisit. Place Granvelle, des platanes s’étirent, squelettiques. Tout près du ciel, des corneilles commercent. Pas loin, Victor Hugo, l’enfant des lieux, se prend pour Homère. La statue du poète drapé dans une toge aurait pu figurer dans «Salves», pièce de Maguy Marin qu’on a revue la veille. Sept hommes et femmes tirent le fil d’une histoire – l’histoire d’un siècle brisé, d’un espoir cassé puis recollé comme la statue de la Liberté que porte en courant un acteur. Mais si nous nous retrouvons, en bordure d’une tournée, c’est pour parler de «May B», cette f­ resque où passent dix naufragés, silhouettes grêles que Schubert ravive, cousins, cousines de nos solitudes. «May B» est né en novembre 1981, au Théâtre ­d’Angers. Depuis, cette parade d’hiver ne cesse de repasser, à l’affiche de l’Octogone de Pully, vendredi 4 avril, dans le cadre des Printemps de Sévelin. Vous avez dit légende ? © Cavalca Mais tiens, là-bas, place Granvelle, ce bistrot pourrait être notre refuge. On sort le calepin. On ouvre les guillemets. Maguy Marin se rappelle. Cette année MAGUY MARIN SINGSPIELE 1981 où elle adresse une lettre aux Editions de Minuit, où elle demande, sans y croire, l’autorisation de transposer à la scène les vies fissurées de Samuel Beckett. Qui est-elle, alors ? Elle a appris le métier à Toulouse, sa ville natale. Puis elle a voulu d’autres élans, à Bruxelles au sein de Mudra, l’école créée par Maurice Béjart. Elle a dansé ensuite au sein du Ballet du XXème siècle, la compagnie de Béjart. On la distingue. Mais sa quête est ailleurs. Elle attend donc la réponse des Editions de Minuit. Surprise, Samuel Beckett donne son accord. «Je me souviens, nous étions au printemps et j’ai vu arriver Beckett dans le café parisien où nous avions rendez-vous. Il avait lu le projet. J’avais inclus des extraits de textes pour que son écriture ait sa place dans la pièce. Il m’a dit de ne pas me soucier de cela, de m’intéresser aux corps. Quand on s’est quittés, il m’a annoncé qu’il n’assisterait pas aux répétitions. Mais il m’a donné son adresse et m’a suggéré de le solliciter au cas où. Je n’ai pas osé, il était âgé. Il n’est pas venu non plus au spectacle.» Pourquoi Beckett? Parce qu’elle rencontre son œuvre à 18 ans et qu’elle en est bouleversée. Le corps beckettien est l’antithèse de celui qui marque son quotidien au Ballet du XXème siècle. Il vaque en somnambule. «Chez Maurice Béjart, le corps était magnifié. La jeunesse, la virtuosité, tout était éclatant. J’avais un problème avec ça. Je me demandais ce qu’on faisait des autres corps, ceux qui sont entravés, empêtrés, ces corps malhabiles qui tiennent debout quand même.» Les textes de Beckett sont pour la jeune femme autant de lucarnes sur cette autre scène. Ils ne se lamentent pas, ils saisissent le ridicule d’une posture, ils cristallisent un silence, ils sont des chambres d’échos. En cette année 1981, Maguy Marin travaille vite. Elle est enceinte. La compagnie a peu de moyens. Pas question de se lancer dans de longues répétitions. Elle règle donc tout ou presque en amont : les musiques, les mouvements, les séquences. Se doute-t-elle que «May B» va faire date? «Je pensais que ce serait marquant. Pour moi en tout cas. J’étais dans quelque chose d’urgent. D’essentiel.» «May B» sort des limbes en novembre 1981. Et c’est un choc. Le chant sublime de Schubert. Les petits pas de ces vieillards qui sont peut-être des enfants. L’effroi de ces figures livrées à l’inconnu. Le rire-sanglot de ces spectres qui font remonter les désastres de l’époque. Un cirque de cendres. «C’est une pièce fondatrice pour moi. Je n’ai pas arrêté depuis de travailler sur ce qu’elle mettait en jeu : la fragilité du corps, la question du silence et de l’immobilité, celle du chœur aussi, cette somme d’individualités qui agissent pourtant dans un espace commun. Quand je rencontre de nouveaux interprètes, je leur demande souvent de travailler des scènes de «May B». C’est une pièce-établi : elle révèle la sensibilité d’un danseur.» Maguy Marin dit qu’on ne sait jamais ce qu’un 8 visage cache, que c’est ça qui la happe. On lui demande où elle se tient les soirs de représentation. Elle répond qu’elle s’installe près de la régie, qu’elle regarde le «vivant de ça», qu’il lui arrive de