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AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5
CH-1007 LAUSANNE
Rédigé par : Fanny Guichard et Louis Bonard
T +41 (0)21 619 45 80
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T +41 (0)21 619 45 96
www.vidy.ch
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
MAGUY MARIN
Singspiele
21.4. – 24.4.15
Salle René Gonzalez
©S. Rouaud
Tout public
dès 13 ans
MAGUY MARIN SINGSPIELE
©S. Rouaud
2
MAGUY MARIN SINGSPIELE
3
SOMMAIREE
I. INTRODUCTION AU SPECTACLE
NOTE D’INTENTION
PRÉSENTATION
II. LA CRÉATION
MAGUY MARIN
DAVID MAMBOUCH
EXTRAITS DE PRESSE
III. POUR ALLER PLUS LOIN
RÉDACTION D’UNE CRITIQUE
Conception :
Maguy Marin
Scénographie :
Benjamin Lebreton
Régie générale :
Rodolphe Martin
Lumière :
Alex Bénéteaud
Création sonore :
David Mambouch
Son :
Antoine Garry
Aide à la réalisation des costumes :
Nelly Geyres
Avec :
David Mambouch
Production déléguée :
extrapole
Coproduction :
Théâtre Garonne
Latitudes prod
Daejeon arts center
Marseille objectif DansE
Compagnie Maguy Marin
Ad Hoc ; Extrapole
Remerciement :
Mix’ art Myrys
L’Usine /Toulouse
Spectacle créé au Théâtre Garonne,
Toulouse
Créé le 28 février 2014
Durée : 1h
Danse/théâtre
Tarif S
MAGUY MARIN SINGSPIELE
4
I. INTRODUCTION AU SPECTACLE
Singspiele est une petite forme pour un acteur-danseur qui travaille le
masque. David Mambouch fait défiler un grand nombre de visages sur son
corps en métamorphoses constantes : chaque masque déclenche une
gestuelle, des postures différentes, liées de manière essentielle au visage
apparu. Tout va assez vite, mais chaque individualité a le temps de se
constituer, d’émerger dans l’attitude, la pose d’un bras, une flexion du
torse, l’inclinaison de la tête : tout un travail extrêmement ténu sur la
corporalité et sur le costume. «Rencontrer un homme, c’est être tenu en
éveil par une énigme», écrit Emmanuel Levinas, philosophe tutélaire de ce
spectacle. L’interprète passe d’un vieux à un jeune, d’un sportif à un
philosophe, d’un inconnu à une figure emblématique. Sans un mot.
Simplement sur le petit chantonnement de la vie qui passe, un lied de
Schubert. Singspiele est une frise d’humanité, réflexion sur l’identité, sur
la singularité et l’universel.
NOTE D’INTENTION
«L’histoire de chacun se fait à travers le besoin d’être reconnu sans limite;
l’amitié désigne cette capacité infinie de reconnaissance. Imaginer que ce
besoin soit constamment celui d’autrui, que l’autre comme nous-même
soit livré à cette exigence et acharné à obtenir réponse, qu’il se dévore luimême et qu’il soit comme une bête si la réponse ne vient pas, c’est à quoi
on devrait s’obliger et c’est l’enfer de la vie quand on y manque. Le chemin
de la reconnaissance, c’est l’infini : on fait deux pas, on-ne-peut-pas-toutfaire, mais personne n’ose justifier autrement que par un petit cynisme le
recul devant une telle tâche…» (Robert Antelme, «Les principes à l’épreuve»,
1958).
C’est à partir de ce fragment d’un texte de Robert Antelme que nous avons
voulu dans ce travail donner place et attention à des visages, anonymes ou
reconnaissables, qui, apparaissant, captent notre regard avec l’étrangeté
d’une perception, inintelligible dans l’immédiat.
Travail d’écoute de ce que précisément ou confusément ces visages nous
disent de leurs corps absents, l’histoire particulière que ces visages muets
portent, et qui nous échappera toujours. Ils nous parlent d’un lieu que
J.L.Nancy nomme «le parler du manque de parole», un lieu «d’avant ou
d’après la parole» (J.-L Nancy, «Penser l’image», Les Presses du réel, 2o1o).
Quels mystères irréductibles se cachent derrière cette constellation de
sensations qui nous arrive au contact d’autrui ? Du visage d’autrui ? Une
épiphanie qui déborde ses expressions, révélant alors l’invisible d’un
individu singulier là devant nous.
