GRICULTURES
& TERRITOIRES
CHAMBRE D’AGRICULTURE
NOUVELLE-CALÉDONIE
12
STRONGYLOIDES SPP.
(Bavay, 1877) Grassi, 1879
Strongyloididae
IDENTIFICATION DES PARASITES D’ÉLEVAGE
Membres fondateurs de l’IAC
Synonyme : Anguillules
Nom anglais : Threadworm
Pathologie associée : Strongyloïdose,
anguillulose
Hôtes : Bovins, Ovins, Caprins,
Porcs, Chevaux, Chiens, Homme
Fréquence d’observation en
Calédonie :
- Fréquent sur Bovins, Ovins,
Caprins, Porcs, Chevaux (espèces
différentes selon les hôtes)
- Non observé chez les chiens
Zoonose : Non pour les espèces
observées en Calédonie (seule
l’espèce parasite du chien est à
l’origine d’une zoonose mais n’a
pas été observée sur le territoire).
Description
Oeufs
Les œufs (12.1) sont de petite taille
(50x30µm), quadrangulaire, à bords
parallèles, à coque mince et de colo-
ration claire, contenant généralement
une larve.
Larves L3
Les larves (12.2) sont de taille moyenne
(600µm de long) et très minces. Elles
sont dépourvues de gaine. Les cellules
intestinales ne sont pas distinctes. La
queue de la larve est bifide.
Adultes
Les adultes (12.4) sont courts et fins :
3,5 à 6 mm de long pour seulement
0,05mm de large.
Localisation des adultes : Intestin grêle.
Nutrition
Les adultes sont hématophages.
Cycle parasitaire
Ces parasites ont un cycle biologique
particulier (12.3). Les femelles adultes,
implantées dans la muqueuse diges-
tive, peuvent produire des œufs sans
accouplement.
Les œufs sont émis dans la lumière
intestinale et les larves commencent à
s’y former avant d’être excrétées dans
le milieu extérieur.
Une fois dans l’environnement, les œufs
éclosent rapidement et la larve L1 mue
en L2 puis L3 (stade infestant) en 24-48h.
Les L3 sont peu résistantes dans le
milieu extérieur et ont besoin d’humi-
dité pour survivre.
Lorsque les conditions sont favorables
(environnement chaud et humide), les
larves peuvent évoluer jusqu’au stade
L4 puis donner des adultes mâles et
femelles. Une reproduction sexuée est
alors possible, qui donnera naissance
à une nouvelle génération d’œufs qui
évolueront en L3.
(12.2) - Larve L3 de Strongyloïde.
Source : Collection Pr Gevrey
Photo IAC / LNC
Stade 5
Oeuf
L4
L3
L3
RUMINANTS
(HD)
Intestin
grêle
MILIEU EXTÉRIEUR
Adultes
Oeuf
Adultes et
L1
L2
L3
L4
L1
L2
Appareil
pulmonaire
Cœur
Peau
Conditions favorables
Reproduction
sexuée
Conditions défavorables
L1L2
Colostrum
ou lait
des mères
(12.3) - Cycle des Strongyloïdes.
Modifié d’après source : Ecole vétérinaire de Lyon.
(12.1) - Oeuf de Strongyloïde contenant une
larve L1.
Institut Agronomique neo-Calédonien (IAC)
Laboratoire de parasitologie de Port-Laguerre
BP 73 - 98890 Païta - Nouvelle-Calédonie
Tél. : (+687) 43 74 22 - Fax : (+687) 43 74 16 - [email protected]
(12.5) - Lésion causée par la migration
des larves dans les poumons.
Source : shenbao.cau-edu.net.cn.
(12.4) - Strongyloïdes ratti spp adulte mâle (à gauche) et femelle (à droite).
Source : Mark E. Viney, James B. Lok, www.wormbook.org.
Les animaux s’infestent en ingérant
les L3 mais les larves peuvent égale-
ment passer à travers la peau. Elles
peuvent aussi passer la barrière pla-
centaire avant la naissance ou conta-
miner les animaux via le colostrum.
Lorsque les larves L3 pénètrent par
voie transcutanée, elles gagnent le
cœur droit par voie lymphatique et
sanguine (veine cave). Les larves ingé-
rées migrent elles aussi au cœur droit,
mais en passant par la muqueuse
buccale ou œsophagienne. Ces larves
quittent le cœur et atteignent les pou-
mons où a lieu une mue. Les larves
L4 issues de cette mue sont dégluties
et se fixent dans l'intestin grêle. Une
dernière mue permet l'obtention du
stade L5 précédant le stade adulte pro-
prement dit. Seules les femelles par-
thénogénétiques sont présentes chez
l'hôte parasité.
Période pré-patente : 10 jours
Signes cliniques
Les individus les plus sensibles sont
les veaux et poulains de 4 jours à 6 mois.
En début d'évolution, une toux sèche
est présente mais elle passe souvent
inaperçue. Les symptômes respira-
toires évoluent rapidement vers une
diarrhée intense de couleur gris-vert
associée à de l'hyperthermie.
La diarrhée peut être intermittente et
contenir du mucus et du sang.
On observe parfois de l'anémie. La
déshydratation est très importante
mais la mortalité est rare.
Les surinfections sont possibles :
diarrhée virale ou bactérienne chez
les plus jeunes et coccidiose chez les
sujets un peu plus âgés.
Lésions
Des lésions pulmonaires peuvent être
observées suite à la migration des
larves (12.5).
Lors d’infestations massives, des pé-
téchies et des ecchymoses du duode-
num et du jejunum sont possibles.
Analyses
coprologiques
Etant donné la rapidité du cycle de dé-
veloppement, la coproscopie est utile
dès les premières suspicions pour
confirmer l’infestation et mettre en
place les traitements.
Prévention
et traitement
Seuil de traitement : plus de 500 œufs
par gramme de fèces (technique de
Mac Master).
Eviter de faire pâturer les animaux
dans les zones les plus humides.
Ces parasites sont sensibles aux ben-
zimidazoles, au lévamisole et aux
lactones macrocycliques.
Bibliographie
Beugnet, F., Polack, B., Dang, H.A.,
2004. Atlas de coproscopie. Kalianxis,
France, 277 pp.
http://www2.vet-lyon.fr/etu/copro/
sommaire/diagnostic_par_especes/
bovins/fiche_para/fl_strongyloides.htm
http://www2.vet-lyon.fr/etu/copro/sommaire/
techniques/analyse/description_larves_
coprocult/bovins/l_strongyl_pap.htm
http://www.merckvetmanual.com/mvm/
index.jsp?cfile=htm/bc/22405.htm
http://www.merial.com.au/cattle/dairy/
disease_information/Pages/strongy.aspx
Auteur
Thomas Hue, Vétérinaire et chercheur
en parasitologie. [email protected]
Édition 2014.
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