quitter la salle avant la fin, quand la vie n’est pas là. «May B» oblige l’interprète à ça : pas seulement à reproduire une forme d’une extrême rigueur, mais à descendre en soi, à prendre le risque du don. Formule ? Non. Il suffit d’observer Maguy Marin, ses mèches défaites, le feu de son regard pour comprendre qu’elle ne se paie pas de mots. «J’ai 62 ans, je suis dans l’urgence de travailler.» C’est la raison pour laquelle elle s’apprête à revenir à Lyon – qu’elle avait quitté pour Toulouse. Elle établira en 2015 sa compagnie dans une ancienne menuiserie qu’elle a baptisée le Ramdam. Elle y accueillera des musiciens, des plasticiens, des étudiants en art. Et ce Ramdam sera son printemps, un atelier où métaboliser ses lectures. «Mon métier consiste à soulever des forces. Avec des éléments simples, comme Samuel Beckett dans son texte «Cap au pire». Ce qui m’inspire ce sont les êtres qui touchent à ça, au burlesque et au tragique de nos existences.» Place Granvelle, les oiseaux se hèlent. Une femme en noir marche à petits pas. Elle a peut-être égaré sa bicyclette comme le héros beckettien de Molloy. C’est Maguy Marin, elle nous a quitté à l’instant. Plus tard, on la croise dans la librairie de la ville, Les Sandales d’Empédocle, du nom de ce penseur grec qui se serait jeté dans l’Etna, abandonnant sa chaussure au bord du cratère. Empédocle et sa sandale. Un bon sujet pour ­Maguy Marin. LE TEMPS, 29 MARS 2014 Répondre aux questions à propos de l‘article de A. Demidoff en page 10. MAGUY MARIN SINGSPIELE 9 DAVID MAMBOUCH ENTRE DANSE ET THÉÂTRE «Singspiele» est un solo pour un acteur/danseur. Mais quel est donc cet acteur-danseur ? Un comédien qui sait danser ? Un danseur qui sait jouer ? Et n’estce pas le cas de tout bon danseur de savoir un peu jouer, comme de tout bon comédien de savoir un peu danser ? Il a fait partie de la troupe permanente du TNP de Villeurbanne jusqu’en 2010, où il a participé à de nombreuses mises en scène de Christian Schiaretti. Il a également joué dans «Mère & fils» de Joël Jouanneau, mise en scène de Michel Raskine. Metteur en scène, il a dirigé le projet «Harold Pinter Club» et «l’Oracle de SaintFoix». Auteur, il a écrit plusieurs pièces, dont «Kaveh Kanes», «Terrible et Noires Pensées», «Mains Fermes» qu’il a mis en scène au Théâtre Les Ateliers à Lyon. Sa pièce «Premières Armes» a été quant à elle mise en scène par Olivier Borle au TNP de Villeurbanne. Il écrit également des scénarios et réalise de nombreux courts métrages, dont «La Grande Cause», un film à épisodes co-réalisé avec Oliver Borle. Il a tourné pour le cinéma notamment aux côtés d’Agnès Jaoui dans «La Maison de Nina» (2004). Depuis 2012, il collabore avec la Compagnie Maguy Marin, en tant que réalisateur pour le film «nocturnes» autour de la pièce éponyme ; mais aussi comme interprète pour les reprises de «May B» et «Umwelt». En 2013, il entame avec Maguy Marin et Benjamin Lebreton un travail de recherche pour «Singspiele». Maguy Marin fait partie de la même dynastie artistique qu’une grande chorégraphe allemande qui a révolutionné l’histoire de la danse. En 1976, Pina Bausch fonde une compagnie d’un genre tout nouveau : la danse-théâtre. Le «Tanztheater Wuppertal» de Pina Bausch et ses danseurs explore une nouvelle façon de danser, celle qui a inspiré Maguy Marin. Car il ne s’agit pas, ni pour Bausch ni pour Marin, de théâtre dansé ou de danse théâtrale : les interprètes jouent et dansent en même temps. De plus, le corps n’est plus mis en valeur selon les canons imposés par la danse classique. Des corps particuliers, atypiques, trop grands, minces, gros ou bossus sont utilisés pour danser, pour s’exprimer. Comme un premier pas vers une danse plus simple, moins technique, axée sur le mouvement plutôt que sur la chorégraphie, plus proche, en fait, de nos vies où tout n’est pas forcément sublime. C’est en cela que Maguy Marin, comme Pina Bausch, ne questionne pas le rôle du danseur ou celui du comédien mais celui de l’identité de l’humain multiple – artiste, en l’occurrence –, floutant ainsi les catégories entre danse et théâtre, et n’en faisant plus qu’une. Pina Bausch dans «Café Müller», fameuse œuvre de la Tanztheater Wuppertal, créée en 1978 MAGUY MARIN SINGSPIELE 10 III. POUR ALLER PLUS