MAGUY MARIN
© B. Lebreton
MAGUY MARIN
Singspiele
21.4. – 24.4.
Salle René
Mardi
Mercredi
Jeudi
Jeudi
Vendredi
Vendredi
Gonzalez
21.4. 19h
22.4. 19h
23.4. 14h15
23.4. 21h30
24.4. 14h15
24.4. 19h
MAGUY MARIN SINGSPIELE
© B. Lebreton
5
MAGUY MARIN SINGSPIELE
PRÉSENTATION PAR JEAN-PAUL MANGANARO
Jean-Paul Manganaro, essayiste et traducteur
français, a écrit ce texte sur le spectacle de Maguy Marin. Lire le texte et répondre aux questions
ci dessous.
SINGSPIELE
C’est selon
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L’interprète, ou l’acteur, ou le danseur — c’est
selon — se tient d’abord tapi1 dans son coin et la
lumière l’amène ou l’invite à se dresser. Son
propre visage, son visage à lui n’existe pas : un
support qu’il embouche va lui créer un nombre
incalculable — mais parfaitement calculable si on
a la patience de le faire — de visages, qui, tous,
correspondent parfaitement aux dimensions du
sien. Chaque visage se visse donc à son cou, à ses
épaules, il a désormais en propre non plus son
visage, mais ceux qu’un montage savant lui
apprête au fur et à mesure de sa démonstration,
de son exercice (...). Cette suite est très puissante
et renvoie à une idée : de quoi sommes-nous faits
si ce n’est de ces visages — qui deviennent
corps — que
nous
côtoyons,
qui
nous
«impressionnent» par sympathie, par amitié, par
amour, mais aussi par dérision, par hostilité, par
vanité, par ajustements psychiques ? Les trames
de la pluralité et de la multiplicité nous imposent
leurs élaborations, leur travail secret qui nous
permettent de nous reconnaître comme autant de
composants-composés2 unis, à l’intérieur du
monde, par ces liens communs qui courent de l’un
à l’autre, mais qui assurent, encore plus
secrètement, la création d’un existant3 qui ne peut
qu’être unique. (...) Ici, le multiple du
masque — grande efficacité du travail de Benjamin
Lebreton4 — renvoie à la constitution fragile d’une
âme qui ne s’imbibe pas en nous, mais qui nous
auréole (...). L’interprète alors, David Mambouch,
ou l’acteur, ou le danseur — c’est selon — n’a plus
qu’à jouer lui-même, hors métaphore, son geste
simple, sans parole, puisque le support de l’image
qu’il porte l’oblige à la mutité5 la plus absolue,
dans l’accomplissement d’une gestuelle devenue
essentielle6 pour, à chaque fois, habiller ou dévêtir
le visage qu’il prend, lui accorder les gestes qu’il
lui trouve, qu’il trouve dans ce nouveau masque,
et qui lui semblent convenir, non pas dans
l’imitation de l’autre, mais dans le fait d’aller se
nicher en lui-même et de le laisser grandir, ou
plutôt se recomposer, dans sa différence. (...)
La solitude scénique de David Mambouch exprime
et redéploie la ligne de ces ensembles conférant
sa nécessité à ce que cela advienne. Oui, solitude
scénique, non seulement parce qu’il est seul en
scène — interprète, acteur, danseur, c’est
6
selon — mais parce qu’à chaque changement de
visage doit correspondre un changement radical,
de mise7 et de gestes, qui modulent et composent
un vrai travail sur l’acteur solitaire et muet face
à ce qu’il se veut ou se doit de faire (...). Une
traversée violente et amoureuse des visages, des
postures et des genres — vacillant entre masculin
et féminin et entre-deux — qui rappelle aussi, de
près ou de loin, peu importe, certaines postures
du nô8, du kabuki9, du butoh10.
NOTES
1
sous-entendu, au début du spectacle
selon Manganaro, nous sommes tout autant influents sur
les gens que l’on rencontre qu’influencés par eux. Nous
composons nos proches comme ils nous composent.
3
existant : chose ou personne considéré en tant qu’être en
soi, dans l’existence et dans le moment présent.
4
Benjamin Lebreton : scénographe du spectacle, il en a
également réalisé les masques
5
impossibilité à parler
6
réduite à l’essence de la gestuelle, à ce qui la constitue de
manière fondamentale.
7
mise : manière de se mettre, de se vêtir
8
style de théâtre traditionnel japonais, où l’action passe en
second plan et où, à travers la danse, le chant et la poésie,
les artistes créent des ambiances oniriques
9
style de théâtre traditionnel japonais, entre la danse, le
chant et le théâtre, dans lequel on relate le plus souvent des
événements historiques
10
danse japonaise, née dans les années 30, avant-gardiste.
Par des mouvements très lents, il évoque des thèmes tabous,
absurdes. Les danseurs sont nus et rasés et leur corps
intégralement peint en blanc.
2
QUESTIONS
1.
ligne 5 : Qu’est-ce que ce «support qu’il
embouche» dont parle Manganaro ?
2. lignes 14 à 19 : Reformuler la phrase
soulignée.
3. lignes 27 à 31 : Expliquer le sens de la phrase
soulignée et donner votre opinion à son
sujet.
4. Parvenez-vous à vous imaginer comment
David Mambouch (cf. biographie page 9)
procède pour créer ses personnages ?
Donner deux caractéristiques et/ou étapes
de son travail.
5.
Que peut-on dire du style de Jean-Paul
Manganaro ?
50
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MAGUY MARIN SINGSPIELE
7
II. LA CRÉATION
MAGUY MARIN
En 2011 Maguy Marin quitte le Centre
chorégraphique national de Rillieux-la-Pape
qu’elle a fondé en 1998, en banlieue lyonnaise,
une institution organisée comme un «nous, en
temps et lieu» pour ainsi renforcer notre
capacité à faire surgir «ces forces diagonales
résistantes à l’oubli» (Hannah Arendt). Car c’est
toujours la nécessité du collectif, la place de
l’humain dans le monde, que Maguy Marin
travaille. Avec sa compagnie, elle a retrouvé
depuis deux ans la ville de son enfance,
Toulouse : là où ses parents s’étaient installés
après avoir fui l’Espagne de Franco. C’est ici, au
Conservatoire, qu’elle s’est formée, puis à
l’école pluridisciplinaire de Maurice Béjart,
Mudra. Elle a ensuite très vite commencé à
chorégraphier. «May B» en 1981 s’impose
comme un spectacle à contre-courant : il est
encore dansé aujourd’hui, et considéré comme
un classique de la danse contemporaine. Ses
dernières
œuvres,
«Umwelt»
(2004),
«Description d’un combat» (2009) ou «Salves»
(2010) sont des pièces fortes, presque autant
théâtrales que chorégraphiques. En janvier
2015, Maguy Marin et la compagnie retrouveront
l’agglomération lyonnaise. Cette installation à
Sainte-Foylès- Lyon enclenchera le déploiement
d’un nouveau projet ambitieux qu’elle appelle :
RAMDAM, un centre des arts.
LA PRESSE EN PARLE
May B, Maguy Marin
©Agathe Poupeney
MAGUY MARIN RACONTE «MAY B», CHEF-D’ŒUVRE QUI
VOIT LE JOUR EN 1981 ET QUI TOURNE TOUJOURS
Par Alexandre Demidoff
La chorégraphe française s’inspirait en 1981 de
l’humanité fragile de Samuel Beckett. Elle
raconte comment elle a monté en quelques
semaines à peine une pièce qui fait date.
Les oiseaux font leur nid et on cherche asile. Il est
neuf heures trente, ce matin-là à Besançon. Sur les
murs, des affiches cancanent : les municipales se
donnent en spectacle. Et on marche avec Maguy
Marin, artiste qui depuis trente ans éblouit, perturbe,
saisit. Place Granvelle, des platanes s’étirent,
squelettiques. Tout près du ciel, des corneilles
commercent. Pas loin, Victor Hugo, l’enfant des
lieux, se prend pour Homère. La statue du poète
drapé dans une toge aurait pu figurer dans «Salves»,
pièce de Maguy Marin qu’on a revue la veille. Sept
hommes et femmes tirent le fil d’une histoire –
l’histoire d’un siècle brisé, d’un espoir cassé puis
recollé comme la statue de la Liberté que porte en
courant un acteur.