LOIN LA PRESSE EN PARLE AUTOUR DE LA MULTIPLICITÉ Répondre aux questions suivantes, en lien avec l’article d’Alexandre Demidoff qui se trouve aux pages 7 et 8. Nombreux sont les artistes qui ont abordé la multiplicité des facettes psychologiques de chacun. C’est surtout à partir de la fin du XIXème siècle, en parallèle à l’arrivée de plus en plus importante de la psychologie, que certains auteurs ont ajouté de la complexité à l’esprit et aux pensées de leurs personnages, leur donnant de multiples visages, comme ceux – tout aussi nombreux – que donne Maguy Marin à son fils dans «Singspiele». Ils ne se contentent plus de rattacher leurs personnages uniquement à de grandes vertus ou à de grands vices ; ils ne sont plus ou bons ou mauvais : ils se montrent sous de nombreux aspects, parfois contradictoires, sans pour autant représenter des personnages de fous, de desespérés ou d’acharnés. S’ouvre ainsi, aux yeux du lecteur, la diversité des états d’âme de ces nouveaux personnages. Après avoir relu le texte, expliquer comment le journaliste structure son article ? A travers cette structure, qu’essaie-t-il de démontrer ? Quelle(s) particularité(s) présente cet article ? Estce un critique de spectacle ? Quelle impression donne Demidoff du spectacle «May B» ? Cet article vous donne-t-il envie d’aller voir «May B» ? Justifier votre réponse. TEXTE ARGUMENTATIF Rédigez une critique du spectacle que vous avez vu suivant la structure suivante : 1. Résumé : - Présentation des artistes - Contexte (adaptation d’un texte, création, improvisation... ? dans quel cadre avez-vous vu ce spectacle ? etc.) - Résumé du spectacle 2. Points positifs : - Expliquez ce qui vous a plu en essayant de justifier le plus possible votre opinion. Argumentez ! 3. Points négatifs : - Expliquez ce qui ne vous a pas plu en essayant de justifier le plus possible votre opinion. Argumentez ! 4. Conclusion : - En bref, donnez un avis plus général sur le spectacle, résumant les points que vous avez abordés plus haut. Marcel Proust, spécialiste de ce type de personnages et fameux auteur de «La Recherche du temps perdu», a apporté une dimension profondément psychologique à son œuvre. En se basant sur sa propre vie, sur ses propres pensées et sur les rencontres faites au cours de sa vie, il décrit avec une précision rare jusque-là les pensées et les émotions subtiles de son narrateur et des personnages qu’il rencontre au cours de La Recherche, leur donnant ainsi une richesse aussi inédite qu’inouïe. La critique littéraire Diane de Margerie, dans son essai intitulé «Proust et l’obscur» parle de «l’inquiétant caprice des métamorphoses» dans les phrases suivantes : «Proust affirme la dualité complexe de l’être, avec la multiplicité des facettes dont chacun est doté, selon les saisons de la vie. (…) L’être dont nous nous souvenons n’est jamais tout à fait le même que celui que nous voyons apparaître. Les facettes sont non seulement diverses, mais elles changent avec le temps.» Que pensez-vous de cette multiplicité dont parle Proust ? En quoi la mettez-vous en lien avec «Singspiele» ? Et vous, vous sentez-vous multiple ? Développer votre réponse. MAGUY MARIN SINGSPIELE 11 PARTENAIRES CULTURELS REMERCIE TOUT PARTICULI ÈREMENT THÉÂTRE KLÉBER-MÉLEAU ASSOCIATION DES AMIS DU THÉÂTRE ARSENIC CHUV – CENTRE HOSPITALIER LA GRANGE DE DORIGNY UNIVERSITAIRE VAUDOIS SÉVELIN 36 CINÉTOILE MALLEY THÉÂTRE DU JORAT CITYCABLE FORUM MEYRIN EPFL – ÉCOLE POLYTECHNIQUE AVDC FÉDÉRALE DE LAUSANNE ADC DE RAHM IMMOBILIER RESO – RÉSEAU DANSE SUISSE FELDSCHLÖSSCHEN MUSÉE DE L’ÉLYSÉE FERRING PHARMACEUTICALS COLLECTION DE L’ART BRUT FIGEAS ASSURA CINÉMATHÈQUE SUISSE FILOFAX/MGB SA LA BÂTIE–FESTIVAL DE GENÈVE FORUM ÉCOUTE FESTIVAL DE LA CITÉ GÉNÉRATIONS PLUS LUFF GROUPE MUTUEL ÉLECTROSANNE HERMÈS EST SUBVENTIONNÉ PAR : LES DOCKS HERTZ VILLE DE LAUSANNE LE ROMANDIE HÔTEL AULAC CANTON DE VAUD LES URBAINES HÔTEL BEAU-RIVAGE PALACE FONDS INTERCOMMUNAL DE SOUTIEN LA MANUFACTURE – HETSR HÔTEL D’ANGLETERRE AUX INSTITUTIONS CULTURELLES DE LES TEINTURERIES IRL PLUS SA LA RÉGION LAUSANNOISE ECAL JEAN GENOUD SA VISIONS DU RÉEL LA CLINIQUE DE LA SOURCE CONTACTS PRESSE & COMMUNICATION : SARAH TURIN / EMILIE BORÉ AVENUE E.-H. 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