Mais si nous nous retrouvons, en bordure d’une
tournée, c’est pour parler de «May B», cette f­ resque
où passent dix naufragés, silhouettes grêles que
Schubert ravive, cousins, cousines de nos solitudes.
«May B» est né en novembre 1981, au Théâtre
­d’Angers. Depuis, cette parade d’hiver ne cesse de
repasser, à l’affiche de l’Octogone de Pully, vendredi
4 avril, dans le cadre des Printemps de Sévelin. Vous
avez dit légende ?
© Cavalca
Mais tiens, là-bas, place Granvelle, ce bistrot pourrait
être notre refuge. On sort le calepin. On ouvre les
guillemets. Maguy Marin se rappelle. Cette année
MAGUY MARIN SINGSPIELE
1981 où elle adresse une lettre aux Editions de
Minuit, où elle demande, sans y croire,
l’autorisation de transposer à la scène les vies
fissurées de Samuel Beckett. Qui est-elle, alors ?
Elle a appris le métier à Toulouse, sa ville natale.
Puis elle a voulu d’autres élans, à Bruxelles au
sein de Mudra, l’école créée par Maurice Béjart.
Elle a dansé ensuite au sein du Ballet du XXème
siècle, la compagnie de Béjart. On la distingue.
Mais sa quête est ailleurs. Elle attend donc la
réponse des Editions de Minuit. Surprise, Samuel
Beckett donne son accord. «Je me souviens, nous
étions au printemps et j’ai vu arriver Beckett dans
le café parisien où nous avions rendez-vous. Il
avait lu le projet. J’avais inclus des extraits de
textes pour que son écriture ait sa place dans la
pièce. Il m’a dit de ne pas me soucier de cela, de
m’intéresser aux corps. Quand on s’est quittés, il
m’a annoncé qu’il n’assisterait pas aux répétitions.
Mais il m’a donné son adresse et m’a suggéré de
le solliciter au cas où. Je n’ai pas osé, il était âgé.
Il n’est pas venu non plus au spectacle.»
Pourquoi Beckett? Parce qu’elle rencontre son
œuvre à 18 ans et qu’elle en est bouleversée. Le
corps beckettien est l’antithèse de celui qui
marque son quotidien au Ballet du XXème siècle. Il
vaque en somnambule. «Chez Maurice Béjart, le
corps était magnifié. La jeunesse, la virtuosité,
tout était éclatant. J’avais un problème avec ça. Je
me demandais ce qu’on faisait des autres corps,
ceux qui sont entravés, empêtrés, ces corps
malhabiles qui tiennent debout quand même.»
Les textes de Beckett sont pour la jeune femme
autant de lucarnes sur cette autre scène. Ils ne se
lamentent pas, ils saisissent le ridicule d’une
posture, ils cristallisent un silence, ils sont des
chambres d’échos. En cette année 1981, Maguy
Marin travaille vite. Elle est enceinte. La compagnie
a peu de moyens. Pas question de se lancer dans
de longues répétitions. Elle règle donc tout ou
presque en amont : les musiques, les mouvements,
les séquences. Se doute-t-elle que «May B» va
faire date? «Je pensais que ce serait marquant.
Pour moi en tout cas. J’étais dans quelque chose
d’urgent. D’essentiel.»
«May B» sort des limbes en novembre 1981. Et
c’est un choc. Le chant sublime de Schubert. Les
petits pas de ces vieillards qui sont peut-être des
enfants. L’effroi de ces figures livrées à l’inconnu.
Le rire-sanglot de ces spectres qui font remonter
les désastres de l’époque. Un cirque de cendres.
«C’est une pièce fondatrice pour moi. Je n’ai pas
arrêté depuis de travailler sur ce qu’elle mettait en
jeu : la fragilité du corps, la question du silence et
de l’immobilité, celle du chœur aussi, cette somme
d’individualités qui agissent pourtant dans un
espace commun. Quand je rencontre de nouveaux
interprètes, je leur demande souvent de travailler
des scènes de «May B». C’est une pièce-établi : elle
révèle la sensibilité d’un danseur.»
Maguy Marin dit qu’on ne sait jamais ce qu’un
8
visage cache, que c’est ça qui la happe. On lui
demande où elle se tient les soirs de représentation.
Elle répond qu’elle s’installe près de la régie,
qu’elle regarde le «vivant de ça», qu’il lui arrive de
quitter la salle avant la fin, quand la vie n’est pas
là. «May B» oblige l’interprète à ça : pas seulement
à reproduire une forme d’une extrême rigueur,
mais à descendre en soi, à prendre le risque du
don.
Formule ? Non. Il suffit d’observer Maguy Marin,
ses mèches défaites, le feu de son regard pour
comprendre qu’elle ne se paie pas de mots. «J’ai
62 ans, je suis dans l’urgence de travailler.» C’est
la raison pour laquelle elle s’apprête à revenir à
Lyon – qu’elle avait quitté pour Toulouse. Elle
établira en 2015 sa compagnie dans une ancienne
menuiserie qu’elle a baptisée le Ramdam. Elle y
accueillera des musiciens, des plasticiens, des
étudiants en art. Et ce Ramdam sera son printemps,
un atelier où métaboliser ses lectures. «Mon
métier consiste à soulever des forces. Avec des
éléments simples, comme Samuel Beckett dans
son texte «Cap au pire». Ce qui m’inspire ce sont
les êtres qui touchent à ça, au burlesque et au
tragique de nos existences.»
Place Granvelle, les oiseaux se hèlent. Une femme
en noir marche à petits pas. Elle a peut-être égaré
sa bicyclette comme le héros beckettien de Molloy.
C’est Maguy Marin, elle nous a quitté à l’instant.
Plus tard, on la croise dans la librairie de la ville,
Les Sandales d’Empédocle, du nom de ce penseur
grec qui se serait jeté dans l’Etna, abandonnant
sa chaussure au bord du cratère. Empédocle et sa
sandale. Un bon sujet pour ­Maguy Marin.
LE TEMPS, 29 MARS 2014
Répondre aux questions à propos de l‘article
de A. Demidoff en page 10.
MAGUY MARIN SINGSPIELE
9
DAVID MAMBOUCH ENTRE DANSE ET
THÉÂTRE
«Singspiele» est un solo pour un acteur/danseur.
Mais quel est donc cet acteur-danseur ? Un comédien
qui sait danser ? Un danseur qui sait jouer ? Et n’estce pas le cas de tout bon danseur de savoir un peu
jouer, comme de tout bon comédien de savoir un peu
danser ?
Il a fait partie de la troupe permanente du TNP
de Villeurbanne jusqu’en 2010, où il a participé
à de nombreuses mises en scène de Christian
Schiaretti. Il a également joué dans «Mère &
fils» de Joël Jouanneau, mise en scène de Michel
Raskine. Metteur en scène, il a dirigé le projet
«Harold Pinter Club» et «l’Oracle de SaintFoix». Auteur, il a écrit plusieurs pièces, dont
«Kaveh Kanes», «Terrible et Noires Pensées»,
«Mains Fermes» qu’il a mis en scène au Théâtre
Les Ateliers à Lyon. Sa pièce «Premières Armes»
a été quant à elle mise en scène par Olivier Borle
au TNP de Villeurbanne. Il écrit également des
scénarios et réalise de nombreux courts
métrages, dont «La Grande Cause», un film à
épisodes co-réalisé avec Oliver Borle. Il a tourné
pour le cinéma notamment aux côtés d’Agnès
Jaoui dans «La Maison de Nina» (2004). Depuis
2012, il collabore avec la Compagnie Maguy
Marin, en tant que réalisateur pour le film
«nocturnes» autour de la pièce éponyme ; mais
aussi comme interprète pour les reprises de
«May B» et «Umwelt». En 2013, il entame avec
Maguy Marin et Benjamin Lebreton un travail
de recherche pour «Singspiele».
Maguy Marin fait partie de la même dynastie artistique
qu’une grande chorégraphe allemande qui a
révolutionné l’histoire de la danse. En 1976, Pina
Bausch fonde une compagnie d’un genre tout
nouveau : la danse-théâtre. Le «Tanztheater
Wuppertal» de Pina Bausch et ses danseurs explore
une nouvelle façon de danser, celle qui a inspiré
Maguy Marin. Car il ne s’agit pas, ni pour Bausch ni
pour Marin, de théâtre dansé ou de danse théâtrale :
les interprètes jouent et dansent en même temps. De
plus, le corps n’est plus mis en valeur selon les
canons imposés par la danse classique. Des corps
particuliers, atypiques, trop grands, minces, gros ou
bossus sont utilisés pour danser, pour s’exprimer.
Comme un premier pas vers une danse plus simple,
moins technique, axée sur le mouvement plutôt que
sur la chorégraphie, plus proche, en fait, de nos vies
où tout n’est pas forcément sublime.
C’est en cela que Maguy Marin, comme Pina Bausch,
ne questionne pas le rôle du danseur ou celui du
comédien mais celui de l’identité de l’humain
multiple – artiste, en l’occurrence –, floutant ainsi les
catégories entre danse et théâtre, et n’en faisant plus
qu’une.
Pina Bausch dans «Café Müller», fameuse œuvre de la
Tanztheater Wuppertal, créée en 1978
MAGUY MARIN SINGSPIELE
10
III. POUR ALLER PLUS LOIN
LA PRESSE EN PARLE
AUTOUR DE LA MULTIPLICITÉ
Répondre aux questions suivantes, en lien avec
l’article d’Alexandre Demidoff qui se trouve aux
pages 7 et 8.
Nombreux sont les artistes qui ont abordé la
multiplicité des facettes psychologiques de
chacun. C’est surtout à partir de la fin du XIXème
siècle, en parallèle à l’arrivée de plus en plus
importante de la psychologie, que certains auteurs
ont ajouté de la complexité à l’esprit et aux pensées
de leurs personnages, leur donnant de multiples
visages, comme ceux – tout aussi nombreux – que
donne Maguy Marin à son fils dans «Singspiele».
Ils ne se contentent plus de rattacher leurs
personnages uniquement à de grandes vertus ou
à de grands vices ; ils ne sont plus ou bons ou
mauvais : ils se montrent sous de nombreux
aspects, parfois contradictoires, sans pour autant
représenter des personnages de fous, de desespérés
ou d’acharnés. S’ouvre ainsi, aux yeux du lecteur,
la diversité des états d’âme de ces nouveaux
personnages.
Après avoir relu le texte, expliquer comment le
journaliste structure son article ?
A travers cette structure, qu’essaie-t-il de
démontrer ?
Quelle(s) particularité(s) présente cet article ? Estce un critique de spectacle ? Quelle impression
donne Demidoff du spectacle «May B» ?
Cet article vous donne-t-il envie d’aller voir «May
B» ? Justifier votre réponse.
TEXTE ARGUMENTATIF
Rédigez une critique du spectacle que vous avez
vu suivant la structure suivante :
1. Résumé :
- Présentation des artistes
- Contexte (adaptation d’un texte, création,
improvisation... ? dans quel cadre avez-vous vu
ce spectacle ? etc.)
- Résumé du spectacle
2. Points positifs :
- Expliquez ce qui vous a plu en essayant
de justifier le plus possible votre opinion.
Argumentez !
3. Points négatifs :
- Expliquez ce qui ne vous a pas plu en
essayant de justifier le plus possible votre opinion.
Argumentez !
4. Conclusion :
- En bref, donnez un avis plus général sur
le spectacle, résumant les points que vous avez
abordés plus haut.
Marcel Proust, spécialiste de ce type de
personnages et fameux auteur de «La Recherche
du temps perdu», a apporté une dimension
profondément psychologique à son œuvre. En se
basant sur sa propre vie, sur ses propres pensées
et sur les rencontres faites au cours de sa vie, il
décrit avec une précision rare jusque-là les pensées
et les émotions subtiles de son narrateur et des
personnages qu’il rencontre au cours de La
Recherche, leur donnant ainsi une richesse aussi
inédite qu’inouïe.
La critique littéraire Diane de Margerie, dans son
essai intitulé «Proust et l’obscur» parle de
«l’inquiétant caprice des métamorphoses» dans
les phrases suivantes : «Proust affirme la dualité
complexe de l’être, avec la multiplicité des facettes
dont chacun est doté, selon les saisons de la vie.
(…) L’être dont nous nous souvenons n’est jamais
tout à fait le même que celui que nous voyons
apparaître. Les facettes sont non seulement
diverses, mais elles changent avec le temps.»
Que pensez-vous de cette multiplicité dont parle
Proust ? En quoi la mettez-vous en lien avec
«Singspiele» ?
Et vous, vous sentez-vous multiple ? Développer
votre réponse.
MAGUY MARIN SINGSPIELE
11
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